- Maladies infectieuses
- UE 6
- Item 153
Important
Infections cutanéo-muqueuses et des phanères, bactériennes et mycosiques de l'adulte et de l'enfant
La barrière cutanée et ses mécanismes de défense
Peau : frontière entre organisme et milieu extérieur, protection naturelle contre micro-organismes pathogènes :
- protection mécanique : cohésion des cornéocytes (kératinocytes de la couche cornée)
- protection chimique :
- Protection biologique :
- pH ≈ 5.5, peu favorable à la croissance bactérienne
- Sébum : film hydrophobe imperméabilité de la couche cornée et adhésion des bactéries à sa surface
- Peptides antimicrobiens (défensines, lysozymes,…) : attaquent la paroi bactérienne
- Microbiome : bactéries (corynébactérie, staphyloccoques blancs) virus et parasites commensaux, compétition avec les pathogènes
- Système immunitaire inné et adaptatif : cellules de Langerhans, macrophages dermiques, lymphocytes à tropisme cutané (présentation d’antigènes bactériens dans les ggl de drainage)
Infection cutanée : altération d’un ou de plusieurs de ces mécanismes de défense.
Impétigo
Diagnostic et formes cliniques
Impétigo
Infection de l’épiderme par :
- Staphylocoque aureus (90% des cas en France)
- Streptococcus pyogenes (streptocoque du groupe A, pays en voie de développement)
Contexte :
Enfant, milieu défavorisé. Contagiosité importante : auto-inoculation possible et petites épidémies familiales ou en collectivités.
Lésions élémentaires :
- impétigo staphylococcique :
- impétigo streptococcique :
- Impétiginisation : surinfection d’une dermatose préexistante (eczéma, varicelle) svt secondaire au grattage (pédiculose, gale)
- Ecthyma = impétigo creusant (ulcération +/- profonde) du au streptocoque ß-hémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes)
- Bulle fragile (production d’exfoliatine = toxine ciblant les desmosomes >> perte de cohésion intra-épidermique des kératinocytes) puis pustule
- Rupture en érosion suintante ou formation d’une croûte mélicérique (couleur de miel)
- Topographie : péri-orificielle, formes disséminées possibles chez le nouveau-né et le nourrisson
- Signes généraux : pas de fièvre ni d’AEG, parfois ADP satellite
- + croûteux, topographie péri-flexurale (plis de flexion)
Distinguer ecthyma simple ≠ ecthyma gangrenosum (lié à Pseudomonas aeroginosa sur terrain immunodéprimé)
Pas de prélèvement bactériologique obligatoire : diagnostic clinique avant tout.
Complications
Exceptionnelles, liées au syndrome post-streptoccocique (glomérulonéphrite aigue : contrôle protéinurie à 3 semaines et rhumatisme articulaire aigu).
TTT
Formes peu étendues (< 5 lésions) | Formes étendues (≥ 5 lésions) |
---|---|
TTT local : - Antiseptiques locaux (chlorhexidine, bétadine, Dakin) - ATB topiques : mupirocine, acide fusidique | - Pénicilline M : cloxacilline ou oxacilline - Céphalosporine 1ère ou 2e génération - Macrolides - Acide fusidique - Pristinamycine |
Durée 10 JOURS |
Dans tous les cas : renforcement des mesures d’hygiène personnelle (couper les ongles courts, se laver les mains, ne pas manipuler les lésions)
+ contrôle BU à 3 semaines
+ éviction des collectivités de l’enfant (sauf lésion totalement couvrable : en pratique difficile donc maison jusqu’à guérison)
Ne pas oublier de TTT la dermatose sous-jacente : ivermectine/gale, dermocorticoide/eczéma …
Folliculites, furoncles et autres infections cutanées staphylococciques
Folliculites
les formes cliniques : diagnostic positif et différentiel
Folliculite : infection du follicule pilo-sébacé par Staphylococcus aureus le + svt
Folliculite superficielle
Infection superficielle de l’ostium folliculaire
- Lésion élémentaire :
- Pustule centrée par un poil
- Erythème péri-folliculaire
Topographie : régions pileuses (cuisse, périnée, bras, dos, paupière = orgelet)
Sycosis : folliculite de la barbe ; forme particulière par sa chronicité et son extension au niveau du visage, favorisée par le rasage
Furoncle
Infection profonde et nécrosante de la totalité du follicule pilo-sébacé
- Lésion élémentaire :
- Papule ou nodule inflammatoire, douloureux, centré par une pustule en zone pileuse
- Maturation nécrotique et purulente en qq jours (bourbillon)
TOUJOURS causé par staph. aureus, parfois producteur de la leucocidine de Panton-Valentine
Diagnostics différentiels :
- Autres follicultes : dermatophytes (kérion) candida, pityrosporique, bacilles, gram négatifs
- Folliculites non infectieuses : maladie de Behcet, maladie de Crohn
- Maladie de Verneuil : hydradénite suppurée : syndrome suppuratif chronique des plis (axillaires, périnéaux, sous-mammaires)
- Kyste épidermique inflammatoire ou surinfecté : se voit sur le visage, notion de kyste pré-existant
les complications
Anthrax | Conglomérat de plusieurs furoncles |
Furonculose | Répétition de furoncles sur plusieurs mois, Ø facteur favorisant déterminant |
Abcès primitif | — |
Lymphangite | — |
Complications systémiques | Bactériémie, localisation secondaire |
Staphylococcie maligne de la face | Thrombophlébite septique des veines de la région centro-faciale après manipulation d’un furoncle de cette zone >> Risque de thrombophlébite du sinus caverneux |
Quand rechercher une endocardite infectieuse au décours d’une septicémie ?
- Staphylococcus aureus
- Streptococcus spp. SAUF S. pyogenes et S. pneumoniae
- Enterococcus spp
- Candida spp
La présence de ces pathogènes dans le sang est à risque de greffe endocardique et nécessite un dépistage de l’EI (ETT/ETO etc.)
TTT
Pour tous
- Mesure d’hygiène générale (lavage des mains, éviter la manipulation)
- Soins locaux par antiseptiques
Pour les furoncles
Pansement à l’alcool ( maturation)
ATB : péni M (oxa-cloxacilline) pristinamycine, acide fusique
- Durée : 10 jours
- Indication : terrain fragile (immunodéprimé, diabète) risque de complications (ex. localisation médio-faciale)
En cas de furonculoses
- Application des mesures précédentes
- éradication des sites de portage :
- Renforcement de l’hygiène globale :
- Localisation : aisselles, périnée, narines
- Moyens : toilettes antiseptiques, ATB topiques (a.fusidique)
- désinfection des sanitaires à la javel, lavage fréquent du linge
Autres infections cutanées staphylocciques
Panaris
3 stades | Clinique | PEC |
---|---|---|
Inoculation | Ø signes généraux, signes locaux très discrets | Soins locaux de la porte d’entrée |
Inflammatoire ou phlemasique | Ø signes généraux, signes locaux | Soins antiseptiques (bain de chlorhexidine) |
Collecté | fièvre et douleur insomniante | Excision et drainage au bloc Antiseptiques locaux |
Abcès
Définition
Collection néo-formée de pus (≠ empyème : collection de pus dans une cavité naturelle et ≠ phlegmon : infiltration purulente sans collection)
Clinique
- initialement : nodule ou plaque érythèmateuse inflammatoire,
- puis collection (masse rénitente à la palpation)
Signes généraux rares (peu de fièvre, parfois ADP satellite ou trainée de lymphangite)
Pathogène
- S.aureus producteur de leucocidine de Panton-Valentine le plus souvent (++ dans les abcès primaires, +/- dans les abcès secondaires : inoculation directe accidentelle, toxicomanie)
- Identification par analyse bactério du pus ;
épidémiologie
Émergence mondiale de SARM communautaire (staphylocoque résistant à la méticilline = bactérie multi-résistante à isolement contact) responsables de nbreux abcès parfois nécrotiques
TTT :
- chirurgical toujours : incision et drainage
- médical (ATB) parfois, notamment en cas :
- localisations « critiques » : visage
- terrain : immunodéprimé, âges extrêmes
- échec du drainage
- présence de signes généraux : AEG, fièvre
Lymphangite
Clinique : trainée linéaire inflammatoire depuis l’origine de l’infection vers le relais ganglionnaire loco-régional, présence ADP périphérique et parfois fièvre sans AEG
Pathogène : S.aureus ou Streptococcus pyogenes
TTT : ATB générale
Thrombophlébite superficielle
Physiopathologie
S.aureus = germe thrombogène, formation de thrombus septique permettant la dissémination de l’infection via des emboles septiques (piléphlébite) ;
Infection cutanée à staphylocoque › thrombophlébite superficielle › veines profondes › foyer viscéral
En milieu hospitalier, la porte d’entrée du staph. est souvent le point de perfusion (moyen mnémotechnique devant une fièvre inexpliquée : les 4 P :
- infection urinaire,
- phlébite/embolie pulmonaire,
- poumon : pneumopathie
- perfusion
Clinique :
Cordon induré et inflammatoire
TTT :
ATB générale + suppression de la porte d’entrée (ex. retrait perfusion)
Cellulite (dermohypodermite bactérienne)
Clinique :
Plaque inflammatoire (rougeur, douleur, chaleur) avec œdème local et fièvre.
