- Gynéco-obstétrique
- UE 9
- Item 303
Important
Tumeurs de l'ovaire
- Diagnostiquer une tumeur de l’ovaire
Généralités
Définitions
Histologie de l'ovaire
- Bordée par un épithélium cubique simple
- Constituée de 2 zones: corticale (stroma + follicules) + médullaire (vaisseaux sanguins et lymphatiques)
- Stroma : contient fibroblastes, Leydig, Sertoli
- Follicules : cellules germinales (ovocyte) ± selon maturation cellules de la granulosa, thécales
Kyste fonctionnel de l’ovaire
- Transformation kystique d’un follicule ou corps jaune : diamètre > 3cm
- Toujours bénin : développement lié au cycle ovarien / régression spontanée
- Remarque : si taille < 3 cm : c'est encore un follicule
Kyste organique de l’ovaire
- Kyste ovarien dont le développement est indépendant du cycle : persistant
- Potentiellement malin mais bénin dans 90% des cas +++
Tumeur ovarienne
- Processus prolifératifs bénins ou malins / Ire ou IIre / d'aspect kystique, solide ou végétante / croissance non liée directement à un dysfonctionnement hormonal
- Elimine : lutéome de la grossesse, kystes fonctionnels folliculaires et kystes du corps jaune (lié à dysfonctionnement hormonal)
- Remarque : on parle aussi de tumeur ovarienne à limite de malignité (TOLM) pour les tumeurs dites "borderline"
épidémiologie
Tumeurs bénignes
- 5-10% des femmes au cours de leur vie (kyste ovarien bénin ++)
- Grande variété cellulaire (et de tumeurs) : lignée germinale, cellules thécales, cellules stromales, cellules épithéliales du mésothélium recouvrant la surface ovarienne
Tumeurs malignes
- Incidence = 4300 cas/an (8/100 000 femmes par an) / en légère diminution par utilisation de la pilule oestro-progestative (7e cancer de la femme en incidence)
- Mortalité = 3200/an en France / 2e cancer gynéco pelvien après l'endomètre, 5e cause de décès par cancer chez la femme
- Age moyen = femme > 45ans (Pas les kystes fonctionnels : qui surviennent chez femme jeune), médiane : 65 ans
- 10% de cancers à contexte génétique / 75% découverts à stade tardif
Facteurs de risque
- Terrain : âge > 50 ans / antécédent d’irradiation pelvienne / ethnie caucasienne
- Facteurs augmentant le nombre d’ovulations
- Facteurs héréditaires (≈ 10% de cancers génétique)
- 1e règles précoces ou ménopause tardive
- Nulliparité ou 1ère grossesse tardive (> 30ans)
- Infertilité et traitements inducteurs de l'ovulation (fécondation in vitro et stimulation : Clomid®)
- Chaque ovulation entraîne une cicatrice ovarienne avec ± risque de malignité
- Antécédents personnels/familiaux de cancers de l’ovaire / sein / endomètre
- Mutation BRCA1-2 (RRx40) / spectre HNPCC élargi
Facteurs protecteurs
- Facteurs diminuant le nombre d’ovulations
- Contraception orale / multiparité / allaitement / ligature des trompes
Physiopathologie
- Chaque ovulation constitue un traumatisme mineur sous forme de rupture épithéliale / au cours de la cicatrisation, possible formation de kyste d'inclusion d'épithélium ovarien dans le stroma (puis prolifération › transformation néoplasique)
- Théorie plus récente : origine tubaire des cellules néoplasiques
- Franchissement de la corticale externe : extension vers autres organes pelviens + cavité péritonéale / au gré du flux du liquide péritonéal, extension rapide ++
- + extension lymphatique (ganglionnaire) et faiblement hématogène (poumons, foie, cerveau)
Anatomo-pathologie
KYSTES FONCTIONNELS
- Kyste folliculaire : en 1ère partie de cycle (avant ovulation)/ à partir d’un follicule
- Kyste lutéal : en 2ème partie de cycle (après ovulation) / à partir du corps jaune
KYSTES ORGANIQUES
Tumeurs épithéliales (65-70%, 90% des tumeurs malignes) (bénin / malin)
- Tumeurs séreuses +++ : cystadénome séreux / cystadénocarcinome séreux ++
- Tumeurs mucineuses : cystadénome mucineux / cystadénocarcinome mucineux
- Endométriome : histologiquement identique aux tumeurs de l’endomètre
- Tumeurs à cellules claires/ tumeurs à cellules transitionnelles / tumeurs épithéliales mixtes / indifférenciées
- Tumeurs bénignes: les cellules sont régulières, avec un épithélium unistratifié/ dans les tumeurs malignes, on retrouve des cellules atypiques, une architecture désorganisée, infiltration / tumeurs bordeline : cellules atypiques, pseudo-stratification, absence d'infiltration
Tumeurs germinales (10-20%) (bénin / malin)
- Kyste dermoïde (tératome mature) : c'est la seule tumeur germinale qui est bénigne
- Autres = malignes : dysgerminome, choriocarcinome, tumeurs carcinoïdes, struma ovarii (goitre ovarien), vitelline, carcinome embryonnaire…
- Tumeur embryonnaire à contenu variable: poils, cheveux, dents…
Tumeurs stromales (bénin / malin) (≈ 8%)
- Fibrome et thécome = toujours bénins / autres parfois malins
- Fibrosarcome / stromale avec composante mineure des cordons sexuels / stromale slécrosante/ cellules de la granulosa/Sertoli,Leydig (sécrétant)/ gynandroblastome..
Autres tumeurs ovariennes
- Tumeurs mixtes des cordons sexuels et germinales : gonadoblastome…
- Tumeurs du rete ovarii : adénome, adénocarcinome…
- Autres : carcinome à petites cellules, myxome, lymphome, paragangliome…
METASTASES (10%)
- Tumeur bilatérale mucineuse : origine digestive ++ (cancer colorectal, estomac : syndrome de Krukenberg)
- Cancer du sein métastatique avec carcinose péritonéale
Classification FIGO
Stade I
- Tumeur limitée aux ovaires
- Ia : un seul ovaire / pas de rupture capsulaire / cytologie péritonéale négative
- Ib : atteinte des 2 ovaires / pas de rupture / cytologie péritonéale négative
- Ic : 1 ou 2 ovaire atteints / cytologie péritonéale positive et/ou rupture capsulaire et/ou tumeur à la surface ovarienne
Stade II
- Extension pelvienne
- IIa : atteinte de l'utérus et/ou trompe (1 ou 2 ovaires)
- IIb : autre atteinte pelvienne : vessie, rectum… (1 ou 2 ovaires)
- IIc : stades IIa ou IIb avec ascite ou rupture ou cytologie péritonéale
Stade III
- Extension extra-pelvienne (péritonéale)
- IIIa : métastases ganglionnaires rétro-péritonéales et/ou atteinte microscopique
- IIIb : métastases péritonéales macroscopique < 2cm ± adénopathies rétropéritonéales
- IIIc : métastases péritonéales > 2cm ± atteinte ganglionnaire rétro-péritonéale (y compris rate ou capsule hépatique)
Stade IV
- Présence de métastase à distance
- IVa : épanchement pleural avec cytologie positive
- IVb : métastases parenchymateuses hépatiques ou splénique, extension extra-abdominale (y compris ganglions inguinaux)
Diagnostic
EXAMEN CLINIQUE
Interrogatoire
- Terrain : âge / antécédents personnels et familiaux (cancer gynécologique, sein, cancer colorectal) / ménopause / âge lors des 1e règles / gestité, parité
- Anamnèse : circonstances de découverte / date des dernières règles
- Traitements : contraception / traitement hormonal substitutif si ménopause
- Circonstances de découverte : échographie ou masse à l'examen ++ / signes gynécologiques ou de compression / diagnostic souvent tardif
- Signes fonctionnels
- signes gynécologiques ++ : pesanteur pelvienne / dysménorrhée
- signes généraux : rechercher une altération de l'état général: amaigrissement / asthénie (malin)
- signes d’extension/ de compression (malin ++) : digestifs (constipation, météorisme, ascite) / urinaires (dysurie, signes irritatifs) / + rarement : œdèmes des membres inférieurs, phlébite, sciatalgie / dyspnée ou douleur thoracique si pleurésie
- Complications inaugurales : voisinage (occlusion, œdèmes des membres inférieures..) ou mécaniques (torsion, hémorragie intra-kystique..)
