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Protéinurie et syndrome néphrotique de chez l'l'adulte et de l'enfant

Objectifs

  • Devant la découverte d’une protéinurie, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
  • Devant un syndrome néphrotique chez l’enfant ou chez l'adulte, argumenter les hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
  • Argumenter les principes du traitement symptomatique et de la surveillance du syndrome néphrotique et de ses complications.

Point clés

Définition du syndrome néphrotique

Protéinurie > 3 g/j (50 mg/kg/j chez l’enfant) et albuminémie < 30 g/L.

Complications aiguës et leur traitement

  • 1. La rétention hydrosodée, caractérisée par une prise de poids, des œdèmes déclives, éventuellement une anasarque.
  • 2. L’insuffisance rénale aiguë
  • 3. Les thromboses vasculaires
  • 4. Les infections bactériennes à germes encapsulés (pneumocoques, streptocoques ou BGN) : pneumopathie, péritonite, érysipèle ; pas d’indication à une antibioprophylaxie.
  • Traitement : régime sans sel ± diurétique.
  • Fonctionnelle par hypovolémie :
  • Organique :
  • due à la baisse de la volémie par fuite d’albumine vers le secteur interstitiel (rare) ;
  • ou déplétion hydrosodée brutale par diurétique.
  • par nécrose tubulaire aiguë ;
  • par thrombose veineuse rénale.
  • Thrombose veineuse ou artérielle chez l’enfant
  • Maladie thromboembolique veineuse chez l’adulte
  • Thrombose de veine rénale au cours de la glomérulonéphrite extra-membraneuse
  • Traitement curatif :
  • Prophylaxie :

• anticoagulant en cas de thrombose veineuse, prolongé aussi longtemps que le SN persiste, avec un objectif d’INR entre 2 et 3 ;

• anticoagulant et/ou aspirine si thrombose artérielle ;

• éviter l’immobilisation prolongée ;

• éviter la déplétion hydrosodée brutale (> 1 kg/j chez l’adulte) ;

• discuter un AVK si hypoalbuminémie profonde (< 20 g/L) et durable.

Complications chroniques et leur traitement

  • 1. L’insuffisance rénale chronique, favorisée par l’hypertension artérielle et une protéinurie massive persistante par échec ou absence de traitement spécifique
  • 2. La dyslipidémie athérogène (LDL-C élevé, hyperTG) :
  • 3. Retard de croissance : chez l’enfant si SN chronique ou si corticothérapie autour du pic de croissance pubertaire :
  • Traitement «néphroprotecteur » :
  • Objectif tensionnel : PA < 130/80 ; moyens : IEC + diurétique ;
  • Réduire la protéinurie : objectif < 0,5 g/j ; moyens : abaisser la PA + IEC (ou ARAII chez le diabétique de type 2) + régime peu salé + diurétique.
  • Traitement par régime (peu efficace) et statine si SN durable (> 6 mois).
  • Prévention :
  • Régime normal en protéine : 1-1,5 g/kg/j ;
  • Réduire la corticothérapie en lui substituant un immunosuppresseur autour de la puberté.

Protéinurie

Protéinurie physiologique :

100 à 150 mg/24h soit < 0,2g/24h

  • 10 à 15 kg / jour de protéines sériques traversent le rein,
  • Seulement 100 à 150 mg excrétés dans l’urine des 24h,
  • Paroi du capillaire glomérulaire s’oppose à la filtration de la majorité,
  • Tubule proximal réabsorbe la majorité des protéines physiologiquement filtrées en raison de leur faible poids moléculaire (< 70 kD)
  • À l’état normal : proviennent pour
  • 60% filtration des protéines du plasma : principalement bas PM (lysozyme, β2-microglobuline et chaînes légères κ et λ)
  • 40% sécrétion tubulaire d’uromoduline (protéine de Tamm-Horsfall) ou de l’urothélium des voies urinaires,

évaluation de la protéinurie

Semi-quantitative : bandelette urinaire

  • Détecte albuminurie > 50-100 mg/L
  • Ne détecte pas les chaînes légères d’Ig, ni les protéines de bas PM,
  • Normal ou non significatif : en fonction de la concentration des urines
  • Anormaux
  • Absence de protéinurie,
  • Traces ou 1+ (< 0,3 g/L),
  • 2+ (environ 1 g/L)
  • 3+ (environ 3 g/L)

Quantitative : dosage pondéral

  • Rend compte de la quasi-totalité des protéines, y compris les chaînes légères d’Ig
  • En g / 24h :
  • Rapport protéinurie / créatininurie :
  • Normal < 0,15 g/j
  • Protéinurie anormale > 0,3 g/24h
  • Normal < 0,15 g/j
  • Protéinurie anormale > 0,5 g/24h

