Important
Risques sanitaires liés aux irradiations. Radioprotection
Généralités
Définitions
Il existe une radioactivité naturelle, présente dans le système solaire, y compris la Terre et dans le corps humain. Et une radioactivité artificielle, qui a des sources industrielles ou militaires, ou une source médicale, à visée diagnostique ou thérapeutique.
L’irradiation peut être externe, due à l’exposition à une source radioactive ou des rayons X.
L’exposition médicale représente plus du tiers de l’exposition globale moyenne aux rayonnements ionisants.
L’irradiation peut aussi être interne, par passage transcutané ou par inhalation ou ingestion de substances radioactives.
Les unités dosimétrique
Les unités dosimétriques utilisées dans le domaine de la radioactivité sont le Gray, le Sievert et le Becquerel.
- Le Gray, abrégé en Gy, est l’unité de mesure du rayonnement ionisant. C’est l’énergie transmise. En pratique, les expositions d’un patient à l’issue d’un examen sont données en dose absorbée, en Gray.
- Le Sievert, abrégé en Sv, est l’unité de mesure de l’effet tissulaire d’un rayonnement. Il dépend du facteur de pondération du rayonnement. C’est l’effet biologique. En pratique, les limitations réglementaires de l’exposition sont données en dose efficace, en Sievert.
- Le Becquerel, abrégé en Bq, est l’unité de mesure de l’intensité d’une source radioactive.
Quelques chiffres : la Commission européenne a fixé les limites suivantes : dans le cas général, l’exposition doit être inférieure à 1 millisievert par an. Pour les travailleurs exposés, l’exposition doit être inférieure à 100 millisieverts sur une durée de 5 ans.
Risques biologiques
Les risques biologiques liés à l’irradiation, qu’elle soit naturelle ou artificielle, dépendent de sa nature, de la dose et de l’organe touché.
LéSIONS
L’irradiation provoque des lésions élémentaires d’ordre physique, chimique et moléculaire : ionisation des atomes, formation de radicaux libres et lésions de l’ADN.
Elle provoque des lésions cellulaires partielles ou totales : mitoses avec mutations à l’origine de cancers et d’affections héréditaires pour les lésions partielles. Lésions létales pour la cellule dans le cas de lésions totales.
L’irradiation provoque enfin des lésions tissulaires : nécrose et cancérisation.
irradiation massive
Dans le cas d’une irradiation massive, 3 phases précèdent le décès.
- phase 1 avec des troubles digestifs, une lymphopénie et des céphalées
- phase 2 avec des lésions cutanéo-muqueuses et une pancytopénie
- phase 3 avec une aplasie.
pratiques médicales utilisent les rayonnements ionisants.
La radiologie, dans un but diagnostic, délivre une exposition externe.
La radiothérapie utilise les rayonnements à visée curative ou palliative. Elle délivre es doses élevées, de l’ordre de plusieurs dizaines de Grays.
La médecine nucléaire est utilisée dans un but thérapeutique, avec des doses localement élevées, ou dans un but diagnostic, avec des doses comparables à celles de la radiographie.
Notez qu’en terme de radiosensibilité, chaque tissu a sa propre dose seuil.
risques spécifiques
Des risques spécifiques sont liés aux examens radiologiques en fonction des organes ciblés et du type d’exposition.
- Au niveau cardiaque, l’exposition aiguë entraîne un risque de péricardite. L’exposition chronique entraîne un risque de péricardite chronique constrictive et de coronaropathie.
- Au niveau neurologique, citons l’hypertension intra-crânienne en cas d’exposition aigue, et un risque de démence, d’épilepsie, de myélopathie radique ou de plexite radique en cas d’exposition chronique.
- Au niveau ophtalmologique, l’exposition aigue entraîne un risque d’érythème palpébral. L’exposition chronique, un risque de cataracte radio-induite.
- Au niveau médullaire, on cite l’aplasie et la pancytopénie en cas d’exposition aigue, les leucémies secondaires et les syndromes myélodysplasiques en cas d’exposition chronique.
- Au niveau digestif : les diarrhées et vomissements, ainsi que des ulcérations et de la dysphagie en cas d’exposition aigue, et des rectites et grêlites radiques, ainsi que des sténoses et des occlusions en cas d’exposition chronique.
- Au niveau dermatologique, les examens radiologiques entraînent un risque d’érythème, de brûlure et de dermohypodermite exsudative en cas d’exposition aigue, et un risque de fibrose et d’atrophie cutanées et de troubles de la pigmentation en cas d’exposition chronique.
- Au niveau ORL, citons les xérostomies et les stomatites pour une exposition aigue, et l’ostéoradionécrose mandibulaire en cas d’exposition chronique.
- Au niveau pulmonaire, citons la pleurésie et l’alvéolite pour une exposition aigue, et la fibrose pulmonaire pour une exposition chronique.
- Au niveau urologique, la cystite aigue amicrobienne pour une exposition aigue et la vessie radique et les sténoses urétérales pour une exposition chronique.