Examen physique
Examen gynécologique
- Palpation abdominale : masse sus-pubienne
- Examen au spéculum : intégrité du col / saignement / lésions vaginales
- Toucher vaginal +++ : retrouve une masse pelvienne latéro-utérine
- Examen des seins : rechercher un nodule : syndrome sein-ovaire
- évoque un cancer si : dure / irrégulière / fixe / indolore / bilatérale
- Si masse volumineuse : toucher rectal pour recherche de tumeur rectale / signes de compression ou d'envahissement rectal (nodule de carcinome)
Bilan d’extension clinique
- Rechercher hépatomégalie / ascite ++ (matité déclive / augmentation de volume) / ictère
- Recherche d'adénopathies inguinales et sus-claviculaires (Troisier) / adénopathies axillaires si nodule suspect au sein / schéma daté et signé
- Toucher rectal : recherche de carcinose péritonéale (cul-de-sac)
- Signes de dénutrition, poids taille/ comorbidités si suspicion de tumeur maligne
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
En 1ère intention = ECHOGRAPHIE PELVIENNE
- Par voie abdominale et endovaginale / toujours bilatérale et comparative +++
- Précise tumeur (origine, taille) / cherche malignité / examen d'ovaire controlatéral
- Orientation diagnostique (8)
- Kyste fonctionnel : uniloculaire / < 7cm / liquidien pur / chez femme non ménopausée
- Kyste organique : cloisons / parois épaissies / contenu hétérogène, irrégulier, vascularisation au Doppler ou taille ≥ 7 cm
Tumeur bénigne | Tumeur maligne | |
Taille | < 5-6 cm | > 7 cm |
Parois | fines | épaisses |
Contours | réguliers | irréguliers |
Contenu | homogène / liquidien | hétérogène / tissulaire |
Végétations | non | endo ou exo-kystiques |
Cloisons | non | cloisons intra-kystiques |
Doppler | normale | néovascularisation anarchique |
Signes associés | aucun | rechercher ascite / carcinose péritonéale / adénopathies / métastase hépatique |
- Conduite à tenir selon l’aspect clinique et échographique +++
- Si kyste d’allure bénigne (liquidien, < 7 cm) : abstention et échographie de contrôle à 3 mois
- Si kyste suspect: bilan pré-chirurgical (IRM) puis cœlioscopie diagnostique
- Classification IOTA (international ovarian tumor analysis) pour discriminer les masses ovariennes suspectes / toujours interpréter selon statut ménopausique et âge ++
Pour bilan pré-chirurgical
Evaluation du risque de malignité (score de malignité)
- Marqueurs tumoraux
- Echographie-doppler abdomino-pelvienne
- CA 125 +++ : risque de malignité si > 35 UI/mL – pour suivi ++
- Autres: ACE - CA 19.9 (tumeur mucineuse) / si suspicion de tumeur germinale : alpha-foeto protéine, βHCG, LDH / marqueur HE4 en cours d'évaluation (sensibilité-spécificité supérieures au CA 125)
- Augmente en cas d'adénocarcinome séreux / prescription systématique
- Causes d'augmentation : grossesse, menstruation, endométriose, insuffisance hépatocellulaire, hépatite, pancréatite, tumeur des voies biliaires
- Examen de l’ovaire controlatéral/ étude doppler de la vascularisation
- Bilan d’extension : ascite / métastase hépatique / carcinose
En cas de risque de malignité élevé : bilan d’extension
- TDM throraco-abdomino-pelvienne injectée
- IRM abdomino-pelvienne injectée +++
- Ponction d'ascite ou d'épanchement pleural avec examen cytologique
- TEP-TDM au 18-FDG : indiquée pour bilan d'extension devant une IRM difficile / en cas d'augmentation du CA-125, image morphologique douteuse, récidive à priori opérable
- Recherche de carcinose péritonéale / ascite / épanchement pleural
- Recherche métastases hépatique/ pulmonaire/ adénopathies / hydronéphrose
- Permet bonne caractérisation de la tumeur (perfusion-diffusion) : si malin, signal intermédiaire en T2 / hypersignal en diffusion / rehaussement + précoce du myomètre sain adjacent après injection
- Meilleure que la TDM pour exploration du pelvis et de la tumeur
Pour diagnostic positif = CŒLIOSCOPIE DIAGNOSTIQUE
- Indications
- Modalités
- Kyste d’allure bénigne persistant à 3 mois (et risque de malignité faible)
- Tableau échographique suspect de malignité / après bilan d’extension
- Après information sur le risque de conversion en laparotomie
- 1er temps exploratoire: cytologie péritonéale / inspection ( controlatérale)
- Si carcinose péritonéale : évaluer résécabilité des lésions/ biopsie directe si nodules de carcinose
- Traitement conservateur (kystectomie) ou non (ovariectomie ou annexectomie : si malin)
- Respecter l’intégrité du kyste (risque de dissémination)
- Examen extemporané : si cancer, conversion en laparotomie ++
Pour diagnostic différentiel
Grossesse extra-utérine: si femme non ménopausée / β-HCG
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
- Ceux d’une masse latéro-utérine
- Métastases : 10% des tumeurs ovariennes / syndrome de Krukenberg = tumeur ovarienne secondaire (sur tumeur de l'estomac++) / syndrome de Demon-Meigs : tumeur ovarienne bénigne associée à un épanchement pleural
- Grossesse extra-utérine +++ (cf item 24)
- Pathologies tubaires : hydrosalpinx / pyosalpinx
- Fibrome utérin (sous-séreux pédiculé) / rhabdomyosarcome
Forme clinique selon la sécrétion endocrinienne
Tumeurs sécrétant des œstrogènes
Tumeurs de granulosa ++
- Quasiment toutes oestrogéno-sécrétantes (très rarement virilisantes)
- Chez la jeune fille : tableau de pseudo-puberté précoce
- Chez la femme en âge de procréer: tableau de dysménorrhée
- Chez la femme ménopausée : saignement vaginal par hyperplasie endométriale (risque de carcinome : 10% / souvent tumeurs volumineuses (10cm), unilatérales)
- Inhibine B, AMH : souvent augmentés au diagnostic / permettent le suivi de la maladie
Thécomes : très rares (2-3% des tumeurs ovariennes) / péri et post-ménopause
- Généralement oestrogéno-sécrétantes / parfois virilisantes : saignement utérin anormal, masse abdominale, hyperplasie endométriale
- Tumeurs solides parfois riches en fibroblastes (fibrothécomes)
- Bilatérales dans 5% / l'exérèse permet guérison car ce sont des tumeurs bénignes
Syndrome de Peutz-Jeghers : exceptionnel / induit une tumeur ovarienne avec tableau de pseudo-puberté précoce / contexte personnel ou familial du syndrome (cancers colo-rectal, sein, estomac, ovaire)
Tumeurs sécrétant des androgènes
Tumeurs à cellules de Sertoli-Leydig (= androblastomes, arrhénoblastomes)
- Tableau de masculinisation chez les femmes atteintes car sécrétion de testostérone
- Diagnostic rare (< 1% des consultations pour hirsutisme) / évocateur si apparition récente de signes de virilisation (hypertrophie du clitoris, alopécie androgénique..) ± troubles des règles (spanioménorrhée, aménorrhée, métrorragies)
- Dosage de testostérone : généralement > 1,5 ng/mL
