- Neuro. et Neurochir.
- UE 4
- Item 98
Important
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Migraine, névralgie du trijumeau et algies de la face
- Diagnostiquer une migraine, une névralgie du trijumeau et une algie de la face
- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient
MIGRAINE
Généralités
Définitions
- Migraine : fait partie des CÉPHALÉES CHRONIQUES D’ÉVOLUTION PAROXYSTIQUE
- Aura migraineuse : correspond aux signes neurologiques précédant les céphalées
Physiopathologie
Excitabilité neuronale anormale
- Sous tendue par une PRÉDISPOSITION GÉNÉTIQUE complexe
- Modulée par des facteurs environnementaux : intrinsèques (hormones) / extrinsèques (stress, aliments)
- Génétique : transmission polygénique en grande majorité / gènes de susceptibilité en cours d’identification (hyperexcitabilité de certaines populations de neurones)
- Cas de la migraine hémiplégique familiale : de transmission autosomique dominante / mutations de gènes codant pour des transporteurs ioniques
Aura migraineuse
- Sous-tendue par un dysfonctionnement transitoire cortical à point de départ occipital/ se propage lentement vers l’avant = DÉPRESSION CORTICALE envahissante
- Céphalée : liée à l’activation du système TRIGÉMINO-VASCULAIRE INFLAMMATION péri-vasculaire / douleur transmise par le trijumeau au tronc cérébral puis relayée vers le thalamus / le déroulement des crises fait intervenir un « GÉNÉRATEUR » de migraine au niveau du tronc cérébral et le DYSFONCTIONNEMENT des systèmes d’inhibition de la douleur
- Migraine avec aura = facteur de risque d’AVC chez la femme de moins de 45 ans (d’autant + si autres facteurs de risque associés)
Hypothèse d’une « dépression corticale » vasodilatatrice
- = HYPERHÉMIE CORTICALE transitoire puis oligohémie prolongée
- D’où l’action thérapeutique des triptans (vasoconstriction)
épidémiologie
- Migraine = 1E CAUSE DE CÉPHALÉES CHRONIQUES récurrentes +++
- Prévalence = 15% de la population, 5-10% des enfants / sex ratio: 3 FEMMES POUR 1 HOMME
- Age = ADULTE JEUNE: 90% de début des cas avant 40ans
- Facteurs de risque
- Migraine sans aura (MSA) : 6-10% / migraine avec aura (MAA) : 3-6%
- Un patient peut au cours de sa vie avoir l’un ou l’autre ou les 2
- Age (moins de 40ans) et sexe (femme plus fréquent que l’homme)
- Antécédents familiaux de migraine (70% des cas)
Diagnostic
EXAMEN CLINIQUE
Interrogatoire
- TERRAIN
- Rechercher des FACTEURS DÉCLENCHANTS +++ (parfois d’apparition SPONTANÉE)
- Préciser le TRAITEMENT ACTUEL
- Rechercher une PATHOLOGIE ASSOCIÉE
- Typiquement: femme / jeune / antécédents familiaux de migraine
- Sensoriels: lumière clignotante / bruit / odeurs / vibration
- Aliments: alcool / repas trop riches (fromages, gras) / agrumes/ jeûne / repas sauté ou irrégulier / sevrage en caféine
- Modification du mode de vie : déménagement / changement de travail, surmenage / vacances, week-end, voyage
- Hormonaux: règles (= migraine cataméniale) / contraception ou traitement hormonal (les migraines diminuent lors de la grossesse et à la ménopause)
- Psychologiques: stress / contrariété / émotion (positive ou négative) / choc
- Climatiques : vent / chaleur humide (temps orageux) / froid
- Autres : traumatisme crânien (enfant) / manque ou excès de sommeil (grasse matinée) / altitude / effort physique inhabituel
- Médicament / dose / efficacité
- Rechercher un abus médicamenteux (au moins 15 jours par mois sur plus de 3 mois)
- Syndrome dépressif / troubles anxieux
Migraine SANS aura
- CARACTÉRISTIQUES TYPIQUES +++
- Installation: rapidement progressive: minutes à heures (pas de début brutal) / souvent en début en journée ou en fin de nuit, atteint son maximum en quelques heures
- Durée: entre 4h et 72h / typiquement dure 1 journée
- ± prodromes (apparaissant quelques heures avant): asthénie/irritabilité/ troubles de l’humeur/ somnolence…
- Evolution: chronique / paroxystique / souvent pas de périodicité associée
- Siège: unilatérale (hémicrânie) / alternante / de topographie variable
- Type: pulsatile / majorée à l’effort physique ou mental, la lumière, le bruit
- Signes associés: nausées-vomissements / photophobie / phonophobie
- Chez l’enfant : souvent associée à une pâleur / peut durer moins de 4h / calmée par le sommeil
- CRITÈRES DIAGNOSTIQUES ICHD-3 (5)
- Durée des crises: 4h à 72h sans traitement