Rôle de s.aureus probable mais difficulté à démontrer qu’il est forcément en cause ; en tenir compte dans le spectre de l’ATBthérapie si présent dans les prélèvements locaux.
Infection secondaire de plaies aigues ou chroniques
Initialement : plaie aigue ou chronique
Secondairement : surinfection = apparition de signes inflammatoires, +/- pus, et rarement fièvre.
Distinction difficile entre surinfection et colonisation.
Manifestations toxiniques systémiques
Manifestations dermatologiques engendrées par libération de toxines :
- staphylococcal scalded skin syndrom (SSSS) : exfoliatine du stapylocoque
- toxic shock syndrom : toxine TSST1 du staph. doré de groupe phagique 1
Erysipèle
Définition
Erysipèle : dermo-hypodermite bactérienne aigue non nécrosante.
Pathogène le + fréquent = streptocoque ß-hémolytique du groupe A, B, C ou G
Terrain : adulte > 40ans (rare chez l’enfant)
Présentation clinique
Tableau de « grosse jambe rouge aigue fébrile » unilatéral
- fièvre +/- intense (38 à 40°c) avec frissons
- placard inflammatoire bien limité, oedémateux et douloureux, bourrelet périphérique (rare sur la jambe mais fréquent au visage)
- autres lésions associées : décollement bulleux superficiel (conséquence mécanique de l’œdème), lésions purpuriques
- ADP inflammatoires régionales fréquentes, parfois lymphangite
Signes négatifs : pas de nécrose, pas de crépitation, pas d’hypoesthésie, pas de signe de choc >> si présents : dermohypodermite aigue (DHA) nécrosante voire fasciite nécrosante.
Recherche porte d’entrée ++ : intertrigo interorteil mycosique ou fissuration mécanique.
Facteur favorisant : lymphoedème chronique (le diabète n’est PAS un facteur favorisant de l’érysipèle)
Formes cliniques particulières
symptomatiques : formes bulleuses, purpuriques, nécrotiques
topographiques : visage (bourrelet périphérique très marqué), membre supérieur, abdomen, thorax, région fessière (risque de Gangrène de Fournier)
Examens complémentaires
PAS DE SIGNES DE GRAVITé = PAS D’EXAMEN COMPLEMENTAIRE INDISPENSABLE
En pratique, sont souvent demandé :
- NFS : hyperleucocytose (> 12G/L) avec polynucléose neutrophile (PNN > 7 G/L)
- VS / CRP
Examens bactériologiques peu contributifs … Traiter sans attendre de résultats
Echo-doppler veineux : à faire si suspicion de phlébite.
Diagnostics différentiels
2 diagnostics différentiels de l’érysipèle du MI :
- phlébite surale : dilatation du réseau veineux superficiel, palpation d’un cordon veineux, sg de Homans, › perte du ballant du mollet, œdème unilatéral
- fasciite nécrosante :
- Sepsis sévère : T° >39°c, persistante sous ATB, collapsus, AEG majeure
- sg locaux : douleur très intense ou à l’inverse hypoesthésie, induration, extension rapide (toujours entourer l’érysipèle pour suivre sa progression) apparition de zones cyanique, nécrotique et crépitation à la palpation
- CAT : chirurgie en urgence, aucun examen morphologique (IRM, écho) ne doit retarder l’exploration chirurgicale
évolution
Guérison sous ATB ≈ 10 jours
Risque principal = rechute favorisée par
- Persistance de la porte d’entrée
- Insuffisance veineuse ou lymphoedème chronique
- Surpoids
TTT
Orientation du malade
A domicileOuA l’hôpital si :
- sg généraux marqués
- sg de complications
- comorbités significatives
- contexte social défavorable
- Ø amélioration à 72h
- Affections associées
Antibiothérapie
- Cible : streptocoque
- ßlactamines
- synergistine : pristinamycine (2-3g/j si allergie aux pénicillines
- clindamycine : 600 à 1200mg/j
- péni G injectable
- péni A orale (amoxicilline)
- Augmentin si possibilité de staph associé
Mesures associées
- Repos au lit / Surélévation MI
- TTT sympto : antalgiques non AINS
- Pas d’anti-coagulant sauf risque de maladie thrombo-embolique
- TTT de la porte d’entrée
Prévention des récidives
- PEC d’une porte d’entrée persistante
- facteurs favorisants : surpoids, insuffisance veineuse (bas de contention ++)
- En cas de récidives multiples : ATB au long court possible
INFECTIONS CUTANES BACTERIENNES :
2 germes principaux : cocci gram positifs = staphylocoque et strepocoque
infection auto-inoculable et non immunisante
Zoom sur le staphyloccoque :
Responsable des infections récidivantes (folliculite et furoncle) : TTT les sites de portage chronique ++
Émergence de SARM en communautaire à surveiller
Infections cutanéo-muqueuses Et des phanères a candida
Diagnostic clinique
Candida albicans :
- endosaprophyte (espèce se nourrissant de matières organiques inertes ≠ parasite) du tube digestif et de la muqueuse génitale feminine (formant la flore de Doderlein avec les lactobacilles)
- passage de saprophyte à pathogène sous effet de facteurs favorisants (déséquilibre de prolifération)
- jamais présent sur la peau en temps normal
Facteurs favorisants locaux
- Humidité, macération, pH acide
- irritation chronique : prothèse dentaire, mucite post-radique
- xérostomie
Facteurs favorisants généraux
- Terrain :
- Médicaments
- immunodépression : congénitale, physiologique (âges extrêmes, grossesse) acquise (médicament, Virus : HIV)
- diabète
- ATB généraux
- Oestro-progestatifs
- CTC, immuno-supresseurs
Modes d’invasion :
- voie endogène : porte d’entrée digestive ou génitale
- voie exogène (+ rare)
- Septicémies ou localisations viscérales profondes (exceptionnelles !) contexte :
- Zones infectées :
- Nouveau-né : chorioamniotite (vaginite candidosique maternelle >> infection retrograde de l’œuf)
- Adulte : candidoses sexuellement transmissibles
- Immunodépression
- Aplasie médullaire
- Nouveau-né prématuré
- Muqueuse péri-orificielle : digestives ou génitales
- Plis
- Phanères : ongles > poils
Candidoses buccales et digestives
Candidose buccale :
4 formes isolées ou associées
- perlèche : intertrigo commisural, uni ou bilatéral à fond fissuraire érythémateux possibilité d’extension au reste des lèvres (= chéilite)
- glossite : langue rouge et dépapillée, association avec stomatite fréquente
- stomatite : inflammation de la muqueuse buccale se traduisant par xérostomie (sécheresse buccale) et sensation de cuisson, modification du goût
- muguet : érythème recouvert d’un enduit blanchâtre de la face interne des joues, extension possible au reste du pharynx avec dysphagie
Candidose digestive :
- oesophagienne : rare, souvent par extension d’un muguet, doit faire rechercher une immunodépression : VIH, lymphocytes < 400/mm 3
- gastro-intestinales : accompagnant svt une candidose bucco-oesphagienne, se traduisant par une diarrhée
- anorectale : anite prurigineuse, érosive, suintante ; peut prolonger un intertrigo fessier
Diagnostics différentiels des candidoses buccales et digestives
Atteinte buccale
- Stomatite
- Glossites
- Perlèche
- Autre inflammation de la muqueuse buccale
- Leucoplasie
- Lichen plan
- langue géographique (glossite exfoliatrice marginée) : plaques rouges dépapillées avec bordure blanche, migratrices
- langue noire villeuse : oxydation de papilles
- carence (fer, vitamines B12)
- glossite métabolique
- Streptocoque
- Syphilis
- Herpès
- Nutritionnelle (carence martiale)
Atteinte digestive
- Atteinte péri-anale :
- anite streptococcique
- macération
- hémorroïdes
Candidoses génitales
Pas de caractère sexuellement transmissible clair, possible chez l’enfant par extension d’une dermatite fessière ou d’une anite candidosique.
