- Hépato-Gastro-Entérologie
- UE 8
- Item 278
Important
Pancréatite chronique
Définition
Inflammation chronique du pancréas aboutissant à une fibrose du parenchyme puis une destruction de la glande pancréatique.
Atteinte exocrine (malabsorption), puis endocrine (diabète).
Clinique initiale: poussées de pancréatite aigüe, douleurs chroniques.
Incidence :
25/100000, 8 hommes / 2 femmes, âge moyen de début 40 ans.
Facteurs de risque / étiologie
- 1. Alcool : consommation chronique et massive. 70-85% des pancréatites chroniques (PC) (100-150g d'alcool pur = 10-15 verres par jour pendant 10-15 ans).Mais seulement 5% des gros consommateurs auront une PC.
- 2. Tabac, présent >80%
- 3. Hypercalcémie > 3mmol/L (hyperparathyroïdie= 1% des PC: rare)
- 4. Génétique : -PC héréditaire, autosomique dominante, avant 15 ans.Mutation : site autocatalytique de la trypsineAutres mutations : récessives, avant 35 ansGène d’un inhibiteur de la trypsine (SPINK1),Gène CTFR impliqué dans la mucoviscidose.
- 5. Auto-immune : Rares. Parfois associées à d’autres affections auto-immunes (MICI). Présentation pseudo-tumorale possible.
- 6. Pancréatites chroniques obstructives : dues à un obstacle (tumoral, sténose du Wirsung, traumatisme, une séquelle de pancréatite aiguë ou une anomalie de formation des canaux pancréatiques). La PC est ici due à la stase des sécrétions pancréatiques, qui se mettent à agresser le parenchyme, générant l'inflammation.
- 7. Idiopathique : 10%
Diagnostic clinique
Douleur
épigastrique, transfixiante, déclenchée par l’alimentation, l'alcool.
Due à une PA, la PC elle-même, une complication. Durée variable (quelques heures, fluctuante...).
Elle disparaît au bout de 10-20 ans d'évolution, quand l'insuffisance pancréatique apparait.
2-Amaigrissement multifactoriel : appréhension alimentaire secondaire à la douleur, malabsorption, diabète...
3-Pancréatite aigüe : forme fréquente de révélation de la PC, 40 à 50% dans les cinq premières années d’évolution de la PC alcoolique.
Complications:
- Pseudo-kyste : collection liquidienne formée suite à:
- Une rétention canalaire (contient alors du suc: liquide clair)
- Une poussée de PA (contenant alors de la nécrose).
- Complique 20 à 40% des PC.
Il peut rester stable, régresser ou se compliquer :
- Compression d’un organe de voisinage (voie biliaire : ictère obstructif, duodénum: syndrome occlusif haut, vaisseaux: hémorragie digestive par HTP),
- Infection › abcès,
- Hémorragie ou rupture dans un organe creux voisin ou dans la cavité péritonéale ou dans une séreuse (plèvre, péritoine).
- Cholestase par compression de la voie biliaire principale : par fibrose, inflammation, pseudo-kyste.
- Syndrome occlusif haut par compression duodénale : par fibrose, inflammation, pseudo-kyste.
- Hémorragie digestive : 10% des PC. Plusieurs causes :
- Insuffisance pancréatique exocrine : (presque 100% après 10ans d'évolution) Stéatorrhée, amaigrissement.
- Wirsungorrhagie par érosion vasculaire
- Un pseudo-kyste
- La rupture d’un pseudo-anévrisme
- Hypertension portale segmentaire due à une compression veineuse.
Diagnostic clinique, biologique
Dosage de l’élastase fécale sur un échantillon de selles (taux effondré).
- Diabète : tardif mais quasi inéluctable. DNID puis DID (1/3 après 15 ans). Peut permettre la découverte de la PC. Apparait en même temps que l'IP Exocrine et les calcifications.
- Adénocarcinome pancréatique : risque faible.
