- Hépato-Gastro-Entérologie
- UE 6
- Item 169
Important
Seules les personnes ayant un compte et étant connectées peuvent proposer des modifications
Parasitoses digestives
Taeniasis à taenia saginata
Epidémiologie, mode de contamination et physiopathologie
- Ver plat de grande taille (4 à 10 m) segmenté
- Les anneaux à maturité se détachent du parasite et migrent dans le côlon et franchissent activement la marge anale
- Œufs ingérés par les bovins
- Contamination par ingestion de viande de bœuf pas ou peu cuite
- Taille adulte du ver atteinte en 3 mois dans le jéjunum
Clinique
Souvent asymptomatique, infection découverte par la découverte d’anneaux dans les sous-vêtements ou la literie.
Si symptomatique :
- ANOREXIE OU BOULIMIE
- NAUSÉES
- ALTERNANCE DIARRHÉE/CONSTIPATION
- DOULEURS ABDOMINALES DE SIÈGE VARIÉ
Diagnostic
- EXAMEN DES ANNEAUX
- EPS
- SCOTCH-TEST
- AUCUN INTÉRÊT DE LA SÉROLOGIE
Traitement et prévention
Niclosamide ou praziquantel
Autres téniasis
Taenia solium
- Semblable à taenia saginata mais ici l’animal contaminant est le porc
- Fréquent en Amérique latine et Europe du sud et de l’est
- ATTENTION : anneaux émis passivement dans les selles dons diagnostic plus difficile
- RISQUE MAJEUR : cysticercose, avec développement des larves dans les tissus sous-cutanés, les muscles, l’œil, le cerveau et la moelle épinière.
- Première cause d’épilepsie acquise chez l’adulte en Amérique Latine
- DIAGNOSTIC : sérologie même si sensibilité moyenne, ou sinon biopsie-exérèse de cysticerques. Parfois larves calcifiées au niveau cérébral ou musculaire.
- TRAITEMENT : albendazole ou praziquantel + corticothérapie si cysticercose cérébrale pour éviter l’exacerbation des symptômes lors de la lyse parasitaire
- PRÉVENTION : cuisson de la viande de porc
Hymenolepsis nana
- Petit taenia de 3cm
- Transmis d’homme à homme
- Touche les enfants des régions chaudes à bas niveau d’hygiène
- Souvent asymptomatique
- TRAITEMENT : niclosamide ou praziquantel
- PRÉVENTION : hygiène des mains
Diphyllobothrium latum
- Parasite des régions lacustres de tous les climats
- Survit 10 ans dans l’intestin
- Taille 10 à 15 m
- Œufs émis dans les selles et contaminent les poissons
- Asymptomatique, mais peut entrainer une anémie mégaloblastique par carence en B12 : le parasite fixe la vitamine B12 sur ses tissus.
- DIAGNOSTIC : EPS
- TRAITEMENT : niclosamide ou praziquantel
- PRÉVENTION : cuisson des poissons d’eau douce ou les congeler 72h avant de les consommer crus
Ascaridiose
Epidémiologie, physiopathologie et modes de contamination
- Fréquente dans les pays tropicaux à hygiène insuffisante
- Infection par ingestion d’œufs embryonnés (crudités, fruits, eau...) › larves libérées dans le tube digestif › migrent dans le foie › puis dans le poumon › traversent l’alvéole et gagnent le pharynx › dégluties › retournent au jéjunum où elles deviennent adultes.
- Les femelles commencent à pondre 2 mois après l’ingestion de l’œuf.
Clinique
- Souvent asymptomatique
- Lors de la phase de migration : manifestations allergiques possibles et syndrome de Loeffler (fièvre, toux, dyspnée, infiltrat radiologique fugace et hyperéosinophilie)
- PHASE D’ÉTAT : troubles digestifs non spécifiques
- Complications mécaniques possibles en cas de charge parasitaire importante : appendicite, occlusion, angiocholite, pancréatite
Diagnostic
- Hyperéosinophilie qui atteint un maximum en 3 semaines puis décroît
- EPS 2 mois après la contamination
- Aucun intérêt de la sérologie
Traitement et prévention
- Flubadenzole / albendazole
- PROPHYLAXIE : hygiène
Oxyurose
Epidémiologie, modes de contamination et physiopathologie
- Parasitose très fréquente et ubiquitaire
- Enfants d’âge scolaire +++
- Infection par ingestion d’œufs
- Ponte des œufs le soir au niveau de la marge anale, d’où prurit anal et auto-infestation par les mains.