- Diagnostics différentiels : corticosurrénalome / syndrome de Cushing / bloc 21-α hydroxylase › réaliser TDM des surrénales, dosage de 17-progestérone, test de freinage minute à la dexaméthasone
- Terrain : femmes de 30-40A / généralement détection échographique ou via IRM +++
- Parfois trop petites pour être vues : cathéter sélectif des veines ovariennes pour localiser une tumeur occulte (mais invasif, parfois négatif) : IRM fait souvent le diagnostic
- Tumeurs < 5cm : bien différenciées, faible malignité, bon pronostic
- Traitement conservateur possible chez la jeune femme
Tumeurs à cellules de Leydig
- Typiquement virilisation chez une femme ménopausée / de petite taille, de différenciation bénigne
- Histologie : tumeurs stromales, cytoplasme abondant, clair ou granulaire / avec cristaux de Reinke = caractéristique ++
- Traitement recommandé : ovariectomie bilatérale car risque d'hyperplasie leydigienne controlatérale
Tumeurs germinales sécrétantes
Tumeurs ovarienne sécrétant de l'hCG
- Généralement tumeur mixte avec contigent syncytiotrophoblastique / + rarement : choriocarcinome, carcinome embryonnaire
- Femme jeune avec aménorrhée / douleurs abdominales, métrorragies / masse ovarienne à l'écho et hCG positives (éliminer une grossesse extra-utérine, môle hydatiforme)
- Exceptionnel tableau de pseudo-puberté précoce chez l'enfant
- Traitement conservateur chez la femme jeune / chimiothérapie dans les formes étendues
Gonadoblastome
- Facteur de risque : caryotype avec mosaïque avec chromosome Y : 7-20% de risque (chez 7-12% des patientes présentant un syndrome de Turner)
- Tumeur plutôt mixte, germinale et des cordons sexuels / peut sécréter des androgènes et des hCG
- Gonadectomie préventive à recommander si mosaïque avec chromosome Y
Autres : tératomes sécrétants l'hCG, de la T4 (= type struma ovarii), de la sérotonine…
évolution
Complications (de toute tumeur : bénigne ou maligne)
Torsion d’annexe +++
Torsion de l’ovaire autour de son pédicule vasculaire
Risque de nécrose ovarienne
Kystes dermoïdes ++ (rarement endométriomes : fixés par adhérences)
Examen clinique
- Douleur pelvienne intense / d’apparition brutale / résistante aux antalgiques / ± nausées-vomissements
- Défense à la palpation / touchers pelviens très douloureux
- Parfois épisodes du subtorsion : douleurs paroxystiques spontanément résolutives dans les semaines précédentes
- Parfois formes frustres ou incomplètes
Examens complémentaires
- hCG plasmatiques : éliminer une GEU ++
- Echographie pelvienne : par voie trans-abdominale et endovaginale
- Douleur intense au passage de la sonde en voie endovaginale
- Ovaire tumoral ascensionné : quasiment pathognomonique
- kyste volumineux / ovaire oedématié
- en Doppler: arrêt de la vascularisation
Parfois doppler normal : n'élimine pas le diagnostic
Hémorragie intra-kystique
Clinique
- Douleur pelvienne latéralisée d’installation brutale (idem que la torsion)
- Masse latéro-utérine douloureuse mais non ascensionnée
- Mais évolution rapidement favorable sous 1-2h (diagnostic différentiel avec la torsion)
Echographie
- Image de kyste ovarien à contenu hétérogène (= sang)
- Plage hyperéchogène (témoin d'un saignement intrakystique récent)
Rupture de kyste
Clinique
- Douleur pelvienne d’apparition brutale spontanément résolutive (jours)
- Rarement : rupture hémorragique: tableau d’hémopéritoine ± choc
- Douleur persistante / signes d'irritation péritonéale / épanchement important / possible anémie aiguë à la NFS
Paraclinique
- Echographie : lame liquidienne dans cul-de-sac / ovaires normaux
- hCG plasmatique: éliminer une grossesse extra-utérine rompue devant un hémo-péritoine +++
Compression extrinsèque (oriente vers malignité ++)
- Tableau clinique selon organe comprimé
- Si vessie : pollakiurie
- Si uretère : rétention d’urine ± urétéro-hydronéphrose
- Si rectum : syndrome rectal (ténesme / épreintes) / troubles du transit
- Si veine : thrombophlébite pelvienne (échodoppler systématique si masse pelvienne volumineuse)
Dégénérescence maligne
Pour les kystes organiques bénins
Complications chirurgicales
- Précoces : maladie thromboembolique veineuse / infection / occlusion / épanchement pleural…
- Tardives : lymphœdème / lymphocèle
Histoire naturelle (pour les tumeurs malignes seulement)
Extension naturelle
- Par voie péritonéale +++, carcinose péritonéale
- Par voie lymphatique, adénopathies illiaques et lombo-aortiques (+ obturateurs, hypogastriques)
- Par voie hématogène : plus rare, métastases hépatiques/ pulmonaires/ osseuses / plèvre
Pronostic
- Taux de survie à 5 ans: tous stades = 45% (stade I : 84% / stade II : 59% / stade III : 35% / stade IV : 22%)
- Longtemps asymptomatique donc diagnostic tardif, pronostic sombre
- Facteurs pronostiques
- Meilleur pronostic si prise en charge dans les centres experts : car taux de résection complète initial > 70% = facteur pronostique le plus important
- Qualité de la réduction tumorale initiale ++++ (facteur principal)
- Stade (FIGO) et grade de différenciation / absence d'adénopathies, absence de métastases
- Terrain: âge de la patient et état général
- Type histologique: tumeurs malignes séreuses de mauvais pronostic
- Normalisation du CA 125 à 3 mois / réponse à la chimiothérapie
Traitement
Prise en charge d’un kyste d’aspect fonctionnel
- Surveillance simple pendant 3 mois (!pilule oestro-progestative inutile)
- Contrôle échographique systématique à 3 mois +++
- Si disparition du kyste : c’était un kyste fonctionnel, ne rien faire
- Si persistance du kyste : considérer la cœlioscopie diagnostique
Prise en charge d’un kyste non suspect symptomatique
- Pour tout kyste symptomatique non suspect
- Kystectomie ou annexectomie
- Sous cœlioscopie : exploration cavité abdomino-pelvienne / cytologie péritonéale / kystectomie ou annexectomie / extraction protégée de la pièce opératoire / envoi en anatomopathologie / pas d'examen extemporané si non suspect
Si kyste suspect : marqueurs tumoraux / IRM-AP ± cœlioscopie diagnostique
Prise en charge d’un cancer de l’ovaire
Réunion de concertation multidisciplinaire et plan personnalisé de soins
Bilan préopératoire / bilan d’extension / consultation d’annonce après certitude diagnostique
Chimiothérapie néo-adjuvante
- En cas de tumeur non opérable d’emblée (extension diffuse)
- Chimiothérapie de réduction puis chirurgie ou palliatif
Traitement chirurgical curatif
Voie d’abord
- Cœlioscopie exploratrice 1e pour bilan lésionnel, examen extemporané ± stagging ganglionnaire généralement
- Laparotomie (chirurgie de Debulking) si cancer confirmé
1er temps = exploration abdomino-pelvienne
- Exploration péritonéale première : biopsies multiples à l’aveugle
- Exploration minutieuse de la cavité péritonéale, cytologie/ biopsie de l’ovaire