- Au moins 2 critères parmi: céphalée unilatérale/ pulsatile/ entravant l’activité/ aggravée à l’effort
- Au moins 1 signe d’accompagnement parmi: nausée-vomissement/ photophobie-phonophobie
- Récurrence: au moins 5 crises réunissant les critères 1 et 3
- Plausibilité: non mieux expliqué par un autre diagnostic de l'ICHD-3
Migraine AVEC aura
- AURA = manifestations neurologiques FOCALISÉES ET TRANSITOIRES précédant ou accompagnant la céphalée
- Symptômes de L’AURA
- Evolution
- Aura visuelle (concerne > 99% des patients, 90% d’aura purement visuelle)
- "Marche migraineuse" : apparition progressive en quelques minutes
- Régression complète et sans séquelle en moins d’1 heure avant ou parallèlement à la céphalée
- En général début par troubles visuels ± sensitifs, langage & exceptionnel trouble moteur ou basilaire
- Aura prolongée pendant quelques heures à quelques jours : possibles mais à explorer systématiquement
- Signes binoculaires, débutant au centre ou en périphérie du champ visuel, progresse pour atteindre l’hémi-champ visuel ou les 2, puis s’évacuent
- Classique "scotome scintillant" (peu fréquemment retrouvé en pratique : point lumineux dans une partie du champ visuel extension en zigzag puis trou noir de régression progressive)
- Phénomènes positifs : phosphènes, taches angulaires ou arrondies, lignes brisées, halos lumineux / noirs, blancs ou colorés / brillants plutôt que mats / parfois troubles complexes (vision kaléidoscopique, troubles de perception visuelle (métamorphopsies) voire hallucinations visuelles élaborées)
- Phénomènes négatifs : flou visuel, scotome, hémianopsie latérale homonyme, parfois cécité
- Aura sensitive (30% des patients)
- AURA APHASIQUE (20% des patients)
- AURA DU TRONC CÉRÉBRAL (10% des patients : aura « basilaire »)
- Aura motrice (6% des patients) : migraine « hémiplégique »
- Pas obligatoirement retrouvé à chaque crise en cas d’antécédents d’aura sensitive
- Phénomènes positifs : paresthésies indolores débutant aux doigts d’une main ou au pourtour des lèvres, puis s’étend progressivement jusqu’au coude et/ou à l’hémiface du même côté (+ rarement à tout l’hémicorps) selon la « marche migraineuse » caractéristique
- Signes négatifs (moins fréquents) : hypoesthésie au tact, à la douleur / parfois perturbation du sens positionnel (isolée ou liée à des paresthésies)
- Troubles du langage: manque de mot, dysarthrie, aphasie, jargonophasie…
- Débutent après les troubles visuels ou sensitifs
- Par propagation de la dépression envahissante au tronc cérébral ou aux 2 hémisphères, avec troubles visuels bilatéraux (parfois cécité corticale), troubles sensitifs bilatéraux (des 2 hémicorps), vertige, hypoacousie, ataxie, diplopie et/ou somnolence
- Faiblesse motrice d’1 ou 2 hémicorps, d’installation progressive
- Sous forme de marche migraineuse / toujours associée aux autres symptômes de l’aura (visuels, sensitifs, aphasiques et/ou basilaires)
- CÉPHALÉES migraineuses
Apparaît après l’aura en général / parfois aura et céphalée simultanés
- Migraine typique: rapidement progressive/ unilatérale/ pulsatile (critères ICHD-3)
- Aura isolée sans céphalée : chez 1/3 des patients / 5% n’ont jamais de céphalée
- Parfois salves de crises migraineuses sur quelques jours avec ensuite de longs intervalles libres (parfois plusieurs années)
- CRITÈRES DIAGNOSTIQUES ICHD-3 DE L'AURA TYPIQUE (3)
- Symptômes d’aura (visuel / sensitif / langage) / de réversibilité totale / sans symptôme moteur, basilaire ou rétinien / avec ≥ 2 critères parmi:
- Récurrence: au moins 2 crises avec les critères ci-dessus
- Plausibilité : non mieux expliqué par un autre diagnostic de l'ICHD-3
- Unilatéralité : d’au moins un symptôme de l’aura
- Installation progressive sur au moins 5 min / si plusieurs symptômes: survenue successive
- Durée de chaque symptôme de 5 à 60 minutes
- Céphalée typique après intervalle libre de moins de 60 minutes (et suivant l’aura)
Evolutivité des migraines (avec ou sans aura)
- Intensité, durée, caractéristiques des auras et présence de signes associés peuvent FLUCTUER au cours de la vie
- La migraine devient rarement CHRONIQUE : se présente comme une CÉPHALÉE CHRONIQUE quotidienne (au moins 15 jours par mois de céphalées depuis au moins 3 mois) dont au moins 8 jours avec des caractéristiques migraineuses / souvent associée à un abus médicamenteux