Chez la femme
Vulvo-vaginite candidosique
- terrain : femmes jeunes ou d’âge moyen, surtout pdt la grossesse
- clinique :
- extension possible :
- chronicisation possible : prolifération répétée à partir d’une colonisation saprophyte
- lésions érythémateuses oedémateuses, enduit blanchâtres (leucorrhées caillebotées)
- prurit féroce
- dyspareunie d’intromission ou de présence
- plis inguinaux et interfessier,
- col (cervicite érosive)
- urètre (urétrite : dysurie, pollakiurie)
Chez l’homme
Peu fréquentes et peu symptomatiques (léger picotement après rapport sexuel)
- Symptomatique sur terrain prédisposé avec ensemencement lors d’un rapport ou à partir d’une candidose urétrale ou digestive.
- Balanite et balano-posthite : lésions érythémateuses du gland et du sillon balano-préputial
- Méatite : érythème péri-méatique, dysurie, prurit. Rarement écoulement purulent.Authentification par prélèvement mycologique indispensable
- urétrite : exceptionnelle
Diagnostics différentiels :
Dg différentiels de la Vulvo-vaginite
- infectieuse : bactérienne ou parasitaires (trichomonas)
- inflammatoire :
- adénocarcinome intra-épithélial
- lichen scléreux (femmes ménopausées)
- eczéma de contact
- lichénification
- psoriasis
Dg différentiels des balanites
- infectieuse : syphilis secondaire, herpès génital
- irritative (balanite de macération)
- inflammatoire : psoriasis
- Carcinome intraépithélial : érythroplasie de Queyrat
Intertrigo candidosique
- Diagnostic clinique : lésion à fond érythémateux, enduit blanchâtre malodorant, fissuraire au fond, bordé par collerette pustuleuse ou desquamative.
- Mécanisme : auto-inoculation depuis réservoir digestif ou vaginal.
- Facteurs favorisants : macération, obésité, diabète, manque d’hygiène
- Evolution : chronique et récidivante le + souvent
Formes cliniques :
- intertrigo des grands plis :
- intertrigo des petits plis :
- Topographie : génito-crural, interfessier, sous-mammaire
- Clinique : début au fond du pli = fissure prurigineuse bilatérale et symétrique, évolution centrifuge, bordure périphérique = desquamation ou pustulettes
- Topographie : interdigitaux (mains et pieds) péri-ombilical, péri-anal, rétro-auriculaire
- Facteurs favorisants :
- contact avec l’eau : plongeurs en restauration, ménage
- hyperhidrose : transpiration excessive
- facteurs professionnels préconisant l’occlusion (bottes des égouttiers)
Diagnostics différentiels
Intertrigo des grands plis :
Intertrigo dermatophytique | Localisé surtout aux plis inguinaux et inter-orteils |
Psoriasis inversé | Ø pustules ni de collerette périphérique Aspect vernissé, bien limité Aide au diag :- échec du TTT anti-fongique- présence d’une plaque typique de psoriasis à une autre localisation |
Dermatites de contact | - Allergique : prurit ++, aspect érythémato-vésiculeux, suintant - Caustique : érythémateuses, sèches et crevassées |
Erythrasma | Intertrigo à corynébactéries Tâche brune, symptomatique, fluorescence rouge corail à la lampe de Wood |
intertrigo microbien | Germes : staphyloccoque, streptocoque, pseudomonas Clinique : intertrigo douloureux, fissuraire, échec des anti-fongiques |
Intertrigo des petits plis : dermatophytes, dyshidrose, psoriasis
Candidose des phanères
Folliculites candidosiques du cuir chevelu : inflammation suppurative douloureuse du follicule pilosébacé ;
Association fréquente avec toxicomanie intra-veineuse >> signe d’une septicémie !
- Onychomycose candidosique :
- terrain : contact avec l’eau fréquent (ménagère) ou aliments (boulanger : eau sucrée des pâtisseries)
- Topographie : ongles des mains ++
- Clinique :
- début par péri-onyxis( (=paronychie) >> tuméfaction douloureuse de la zone matricielle et du repli unguéal
- puis envahissement de la tablette (= onyxis) décoloration en brun-vert
Diagnostic différentiel :
- Folliculites : bactérienne, microsporique (dermatophytes)
- atteinte unguéale :
- périonyxis bactérien
- onyxis à dermatophytes
- psoriasis vulgaire ou pustuleux
- lichen
- pelade (photo ci contre)
- microtraumatisme
Candidose cutanée congénitale
Infection rétrograde du placenta (chorio-amniotite) via vulvo-vaginite candidosique maternelle. Rare.
Clinique : pustulose diffuse du nouveau né, pronostic excellent.
≠ Candidose systémique : contamination nouveau-né prématuré et à faible poids de naissance lors du passage de la filière génitale. Extrêmement grave …
Candidose cutanéo-muqueuse chronique
Physipathologie : déficit congénital de l’immunité cellulaire spécifiquement face à C. albicans.
Clinique : atteinte unguéale, buccale et cutanée (granulome moniliasique). Symptomatique surtout chez l’enfant, atteintes plus discrètes chez l’adulte.
Diagnostic mycologique
Non indiqué | indiqué |
---|---|
Présentation clinique évidente Efficacité TTT anti-fongique d’épreuve | Atypie clinique ou doute diagnostic Lésions récidivantes Résistance à TTT bien conduit |
- Prélèvements :
- Examens mycologiques :
- + sur prélèvement cutané = candidose certaine car jamais de Candida sur peau saine
- + sur prélèvement muqueux = candidose possible en fonction du nombre de colonies car présence de candida saprophytes en temps normal
- Lésions cutanéo-muqueuses : écouvillonnage
- Lésions unguéales : découpage de la tablette
- Direct : recherche de levures bourgeonnantes, de pseudo-filaments/filaments
- Culture sur milieu de Sabouraud :
- développement en 48h, caractérisation de l’espèce en cause
- interprétation en cas de positivité des cultures à C.albicans
TTT
Principes
3 règles :
- TTT tous les facteurs favorisants
- TTT simultanément tous les foyers
- Candidose cutanéo-muqueuse = toujours TTT local +/- associé à TTT général
Indication au TTT général :
- atteinte étendue
- localisation inaccessible à TTT local simple
- contexte de déficit immunitaire génétique ou acquis (corticoides, VIH, …)
Moyens thérapeutiques
Antifongiques locaux
Produits actifs sur candidoses, dermatophytes et pityriasis versicolor
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
Imidazolés | |||
Bifonazole | Amycor | Cr, pou, sol | 1/j |
Éconazole | Dermazol, Pévaryl | cr, ému, pou, solCR, ému, pou, sol | 2/j |
Fenticonazole | Lomexin | Cr | 1 à 2/j |
Isiconazole | Fazol | Cr, ému | 2/j |
Kétoconazole | Ketoderme | Cr, unidose | 1 à 2/j |
Miconazole | Daktarin | Gel, pou, sol | 2/j |
Omoconazole | Fongamil | Cr, pou, sol | 1/j |
Oxiconazole | Fonx | Cr, pou, sol | 1/j |
Sertaconazole | Monazol | Cr | 1/j |
Sulconazole | Myk | Cr, pou, sol | 1 à 2/j |
Tioconazole | Trosyd | Cr | 2/j |
Pyridone | |||
Ciclopiroxolamine | Mycoster | Cr, pou, sol | 2/j |
Allylamine (Dermatophytes ++) | |||
Terbinafine | Lamisil | Cr, gel, sol | 1/j |
Produits actifs sur candidoses cutanées
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
polyènes | |||
Amphotéricine | Fungizone | Lotion | 2 à 4/j |
Produits pour onychomycose
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
Imidazolés | |||
Bifonazole | Amycor Onychoset | Cr | 1/j |
Morpholine | |||
Ciclopiroxolamine | Mycoster | Sol filmogène | 1 à 2/sem. |
pyridone | |||
Ciclopirox | Muycoster | Sol filmogène | 1/j |
Produits pour candidoses vaginales
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
Imidazolés | |||
Éconazole | Gyno-Pevaryl Myleugyn | Ovules | 1/j › 3j |
Fenticonazole | Lomexin, Terlomexin | Capsules | 1/j › 3j |
Isoconazole | Fazol | Ovules | 1/j › 3j |
Isiconazole | Fazol | Cr, ému | 1/j › 3j |
Miconazole | Gyno-Daktarin | Capsules | 2/j › 7j ou 1/j›14j |
Omoconazole | Fongarex | Ovules | 1 |
Sertaconazole | Monazole | Ovules | 1 |
Tioconazole | Gyno-Trosyd | Ovules | 1 |
Les indications cutanées et muqueuses varient d'un produit à l'autre : se rapporter au Dictionnaire Vidal. (Cr: crème, emu : émulsion, gel : gel, pou : Poudre, sol : Solution) à titre informatif.