Chez un même individu, recueil à la même heure, préférentiellement sur les 1ères urines du matin

  • Hématurie / pyurie
  • Peut gêner l’interprétation de la protéinurie
  • Hématurie macroscopique (et non microscopique) à l’origine d’une protéinurie abondante (1-2 g/j) par hémolyse des hématies dans les urines,

Qualitative : électrophorèse des protéines urinaires

Protéinurie glomérulaire sélective :

  • Albumine > 80%
  • Suggère une néphropathie glomérulaire sans lésion décelable au microscope optique (SN à LGM ou néphrose lipoïdique)

Protéinurie glomérulaire non sélective :

  • Albumine < 80%
  • Toutes les classes de globulines du sérum,
  • Peut être tout type de néphropathie,

Protéinurie tubulaire :

  • Trouble de réabsorption tubulaire proximale,
  • 2 protéines de bas PM:
  • Protéinuries tubulaires isolées rares et accompagnent le syndrome de Fanconi des tubulopathies d’origine génétique ou toxique (métaux lourds)
  • Protéinurie tubulaire accompagne (et est souvent masquée par) la plupart des protéinuries glomérulaires non sélectives,
  • Lysozymurie (15 kD)
  • β2-microglobulinurie (12kD)

Protéinurie de « surcharge » :

  • Protéine anormale :
  • Protéine normalement absente du sérum :
  • Chaîne légère κ et λ au cours des dysglobulinémies, myélome multiple, amylose AL,
  • Immunoélectrophorèse ou l’immunoblot des protéines urinaires nécessaire pour caractériser la protéine monoclonale en cause,
  • Hémoglobine si hémolyse intravasculaire,
  • Myoglobine au cours d’une rhabdomyolyse,

Microalbuminurie pathologique :

  • Excrétion urinaire d’albumine de 30 à 300 mg / 24h
  • Spécifique d’une atteinte glomérulaire,
  • Marqueur de glomérulop. diabétique débutante à doser annuellement si DT1 ou DT2 (ano. de l’hémodynamique glomé. avec hyperfiltration)
  • Marqueur indépendant de risque CV élevé,
  •  et disparaît parfois après la mise en route d’un IEC ou ARAII,
Albuminurie normale< 30 mg / 24 h
Microalbuminurie30-300 mg / 24 h ou 3-30 mg /mmol créatininurie ou 30-300 mg / g créatininurie
Albuminurie> 300 mg / 24 h
Protéinurie clinique> 500 mg / 24 h ou rapport protéinurie/créatininurie > 0,5 g / g

Situations cliniques

Protéinuries intermittentes (ou transitoires)

Circonstances : physiologiques ou pathologiques,

  • Protéinurie orthostatique,
  • Protéinurie d’effort : exercice physique intense et prolongé,
  • Fièvre élevée,
  • Infections de l’appareil urinaire,
  • IC droite,
  • Polyglobulie

Protéinurie orthostatique : non pathologique

  • En période pubertaire (12-16 ans)
  • Disparaît spontanément à la fin de la puberté, avant 20 ans.
  • Disparition de la protéinurie en clinostatisme (urines recueillies après 2H de repos en décubitus dorsal

Protéinurie permanante :

  • Absence de SN malgré une protéinurie abondante :
  • Débit de la protéinurie  souvent quand DFG < 50 ml/min
  • Maladie glomérulaire peut se surajouter à une néphropathie interstitielle ou vasculaire,
  • Néphropathies sans protéinurie :
  • Protéinurie constituée essentiellement d’une chaîne légère d’Ig,
  • Néphropathie glomérulaire d’installation très récente
  • Tubulaires,
  • Interstitielles, notamment d’origine métabolique,
  • Vasculaires,
  • IR sans protéinurie doit faire rechercher un obstacle sur les voies excrétrices

Syndrome néphrotique

Généralités

Définition :

  • Définition biologique :
  • SN pur :
  • SN impur : si un ou plrs des signes précédents sont présents,
  • Protéinurie > 3 g / 24h chez l’adulte (> 50 mg / kg / jour chez l’enfant)
  • Hypoalbuminémie < 30 g/L
  • Sans hématurie microscopique,
  • Sans HTA
  • Sans IR organique, qui peut être initialement difficile à distinguer d’une IR fonctionnelle.

