- Néphrologie
- UE 8
- Item 261
Important
Insuffisance rénale chronique chez l'adulte et l'enfant
Objectifs
- Définir le stade d’une maladie rénale chronique.
- Connaître les facteurs de progression des maladies rénales chroniques et les mesures thérapeutiques adaptées.
- Diagnostiquer les complications des maladies rénales chroniques et connaître le principe de leur traitement.
- Expliquer les modalités des traitements de suppléance de l’insuffisance rénale terminale.
Point clés
DÉFINITIONS DE L’IRC
Diminution progressive et irréversible du DFG.
ÉPIDÉMIOLOGIE DES MRC
- Incidence : environ 150/million et par an en France – 2 x plus fréquents chez l’homme.
- Causes les plus fréquentes : N Vasculaires, diabétiques, glomérulonéphrites
DIAGNOSTIC D’UNE MALADIE RÉNALE CHRONIQUE
Diagnostic de l’IRC
- Insuffisance rénale diagnostiquée par calcul du DFG (formule MDRD ++).
- Recherche de signes de néphropathie associés (protéinurie, hématurie…), d’anomalies sur les voies excrétrices (échographie ++).
- Caractère chronique :
- insuffisance rénale depuis > 3 mois ;
- taille des reins diminuée ;
- critères biologiques : anémie normochrome, normocytaire, arégénérative, hypo- calcémie.
Stades de la MRC
Diagnostic étiologique
- Rechercher un obstacle.
- Rechercher un syndrome glomérulaire : maladie générale (diabète, amylose, lupus…) + protéinurie > 1 g/j majoritaire en albumine ± hématurie (Biopsie rénale si possible).
- Rechercher un syndrome interstitiel : Antécédents urologiques et/ou infectieux, protéinurie < 1 g/24 h, leucocyturie, acidose, absence d’HTA.
- Rechercher une néphropathie vasculaire : contexte athéromateux, HTA, syndrome urinaire pauvre (écho-doppler des artères rénales ++).
- Rechercher une néphropathie héréditaire (polykystose, Alport).
Évaluer et prendre en charge les facteurs de progression
- Facteurs de progression : Protéinurie – HTA.
- Cibles : protéinurie < 0,5 g/j et PA < 130/80 mmHg. PA < 140/90 mmHg si pas de protéi- nurie.
- Moyens : blocage du SRA avec IEC (sauf diabète de type 2 = ARA2) – Associé à régime désodé (< 6 g NaCl/j)± diurétiques.
- Surveillance : clinique (PA) et biologique (créatininémie, K, protéinurie).
- Autres moyens :
- restriction protidique modérée (0,8 à 1 g/kg/j) ;
- éviter les épisodes de néphrotoxicité (PCI, médicaments néphrotoxiques…).
Rechercher et prendre en charge les facteurs de RCV associés (++)
HTA, tabagisme, dyslipidémies, diabète, inactivité physique, obésité…
COMPLICATIONS DE L’IRC ET PRISE EN CHARGE
Les conséquences cardio-vasculaires de l’IRC
- HTA volodépendante (fréquente ++).
- Lésions artérielles accélérées : 50 % des décès liés à infarctus du myocarde ++, AVC, ACOMI.
- Atteinte cardiaque : HVG (HTA, anémie), calcifications valvulaires et coronariennes; cardio- pathie urémique (ischémie, toxines urémiques…) ; péricardite urémique.
Les troubles du métabolisme P-Ca et osseux
- Hyperparathyroïdie, précoce.
- Hypocalcémie, hyperphosphatémie.
- Acidose métabolique aggravant les lésions osseuses :
- maladie osseuse rénale = ostéomalacie (diminution de la formation osseuse 2aire au déficit en vit. D) et ostéite fibreuse (destruction osseuse accélérée 2aire à HPT) ;
- prévention et traitement : vitamine D native, apports calciques, complexants du phosphore, dérivés actifs de la vitamine D en l’absence d’hyperphosphorémie ;
- objectifs de traitement : calcémie et phosphorémie normales, PTH modérément augmentée.
ACIDOSE MÉTABOLIQUE
- Conséquences : catabolisme protéique musculaire excessif ; aggravation des lésions osseuses, risque d’hyperkaliémie.
- Prévention : bicarbonatémie > 22 mmol/L ; (bicarbonate de sodium ou eau de Vichy).
Les conséquences métaboliques, endocriniennes et nutritionnelles
- Dénutrition protéino-énergétique : prise en charge diététique indispensable.
- Hyperuricémie : souvent asymptomatique – Si crise de goutte, doit être traitée.
- Hyperlipidémie.
- Modifications des hormones sexuelles.
Les conséquences hématologiques de l’IRC
- Anémie normochrome normocytaire arégénérative :
- Troubles de l’hémostase primaire.
- Déficit immunitaire.
- traitement : si hémoglobinémie est ≤ 11 g/dl de façon stable ;
- corriger une carence martiale (apports en fer per os, ou par voie IV) ;
- administration d’érythropoïétine, voie S/C ;
- objectif : hémoglobinémie 1 à 12 g/dl ;
- indication des transfusions exceptionnelle.
Les troubles hydro-électrolytiques
- Rétention hydrosodée (HTA volodépendante) d’où éviter :
- Risque d’hyperkaliémie favorisée par :
- apports sodés excessifs (supérieurs à 6 g NaCl/jour)
- apports hydriques excessifs source d’hyperhydratation intracellulaire (hyponatrémie).
- acidose métabolique ;
- prise de médicaments : IEC, ARA2, AINS, diurétiques épargneurs de K+ ;
- des apports excessifs.
Les autres conséquences de l’IRC évoluée
- Digestives : nausées, vomissements, gastrite et ulcère (IPP).
- Neuromusculaires : crampes, troublesdusommeil, polynévrites urémiques, encéphalopathie urémique, encéphalopathie hypertensive.
LE TRAITEMENT DE SUPPLÉANCE DE LA FONCTION RÉNALE
Techniques
- Transplantation rénale (préparation du donneur éligible, QS).
- Hémodialyse (création précoce d’un abord vasculaire : fistule artério-veineuse).
- Dialyse péritonéale.
Mise en route du traitement
- Information (patient et entourage ++), vaccination (anti-hépatite B).
- Repose sur des critères cliniques (tolérance, qualité de vie, anorexie, surcharge hydrosodée, etc.) et biologiques (toxicité urémique, troubles électrolytiques).
- Le DFGe est un des éléments de la décision, mais pas le seul.
- Début en général entre 5 et 10 ml/min/1,73 m2 de DFGe.
Diagnostic
Généralité
Définition
- IRC : progressive et irréversible du DFG,
- Maladie rénale chronique :
- Peut aboutir à l’IRT et au décès
- Anomalie rénale fonctionnelle ou structurelle évoluant > 3 mois (anomalie morphologique cliniquement significative, histologique ou dans la composition du sang ou de l’urine secondaire à une atteinte rénale) et/ou DFG < 60 ml/min/1,73m2 > 3 mois.