3 familles :
- imidazolés
- pyridones : ciclopiroxolamine
- allylamines : terbiafine
Anti-fongiques généraux
Aucun autorisé chez la femme enceinte
FLUCONAZOLETriflucan ®Per os : candidose oro-pharyngée, oesophagienne chez les immunodéprimésIV : candidoses systémiques (disséminées ou profondes)
POLYENESIndication :
- prophylactique : prévention des candidoses chez immunodéprimé
- TTT : en association pour les candidoses vaginales ou cutanées
Amphotéricine B (Fungizone® = forme buvale pr candidose digestive / Ambisome©) : TTT des mycoses systémiques.Toxicité rénale et hématologique
Nsytatine (Mycoster®) : TTT local des candidoses buccales et digestives (Ø absorption systémique, comme Fungizone orale)
TERBIAFINEEfficacité moindre sur le candida que sur les dermato-phytes
AUTRESInfections systémiques et chez les immnodéprimés :
- itraconazole
- flucytosine
Indications
Candidose buccales
Immunocompétents | Immunodéprimés | |
---|---|---|
TTT antifongiques | TTT locaux ++ : Nystatine (Mycoster®) : 4-8 cp/j à sucer ampho B (Fungizone®) : 4 cu à café en 2 prises/j miconazole (Daktarin®) : 2 cu x4/j | TTT local idem à l’immunocompétent + TTT général (surtout si atteinte oesphagienne) Fluconazole (Triflucan®) Itraconazole (Sporanox®) |
Modalités | Contact avec la muqueuse = plusieurs minutesA distance des repas | |
Durée | 1-3 semaines | 10 à 15jCures courtes et discontinues pour éviter l’émergence de souches résistantes. |
TTT adjuvants | Bains de bouche aux antiseptiques ou au bicarbonates de soude ( pH buccal) | |
Cas particuliers | Chez l’enfant :Fungizone® suspension : 50 mg/kg/jDaktarin gel buccal® : 1 cuillère x4/j |
Daktarin® (miconazole) : CI avec AVK ou sulfamide hypoglycémiant
inducteurs enzymatiques | Inhibiteurs enzymatiques |
---|---|
Griséofulvine Hydan (di-) ® : phénitoine = anti-épilpetique Tégrétol ® : carbamazépine = anti-épileptique Barbiturique (phénobarbital) Gardenal® = anti-épileptique Alcool Rifampicine › G HT un BAR (« j’ai acheté un bar ») | Jus de pamplemousse Anti-protéase : ritonavir antiretroviraux) Macrolides Azolés : métronidazol, kétoconazol IPP Calcique (inhibiteur) : vérapamil, nicardipine › JAMAICa |
Candidose génitale : TTT locaux ++
Vulvo-vaginite simple | Vulvo-vaginite récidivante | Balanite |
---|---|---|
Imidazolés : 1 ovule pdt 1 à 3 j (à mettre le soir) Ex. Gyno-pévaryl® + toilette intime avec savon alcalin pdt 2-4 semaines | TTT prophylactique : 1 ovule LP 1/mois (≈20° jour du cycle) Avant antibiotiques : 1 ovule 150mg LP en préventif si ATCD vulvo-vaginite ; Rechercher et traiter une candidose chez partenaire | Crème antifongique (1-2 x/j) pdt 2-3 semaines Toilette avec savon alcalin Rechercher candidose chez partenaire |
Candidoses des plis
- Antifongiques locaux :
- Molécules : imidazolés , ciclopiroxolamines
- Durée : 2-4 semaines
- Eradication :
- Facteurs favorisants : macération, hygiène, pH
- Réservoirs : muqueuse buccale, digestive, vaginale
Candidose unguéale
TTT spécifique antifongique | Mesures associées |
---|---|
Antifongiques locaux :- Solution filmogène, crème sous occlusion ex. Ciclopiroxolamine (Mycoster®) 1/j- Efficace seulement si atteinte modérée et distale Antifongiques généraux :- Prérequis : identification mycologique- indications : échec des topiques, atteintes plusieurs doigts- TTT : fluconazole 150-300 mg/j pdt 6 semaines à 3 mois | Lutte contre facteurs locaux (macération, humidité) Lutte contre surinfection : bains antiseptiques de plusieurs minutes |
Candida = levure saprophyte devenant pathogène sous l‘effet de facteurs locaux et généraux favorisants › à rechercher et à traiter.
Diagnostic avant tout clinique › TTT d’épreuve par antifongique local
Diagnostic mycologique indispensable :
- avant TTT par voie générale
- en cas de doute diagnostic ou si atteinte étendue
- en fonction du terrain : immunodéprimé
Infections à dermatophytes de la peau glabre, des plis et des phanères
Physiopathologie
Dermatophytes | Tropisme | Transmission |
---|---|---|
Champignons filamenteux (mycoses superficielles) 3 genres chez l’homme :- épidermophyton- microsporum- trichophyton | TOUJOURS pathogènes Se nourrissent de kératine :- couche cornée de la peau- phanères (poils,ongle) >> JAMAIS les muqueuses(Ø kératine) | Contact direct ou indirect par poils / squames contaminés Origines :- interhumaines = espèces anthropophiles- animales = espèces zoophiles- telluriques = espèces géophiles Facteur favorisant : altération épdermique |
Diagnostic clinique
Dermatophytoses des plis
3 dermatophytes anthropophiles :
- Trichophyton rubrum
- Trichophyton interdigitale
- épidermophyton floccosum
Intertrigo inter-orteils | Intertrigo des grands plis |
---|---|
Terrain : adulte > enfant Topographie : 3e et 4e espaces inter orteils (« pied d’athlète ») Clinique : - Desquamation sèche ou suintante- +/- Fissuraire ou vésiculo-bulleuse- Parfois prurit Complications :- porte d’entrée d’un érysipèle bactérien- diffusion au reste du pied ou dans une autre région du corps- contamination pieds-main >> T. rubrum ++ | Topographie : plis inguinaux ++ > autres grands plis Clinique : - Placard d’extension centrifuge avec guérison centrale- Bordure érythémato-squameuse bien limitée- Atteinte unilatérale- Fond du pli : non érythémateux, non fissuraire « eczéma marginé de Hébra » |
Formes cliniques | Tropisme | Transmission |
---|---|---|
Intertrigo inter-orteils | T. rubrum (75%)T. interdigitale (15-20%)E. Flocossom (5%)T. Mentagrophytes | Eczéma de contactIntertrigo candidosique ou à pyocyaniquePsoriasis des plisAutres moisissures |
Intertrigo des grands plis | T. rubrum E. FlocossomT. interdigitale | Intertrigo candidosiqueErythrasma (corynébactérie)Eczéma de contactPsoriasis des plisDermite caustiquePemphigus familial |
Atteinte de la peau glabre | T. rubrum E. FlocossomT. interdigitale | Eczéma mummulairePsoriasisEczéma de contactPityariasis rosé de GibertLupus subaiguMycosis fongoide |
L'identification des espèces se fait sur plusieurs critères : Aspect des colonies et pigments sécrétés, caractéristiques microscopiques.