Physiopathologie

  • Trouble de la perméabilité capillaire glomérulaire lié à
  • Protéinurie essentiellement faite d’albumine :
  • Anomalie de la structure de la MBG,
  • Perte des charges électronégatives de la MBG : comme dans la néphrose idiopathique,
  • Anomalies des cellules glomérulaires ou dépôts de protéines isolés ou combinés dans les glomérules,
  • Fuite urinaire d’albumine dépasse les capacités de synthèse hépatique, provoquant ainsi une hypoalbuminémie,
  • Syndrome œdémateux

Œdèmes

Clinique :

  • Mous, blancs, prenant le godet,
  • Dans les territoires déclives :
  • Régions où la pression extravasculaire faible : orbite de l’œil,
  • Epanchement des séreuses (plèvre, péricarde, péritoine) voire anasarque,
  • OAP exceptionnel en l’absence d’IC,
  • Prise de poids à chiffrer
  • Chevilles et jambes en position debout,
  • Lombes et dos chez en décubitus dorsal,

Mécanisme :

Traitement :

  • Restriction sodée < 2 g de NaCl / jour (soit 34 mEq de sodium)
  • Repos transitoire au lit (pour faciliter la mobilisation des œdèmes)
  • DIU de l’anse : Furosémide (Lasilix®) ou Bumétanide (Burinex®)
  • Si résistance : DIU agissant sur
  • Réponse natriurétique doit être progressive pour éviter hypovolémie et thromboses veineuses (dues à l’hémoconcentration)
  • Perfusions d’albumine réservées aux situations exceptionnelles d’hypotension symptomatique,
  • 2 à 3 prises / jour
  • Utilisé à posologie croissante selon la réponse obtenue, appréciée sur le poids (viser une perte d’1 kg/jour) la diurèse et la natriurèse / 24h
  • Tubule collecteur : amiloride (Modamide®)
  • Tube contourné distal : thiazidique (hydrochlorothiazide, Esidrex®)

Complications aiguës

IRA : 3 mécanismes possibles

  • IR fonctionnelle :
  • Nécrose tubulaire aiguë : ± oligoanurie,
  • Thrombose veine rénale : uni ou bilatéral,
  • Discrète, banale à la phase initiale d’un syndrome néphrotique.
  • Natriurèse < 5 mmol/L
  • Si hypovolémie sévère associée,
  • Chez l’enfant ou du sujet âgé,
  • PBR : nécrose tubulaire en plus des lésions glomérulaires,
  • Récupération peut être différée à 2-3 mois,
  • Au cours des GEM ou amylose,
  • Douleur lombaire uni ou bilatérale,
  • Hématurie macroscopique,
  • IR inconstante,
  • Δg : doppler, TDM ou angio-IRM,
  • Thrombose peut s’étendre à la VCI

Thromboses vasculaires : et anomalies de la coagulation

Mécanisme :

  • Pertes urinaires de certains facteurs de coagulation largement compensées par  synthèse hépatique,
  • Fuite urinaire d’un anticoagulant naturel, antithrombine III, possi.
  • Situation d’hypercoagulabilité responsable d’une  fréquence des thromboses,

Clinique :

  • Thromboses vasculaires de tous les territoires,
  • + fréquentes chez l’adulte que chez l’enfant,
  • Oblitérations artérielles souvent à l’installation du SN,
  • TVP peuvent se compliquer d’EP
  • Thromboses particulières :
  • Sinus veineux cérébral,
  • Veine rénale,

Traitement :

  • HBPM puis AVK avec INR entre 2 et 3 si SN persiste,
  • Equilibration AVK difficile (liaison à l’albumine,  forme libre)
  • Thrombose artérielle : embolectomie ou héparine + aspirine,

Prévention :

  • Eviter l’immobilisation prolongée,
  • Eviter la déplétion hydrosodée brutale (< 1 kg / jour chez l’adulte)
  • Discuter AVK si hypoalbuminémie profonde (< 20 g / L) et durable,

Infections :

  •  IgG et IgA, ainsi que  immunité cellulaire,
  • Risque d’infections à bactéries encapsulées,
  • Infections cutanées : peut prendre très vite l’aspect de cellulite avec sepsis grave, notamment chez les patients avec un syndrome œdémateux majeur.
  • Péritonite primitive : chez les enfants,
  • Efficacité de la vaccination anti-pneumococcique non prouvée,
  • ATB prophylaxie non indiquée,
  • Corticothérapie et IS contre- indiquent les vaccins vivants,
  • Douleur abdominale aiguë fébrile,
  • Δg : ponction d’ascite.

Complications chroniques :

Hyperlipidémie :

  • Type mixte le + souvent,
  • Hypercholestérolémie :
  • Liée à  production des lipoprotéines au niveau du foie (VLDL et LDL) et  catabolisme,
  • Directement corrélée à l’importance de la protéinurie,
  • Hyperlipidémie sévère  risque CV,
  • Traitement :
  • Peut être très importante (> 10 mmol/L)
  • Athérogène avec LDL-C,
  • Uniquement si SN durable > 6 mois,
  • Si résistant au traitement spécifique (HSF, GEM)
  • Statines sous contrôle strict des CPK (risque accru de rhabdomyolyse) et à posologie progressivement croissante.