Causes d’IRT
- Néphropathies vasculaires et hypertensives (25%)
- Néphropathies diabétiques (30%) essentiellement DT2,
- GN chroniques (10%),
- Néphropathies héréditaires (8%) essentiellement polykystose rénale AD,
- NTIC (< 5%)
- Néphropathies d’origine indéterminée (20%)
Populations à risque : justifiant un dépistage annuel ++
- Diabète,
- HTA traitée ou non,
- Âge > 60 ans,
- Obésité : IMC > 30 kg/m2,
- Insuffisance cardiaque,
- Maladie de système ou auto-immune (lupus vascularites, PR)
- ATCD familiaux de maladie rénale,
- Affection urologique (uropathie obstructive, infections ou lithiases récidivantes)
- ATCD de néphropathie aiguë,
- Exposition à des toxiques professionnels (plomb, cadmium, mercure)
- Traitements néphrotoxiques antérieures (AINS, PCI, CT, RT…)
Étapes diagnostiques
- Affirmer la MRC
- Préciser son stade et son rythme évolutif,
- Faire le diagnostic étiologique,
- Evaluer et prendre en charge les facteurs de progression,
- Rechercher le retentissement, si le DFG < 60 ml/min/1,73m2
- Rechercher les facteurs de risque cardio-vasculaires,
1ère étape : affirmer la MRC
Maladie rénale : pour l’affirmer il faut avoir et savoir s’il existe
- DFG,
- Protéinurie (ou albuminurie)
- Anomalie du sédiment urinaire (hématurie ou leucocyturie)
- Anomalie morphologique des reins ou des voies excrétrices
DFG
- Cockcroft et Gault,
- MDRD,
- CKD-EPI
Caractère chronique : critères non utilisables pour une IR modérée
Anamnèse
- ATCD de maladie rénale,
- Nature de la maladie rénale,
- Antériorité de créatininémie élevée,
- Présence ancienne d’une protéinurie ou d’anomalies du sédiment urinaire (hématurie, leucocyturie),
Morphologie : taille des reins
- Grand axe ≤ 10 cm à l’échographie,
- ≤ 3 vertèbres sur l’ASP
Biologie
- Anémie : normochrome normocytaire arégénérative (défaut EPO), parfois profonde, mais bien tolérée car chronique,
- Hypocalcémie : par carence en vitamine D active (défaut d’hydroxylation 1α rénale)
Exceptions…
- IRC avec gros rein ou de taille normale :
- IRC sans hypocalcémie : + IRC sans anémie : PKRAD
- IRA avec hypocalcémie :
- IRA avec anémie :
- Diabète ++
- Hydronéphrose bilatérale,
- Polykystose rénale AD,
- Amylose,
- HIVAN,
- Myélome
- Sarcoïdose et autres granulomatose
- Rhabdomyolyse,
- Syndrome de lyse tumorale,
- Syndrome hémolytique et urémique,
- Choc hémorragique,
2e étape : préciser le stade la MRC
Stades
Stade | Description | DFG (ml/min/1,73 m2) |
1 | Maladie rénale chronique* avec fonction rénale normale | ≥ 90 |
2 | Maladie rénale chronique* avec insuffisance rénale légère | 60-89 |
3A | Insuffisance rénale modérée | 45-59 |
3B | Insuffisance rénale modérée | 30-44 |
4 | Insuffisance rénale sévère | 15-29 |
5 | Insuffisance rénale terminale | < 15 |
- MRC 5 ne veut pas dire dialyse +++
- Malade dialysé = 5D
- Malade transplanté rénal = stade …R
Déclin annuel : DFG annéen – DFG annéen+1
- Physiologique après 40 ans : < 2 ml/min/1,73m2/an
- Modéré : ≥ 2 et < 5 ml/min/1,73m2/an
- Rapide : ≥ 5 ml/min/1,73m2/an
- Néphropathie diabétique mal contrôlée : 1 ml/min/mois, soit 12 ml/min/an,
- Polykystose rénale : 0,5 ml/min/mois, soit 6 ml/min/an,
Stade | Conduite à tenir |
1 et 2 | |
3A | |
3B | |
4 | |
5 |
3e étape : faire le diagnostic étiologique
Démarche : post-rénale, pré-rénale, rénale
- Anamnèse et examen clinique,
- Echographie rénale,
- Protéinurie :
- Sédiment urinaire
- Quantifiée sur un recueil d’urine des 24 h, ou avec le rapport protéine / créatinine urinaire sur un échantillon d’urine,
- Composition : électrophorèse
+ La protéinurie clinique peut-être définie :
– un ratio albuminurie/créatininurie > 300 mg/g ou 30 mg/mmol
– un ratio protéinurie/créatininurie > 500 mg/g ou 50 mg/mmol
– ou une protéinurie des 24 h > 0,5 g
Origine obstructive
- Toutes causes d’obstacle chronique négligé peuvent aboutir à une IRC.
- Plus il sera levé tardivement et plus la récupération de la fonction rénale sera incomplète.
- Examen clinique (touchers pelviens) et échographie des reins et voies excrétrices systématiques.
- Qualité de la vidange vésicale : résidu vésical postmictionnel
Origine glomérulaire
- Interrogatoire :
- Syndrome glomérulaire :
- Contexte de maladie générale : diabète, lupus…
- ATCD de protéinurie ou hématurie (médecine scolaire ou du travail, grossesse)
- Protéinurie, avant tout faite d’albumine (> 50%) ± sd néphrotique,
- Hématurie microscopique avec hématies déformées et cylindres hématiques,
- HTA et rétention hydrosodée particulièrement fréquentes,
Origine interstitielle
Interrogatoire :
- ATCD urologiques : infections urinaires hautes,
- Médicaments néphrotoxiques : antalgiques,
- Exposition à des toxiques,
Syndrome interstitielle
- Protéinurie généralement < 1 g/24h de type tubulaire (sans albuminurie),
- Leucocyturie aseptique,
- Acidose hyperchlorémique avec trou anionique normal,
- HTA et rétention hydrosodée plus tardives,
Étiologies
Infections urinaires hautes | Favorisées par une malformation urologique ou des lithiases |
Causes toxiques | Analgésiques, AINS, plomb, lithium |
Anomalies métaboliques | Hypokaliémie chronique, goutte, oxalose, cystinose Maladies kystiques héréditaires, néphronophtise |
Origine vasculaire
Interrogatoire
- HTA ancienne et mal contrôlée,
- FdR vasculaire : tabagisme, diabète, hyperchol., ATCD familiaux
- ATCD CV : AVC, coronaropathie, artérite,
- Dégradation de la fonction rénale sous IEC / ARAII ++
Examen clinique
- Abolition de pouls,
- Souffle sur les trajets vasculaires,
- Anomalies vasculaires au FO,
Examens complémentaires
- Echo-Doppler des artères rénales : sténoses des artères rénales, index de résistance vasculaire intrarénale,
- HVG : ECG, ETT,
Étiologies
- Sténoses des artères rénales,
- Néphrangiosclérose,
- Emboles de cristaux de cholestérol
Origine héréditaire
- Interrogatoire : ATCD familiaux, arbre généalogique,
- Etiologies :
- Polykystose rénale AD,
- Syndrome d’Alport de transmission en général liée à l’X,
4e étape : évaluer et prendre en charge les facteurs de progression
Généralités : ralentir la progression par
- Contrôle strict de la PA,
- Protéinurie,
- IEC / ARAII,
- Prévention des épisodes d’IRA et de la néphrotoxicité,
- Restriction protidique modérée et adaptée au patient,
- Contrôle métabolique du diabète s’il existe,
- Arrêt du tabac
Contrôle tensionnel et de la protéinurie
Objectif PA
- < 130/80 mmHg si MRC et albuminurie ≥ 30 mg/24h,
- < 140/90 mmHg si MRC et albuminurie < 30 mg/24h,
- > 110 mmHg de PAS dans tous les cas.
Conditions de mesures
- Automesure tensionnelle,
- MAPA,
- Au cabinet, recherche d’hypoTA orthostatique,
Traitement
- Restriction sodée :
- Blocage SRAA :
- Si protéinurie sans HTA :
- Eviter association IEC-ARA2 et/ou inhibiteur de la rénine
- 100 mmol/j (6g NaCl/j) permet une amélioration du contrôle de la PA chez les patients ayant une MRC.
- Suivi : natriurèse des 24h (1 g d’apport de sel correspondant à 17 mmol de Na éliminé dans les urines)
- IEC ou ARAII si intolérance, en 1ère intention,
- Si diabétique dès que albuminurie ≥ 30 mg/24h
- Si non diabétique dès que albuminurie ≥ 300 mg/24h (soit protéinurie d’environ 0,5 g/24h)
- Entraine PA et protéinurie (par Pcapillaire glomérulaire)
- Utiliser un bloqueur du SRAA,
- Cible : protéinurie < 0,5 g/24h
- PAS > 110 mmHg
Utilisation des traitements
- Précautions :
- Début :
- Dosage : créatininémie et kaliémie 7 à 15 jours après introduction ou tout changement de posologie,
- Surveillance : à posologie stable, à 1 mois,
- Cibles thérapeutiques atteintes ou non :
- Hypotension à l’introduction ou doses,
- IRA possible hypovolémie efficace concomitante,
- Hyperkaliémie,
- Débuter par une posologie basse,
- Puis progressivement par paliers de 2 à 4 semaines, Surtout si âgé et fonction rénale altérée,
- Jusqu’à atteinte des cibles thérapeutiques,
- créatininémie 10 à 20% = efficacité du traitement,
- créatininémie > 30% : arrêt temporaire de l’IEC ou ARA2, et réintroduction progressive après avoir écarté une sténose d’artère rénale,
- Si hyperkaliémie > 6 mmol/L : arrêt temporaire
- Si kaliémie entre 5 et 6 mmol/L : rechercher écart diététique puis conseiller un traitement diurétique hypokaliémiant,
- PA,
- Protéinurie des 24h,
- Kaliémie et créatininémie,
- Education +++ à l’arrêt des diurétiques et du bloqueur du SRA en cas de DEH aiguë (ex : gastro-entérite virale), pour éviter une IRA fonctionnelle sévère.