- Au niveau gonadique, une exposition chronique est liée à un risque de stérilité et de transmission d’anomalies génétiques.
- Au niveau osseux, l’exposition chronique entraîne un risque d’ostéoporose et d’ostéonécrose.
- Au niveau thyroïdien enfin, l’exposition chronique entraîne un risque de dysthyroïdie et de cancer.
La radioprotection des patients est une obligation légale codifiée par le Code de la santé publique, la directive européenne Euratom 97/43 et le décret du 24 mars 2003.
En France, c’est l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) qui est en charge de la recherche, de l’étude et de l’expertise en matière de radioactivité. Il assure la protection des personnes et la sûreté des installations.
Trois principes généraux de radioprotection doivent obligatoirement être appliqués :
- la justification
- l’optimisation
- La substitution des actes.
EXAMEN RADIOLOGIQUE
Avant l’examen, le type d’examen et le nombre de clichés doivent être justifié. En pratique, la demande d’examen doit être écrite, justifié et complète. On prend en compte les antécédents d’irradiation et on demande l’avis du radiologue si besoin. Voilà pour le principe de justification, et éventuellement de substitution.
Pendant l’examen, c’est le principe d’optimisation qui prévaut : on optimise la dose délivrée, on limite les clichés et on protège le patient, notamment au niveau des gonades.
Le personnel doit être protégé par un tablier en plomb, des gants, des lunettes et un écran protecteur. Il se tiendra aussi éloigné que possible de la source. Le personnel est sélectionné, et les personnes à risque sont exclues.
Les professionnels exposés sont classés en 2 catégories.
- En catégorie A, les professionnels susceptibles de recevoir une dose efficace supérieure à 6 mSv par an, avec une dose maximale de 20 mSv par an.
- En catégorie B, les professionnels recevant une dose annuelle maximale de 6 mSv par an. Tous ces professionnels bénéficient d’un suivi dosimétrique adapté à l’exposition.
prévention
La radiothérapie nécessite des mesures de prévention spécifiques reposant sur 3 axes.
- Le premier est le respect des contre-indications : lésions infectées, IDM récent ou patient fébrile.
- Le deuxième axe de prévention en radiothérapie est l’élaboration d’un plan de traitement qui définit la technique et la dose totale, ainsi que le nombre et la durée des séances (fractionnement et étalement du traitement).
- Le troisième axe de la prévention concerne les effets secondaires. On prévient les effets secondaires par la remise en état buccodentaire, la confection de gouttières fluorées, le détartrage des dents et la surveillance régulière pendant et après le traitement.
Généralités
Définitions
Il existe une radioactivité naturelle, présente dans le système solaire, y compris la Terre et dans le corps humain. Et une radioactivité artificielle, qui a des sources industrielles ou militaires, ou une source médicale, à visée diagnostique ou thérapeutique.
L’irradiation peut être externe, due à l’exposition à une source radioactive ou des rayons X.
L’exposition médicale représente plus du tiers de l’exposition globale moyenne aux rayonnements ionisants.
L’irradiation peut aussi être interne, par passage transcutané ou par inhalation ou ingestion de substances radioactives.
Les unités dosimétrique
Les unités dosimétriques utilisées dans le domaine de la radioactivité sont le Gray, le Sievert et le Becquerel.
- Le Gray, abrégé en Gy, est l’unité de mesure du rayonnement ionisant. C’est l’énergie transmise. En pratique, les expositions d’un patient à l’issue d’un examen sont données en dose absorbée, en Gray.
- Le Sievert, abrégé en Sv, est l’unité de mesure de l’effet tissulaire d’un rayonnement. Il dépend du facteur de pondération du rayonnement. C’est l’effet biologique. En pratique, les limitations réglementaires de l’exposition sont données en dose efficace, en Sievert.
- Le Becquerel, abrégé en Bq, est l’unité de mesure de l’intensité d’une source radioactive.
Quelques chiffres : la Commission européenne a fixé les limites suivantes : dans le cas général, l’exposition doit être inférieure à 1 millisievert par an. Pour les travailleurs exposés, l’exposition doit être inférieure à 100 millisieverts sur une durée de 5 ans.
Risques biologiques
Les risques biologiques liés à l’irradiation, qu’elle soit naturelle ou artificielle, dépendent de sa nature, de la dose et de l’organe touché.
LéSIONS
L’irradiation provoque des lésions élémentaires d’ordre physique, chimique et moléculaire : ionisation des atomes, formation de radicaux libres et lésions de l’ADN.
Elle provoque des lésions cellulaires partielles ou totales : mitoses avec mutations à l’origine de cancers et d’affections héréditaires pour les lésions partielles. Lésions létales pour la cellule dans le cas de lésions totales.
L’irradiation provoque enfin des lésions tissulaires : nécrose et cancérisation.
irradiation massive
Dans le cas d’une irradiation massive, 3 phases précèdent le décès.
