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Tumeurs des os primitives et secondaires

Objectifs

Diagnostiquer une tumeur des os primitive et secondaire.

Points-clés

  • Devant une lésion osseuse d’allure tumorale, il convient de rassembler les arguments radiographiques en faveur de sa nature bénigne ou maligne.
  • Chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune, une tumeur maligne est souvent primitive.
  • Chez l’adulte après 50 ans, les métastases osseuses sont les plus fréquentes.
  • Le bilan radiologique permet de rechercher des signes d’agressivité :
  • Pour les métastases osseuses, le primitif est retrouvé dans 60 à 80% des cas
  • Lésion primitive : IRM ± TDM
  • Lésion secondaire : TDP TAP, scintigraphie osseuse ± mammographie ou PSA, biopsie si ensemble du bilan négatif

Circonstances révélatrices

  • Douleurs osseuses :
  • Neurologiques : radiculalgie ou compression médullaire
  • Tuméfactions osseuses ou des parties molles, plus rarement
  • Fractures : spontanément ou pour une contrainte minime, dont les fractures vertébrales (« tassements vertébraux »).
  • Découverte radiologique fortuite : plage d’ostéolyse, ostéocondensation ou image mixte.
  • Extension tumorale : douleurs de type mécanique
  • Complication fissuraire ou fracturaire : douleur mécanique ou mixte
Tissu d’origineTumeur bénigneTumeur maligne
OsseuseOstéome ostéoïde OstéoblastomeOstéosarcome
CartilagineuseChondrome Enchondrome OstéochondromeChondrosarcome
ConjonctifFibrome non ossifiant Tumeur à cellules géantesFibrosarcome
HématopoïétiquePlasmocytome Myélome multiple Lymphome osseux
EmbryonaireSarcome d’Ewing (neurectoderme) Chordome (notoderme)

Bénin ou malin

Un seul signe de malignité suffit pour imposer la poursuite des investigations +++

Bénignité

  • Evolution : lente
  • Douleurs : absentes, de rythme mécanique ou purement nocturnes
  • Biologie : toujours normale, pas de syndrome inflammatoire

Malignité

  • Evolution : rapide
  • Douleurs : inflammatoires et d’intensité croissante
  • Signes de compression nerveuse : médullaire, radiculaire, tronculaire,
  • AEG.
  • Biologie :
  • Multiplicité des images tumorales, sauf exception : ostéochondromes et enchondromes.
  • Syndrome inflammatoire,
  • Hypercalcémie
  • Marqueurs tumoraux élevés

Signes de malignité d’une fracture vertébrale

  • Ostéolyse localisée corticale ou spongieuse (ostéolyse du pédicule = vertèbre borgne)
  • Fracture-tassement asymétrique de la vertèbre de face,
  • Convexité du mur postérieur,
  • Hétérogénéité de la trame osseuse,
  • Fracture-tassement d’une vertèbre au-dessus de T5
BénignitéMalignité
LimitesNettesFloues
Zone lytiqueLiseré condensé périphériqueBords flous (mités ou vermoulus)
CorticaleRespectéeRompue ou érodée
PériosteNon visible Apposition périostée unilamellaireAppositions périostées : Réaction périostée dépassée : triangle de Codman
Parties mollesNormalesTuméfaction possible
Tumeur bénigneTumeur maligne
EvolutionLente (plusieurs années)Rapide
Etat généralConservéAltéré
DouleursAbsentes Mécaniques diurnes uniquement Nocturnes uniquementInflammatoires Intensité croissante
Autres signesDouleurs nocturnes calmée par la prise d’aspirine (AINS) = ostéome ostéoïde +++Compressions nerveuses : Fièvre et inflammation locale : sarcome d’Ewing
LimitesNettes Sclérose périphériqueRupture corticale Image irrégulière Contours flous
OstéolyseRégulièreMitée
Réaction périostéeAbsente CompacteSpiculée : « feu d’herbe » = ostéosarcome Lamellaire : « bulbe d’oignon » = sarcome d’Ewing Triangle de Codman : apposition périostée interrompue par la progression tumorale Homogène
Parties mollesPas d’atteinteEnvahissement
Images particulières« Verre dépoli » : Epaississement cortical + nidus = ostéome ostéoïdeOstéolyse « vermoulue » = lymphome
Matrice tumorale ponctuée de calcifications floconneuses en « pop corn » = tumeur cartilagineuse
VertèbresInverse des caractéristiques malignesAu-dessus de T5 Ostéolyse corticale ou spongieuse Disparition d’un pédicule = vertèbre borgne Hétérogénéité de la trame osseuse Fracture-tassement asymétrique (de face) Recul du mur postérieur / compression médullaire
LOCALISATION
Tumeur bénigneTumeur maligne
Diaphyse des os longSarcome d’Ewing
MétaphyseExostose (ostéochondrome) Enchondrome Ostéome ostéoïde Fibrome non ossifiant (cortical defect) Dysplasie fibreuse (pseudo-tumorale)Ostéosarcome
EpiphyseChondroblastome bénin Tumeurs à cellules géantesChondrosarcome
RachisHémangiome vertébralMétastases, myélome multiple
SacrumChordome
MultiplesExostoses multiples EnchondromesMétastases

Autres techniques d’imagerie : indiquées seulement si

IRM : en 1ère intention

Bilan d’extension locale pré-thérapeutique

Envahissement des parties molles

Toujours réalisée avant la biopsie (pour éviter les signaux inflammatoires post-biopsie)

Suivi sous traitement, puis à distance

TDM

Préciser les caractères de l’atteinte osseuse : rupture corticale, présence d’appositions périostées, type de matrice osseuse

Bilan d’extension de la maladie

Scintigraphie squelettique au technétium : recherche d’hyperfixations multiples en faveur d’une maladie métastatique.