- Atteinte : poursuite,
- PA > 130/80 mmHg :
- Protéinurie > 0,5 g/24h :
- Vérifier observance et restriction sodée (natriurèse 24h)
- Au besoin, DIU thiazidique (si DFG > 30 ml/mn) ou de l’anse (si DFG ≤ 30 ml/mn) en complément des IEC
- Si échec, associer une autre classe thérapeutique (β- bloquant ou AC) et demander un avis spécialisé néphrologique.
- progressive IEC ou ARAII si bonne tolérance clinique (PA > 110 mmHg)
Prévention des épisodes d’IRA
Facteur | Causes | Caractéristiques |
Déshydratation extracellulaire | Diurétiques Vomissements Diarrhée | Réversibilité après apport de sel et d’eau |
Médicaments à effets hémodynamiques | AINS IEC ++ ARA 2 | Hypovolémie associée ++ Sténose des artères rénales, ou lésions vasculaires graves Réversibilité à l’arrêt |
Obstacle | Toutes les causes d’obstacle | Réversibilité après lever d’obstacle |
Produits toxiques | Produits de contraste iodés | Nécessité d’une hydratation ++ Peser les indications |
Médicaments néphrotoxiques | Respecter les règles de prescription (cf. question 181, chapitre 21) | |
Pathologie surajoutée | Pyélonéphrite aiguë Néphropathie vasculaire surajoutée | Réversibilité après traitement spécifique |
Restriction protidique
- Environ 0,8 à 1 g/kg/jour si DFG < 60 ml/min,
- Apport calorique suffisant : 30 à 35 kcal/kg/j
- Prise en charge diététique initiale et suivi diététique régulier,
- Surveillance régulière de l’état nutritionnel
Contrôle métabolique du diabète
- Contrôle optimal : permet
- Cibles : HbA1c,
- Eviter la survenue de l’atteinte rénale,
- Ralentir la progression de l’atteinte rénale si elle est présente,
- Nécessite souvent l’utilisation de l’insuline à des stades avancés de MRC (stade 3B, 4 ou 5).
- 6,5% : sujets jeunes DT1,
- 7 à 7,5% : sujets âgés fragiles.
Arrêt du tabac : +++
6e étape : rechercher les facteurs de risque CV associés
- MRC = très haut risque CV ++
- Mortalité CV d’un patient atteint de MRC est bien supérieur au risque d’IRT
Complications
Généralités
Fonctions du rein
- Elimination de toxines, notamment dérivées du catabolisme azoté
- Homéostasie (régulation bilan hydroélectrolytique et équilibre acide-base)
- Fonction endocrine avec synthèse de rénine, d’EPO et vitamine D active
Complications : liées à l’altération de la fonction rénale
- HTA et troubles CV,
- Troubles du métabolisme phosphocalcique,
- Acidose métabolique,
- Dénutrition,
- Anémie,
- Hyperkaliémie,
- Autres complications plus tardives, que chez des patients pour qui le traitement de suppléance est débuté trop tard ou inefficace
Conséquences cardio-vasculaires
HTA
- Précoce, précédant souvent l’IR surtout si néphropathies glomérulaires ou vasculaires et polykystose.
- Facteurs majeurs de progression de l’IRC,
- Volo-dépendante, justifiant le régime pauvre en sel et l’utilisation des diurétiques dans l’HTA de l’IRC.
Lésions artérielles accélérées : athérosclérose et artériosclérose
- FdR communs : HTA, dyslipidémie précoce, tabagisme, diabète, âge,
- FdR spécifiques de l’IRC :
- Cardiopathie ischémique, AVC, AOMI…
- Troubles du métabo. phosphocalcique (médiacalcose),
- Hyperhomocystéinémie (métabolisme rénal de l’homocystéine)
- Anémie,
- Insulino-résistance,
- Toxines urémiques
Atteinte cardiaque
- HVG secondaire à l’HTA et anémie,
- Calcifications valvulaires et coronariennes,
- Cardiopathie urémique plurifactorielle (ischémie, toxines urémiques…)
- Péricardite urémique exceptionnellement observée
Troubles du métabolisme phospho-calcique et osseux
Phospho-calcique
- Hyperparathyroïdie secondaire, précoce,
- Hypovitaminose D active par 1-α hydroxylase rénale (aussi par placenta)
- Hypocalcémie, tardive,
- Hyperphosphatémie, tardive par excrétion rénale des phosphates,
- Acidose métabolique aggrave les lésions osseuses,
Maladies osseuses rénales
- Ostéomalacie :
- Ostéite fibreuse :
- Douleurs osseuses,
- Imagerie : déminéralisation, stries de Looser-Milkman ++
- Concentration de la 1,25 (OH)2 vit D3,
- Douleurs osseuses, fractures pathologiques,
- Résorption des extrémités osseuses : phalanges et clavicules,
- Lacunes au niveau des phalanges des doigts, déminéralisation,
- PTH > 3 fois la normale.
Prévention
- Apports calciques suffisants : 1 g/jour,
- Apports en vitamine D : si carence documentée,
- Restriction des apports alimentaires en phosphore,
- Chélateurs du phosphore : rarement nécessaire avant le MRC 5
- Agoniste CaSR : Cinacalcet, Mimpara®
- Parathyroïdectomie : si hyperparathyroïdie tertiaire non freinable,
- Vit D native :
- 25OH vit D : Calcidiol, Dedrogyl®
- 1-25 (OH)2 vit D3 : Calcitriol, Rocaltrol®
- 1-α OH vit D3 : αcalcidiol, Un-Alfa®
- Métabolites actifs en l’absence d’hyperphosphatémie (MRC 5),
- Cholécalciférol (D3 animale) : Uvedose®, ZygmaD®
- Ergocalciférol (D2 végétale) : Stérogyl®
- Sels de Ca++ :
- Sels de Mg++
- Sels d’Al+++ : en courte période et jamais au long cours (démence irréversible et toxicité hématopoïétique)
- Sevelamer : résine associé au carbonate, Renvela®
- Lanthane, Fosrenol®
- Carbonate de calcium : Rocal®
- Citrate de calcium : Cacit®
Objectifs
- Calcémie normale,
- Phosphorémie < 1,5 mmol/L
- PTH 2 à 9 fois la normale
Troubles de l’équilibre acido-basique : acidose métabolique ++
Acidose métabolique : défaut d’élimination de la charge acide, en général modérée
- Bicarbonates,
- Faible du trou anionique,
- pH conservé jusqu’à un stade évolué des MRC
Acidose métabolique chronique
- Catabolisme protéique musculaire excessif,
- Aggravation des lésions d’ostéodystrophie rénale,
- Majoration du risque d’hyperkaliémie
Traitement : correction de l’acidose métabolique
- Bicarbonatémie > 22 mmol/L
- Utilisation d’alcalinisants :
- Bicarbonate de sodium : gélules de NaHCO3 à 0,5 ou 1g
- Eau de Vichy : 0,5 à 1L/j, risque de fluorose sur le long terme,
Conséquences métaboliques, endocriniennes et nutritionnelles
Dénutrition protéino-énergétique
- Spontanée des apports alimentaires proportionnelle au degré de l’IRC,
- Catabolisme protéique, surtout car acidose,
- Synthèses protéiques, par résistance périphérique à l’action anabolisante de l’insuline
- Dénutrition ++ au stade terminal : albumine, pré-albumine…
- Prise en charge diététique :
- Apports caloriques suffisants ≥ 30 kcal/kg/jour,
- Eviter les carences protéiques, notamment dans le cadre de la restriction protéique prescrite pour ralentir la progression de la MRC
Hyperuricémie
- Très fréquente mais souvent asymptomatique, sans traitement,
- Peut entraîner des crises de goutte et doit alors être traitée et prévenue (allopurinol)
Hyperlipidémie : 2 profils observés
- Hypertriglycéridémie avec HDL-cholestérol,
- Hypercholestérolémie souvent majeure si pathologie glomérulaire,
- Régime hypolipémiant et statines, avec les précautions d’usage (surveillance de la toxicité musculaire)
- CI fibrates ++ en association avec statines et si IR
Hormones sexuelles
- Homme : impuissance, fertilité,
- Femme :
- Aménorrhée, fertilité,
- Risque maternel et fœtal important en cas de grossesse,
- Mais grossesse non CI
Conséquences hématologiques
Anémie normochrome, normocytaire, arégénérative
Conséquences
- Asthénie, incapacité à faire des efforts, qualité de vie,
- Parfois angor fonctionnel,
- Débit cardiaque avec HVG
Origine rénale
- Arégénératif : réticulocytes bas,
- Normochrome, sans carence martiale : CST et ferritinémie normal
- Normocytaire, sans carence en folates et vitamine B12 :
- Sans inflammation chronique ou aiguë : CRP normale,
- VGM normal ± dosages plasmatiques et intra-érythrocytaires,
Traitement
- Si Hb ≤ 10 g/dL de façon stable, en fonction du contexte (âge, activité physique et sociale, comorbidités)
- Correction carence martiale avec objectifs :
- Administration d’EPO recombinante (époïétine) ou d’un dérivé de durée de vie augmentée (darbépoïétine, époïétine pegylée) par voie SC 1 fois /mois ou /semaine,
- Objectif : Hb entre 10 et 11,5 g/dL sans dépasser 12 g/dL
- CST > 20%
- Ferritinémie > 200 ng/mL
Troubles de l’hémostase primaire
- Hémorragies + fréq si IRC avancée : dig. occultes, règles prolongées,
- Seule l’hémostase primaire est anormale avec TS allongé, du fait d’un défaut d’agrégation plaquettaire et hématocrite.