Clinique
Prurit anal et lésions de grattage +++
Diagnostic
- Hyperéosinophilie possible au début
- Observation de vers blancs et mobiles sur les selles
- Scotch test +++
Traitement et prévention
- Flubadenzole, albendazole ou pyrante, répété à 2 ou 3 semaines
- Traiter tous les membres de la famille ou de la collectivité
- Section courte des ongles
- Lavage de la literie
- Aspiration des sols
- Le traitement associe
Giardiose
Epidémiologie, modes de contamination et physiopathologie
- Protozoose due à giardia duodenalis
- Fréquente
- Infecte l’homme et l’animal
- Agent contaminant : kyste, contamination par voie indirecte en ingérant de l’eau ou des aliments contaminés, ou par voie directe féco-orale
- Les trophozoïtes se fixent à la paroi du duodénum et du jéjunum, induisent des lésions pouvant aller jusqu’à l’atrophie villositaire subtotale
Clinique
Forme typique
- Le plus souvent asymptomatique
- Incubation 1 à 3 semaines
- Puis symptômes digestifs aspécifiques disparaissant en 10 à 15 jours
Formes atypiques
Plusieurs possibilités :
- DIARRHÉE AIGUË
- DOULEURS TRANSFIXIANTES
- FIÈVRE MODÉRÉE
- INCONFORT DIGESTIF évoquant des troubles fonctionnels intestinaux
- TABLEAU DE MALABSORPTION avec dénutrition et carences
Diagnostic
- EPS
- Biopsies duodénales dans les formes chroniques
Traitement et prévention
- Métronidazole, albendazole en 2ème intention
- EPS un mois après recommandé
- PRÉVENTION : hygiène eau, boissons et aliments + lavage des mains
Amoebose et abcès amibien du foie
Epidémiologie, modes de contamination et physiopathologie
- PROTOZOOSE
- Fait partie des parasitoses les plus fréquentes
- Notion de séjour en pays tropical
- ENTAMOEABA DISPAR : forme non pathogène restant dans le côlon après ingestion, cycle direct court
- ENTAMOEBA HISTOLYTICA : forme agressive responsable d’ulcérations coliques, avec atteinte d’organes à distance (foie, poumons) par voie hématogène, risque de transmission féco-orale et sexuelle
Diagnostic
Clinique
- Amibiase colique aigüe : possible syndrome dysentérique sans fièvre
- Colopathie post-amibienne (après plusieurs épisodes d’amibiase colique) : alternance diarrhée-constipation, sensibilité sigmoïdienne et caecale
- Amibiase hépatique : douleurs de l’hypochondre droit irradiant dans l’épaule droite, fièvre, +/- ictère et syndrome pleural.
- Possible rupture dans le péricarde, la plèvre ou le péritoine › liquide chocolat stérile
- Amibiase pleuro-pulmonaire : pleurésie fébrile + pneumopathie aigue +/- abcès pulmonaire
- Vomique chocolat en cas de rupture
- Autres localisations possibles : péricarde, cerveau, rate, peau
- EPS : mise en évidence de kystes, seulement dans la forme colique
- Coproculture systématique
- Sérologie amibienne : positive si dissémination hématogène
- Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles si abcès
- Bilan hépatique complet
- Endoscopie si doute : muqueuse érythémateuse oedematiée avec ulcérations en coup d’ongle, recouverte de glaires contenant des amibes, abcès en bouton de chemise
- MORPHOLOGIE
- Abcès hypoéchogène/hypodense avec rehausse ment périphérique, +/- ponction écho guidée (liquide épais chocolat contenant peu d’amibes)
- +/- pleurésie, pneumopathie ou abcès à la RT
Traitement
Pour tous : lutte contre le péril fécal
- AMIBIASE INFESTATION : anti-amibien de contact = tibroquinol, plusieurs cures de 10 jours, EPS de contrôle 15 jours après
- AMIBIASE COLIQUE AIGUE:
- COLOPATHIE POST-AMIBIENNE
- AMIBIASE PULMONAIRE : ponction pleurale systématique
- Traitement symptomatique : antispasmodiques, régime pauvre en fibres
- Traitement antiparasitaire : métronidazole 7 jours puis cure d’anti-amibien de contact tibroquinol 10 jours +/- antibiothérapie et chirurgie si colite aigue grave
- Traitement symptomatique : antalgiques, antipyrétiques
- Antiparasitaire : idem que colon mais 10 à 14 jours de métronidazole
- Ponction d’abcès si > 10cm, doute ou persistance de la fièvre à J3 de traitement
- Chirurgie d’abcès si non ponctionnable ou compliqué
- Traitement symptomatique par antalgiques
- Traitement antiparasitaire idem que côlon