TEP-TDM : si atteinte métastatique pour identifier la lésion primitive

Biopsie : percutanée sous contrôle TDM ou Rx ou chirurgicale

  • Voie prédéfinie avec le chirurgien : si lésion maligne primitive retrouvée, résection des tissus sur le trajet du trocart, pouvant être envahi par des cellules tumorales
  • Analyse bactériologique : germes banals et mycobactéries
  • Analyse histologique dont immunomarquage

Anatomopathologie : stadification histopronostique +++

  • Nécrose :
  • Translocation : EWS-FLI1 t(11;22) du sarcome d’Ewing
  • Ostéosarcome : 4 grades de Broders
  • Chondrosarcome : 3 grades de O’Neal et Ackermann
Conduite à tenir
Surveillance simpleEnchondrome des extrémités asymptomatique (découverte fortuite, surtout des mains) Fibrome non ossifiant Exostose typique et périphérique Dysplasie fibreuse typique Kyste osseux essentiel
Traitements spécifiques
Biopsie

Tumeurs primitives

Sujet jeune +++ en centre de référence (ne pas modifier le pronostic)

Tumeurs bénignes

Métaphyses des os longs

Exostose (ou ostéochondrome) : Fig. 3

  • Tumeur sessile ou pédiculée
  • Image d’addition, naissant perpendiculairement à la métaphyse et se dirigeant vers la diaphyse
  • Coiffe cartilagineuse parfois calcifiée
  • Asymptomatique
  • Douleurs inflammatoires doit faire craindre une dégénérescence sarcomateuse ne se produisant que dans les formes multiples (maladie de Bessel-Hagen, transmission AD)

Enchondrome : Fig. 4 1ère phalange de l’index

  • Tumeur à différenciation cartilagineuse
  • Se développe au centre de l’os
  • Os distaux : mains et pieds
  • Ostéolyse bien limitée parsemée de calcifications annulaires, punctiformes
  • Dégénérescence sarcomateuse : chondrosarcome + fréquent si
  • > 6 cm
  • Multiples (maladie d’Ollier)
  • Localisation rhizomélique › surveillance annuelle et si symptomatique = exérèse monobloc

Ostéome ostéoïde : hyperfixation focale à la scintigraphie Tc99m, Fig. 5

  • Siège métaphysaire ou diaphysaire
  • Cortical, médullaire ou sous-périosté
  • Ostéolyse centrale de petite taille (nidus ++)
  • Parfois calcifiée en son centre
  • Entourée d’une importante sclérose réactionnelle intéressant parfois la corticale
  • Douleurs nocturnes, bien calmées par les AINS
  • Exérèse par thermo-ablation (radiofréquence) ou chirurgicale

Cortical defect ou fibrome non ossifiant : > ou < 2,5 cm, Fig. 6

  • Lésion métaphysaire, corticale, excentrée
  • Enfants et adultes jeunes
  • Cernée d’un liseré de condensation périphérique
  • Régresse en se calcifiant avec l’âge

Dysplasie fibreuse : pseudo-tumoral (fibrome disséminé, McCune Albright)

  • Tumeur métaphysaire : habituellement col fémoral ou côtes,
  • Découverte fortuite, le plus souvent
  • Image « en verre dépoli », avec condensation périphérique
  • Dégénère dans de très rare cas

Infarctus osseux : n’est pas à proprement parler une « tumeur »

  • Région métaphyso-diaphysaire des os longs
  • Problème du diagnostic différentiel avec l’enchondrome
  • Liseré périphérique, typiquement continu, situé à la limite entre tissu mort et os vivant

Epiphyses des os longs

Chondroblastome bénin : Fig. 8

  • Différenciation cartilagineuse
  • Image kystique parsemée de calcifications
  • Tendance à détruire progressivement l’épiphyse nécessitant alors sa résection et son remplacement prothétique

Tumeur à cellules géantes : origine synoviale, Fig. 9

  • Agressivité peut également aboutir à la destruction de l’épiphyse
  • Reste bénigne au plan cytologique
  • Envahissement des parties molles, voire métastases pulmonaires
  • Résection chirurgicale complète et reconstruction articulaire
  • À différentier d’une tumeur brune parfois dans les hyperparathyroïdies primitives évoluées, histologiquement très proches

Traitement

  • Respect des exostoses asymptomatiques
  • Surveillance des enchondromes rhizoméliques et ablation monobloc sans ouverture de la pièce au cas où ils deviennent douloureux
  • Ablation des ostéomes ostéoïdes si possible par technique percutanée
  • Surveillance des chondroblastomes bénins et des tumeurs à cellules géantes dont la localisation impose, parfois, des solutions chirurgicales assez lourdes.

Tumeurs malignes : « près du genou, loin du coude » › Biopsie

Adolescent et adulte jeune

Ostéosarcome : Fig. 10 et 11

  • Tumeur primitive la + souvent en cause
  • Près du genou le + souvent
  • Aspect radiologique :
  • Critères de malignité radiologiques : facilement mis en évidence
  • Faire pratiquer : en centre de référence ++
  • Traitement chirurgical encadré par une polychimiothérapie à base de méthotrexate, qui a transformé le pronostic (guérison à 5 ans dans + de 75% des cas)
  • Ostéolytique, ostéocondensant ou mixte
  • Aspect périosté en feu d’herbe
  • Bilan d’extension : IRM sur l’os atteint,
  • Recherche de métastases pulmonaires,
  • Biopsie par le même chirurgien qui assurera ultérieurement l’exérèse monobloc extra-tumorale tout en préservant la fonction du membre.