- HBPM CI ++ si DFG < 30 mL/min ++
- CI Ticagrelor Dabigatran si MRC stade 4 ++
Déficit immunitaire : modéré mais indiscutable
- Réponse atténuée aux vaccinations,
- Vaccination :
- Grippe tous les patients,
- Hépatite B dès le stade 3B
Troubles hydro-électrolytiques
Eau et sodium
- Rétention hydrosodée avec HTA dès les stades précoces, mais reste très modérée jusqu’au stade pré-terminal,
- Si déplétion ou surcharge hydrosodées aiguës, capacité des reins à adapter le bilan hydrosodée,
- Défaut de concentration des urines : polyurie (mictions nocturnes).
- Prévention : éviter,
- Apports sodés excessifs (> 6 g NaCl/jour), sauf dans les rares néphropathies avec perte de sel (NIC),
- Apports hydriques excessifs : source d’hyperhydratation intracellulaire (hyponatrémie)
Potassium : hyperkaliémie ++
- Facteurs favorisants :
- Prévention :
- Acidose métabolique,
- Médicaments : IEC, ARAII, AINS, DIU épargneurs de potassium,
- Apports excessifs,
- Limitation des apports,
- Correction de l’acidose métabolique,
- Résines échangeuses d’ions :
- Kayexalate® (échange Na+ contre K+ dans la lumière digestive)
- Resikali® (échange Ca++ contre K+)
Autres conséquences
Digestives
- Nausées, voire vomissements : si intoxication urémique importante et doit faire envisager le début d’un traitement de suppléance,
- Gastrite et ulcère majorant l’anémie,
Neurologiques
- Crampes : problèmes d’hydratation, ou à des anomalies électrolytiques,
- Troubles du sommeil :
- Polynévrites urémiques : évolution favorable avec suppléance adaptée
- Encéphalopathie urémique : IRC majeure, régressive avec la dialyse,
- Encéphalopathie hypertensive : régressive avec le contrôle tensionnel
- Acidose métabolique à éliminer en 1er,
- Dyskaliémies,
- Hypocalcémie,
- Hypomagnésémie,
- Syndrome des jambes sans repos (hyperurémie).
- Insomnie,
Traitement
Transplantation rénale : meilleure méthode de suppléance,
Hémodialyse
Généralités
- Technique la + utilisée en France,
- Durées de vie + longues,
- La + coûteuse
Principe
- Transferts diffusifs : › hémodialyse
- Transferts convectifs : › hémofiltration
- Association : hémodiafiltration
- Diffusion des molécules dissoutes, par gradient de concentration, au travers d’une membrane semi-perméable mettant en contact le sang et un bain de dialyse de composition contrôlée,
- Ultrafiltration résultant de l’application d’une pression hydrostatique positive au travers de la même membrane semi- perméable.
- Ceci permet d’obtenir une soustraction nette de liquide, nécessaire chez les patients anuriques et l’élimination concomitante par convection des substances dissoutes.
Pratique
- Séances d’hémodialyse 3 fois / semaine, 4 à 6 heures,
- Matériel :
- CEC :
- Echanges réalisés dans un dialyseur (jetable) en fibres capillaires, dont le principe est d’offrir une surface d’échange importante (1,5 à > 2 m2) pour un volume de sang faible (< 100 ml)
- Générateur d’hémodialyse :
- Traitement de l’eau : pour éliminer,
- Circulation extracorporelle,
- Générateur d’hémodialyse et dialyseur permettant la réalisation des échanges,
- Installation de traitement de l’eau
- Abord vasculaire :
- Anticoagulation efficace du circuit par HNF ou HBPM,
- Circuit extracorporel (à usage unique)
- FAV de préférence ++ (maturation 3 sem. – 1 mois)
- Anse prothétique artério-veineuse,
- Cathéter tunnellisé ou non (pose en urgence)
- Réalisation et contrôle de la CEC,
- Fabrication du bain de dialyse à partir de l’eau osmosée,
- Contrôle du débit et du volume d’ultrafiltrat soustrait au patient,
- Bactéries et toxines,
- Métaux toxiques (aluminium, plomb…)
- Calcium et autres ions,
Objectifs
- Objectifs :
- Régime alimentaire :
- Contrôle des volumes liquidiens en ramenant le patient à un poids idéal théorique – dit « poids sec » – correspondant à un état d’hydratation et une pression artérielle normaux,
- Soustraction des différentes molécules à élimination urinaire : urée, créatinine ou autres toxiques,
- Correction des différentes anomalies électrolytiques induites par l’IRC terminale : hyperkaliémie, acidose métabolique, hypocalcémie, dysnatrémies,
- Restriction hydrique : 500 mL + diurèse résiduelle,
- Alimentation peu salée,
- Apports protéiques : 1,2 g/kg/j (≠ IRC)
- Apports caloriques : 30 à 35 kcal/kg/j (idem IRC)
Dialyse péritonéale
Généralités
- Moins utilisée en France,
- Traitement à domicile mieux toléré sur le plan hémodynamique,
- Performances d’épuration moindre,
- Moins coûteuse
Principe : membrane péritonéale permet les échanges en dialyse péritonéale
- Transferts diffusifs selon les gradients de concentration transmbR permettent la diffusion des molécules dissoutes,
- Ultrafiltration réalisée avec des solutions de dialyse péritonéale de forte osmolarité (glucose hypertonique) ou à pression colloïde élevée (polymère de glucose type amidon). Ceci permet d’obtenir une soustraction nette de liquide, nécessaire chez les patients anuriques.
Pratique
- Matériel :
- 2 façons :
- Choix : entre les 2 façons dépend de la nécessité,
- Cathéter de dialyse péritonéale inséré chirurgicalement, l’extrémité étant dans le cul-de-sac de Douglas, l’autre étant tunnellisée dans un trajet sous cutané latéro-ombilical,
- Système de connexion : échanges de façon aseptique,
- Poches de dialysat stérile d’un volume d’environ 1,5 à 2,5 L
- Technique manuelle permettant 3 à 5 échanges / jour. Une stase de quelques heures (4 en moyenne) permet les échanges diffusifs. Le liquide est ensuite drainé par simple gravité. Le plus souvent 8 à 10 L d’échanges quotidiens sont nécessaires,
- Technique automatisée, une machine assurant les échanges la nuit,
- Assurer un volume d’échange + important (fort gabarit),
- Libérer le patient pendant la journée (activité professionnelle)
Objectifs
- Objectifs : idem
- Régime alimentaire :
- Restriction hydrique : moins stricte +++
- Alimentation peu salée,
- Apports protéiques : 1,2 g/kg/j
- Apports caloriques : 35 kcal/kg/j
Planification du traitement de suppléance
Information du patient
- Information sur les différentes techniques,
- Prise en charge ALD 100%
- Reclassement professionnel éventuel
Précautions
- Préserver le réseau veineux d’un membre supérieur (pas de ponction veineuse ou de perfusion), de préférence le non dominant, dans la perspective d’un traitement éventuel par l’hémodialyse.
- Vaccination VHB ++++
- Tout patient susceptible d’être dialysé pour protéger du risque d’hépatite B nosocomiale en hémodialyse,
- Dès le stade 3B +++
Début
- Non estimé sur le DFG ++
- Préparation de la suppléance dès le stade 4 ++
- FAV créée plusieurs mois avant l’échéance de l’IRT,
- Cathéter de dialyse posé 15 jours avant l’hémodialyse,
- Inscription sur liste de transplantation quand DFG ≤ 20 mL/min +++
- Symptômes clinique :
- Toxicité urémique majeure (urée et créatinine élevées),
- Asthénie, altération de la qualité de vie,
- Crampes, insomnie,
- Rétention hydrosodée, HTA,
- Nausées, dénutrition et perte de poids,
- Symptômes biologiques :
- Vitesse de dégradation du DFGe,
- Troubles électrolytiques et acido-basiques majeurs :
- hyperphosphorémie,
- acidose,
- hypocalcémie,
- hyperkaliémie
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Objectifs
- Définir le stade d’une maladie rénale chronique.