HTA :

  • Très fréquente au cours des GN chroniques,
  • Objectif tensionnel < 130/80 mmHg
  • Traitement en première ligne : IEC ou ARA2, puis diurétique.

IRC :

  • Risque lié :
  • Traitement : néphroprotecteur
  • Type de GN,
  • Effet néphrotoxique direct en cas de protéinurie prolongée,
  • HTA non contrôlée,
  • PA < 130/80 mmHg et protéinurie < 0,5 g/24h
  • Régime limité en sel : 6 g/j
  • IEC ou ARAII,

Autres :

Dénutrition et troubles de croissance :

  • Malnutrition protidique fréquente,
  • Atrophie musculaire à la disparition des œdèmes,
  • Régime normal : 1-1,5 g/kg/j de protéines,
  • Chez l’enfant, retard de croissance surtout par la corticothérapie,
  •  fraction libre plasmatique des médicaments liés à l’albumine, pour AVK, statines, AINS…
  • Syndrome néphrotique prolongée :
  •  métaux éléments : fer, cuivre, zinc,
  •  protéines porteuses : céruléoplasmine, transferrine,

Diagnostic

Clinique

  • Œdèmes,
  • Epanchements des séreuses transsudatifs,
  • Prise de poids,

± Oligurie, si installation brutale,

Biologie urinaire :

  • Protéinurie > 3 g/24h permanante et abondante,
  • EPU : sélective avec albuminurie > 80%
  • Sédiment urinaire : associée ou non à une hématurie microscopique,
  • Culot urinaire : cylindres hématiques (origine glomérulaire ++)
  • Ionogramme urinaire :  natriurèse (< 20 mEq/24h)

Biologie sanguine :

  • Hypoprotidémie < 60 g/L
  • Hypoalbuminémie < 30 g/L
  • EPS :
  • Hyperlipidémie fréquente,
  •  VS (hypoprotidémie) et fausse hypocalcémie (hypoalbuminémie)
  •  α2-globulines, β-globulines, fibrinogène,
  • gammaglobulines,

Conduite à tenir :

  • Caractère pur ou impur,
  • Installation et ancienneté,
  • Facteurs déclenchants :
  • Signes extra-rénaux :
  • Médicaments : AINS, lithium, interféron…
  • Vaccination,
  • Piqûres d’insecte,
  • Syndrome infectieux récent,
  • Angine,
  • Purpura, lésions cutanées,
  • Arthralgies,

Orientation diagnostique :

Biopsie rénale : toujours utile sauf :

  • Enfant :
  • Entre 1 et 10 ans,
  • SN pur, sans signes extra-rénaux,

SN à LGM (néphrose lipoïdique)

  • Diabétique : DT1 non récent (> 5 ans), pas de durée pour le DT2,
  • Avec rétinopathie diabétique,
  • SN pur, sans hématurie,

SN par GN diabétique,

  • Amylose : BGSA,
  • Hérédité : si déjà identifier dans la famille et aucun traitement,
  • Médicament : imputabilité évidente,

Anamnèse : utile pour l’analyse des résultats de la PBR

  • Âge,
  • Installation du syndrome œdémateux,
  • Episode viral ou manifestation allergique,
  • ATCD personnels extra-rénaux : maladies de système,
  • Médicaments : AINS, sels d’ors, D-pénicillamine, lithium
  • Caractère pur ou impur,
  • ATCD familiaux de néphropathie glomérulaire : Alport…
  • Echographie rénale : uropathie malformative,
  • Biologie :
  • Brutal : LGM, prolifération intraglomérulaire,
  • Progressive : dépôt sans prolifération (diabète, GEM, amylose)
  • Glycémie,
  • CH50, C3 et C4,
  • AAN,
  • Sérologie VHB et VHC,
  • Après 45 ans, EPS et EPU,
  • ANCA et MBG non indiqué d’emblée,

SN primaire : ou idiopathique, si enquête étiologique négative

  • LGM ou néphrose lipoïdique,
  • GEM,

SN secondaire : conséquence d’une maladie générale

Maladies de systèmeDiabète Lupus érythémateux disséminé Vascularite nécrosante (rare) Purpura rhumatoïde Cryoglobulinémie Amylose AL primitive, ou au cours d’un myélome Amylose AA secondaire à une maladie inflammatoire chronique
InfectionsInfection par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C Infection par le VIH Glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse (streptocoque, pneumocoque) Infection d’un shunt atrio-ventriculaire Autres : paludisme, syphilis
Cancers et hémopathiesTumeurs solides (cancer bronchique) Hémopathies (myélome multiple, lymphome non-hodgkininen) Gammapathie monoclonale isolée Cryoglobulinémie
MédicamentsAnti-inflammatoires non stéroïdiens Lithium Sels d’or D-pénicillamine
Autres causesTransplantation rénale Pré-éclampsie

Objectifs

  • Devant la découverte d’une protéinurie, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
  • Devant un syndrome néphrotique chez l’enfant ou chez l'adulte, argumenter les hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
  • Argumenter les principes du traitement symptomatique et de la surveillance du syndrome néphrotique et de ses complications.