Sarcome d’Ewing : sarcome à petites cellules neuroectodermiques

  • Lésion ostéolytique
  • Bordée d’une réaction périostée en « bulbe d’oignon » Fig. 12
  • Association chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie permet d’obtenir la guérison dans + de 60 % des cas

Adulte

Chondrosarcome : Fig 13

  • À différenciation cartilagineuse
  • Primitif ou, + rarement, se développe sur une exostose ou un enchondrome proximal
  • Image lytique parsemée de calcifications,
  • Extension aux parties molles adjacentes.
  • Insensible à la chimiothérapie et à la radiothérapie +++
  • Exérèse chirurgicale monobloc large, rendant souvent nécessaire l’amputation,

Lymphome osseux primitif

  • Ostéolyse irrégulière et mouchetée
  • Diagnostic radiologique souvent difficile
  • IRM : envahissement des parties molles
  • Traitement : radiothérapie et chimiothérapie

Plasmocytome solitaire : Fig 14

  • Tumeur osseuse maligne la + fréquente
  • Image de lacune ± soufflée
  • Parfois pic monoclonal sérique
  • Doit être confirmé par la biopsie
  • Traitement : chirurgical et succès si disparit° de l’Ig monoclonale
  • Evolution : vers un myélome multiple dans les 3 ans (50% des cas)
Epidémio.
OstéosarcomeHomme, 2e décennie (80%) 150 cas / an
Sarcome d’EwingLa + fréquente de l’enfant ¾ avant 20 ans Prédominance masculine (1,5/1) 100 cas / an
ChondrosarcomeAdulte, âge moyen 45 ans Prédominance masculine (2/1) Croissance + lente 100 cas / an
Localisation
OstéosarcomeGenoux (2/3)
Sarcome d’EwingOs plats : bassin, scapula, côtes Os longs : fémur, humérus
ChondrosarcomeBassin (40%) Fémur (30%) Humérus (10%)
Histologie
OstéosarcomeDifférenciation osseuse Grades de Broders
Sarcome d’EwingDifférenc. neuroectodermique Prolifération tumorale à petites cellules rondes t(11;22) EWS-FLI1 (95%) sans thérapie ciblée actuellement
ChondrosarcomeDifférenciation cartilagineuse Primitif Secondaire : Grades O’Neal et Ackermann
Clinique
OstéosarcomeDouleurs Pas de signes généraux
Sarcome d’EwingDouleurs Signes généraux : fébricule, asthénie
ChondrosarcomeDouleurs, tuméfaction Pas de signes généraux
Bilan d’extension
OstéosarcomeIRM du membre (« skip » métastases, envahissement articulaire et des PM) TDM thoracique (méta. pulm.) Scintigraphie oss (méta. oss.)
Sarcome d’EwingIRM du membre TDM TAP (méta pulm ggR hépa) Scintigraphie oss (méta. oss.) ± TEP-TDM (en cours de validation) Myélogramme 4 sites + BOM 2 sites (infiltrat° médullaire)
ChondrosarcomeIRM du membre (« skip » métastases, envahissement articulaire et PM) TDM thoracique (méta. pulm.) Scintigraphie oss (méta. oss.)
Imagerie
OstéosarcomeLytique, condensant ou mixte Lyse métaphysaire « Feu d’herbe » périosté Rupture corticale : Δ de Codman Parties molles envahies Métastases pulmonaires (20%)
Sarcome d’EwingAppositions périostées en « bulbe d’oignon » (non Sp, ostéite) Parties molles envahies Métastases pulmonaires (25%)
ChondrosarcomeLyse polycyclique irrégulière Calcifications en « pop corn » Rupture de la corticale Rarement métastatique

CECOS +++

Traitement
OstéosarcomeRadiorésistant ++ CT néo-adjuvante Exérèse large conservatrice ± reconstruction prothétique CT adjuvante adaptée à la réponse (> 90% de nécrose = bonne réponse)
Sarcome d’EwingCT néo-adjuvante Exérèse large conservatrice ± reconstruction prothétique CT adjuvante adaptée à la réponse (> 90% de nécrose = bonne réponse) ± RT selon l’âge et si non R0
ChondrosarcomeChimio et radiorésistant ++ Chirurgical exclusif : résection en bloc ± reconstruction
Pronostic
Ostéosarcome80% à 5 ans 90% si bon répondeur, 40% si mauvais répondeur
Sarcome d’Ewing65% à 5 ans 75% si bon répondeur, 40% si métastases pulm, 0-20% si métastases ostéo-médullaires
Chondrosarcome65% à 5 ans 90% si bas grade, 25% si haut grade
Surveillance
OstéosarcomeOrthopédique : Rx du membre Thoracique : TDM Pas de scintigraphie osseuse EI des CT :
Sarcome d’EwingOrthopédique : Rx du membre Thoracique : TDM Pas de scintigraphie osseuse EI des CT :

Tumeurs secondaires

Métastases osseuses : > 50 ans, ATCD de cancer +++

Epidémiologie

  • Seconde moitié de la vie, incidence = 250 000 / an
  • 4ème site métastatique (après ganglions, poumon, foie)
  • Cancers ostéophiles : par ordre de fréquence (mnémo : PPRST)
  • Sites les + touchés : par ordre décroissant
  • Métastases + souvent multiples, mais pas toujours symptomatiques.
  • Sein (30%)
  • Prostate (15%)
  • Poumon (10%)
  • Rein (5%)
  • Thyroïde (< 5%)
  • Rachis lombaire et thoracique
  • Bassin
  • Côtes, sternum
  • Fémurs, humérus
  • Crâne

Circonstances de découverte : clinostatisme ++ (métastase du fond du cotyle)

3 circonstances

  • 1er bilan d’extension exhaustif d’un cancer
  • Suivi de la pathologie cancéreuse, ± longtemps après le diagnostic
  • Métastase révélatrice de la maladie cancéreuse.