- Crises tendent à diminuer ou cesser APRÈS 50-60 ANS
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
- Si migraine TYPIQUE (critères IHS) : AUCUN examen / le diagnostic est clinique
- Imagerie cérébrale:
- Indication dans la migraine sans aura
- Céphalées inhabituelles / anomalie à l’examen clinique / début après 50 ans
- Modalités : TDM non injectée en urgence / si scanner normal : IRM injectée + angio-IRM artérielle et veineuse dans un délai selon contexte (± examens biologique & ponction lombaire)
- Indication dans la migraine avec aura
- Toute aura atypique (systématique si basilaire ou hémiplégique) / à début brutal / prolongée au moins 1h / toujours du même côté / sans symptômes visuels / anomalie à l’examen clinique
- Modalités : IRM en 1e intention
Formes cliniques
- ETAT DE MAL MIGRAINEUX
- Persistance au moins 72h d’une céphalée initialement migraineuse
- Rechercher facteurs favorisants: abus médicamenteux +++
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
Devant une migraine sans aura
- Attaque de panique : parfois CÉPHALÉES et nausées / associées à une ANGOISSE EXTRÊME ou une sensation de mort imminente
- TUMEURS CÉRÉBRALES intraventriculaires (kyste colloïde du 3e ventricule)
- Souvent le diagnostic de migraine sans aura est sous-estimé (et confondu avec des troubles oculaires, des sinusites, troubles buccodentaires, cervicarthrose…)
- Très rare / hypertension intracrânienne aiguë avec des céphalées paroxystiques
Devant une migraine avec aura
- EPILEPSIE PARTIELLE +++
- Accident ischémique transitoire
- Autres causes de BAISSES D’ACUITÉ VISUELLE TRANSITOIRES: hypertension intracrânienne / accident ischémique transitoire / décollement de rétine : faire FOND D’ŒIL pour le diagnostic différentiel
- MIGRAINES AVEC AURA SECONDAIRES
- Symptômes/signes neurologiques durent quelques secondes ou minutes (beaucoup plus courts que l’aura)
- Déficits brutaux, maximaux d’emblée et durant moins 30 minutes généralement
- Chez sujet un sujet de plus de 50 ans et au moindre doute à l’examen : faire une imagerie cérébrale + vasculaire
- Symptomatiques de lésion cérébrale : malformation vasculaire (malformation artério-veineuse : déficit de l’hémicorps ou de l’hémichamp opposé à lésion, céphalée de l’hémicrâne ipsilatéral) / lupus / syndrome des anti-phospholipides / thrombocytémie / cytopathie mitochondriale / maladies des petites artères cérébrales (CADASIL)
- Crises de migraine avec aura, parfois prolongées ou atypiques
- Diagnostic orienté par des atypies sémiologiques / des signes associés neurologiques ou généraux / parfois associé à des antécédents familiaux / le diagnostic est fait par IRM avec angio-IRM cérébrale, ± d’autres examens
Autres céphalées chroniques (± associées à la migraine)
- Céphalées de tension ++ : diffuse (occipitale) / continue / peu intense / anxiété
- Céphalées par abus médicamenteux ++ : consommation à toujours évaluer
- Algie vasculaire de la face: plutôt un homme / avec crises très brèves / de siège orbitaire / signes végétatifs
Traitement
Prise en charge
- Prise en charge AMBULATOIRE / suivi au long cours par le généraliste le + souvent, neurologue si migraines REBELLES à un traitement de crise bien conduit ou ÉCHEC d’une 1e ligne de traitement de fond
- Hospitalisation si crise inhabituelle ou état de mal migraineux
Education du patient / mesures hygiéno-diététiques +++
- Recherche et ÉVICTION DES FACTEURS DÉCLENCHANTS / arrêt du tabac
- Traitement des crises JAMAIS en préventif: car induit des CÉPHALÉES CHRONIQUES QUOTIDIENNES par ABUS MÉDICAMENTEUX
- Rassurer et ÉCOUTER le patient (inutilité des examens complémentaires)
- Régularité des horaires de REPAS et de SOMMEIL : peut diminuer les crises
- Modérer la consommation de caféine, pas de sevrage le weekend / éviter l’alcool
- Education thérapeutique (traitement de fond : pas de disparition des crises mais diminue seulement la fréquence)
- AGENDA DES CRISES: facilite le suivi
Traitement de la crise
Mise en condition
- Patient au REPOS / au CALME / dans L’OBSCURITÉ / rassurer
- Prise la plus précoce possible (si triptans: attendre les céphalées)
Traitement médicamenteux
- ANTI-INFLAMMATOIRES & ASPIRINE
- TRIPTANS (agonistes de la sérotonine)