Complications de l'alcoolo-tabagisme : surmortalitéA rechercher!
Cancer, HTA, insuffisance coronarienne, hépatopathie alcoolique (à évoquer si ictère).
Différencier les complications aigues : PA, pseudo-kystes, compressions
Complications tardives : Insuffisance pancréatique exocrine, endocrine, cancer, alcoolo-tabagiques
Diagnostic biologique
NORMALE hors PA donc pas de dosage de lipasémie!
- γ-GT, phosphatases alcalines (cholestase)
- Glycémie à jeun, HbA1c (diabète)
- VGM (alcool)
Diagnostic d'imagerie
Diagnostic formel: calcification ou anomalies canalaires. Mais au début, il n'y a que des signes d'inflammation.
- Pas d'ASP.
- Echo: risque de ne pas voir tout le pancréas.
- TDM SPC et APC : référence. SPC : visualisation des calcifications.
- Cholangio-pancréatographie par résonance magnétique (CPRM) (pancéato-IRM) : examen de référence pour la cartographie canalaire biliaire et pancréatique. Pas d'irradiation ni d'effet secondaire. Mais pas de CPRM pour voir les calcifications et le parenchyme pancréatique.
- Echo-endoscopie : 3ème intention,Diagnostic des PC débutante (anomalies du parenchyme et des canaux pancréatiques) sensibilité Diagnostic étiologique hors alcool (lithiase biliaire, tumeur).
Thérapeutique : dérivation des pseudo-kystes.
Diagnostic formel
Début de maladie: faisceau d'arguments (age, alcool, PA, douleurs).
Puis:
- 1. Anomalies canalaires typiques (sténoses/dilatations)
- 2. Calcifications pancréatiques (quasi pathognomoniques)
- 3. Insuffisance pancréatique exocrine.
évolution
- 0 - 5 ans : douleurs (80%), complications aigues (PA, pseudo-kystes, cholestase).
- 5 - 10 ans : moins de douleurs et de PA, complications aigues moins fréquentes
- Après 10 ans : plus de complications aigues, présence de calcifications, complications chroniques ( insuffisance pancréatique exocrine, endocrine)
Surmortalité: 30-35%, due à l'alcoolo-tabagisme, et dans 1/3 - 1/4 des cas à la PC.
Traitements
- 1. Sevrage alcoolique : diminue les douleurs (50%) et améliore les traitements endoscopiques ou chirurgicaux. > 50% des patients y arrivent
- 2. Sevrage tabagique : diminue de 50% les poussées de PA, et limite le risque de décès par cancer ou affection cardio-vasculaire.
- 3. Traitement de la douleur : complexe, possiblement en unité spécialisée. Prise en compte des différentes composantes (inflammation, pression canalaire, neuropathique).Antalgiques de niveau 1 puis 2. Niveau 3 seulement pour les crises hyperalgiques, en hospitalisation (risque de co-addictions).Diminution des pressions canalaires (80% de réussite) par :
- Chirurgie (+) : dérivation du canal pancréatique principal (si diamètre > 5 mm)
- Endoscopique : sphinctérotomie associée à la mise en place de prothèse.
Anti-inflammatoires, prégabaline contre l'inflammation.Résection chirurgicale en dernier recours.
- 4. Traitement de l'insuffisance pancréatique exocrine:
- 5. Traitement de l'insuffisance pancréatique endocrine: cf. diabète.Arrêt de l'alcool++ car risque d'hypoglycémie.
- 6. Traitement des pseudo-kystes : drainage endoscopique via la papille ou la paroi digestive (écho-endoscopie dans ce cas), puis chirurgical si échec.
- 7. Traitement des sténoses biliaires : dérivation chirurgicale cholédoco-duodénale ou jéjunale.
- Extraits pancréatiques si amaigrissement ou stéatorrhée. (Prise pendant les repas, posologie en fonction de la quantité absorbée).