- Connaître les facteurs de progression des maladies rénales chroniques et les mesures thérapeutiques adaptées.
- Diagnostiquer les complications des maladies rénales chroniques et connaître le principe de leur traitement.
- Expliquer les modalités des traitements de suppléance de l’insuffisance rénale terminale.
Point clés
DÉFINITIONS DE L’IRC
Diminution progressive et irréversible du DFG.
ÉPIDÉMIOLOGIE DES MRC
- Incidence : environ 150/million et par an en France – 2 x plus fréquents chez l’homme.
- Causes les plus fréquentes : N Vasculaires, diabétiques, glomérulonéphrites
DIAGNOSTIC D’UNE MALADIE RÉNALE CHRONIQUE
Diagnostic de l’IRC
- Insuffisance rénale diagnostiquée par calcul du DFG (formule MDRD ++).
- Recherche de signes de néphropathie associés (protéinurie, hématurie…), d’anomalies sur les voies excrétrices (échographie ++).
- Caractère chronique :
- insuffisance rénale depuis > 3 mois ;
- taille des reins diminuée ;
- critères biologiques : anémie normochrome, normocytaire, arégénérative, hypo- calcémie.
Stades de la MRC
Diagnostic étiologique
- Rechercher un obstacle.
- Rechercher un syndrome glomérulaire : maladie générale (diabète, amylose, lupus…) + protéinurie > 1 g/j majoritaire en albumine ± hématurie (Biopsie rénale si possible).
- Rechercher un syndrome interstitiel : Antécédents urologiques et/ou infectieux, protéinurie < 1 g/24 h, leucocyturie, acidose, absence d’HTA.
- Rechercher une néphropathie vasculaire : contexte athéromateux, HTA, syndrome urinaire pauvre (écho-doppler des artères rénales ++).
- Rechercher une néphropathie héréditaire (polykystose, Alport).
Évaluer et prendre en charge les facteurs de progression
- Facteurs de progression : Protéinurie – HTA.
- Cibles : protéinurie < 0,5 g/j et PA < 130/80 mmHg. PA < 140/90 mmHg si pas de protéi- nurie.
- Moyens : blocage du SRA avec IEC (sauf diabète de type 2 = ARA2) – Associé à régime désodé (< 6 g NaCl/j)± diurétiques.
- Surveillance : clinique (PA) et biologique (créatininémie, K, protéinurie).
- Autres moyens :
- restriction protidique modérée (0,8 à 1 g/kg/j) ;
- éviter les épisodes de néphrotoxicité (PCI, médicaments néphrotoxiques…).
Rechercher et prendre en charge les facteurs de RCV associés (++)
HTA, tabagisme, dyslipidémies, diabète, inactivité physique, obésité…
COMPLICATIONS DE L’IRC ET PRISE EN CHARGE
Les conséquences cardio-vasculaires de l’IRC
- HTA volodépendante (fréquente ++).
- Lésions artérielles accélérées : 50 % des décès liés à infarctus du myocarde ++, AVC, ACOMI.
- Atteinte cardiaque : HVG (HTA, anémie), calcifications valvulaires et coronariennes; cardio- pathie urémique (ischémie, toxines urémiques…) ; péricardite urémique.
Les troubles du métabolisme P-Ca et osseux
- Hyperparathyroïdie, précoce.
- Hypocalcémie, hyperphosphatémie.
- Acidose métabolique aggravant les lésions osseuses :
- maladie osseuse rénale = ostéomalacie (diminution de la formation osseuse 2aire au déficit en vit. D) et ostéite fibreuse (destruction osseuse accélérée 2aire à HPT) ;
- prévention et traitement : vitamine D native, apports calciques, complexants du phosphore, dérivés actifs de la vitamine D en l’absence d’hyperphosphorémie ;
- objectifs de traitement : calcémie et phosphorémie normales, PTH modérément augmentée.
ACIDOSE MÉTABOLIQUE
- Conséquences : catabolisme protéique musculaire excessif ; aggravation des lésions osseuses, risque d’hyperkaliémie.
- Prévention : bicarbonatémie > 22 mmol/L ; (bicarbonate de sodium ou eau de Vichy).
Les conséquences métaboliques, endocriniennes et nutritionnelles
- Dénutrition protéino-énergétique : prise en charge diététique indispensable.
- Hyperuricémie : souvent asymptomatique – Si crise de goutte, doit être traitée.
- Hyperlipidémie.
- Modifications des hormones sexuelles.
Les conséquences hématologiques de l’IRC
- Anémie normochrome normocytaire arégénérative :
- Troubles de l’hémostase primaire.
- Déficit immunitaire.
- traitement : si hémoglobinémie est ≤ 11 g/dl de façon stable ;
- corriger une carence martiale (apports en fer per os, ou par voie IV) ;
- administration d’érythropoïétine, voie S/C ;
- objectif : hémoglobinémie 1 à 12 g/dl ;
- indication des transfusions exceptionnelle.
Les troubles hydro-électrolytiques
- Rétention hydrosodée (HTA volodépendante) d’où éviter :
- Risque d’hyperkaliémie favorisée par :
- apports sodés excessifs (supérieurs à 6 g NaCl/jour)
- apports hydriques excessifs source d’hyperhydratation intracellulaire (hyponatrémie).
- acidose métabolique ;
- prise de médicaments : IEC, ARA2, AINS, diurétiques épargneurs de K+ ;
- des apports excessifs.
Les autres conséquences de l’IRC évoluée
- Digestives : nausées, vomissements, gastrite et ulcère (IPP).
- Neuromusculaires : crampes, troublesdusommeil, polynévrites urémiques, encéphalopathie urémique, encéphalopathie hypertensive.
LE TRAITEMENT DE SUPPLÉANCE DE LA FONCTION RÉNALE
Techniques
- Transplantation rénale (préparation du donneur éligible, QS).
- Hémodialyse (création précoce d’un abord vasculaire : fistule artério-veineuse).
- Dialyse péritonéale.
Mise en route du traitement
- Information (patient et entourage ++), vaccination (anti-hépatite B).
- Repose sur des critères cliniques (tolérance, qualité de vie, anorexie, surcharge hydrosodée, etc.) et biologiques (toxicité urémique, troubles électrolytiques).
- Le DFGe est un des éléments de la décision, mais pas le seul.
- Début en général entre 5 et 10 ml/min/1,73 m2 de DFGe.
Diagnostic
Généralité
Définition
- IRC : progressive et irréversible du DFG,
- Maladie rénale chronique :
- Peut aboutir à l’IRT et au décès
- Anomalie rénale fonctionnelle ou structurelle évoluant > 3 mois (anomalie morphologique cliniquement significative, histologique ou dans la composition du sang ou de l’urine secondaire à une atteinte rénale) et/ou DFG < 60 ml/min/1,73m2 > 3 mois.