Bilan d’extension

  • Radiographies : centrées sur les zones osseuses symptomatiques
  • Scintigraphie osseuse : dépister métastases asymptomatiques mais hyperfixation non spécifique et Δ mutité scintigraphique de certaines métastases osseuses purement ostéolytiques (thyroïdienne ou rénale)
  • TEP-TDM : fixation élective sur les tissus malins du fluorodéoxyglucose radioactif, en cours d’évaluation
  • TDM TAP : dépister métastases viscérales ou osseuses d’un certain volume
  • IRM :
  • Biologie :
  • Marqueur tumoral :
  • Rachis et bassin
  • Recherche métastases osseuses ou épidurite métastatique
  • Systématique en cas de symptômes rachidiens
  • Syndrome inflammatoire (VS, CRP)
  • Recherche une hypercalcémie,
  • Dosage PTHrp (caractère méta. ou paranéoplasique)
  • Spécifique de la tumeur originelle
  • Intérêt évolutif (efficacité du traitement)

Diagnostic étiologique

Aspect radiologique

  • Condensante : chez l’homme, prostate (mais 25% lytiques)
  • Mixte : sein et poumon
  • Lytique pure : sein, rein, thyroïde

Aucun aspect n’est spécifique +++

Interrogatoire

  • Signes fonctionnels d’orientation : infections respiratoires à répétition, hématurie, douleurs abdominales…
  • ATCD personnels d’affections néoplasiques (parfois méconnues)
  • ATCD cancers familiaux : sein, côlon

Examen clinique

  • Palpation : seins, thyroïde, foie, fosses lombaires et abdomen
  • Aires ganglionnaires
  • Examen des téguments
  • TR et examen gynécologique
  • Syndrome lésionnel : douleur en hémi-ceinture, irradiation crurale ou sciatique
  • Syndrome sous-lésionnel : syndrome pyramidal, syndrome de la queue de cheval

Examens complémentaires : succès dans 60 à 80% des cas

Biologie

  • Peu rentable, en dehors de rares syndromes paranéoplasiques
  • Bilan phosphocalcique systématique : hypercalcémie
  • Chez la femme : bilan sénologique, dosage CA 15-3 et CA 125
  • Chez l’homme : dosage PSA (Se et très Sp si > 15 ng/ml)
  • ± α-FP et β-HCG chez les sujets jeunes : TGNS du testicule

Autres marqueurs tumoraux

  • Moins d’intérêt : moins Se et moins Sp
  • Suivi +++
  • CA15- 3 : sein
  • CA125 : ovaire
  • CA19-9 : colon, pancréas,
  • NSE : tumeurs neuro-endocrine (CBPC…)
  • CIFRA21-1 (cytokératines) carcinome épidermoïde (CBNPC)
  • Thyroglobuline : thyroïde

Imagerie

  • TDM TAP : la + performante
  • TEP : pertinent si accessible
  • Débusquer des tumeurs viscérales primitives
  • Tout en permettant un bilan d’extension à la recherche de localisations secondaires.

Biopsie : en dernier ressort

  • Si facilement accessible
  • Pas de métastase cutanée ou viscérale + facilement biopsiable
  • Oriente sur l’origine et caractère primitif ou secondaire

Au total

  • Recherche fructueuse : 60 – 80%
  • Sans connaissance du primitif : 20 – 40%

Traitement : RCP, PPS ++

Symptomatique

  • Antalgiques adaptés à l’intensité de la douleur
  • Prévention des complications thrombo-emboliques
  • Mise en décharge des zones lytiques à risque de fracture (repos au lit pour les atteintes vertébrales)
  • Stabilisation de lésions menaçantes en termes de fracture ou de compression de structures adjacentes (compression neurologique en cas d’atteinte vertébrale), soit par voie chirurgicale ou percutanée (cimentoplastie)

Anti-tumoral

  • Chirurgie d’exérèse : que si métastase osseuse
  • Radiothérapie externe :
  • Traitement des métastases et tumeur primitive se confond :
  • Bonne indications de la chimiothérapie :
  • Apparemment unique
  • Extirpable chirurgicalement
  • Satellite d’un cancer que l’on espère pouvoir maîtriser
  • Foyer unique non accessible à la chirurgie
  • En complément de la chirurgie
  • Foyer douloureux
  • Foyer menaçant les structures nerveuses (notamment rachis)
  • Hormonothérapie des métastases osseuses : K du sein et prostate,
  • Radiothérapie isotopique :
  • Iode radioactif : formes curables de K thyroïdiens après thyroïdectomie et éventuelle chirurgie de réduction tumorale et stimulation par la TSH,
  • Chlorure de radium223 : métastases hormonoR du K prostate (strontium89 et samarium = toxiques, maintenant obsolètes)
  • Métastases hormonoR du K du sein
  • CBPC
  • Tumeurs germinales

Palliatif : antalgique +++

  • Antalgiques : palier 1 puis 2 puis 3
  • Co-analgésiques :
  • À visée osseuse :
  • Stabilisation :
  • AINS souvent efficaces
  • Douleurs neurogènes : neuroleptiques et anticonvulsivants
  • Anxiolytiques et antidépresseurs : utiles dans ce contexte
  • Corticoïdes : contre les compressions nerveuses
  • Bisphosphonates : perfusions mensuelles, zolédronate 4 mg
  • Dénosumab : Ac monoclonal anti-RANKL, empêchant l’activation du récepteur RANK et la stimulation des ostéoclastes
  • Raréfient, atténuent et ralentissent les événements osseux (douleurs, fractures, compressions neurologiques)
  • Préviennent et traitent les hypercalcémies,
  • Corset rigide : reverticaliser un patient avec méta. rachidiennes
  • Quand l’espérance de vie sous traitement médical est estimée suffisamment durable
  • Décompression médullaire : par laminectomie ou corporectomie
  • En cas de fracture ou menace de fracture :
  • Vertébroplastie (injection de ciment chirurgical dans le corps vertébral) et kyphoplastie (injection de ciment après expansion du corps vertébral à l’aide d’un ballonnet gonflable) ont un effet antalgique très appréciable.
  • Ostéosynthèse préventive ou curative d’un membre ou rachis
  • Prothèse avec ou sans exérèse partielle

Objectifs

Diagnostiquer une tumeur des os primitive et secondaire.