- Antisécrétoire gastrique si insuffisant.
Définition
Inflammation chronique du pancréas aboutissant à une fibrose du parenchyme puis une destruction de la glande pancréatique.
Atteinte exocrine (malabsorption), puis endocrine (diabète).
Clinique initiale: poussées de pancréatite aigüe, douleurs chroniques.
Incidence :
25/100000, 8 hommes / 2 femmes, âge moyen de début 40 ans.
Facteurs de risque / étiologie
- 1. Alcool : consommation chronique et massive. 70-85% des pancréatites chroniques (PC) (100-150g d'alcool pur = 10-15 verres par jour pendant 10-15 ans).Mais seulement 5% des gros consommateurs auront une PC.
- 2. Tabac, présent >80%
- 3. Hypercalcémie > 3mmol/L (hyperparathyroïdie= 1% des PC: rare)
- 4. Génétique : -PC héréditaire, autosomique dominante, avant 15 ans.Mutation : site autocatalytique de la trypsineAutres mutations : récessives, avant 35 ansGène d’un inhibiteur de la trypsine (SPINK1),Gène CTFR impliqué dans la mucoviscidose.
- 5. Auto-immune : Rares. Parfois associées à d’autres affections auto-immunes (MICI). Présentation pseudo-tumorale possible.
- 6. Pancréatites chroniques obstructives : dues à un obstacle (tumoral, sténose du Wirsung, traumatisme, une séquelle de pancréatite aiguë ou une anomalie de formation des canaux pancréatiques). La PC est ici due à la stase des sécrétions pancréatiques, qui se mettent à agresser le parenchyme, générant l'inflammation.
- 7. Idiopathique : 10%
Diagnostic clinique
Douleur
épigastrique, transfixiante, déclenchée par l’alimentation, l'alcool.
Due à une PA, la PC elle-même, une complication. Durée variable (quelques heures, fluctuante...).
Elle disparaît au bout de 10-20 ans d'évolution, quand l'insuffisance pancréatique apparait.
2-Amaigrissement multifactoriel : appréhension alimentaire secondaire à la douleur, malabsorption, diabète...
3-Pancréatite aigüe : forme fréquente de révélation de la PC, 40 à 50% dans les cinq premières années d’évolution de la PC alcoolique.
Complications:
- Pseudo-kyste : collection liquidienne formée suite à:
- Une rétention canalaire (contient alors du suc: liquide clair)
- Une poussée de PA (contenant alors de la nécrose).
- Complique 20 à 40% des PC.
Il peut rester stable, régresser ou se compliquer :
- Compression d’un organe de voisinage (voie biliaire : ictère obstructif, duodénum: syndrome occlusif haut, vaisseaux: hémorragie digestive par HTP),
- Infection › abcès,
- Hémorragie ou rupture dans un organe creux voisin ou dans la cavité péritonéale ou dans une séreuse (plèvre, péritoine).
- Cholestase par compression de la voie biliaire principale : par fibrose, inflammation, pseudo-kyste.
- Syndrome occlusif haut par compression duodénale : par fibrose, inflammation, pseudo-kyste.
- Hémorragie digestive : 10% des PC. Plusieurs causes :
- Insuffisance pancréatique exocrine : (presque 100% après 10ans d'évolution) Stéatorrhée, amaigrissement.
- Wirsungorrhagie par érosion vasculaire
- Un pseudo-kyste
- La rupture d’un pseudo-anévrisme
- Hypertension portale segmentaire due à une compression veineuse.
Diagnostic clinique, biologique
Dosage de l’élastase fécale sur un échantillon de selles (taux effondré).
- Diabète : tardif mais quasi inéluctable. DNID puis DID (1/3 après 15 ans). Peut permettre la découverte de la PC. Apparait en même temps que l'IP Exocrine et les calcifications.
- Adénocarcinome pancréatique : risque faible.