Diagnostics différentiels :
Intertrigo inter-orteil | |
Candidose | Rare aux pieds, atteinte du 1er espace |
Eczéma dysidrosique | Vésicules +/- bulles, bien individualisées, évoluant par pousée Prurit ++ |
Intertrigo à bacilles gram négatif | Lésions érosives, douloureusesAtteintes de plusieurs espaces inter-orteilsRésistance au TTT anti-fongiques |
Intertrigo des grands plis | |
Candidose | Placard rouge vernissé, fond du pli fissuraire, recouvert par enduit blanchâtreBordure de pustulettes périphériques |
Erythrasma | Corynebacterium minutissimumPlacard brun, Ø bordure activeLampe de Wood : fluorescence rouge corail |
Dermatite de contact | Irritation |
Eczéma de contact | Vésicules ou bulles suintantes |
Psoriasis inversé |
Dermotophytoses de la peau glabre
Pathogènes : contamination directe ou indirecte
- espèces anthropophiles : auto-inoculation (ex. Trichophyton rubrum d’un intertrigo des pieds)
- espèces zoophiles : animal parasité par Microsporum canis
Diagnostic clinique
Formes typiques : « herpès circiné »
- placards arrondis ou polycycliques
- prurit
- bordure érythémato-vésiculo-squameuse
- guérison centrale (évolution centrifuge)
Kérion : forme inflammatoire
- espèce non anthropophile déclenchant une intense réaction inflammatoire
- clinique : lésions nodulaire, pustuleuse
- parfois secondaire à CTC locaux ( prolifération mycosique)
Kératodermie palmo-plantaire
- tableau le + commun : association kératodermie palmaire unilatérale + plantaires bilatérales (« two feet, one hand » de T. rubrum)
- aspect clinique : hyperkératose (= épaississement de la peau) farineuse, blanchâtre, renforcées aux plis.
- Parfois accompagnée d’une atteinte unguéale
Forme de l’immunodéprimé
- terrain : SIDA, corticothérapie générale à haute dose, transplanté, diabète
- symptomatologie atypique :
- bordure active
- prurit
- Lésions profuses et d’extension rapide
Diagnostics différentiels
Devant lésions annulaires : éliminer
- eczéma nummulaire
- dermatite atopique
- psoriasis annulaire
- pityriasis rosé de Gilbert
- lupus subaigu
Teignes
Teignes : dermatophytose à parasitisme pilaire
Diagnostic et formes cliniques
Teignes du cuir chevelu :
Terrain : enfant pré-pubère
Transmission : inter-humaine ou parfois origine animale, indirecte
Teigne tondante microsporique | Teigne tondante trichophytique |
---|---|
- Grande plaque unique (ou peu nombreuses) - Alopéciante : cheveux cassés à qq mm - Squameuse - Lampe de Wood : fluo + | - Multiples petites plaques éparses - Alopéciante : cheveux cassés à ras - Squameuses, squamo-croûteuses voire pustuleuses - lampe de Wood : fluo - TOUJOURS ANTHROPOHILE |
Favus (teigne favique) | Kérion (teigne inflammaoire) |
---|---|
- terrain : immigrés (T. shönleini) - plaques alopéciantes - squamo-croûteusesdépression cupuliforme (godet favique) - évolution cicatricielle (alopécie définitive) | - Contexte : milieu rural (parasite zoophile ou tellurique) - Placard inflammatoire, peu squameux - évo en tuméfaction ponctuée par orifices pilaires dilatés (expulsant les cheveux) d’où coule du pus |
Teignes de la barbe : sycosis = folliculite aigue suppurée (plages papuleuses inflammatoires, pustuleuses)
Prélèvement mycologique pour éliminer une cause bactérienne (staphylocoque)
Aspects atypiques : modification de l’aspect habituel des teignes
- par l’application de topiques
- chez l’immunodéprimé : teignes simulant une dermatite séborrhéique ou un psoriasis
Diagnostics différentiels
- Psoriasis du cuir chevelu
- Dermatite séborrhéique
- Fausse teigne amiantacée (plaques non alopéciantes)
- Autres causes d’alopécies circonscrites non cicatricielles
Dermatophytoses unguéales
Topographie | Ongles des orteils ++ > ongles de mains |
Dermatophytes | T.rubrum 80%T.interdigitale 20% |
Clinique | - Début : leuconychie distale ou latérale de la tablette- Hyperkératose sous-unguéale- Onycholyse : décollement distal Association quasi-systématique à intertrigo ou kératodermie |
Diagnostic différentiel | - Onychopahie traumatiqueTout traumatisme favorise la greffe parasitaire (intrication) - Psoriasis |
Diagnostic mycologique
Contrairement aux infections candidosiques, le dg mycologique est INDISPENSABLE (sauf intertrigo interorteil) car :
- Examen clinique peu prédictif du diagnostic (lésion polymorphe)
- Enquête étiologique svt nécessaire : origine de la contamination (homme/animal)
- TTT longs et TTT de la source imposant certitude diagnostique
Lampe de Wood
Fluorescence jaune-verte | Microsporum |
Fluorescence rouge corail | Cornybactérium minutissimum (érythrasma) |
Ø fluorescence | Trichophyton |
Prélèvement : squames, ongles, cheveux
- Examen direct : filaments septés
- Culture sur milieu de Sabouraud :
- délai = 3-4 semaines (VS 48h pour candida)
- diagnostic de genre (ex. Trichophyton) et d’espèce (ex. Trichophyton rubrum)
Biopsie cutanée pour histologie :
En cas de doute avec autre dermatose inflammatoire : présence de filaments mycéliens après coloration au PAS.
TTT
Moyens thérapeutiques
Antifongiques locaux : idem aux candidoses
- imidazolés
- ciclopiroxolamine
- terbiafine
Modalités : 2 applications/j pdt 3-4 semaines
Antifongiques généraux : Jamais chez la femme enceinte !
GRISEOFULVINE | TERBIAFINE | |
---|---|---|
Action | Fongistatique | Fongicide |
Modalités d'emploi | Tjs associé a TTT local A prendre au cours d’un repas gras ( absorption) | Non adapté àl ’enfant |
Précautions | Photosensibilisant Nombreuses interactions (inducteur enzymatique) | Troubles digestifs, modification du goutToxidermieToxicité hépatiqueCytopénie Peu d’interaction |
Particularité | Seul antifongique PO avec AMM chez l’enfant | Aucune surveillance biologique |
Dermatophytoses des plis et de la peau glabre
TTT local
- Indication : atteinte isolée (plis ou peau glabre) › lésions limitées en nombre et en étendue
- durée : 2-3 semaines (ex. Ketoconazol x2/j)
TTT général : indications
- atteinte palmo-plantaire
- atteintes multiples de la peau glabre
- association à atteinte unguéale ou pilaire
Teignes
Principes de TTT
Durée minimale = 6 sem, jusqu’à guérison complète (clinique ET mycologique)
Association TTT locaux ET généraux systématique
TTT de la source :
- famille si champignon anthropophile
- animal si champignon zoophile
Eviction scolaire : sauf si certificat médical attestant de la mise sous TTT adpaté (+ contrôle des sujets contacts)
Ne jamais exciser un kérion.
Moyens de TTT
TTT local :
- Imidazolé ou ciclopiroxolamine
- Désinfection du linge en contact (antifongique en poudre)
- Coupe des cheveux infectés du pourtour
TTT général :
- 1ère intention : griséofulvine
- 2e intention : terbiafine
Contre-indiqué chez femme enceinte ou allaitante et chez enfant < 1 an
Dermatophytoses unguéales
- Prérequis : diagnostic mycologique avec identification du dermatophyte
- Durée très prolongée (main = 4-6 mois, pied = 9 à 12 mois), guérison établie qu’après repousse de l’ongle
- TTT
- Locaux : si atteinte modérée et distale (ex. Loceryl® x2/j)
- Généraux : si atteinte matricielle
Dermatophytes : champignon filamenteux kératinophiles
- toujours pathogène chez l’homme, origine humaine, animale ou tellurique
- jamais d’atteinte muqueuse
Clinique :
- peau glabre : lésion arrondie avec bordure érythémato-squameuse et guérison centrale
- paume et plante : hyperkératose
- cuir chevelu : état squameux, croûteux, pustuleux, alopéciant
Para-clinique : diagnostic mycologique indispensable sauf intertrigo interorteil
La barrière cutanée et ses mécanismes de défense
Peau : frontière entre organisme et milieu extérieur, protection naturelle contre micro-organismes pathogènes :
- protection mécanique : cohésion des cornéocytes (kératinocytes de la couche cornée)
- protection chimique :
- Protection biologique :
- pH ≈ 5.5, peu favorable à la croissance bactérienne
- Sébum : film hydrophobe imperméabilité de la couche cornée et adhésion des bactéries à sa surface
- Peptides antimicrobiens (défensines, lysozymes,…) : attaquent la paroi bactérienne
- Microbiome : bactéries (corynébactérie, staphyloccoques blancs) virus et parasites commensaux, compétition avec les pathogènes
- Système immunitaire inné et adaptatif : cellules de Langerhans, macrophages dermiques, lymphocytes à tropisme cutané (présentation d’antigènes bactériens dans les ggl de drainage)
Infection cutanée : altération d’un ou de plusieurs de ces mécanismes de défense.