- Molécules: aspirine / aspirine + métoclopramide 10 mg (Migpriv®) / ibuprofène 400 mg / kétoprofène 75-150 mg (maximum : 150 mg par jour) / autres AINS possibles & efficaces mais pas d’AMM dans la migraine (naproxène, flurbiprofène, acide méfénamique, diclofénac, fénoprofène, indométacine)
- Effets secondaires : troubles digestifs, hémorragies
- Contre-indications : allergie ou asthme déclenché par aspirine ou les AINS, ulcère gastro-duodénal évolutif, grossesse à plus de 24SA (+ pour le métoclopramide : contre-indiqué chez l’enfant, en cas d’antécédent de dyskinésie aux neuroleptiques)
- Molécules: almotriptan (Almogran®) / élétriptan (Relpax®) / naratriptan (Naramig®) / rizatriptan (Maxalt®) / sumatriptan (Imigrane® voie orale, spray nasal ou injection sous-cutanée qui est non remboursée) / zolmitriptan (Zomig®)
- Effets secondaires: nausées, vertiges, somnolence / lourdeur, douleur ou pression thoracique, ou au cou ou aux membres / palpitations, tachycardie / spasme coronaire exceptionnel
- Contre-indications: coronaropathie++/ pathologie artérielle ischémique / AVC-accident ischémique transitoire / hypertension artérielle non contrôlée / syndrome de Wolff-Parkinson-White (pour le zolmitriptan)/ allergie / association aux dérivés de l'ergot de seigle, macrolides, antiprotéases
- Posologie : une unité en début de crise, à renouveler si récurrence (maximum 2 par jour) / prise au moment des crises / éviter + de 8 jours de prise par mois (sinon risque de céphalée par abus médicamenteux)
- Dérivés de l’ergot de seigle (agonistes 5HT1B/1D)
- Molécules: tartrate d’ergotamine (Gynergène caféiné®), dihydro-ergotamine spray nasal (Diergospray®)
- Effets secondaires : paresthésies, troubles circulatoires périphériques / nausées-vomissements
- Contre-indications : coronaropathies, hypertension artérielle non contrôlée / artériopathie oblitérante des membres inférieurs / AVC / insuffisance rénale ou hépatique / association aux triptans
- Risque d’ergotisme si surdosage : vasocontriction avec risque de gangrène
Peu utilisés désormais car triptans + efficaces
- Modalités pratiques
- Eviter tous les opioïdes (codéine, tramadol…) seuls ou en association : augmentes les nausées, peuvent engendrer un abus médicamenteux risquant de chroniciser la migraine ou à risque d’addiction / seulement en cas de contre-indications absolues aux AINS ou aux triptans
- Associer antiémétique (métoclopramide) si signes digestifs importants
- A prendre le + tôt possible / en cas de migraine avec aura : aspirine ou AINS dès le début de l'aura pour diminuer la durée et l’intensité de la céphalée ultérieure / triptans : à prendre uniquement lorsque céphalée a débuté car inefficaces sinon / aucun traitement ne diminue la durée de l'aura
- En pratique : prescrire sur la même ordonnance triptan + AINS / le patient commence par prendre l’AINS, s'il n'est pas soulagé 1-2h après l’AINS : prendre le triptan / si lors des 3 premières crises, le patient prend l’AINS puis le triptan › il peut prendre le triptan d'emblée / si intolérance ou contre-indication aux AINS : prendre le triptan d'emblée / si triptan inefficace, vérifier la prise précoce (stade de céphalée légère) et/ou changer de triptan et/ou associer un AINS d'emblée / en cas de crises sévères : triptan d'emblée ou associer AINS et triptan d'emblée
Eviter antalgique avec caféine car possible abus médicamenteux ou addiction
- Possible association des médicaments au métoclopramide (Primpéran®): augmente l’absorption et effet antiémétique
- Cas de la migraine rebelle ou état de mal migraineux
- Etat de mal migraineux : crise persistant > 72h avec retentissement important
- Utiliser le sumatriptan en sous-cutané (sauf si le patient a pris 2 doses de triptan en 24h)
- Si échec : hospitalisation avec réhydratation / perfusion d'AINS et de métoclopramide / si échec : perfusion de tricycliques (amitriptyline)
Ne pas oublier d'évoquer une céphalée secondaire si signes atypiques
Traitement de fond
Indications
- Crises FRÉQUENTES (au moins 2-3 fois par mois depuis au moins 3 mois) / HANDICAPANTES / intenses, longues, RÉPONDANT MAL AU TRAITEMENT des crises
- Largement SOUS-PRESCRIT en pratique (1/3 des patients devraient avoir un traitement de fond)
Modalités
- Expliquer au patient : ne guérit pas la migraine