Point clés

Définition du syndrome néphrotique

Protéinurie > 3 g/j (50 mg/kg/j chez l’enfant) et albuminémie < 30 g/L.

Complications aiguës et leur traitement

  • 1. La rétention hydrosodée, caractérisée par une prise de poids, des œdèmes déclives, éventuellement une anasarque.
  • 2. L’insuffisance rénale aiguë
  • 3. Les thromboses vasculaires
  • 4. Les infections bactériennes à germes encapsulés (pneumocoques, streptocoques ou BGN) : pneumopathie, péritonite, érysipèle ; pas d’indication à une antibioprophylaxie.
  • Traitement : régime sans sel ± diurétique.
  • Fonctionnelle par hypovolémie :
  • Organique :
  • due à la baisse de la volémie par fuite d’albumine vers le secteur interstitiel (rare) ;
  • ou déplétion hydrosodée brutale par diurétique.
  • par nécrose tubulaire aiguë ;
  • par thrombose veineuse rénale.
  • Thrombose veineuse ou artérielle chez l’enfant
  • Maladie thromboembolique veineuse chez l’adulte
  • Thrombose de veine rénale au cours de la glomérulonéphrite extra-membraneuse
  • Traitement curatif :
  • Prophylaxie :

• anticoagulant en cas de thrombose veineuse, prolongé aussi longtemps que le SN persiste, avec un objectif d’INR entre 2 et 3 ;

• anticoagulant et/ou aspirine si thrombose artérielle ;

• éviter l’immobilisation prolongée ;

• éviter la déplétion hydrosodée brutale (> 1 kg/j chez l’adulte) ;

• discuter un AVK si hypoalbuminémie profonde (< 20 g/L) et durable.

Complications chroniques et leur traitement

  • 1. L’insuffisance rénale chronique, favorisée par l’hypertension artérielle et une protéinurie massive persistante par échec ou absence de traitement spécifique
  • 2. La dyslipidémie athérogène (LDL-C élevé, hyperTG) :
  • 3. Retard de croissance : chez l’enfant si SN chronique ou si corticothérapie autour du pic de croissance pubertaire :
  • Traitement «néphroprotecteur » :
  • Objectif tensionnel : PA < 130/80 ; moyens : IEC + diurétique ;
  • Réduire la protéinurie : objectif < 0,5 g/j ; moyens : abaisser la PA + IEC (ou ARAII chez le diabétique de type 2) + régime peu salé + diurétique.
  • Traitement par régime (peu efficace) et statine si SN durable (> 6 mois).
  • Prévention :
  • Régime normal en protéine : 1-1,5 g/kg/j ;
  • Réduire la corticothérapie en lui substituant un immunosuppresseur autour de la puberté.

Protéinurie

Protéinurie physiologique :

100 à 150 mg/24h soit < 0,2g/24h

  • 10 à 15 kg / jour de protéines sériques traversent le rein,
  • Seulement 100 à 150 mg excrétés dans l’urine des 24h,
  • Paroi du capillaire glomérulaire s’oppose à la filtration de la majorité,
  • Tubule proximal réabsorbe la majorité des protéines physiologiquement filtrées en raison de leur faible poids moléculaire (< 70 kD)
  • À l’état normal : proviennent pour
  • 60% filtration des protéines du plasma : principalement bas PM (lysozyme, β2-microglobuline et chaînes légères κ et λ)
  • 40% sécrétion tubulaire d’uromoduline (protéine de Tamm-Horsfall) ou de l’urothélium des voies urinaires,

évaluation de la protéinurie

Semi-quantitative : bandelette urinaire

  • Détecte albuminurie > 50-100 mg/L
  • Ne détecte pas les chaînes légères d’Ig, ni les protéines de bas PM,
  • Normal ou non significatif : en fonction de la concentration des urines
  • Anormaux
  • Absence de protéinurie,
  • Traces ou 1+ (< 0,3 g/L),
  • 2+ (environ 1 g/L)
  • 3+ (environ 3 g/L)

Quantitative : dosage pondéral

  • Rend compte de la quasi-totalité des protéines, y compris les chaînes légères d’Ig
  • En g / 24h :
  • Rapport protéinurie / créatininurie :
  • Normal < 0,15 g/j
  • Protéinurie anormale > 0,3 g/24h
  • Normal < 0,15 g/j
  • Protéinurie anormale > 0,5 g/24h

Chez un même individu, recueil à la même heure, préférentiellement sur les 1ères urines du matin