Impétigo
Diagnostic et formes cliniques
Impétigo
Infection de l’épiderme par :
- Staphylocoque aureus (90% des cas en France)
- Streptococcus pyogenes (streptocoque du groupe A, pays en voie de développement)
Contexte :
Enfant, milieu défavorisé. Contagiosité importante : auto-inoculation possible et petites épidémies familiales ou en collectivités.
Lésions élémentaires :
- impétigo staphylococcique :
- impétigo streptococcique :
- Impétiginisation : surinfection d’une dermatose préexistante (eczéma, varicelle) svt secondaire au grattage (pédiculose, gale)
- Ecthyma = impétigo creusant (ulcération +/- profonde) du au streptocoque ß-hémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes)
- Bulle fragile (production d’exfoliatine = toxine ciblant les desmosomes >> perte de cohésion intra-épidermique des kératinocytes) puis pustule
- Rupture en érosion suintante ou formation d’une croûte mélicérique (couleur de miel)
- Topographie : péri-orificielle, formes disséminées possibles chez le nouveau-né et le nourrisson
- Signes généraux : pas de fièvre ni d’AEG, parfois ADP satellite
- + croûteux, topographie péri-flexurale (plis de flexion)
Distinguer ecthyma simple ≠ ecthyma gangrenosum (lié à Pseudomonas aeroginosa sur terrain immunodéprimé)
Pas de prélèvement bactériologique obligatoire : diagnostic clinique avant tout.
Complications
Exceptionnelles, liées au syndrome post-streptoccocique (glomérulonéphrite aigue : contrôle protéinurie à 3 semaines et rhumatisme articulaire aigu).
TTT
Formes peu étendues (< 5 lésions) | Formes étendues (≥ 5 lésions) |
---|---|
TTT local : - Antiseptiques locaux (chlorhexidine, bétadine, Dakin) - ATB topiques : mupirocine, acide fusidique | - Pénicilline M : cloxacilline ou oxacilline - Céphalosporine 1ère ou 2e génération - Macrolides - Acide fusidique - Pristinamycine |
Durée 10 JOURS |
Dans tous les cas : renforcement des mesures d’hygiène personnelle (couper les ongles courts, se laver les mains, ne pas manipuler les lésions)
+ contrôle BU à 3 semaines
+ éviction des collectivités de l’enfant (sauf lésion totalement couvrable : en pratique difficile donc maison jusqu’à guérison)
Ne pas oublier de TTT la dermatose sous-jacente : ivermectine/gale, dermocorticoide/eczéma …
Folliculites, furoncles et autres infections cutanées staphylococciques
Folliculites
les formes cliniques : diagnostic positif et différentiel
Folliculite : infection du follicule pilo-sébacé par Staphylococcus aureus le + svt
Folliculite superficielle
Infection superficielle de l’ostium folliculaire
- Lésion élémentaire :
- Pustule centrée par un poil
- Erythème péri-folliculaire
Topographie : régions pileuses (cuisse, périnée, bras, dos, paupière = orgelet)
Sycosis : folliculite de la barbe ; forme particulière par sa chronicité et son extension au niveau du visage, favorisée par le rasage
Furoncle
Infection profonde et nécrosante de la totalité du follicule pilo-sébacé
- Lésion élémentaire :
- Papule ou nodule inflammatoire, douloureux, centré par une pustule en zone pileuse
- Maturation nécrotique et purulente en qq jours (bourbillon)
TOUJOURS causé par staph. aureus, parfois producteur de la leucocidine de Panton-Valentine
Diagnostics différentiels :
- Autres follicultes : dermatophytes (kérion) candida, pityrosporique, bacilles, gram négatifs
- Folliculites non infectieuses : maladie de Behcet, maladie de Crohn
- Maladie de Verneuil : hydradénite suppurée : syndrome suppuratif chronique des plis (axillaires, périnéaux, sous-mammaires)
- Kyste épidermique inflammatoire ou surinfecté : se voit sur le visage, notion de kyste pré-existant
les complications
Anthrax | Conglomérat de plusieurs furoncles |
Furonculose | Répétition de furoncles sur plusieurs mois, Ø facteur favorisant déterminant |
Abcès primitif | — |
Lymphangite | — |
Complications systémiques | Bactériémie, localisation secondaire |
Staphylococcie maligne de la face | Thrombophlébite septique des veines de la région centro-faciale après manipulation d’un furoncle de cette zone >> Risque de thrombophlébite du sinus caverneux |
Quand rechercher une endocardite infectieuse au décours d’une septicémie ?
- Staphylococcus aureus
- Streptococcus spp. SAUF S. pyogenes et S. pneumoniae
- Enterococcus spp
- Candida spp
La présence de ces pathogènes dans le sang est à risque de greffe endocardique et nécessite un dépistage de l’EI (ETT/ETO etc.)
TTT
Pour tous
- Mesure d’hygiène générale (lavage des mains, éviter la manipulation)
- Soins locaux par antiseptiques
Pour les furoncles
Pansement à l’alcool ( maturation)
ATB : péni M (oxa-cloxacilline) pristinamycine, acide fusique
- Durée : 10 jours
- Indication : terrain fragile (immunodéprimé, diabète) risque de complications (ex. localisation médio-faciale)
En cas de furonculoses
- Application des mesures précédentes
- éradication des sites de portage :
- Renforcement de l’hygiène globale :
- Localisation : aisselles, périnée, narines
- Moyens : toilettes antiseptiques, ATB topiques (a.fusidique)
- désinfection des sanitaires à la javel, lavage fréquent du linge
Autres infections cutanées staphylocciques
Panaris
3 stades | Clinique | PEC |
---|---|---|
Inoculation | Ø signes généraux, signes locaux très discrets | Soins locaux de la porte d’entrée |
Inflammatoire ou phlemasique | Ø signes généraux, signes locaux | Soins antiseptiques (bain de chlorhexidine) |
Collecté | fièvre et douleur insomniante | Excision et drainage au bloc Antiseptiques locaux |
Abcès
Définition
Collection néo-formée de pus (≠ empyème : collection de pus dans une cavité naturelle et ≠ phlegmon : infiltration purulente sans collection)
Clinique
- initialement : nodule ou plaque érythèmateuse inflammatoire,
- puis collection (masse rénitente à la palpation)
Signes généraux rares (peu de fièvre, parfois ADP satellite ou trainée de lymphangite)
Pathogène
- S.aureus producteur de leucocidine de Panton-Valentine le plus souvent (++ dans les abcès primaires, +/- dans les abcès secondaires : inoculation directe accidentelle, toxicomanie)
- Identification par analyse bactério du pus ;
épidémiologie
Émergence mondiale de SARM communautaire (staphylocoque résistant à la méticilline = bactérie multi-résistante à isolement contact) responsables de nbreux abcès parfois nécrotiques
TTT :
- chirurgical toujours : incision et drainage
- médical (ATB) parfois, notamment en cas :
- localisations « critiques » : visage
- terrain : immunodéprimé, âges extrêmes
- échec du drainage
- présence de signes généraux : AEG, fièvre
Lymphangite
Clinique : trainée linéaire inflammatoire depuis l’origine de l’infection vers le relais ganglionnaire loco-régional, présence ADP périphérique et parfois fièvre sans AEG
Pathogène : S.aureus ou Streptococcus pyogenes
TTT : ATB générale
Thrombophlébite superficielle
Physiopathologie
S.aureus = germe thrombogène, formation de thrombus septique permettant la dissémination de l’infection via des emboles septiques (piléphlébite) ;
Infection cutanée à staphylocoque › thrombophlébite superficielle › veines profondes › foyer viscéral
En milieu hospitalier, la porte d’entrée du staph. est souvent le point de perfusion (moyen mnémotechnique devant une fièvre inexpliquée : les 4 P :
- infection urinaire,
- phlébite/embolie pulmonaire,
- poumon : pneumopathie
- perfusion
Clinique :
Cordon induré et inflammatoire
TTT :
ATB générale + suppression de la porte d’entrée (ex. retrait perfusion)
Cellulite (dermohypodermite bactérienne)
Clinique :
Plaque inflammatoire (rougeur, douleur, chaleur) avec œdème local et fièvre.
