- Neuro. et Neurochir.
- UE 4
- Item 105
Important
Maladie de Parkinson
CAUSE LA PLUS FRÉQUENTE DE SYNDROME PARKINSONIEN
- Akinésie (ralentissement à l’initiation d’un mouvement) Bradykinésie (ralentissement exécution d’un mouvement)
- Hypokinésie (diminution amplitude du mouvement)
- Rigidité plastique
- Tremblement de repos
TÉMOIGNE D’UN DÉFICIT DOPAMINERGIQUE À CAUSE :
- Processus neurodégénératif (maladie de Parkinson)
- Impossibilité pour la dopamine d’exercer son action (neuroleptiques « bloquent » les récepteurs dopaminergiques)
PRÉVALENCE : 150/100 000 habitants1,5% >65 ans (vieillissement population++)
>60 ans+++++ (peut survenir à tout âge, 10% <40 ans)2nd cause handicap moteur chez le sujet âgé
MALADIE DE PARKINSON
Physiopathologie
- PERTE PROGRESSIVE DES NEURONES DOPAMINERGIQUES DE LA VOIE NIGO-STRIATALE (perte de 50-60% des neurones avant les symptômes moteurs de la triade Parkinsonienne)
- PROCESSUS DÉPASSE LA VOIE NIGRO-STRIATALE : survenue d’autres signes moteurs (axiaux) et non moteurs (cognitifs) résistant au traitement
- PRÉSENCE DU CORPS DE LEWY (inclusions intra-neuronales contenant des agrégats anormaux d’alpha synucléine)
- ÉTIOLOGIE INCONNUE
- Facteurs génétiques et environnementaux identifiés (âge+++, pesticides, 15% : cause génétique)
Clinique
Triade Parkinsonienne (≠ syndrome extra-pyramidal)
Unilatérale ou asymétrique (persiste tout au long maladie++)
Tremblements de repos
- Au repos (disparaissent au mouvement)
- Lent (4-6 Hz)
- Touchant membres, lèvres, menton++
- Unilatéral ou asymétrique
- Aggravé par calcul mental et les émotions
PATHOGNOMONIQUE mais non obligatoire (absent chez 1/3 des patients)
Présents dans d’autres syndromes parkinsoniens (iatrogènes++)
Si non présent le syndrome akinéto-rigide peut prendre aspect trompeur :
RHUMATOLOGIQUE (raideur membre, scapulo-huméral++)
NEUROPSYCHIQUE (ralentissement évoquant dépression)
Rigidité plastique
RÉVÉLATION : raideur des extrémités ou de la nuque
- Résistance constante à la mobilisation passive
- Cède par à coups = « roue dentée »
Sensibilisation par la manœuvre de Froment**Manœuvre de Froment :
Imprimer des mouvements passifs au poignet du patient
Puis lui demander de faire un geste continu avec l’autre main
Dès que le mouvement volontaire est initié = rigidité se majore
Akinésie - Bradykinésie - Hypokinésie
RÉVÉLATION : Gêne à l’écriture (réduction taille lettres, micrographie)Gêne dans les activités quotidiennesTroubles à la marche
- Hypomimie
- Ralentissement des gestes alternatifs rapides (opposition pouce-index)
- Perte du ballant du bras
- Lenteur à la marche (petits pas)
- Pauvreté des mouvements spontanés (clignement des yeux)
- Voix monocorde, monotone
Autres
- Déficit odorat (atteinte du nerf olfactif)
- Troubles du comportement en sommeil paradoxal
- Constipation (peuvent précéder les troubles moteurs de plusieurs années)
Signes non moteurs
Dans les stades avancés++
- Troubles cognitifs et comportementaux
- Dépression
- Douleurs
- Dysautonomie
- Troubles du sommeil et de la vigilance
Examen clinique
AUTHENTIFIER L’EXISTENCE D’UN SYNDROME PARKINSONIEN
Recherche « drapeaux rouges » (autre syndrome Parkinsonien) : imposent la réalisation d’examens complémentaires (IRM cérébrale par exemple)
- ABSENCE DE RÉPONSE PROLONGÉE AU TRAITEMENT DOPAMINERGIQUE
- PROGRESSION RAPIDE avec chutes précoces
- SIGNES PRÉCOCES COGNITIFS, PSEUDO-BULBAIRES (dysarthrie, dysphagie), dysautonomie
- SYNDROME CÉRÉBELLEUX
- ATTEINTE PYRAMIDALE
- TROUBLES OCULOMOTEURS
- SIGNES CORTICAUX (apraxie, aphasie, troubles sensitifs)
Démarche diagnostic
Diagnostic clinique+++++, aucun examen complémentaire n’est justifié en cas de présentation typique