Causes d’IRT
- Néphropathies vasculaires et hypertensives (25%)
- Néphropathies diabétiques (30%) essentiellement DT2,
- GN chroniques (10%),
- Néphropathies héréditaires (8%) essentiellement polykystose rénale AD,
- NTIC (< 5%)
- Néphropathies d’origine indéterminée (20%)
Populations à risque : justifiant un dépistage annuel ++
- Diabète,
- HTA traitée ou non,
- Âge > 60 ans,
- Obésité : IMC > 30 kg/m2,
- Insuffisance cardiaque,
- Maladie de système ou auto-immune (lupus vascularites, PR)
- ATCD familiaux de maladie rénale,
- Affection urologique (uropathie obstructive, infections ou lithiases récidivantes)
- ATCD de néphropathie aiguë,
- Exposition à des toxiques professionnels (plomb, cadmium, mercure)
- Traitements néphrotoxiques antérieures (AINS, PCI, CT, RT…)
Étapes diagnostiques
- Affirmer la MRC
- Préciser son stade et son rythme évolutif,
- Faire le diagnostic étiologique,
- Evaluer et prendre en charge les facteurs de progression,
- Rechercher le retentissement, si le DFG < 60 ml/min/1,73m2
- Rechercher les facteurs de risque cardio-vasculaires,
1ère étape : affirmer la MRC
Maladie rénale : pour l’affirmer il faut avoir et savoir s’il existe
- DFG,
- Protéinurie (ou albuminurie)
- Anomalie du sédiment urinaire (hématurie ou leucocyturie)
- Anomalie morphologique des reins ou des voies excrétrices
DFG
- Cockcroft et Gault,
- MDRD,
- CKD-EPI
Caractère chronique : critères non utilisables pour une IR modérée
Anamnèse
- ATCD de maladie rénale,
- Nature de la maladie rénale,
- Antériorité de créatininémie élevée,
- Présence ancienne d’une protéinurie ou d’anomalies du sédiment urinaire (hématurie, leucocyturie),
Morphologie : taille des reins
- Grand axe ≤ 10 cm à l’échographie,
- ≤ 3 vertèbres sur l’ASP
Biologie
- Anémie : normochrome normocytaire arégénérative (défaut EPO), parfois profonde, mais bien tolérée car chronique,
- Hypocalcémie : par carence en vitamine D active (défaut d’hydroxylation 1α rénale)
Exceptions…
- IRC avec gros rein ou de taille normale :
- IRC sans hypocalcémie : + IRC sans anémie : PKRAD
- IRA avec hypocalcémie :
- IRA avec anémie :
- Diabète ++
- Hydronéphrose bilatérale,
- Polykystose rénale AD,
- Amylose,
- HIVAN,
- Myélome
- Sarcoïdose et autres granulomatose
- Rhabdomyolyse,
- Syndrome de lyse tumorale,
- Syndrome hémolytique et urémique,
- Choc hémorragique,
2e étape : préciser le stade la MRC
Stades
Stade | Description | DFG (ml/min/1,73 m2) |
1 | Maladie rénale chronique* avec fonction rénale normale | ≥ 90 |
2 | Maladie rénale chronique* avec insuffisance rénale légère | 60-89 |
3A | Insuffisance rénale modérée | 45-59 |
3B | Insuffisance rénale modérée | 30-44 |
4 | Insuffisance rénale sévère | 15-29 |
5 | Insuffisance rénale terminale | < 15 |
- MRC 5 ne veut pas dire dialyse +++
- Malade dialysé = 5D
- Malade transplanté rénal = stade …R
Déclin annuel : DFG annéen – DFG annéen+1
- Physiologique après 40 ans : < 2 ml/min/1,73m2/an
- Modéré : ≥ 2 et < 5 ml/min/1,73m2/an
- Rapide : ≥ 5 ml/min/1,73m2/an
- Néphropathie diabétique mal contrôlée : 1 ml/min/mois, soit 12 ml/min/an,
- Polykystose rénale : 0,5 ml/min/mois, soit 6 ml/min/an,
Stade | Conduite à tenir |
1 et 2 | |
3A | |
3B | |
4 | |
5 |
3e étape : faire le diagnostic étiologique
Démarche : post-rénale, pré-rénale, rénale
- Anamnèse et examen clinique,
- Echographie rénale,
- Protéinurie :
- Sédiment urinaire
- Quantifiée sur un recueil d’urine des 24 h, ou avec le rapport protéine / créatinine urinaire sur un échantillon d’urine,
- Composition : électrophorèse
+ La protéinurie clinique peut-être définie :
– un ratio albuminurie/créatininurie > 300 mg/g ou 30 mg/mmol
– un ratio protéinurie/créatininurie > 500 mg/g ou 50 mg/mmol
– ou une protéinurie des 24 h > 0,5 g
Origine obstructive
- Toutes causes d’obstacle chronique négligé peuvent aboutir à une IRC.
- Plus il sera levé tardivement et plus la récupération de la fonction rénale sera incomplète.
- Examen clinique (touchers pelviens) et échographie des reins et voies excrétrices systématiques.
- Qualité de la vidange vésicale : résidu vésical postmictionnel
Origine glomérulaire
- Interrogatoire :
- Syndrome glomérulaire :
- Contexte de maladie générale : diabète, lupus…
- ATCD de protéinurie ou hématurie (médecine scolaire ou du travail, grossesse)
- Protéinurie, avant tout faite d’albumine (> 50%) ± sd néphrotique,
- Hématurie microscopique avec hématies déformées et cylindres hématiques,
- HTA et rétention hydrosodée particulièrement fréquentes,
Origine interstitielle
Interrogatoire :
- ATCD urologiques : infections urinaires hautes,
- Médicaments néphrotoxiques : antalgiques,
- Exposition à des toxiques,
Syndrome interstitielle
- Protéinurie généralement < 1 g/24h de type tubulaire (sans albuminurie),
- Leucocyturie aseptique,
- Acidose hyperchlorémique avec trou anionique normal,
- HTA et rétention hydrosodée plus tardives,
Étiologies
Infections urinaires hautes | Favorisées par une malformation urologique ou des lithiases |
Causes toxiques | Analgésiques, AINS, plomb, lithium |
Anomalies métaboliques | Hypokaliémie chronique, goutte, oxalose, cystinose Maladies kystiques héréditaires, néphronophtise |
Origine vasculaire
Interrogatoire
- HTA ancienne et mal contrôlée,
- FdR vasculaire : tabagisme, diabète, hyperchol., ATCD familiaux
- ATCD CV : AVC, coronaropathie, artérite,
- Dégradation de la fonction rénale sous IEC / ARAII ++
Examen clinique
- Abolition de pouls,
- Souffle sur les trajets vasculaires,
- Anomalies vasculaires au FO,
Examens complémentaires
- Echo-Doppler des artères rénales : sténoses des artères rénales, index de résistance vasculaire intrarénale,
- HVG : ECG, ETT,
Étiologies
- Sténoses des artères rénales,
- Néphrangiosclérose,
- Emboles de cristaux de cholestérol
Origine héréditaire
- Interrogatoire : ATCD familiaux, arbre généalogique,
- Etiologies :
- Polykystose rénale AD,
- Syndrome d’Alport de transmission en général liée à l’X,
4e étape : évaluer et prendre en charge les facteurs de progression
Généralités : ralentir la progression par
- Contrôle strict de la PA,
- Protéinurie,
- IEC / ARAII,
- Prévention des épisodes d’IRA et de la néphrotoxicité,
- Restriction protidique modérée et adaptée au patient,
- Contrôle métabolique du diabète s’il existe,
- Arrêt du tabac
Contrôle tensionnel et de la protéinurie
Objectif PA
- < 130/80 mmHg si MRC et albuminurie ≥ 30 mg/24h,
- < 140/90 mmHg si MRC et albuminurie < 30 mg/24h,
- > 110 mmHg de PAS dans tous les cas.
Conditions de mesures
- Automesure tensionnelle,
- MAPA,
- Au cabinet, recherche d’hypoTA orthostatique,
Traitement
- Restriction sodée :
- Blocage SRAA :
- Si protéinurie sans HTA :
- Eviter association IEC-ARA2 et/ou inhibiteur de la rénine
- 100 mmol/j (6g NaCl/j) permet une amélioration du contrôle de la PA chez les patients ayant une MRC.
- Suivi : natriurèse des 24h (1 g d’apport de sel correspondant à 17 mmol de Na éliminé dans les urines)
- IEC ou ARAII si intolérance, en 1ère intention,
- Si diabétique dès que albuminurie ≥ 30 mg/24h
- Si non diabétique dès que albuminurie ≥ 300 mg/24h (soit protéinurie d’environ 0,5 g/24h)
- Entraine PA et protéinurie (par Pcapillaire glomérulaire)
- Utiliser un bloqueur du SRAA,
- Cible : protéinurie < 0,5 g/24h
- PAS > 110 mmHg
Utilisation des traitements
- Précautions :
- Début :
- Dosage : créatininémie et kaliémie 7 à 15 jours après introduction ou tout changement de posologie,
- Surveillance : à posologie stable, à 1 mois,
- Cibles thérapeutiques atteintes ou non :
- Hypotension à l’introduction ou doses,
- IRA possible hypovolémie efficace concomitante,
- Hyperkaliémie,
- Débuter par une posologie basse,
- Puis progressivement par paliers de 2 à 4 semaines, Surtout si âgé et fonction rénale altérée,
- Jusqu’à atteinte des cibles thérapeutiques,
- créatininémie 10 à 20% = efficacité du traitement,
- créatininémie > 30% : arrêt temporaire de l’IEC ou ARA2, et réintroduction progressive après avoir écarté une sténose d’artère rénale,
- Si hyperkaliémie > 6 mmol/L : arrêt temporaire
- Si kaliémie entre 5 et 6 mmol/L : rechercher écart diététique puis conseiller un traitement diurétique hypokaliémiant,
- PA,
- Protéinurie des 24h,
- Kaliémie et créatininémie,
- Education +++ à l’arrêt des diurétiques et du bloqueur du SRA en cas de DEH aiguë (ex : gastro-entérite virale), pour éviter une IRA fonctionnelle sévère.
- Atteinte : poursuite,
- PA > 130/80 mmHg :
- Protéinurie > 0,5 g/24h :
- Vérifier observance et restriction sodée (natriurèse 24h)
- Au besoin, DIU thiazidique (si DFG > 30 ml/mn) ou de l’anse (si DFG ≤ 30 ml/mn) en complément des IEC
- Si échec, associer une autre classe thérapeutique (β- bloquant ou AC) et demander un avis spécialisé néphrologique.