- En 1e intention : privilégier PROPRANOLOL et métoprolol / si contre-indication, intolérance ou inefficacité des bêtabloquants : le choix de la molécule se fait selon le terrain, les comorbidités et la sévérité de la migraine selon la balance bénéfices/ risques (poids, sédation, asthénie, risque tératogène...) & l’AMM du médicament
- Débuter à FAIBLE DOSE puis augmentation posologique très progressive pour éviter les effets secondaires / tenir un AGENDA des crises / évaluation du traitement après 2-3 mois de prise régulière
- Si efficacité : à poursuivre 6 À 18 MOIS / si échec : essayer un nouveau traitement
- Traitement de fond non médicamenteux (RELAXATION, biofeedback, THÉRAPIES COGNITIVO-COMPORTEMENTALES de gestion du stress) à proposer, surtout si anxiété, tendance à l'abus d'antalgique, dramatisation…
Molécules
- Bêtabloquants
- Autres molécules
- Molécules: propranolol / métoprolol
- Effets secondaires : asthénie, intolérance à l'effort, hypotension orthostatique / rarement : insomnie, cauchemars, dépression, troubles de la libido, troubles de l’érection
- Contre-indications : asthme / insuffisance cardiaque / baisse d’acuité visuelle / bradycardie / peut aggraver une migraine avec aura
- Oxétorone (Nocertone®) / effets secondaires : somnolence ; rarement : diarrhée, hyperPRL (Antisérotoninergiques)
- Pizotifène (Sanmigran®) / effets secondaires: somnolence, prise de poids / contre-indiqué si glaucome à angle fermé, adénome prostatique (Antisérotoninergiques)
- Amitriptyline (Laroxyl®) / effets secondaires: somnolence, prise de poids, xérostomie, troubles de la libido, troubles de l’érection / contre-indications : glaucome, adénome prostatique (Antidépresseurs)
- Venlafaxine (utilisée hors AMM) / effets secondaires: nausées, vertiges, hypersudation, nervosité, somnolence, xérostomie, troubles de la libido, troubles de l’érection / contre-indications : hypersensibilité, association aux inhibiteurs de la monoamine oxydase, galactosémie congénitale, allaitement (Antidépresseurs)
- Flunarizine (Sibelium®) / effets secondaires: somnolence, prise de poids (rarement : dépression, syndrome parkinsonien) / contre-indications : syndrome dépressif, syndrome extrapyramidal / à arrêter après 6 mois d’utilisation (Anticalcique)
- Topiramate (Epitomax®) / effets secondaires: paresthésies, troubles cognitifs, irritabilité, dépression, perte de poids (rares : lithiase rénale, myopie aiguë, syndrome psychotique)
- Valproate de sodium (hors AMM) / effets secondaires: nausées, prise de poids, somnolence, tremblement, alopécie, hépatite, tératogène / contre-indications : hépatopathie / associer à une contraception efficace, arrêt si projet de grossesse
- Candésartan (hors AMM, 8-16 mg/jour) / effets secondaires: hypotension orthostatique, vertiges, fausse couche / contre-indications: allergie, insuffisance hépatocellulaire, insuffisance rénale chronique sévères, 2e et 3e trimestres de grossesse (associer à la contraception)
- Traitement chez la femme enceinte
Traitement chez la femme enceinte
En cas de désir de grossesse
- RASSURER LA PATIENTE : pas de mauvaise évolution de la grossesse associée à la migraine / la grossesse entraîne la rémission des crises chez la majorité des patients migraineuses
- Ne PAS débuter un TRAITEMENT DE FOND si possible / sinon, choisir un bêtabloquant ou l’amitriptyline
- Stopper d’éventuels médicaments contre-indiqués dans grossesse : dérivés de l'ergot de seigle, valproate de sodium, CANDÉSARTAN
- Proposer un traitement de crise selon les recommandations / lorsque la grossesse débutera : ARRÊT DES TRIPTANS (pas de données formelles mais contre-indiqués) & aspirine et AINS (contre-indiqués après 24 SA)
Chez la femme enceinte migraineuse
- Prévoir un SUIVI MENSUEL tant qu'il n'y a pas de rémission de la migraine
- Traitement de crise par paracétamol avec AINS en traitement de secours jusqu'à la 24e SA
- ARRÊT du traitement de fond/ si prophylaxie nécessaire : utiliser les bêtabloquants OU AMITRIPTYLINE, à stopper avant l'accouchement
- Déclarer à la PHARMACOVIGILANCE les expositions médicamenteuses (CRAT…)
Mesures associées
- SOUTIEN PSYCHOLOGIQUe / proposer l’adhésion à une association de malades
- EVALUER LE RETENTISSEMENT SOCIOPROFESSIONNEL (nécessité d’alitement)
- Traitement non médicamenteux à proposer : relaxation / thérapies cognitivo-comportementales..