SAUF <40 ans (recherche maladie de Wilson) : IRM cérébrale + bilan du cuivre
ARGUMENTS PRINCIPAUX :
- Tremblement de repos caractéristique
- Asymétrie
- Normalité du reste de l’examen neurologique (pas de drapeaux rouges)
- Pas de facteurs iatrogéniques explicatifs
CONFIRMATION : clinique, par la réduction nette des signes moteurs à l’instauration du traitement dopaminergique (sensibilité prolongé de plus de 5 ans)
Parfois marquage de terminaisons dopaminergiques en scintigraphie cérébrale (DAT-scan) : diagnostic différentiel de tremblement « mixte » (attitude, action, repos) › SPECIALISE
Diagnostic différentiel
- Syndrome parkinsonien iatrogène+++
- Syndrome parkinsonien dégénératif
- Syndrome parkinsonien vasculaire
- Maladie de Wilson
Traitement initial
› Restauration transmission dopaminergique
L-Dopa
SINEMET, MODOPAR
Précurseur dopamineTraitement le plus efficace et le mieux toléré
Limité chez les jeunes++ car très bonne réponse au début puis plus
Agonistes dopaminergiques
PRAMIPÉXOLE, ROPINIROLE, ROTIGOTINE, PIRIBÉDIL
Action directe sur les récepteurs dopaminergiques (sans passer par la synthèse de dopamine)
- Permet de retarder la survenue des complications motrices
- Action moins puissante, moins bien tolérés (mais moins d’effet indésirables au long cours, préférés chez les jeunes++)
Troubles du comportement dans 15% (prévenir les patients+++, STOP à l’arrêt du traitement)
Inhibiteurs mono-amine oxydase B - IMAO-B
ACTION DOPAMINERGIQUE MODÉRÉE : inhibition du métabolisme de la dopamine
Co-prescription systématique pour tout le monde : Dompéridone (diminution effets 2nd à la stimulation des récepteurs dopaminergiques périphériques : nausées, vomissements)
Anticholinergiques : quasi obsolètes (intérêt chez les jeunes patients avec tremblement malgré un traitement dopaminergique bien conduit)
AVANT 65-70 ANS
1. Agoniste dopaminergique en monothérapie (retarde l’apparition des complications motrices) ou IMAO-B
2. Si contrôle insuffisant : progression posologie de l’agoniste dopaminergique
3. Si contrôle insatisfaisant : association avec L-dopa ou IMAO-B
Après 65-70 ans
1. L-Dopa d’emblée en monothérapie ou IMAO-B
2. Si contrôle insatisfaisant : progression posologique de la L-Dopa ou association avec IMAO-B
évolution
1. <strong>Phase diagnostique</strong>
2. <strong>Phase du bon contrôle</strong> sous traitement
« Lune de miel »
3. <strong>Phase des complications motrices du traitement</strong>
4-5 ans après début maladieFacteurs de risque : âge jeune du début (apparition précoce des complications motrices)
Fluctuations d’efficacité du traitement :
réapparition des signes à distance des prises médicamenteuses
- AKINÉSIE DE FIN DE DOSE : durée d’action de la L Dopa diminue au fil du temps : perte progressive de son stockage cérébral Signes parkinsoniens avant la prochaine prise
- AKINÉSIE DE NUIT ET DU PETIT MATIN Crampes mollets/orteils, difficultés pour se tourner dans le lit
- PHÉNOMÈNES « ON / OFF »Passage brutal d’un état non parkinsonien à un état parkinsonien sévère
Mouvements involontaires : dyskinésies
- DYSKINÉSIE DE MILIEU OU PIC DE DOSE (=lors de la phase d’efficacité maximale du traitement)Mouvements involontaires périphériques, choréiques des membres et du tronc
Dyskinésies biphasiques
(= lors de la transition état parkinsonien/non parkinsonien (début/fin dose))
Mouvements involontaires, dystoniques des membres inférieurs (douloureux)
STADE ÉVOLUÉ : alternance état parkinsonien sévère et de symptomatologie corrigée compliquée par la présence de dyskinésies
4. <strong>Phase du déclin moteur & cognitif</strong>
Signes moteurs axiaux
- Dysarthrie et dysphagie
- Troubles de la marche
- Enrayement cinétique (freezing) : pieds « collés » au sol à l’initiation de la marche