Rôle de s.aureus probable mais difficulté à démontrer qu’il est forcément en cause ; en tenir compte dans le spectre de l’ATBthérapie si présent dans les prélèvements locaux.
Infection secondaire de plaies aigues ou chroniques
Initialement : plaie aigue ou chronique
Secondairement : surinfection = apparition de signes inflammatoires, +/- pus, et rarement fièvre.
Distinction difficile entre surinfection et colonisation.
Manifestations toxiniques systémiques
Manifestations dermatologiques engendrées par libération de toxines :
- staphylococcal scalded skin syndrom (SSSS) : exfoliatine du stapylocoque
- toxic shock syndrom : toxine TSST1 du staph. doré de groupe phagique 1
Erysipèle
Définition
Erysipèle : dermo-hypodermite bactérienne aigue non nécrosante.
Pathogène le + fréquent = streptocoque ß-hémolytique du groupe A, B, C ou G
Terrain : adulte > 40ans (rare chez l’enfant)
Présentation clinique
Tableau de « grosse jambe rouge aigue fébrile » unilatéral
- fièvre +/- intense (38 à 40°c) avec frissons
- placard inflammatoire bien limité, oedémateux et douloureux, bourrelet périphérique (rare sur la jambe mais fréquent au visage)
- autres lésions associées : décollement bulleux superficiel (conséquence mécanique de l’œdème), lésions purpuriques
- ADP inflammatoires régionales fréquentes, parfois lymphangite
Signes négatifs : pas de nécrose, pas de crépitation, pas d’hypoesthésie, pas de signe de choc >> si présents : dermohypodermite aigue (DHA) nécrosante voire fasciite nécrosante.
Recherche porte d’entrée ++ : intertrigo interorteil mycosique ou fissuration mécanique.
Facteur favorisant : lymphoedème chronique (le diabète n’est PAS un facteur favorisant de l’érysipèle)
Formes cliniques particulières
symptomatiques : formes bulleuses, purpuriques, nécrotiques
topographiques : visage (bourrelet périphérique très marqué), membre supérieur, abdomen, thorax, région fessière (risque de Gangrène de Fournier)
Examens complémentaires
PAS DE SIGNES DE GRAVITé = PAS D’EXAMEN COMPLEMENTAIRE INDISPENSABLE
En pratique, sont souvent demandé :
- NFS : hyperleucocytose (> 12G/L) avec polynucléose neutrophile (PNN > 7 G/L)
- VS / CRP
Examens bactériologiques peu contributifs … Traiter sans attendre de résultats
Echo-doppler veineux : à faire si suspicion de phlébite.
Diagnostics différentiels
2 diagnostics différentiels de l’érysipèle du MI :
- phlébite surale : dilatation du réseau veineux superficiel, palpation d’un cordon veineux, sg de Homans, › perte du ballant du mollet, œdème unilatéral
- fasciite nécrosante :
- Sepsis sévère : T° >39°c, persistante sous ATB, collapsus, AEG majeure
- sg locaux : douleur très intense ou à l’inverse hypoesthésie, induration, extension rapide (toujours entourer l’érysipèle pour suivre sa progression) apparition de zones cyanique, nécrotique et crépitation à la palpation
- CAT : chirurgie en urgence, aucun examen morphologique (IRM, écho) ne doit retarder l’exploration chirurgicale
évolution
Guérison sous ATB ≈ 10 jours
Risque principal = rechute favorisée par
- Persistance de la porte d’entrée
- Insuffisance veineuse ou lymphoedème chronique
- Surpoids
TTT
Orientation du malade
A domicileOuA l’hôpital si :
- sg généraux marqués
- sg de complications
- comorbités significatives
- contexte social défavorable
- Ø amélioration à 72h
- Affections associées
Antibiothérapie
- Cible : streptocoque
- ßlactamines
- synergistine : pristinamycine (2-3g/j si allergie aux pénicillines
- clindamycine : 600 à 1200mg/j
- péni G injectable
- péni A orale (amoxicilline)
- Augmentin si possibilité de staph associé
Mesures associées
- Repos au lit / Surélévation MI
- TTT sympto : antalgiques non AINS
- Pas d’anti-coagulant sauf risque de maladie thrombo-embolique
- TTT de la porte d’entrée
Prévention des récidives
- PEC d’une porte d’entrée persistante
- facteurs favorisants : surpoids, insuffisance veineuse (bas de contention ++)
- En cas de récidives multiples : ATB au long court possible
INFECTIONS CUTANES BACTERIENNES :
2 germes principaux : cocci gram positifs = staphylocoque et strepocoque
infection auto-inoculable et non immunisante
Zoom sur le staphyloccoque :
Responsable des infections récidivantes (folliculite et furoncle) : TTT les sites de portage chronique ++
Émergence de SARM en communautaire à surveiller
Infections cutanéo-muqueuses Et des phanères a candida
Diagnostic clinique
Candida albicans :
- endosaprophyte (espèce se nourrissant de matières organiques inertes ≠ parasite) du tube digestif et de la muqueuse génitale feminine (formant la flore de Doderlein avec les lactobacilles)
- passage de saprophyte à pathogène sous effet de facteurs favorisants (déséquilibre de prolifération)
- jamais présent sur la peau en temps normal
Facteurs favorisants locaux
- Humidité, macération, pH acide
- irritation chronique : prothèse dentaire, mucite post-radique
- xérostomie
Facteurs favorisants généraux
- Terrain :
- Médicaments
- immunodépression : congénitale, physiologique (âges extrêmes, grossesse) acquise (médicament, Virus : HIV)
- diabète
- ATB généraux
- Oestro-progestatifs
- CTC, immuno-supresseurs
Modes d’invasion :
- voie endogène : porte d’entrée digestive ou génitale
- voie exogène (+ rare)
- Septicémies ou localisations viscérales profondes (exceptionnelles !) contexte :
- Zones infectées :
- Nouveau-né : chorioamniotite (vaginite candidosique maternelle >> infection retrograde de l’œuf)
- Adulte : candidoses sexuellement transmissibles
- Immunodépression
- Aplasie médullaire
- Nouveau-né prématuré
- Muqueuse péri-orificielle : digestives ou génitales
- Plis
- Phanères : ongles > poils
Candidoses buccales et digestives
Candidose buccale :
4 formes isolées ou associées
- perlèche : intertrigo commisural, uni ou bilatéral à fond fissuraire érythémateux possibilité d’extension au reste des lèvres (= chéilite)
- glossite : langue rouge et dépapillée, association avec stomatite fréquente
- stomatite : inflammation de la muqueuse buccale se traduisant par xérostomie (sécheresse buccale) et sensation de cuisson, modification du goût
- muguet : érythème recouvert d’un enduit blanchâtre de la face interne des joues, extension possible au reste du pharynx avec dysphagie
Candidose digestive :
- oesophagienne : rare, souvent par extension d’un muguet, doit faire rechercher une immunodépression : VIH, lymphocytes < 400/mm 3
- gastro-intestinales : accompagnant svt une candidose bucco-oesphagienne, se traduisant par une diarrhée
- anorectale : anite prurigineuse, érosive, suintante ; peut prolonger un intertrigo fessier
Diagnostics différentiels des candidoses buccales et digestives
Atteinte buccale
- Stomatite
- Glossites
- Perlèche
- Autre inflammation de la muqueuse buccale
- Leucoplasie
- Lichen plan
- langue géographique (glossite exfoliatrice marginée) : plaques rouges dépapillées avec bordure blanche, migratrices
- langue noire villeuse : oxydation de papilles
- carence (fer, vitamines B12)
- glossite métabolique
- Streptocoque
- Syphilis
- Herpès
- Nutritionnelle (carence martiale)
Atteinte digestive
- Atteinte péri-anale :
- anite streptococcique
- macération
- hémorroïdes
Candidoses génitales
Pas de caractère sexuellement transmissible clair, possible chez l’enfant par extension d’une dermatite fessière ou d’une anite candidosique.