- Diagnostic histologique et classification FIGO (cf supra)
2nd temps = réduction tumorale maximale
Après confirmation histologique du caractère malin (examen extemporané)
- Hystérectomie totale + annexectomie bilatérale (= non conservatrice)
- Curage ganglionnaire bilatéral illiaque et lomboaortique / omentectomie
- ± appencidectomie / résection orifices de trocart si cœlioscopie initiale
- Examen anatomopathologie définitif de toutes les pièces opératoires
schéma daté et signé dans CR opératoire +++
Compte rendu-anatomopathologique d'une tumeur de l'ovaire / précise :
- Type de prélèvement / organe / côté / critères pT-N (extension tumorale, des ganglions)
- Type histologique (classification OMS) / grade histopronostique (degré de différenciation)
- Présence ou non d'emboles vasculaires / extension tumorale (FIGO)
Chimiothérapie adjuvante
- Systématique / à commencer le plus tôt possible après la chirurgie
- Modalités: poly-chimiothérapie: sel de platine (carboplatine) + taxane (paclitaxel)
- Pour tout stade IC ou tumeur de grade 3 ou histologie à cellules claires
- A discuter si stade IA et IB en cas de cancer agressif
- 6 cycles / en association (si stade ≥ 3B) avec un anti-angiogénique (Bevacizumab) jusqu'à progression ou pendant 15 mois maximum
- Chimiothérapie intrapéritonéale possible pour stades II et III
- Effet secondaires : allergie / toxicité hématologique / troubles digestifs / neuropathie (paclitaxel) / alopécie
Remarque: tumeurs de l’ovaire non radio-sensibles: radiothérapie inutile
Stratégies thérapeutiques
Pour une tumeur présumée précoce
Stadification ou re-stadification : par cœlioscopie ou laparotomie, comprenant exploration abdomino-pelvienne complète / hystérectomie avec annexectomie bilatérale / curages pelviens et lombo-aortiques / omentectomie (grand épiploon) / appendicectomie / cytologie + biopsies péritonéales multiples
Pour une tumeur avancée
- Stade de carcinose péritonéale / référer à un centre expert
- Cœlioscopie pour évaluer résécabilité de la carcinose, 2 cas :
- Résécable : chirurgie de cytoréduction complète par laparotomie xipho-pubienne dans les 15 jours suivant la cœlioscopie / information de la patiente / délai utile pour renutrir la patiente (régime hyper-protidique pendant 7 jours)
- Non résécable : chimiothérapie néo-adjuvante (3 cycles, puis chirurgie d'intervalle avec réduction tumorale maximale puis 3 cycles adjuvants)
Mesures associées (cf item 292)
- Prise en charge de la douleur / soins palliatifs si fin de vie
- Prise en charge nutritionnelle
- Soutien psychologique / prise en charge à 100%
- Indications de recherche de mutation BRCA1-BRCA2
- Consultation d'oncogénétique proposée si < 70 ans : recherche des gènes BRCA1-2/ autres gènes
- Recherche de syndrome de Lynch si cancer colorectal familial
- Toute femme < 70 ans avec cancer de l'ovaire (sauf tumeurs frontières..)
- Toute femme > 70 ans avec cancer de l'ovaire + antécédent de cancer du sein ou de l'ovaire chez un apparenté au 1e degré (ou 2e degré si intermédiaire est un homme)
- Syndrome de transmission autosomique dominante
- Si mutation retrouvée chez patiente asymptomatique : suivi à partir de 30 ans / examen gynéco et mammaire 1 tous les 6 mois + échographie pelvienne - CA 125 une fois par an
- Annexectomie bilatérale prophylactique à proposer après 40 ans si BRCA1 muté ou 45 ans si BRCA2 muté (syndrome sein ovaire)
Surveillance
- Contrôle à 6 mois +++ : TDM TAP (++) ou laparotomie de second look
- Clinique: consultation une fois tous les 4 mois pendant 2 ans puis une fois tous les 6 mois pendant 3 ans puis 1 fois par an avec examen gynécologique complet / tolérance et efficacité de la chimio
- Paraclinique: CA 125 +++ pour efficacité: dans les mêmes rythmes que la consultation clinique (+ autres marqueurs initialement évalués) / échographie pelvienne si traitement conservateur
- Si signes d'appel : TDM ou IRM thoraco-abdomino-pelvienne
Traitement des complications
Torsion d’annexe
Urgence chirurgicale : risque de nécrose de l’ovaire dans les 6 heures
- Information de la patiente : risque de conversion en laparotomie et d'annexectomie
- Cœlioscopie à visée diagnostique et thérapeutique en urgence
- Traitement conservateur: détorsion de l’annexe / surveiller recoloration
- Traitement radical : annexectomie unilatérale si ovaire nécrosé (mauvaise évaluation de nécrose à l'œil nu / dans le doute ne pas retirer sauf fonte purulente)
+ traitement étiologique à réaliser = kystectomie systématique / examen anatomopathologique
Hémorragie intra-kystique
- Diagnostic différentiel avec la torsion d’annexe sur l’évolution clinique +++
- Traitement médical symptomatique 1e : antalgique en IV selon l'EVA / surveillance / repos
Rupture de kyste hémorragique
- Si hémorragie active : prise en charge urgente par cœlioscopie exploratrice puis geste d'hémostase + kystectomie ovarienne
Cas des tumeurs ovariennes borderline
Prise en charge d’un kyste suspect
- Tumeurs borderline ovariennes (TBO) ou tumeurs frontières de l'ovaire (TFO)
- Très fréquentes / âge de survenue + faible / excellent pronostic par rapport aux tumeurs malignes)
- IRM pelvienne ++ : analyse la diffusion & perfusion / aucun critère ne permet de différencier cystadénome papillaire bénin et tumeurs malignes (cystadénocarcinome) : analyse histologique nécessaire
- 20-40% des cas : localisations extra-ovariennes sous forme d'implants péritonéaux (donc pas des lésions de carcinose péritonéale) / réaliser stadification ou re-stadification par cœlioscopie
- Facteurs pronostiques : type histologique / présence d'implants invasifs
- Traitement conservateur possible chez la femme jeune selon la stadification
- Exploration complète abdomino-pelvienne / cytologie péritonéale et biopsies péritonéales
- Kystectomie ou annexectomie uni ou bilatérale selon situations
- Omentectomie infra-colique / pas de curage nécessaire / appendicectomie si forme mucineuse
- Globalement : annexectomie et prélèvements péritonéaux multiples
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Généralités
Définitions
Histologie de l'ovaire
- Bordée par un épithélium cubique simple
- Constituée de 2 zones: corticale (stroma + follicules) + médullaire (vaisseaux sanguins et lymphatiques)
- Stroma : contient fibroblastes, Leydig, Sertoli
- Follicules : cellules germinales (ovocyte) ± selon maturation cellules de la granulosa, thécales
Kyste fonctionnel de l’ovaire
- Transformation kystique d’un follicule ou corps jaune : diamètre > 3cm
- Toujours bénin : développement lié au cycle ovarien / régression spontanée
- Remarque : si taille < 3 cm : c'est encore un follicule
Kyste organique de l’ovaire
- Kyste ovarien dont le développement est indépendant du cycle : persistant