Points-clés

  • Devant une lésion osseuse d’allure tumorale, il convient de rassembler les arguments radiographiques en faveur de sa nature bénigne ou maligne.
  • Chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune, une tumeur maligne est souvent primitive.
  • Chez l’adulte après 50 ans, les métastases osseuses sont les plus fréquentes.
  • Le bilan radiologique permet de rechercher des signes d’agressivité :
  • Pour les métastases osseuses, le primitif est retrouvé dans 60 à 80% des cas
  • Lésion primitive : IRM ± TDM
  • Lésion secondaire : TDP TAP, scintigraphie osseuse ± mammographie ou PSA, biopsie si ensemble du bilan négatif

Circonstances révélatrices

  • Douleurs osseuses :
  • Neurologiques : radiculalgie ou compression médullaire
  • Tuméfactions osseuses ou des parties molles, plus rarement
  • Fractures : spontanément ou pour une contrainte minime, dont les fractures vertébrales (« tassements vertébraux »).
  • Découverte radiologique fortuite : plage d’ostéolyse, ostéocondensation ou image mixte.
  • Extension tumorale : douleurs de type mécanique
  • Complication fissuraire ou fracturaire : douleur mécanique ou mixte
Tissu d’origineTumeur bénigneTumeur maligne
OsseuseOstéome ostéoïde OstéoblastomeOstéosarcome
CartilagineuseChondrome Enchondrome OstéochondromeChondrosarcome
ConjonctifFibrome non ossifiant Tumeur à cellules géantesFibrosarcome
HématopoïétiquePlasmocytome Myélome multiple Lymphome osseux
EmbryonaireSarcome d’Ewing (neurectoderme) Chordome (notoderme)

Bénin ou malin

Un seul signe de malignité suffit pour imposer la poursuite des investigations +++

Bénignité

  • Evolution : lente
  • Douleurs : absentes, de rythme mécanique ou purement nocturnes
  • Biologie : toujours normale, pas de syndrome inflammatoire

Malignité

  • Evolution : rapide
  • Douleurs : inflammatoires et d’intensité croissante
  • Signes de compression nerveuse : médullaire, radiculaire, tronculaire,
  • AEG.
  • Biologie :
  • Multiplicité des images tumorales, sauf exception : ostéochondromes et enchondromes.
  • Syndrome inflammatoire,
  • Hypercalcémie
  • Marqueurs tumoraux élevés

Signes de malignité d’une fracture vertébrale

  • Ostéolyse localisée corticale ou spongieuse (ostéolyse du pédicule = vertèbre borgne)
  • Fracture-tassement asymétrique de la vertèbre de face,
  • Convexité du mur postérieur,
  • Hétérogénéité de la trame osseuse,
  • Fracture-tassement d’une vertèbre au-dessus de T5
BénignitéMalignité
LimitesNettesFloues
Zone lytiqueLiseré condensé périphériqueBords flous (mités ou vermoulus)
CorticaleRespectéeRompue ou érodée
PériosteNon visible Apposition périostée unilamellaireAppositions périostées : Réaction périostée dépassée : triangle de Codman
Parties mollesNormalesTuméfaction possible
Tumeur bénigneTumeur maligne
EvolutionLente (plusieurs années)Rapide
Etat généralConservéAltéré
DouleursAbsentes Mécaniques diurnes uniquement Nocturnes uniquementInflammatoires Intensité croissante
Autres signesDouleurs nocturnes calmée par la prise d’aspirine (AINS) = ostéome ostéoïde +++Compressions nerveuses : Fièvre et inflammation locale : sarcome d’Ewing
LimitesNettes Sclérose périphériqueRupture corticale Image irrégulière Contours flous
OstéolyseRégulièreMitée
Réaction périostéeAbsente CompacteSpiculée : « feu d’herbe » = ostéosarcome Lamellaire : « bulbe d’oignon » = sarcome d’Ewing Triangle de Codman : apposition périostée interrompue par la progression tumorale Homogène
Parties mollesPas d’atteinteEnvahissement
Images particulières« Verre dépoli » : Epaississement cortical + nidus = ostéome ostéoïdeOstéolyse « vermoulue » = lymphome
Matrice tumorale ponctuée de calcifications floconneuses en « pop corn » = tumeur cartilagineuse
VertèbresInverse des caractéristiques malignesAu-dessus de T5 Ostéolyse corticale ou spongieuse Disparition d’un pédicule = vertèbre borgne Hétérogénéité de la trame osseuse Fracture-tassement asymétrique (de face) Recul du mur postérieur / compression médullaire
LOCALISATION
Tumeur bénigneTumeur maligne
Diaphyse des os longSarcome d’Ewing
MétaphyseExostose (ostéochondrome) Enchondrome Ostéome ostéoïde Fibrome non ossifiant (cortical defect) Dysplasie fibreuse (pseudo-tumorale)Ostéosarcome
EpiphyseChondroblastome bénin Tumeurs à cellules géantesChondrosarcome
RachisHémangiome vertébralMétastases, myélome multiple
SacrumChordome
MultiplesExostoses multiples EnchondromesMétastases

Autres techniques d’imagerie : indiquées seulement si

IRM : en 1ère intention

Bilan d’extension locale pré-thérapeutique

Envahissement des parties molles

Toujours réalisée avant la biopsie (pour éviter les signaux inflammatoires post-biopsie)

Suivi sous traitement, puis à distance

TDM

Préciser les caractères de l’atteinte osseuse : rupture corticale, présence d’appositions périostées, type de matrice osseuse

Bilan d’extension de la maladie

Scintigraphie squelettique au technétium : recherche d’hyperfixations multiples en faveur d’une maladie métastatique.