  • Hématurie / pyurie
  • Peut gêner l’interprétation de la protéinurie
  • Hématurie macroscopique (et non microscopique) à l’origine d’une protéinurie abondante (1-2 g/j) par hémolyse des hématies dans les urines,

Qualitative : électrophorèse des protéines urinaires

Protéinurie glomérulaire sélective :

  • Albumine > 80%
  • Suggère une néphropathie glomérulaire sans lésion décelable au microscope optique (SN à LGM ou néphrose lipoïdique)

Protéinurie glomérulaire non sélective :

  • Albumine < 80%
  • Toutes les classes de globulines du sérum,
  • Peut être tout type de néphropathie,

Protéinurie tubulaire :

  • Trouble de réabsorption tubulaire proximale,
  • 2 protéines de bas PM:
  • Protéinuries tubulaires isolées rares et accompagnent le syndrome de Fanconi des tubulopathies d’origine génétique ou toxique (métaux lourds)
  • Protéinurie tubulaire accompagne (et est souvent masquée par) la plupart des protéinuries glomérulaires non sélectives,
  • Lysozymurie (15 kD)
  • β2-microglobulinurie (12kD)

Protéinurie de « surcharge » :

  • Protéine anormale :
  • Protéine normalement absente du sérum :
  • Chaîne légère κ et λ au cours des dysglobulinémies, myélome multiple, amylose AL,
  • Immunoélectrophorèse ou l’immunoblot des protéines urinaires nécessaire pour caractériser la protéine monoclonale en cause,
  • Hémoglobine si hémolyse intravasculaire,
  • Myoglobine au cours d’une rhabdomyolyse,

Microalbuminurie pathologique :

  • Excrétion urinaire d’albumine de 30 à 300 mg / 24h
  • Spécifique d’une atteinte glomérulaire,
  • Marqueur de glomérulop. diabétique débutante à doser annuellement si DT1 ou DT2 (ano. de l’hémodynamique glomé. avec hyperfiltration)
  • Marqueur indépendant de risque CV élevé,
  •  et disparaît parfois après la mise en route d’un IEC ou ARAII,
Albuminurie normale< 30 mg / 24 h
Microalbuminurie30-300 mg / 24 h ou 3-30 mg /mmol créatininurie ou 30-300 mg / g créatininurie
Albuminurie> 300 mg / 24 h
Protéinurie clinique> 500 mg / 24 h ou rapport protéinurie/créatininurie > 0,5 g / g

Situations cliniques

Protéinuries intermittentes (ou transitoires)

Circonstances : physiologiques ou pathologiques,

  • Protéinurie orthostatique,
  • Protéinurie d’effort : exercice physique intense et prolongé,
  • Fièvre élevée,
  • Infections de l’appareil urinaire,
  • IC droite,
  • Polyglobulie

Protéinurie orthostatique : non pathologique

  • En période pubertaire (12-16 ans)
  • Disparaît spontanément à la fin de la puberté, avant 20 ans.
  • Disparition de la protéinurie en clinostatisme (urines recueillies après 2H de repos en décubitus dorsal

Protéinurie permanante :

  • Absence de SN malgré une protéinurie abondante :
  • Débit de la protéinurie  souvent quand DFG < 50 ml/min
  • Maladie glomérulaire peut se surajouter à une néphropathie interstitielle ou vasculaire,
  • Néphropathies sans protéinurie :
  • Protéinurie constituée essentiellement d’une chaîne légère d’Ig,
  • Néphropathie glomérulaire d’installation très récente
  • Tubulaires,
  • Interstitielles, notamment d’origine métabolique,
  • Vasculaires,
  • IR sans protéinurie doit faire rechercher un obstacle sur les voies excrétrices

Syndrome néphrotique

Généralités

Définition :

  • Définition biologique :
  • SN pur :
  • SN impur : si un ou plrs des signes précédents sont présents,
  • Protéinurie > 3 g / 24h chez l’adulte (> 50 mg / kg / jour chez l’enfant)
  • Hypoalbuminémie < 30 g/L
  • Sans hématurie microscopique,
  • Sans HTA
  • Sans IR organique, qui peut être initialement difficile à distinguer d’une IR fonctionnelle.