- Potentiellement malin mais bénin dans 90% des cas +++
Tumeur ovarienne
- Processus prolifératifs bénins ou malins / Ire ou IIre / d'aspect kystique, solide ou végétante / croissance non liée directement à un dysfonctionnement hormonal
- Elimine : lutéome de la grossesse, kystes fonctionnels folliculaires et kystes du corps jaune (lié à dysfonctionnement hormonal)
- Remarque : on parle aussi de tumeur ovarienne à limite de malignité (TOLM) pour les tumeurs dites "borderline"
épidémiologie
Tumeurs bénignes
- 5-10% des femmes au cours de leur vie (kyste ovarien bénin ++)
- Grande variété cellulaire (et de tumeurs) : lignée germinale, cellules thécales, cellules stromales, cellules épithéliales du mésothélium recouvrant la surface ovarienne
Tumeurs malignes
- Incidence = 4300 cas/an (8/100 000 femmes par an) / en légère diminution par utilisation de la pilule oestro-progestative (7e cancer de la femme en incidence)
- Mortalité = 3200/an en France / 2e cancer gynéco pelvien après l'endomètre, 5e cause de décès par cancer chez la femme
- Age moyen = femme > 45ans (Pas les kystes fonctionnels : qui surviennent chez femme jeune), médiane : 65 ans
- 10% de cancers à contexte génétique / 75% découverts à stade tardif
Facteurs de risque
- Terrain : âge > 50 ans / antécédent d’irradiation pelvienne / ethnie caucasienne
- Facteurs augmentant le nombre d’ovulations
- Facteurs héréditaires (≈ 10% de cancers génétique)
- 1e règles précoces ou ménopause tardive
- Nulliparité ou 1ère grossesse tardive (> 30ans)
- Infertilité et traitements inducteurs de l'ovulation (fécondation in vitro et stimulation : Clomid®)
- Chaque ovulation entraîne une cicatrice ovarienne avec ± risque de malignité
- Antécédents personnels/familiaux de cancers de l’ovaire / sein / endomètre
- Mutation BRCA1-2 (RRx40) / spectre HNPCC élargi
Facteurs protecteurs
- Facteurs diminuant le nombre d’ovulations
- Contraception orale / multiparité / allaitement / ligature des trompes
Physiopathologie
- Chaque ovulation constitue un traumatisme mineur sous forme de rupture épithéliale / au cours de la cicatrisation, possible formation de kyste d'inclusion d'épithélium ovarien dans le stroma (puis prolifération › transformation néoplasique)
- Théorie plus récente : origine tubaire des cellules néoplasiques
- Franchissement de la corticale externe : extension vers autres organes pelviens + cavité péritonéale / au gré du flux du liquide péritonéal, extension rapide ++
- + extension lymphatique (ganglionnaire) et faiblement hématogène (poumons, foie, cerveau)
Anatomo-pathologie
KYSTES FONCTIONNELS
- Kyste folliculaire : en 1ère partie de cycle (avant ovulation)/ à partir d’un follicule
- Kyste lutéal : en 2ème partie de cycle (après ovulation) / à partir du corps jaune
KYSTES ORGANIQUES
Tumeurs épithéliales (65-70%, 90% des tumeurs malignes) (bénin / malin)
- Tumeurs séreuses +++ : cystadénome séreux / cystadénocarcinome séreux ++
- Tumeurs mucineuses : cystadénome mucineux / cystadénocarcinome mucineux
- Endométriome : histologiquement identique aux tumeurs de l’endomètre
- Tumeurs à cellules claires/ tumeurs à cellules transitionnelles / tumeurs épithéliales mixtes / indifférenciées
- Tumeurs bénignes: les cellules sont régulières, avec un épithélium unistratifié/ dans les tumeurs malignes, on retrouve des cellules atypiques, une architecture désorganisée, infiltration / tumeurs bordeline : cellules atypiques, pseudo-stratification, absence d'infiltration
Tumeurs germinales (10-20%) (bénin / malin)
- Kyste dermoïde (tératome mature) : c'est la seule tumeur germinale qui est bénigne
- Autres = malignes : dysgerminome, choriocarcinome, tumeurs carcinoïdes, struma ovarii (goitre ovarien), vitelline, carcinome embryonnaire…
- Tumeur embryonnaire à contenu variable: poils, cheveux, dents…
Tumeurs stromales (bénin / malin) (≈ 8%)
- Fibrome et thécome = toujours bénins / autres parfois malins
- Fibrosarcome / stromale avec composante mineure des cordons sexuels / stromale slécrosante/ cellules de la granulosa/Sertoli,Leydig (sécrétant)/ gynandroblastome..
Autres tumeurs ovariennes
- Tumeurs mixtes des cordons sexuels et germinales : gonadoblastome…
- Tumeurs du rete ovarii : adénome, adénocarcinome…
- Autres : carcinome à petites cellules, myxome, lymphome, paragangliome…
METASTASES (10%)
- Tumeur bilatérale mucineuse : origine digestive ++ (cancer colorectal, estomac : syndrome de Krukenberg)
- Cancer du sein métastatique avec carcinose péritonéale
Classification FIGO
Stade I
- Tumeur limitée aux ovaires
- Ia : un seul ovaire / pas de rupture capsulaire / cytologie péritonéale négative
- Ib : atteinte des 2 ovaires / pas de rupture / cytologie péritonéale négative
- Ic : 1 ou 2 ovaire atteints / cytologie péritonéale positive et/ou rupture capsulaire et/ou tumeur à la surface ovarienne
Stade II
- Extension pelvienne
- IIa : atteinte de l'utérus et/ou trompe (1 ou 2 ovaires)
- IIb : autre atteinte pelvienne : vessie, rectum… (1 ou 2 ovaires)
- IIc : stades IIa ou IIb avec ascite ou rupture ou cytologie péritonéale
Stade III
- Extension extra-pelvienne (péritonéale)
- IIIa : métastases ganglionnaires rétro-péritonéales et/ou atteinte microscopique
- IIIb : métastases péritonéales macroscopique < 2cm ± adénopathies rétropéritonéales
- IIIc : métastases péritonéales > 2cm ± atteinte ganglionnaire rétro-péritonéale (y compris rate ou capsule hépatique)
Stade IV
- Présence de métastase à distance
- IVa : épanchement pleural avec cytologie positive
- IVb : métastases parenchymateuses hépatiques ou splénique, extension extra-abdominale (y compris ganglions inguinaux)
Diagnostic
EXAMEN CLINIQUE
Interrogatoire
- Terrain : âge / antécédents personnels et familiaux (cancer gynécologique, sein, cancer colorectal) / ménopause / âge lors des 1e règles / gestité, parité
- Anamnèse : circonstances de découverte / date des dernières règles
- Traitements : contraception / traitement hormonal substitutif si ménopause
- Circonstances de découverte : échographie ou masse à l'examen ++ / signes gynécologiques ou de compression / diagnostic souvent tardif
- Signes fonctionnels
- signes gynécologiques ++ : pesanteur pelvienne / dysménorrhée
- signes généraux : rechercher une altération de l'état général: amaigrissement / asthénie (malin)
- signes d’extension/ de compression (malin ++) : digestifs (constipation, météorisme, ascite) / urinaires (dysurie, signes irritatifs) / + rarement : œdèmes des membres inférieurs, phlébite, sciatalgie / dyspnée ou douleur thoracique si pleurésie
- Complications inaugurales : voisinage (occlusion, œdèmes des membres inférieures..) ou mécaniques (torsion, hémorragie intra-kystique..)