- phase 1 avec des troubles digestifs, une lymphopénie et des céphalées
- phase 2 avec des lésions cutanéo-muqueuses et une pancytopénie
- phase 3 avec une aplasie.
pratiques médicales utilisent les rayonnements ionisants.
La radiologie, dans un but diagnostic, délivre une exposition externe.
La radiothérapie utilise les rayonnements à visée curative ou palliative. Elle délivre es doses élevées, de l’ordre de plusieurs dizaines de Grays.
La médecine nucléaire est utilisée dans un but thérapeutique, avec des doses localement élevées, ou dans un but diagnostic, avec des doses comparables à celles de la radiographie.
Notez qu’en terme de radiosensibilité, chaque tissu a sa propre dose seuil.
risques spécifiques
Des risques spécifiques sont liés aux examens radiologiques en fonction des organes ciblés et du type d’exposition.
- Au niveau cardiaque, l’exposition aiguë entraîne un risque de péricardite. L’exposition chronique entraîne un risque de péricardite chronique constrictive et de coronaropathie.
- Au niveau neurologique, citons l’hypertension intra-crânienne en cas d’exposition aigue, et un risque de démence, d’épilepsie, de myélopathie radique ou de plexite radique en cas d’exposition chronique.
- Au niveau ophtalmologique, l’exposition aigue entraîne un risque d’érythème palpébral. L’exposition chronique, un risque de cataracte radio-induite.
- Au niveau médullaire, on cite l’aplasie et la pancytopénie en cas d’exposition aigue, les leucémies secondaires et les syndromes myélodysplasiques en cas d’exposition chronique.
- Au niveau digestif : les diarrhées et vomissements, ainsi que des ulcérations et de la dysphagie en cas d’exposition aigue, et des rectites et grêlites radiques, ainsi que des sténoses et des occlusions en cas d’exposition chronique.
- Au niveau dermatologique, les examens radiologiques entraînent un risque d’érythème, de brûlure et de dermohypodermite exsudative en cas d’exposition aigue, et un risque de fibrose et d’atrophie cutanées et de troubles de la pigmentation en cas d’exposition chronique.
- Au niveau ORL, citons les xérostomies et les stomatites pour une exposition aigue, et l’ostéoradionécrose mandibulaire en cas d’exposition chronique.
- Au niveau pulmonaire, citons la pleurésie et l’alvéolite pour une exposition aigue, et la fibrose pulmonaire pour une exposition chronique.
- Au niveau urologique, la cystite aigue amicrobienne pour une exposition aigue et la vessie radique et les sténoses urétérales pour une exposition chronique.
- Au niveau gonadique, une exposition chronique est liée à un risque de stérilité et de transmission d’anomalies génétiques.
- Au niveau osseux, l’exposition chronique entraîne un risque d’ostéoporose et d’ostéonécrose.
- Au niveau thyroïdien enfin, l’exposition chronique entraîne un risque de dysthyroïdie et de cancer.
La radioprotection des patients est une obligation légale codifiée par le Code de la santé publique, la directive européenne Euratom 97/43 et le décret du 24 mars 2003.
En France, c’est l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) qui est en charge de la recherche, de l’étude et de l’expertise en matière de radioactivité. Il assure la protection des personnes et la sûreté des installations.
Trois principes généraux de radioprotection doivent obligatoirement être appliqués :
- la justification
- l’optimisation
- La substitution des actes.
EXAMEN RADIOLOGIQUE
Avant l’examen, le type d’examen et le nombre de clichés doivent être justifié. En pratique, la demande d’examen doit être écrite, justifié et complète. On prend en compte les antécédents d’irradiation et on demande l’avis du radiologue si besoin. Voilà pour le principe de justification, et éventuellement de substitution.
Pendant l’examen, c’est le principe d’optimisation qui prévaut : on optimise la dose délivrée, on limite les clichés et on protège le patient, notamment au niveau des gonades.
Le personnel doit être protégé par un tablier en plomb, des gants, des lunettes et un écran protecteur. Il se tiendra aussi éloigné que possible de la source. Le personnel est sélectionné, et les personnes à risque sont exclues.
Les professionnels exposés sont classés en 2 catégories.
- En catégorie A, les professionnels susceptibles de recevoir une dose efficace supérieure à 6 mSv par an, avec une dose maximale de 20 mSv par an.
- En catégorie B, les professionnels recevant une dose annuelle maximale de 6 mSv par an. Tous ces professionnels bénéficient d’un suivi dosimétrique adapté à l’exposition.
prévention
La radiothérapie nécessite des mesures de prévention spécifiques reposant sur 3 axes.
- Le premier est le respect des contre-indications : lésions infectées, IDM récent ou patient fébrile.
- Le deuxième axe de prévention en radiothérapie est l’élaboration d’un plan de traitement qui définit la technique et la dose totale, ainsi que le nombre et la durée des séances (fractionnement et étalement du traitement).
- Le troisième axe de la prévention concerne les effets secondaires. On prévient les effets secondaires par la remise en état buccodentaire, la confection de gouttières fluorées, le détartrage des dents et la surveillance régulière pendant et après le traitement.