TEP-TDM : si atteinte métastatique pour identifier la lésion primitive

Biopsie : percutanée sous contrôle TDM ou Rx ou chirurgicale

  • Voie prédéfinie avec le chirurgien : si lésion maligne primitive retrouvée, résection des tissus sur le trajet du trocart, pouvant être envahi par des cellules tumorales
  • Analyse bactériologique : germes banals et mycobactéries
  • Analyse histologique dont immunomarquage

Anatomopathologie : stadification histopronostique +++

  • Nécrose :
  • Translocation : EWS-FLI1 t(11;22) du sarcome d’Ewing
  • Ostéosarcome : 4 grades de Broders
  • Chondrosarcome : 3 grades de O’Neal et Ackermann
Conduite à tenir
Surveillance simpleEnchondrome des extrémités asymptomatique (découverte fortuite, surtout des mains) Fibrome non ossifiant Exostose typique et périphérique Dysplasie fibreuse typique Kyste osseux essentiel
Traitements spécifiques
Biopsie

Tumeurs primitives

Sujet jeune +++ en centre de référence (ne pas modifier le pronostic)

Tumeurs bénignes

Métaphyses des os longs

Exostose (ou ostéochondrome) : Fig. 3

  • Tumeur sessile ou pédiculée
  • Image d’addition, naissant perpendiculairement à la métaphyse et se dirigeant vers la diaphyse
  • Coiffe cartilagineuse parfois calcifiée
  • Asymptomatique
  • Douleurs inflammatoires doit faire craindre une dégénérescence sarcomateuse ne se produisant que dans les formes multiples (maladie de Bessel-Hagen, transmission AD)

Enchondrome : Fig. 4 1ère phalange de l’index

  • Tumeur à différenciation cartilagineuse
  • Se développe au centre de l’os
  • Os distaux : mains et pieds
  • Ostéolyse bien limitée parsemée de calcifications annulaires, punctiformes
  • Dégénérescence sarcomateuse : chondrosarcome + fréquent si
  • > 6 cm
  • Multiples (maladie d’Ollier)
  • Localisation rhizomélique › surveillance annuelle et si symptomatique = exérèse monobloc

Ostéome ostéoïde : hyperfixation focale à la scintigraphie Tc99m, Fig. 5

  • Siège métaphysaire ou diaphysaire
  • Cortical, médullaire ou sous-périosté
  • Ostéolyse centrale de petite taille (nidus ++)
  • Parfois calcifiée en son centre
  • Entourée d’une importante sclérose réactionnelle intéressant parfois la corticale
  • Douleurs nocturnes, bien calmées par les AINS
  • Exérèse par thermo-ablation (radiofréquence) ou chirurgicale

Cortical defect ou fibrome non ossifiant : > ou < 2,5 cm, Fig. 6

  • Lésion métaphysaire, corticale, excentrée
  • Enfants et adultes jeunes
  • Cernée d’un liseré de condensation périphérique
  • Régresse en se calcifiant avec l’âge

Dysplasie fibreuse : pseudo-tumoral (fibrome disséminé, McCune Albright)

  • Tumeur métaphysaire : habituellement col fémoral ou côtes,
  • Découverte fortuite, le plus souvent
  • Image « en verre dépoli », avec condensation périphérique
  • Dégénère dans de très rare cas

Infarctus osseux : n’est pas à proprement parler une « tumeur »

  • Région métaphyso-diaphysaire des os longs
  • Problème du diagnostic différentiel avec l’enchondrome
  • Liseré périphérique, typiquement continu, situé à la limite entre tissu mort et os vivant

Epiphyses des os longs

Chondroblastome bénin : Fig. 8

  • Différenciation cartilagineuse
  • Image kystique parsemée de calcifications
  • Tendance à détruire progressivement l’épiphyse nécessitant alors sa résection et son remplacement prothétique

Tumeur à cellules géantes : origine synoviale, Fig. 9

  • Agressivité peut également aboutir à la destruction de l’épiphyse
  • Reste bénigne au plan cytologique
  • Envahissement des parties molles, voire métastases pulmonaires
  • Résection chirurgicale complète et reconstruction articulaire
  • À différentier d’une tumeur brune parfois dans les hyperparathyroïdies primitives évoluées, histologiquement très proches

Traitement

  • Respect des exostoses asymptomatiques
  • Surveillance des enchondromes rhizoméliques et ablation monobloc sans ouverture de la pièce au cas où ils deviennent douloureux
  • Ablation des ostéomes ostéoïdes si possible par technique percutanée
  • Surveillance des chondroblastomes bénins et des tumeurs à cellules géantes dont la localisation impose, parfois, des solutions chirurgicales assez lourdes.

Tumeurs malignes : « près du genou, loin du coude » › Biopsie

Adolescent et adulte jeune

Ostéosarcome : Fig. 10 et 11

  • Tumeur primitive la + souvent en cause
  • Près du genou le + souvent
  • Aspect radiologique :
  • Critères de malignité radiologiques : facilement mis en évidence
  • Faire pratiquer : en centre de référence ++
  • Traitement chirurgical encadré par une polychimiothérapie à base de méthotrexate, qui a transformé le pronostic (guérison à 5 ans dans + de 75% des cas)
  • Ostéolytique, ostéocondensant ou mixte
  • Aspect périosté en feu d’herbe
  • Bilan d’extension : IRM sur l’os atteint,
  • Recherche de métastases pulmonaires,
  • Biopsie par le même chirurgien qui assurera ultérieurement l’exérèse monobloc extra-tumorale tout en préservant la fonction du membre.