Examen physique
Examen gynécologique
- Palpation abdominale : masse sus-pubienne
- Examen au spéculum : intégrité du col / saignement / lésions vaginales
- Toucher vaginal +++ : retrouve une masse pelvienne latéro-utérine
- Examen des seins : rechercher un nodule : syndrome sein-ovaire
- évoque un cancer si : dure / irrégulière / fixe / indolore / bilatérale
- Si masse volumineuse : toucher rectal pour recherche de tumeur rectale / signes de compression ou d'envahissement rectal (nodule de carcinome)
Bilan d’extension clinique
- Rechercher hépatomégalie / ascite ++ (matité déclive / augmentation de volume) / ictère
- Recherche d'adénopathies inguinales et sus-claviculaires (Troisier) / adénopathies axillaires si nodule suspect au sein / schéma daté et signé
- Toucher rectal : recherche de carcinose péritonéale (cul-de-sac)
- Signes de dénutrition, poids taille/ comorbidités si suspicion de tumeur maligne
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
En 1ère intention = ECHOGRAPHIE PELVIENNE
- Par voie abdominale et endovaginale / toujours bilatérale et comparative +++
- Précise tumeur (origine, taille) / cherche malignité / examen d'ovaire controlatéral
- Orientation diagnostique (8)
- Kyste fonctionnel : uniloculaire / < 7cm / liquidien pur / chez femme non ménopausée
- Kyste organique : cloisons / parois épaissies / contenu hétérogène, irrégulier, vascularisation au Doppler ou taille ≥ 7 cm
Tumeur bénigne | Tumeur maligne | |
Taille | < 5-6 cm | > 7 cm |
Parois | fines | épaisses |
Contours | réguliers | irréguliers |
Contenu | homogène / liquidien | hétérogène / tissulaire |
Végétations | non | endo ou exo-kystiques |
Cloisons | non | cloisons intra-kystiques |
Doppler | normale | néovascularisation anarchique |
Signes associés | aucun | rechercher ascite / carcinose péritonéale / adénopathies / métastase hépatique |
- Conduite à tenir selon l’aspect clinique et échographique +++
- Classification IOTA (international ovarian tumor analysis) pour discriminer les masses ovariennes suspectes / toujours interpréter selon statut ménopausique et âge ++
- Si kyste d’allure bénigne (liquidien, < 7 cm) : abstention et échographie de contrôle à 3 mois
- Si kyste suspect: bilan pré-chirurgical (IRM) puis cœlioscopie diagnostique
Pour bilan pré-chirurgical
Evaluation du risque de malignité (score de malignité)
- Marqueurs tumoraux
- Echographie-doppler abdomino-pelvienne
- CA 125 +++ : risque de malignité si > 35 UI/mL – pour suivi ++
- Autres: ACE - CA 19.9 (tumeur mucineuse) / si suspicion de tumeur germinale : alpha-foeto protéine, βHCG, LDH / marqueur HE4 en cours d'évaluation (sensibilité-spécificité supérieures au CA 125)
- Augmente en cas d'adénocarcinome séreux / prescription systématique
- Causes d'augmentation : grossesse, menstruation, endométriose, insuffisance hépatocellulaire, hépatite, pancréatite, tumeur des voies biliaires
- Examen de l’ovaire controlatéral/ étude doppler de la vascularisation
- Bilan d’extension : ascite / métastase hépatique / carcinose
En cas de risque de malignité élevé : bilan d’extension
- TDM throraco-abdomino-pelvienne injectée
- IRM abdomino-pelvienne injectée +++
- Ponction d'ascite ou d'épanchement pleural avec examen cytologique
- TEP-TDM au 18-FDG : indiquée pour bilan d'extension devant une IRM difficile / en cas d'augmentation du CA-125, image morphologique douteuse, récidive à priori opérable
- Recherche de carcinose péritonéale / ascite / épanchement pleural
- Recherche métastases hépatique/ pulmonaire/ adénopathies / hydronéphrose
- Permet bonne caractérisation de la tumeur (perfusion-diffusion) : si malin, signal intermédiaire en T2 / hypersignal en diffusion / rehaussement + précoce du myomètre sain adjacent après injection
- Meilleure que la TDM pour exploration du pelvis et de la tumeur
Pour diagnostic positif = CŒLIOSCOPIE DIAGNOSTIQUE
- Indications
- Modalités
- Kyste d’allure bénigne persistant à 3 mois (et risque de malignité faible)
- Tableau échographique suspect de malignité / après bilan d’extension
- Après information sur le risque de conversion en laparotomie
- 1er temps exploratoire: cytologie péritonéale / inspection ( controlatérale)
- Si carcinose péritonéale : évaluer résécabilité des lésions/ biopsie directe si nodules de carcinose
- Traitement conservateur (kystectomie) ou non (ovariectomie ou annexectomie : si malin)
- Respecter l’intégrité du kyste (risque de dissémination)
- Examen extemporané : si cancer, conversion en laparotomie ++
Pour diagnostic différentiel
Grossesse extra-utérine: si femme non ménopausée / β-HCG
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
- Ceux d’une masse latéro-utérine
- Métastases : 10% des tumeurs ovariennes / syndrome de Krukenberg = tumeur ovarienne secondaire (sur tumeur de l'estomac++) / syndrome de Demon-Meigs : tumeur ovarienne bénigne associée à un épanchement pleural
- Grossesse extra-utérine +++ (cf item 24)
- Pathologies tubaires : hydrosalpinx / pyosalpinx
- Fibrome utérin (sous-séreux pédiculé) / rhabdomyosarcome
Forme clinique selon la sécrétion endocrinienne
Tumeurs sécrétant des œstrogènes
Tumeurs de granulosa ++
- Quasiment toutes oestrogéno-sécrétantes (très rarement virilisantes)
- Chez la jeune fille : tableau de pseudo-puberté précoce
- Chez la femme en âge de procréer: tableau de dysménorrhée
- Chez la femme ménopausée : saignement vaginal par hyperplasie endométriale (risque de carcinome : 10% / souvent tumeurs volumineuses (10cm), unilatérales)
- Inhibine B, AMH : souvent augmentés au diagnostic / permettent le suivi de la maladie
Thécomes : très rares (2-3% des tumeurs ovariennes) / péri et post-ménopause
- Généralement oestrogéno-sécrétantes / parfois virilisantes : saignement utérin anormal, masse abdominale, hyperplasie endométriale
- Tumeurs solides parfois riches en fibroblastes (fibrothécomes)
- Bilatérales dans 5% / l'exérèse permet guérison car ce sont des tumeurs bénignes
Syndrome de Peutz-Jeghers : exceptionnel / induit une tumeur ovarienne avec tableau de pseudo-puberté précoce / contexte personnel ou familial du syndrome (cancers colo-rectal, sein, estomac, ovaire)
Tumeurs sécrétant des androgènes
Tumeurs à cellules de Sertoli-Leydig (= androblastomes, arrhénoblastomes)
- Tableau de masculinisation chez les femmes atteintes car sécrétion de testostérone
- Diagnostic rare (< 1% des consultations pour hirsutisme) / évocateur si apparition récente de signes de virilisation (hypertrophie du clitoris, alopécie androgénique..) ± troubles des règles (spanioménorrhée, aménorrhée, métrorragies)