- Festination (brutal emballement de la marche, incontrôlable (chutes++))
- Troubles posturaux : triple flexion, camptocormie (flexion tronc en avant), syndrome de Pise (flexion latérale du tronc)
- Troubles équilibre postural avec chutes en arrière
Troubles cognitifs et comportementaux
- Syndrome dysexécutifs évoluant vers une démence (30% des patients, 80% au bout de 15-20ans)
- Traitement dopaminergique responsable : hallucinations, délire paranoïaque = signe évolution vers un état démentiel
Troubles dys-autonomiques
S’accentuent avec le temps
- Hypersialorrhée
- Constipation
- Hypotension orthostatique
- Troubles vésico-sphinctériens (impériosités mictionnelles)
Traitement stade avancé
Fluctuations motrices
Fractionnement L-Dopa
+/- association avec ICOMT (diminue métabolisme périphérique de la L-Dopa = prolonge son action)
Ajout agoniste dopaminergique
(ou renforcement des doses d’agoniste dopaminergique)Apomorphine en stylo si blocage sévère
IMAO-B
Dyskinésies
- DYSKINÉSIE MILIEU DE DOSE : réduction L-Dopa et plus grand fractionnement sur la journée
- AMANTADINE (effet anti-dyskinétique = correction du dysfonctionnement glutamatergique du striatum secondaire à la déficience dopaminergique)
Fluctuations ou dyskinésies non contrôlées par les médicaments
- STIMULATION HAUTE FRÉQUENCE DU NOYAU SOUS-THALAMIQUE OU DU PALLIDUM INTERNEPatients <70 ans avec complications motrices sévères ou tremblement handicapant (malgré traitement bien conduit) SANS trubles sévères cognitifs ou du comportement
- POMPE APOMORPHINE
- APPLICATION INTRA-DUODÉNALE CONTINUE DE L-DOPA (via gastrostomie)
Signes non moteurs
- HALLUCINATION, DÉLIRE : suppression progressive traitement anti-parkinsonien (sauf L Dopa)Si persistance : Clozapine
- DÉMENCE : anticholinestérasiques
- DÉPRESSION : antidépresseurs
- DYSAUTONOMIE :
- TROUBLES DU SOMMEIL : somnifèreTroubles en sommeil paradoxal : Clonazépam
- Hypotension : mesures hygiéniques, bas contention (si insuffisant : Midodrine, Fludrocortisone)
- Impériosités mictionnelles : anticholinergiques (Trospium, oxybutinine)
Autres mesures thérapeutiques
- ALD
- ORTHOPHONIE (dysarthrie/déglutition) : précoce
- KINÉSITHÉRAPIE (transferts, posture)
- ASSOCIATIONS DE PATIENTS (informations pour patients et aidants)
SYNDROMES PARKINSONIENS
Syndrome parkinsonien iatrogène
Étiologie
- INDUITS PAR LES NEUROLEPTIQUES OU LES NEUROLEPTIQUES CACHÉS
- RARE : inhibiteurs calciques (Flunarizine), AD
- Antinauséeux : métoclopramide, métopimazine
- Sédatifs : alimémazine
Clinique
- Syndrome parkinsonien symétrique
- Tremblement postural ou d’action
- Pas de réponse au traitement dopaminergique
Traitement
- ARRÊT DU NEUROLEPTIQUE SI POSSIBLE
- SI IMPOSSIBLE : remplacer par la Clozapine
- Neuroleptique avec peu/pas d’effets 2nd extrapyramidaux
- Surveillance+++ NFS : risque agranulocytose
Syndromes parkinsoniens atypiques
Atrophie multi-systématisée
- Syndrome parkinsonien asymétrique
- Syndrome cérébelleux
- Dysautonomie
- Irritation pyramidale
AMS-P : prédominance syndrome pyramidal
AMS-C : prédominance syndrome cérébelleux
Paralysie supra-nucléaire progressive
- Syndrome parkinsonien AXIAL ET SYMÉTRIQUE
- Paralysie des mouvements oculaires verticaux
- Troubles équilibre postural (chutes++)
- Troubles cognitifs précoces (apathie, syndrome dysexécutif, démence)
Dégénérescence cortico-basale
- SYNDROME PARKINSONIEN ASYMÉTRIQUE
- MYOCLONIES, DYSTONIE DISTALE DES EXTRÉMITÉS
- SIGNES CORTICAUX (apraxie, aphasie, troubles sensitifs)
- « Main capricieuse » « Main étrangère »
Démence à corps de Lewy
- Syndrome parkinsonien ASYMÉTRIQUE
- TROUBLES COGNITIFS + DÉMENCE PRÉCOCE : hallucinations spontanées et fluctuation vigilance