- Prise en charge des FACTEURS DE RISQUE D’AVC (notamment si migraine avec aura ++): car facteur de risque d’accident vasculaire cérébral
- Traitement anxiolytique, antidépresseur si besoin
- Evaluation du RETENTISSEMENT ÉMOTIONNEL
- CONTRACEPTION CHEZ LA MIGRAINEUSE
- Contraception œstroprogestative peut selon les cas augmenter ou diminuer la fréquence des crises donc pas de contre-indication formelle chez la migraineuse
- Migraine avec aura = facteur de risque indépendant d'AVC (risque relatif multiplié par 2) / risque d'autant + augmenté qu’il y a des cofacteurs : fréquence élevée des crises, sexe féminin (surtout si tabac et pilule oestro-progestative associés) et âge jeune (moins de 45 ans) › donc éviter la pilule oestro-progestative dans les migraines avec aura
- Privilégier une contraception progestative ou un autre moyen contraceptif
Surveillance
- Efficacité du traitement de fond
- Evaluation clinique au 3e mois: efficace si baisse de fréquence des crises de 50%
- Agenda des crises +++ / consommation d’antalgiques
AUTRES ALGIES DE LA FACE
Névralgie du Trijumeau
Rappels anatomiques : nerf V = mixte
- 3 branches du trijumeau TERRITOIRES SENSITIFS
- V1 = nerf ophtalmique front + paupière supérieure + dos du nez
- V2 = nerf maxillaire paupière inférieure + joue + lèvre supérieure
- V3 = nerf mandibulaire région temporale + joue et inférieures + menton
"encoche masséterienne" : non innervée par le trijumeau (mais par C2)
- TRIJUMEAU MOTEUR seulement la branche V3
- Assure l’innervation des muscles masticateurs
- Si atteinte du V moteur :
- Absence de contraction du masséter et temporal
- Déviation de la mâchoire vers le côté paralysé à l’ouverture de la bouche
éTIOLOGIES
- Névralgie ESSENTIELLE du trijumeau
- Névralgie SECONDAIRE du trijumeau
- Rare : i = 5/100 000/an
- Pathologie fréquente de la femme d’âge mûr (de plus de 50ans)
- Pas de lésion organique retrouvée à l’imagerie (donc en théorie inutile)
- Dysfonction périphérique du nerf sur conflit vasculo-nerveux (probable compression du V par artère cérébelleuse supérieure à la sortie du tronc cérébral)
- A rechercher systématiquement car étiologie potentiellement grave
- = lésion du V sur son trajet central ou périphérique
- Tronc cérébral (intra-axiale) : sclérose en plaques / tumeur du tronc cérébral / infarctus latéro-bulbaire (Wallenberg) / syringobulbie
- Angle ponto-cérébelleux +++: neurinome du VIII/ méningiome/ cholestéatome / anévrisme de l'artère basilaire / zona (ganglion trigéminal (= ganglion de Gasser))
- Base du crâne et massif facial : tumeur locale (extension d'un cancer du cavum, méningiome du sinus caverneux…) / méningite carcinomateuse ou infectieuse / fractures (de la base du crâne ou des sinus, du massif facial) / thrombose veineuse du sinus caverneux / microangiopathie du V (diabète, Gougerot-Sjögren, sclérodermie...)
- Remarque : en cas de névralgie du V chez un sujet jeune = évoquer la sclérose en plaques
DIAGNOSTIC
Toute névralgie est secondaire jusqu’à preuve du contraire: rechercher des critères de distinctions
Névralgie essentielle du trijumeau
- Terrain : typiquement la FEMME DE PLUS DE 50 ANS
- Caractéristiques des douleurs = FULGURANTE PAROXYSTIQUE (4)
- EXAMEN PHYSIQUE = NORMAL (névralgie isolée) (4)
- Examens complémentaires
- Facteur déclenchant : « zone gâchette » +++ (au moindre effleurement ) / parole / mastication / mimique / rire
- Siège : unilatéral toujours / V2 (40%) > V3 (20%) > V1 (10%) ou atteinte de 2 branches
- Type : décharges électriques fulgurantes/ intenses+++/ brève suivie d'une période réfractaire, entre 5-10 par jour voire forme subintrante
- Evolution : périodes de rémission / pas de fond douloureux +++
- Pas d'hypoesthésie faciale / peau normale
- Pas d'abolition du réflexe cornéen
- Pas d'atteinte d’autres nerfs crâniens
- Pas de déficit moteur ni de syndrome cérébelleux
- IRM en cas de névralgie atypique / ± complétée par la ponction lombaire et la biologie
- Si névralgie du V essentielle : l’IRM retrouve souvent un conflit vasculo-nerveux homolatéral
Névralgie secondaire du trijumeau
- Terrain: HOMME OU FEMME DE TOUT ÂGE ou JEUNES / rechercher comorbidités
- Caractéristiques des douleurs (4)
- EXAMEN PHYSIQUE ENTRE LES CRISES = ANORMAL +++
- Facteurs déclenchants : en général absent: pas de zone gâchette
- Siège : atteinte du V1 ou atteinte simultanée des 3 branches évocatrice
- Type : souvent moins intenses (pas à type d’éclair ou de décharge)
- Evolution : persistance d’un "fond douloureux" ++ = pas d’intervalle libre
Rechercher devant toute névralgie du trijumeau (4)
- Hypoesthésie faciale / paresthésies
- Abolition du réflexe cornéen (dépend du V1) /
- Déficit du V3 moteur (masséters, ptérygoïdiens) ou atteinte d'autres nerfs crâniens du même coté