Sarcome d’Ewing : sarcome à petites cellules neuroectodermiques

  • Lésion ostéolytique
  • Bordée d’une réaction périostée en « bulbe d’oignon » Fig. 12
  • Association chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie permet d’obtenir la guérison dans + de 60 % des cas

Adulte

Chondrosarcome : Fig 13

  • À différenciation cartilagineuse
  • Primitif ou, + rarement, se développe sur une exostose ou un enchondrome proximal
  • Image lytique parsemée de calcifications,
  • Extension aux parties molles adjacentes.
  • Insensible à la chimiothérapie et à la radiothérapie +++
  • Exérèse chirurgicale monobloc large, rendant souvent nécessaire l’amputation,

Lymphome osseux primitif

  • Ostéolyse irrégulière et mouchetée
  • Diagnostic radiologique souvent difficile
  • IRM : envahissement des parties molles
  • Traitement : radiothérapie et chimiothérapie

Plasmocytome solitaire : Fig 14

  • Tumeur osseuse maligne la + fréquente
  • Image de lacune ± soufflée
  • Parfois pic monoclonal sérique
  • Doit être confirmé par la biopsie
  • Traitement : chirurgical et succès si disparit° de l’Ig monoclonale
  • Evolution : vers un myélome multiple dans les 3 ans (50% des cas)
Epidémio.
OstéosarcomeHomme, 2e décennie (80%) 150 cas / an
Sarcome d’EwingLa + fréquente de l’enfant ¾ avant 20 ans Prédominance masculine (1,5/1) 100 cas / an
ChondrosarcomeAdulte, âge moyen 45 ans Prédominance masculine (2/1) Croissance + lente 100 cas / an
Localisation
OstéosarcomeGenoux (2/3)
Sarcome d’EwingOs plats : bassin, scapula, côtes Os longs : fémur, humérus
ChondrosarcomeBassin (40%) Fémur (30%) Humérus (10%)
Histologie
OstéosarcomeDifférenciation osseuse Grades de Broders
Sarcome d’EwingDifférenc. neuroectodermique Prolifération tumorale à petites cellules rondes t(11;22) EWS-FLI1 (95%) sans thérapie ciblée actuellement
ChondrosarcomeDifférenciation cartilagineuse Primitif Secondaire : Grades O’Neal et Ackermann
Clinique
OstéosarcomeDouleurs Pas de signes généraux
Sarcome d’EwingDouleurs Signes généraux : fébricule, asthénie
ChondrosarcomeDouleurs, tuméfaction Pas de signes généraux
Bilan d’extension
OstéosarcomeIRM du membre (« skip » métastases, envahissement articulaire et des PM) TDM thoracique (méta. pulm.) Scintigraphie oss (méta. oss.)
Sarcome d’EwingIRM du membre TDM TAP (méta pulm ggR hépa) Scintigraphie oss (méta. oss.) ± TEP-TDM (en cours de validation) Myélogramme 4 sites + BOM 2 sites (infiltrat° médullaire)
ChondrosarcomeIRM du membre (« skip » métastases, envahissement articulaire et PM) TDM thoracique (méta. pulm.) Scintigraphie oss (méta. oss.)
Imagerie
OstéosarcomeLytique, condensant ou mixte Lyse métaphysaire « Feu d’herbe » périosté Rupture corticale : Δ de Codman Parties molles envahies Métastases pulmonaires (20%)
Sarcome d’EwingAppositions périostées en « bulbe d’oignon » (non Sp, ostéite) Parties molles envahies Métastases pulmonaires (25%)
ChondrosarcomeLyse polycyclique irrégulière Calcifications en « pop corn » Rupture de la corticale Rarement métastatique

CECOS +++

Traitement
OstéosarcomeRadiorésistant ++ CT néo-adjuvante Exérèse large conservatrice ± reconstruction prothétique CT adjuvante adaptée à la réponse (> 90% de nécrose = bonne réponse)
Sarcome d’EwingCT néo-adjuvante Exérèse large conservatrice ± reconstruction prothétique CT adjuvante adaptée à la réponse (> 90% de nécrose = bonne réponse) ± RT selon l’âge et si non R0
ChondrosarcomeChimio et radiorésistant ++ Chirurgical exclusif : résection en bloc ± reconstruction
Pronostic
Ostéosarcome80% à 5 ans 90% si bon répondeur, 40% si mauvais répondeur
Sarcome d’Ewing65% à 5 ans 75% si bon répondeur, 40% si métastases pulm, 0-20% si métastases ostéo-médullaires
Chondrosarcome65% à 5 ans 90% si bas grade, 25% si haut grade
Surveillance
OstéosarcomeOrthopédique : Rx du membre Thoracique : TDM Pas de scintigraphie osseuse EI des CT :
Sarcome d’EwingOrthopédique : Rx du membre Thoracique : TDM Pas de scintigraphie osseuse EI des CT :

Tumeurs secondaires

Métastases osseuses : > 50 ans, ATCD de cancer +++

Epidémiologie

  • Seconde moitié de la vie, incidence = 250 000 / an
  • 4ème site métastatique (après ganglions, poumon, foie)
  • Cancers ostéophiles : par ordre de fréquence (mnémo : PPRST)
  • Sites les + touchés : par ordre décroissant
  • Métastases + souvent multiples, mais pas toujours symptomatiques.
  • Sein (30%)
  • Prostate (15%)
  • Poumon (10%)
  • Rein (5%)
  • Thyroïde (< 5%)
  • Rachis lombaire et thoracique
  • Bassin
  • Côtes, sternum
  • Fémurs, humérus
  • Crâne

Circonstances de découverte : clinostatisme ++ (métastase du fond du cotyle)

3 circonstances

  • 1er bilan d’extension exhaustif d’un cancer
  • Suivi de la pathologie cancéreuse, ± longtemps après le diagnostic
  • Métastase révélatrice de la maladie cancéreuse.