Complications de l'alcoolo-tabagisme : surmortalitéA rechercher!
Cancer, HTA, insuffisance coronarienne, hépatopathie alcoolique (à évoquer si ictère).
Différencier les complications aigues : PA, pseudo-kystes, compressions
Complications tardives : Insuffisance pancréatique exocrine, endocrine, cancer, alcoolo-tabagiques
Diagnostic biologique
NORMALE hors PA donc pas de dosage de lipasémie!
- γ-GT, phosphatases alcalines (cholestase)
- Glycémie à jeun, HbA1c (diabète)
- VGM (alcool)
Diagnostic d'imagerie
Diagnostic formel: calcification ou anomalies canalaires. Mais au début, il n'y a que des signes d'inflammation.
- Pas d'ASP.
- Echo: risque de ne pas voir tout le pancréas.
- TDM SPC et APC : référence. SPC : visualisation des calcifications.
- Cholangio-pancréatographie par résonance magnétique (CPRM) (pancéato-IRM) : examen de référence pour la cartographie canalaire biliaire et pancréatique. Pas d'irradiation ni d'effet secondaire. Mais pas de CPRM pour voir les calcifications et le parenchyme pancréatique.
- Echo-endoscopie : 3ème intention,Diagnostic des PC débutante (anomalies du parenchyme et des canaux pancréatiques) sensibilité Diagnostic étiologique hors alcool (lithiase biliaire, tumeur).
Thérapeutique : dérivation des pseudo-kystes.
Diagnostic formel
Début de maladie: faisceau d'arguments (age, alcool, PA, douleurs).
Puis:
- 1. Anomalies canalaires typiques (sténoses/dilatations)
- 2. Calcifications pancréatiques (quasi pathognomoniques)
- 3. Insuffisance pancréatique exocrine.
évolution
- 0 - 5 ans : douleurs (80%), complications aigues (PA, pseudo-kystes, cholestase).
- 5 - 10 ans : moins de douleurs et de PA, complications aigues moins fréquentes
- Après 10 ans : plus de complications aigues, présence de calcifications, complications chroniques ( insuffisance pancréatique exocrine, endocrine)
Surmortalité: 30-35%, due à l'alcoolo-tabagisme, et dans 1/3 - 1/4 des cas à la PC.
Traitements
- 1. Sevrage alcoolique : diminue les douleurs (50%) et améliore les traitements endoscopiques ou chirurgicaux. > 50% des patients y arrivent
- 2. Sevrage tabagique : diminue de 50% les poussées de PA, et limite le risque de décès par cancer ou affection cardio-vasculaire.
- 3. Traitement de la douleur : complexe, possiblement en unité spécialisée. Prise en compte des différentes composantes (inflammation, pression canalaire, neuropathique).Antalgiques de niveau 1 puis 2. Niveau 3 seulement pour les crises hyperalgiques, en hospitalisation (risque de co-addictions).Diminution des pressions canalaires (80% de réussite) par :
- Chirurgie (+) : dérivation du canal pancréatique principal (si diamètre > 5 mm)
- Endoscopique : sphinctérotomie associée à la mise en place de prothèse.
Anti-inflammatoires, prégabaline contre l'inflammation.Résection chirurgicale en dernier recours.
- 4. Traitement de l'insuffisance pancréatique exocrine:
- 5. Traitement de l'insuffisance pancréatique endocrine: cf. diabète.Arrêt de l'alcool++ car risque d'hypoglycémie.
- 6. Traitement des pseudo-kystes : drainage endoscopique via la papille ou la paroi digestive (écho-endoscopie dans ce cas), puis chirurgical si échec.
- 7. Traitement des sténoses biliaires : dérivation chirurgicale cholédoco-duodénale ou jéjunale.
- Extraits pancréatiques si amaigrissement ou stéatorrhée. (Prise pendant les repas, posologie en fonction de la quantité absorbée).
- Antisécrétoire gastrique si insuffisant.