- Déficit moteur ou syndrome pyramidal/cérébelleux
- Examens complémentaires
- L’IRM est systématique pour rechercher une lésion +++
Autres névralgies faciales
- Névralgie du glossopharyngien
- NÉVRALGIE D'ARNOLD (NERF GRAND OCCIPITAL)
- Exceptionnelle (1 cas pour 70-100 cas de névralgie du V)
- Caractéristiques de la douleur proches de la névralgie du V mais de topographie différente : territoire sensitif du IX (base la langue, fond de la gorge, amygdale, conduit auditif externe)
- Facteurs déclenchants : parole, déglutition, mouvements du cou
- Examen clinique normal
- Distinction avec une névralgie secondaire difficile : IRM systématique
- Traitement = névralgie du V essentielle / décompression du IX à proposer si névralgie rebelle
- Très rare / souvent sur-diagnostiquée
- Nerf d'Arnold : formé par la branche postérieure de C2 / innerve le cuir chevelu depuis l'occiput jusqu'au vertex (nerf petit occipital : région rétro-auriculaire)
- Douleurs à type de décharge électrique ou d'élancement/ siège en région occipitale d'un côté, irradient vers le vertex (± jusqu'en région orbitaire homolatéral)
- Accès névralgiques parfois sur fond douloureux permanent à type de paresthésies ou de brûlures / accès parfois déclenchés par mouvements de la tête et du cou
- Examen : parfois déclenchement de la douleur en appuyant sur la zone d'émergence du nerf (base du crâne, au niveau de la naissance des cheveux)
- Diagnostic différentiel : souvent surdiagnostiquée en cas de migraine postérieure ou de céphalée de tension musculaire à prédominance unilatérale
- Parfois cause locale retrouvée (lésion cervicale haute…) / IRM systématique
- Traitement : AINS (Indocid® ++) ± associés à des traitements antiépileptiques (carbamazépine, clonazépam) / parfois par infiltrations locales de corticoïdes ou d’anesthésique
Traitement
Prise en charge : ambulatoire / suivi au long cours
Traitement médicamenteux
- Indication: en 1e intention dans les névralgies essentielles
- Modalités
- Carbamazépine (Tégrétol® / antiépileptique) / augmentation des doses progressive jusqu'à 400-1600 mg par jour selon cas, en 2-3 prises par jour / efficace dans 75% des cas
- De préférence avant les repas (permet un repas sans salves douloureuses)
- Couverture par clonazépam (benzodiazépine) en attente de l’efficacité
Effets secondaires : risque d’agranulocytose immuno-allergique / somnolence, vertiges avec syndrome vestibulo-cérébelleux (chez le sujet âgé)
- En cas d'intolérance : OXCARBAMAZÉPINE / BACLOFÈNE (Lioresal®) utilisé seul ou en association avec la carbamazépine (2 comprimés par jour)
- Autres traitements possibles : le plus souvent en association avec carbamazépine et/ou le baclofène : ANTIÉPILEPTIQUE (phénytoïne, clonazépam, lamotrigine, gabapentine) / antidépresseurs TRICYCLIQUES / certains neuroleptiques
Traitement chirurgical
- Indication: en 2NDE intention si échec du traitement médicamenteux
- Modalités
- Thermocoagulation percutanée du ganglion du Gasser +++
- Décompression vasculaire chirurgicale du V
- Très efficace (95% de succès) mais effets secondaires = hypoesthésie séquellaire (20%)
- En cas d’atteinte de V1: risque de kératite car la technique entraîne l’abolition du réflexe cornéen
- Sous anesthésié générale courte / le patient participe au repérage de la zone douloureuse (réveil)
- Intérêt si atteinte du V1 mais traitement lourd : seulement si sujet jeune sans comorbidités
Traitement étiologique
- INDISPENSABLE ET EN 1E INTENTION devant toute névralgie SECONDAIRE
Surveillance
- Clinique: fréquence des accès/ signes physiques orientant vers névralgie secondaire
- Paraclinique: NFS à l’instauration de la carbamazépine + bilan hépatique
Algie vasculaire de la face
Généralités
- Cause RARE de céphalées essentielles
- Epidémiologie
- Céphalée de type TRIGÉMINO-AUTONOMIQUE
- Maladie chronobiologique : répétition des CRISES due à un générateur situé au niveau hypothalamique
- Facteurs de risque : TABAC, association génétique moins évidente que pour la migraine
- Rare (i : 9,8/100000/an, p : 1/1000)
- Age moyen de début : 30 ans
- Homme plus fréquemment atteint que la femme
- Délai diagnostique de plusieurs années
- Activation du système trigémino-vasculaire et des efférences céphaliques du système nerveux autonome d'un seul côté / effecteurs gouvernés par le générateur hypothalamique avec altération des rythmes circadiens
- Imagerie fonctionnelle en crise : hyperactivité du noyau postéro-inférieur de l'hypothalamus du côté de la douleur
Diagnostic
Examen clinique +++
- Interrogatoire
- Caractéristiques de la douleur
- EVOLUTION PÉRIODIQUE : double périodicité (journée / année)
- Terrain typique: homme jeune
- Facteur déclenchant = alcool, situations d'hypoxie (altitude...)