Bilan d’extension

  • Radiographies : centrées sur les zones osseuses symptomatiques
  • Scintigraphie osseuse : dépister métastases asymptomatiques mais hyperfixation non spécifique et Δ mutité scintigraphique de certaines métastases osseuses purement ostéolytiques (thyroïdienne ou rénale)
  • TEP-TDM : fixation élective sur les tissus malins du fluorodéoxyglucose radioactif, en cours d’évaluation
  • TDM TAP : dépister métastases viscérales ou osseuses d’un certain volume
  • IRM :
  • Biologie :
  • Marqueur tumoral :
  • Rachis et bassin
  • Recherche métastases osseuses ou épidurite métastatique
  • Systématique en cas de symptômes rachidiens
  • Syndrome inflammatoire (VS, CRP)
  • Recherche une hypercalcémie,
  • Dosage PTHrp (caractère méta. ou paranéoplasique)
  • Spécifique de la tumeur originelle
  • Intérêt évolutif (efficacité du traitement)

Diagnostic étiologique

Aspect radiologique

  • Condensante : chez l’homme, prostate (mais 25% lytiques)
  • Mixte : sein et poumon
  • Lytique pure : sein, rein, thyroïde

Aucun aspect n’est spécifique +++

Interrogatoire

  • Signes fonctionnels d’orientation : infections respiratoires à répétition, hématurie, douleurs abdominales…
  • ATCD personnels d’affections néoplasiques (parfois méconnues)
  • ATCD cancers familiaux : sein, côlon

Examen clinique

  • Palpation : seins, thyroïde, foie, fosses lombaires et abdomen
  • Aires ganglionnaires
  • Examen des téguments
  • TR et examen gynécologique
  • Syndrome lésionnel : douleur en hémi-ceinture, irradiation crurale ou sciatique
  • Syndrome sous-lésionnel : syndrome pyramidal, syndrome de la queue de cheval

Examens complémentaires : succès dans 60 à 80% des cas

Biologie

  • Peu rentable, en dehors de rares syndromes paranéoplasiques
  • Bilan phosphocalcique systématique : hypercalcémie
  • Chez la femme : bilan sénologique, dosage CA 15-3 et CA 125
  • Chez l’homme : dosage PSA (Se et très Sp si > 15 ng/ml)
  • ± α-FP et β-HCG chez les sujets jeunes : TGNS du testicule

Autres marqueurs tumoraux

  • Moins d’intérêt : moins Se et moins Sp
  • Suivi +++
  • CA15- 3 : sein
  • CA125 : ovaire
  • CA19-9 : colon, pancréas,
  • NSE : tumeurs neuro-endocrine (CBPC…)
  • CIFRA21-1 (cytokératines) carcinome épidermoïde (CBNPC)
  • Thyroglobuline : thyroïde

Imagerie

  • TDM TAP : la + performante
  • TEP : pertinent si accessible
  • Débusquer des tumeurs viscérales primitives
  • Tout en permettant un bilan d’extension à la recherche de localisations secondaires.

Biopsie : en dernier ressort

  • Si facilement accessible
  • Pas de métastase cutanée ou viscérale + facilement biopsiable
  • Oriente sur l’origine et caractère primitif ou secondaire

Au total

  • Recherche fructueuse : 60 – 80%
  • Sans connaissance du primitif : 20 – 40%

Traitement : RCP, PPS ++

Symptomatique

  • Antalgiques adaptés à l’intensité de la douleur
  • Prévention des complications thrombo-emboliques
  • Mise en décharge des zones lytiques à risque de fracture (repos au lit pour les atteintes vertébrales)
  • Stabilisation de lésions menaçantes en termes de fracture ou de compression de structures adjacentes (compression neurologique en cas d’atteinte vertébrale), soit par voie chirurgicale ou percutanée (cimentoplastie)

Anti-tumoral

  • Chirurgie d’exérèse : que si métastase osseuse
  • Radiothérapie externe :
  • Traitement des métastases et tumeur primitive se confond :
  • Bonne indications de la chimiothérapie :
  • Apparemment unique
  • Extirpable chirurgicalement
  • Satellite d’un cancer que l’on espère pouvoir maîtriser
  • Foyer unique non accessible à la chirurgie
  • En complément de la chirurgie
  • Foyer douloureux
  • Foyer menaçant les structures nerveuses (notamment rachis)
  • Hormonothérapie des métastases osseuses : K du sein et prostate,
  • Radiothérapie isotopique :
  • Iode radioactif : formes curables de K thyroïdiens après thyroïdectomie et éventuelle chirurgie de réduction tumorale et stimulation par la TSH,
  • Chlorure de radium223 : métastases hormonoR du K prostate (strontium89 et samarium = toxiques, maintenant obsolètes)
  • Métastases hormonoR du K du sein
  • CBPC
  • Tumeurs germinales

Palliatif : antalgique +++

  • Antalgiques : palier 1 puis 2 puis 3
  • Co-analgésiques :
  • À visée osseuse :
  • Stabilisation :
  • AINS souvent efficaces
  • Douleurs neurogènes : neuroleptiques et anticonvulsivants
  • Anxiolytiques et antidépresseurs : utiles dans ce contexte
  • Corticoïdes : contre les compressions nerveuses
  • Bisphosphonates : perfusions mensuelles, zolédronate 4 mg
  • Dénosumab : Ac monoclonal anti-RANKL, empêchant l’activation du récepteur RANK et la stimulation des ostéoclastes
  • Raréfient, atténuent et ralentissent les événements osseux (douleurs, fractures, compressions neurologiques)
  • Préviennent et traitent les hypercalcémies,
  • Corset rigide : reverticaliser un patient avec méta. rachidiennes
  • Quand l’espérance de vie sous traitement médical est estimée suffisamment durable
  • Décompression médullaire : par laminectomie ou corporectomie
  • En cas de fracture ou menace de fracture :
  • Vertébroplastie (injection de ciment chirurgical dans le corps vertébral) et kyphoplastie (injection de ciment après expansion du corps vertébral à l’aide d’un ballonnet gonflable) ont un effet antalgique très appréciable.
  • Ostéosynthèse préventive ou curative d’un membre ou rachis
  • Prothèse avec ou sans exérèse partielle