- HYPERSENSIBILITÉ AUX NEUROLOEPTIQUES
Progression rapide des signes, diminution de la survie (par rapport à la maladie de Parkinson)
S’associe à d’autres symptômes (drapeaux rouges)
PAS DE RÉPONSE AU TRAITEMENT DOPAMINERGIQUE
Syndromes parkinsoniens vasculaires
Étiologie
- Lésions vasculaires multiples touchant les noyaux gris centraux
- Confirmation à l’imagerie du diagnostic
Clinique
- Syndrome parkinsonien SYMÉTRIQUE
- PEU SENSIBLE AU TRAITEMENT dopaminergique
- Troubles prédominants au niveau des membres inférieurs ++ : marche avec freezing précoce
- Syndrome pseudo-bulbaire
Autres syndromes parkinsoniens
Étiologie
- INTOXICATION CO, MANGANÈSE (exposition directe, accumulation intra-cérébrale, abus de drogues : éphédrone)
- CONFIRMATION : examens complémentaires (imagerie)
Clinique
- SYNDROME PARKINSONIEN
MALADIE DE WILSON
RARE : 1-2,5/100 000 PORTAGE HÉTÉROZYGOTE : 1/90
Caractéristiques génétiques et physiopathologiques
TRANSMISSION AUTOSOMIQUE RÉCESSIVE : mutation gène ATPB7 (K7)ENTRAINE UN DÉFICIT DU GÈNE (transporteur intra-hépatique du cuivre) = accumulation hépatique du cuivre
NORMAL : transport du cuivre par la céruloplasmine
DÉFICIT ATPB7 : cuivre non incorporé dans la céruloplasmine :
- Diminution de la concentration sérique céruloplasmine (90% des patients)
- Diminution du taux sérique TOTAL cuivre
- Augmentation de la concentration cuivre libre
Démarche diagnostic
Signes cliniques cardinaux
Atteinte hépatique
- HÉPATOMÉGALIE
- HÉPATITE AIGUE
- CIRRHOSE PROGRESSIVE
Troubles neurologiques
- SYNDROME PARKINSONIEN
- TREMBLEMENT POSTURAL ET INTENTIONNEL (« tremblement en battement d’ailes »)
- DYSTONIE FOCALE (« rire sardonique ») ou généralisée
- TROUBLES CÉRÉBELLEUX
Troubles psychiatriques
- CHANGEMENT DE COMPORTEMENT
- ALTÉRATION DES PERFORMANCES SCOLAIRES
Plus rare
- HÉMOLYSE
- ATTEINTE RÉNALE
- ATTEINTE OSTÉOARTICULAIRE
- ATTEINTE CARDIAQUE
SURCHARGE DE CUIVRE ISOLÉE possible pendant de nombreuses années avant l’apparition des signes cliniques
Forme hépatique isolée ou Formes avec troubles hépatiques + neuropsychiatriques
HÉPATIQUE ISOLÉE : le plus fréquent chez l’enfant (15 ans)Formes avec trouble neuropsychiatrique (20 ans)>35 ans : exceptionnel
Arguments principaux du diagnostic
- SIGNE D’ATTEINTE HÉPATIQUE (clinique ou biologique)
- ANOMALIE BILAN DU CUIVRE
- TROUBLES NEUROPSYCHIATRIQUES (non retrouvés dans les formes hépatiques isolées)
- ANOMALIES EXPLORATIONS COMPLÉMENTAIRES (+++ dans les formes avec troubles neuropsychiatriques)
Investigations
test | Résultat |
---|---|
Bilan du cuivre | Cuivre sérique total + céruloplasmine diminués Cuivre urinaire sur 24h augmenté |
Bilan biologique | Hépatique Facteur V Prothrombine NFS |
Biopsie hépatique(au cas par cas) | Dosage du cuivre hépatique |
Examen à la lampe à fente | Recherche anneau Kayser-Fleisher |
IRM cérébrale | HYPERsignal T2/FLAIR des noyaux gris centraux +/- cervelet |
Test génétique (consentement éclairé) | Si arguments principaux du diagnostic de la maladie |
TOUT mouvement anormal involontaire ou syndrome parkinsonien chez patient <40 ans : IMPOSE la recherche d’une maladie de Wilson
Traitement
Chélateur | D-Pénicillamine, Trientine Mobilisation des dépôts de cuivre en phase aigue |
Acétate de zinc | Diminution absorption intestinale cuivre après stabilisation état clinique (traitement de fond A VIE) |
Transplantation hépatique | Formes hépatiques fulminantes++ Au cas par cas pour les formes neuropsychiatriques sévères et aigues résistantes au traitement |
Traitement endoscopique de l’hypertension portale | Au cas par cas |
MESURES ASSOCIÉES
- ALD
- PEC MULTIDISCIPLINAIRE : orthophonie, kinésithérapie, ergothérapie