- progressive IEC ou ARAII si bonne tolérance clinique (PA > 110 mmHg)
Prévention des épisodes d’IRA
Facteur | Causes | Caractéristiques |
Déshydratation extracellulaire | Diurétiques Vomissements Diarrhée | Réversibilité après apport de sel et d’eau |
Médicaments à effets hémodynamiques | AINS IEC ++ ARA 2 | Hypovolémie associée ++ Sténose des artères rénales, ou lésions vasculaires graves Réversibilité à l’arrêt |
Obstacle | Toutes les causes d’obstacle | Réversibilité après lever d’obstacle |
Produits toxiques | Produits de contraste iodés | Nécessité d’une hydratation ++ Peser les indications |
Médicaments néphrotoxiques | Respecter les règles de prescription (cf. question 181, chapitre 21) | |
Pathologie surajoutée | Pyélonéphrite aiguë Néphropathie vasculaire surajoutée | Réversibilité après traitement spécifique |
Restriction protidique
- Environ 0,8 à 1 g/kg/jour si DFG < 60 ml/min,
- Apport calorique suffisant : 30 à 35 kcal/kg/j
- Prise en charge diététique initiale et suivi diététique régulier,
- Surveillance régulière de l’état nutritionnel
Contrôle métabolique du diabète
- Contrôle optimal : permet
- Cibles : HbA1c,
- Eviter la survenue de l’atteinte rénale,
- Ralentir la progression de l’atteinte rénale si elle est présente,
- Nécessite souvent l’utilisation de l’insuline à des stades avancés de MRC (stade 3B, 4 ou 5).
- 6,5% : sujets jeunes DT1,
- 7 à 7,5% : sujets âgés fragiles.
Arrêt du tabac : +++
6e étape : rechercher les facteurs de risque CV associés
- MRC = très haut risque CV ++
- Mortalité CV d’un patient atteint de MRC est bien supérieur au risque d’IRT
Complications
Généralités
Fonctions du rein
- Elimination de toxines, notamment dérivées du catabolisme azoté
- Homéostasie (régulation bilan hydroélectrolytique et équilibre acide-base)
- Fonction endocrine avec synthèse de rénine, d’EPO et vitamine D active
Complications : liées à l’altération de la fonction rénale
- HTA et troubles CV,
- Troubles du métabolisme phosphocalcique,
- Acidose métabolique,
- Dénutrition,
- Anémie,
- Hyperkaliémie,
- Autres complications plus tardives, que chez des patients pour qui le traitement de suppléance est débuté trop tard ou inefficace
Conséquences cardio-vasculaires
HTA
- Précoce, précédant souvent l’IR surtout si néphropathies glomérulaires ou vasculaires et polykystose.
- Facteurs majeurs de progression de l’IRC,
- Volo-dépendante, justifiant le régime pauvre en sel et l’utilisation des diurétiques dans l’HTA de l’IRC.
Lésions artérielles accélérées : athérosclérose et artériosclérose
- FdR communs : HTA, dyslipidémie précoce, tabagisme, diabète, âge,
- FdR spécifiques de l’IRC :
- Cardiopathie ischémique, AVC, AOMI…
- Troubles du métabo. phosphocalcique (médiacalcose),
- Hyperhomocystéinémie (métabolisme rénal de l’homocystéine)
- Anémie,
- Insulino-résistance,
- Toxines urémiques
Atteinte cardiaque
- HVG secondaire à l’HTA et anémie,
- Calcifications valvulaires et coronariennes,
- Cardiopathie urémique plurifactorielle (ischémie, toxines urémiques…)
- Péricardite urémique exceptionnellement observée
Troubles du métabolisme phospho-calcique et osseux
Phospho-calcique
- Hyperparathyroïdie secondaire, précoce,
- Hypovitaminose D active par 1-α hydroxylase rénale (aussi par placenta)
- Hypocalcémie, tardive,
- Hyperphosphatémie, tardive par excrétion rénale des phosphates,
- Acidose métabolique aggrave les lésions osseuses,
Maladies osseuses rénales
- Ostéomalacie :
- Ostéite fibreuse :
- Douleurs osseuses,
- Imagerie : déminéralisation, stries de Looser-Milkman ++
- Concentration de la 1,25 (OH)2 vit D3,
- Douleurs osseuses, fractures pathologiques,
- Résorption des extrémités osseuses : phalanges et clavicules,
- Lacunes au niveau des phalanges des doigts, déminéralisation,
- PTH > 3 fois la normale.
Prévention
- Apports calciques suffisants : 1 g/jour,
- Apports en vitamine D : si carence documentée,
- Restriction des apports alimentaires en phosphore,
- Chélateurs du phosphore : rarement nécessaire avant le MRC 5
- Agoniste CaSR : Cinacalcet, Mimpara®
- Parathyroïdectomie : si hyperparathyroïdie tertiaire non freinable,
- Vit D native :
- 25OH vit D : Calcidiol, Dedrogyl®
- 1-25 (OH)2 vit D3 : Calcitriol, Rocaltrol®
- 1-α OH vit D3 : αcalcidiol, Un-Alfa®
- Métabolites actifs en l’absence d’hyperphosphatémie (MRC 5),
- Cholécalciférol (D3 animale) : Uvedose®, ZygmaD®
- Ergocalciférol (D2 végétale) : Stérogyl®
- Sels de Ca++ :
- Sels de Mg++
- Sels d’Al+++ : en courte période et jamais au long cours (démence irréversible et toxicité hématopoïétique)
- Sevelamer : résine associé au carbonate, Renvela®
- Lanthane, Fosrenol®
- Carbonate de calcium : Rocal®
- Citrate de calcium : Cacit®
Objectifs
- Calcémie normale,
- Phosphorémie < 1,5 mmol/L
- PTH 2 à 9 fois la normale
Troubles de l’équilibre acido-basique : acidose métabolique ++
Acidose métabolique : défaut d’élimination de la charge acide, en général modérée
- Bicarbonates,
- Faible du trou anionique,
- pH conservé jusqu’à un stade évolué des MRC
Acidose métabolique chronique
- Catabolisme protéique musculaire excessif,
- Aggravation des lésions d’ostéodystrophie rénale,
- Majoration du risque d’hyperkaliémie
Traitement : correction de l’acidose métabolique
- Bicarbonatémie > 22 mmol/L
- Utilisation d’alcalinisants :
- Bicarbonate de sodium : gélules de NaHCO3 à 0,5 ou 1g
- Eau de Vichy : 0,5 à 1L/j, risque de fluorose sur le long terme,
Conséquences métaboliques, endocriniennes et nutritionnelles
Dénutrition protéino-énergétique
- Spontanée des apports alimentaires proportionnelle au degré de l’IRC,
- Catabolisme protéique, surtout car acidose,
- Synthèses protéiques, par résistance périphérique à l’action anabolisante de l’insuline
- Dénutrition ++ au stade terminal : albumine, pré-albumine…
- Prise en charge diététique :
- Apports caloriques suffisants ≥ 30 kcal/kg/jour,
- Eviter les carences protéiques, notamment dans le cadre de la restriction protéique prescrite pour ralentir la progression de la MRC
Hyperuricémie
- Très fréquente mais souvent asymptomatique, sans traitement,
- Peut entraîner des crises de goutte et doit alors être traitée et prévenue (allopurinol)
Hyperlipidémie : 2 profils observés
- Hypertriglycéridémie avec HDL-cholestérol,
- Hypercholestérolémie souvent majeure si pathologie glomérulaire,
- Régime hypolipémiant et statines, avec les précautions d’usage (surveillance de la toxicité musculaire)
- CI fibrates ++ en association avec statines et si IR
Hormones sexuelles
- Homme : impuissance, fertilité,
- Femme :
- Aménorrhée, fertilité,
- Risque maternel et fœtal important en cas de grossesse,
- Mais grossesse non CI
Conséquences hématologiques
Anémie normochrome, normocytaire, arégénérative
Conséquences
- Asthénie, incapacité à faire des efforts, qualité de vie,
- Parfois angor fonctionnel,
- Débit cardiaque avec HVG
Origine rénale
- Arégénératif : réticulocytes bas,
- Normochrome, sans carence martiale : CST et ferritinémie normal
- Normocytaire, sans carence en folates et vitamine B12 :
- Sans inflammation chronique ou aiguë : CRP normale,
- VGM normal ± dosages plasmatiques et intra-érythrocytaires,
Traitement
- Si Hb ≤ 10 g/dL de façon stable, en fonction du contexte (âge, activité physique et sociale, comorbidités)
- Correction carence martiale avec objectifs :
- Administration d’EPO recombinante (époïétine) ou d’un dérivé de durée de vie augmentée (darbépoïétine, époïétine pegylée) par voie SC 1 fois /mois ou /semaine,
- Objectif : Hb entre 10 et 11,5 g/dL sans dépasser 12 g/dL
- CST > 20%
- Ferritinémie > 200 ng/mL
Troubles de l’hémostase primaire
- Hémorragies + fréq si IRC avancée : dig. occultes, règles prolongées,
- Seule l’hémostase primaire est anormale avec TS allongé, du fait d’un défaut d’agrégation plaquettaire et hématocrite.