Physiopathologie

  • Trouble de la perméabilité capillaire glomérulaire lié à
  • Protéinurie essentiellement faite d’albumine :
  • Anomalie de la structure de la MBG,
  • Perte des charges électronégatives de la MBG : comme dans la néphrose idiopathique,
  • Anomalies des cellules glomérulaires ou dépôts de protéines isolés ou combinés dans les glomérules,
  • Fuite urinaire d’albumine dépasse les capacités de synthèse hépatique, provoquant ainsi une hypoalbuminémie,
  • Syndrome œdémateux

Œdèmes

Clinique :

  • Mous, blancs, prenant le godet,
  • Dans les territoires déclives :
  • Régions où la pression extravasculaire faible : orbite de l’œil,
  • Epanchement des séreuses (plèvre, péricarde, péritoine) voire anasarque,
  • OAP exceptionnel en l’absence d’IC,
  • Prise de poids à chiffrer
  • Chevilles et jambes en position debout,
  • Lombes et dos chez en décubitus dorsal,

Mécanisme :

Traitement :

  • Restriction sodée < 2 g de NaCl / jour (soit 34 mEq de sodium)
  • Repos transitoire au lit (pour faciliter la mobilisation des œdèmes)
  • DIU de l’anse : Furosémide (Lasilix®) ou Bumétanide (Burinex®)
  • Si résistance : DIU agissant sur
  • Réponse natriurétique doit être progressive pour éviter hypovolémie et thromboses veineuses (dues à l’hémoconcentration)
  • Perfusions d’albumine réservées aux situations exceptionnelles d’hypotension symptomatique,
  • 2 à 3 prises / jour
  • Utilisé à posologie croissante selon la réponse obtenue, appréciée sur le poids (viser une perte d’1 kg/jour) la diurèse et la natriurèse / 24h
  • Tubule collecteur : amiloride (Modamide®)
  • Tube contourné distal : thiazidique (hydrochlorothiazide, Esidrex®)

Complications aiguës

IRA : 3 mécanismes possibles

  • IR fonctionnelle :
  • Nécrose tubulaire aiguë : ± oligoanurie,
  • Thrombose veine rénale : uni ou bilatéral,
  • Discrète, banale à la phase initiale d’un syndrome néphrotique.
  • Natriurèse < 5 mmol/L
  • Si hypovolémie sévère associée,
  • Chez l’enfant ou du sujet âgé,
  • PBR : nécrose tubulaire en plus des lésions glomérulaires,
  • Récupération peut être différée à 2-3 mois,
  • Au cours des GEM ou amylose,
  • Douleur lombaire uni ou bilatérale,
  • Hématurie macroscopique,
  • IR inconstante,
  • Δg : doppler, TDM ou angio-IRM,
  • Thrombose peut s’étendre à la VCI

Thromboses vasculaires : et anomalies de la coagulation

Mécanisme :

  • Pertes urinaires de certains facteurs de coagulation largement compensées par  synthèse hépatique,
  • Fuite urinaire d’un anticoagulant naturel, antithrombine III, possi.
  • Situation d’hypercoagulabilité responsable d’une  fréquence des thromboses,

Clinique :

  • Thromboses vasculaires de tous les territoires,
  • + fréquentes chez l’adulte que chez l’enfant,
  • Oblitérations artérielles souvent à l’installation du SN,
  • TVP peuvent se compliquer d’EP
  • Thromboses particulières :
  • Sinus veineux cérébral,
  • Veine rénale,

Traitement :

  • HBPM puis AVK avec INR entre 2 et 3 si SN persiste,
  • Equilibration AVK difficile (liaison à l’albumine,  forme libre)
  • Thrombose artérielle : embolectomie ou héparine + aspirine,

Prévention :

  • Eviter l’immobilisation prolongée,
  • Eviter la déplétion hydrosodée brutale (< 1 kg / jour chez l’adulte)
  • Discuter AVK si hypoalbuminémie profonde (< 20 g / L) et durable,

Infections :

  •  IgG et IgA, ainsi que  immunité cellulaire,
  • Risque d’infections à bactéries encapsulées,
  • Infections cutanées : peut prendre très vite l’aspect de cellulite avec sepsis grave, notamment chez les patients avec un syndrome œdémateux majeur.
  • Péritonite primitive : chez les enfants,
  • Efficacité de la vaccination anti-pneumococcique non prouvée,
  • ATB prophylaxie non indiquée,
  • Corticothérapie et IS contre- indiquent les vaccins vivants,
  • Douleur abdominale aiguë fébrile,
  • Δg : ponction d’ascite.

Complications chroniques :

Hyperlipidémie :

  • Type mixte le + souvent,
  • Hypercholestérolémie :
  • Liée à  production des lipoprotéines au niveau du foie (VLDL et LDL) et  catabolisme,
  • Directement corrélée à l’importance de la protéinurie,
  • Hyperlipidémie sévère  risque CV,
  • Traitement :
  • Peut être très importante (> 10 mmol/L)
  • Athérogène avec LDL-C,
  • Uniquement si SN durable > 6 mois,
  • Si résistant au traitement spécifique (HSF, GEM)
  • Statines sous contrôle strict des CPK (risque accru de rhabdomyolyse) et à posologie progressivement croissante.