- Dosage de testostérone : généralement > 1,5 ng/mL
- Diagnostics différentiels : corticosurrénalome / syndrome de Cushing / bloc 21-α hydroxylase › réaliser TDM des surrénales, dosage de 17-progestérone, test de freinage minute à la dexaméthasone
- Terrain : femmes de 30-40A / généralement détection échographique ou via IRM +++
- Parfois trop petites pour être vues : cathéter sélectif des veines ovariennes pour localiser une tumeur occulte (mais invasif, parfois négatif) : IRM fait souvent le diagnostic
- Tumeurs < 5cm : bien différenciées, faible malignité, bon pronostic
- Traitement conservateur possible chez la jeune femme
Tumeurs à cellules de Leydig
- Typiquement virilisation chez une femme ménopausée / de petite taille, de différenciation bénigne
- Histologie : tumeurs stromales, cytoplasme abondant, clair ou granulaire / avec cristaux de Reinke = caractéristique ++
- Traitement recommandé : ovariectomie bilatérale car risque d'hyperplasie leydigienne controlatérale
Tumeurs germinales sécrétantes
Tumeurs ovarienne sécrétant de l'hCG
- Généralement tumeur mixte avec contigent syncytiotrophoblastique / + rarement : choriocarcinome, carcinome embryonnaire
- Femme jeune avec aménorrhée / douleurs abdominales, métrorragies / masse ovarienne à l'écho et hCG positives (éliminer une grossesse extra-utérine, môle hydatiforme)
- Exceptionnel tableau de pseudo-puberté précoce chez l'enfant
- Traitement conservateur chez la femme jeune / chimiothérapie dans les formes étendues
Gonadoblastome
- Facteur de risque : caryotype avec mosaïque avec chromosome Y : 7-20% de risque (chez 7-12% des patientes présentant un syndrome de Turner)
- Tumeur plutôt mixte, germinale et des cordons sexuels / peut sécréter des androgènes et des hCG
- Gonadectomie préventive à recommander si mosaïque avec chromosome Y
Autres : tératomes sécrétants l'hCG, de la T4 (= type struma ovarii), de la sérotonine…
évolution
Complications (de toute tumeur : bénigne ou maligne)
Torsion d’annexe +++
Torsion de l’ovaire autour de son pédicule vasculaire
Risque de nécrose ovarienne
Kystes dermoïdes ++ (rarement endométriomes : fixés par adhérences)
Examen clinique
- Douleur pelvienne intense / d’apparition brutale / résistante aux antalgiques / ± nausées-vomissements
- Défense à la palpation / touchers pelviens très douloureux
- Parfois épisodes du subtorsion : douleurs paroxystiques spontanément résolutives dans les semaines précédentes
- Parfois formes frustres ou incomplètes
Examens complémentaires
- hCG plasmatiques : éliminer une GEU ++
- Echographie pelvienne : par voie trans-abdominale et endovaginale
- Douleur intense au passage de la sonde en voie endovaginale
- Ovaire tumoral ascensionné : quasiment pathognomonique
- kyste volumineux / ovaire oedématié
- en Doppler: arrêt de la vascularisation
Parfois doppler normal : n'élimine pas le diagnostic
Hémorragie intra-kystique
Clinique
- Douleur pelvienne latéralisée d’installation brutale (idem que la torsion)
- Masse latéro-utérine douloureuse mais non ascensionnée
- Mais évolution rapidement favorable sous 1-2h (diagnostic différentiel avec la torsion)
Echographie
- Image de kyste ovarien à contenu hétérogène (= sang)
- Plage hyperéchogène (témoin d'un saignement intrakystique récent)
Rupture de kyste
Clinique
- Douleur pelvienne d’apparition brutale spontanément résolutive (jours)
- Rarement : rupture hémorragique: tableau d’hémopéritoine ± choc
- Douleur persistante / signes d'irritation péritonéale / épanchement important / possible anémie aiguë à la NFS
Paraclinique
- Echographie : lame liquidienne dans cul-de-sac / ovaires normaux
- hCG plasmatique: éliminer une grossesse extra-utérine rompue devant un hémo-péritoine +++
Compression extrinsèque (oriente vers malignité ++)
- Tableau clinique selon organe comprimé
- Si vessie : pollakiurie
- Si uretère : rétention d’urine ± urétéro-hydronéphrose
- Si rectum : syndrome rectal (ténesme / épreintes) / troubles du transit
- Si veine : thrombophlébite pelvienne (échodoppler systématique si masse pelvienne volumineuse)
Dégénérescence maligne
Pour les kystes organiques bénins
Complications chirurgicales
- Précoces : maladie thromboembolique veineuse / infection / occlusion / épanchement pleural…
- Tardives : lymphœdème / lymphocèle
Histoire naturelle (pour les tumeurs malignes seulement)
Extension naturelle
- Par voie péritonéale +++, carcinose péritonéale
- Par voie lymphatique, adénopathies illiaques et lombo-aortiques (+ obturateurs, hypogastriques)
- Par voie hématogène : plus rare, métastases hépatiques/ pulmonaires/ osseuses / plèvre
Pronostic
- Taux de survie à 5 ans: tous stades = 45% (stade I : 84% / stade II : 59% / stade III : 35% / stade IV : 22%)
- Longtemps asymptomatique donc diagnostic tardif, pronostic sombre
- Facteurs pronostiques
- Meilleur pronostic si prise en charge dans les centres experts : car taux de résection complète initial > 70% = facteur pronostique le plus important
- Qualité de la réduction tumorale initiale ++++ (facteur principal)
- Stade (FIGO) et grade de différenciation / absence d'adénopathies, absence de métastases
- Terrain: âge de la patient et état général
- Type histologique: tumeurs malignes séreuses de mauvais pronostic
- Normalisation du CA 125 à 3 mois / réponse à la chimiothérapie
Traitement
Prise en charge d’un kyste d’aspect fonctionnel
- Surveillance simple pendant 3 mois (!pilule oestro-progestative inutile)
- Contrôle échographique systématique à 3 mois +++
- Si disparition du kyste : c’était un kyste fonctionnel, ne rien faire
- Si persistance du kyste : considérer la cœlioscopie diagnostique
Prise en charge d’un kyste non suspect symptomatique
- Pour tout kyste symptomatique non suspect
- Kystectomie ou annexectomie
- Sous cœlioscopie : exploration cavité abdomino-pelvienne / cytologie péritonéale / kystectomie ou annexectomie / extraction protégée de la pièce opératoire / envoi en anatomopathologie / pas d'examen extemporané si non suspect
Si kyste suspect : marqueurs tumoraux / IRM-AP ± cœlioscopie diagnostique
Prise en charge d’un cancer de l’ovaire
Réunion de concertation multidisciplinaire et plan personnalisé de soins
Bilan préopératoire / bilan d’extension / consultation d’annonce après certitude diagnostique
Chimiothérapie néo-adjuvante
- En cas de tumeur non opérable d’emblée (extension diffuse)