- HBPM CI ++ si DFG < 30 mL/min ++
- CI Ticagrelor Dabigatran si MRC stade 4 ++
Déficit immunitaire : modéré mais indiscutable
- Réponse atténuée aux vaccinations,
- Vaccination :
- Grippe tous les patients,
- Hépatite B dès le stade 3B
Troubles hydro-électrolytiques
Eau et sodium
- Rétention hydrosodée avec HTA dès les stades précoces, mais reste très modérée jusqu’au stade pré-terminal,
- Si déplétion ou surcharge hydrosodées aiguës, capacité des reins à adapter le bilan hydrosodée,
- Défaut de concentration des urines : polyurie (mictions nocturnes).
- Prévention : éviter,
- Apports sodés excessifs (> 6 g NaCl/jour), sauf dans les rares néphropathies avec perte de sel (NIC),
- Apports hydriques excessifs : source d’hyperhydratation intracellulaire (hyponatrémie)
Potassium : hyperkaliémie ++
- Facteurs favorisants :
- Prévention :
- Acidose métabolique,
- Médicaments : IEC, ARAII, AINS, DIU épargneurs de potassium,
- Apports excessifs,
- Limitation des apports,
- Correction de l’acidose métabolique,
- Résines échangeuses d’ions :
- Kayexalate® (échange Na+ contre K+ dans la lumière digestive)
- Resikali® (échange Ca++ contre K+)
Autres conséquences
Digestives
- Nausées, voire vomissements : si intoxication urémique importante et doit faire envisager le début d’un traitement de suppléance,
- Gastrite et ulcère majorant l’anémie,
Neurologiques
- Crampes : problèmes d’hydratation, ou à des anomalies électrolytiques,
- Troubles du sommeil :
- Polynévrites urémiques : évolution favorable avec suppléance adaptée
- Encéphalopathie urémique : IRC majeure, régressive avec la dialyse,
- Encéphalopathie hypertensive : régressive avec le contrôle tensionnel
- Acidose métabolique à éliminer en 1er,
- Dyskaliémies,
- Hypocalcémie,
- Hypomagnésémie,
- Syndrome des jambes sans repos (hyperurémie).
- Insomnie,
Traitement
Transplantation rénale : meilleure méthode de suppléance,
Hémodialyse
Généralités
- Technique la + utilisée en France,
- Durées de vie + longues,
- La + coûteuse
Principe
- Transferts diffusifs : › hémodialyse
- Transferts convectifs : › hémofiltration
- Association : hémodiafiltration
- Diffusion des molécules dissoutes, par gradient de concentration, au travers d’une membrane semi-perméable mettant en contact le sang et un bain de dialyse de composition contrôlée,
- Ultrafiltration résultant de l’application d’une pression hydrostatique positive au travers de la même membrane semi- perméable.
- Ceci permet d’obtenir une soustraction nette de liquide, nécessaire chez les patients anuriques et l’élimination concomitante par convection des substances dissoutes.
Pratique
- Séances d’hémodialyse 3 fois / semaine, 4 à 6 heures,
- Matériel :
- CEC :
- Echanges réalisés dans un dialyseur (jetable) en fibres capillaires, dont le principe est d’offrir une surface d’échange importante (1,5 à > 2 m2) pour un volume de sang faible (< 100 ml)
- Générateur d’hémodialyse :
- Traitement de l’eau : pour éliminer,
- Circulation extracorporelle,
- Générateur d’hémodialyse et dialyseur permettant la réalisation des échanges,
- Installation de traitement de l’eau
- Abord vasculaire :
- Anticoagulation efficace du circuit par HNF ou HBPM,
- Circuit extracorporel (à usage unique)
- FAV de préférence ++ (maturation 3 sem. – 1 mois)
- Anse prothétique artério-veineuse,
- Cathéter tunnellisé ou non (pose en urgence)
- Réalisation et contrôle de la CEC,
- Fabrication du bain de dialyse à partir de l’eau osmosée,
- Contrôle du débit et du volume d’ultrafiltrat soustrait au patient,
- Bactéries et toxines,
- Métaux toxiques (aluminium, plomb…)
- Calcium et autres ions,
Objectifs
- Objectifs :
- Régime alimentaire :
- Contrôle des volumes liquidiens en ramenant le patient à un poids idéal théorique – dit « poids sec » – correspondant à un état d’hydratation et une pression artérielle normaux,
- Soustraction des différentes molécules à élimination urinaire : urée, créatinine ou autres toxiques,
- Correction des différentes anomalies électrolytiques induites par l’IRC terminale : hyperkaliémie, acidose métabolique, hypocalcémie, dysnatrémies,
- Restriction hydrique : 500 mL + diurèse résiduelle,
- Alimentation peu salée,
- Apports protéiques : 1,2 g/kg/j (≠ IRC)
- Apports caloriques : 30 à 35 kcal/kg/j (idem IRC)
Dialyse péritonéale
Généralités
- Moins utilisée en France,
- Traitement à domicile mieux toléré sur le plan hémodynamique,
- Performances d’épuration moindre,
- Moins coûteuse
Principe : membrane péritonéale permet les échanges en dialyse péritonéale
- Transferts diffusifs selon les gradients de concentration transmbR permettent la diffusion des molécules dissoutes,
- Ultrafiltration réalisée avec des solutions de dialyse péritonéale de forte osmolarité (glucose hypertonique) ou à pression colloïde élevée (polymère de glucose type amidon). Ceci permet d’obtenir une soustraction nette de liquide, nécessaire chez les patients anuriques.
Pratique
- Matériel :
- 2 façons :
- Choix : entre les 2 façons dépend de la nécessité,
- Cathéter de dialyse péritonéale inséré chirurgicalement, l’extrémité étant dans le cul-de-sac de Douglas, l’autre étant tunnellisée dans un trajet sous cutané latéro-ombilical,
- Système de connexion : échanges de façon aseptique,
- Poches de dialysat stérile d’un volume d’environ 1,5 à 2,5 L
- Technique manuelle permettant 3 à 5 échanges / jour. Une stase de quelques heures (4 en moyenne) permet les échanges diffusifs. Le liquide est ensuite drainé par simple gravité. Le plus souvent 8 à 10 L d’échanges quotidiens sont nécessaires,
- Technique automatisée, une machine assurant les échanges la nuit,
- Assurer un volume d’échange + important (fort gabarit),
- Libérer le patient pendant la journée (activité professionnelle)
Objectifs
- Objectifs : idem
- Régime alimentaire :
- Restriction hydrique : moins stricte +++
- Alimentation peu salée,
- Apports protéiques : 1,2 g/kg/j
- Apports caloriques : 35 kcal/kg/j
Planification du traitement de suppléance
Information du patient
- Information sur les différentes techniques,
- Prise en charge ALD 100%
- Reclassement professionnel éventuel
Précautions
- Préserver le réseau veineux d’un membre supérieur (pas de ponction veineuse ou de perfusion), de préférence le non dominant, dans la perspective d’un traitement éventuel par l’hémodialyse.
- Vaccination VHB ++++
- Tout patient susceptible d’être dialysé pour protéger du risque d’hépatite B nosocomiale en hémodialyse,
- Dès le stade 3B +++
Début
- Non estimé sur le DFG ++
- Préparation de la suppléance dès le stade 4 ++
- FAV créée plusieurs mois avant l’échéance de l’IRT,
- Cathéter de dialyse posé 15 jours avant l’hémodialyse,
- Inscription sur liste de transplantation quand DFG ≤ 20 mL/min +++
- Symptômes clinique :
- Toxicité urémique majeure (urée et créatinine élevées),
- Asthénie, altération de la qualité de vie,
- Crampes, insomnie,
- Rétention hydrosodée, HTA,
- Nausées, dénutrition et perte de poids,
- Symptômes biologiques :
- Vitesse de dégradation du DFGe,
- Troubles électrolytiques et acido-basiques majeurs :
- hyperphosphorémie,
- acidose,
- hypocalcémie,
- hyperkaliémie