HTA :

  • Très fréquente au cours des GN chroniques,
  • Objectif tensionnel < 130/80 mmHg
  • Traitement en première ligne : IEC ou ARA2, puis diurétique.

IRC :

  • Risque lié :
  • Traitement : néphroprotecteur
  • Type de GN,
  • Effet néphrotoxique direct en cas de protéinurie prolongée,
  • HTA non contrôlée,
  • PA < 130/80 mmHg et protéinurie < 0,5 g/24h
  • Régime limité en sel : 6 g/j
  • IEC ou ARAII,

Autres :

Dénutrition et troubles de croissance :

  • Malnutrition protidique fréquente,
  • Atrophie musculaire à la disparition des œdèmes,
  • Régime normal : 1-1,5 g/kg/j de protéines,
  • Chez l’enfant, retard de croissance surtout par la corticothérapie,
  •  fraction libre plasmatique des médicaments liés à l’albumine, pour AVK, statines, AINS…
  • Syndrome néphrotique prolongée :
  •  métaux éléments : fer, cuivre, zinc,
  •  protéines porteuses : céruléoplasmine, transferrine,

Diagnostic

Clinique

  • Œdèmes,
  • Epanchements des séreuses transsudatifs,
  • Prise de poids,

± Oligurie, si installation brutale,

Biologie urinaire :

  • Protéinurie > 3 g/24h permanante et abondante,
  • EPU : sélective avec albuminurie > 80%
  • Sédiment urinaire : associée ou non à une hématurie microscopique,
  • Culot urinaire : cylindres hématiques (origine glomérulaire ++)
  • Ionogramme urinaire :  natriurèse (< 20 mEq/24h)

Biologie sanguine :

  • Hypoprotidémie < 60 g/L
  • Hypoalbuminémie < 30 g/L
  • EPS :
  • Hyperlipidémie fréquente,
  •  VS (hypoprotidémie) et fausse hypocalcémie (hypoalbuminémie)
  •  α2-globulines, β-globulines, fibrinogène,
  • gammaglobulines,

Conduite à tenir :

  • Caractère pur ou impur,
  • Installation et ancienneté,
  • Facteurs déclenchants :
  • Signes extra-rénaux :
  • Médicaments : AINS, lithium, interféron…
  • Vaccination,
  • Piqûres d’insecte,
  • Syndrome infectieux récent,
  • Angine,
  • Purpura, lésions cutanées,
  • Arthralgies,

Orientation diagnostique :

Biopsie rénale : toujours utile sauf :

  • Enfant :
  • Entre 1 et 10 ans,
  • SN pur, sans signes extra-rénaux,

SN à LGM (néphrose lipoïdique)

  • Diabétique : DT1 non récent (> 5 ans), pas de durée pour le DT2,
  • Avec rétinopathie diabétique,
  • SN pur, sans hématurie,

SN par GN diabétique,

  • Amylose : BGSA,
  • Hérédité : si déjà identifier dans la famille et aucun traitement,
  • Médicament : imputabilité évidente,

Anamnèse : utile pour l’analyse des résultats de la PBR

  • Âge,
  • Installation du syndrome œdémateux,
  • Episode viral ou manifestation allergique,
  • ATCD personnels extra-rénaux : maladies de système,
  • Médicaments : AINS, sels d’ors, D-pénicillamine, lithium
  • Caractère pur ou impur,
  • ATCD familiaux de néphropathie glomérulaire : Alport…
  • Echographie rénale : uropathie malformative,
  • Biologie :
  • Brutal : LGM, prolifération intraglomérulaire,
  • Progressive : dépôt sans prolifération (diabète, GEM, amylose)
  • Glycémie,
  • CH50, C3 et C4,
  • AAN,
  • Sérologie VHB et VHC,
  • Après 45 ans, EPS et EPU,
  • ANCA et MBG non indiqué d’emblée,

SN primaire : ou idiopathique, si enquête étiologique négative

  • LGM ou néphrose lipoïdique,
  • GEM,

SN secondaire : conséquence d’une maladie générale

Maladies de systèmeDiabète Lupus érythémateux disséminé Vascularite nécrosante (rare) Purpura rhumatoïde Cryoglobulinémie Amylose AL primitive, ou au cours d’un myélome Amylose AA secondaire à une maladie inflammatoire chronique
InfectionsInfection par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C Infection par le VIH Glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse (streptocoque, pneumocoque) Infection d’un shunt atrio-ventriculaire Autres : paludisme, syphilis
Cancers et hémopathiesTumeurs solides (cancer bronchique) Hémopathies (myélome multiple, lymphome non-hodgkininen) Gammapathie monoclonale isolée Cryoglobulinémie
MédicamentsAnti-inflammatoires non stéroïdiens Lithium Sels d’or D-pénicillamine
Autres causesTransplantation rénale Pré-éclampsie