- Siège: périorbitaire / unilatérale / toujours du même coté / violente
- Type: déchirement ou brûlure
- Intensité: +++ / intolérable / dure de 15 minutes à 3h
- Signes associés: végétatifs homolatéraux à la douleur: larmoiement/ rhinorrhée / œdème palpébral /sudation & rougeur du front / myosis/ syndrome de Claude-Bernard-Horner
- Possible agitation motrice pendant la crise, voire gestes hétéro-agressifs
- Examen neurologique: inter-critique = normal +++
- Crises quotidiennes à la même heure pendant une période dans l’année : répétition quotidienne (1-8 par jour) souvent à heures fixes, après le repas ou lors du sommeil, réveillant le patient / pendant 2 à 8 semaines, 1 à 2 fois par an (forme épisodique)
- Puis intervalle libre ± prolongé (de quelques mois)
Risque suicidaire en cas de forme sévère
- Parfois forme chronique (10%) : pas de périodicité circannuelle = algie vasculaire de la face chronique associée à une comorbidité psychiatrique ++ (signes dépressifs : 56% / agoraphobie : 33% / tendances suicidaires : 25%)
Diagnostic positif (critères ICHD-3)
- Au moins 5 CRISES répondant aux critères B et D
- Douleur SÉVÈRE à TRÈS SÉVÈRE, unilatérale, orbitaire, sus-orbitaire et/ou temporale, durant 15-180 MINUTES sans traitement
- Au moins un des éléments suivants ou les 2
- FRÉQUENCE des crises : entre 1 tous les 2 jours et 8 par jour en période active
- Non mieux expliquée par un autre diagnostic de l'ICHD-3
- Au moins un des signes/symptômes suivants, du même côté que la douleur: injection conjonctivale et/ou larmoiement, congestion nasale et/ou rhinorrhée, œdème palpébral, transpiration du front et/ou de la face, rougeur du front et/ou de la face, impression de plénitude de l'oreille, myosis et/ou ptosis
- Impression d'impatience ou d'agitation
Examens complémentaires
- AUCUN: le diagnostic est purement clinique
- Mais devant une 1e crise d’algie vasculaire de la face : exclure une CAUSE SECONDAIRE (lésion hypothalamo-hypophysaire ou dissection de la carotide homolatérale surtout)
- Modalités : IRM cérébrale + ARM ou angio-TDM cérébrale
- Recommandations de 2014 de la SFEMC : réaliser une IRM cérébrale systématiquement chez tout patient atteint d’algie vasculaire de la face (même si le trouble évolue depuis des années)
Traitement
- Modalités de prise en charge
- Traitement de la crise
- Traitement de fond
- Confirmation du diagnostic par l'interrogatoire + IRM cérébrale
- Mesures hygiéno-diététiques : éviter l’alcool / horaires de sommeil réguliers, éviter les siestes
- Rassurer le patient (pas d'examen supplémentaire) / expliquer la maladie (bénin mais handicap important possible) / apprécier le retentissement socioprofessionnel et psychologique (dans les formes chroniques surtout)
- Sumatriptan en forme sous-cutanée (Imiject® 6 mg/mL) en 1e intention / disparition de la douleur en 3-10 minutes / sur ordonnance d'exception / maximum 2 injections par jour, possible tous les jours / contre-indications si antécédents coronaires, hypertension artérielle non contrôlée… (mêmes contre-indications que les triptans oraux)
- Oxygénothérapie de 12-15L par minute pendant 15-20 minutes au masque facial / efficace et remboursé / prescrit uniquement par le neurologue, l’ORL ou l’algologue
- Indication : en cas de crises pluriquotidiennes (2-8/J) d'algies vasculaires de la face épisodiques à épisodes longs ou en cas d’algie vasculaire de la face chronique
- Vérapamil (Isoptine®) oral 120 mg 3-4 fois par jour / après un électrocardiograme pour vérifier l'absence de contre-indications
- Autres traitements de fond
- Augmentation des doses progressive jusqu'à des posologies très élevées (960 mg/jour)
- Carbonate de lithium (posologie moyenne de 750 mg/jour) réservé aux formes chroniques / corticothérapie orale possible mais risque de rebond à l'arrêt (donc à éviter)
- Injections sous-occipitales de corticoïdes (cortivazol) sur le grand nerf occipital : réduction rapide de la fréquence des crises (sans effet rebond)
- Dans les formes chroniques pharmaco-résistantes : stimulation du grand nerf occipital bilatérale à proposer après avis spécialisé multidisciplinaire
Autres céphalées trigémino-autonomiques
- HÉMICRÂNIE PAROXYSTIQUE
- HEMICRANIA CONTINUA
- SYNDROME SUNCT (short-lasting unilateral neuralgiform headache attacks with conjonctival injection and tearing)
- Crises brèves (2-45 minutes) et fréquentes (5-30 par jour) / forte prédominance féminine (7 femmes pour 1 homme)
- Formes épisodiques + formes chroniques
- Douleur unilatérale fixe / quotidienne / permanente / crânienne et/ou faciale
- Accompagnée d'exacerbations d'allure migraineuse + crises avec symptômes trigémino-autonomiques/ parfois pics de douleur brefs, localisés en "coup de poignard"
- Traitement par indométacine (50-200 mg par jour) : fait disparaitre la douleur en quelques jours pour l’hémicrânie paroxystique + hemicrania continua / l’efficacité de l’indométacine constitue un critère indispensable au diagnostic
- Exceptionnel / crises très intenses, toujours accompagnées de larmoiement et d’injection conjonctivale / surviennent par crises brèves (moins de 3 minutes) et fréquentes (5-80 par jour, souvent par salves) / épisodes de quelques jours à quelques mois, 1-2 fois par an
- Traitement par indométacine inefficace / rebelle à tout traitement antalgique sauf des antiépileptiques