- Chimiothérapie de réduction puis chirurgie ou palliatif
Traitement chirurgical curatif
Voie d’abord
- Cœlioscopie exploratrice 1e pour bilan lésionnel, examen extemporané ± stagging ganglionnaire généralement
- Laparotomie (chirurgie de Debulking) si cancer confirmé
1er temps = exploration abdomino-pelvienne
- Exploration péritonéale première : biopsies multiples à l’aveugle
- Exploration minutieuse de la cavité péritonéale, cytologie/ biopsie de l’ovaire
- Diagnostic histologique et classification FIGO (cf supra)
2nd temps = réduction tumorale maximale
Après confirmation histologique du caractère malin (examen extemporané)
- Hystérectomie totale + annexectomie bilatérale (= non conservatrice)
- Curage ganglionnaire bilatéral illiaque et lomboaortique / omentectomie
- ± appencidectomie / résection orifices de trocart si cœlioscopie initiale
- Examen anatomopathologie définitif de toutes les pièces opératoires
schéma daté et signé dans CR opératoire +++
Compte rendu-anatomopathologique d'une tumeur de l'ovaire / précise :
- Type de prélèvement / organe / côté / critères pT-N (extension tumorale, des ganglions)
- Type histologique (classification OMS) / grade histopronostique (degré de différenciation)
- Présence ou non d'emboles vasculaires / extension tumorale (FIGO)
Chimiothérapie adjuvante
- Systématique / à commencer le plus tôt possible après la chirurgie
- Modalités: poly-chimiothérapie: sel de platine (carboplatine) + taxane (paclitaxel)
- Pour tout stade IC ou tumeur de grade 3 ou histologie à cellules claires
- A discuter si stade IA et IB en cas de cancer agressif
- 6 cycles / en association (si stade ≥ 3B) avec un anti-angiogénique (Bevacizumab) jusqu'à progression ou pendant 15 mois maximum
- Chimiothérapie intrapéritonéale possible pour stades II et III
- Effet secondaires : allergie / toxicité hématologique / troubles digestifs / neuropathie (paclitaxel) / alopécie
Remarque: tumeurs de l’ovaire non radio-sensibles: radiothérapie inutile
Stratégies thérapeutiques
Pour une tumeur présumée précoce
Stadification ou re-stadification : par cœlioscopie ou laparotomie, comprenant exploration abdomino-pelvienne complète / hystérectomie avec annexectomie bilatérale / curages pelviens et lombo-aortiques / omentectomie (grand épiploon) / appendicectomie / cytologie + biopsies péritonéales multiples
Pour une tumeur avancée
- Stade de carcinose péritonéale / référer à un centre expert
- Cœlioscopie pour évaluer résécabilité de la carcinose, 2 cas :
- Résécable : chirurgie de cytoréduction complète par laparotomie xipho-pubienne dans les 15 jours suivant la cœlioscopie / information de la patiente / délai utile pour renutrir la patiente (régime hyper-protidique pendant 7 jours)
- Non résécable : chimiothérapie néo-adjuvante (3 cycles, puis chirurgie d'intervalle avec réduction tumorale maximale puis 3 cycles adjuvants)
Mesures associées (cf item 292)
- Prise en charge de la douleur / soins palliatifs si fin de vie
- Prise en charge nutritionnelle
- Soutien psychologique / prise en charge à 100%
- Indications de recherche de mutation BRCA1-BRCA2
- Consultation d'oncogénétique proposée si < 70 ans : recherche des gènes BRCA1-2/ autres gènes
- Recherche de syndrome de Lynch si cancer colorectal familial
- Toute femme < 70 ans avec cancer de l'ovaire (sauf tumeurs frontières..)
- Toute femme > 70 ans avec cancer de l'ovaire + antécédent de cancer du sein ou de l'ovaire chez un apparenté au 1e degré (ou 2e degré si intermédiaire est un homme)
- Syndrome de transmission autosomique dominante
- Si mutation retrouvée chez patiente asymptomatique : suivi à partir de 30 ans / examen gynéco et mammaire 1 tous les 6 mois + échographie pelvienne - CA 125 une fois par an
- Annexectomie bilatérale prophylactique à proposer après 40 ans si BRCA1 muté ou 45 ans si BRCA2 muté (syndrome sein ovaire)
Surveillance
- Contrôle à 6 mois +++ : TDM TAP (++) ou laparotomie de second look
- Clinique: consultation une fois tous les 4 mois pendant 2 ans puis une fois tous les 6 mois pendant 3 ans puis 1 fois par an avec examen gynécologique complet / tolérance et efficacité de la chimio
- Paraclinique: CA 125 +++ pour efficacité: dans les mêmes rythmes que la consultation clinique (+ autres marqueurs initialement évalués) / échographie pelvienne si traitement conservateur
- Si signes d'appel : TDM ou IRM thoraco-abdomino-pelvienne
Traitement des complications
Torsion d’annexe
Urgence chirurgicale : risque de nécrose de l’ovaire dans les 6 heures
- Information de la patiente : risque de conversion en laparotomie et d'annexectomie
- Cœlioscopie à visée diagnostique et thérapeutique en urgence
- Traitement conservateur: détorsion de l’annexe / surveiller recoloration
- Traitement radical : annexectomie unilatérale si ovaire nécrosé (mauvaise évaluation de nécrose à l'œil nu / dans le doute ne pas retirer sauf fonte purulente)
+ traitement étiologique à réaliser = kystectomie systématique / examen anatomopathologique
Hémorragie intra-kystique
- Diagnostic différentiel avec la torsion d’annexe sur l’évolution clinique +++
- Traitement médical symptomatique 1e : antalgique en IV selon l'EVA / surveillance / repos
Rupture de kyste hémorragique
- Si hémorragie active : prise en charge urgente par cœlioscopie exploratrice puis geste d'hémostase + kystectomie ovarienne
Cas des tumeurs ovariennes borderline
Prise en charge d’un kyste suspect
- Tumeurs borderline ovariennes (TBO) ou tumeurs frontières de l'ovaire (TFO)
- Très fréquentes / âge de survenue + faible / excellent pronostic par rapport aux tumeurs malignes)
- IRM pelvienne ++ : analyse la diffusion & perfusion / aucun critère ne permet de différencier cystadénome papillaire bénin et tumeurs malignes (cystadénocarcinome) : analyse histologique nécessaire
- 20-40% des cas : localisations extra-ovariennes sous forme d'implants péritonéaux (donc pas des lésions de carcinose péritonéale) / réaliser stadification ou re-stadification par cœlioscopie
- Facteurs pronostiques : type histologique / présence d'implants invasifs
- Traitement conservateur possible chez la femme jeune selon la stadification
- Exploration complète abdomino-pelvienne / cytologie péritonéale et biopsies péritonéales
- Kystectomie ou annexectomie uni ou bilatérale selon situations
- Omentectomie infra-colique / pas de curage nécessaire / appendicectomie si forme mucineuse
- Globalement : annexectomie et prélèvements péritonéaux multiples