Chez la femme
Vulvo-vaginite candidosique
- terrain : femmes jeunes ou d’âge moyen, surtout pdt la grossesse
- clinique :
- extension possible :
- chronicisation possible : prolifération répétée à partir d’une colonisation saprophyte
- lésions érythémateuses oedémateuses, enduit blanchâtres (leucorrhées caillebotées)
- prurit féroce
- dyspareunie d’intromission ou de présence
- plis inguinaux et interfessier,
- col (cervicite érosive)
- urètre (urétrite : dysurie, pollakiurie)
Chez l’homme
Peu fréquentes et peu symptomatiques (léger picotement après rapport sexuel)
- Symptomatique sur terrain prédisposé avec ensemencement lors d’un rapport ou à partir d’une candidose urétrale ou digestive.
- Balanite et balano-posthite : lésions érythémateuses du gland et du sillon balano-préputial
- Méatite : érythème péri-méatique, dysurie, prurit. Rarement écoulement purulent.Authentification par prélèvement mycologique indispensable
- urétrite : exceptionnelle
Diagnostics différentiels :
Dg différentiels de la Vulvo-vaginite
- infectieuse : bactérienne ou parasitaires (trichomonas)
- inflammatoire :
- adénocarcinome intra-épithélial
- lichen scléreux (femmes ménopausées)
- eczéma de contact
- lichénification
- psoriasis
Dg différentiels des balanites
- infectieuse : syphilis secondaire, herpès génital
- irritative (balanite de macération)
- inflammatoire : psoriasis
- Carcinome intraépithélial : érythroplasie de Queyrat
Intertrigo candidosique
- Diagnostic clinique : lésion à fond érythémateux, enduit blanchâtre malodorant, fissuraire au fond, bordé par collerette pustuleuse ou desquamative.
- Mécanisme : auto-inoculation depuis réservoir digestif ou vaginal.
- Facteurs favorisants : macération, obésité, diabète, manque d’hygiène
- Evolution : chronique et récidivante le + souvent
Formes cliniques :
- intertrigo des grands plis :
- intertrigo des petits plis :
- Topographie : génito-crural, interfessier, sous-mammaire
- Clinique : début au fond du pli = fissure prurigineuse bilatérale et symétrique, évolution centrifuge, bordure périphérique = desquamation ou pustulettes
- Topographie : interdigitaux (mains et pieds) péri-ombilical, péri-anal, rétro-auriculaire
- Facteurs favorisants :
- contact avec l’eau : plongeurs en restauration, ménage
- hyperhidrose : transpiration excessive
- facteurs professionnels préconisant l’occlusion (bottes des égouttiers)
Diagnostics différentiels
Intertrigo des grands plis :
Intertrigo dermatophytique | Localisé surtout aux plis inguinaux et inter-orteils |
Psoriasis inversé | Ø pustules ni de collerette périphérique Aspect vernissé, bien limité Aide au diag :- échec du TTT anti-fongique- présence d’une plaque typique de psoriasis à une autre localisation |
Dermatites de contact | - Allergique : prurit ++, aspect érythémato-vésiculeux, suintant - Caustique : érythémateuses, sèches et crevassées |
Erythrasma | Intertrigo à corynébactéries Tâche brune, symptomatique, fluorescence rouge corail à la lampe de Wood |
intertrigo microbien | Germes : staphyloccoque, streptocoque, pseudomonas Clinique : intertrigo douloureux, fissuraire, échec des anti-fongiques |
Intertrigo des petits plis : dermatophytes, dyshidrose, psoriasis
Candidose des phanères
Folliculites candidosiques du cuir chevelu : inflammation suppurative douloureuse du follicule pilosébacé ;
Association fréquente avec toxicomanie intra-veineuse >> signe d’une septicémie !
- Onychomycose candidosique :
- terrain : contact avec l’eau fréquent (ménagère) ou aliments (boulanger : eau sucrée des pâtisseries)
- Topographie : ongles des mains ++
- Clinique :
- début par péri-onyxis( (=paronychie) >> tuméfaction douloureuse de la zone matricielle et du repli unguéal
- puis envahissement de la tablette (= onyxis) décoloration en brun-vert
Diagnostic différentiel :
- Folliculites : bactérienne, microsporique (dermatophytes)
- atteinte unguéale :
- périonyxis bactérien
- onyxis à dermatophytes
- psoriasis vulgaire ou pustuleux
- lichen
- pelade (photo ci contre)
- microtraumatisme
Candidose cutanée congénitale
Infection rétrograde du placenta (chorio-amniotite) via vulvo-vaginite candidosique maternelle. Rare.
Clinique : pustulose diffuse du nouveau né, pronostic excellent.
≠ Candidose systémique : contamination nouveau-né prématuré et à faible poids de naissance lors du passage de la filière génitale. Extrêmement grave …
Candidose cutanéo-muqueuse chronique
Physipathologie : déficit congénital de l’immunité cellulaire spécifiquement face à C. albicans.
Clinique : atteinte unguéale, buccale et cutanée (granulome moniliasique). Symptomatique surtout chez l’enfant, atteintes plus discrètes chez l’adulte.
Diagnostic mycologique
Non indiqué | indiqué |
---|---|
Présentation clinique évidente Efficacité TTT anti-fongique d’épreuve | Atypie clinique ou doute diagnostic Lésions récidivantes Résistance à TTT bien conduit |
- Prélèvements :
- Examens mycologiques :
- + sur prélèvement cutané = candidose certaine car jamais de Candida sur peau saine
- + sur prélèvement muqueux = candidose possible en fonction du nombre de colonies car présence de candida saprophytes en temps normal
- Lésions cutanéo-muqueuses : écouvillonnage
- Lésions unguéales : découpage de la tablette
- Direct : recherche de levures bourgeonnantes, de pseudo-filaments/filaments
- Culture sur milieu de Sabouraud :
- développement en 48h, caractérisation de l’espèce en cause
- interprétation en cas de positivité des cultures à C.albicans
TTT
Principes
3 règles :
- TTT tous les facteurs favorisants
- TTT simultanément tous les foyers
- Candidose cutanéo-muqueuse = toujours TTT local +/- associé à TTT général
Indication au TTT général :
- atteinte étendue
- localisation inaccessible à TTT local simple
- contexte de déficit immunitaire génétique ou acquis (corticoides, VIH, …)
Moyens thérapeutiques
Antifongiques locaux
Produits actifs sur candidoses, dermatophytes et pityriasis versicolor
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
Imidazolés | |||
Bifonazole | Amycor | Cr, pou, sol | 1/j |
Éconazole | Dermazol, Pévaryl | cr, ému, pou, solCR, ému, pou, sol | 2/j |
Fenticonazole | Lomexin | Cr | 1 à 2/j |
Isiconazole | Fazol | Cr, ému | 2/j |
Kétoconazole | Ketoderme | Cr, unidose | 1 à 2/j |
Miconazole | Daktarin | Gel, pou, sol | 2/j |
Omoconazole | Fongamil | Cr, pou, sol | 1/j |
Oxiconazole | Fonx | Cr, pou, sol | 1/j |
Sertaconazole | Monazol | Cr | 1/j |
Sulconazole | Myk | Cr, pou, sol | 1 à 2/j |
Tioconazole | Trosyd | Cr | 2/j |
Pyridone | |||
Ciclopiroxolamine | Mycoster | Cr, pou, sol | 2/j |
Allylamine (Dermatophytes ++) | |||
Terbinafine | Lamisil | Cr, gel, sol | 1/j |
Produits actifs sur candidoses cutanées
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
polyènes | |||
Amphotéricine | Fungizone | Lotion | 2 à 4/j |
Produits pour onychomycose
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
Imidazolés | |||
Bifonazole | Amycor Onychoset | Cr | 1/j |
Morpholine | |||
Ciclopiroxolamine | Mycoster | Sol filmogène | 1 à 2/sem. |
pyridone | |||
Ciclopirox | Muycoster | Sol filmogène | 1/j |
Produits pour candidoses vaginales
DCI | NON COMM. | GALéNIQUE | Poso |
---|---|---|---|
Imidazolés | |||
Éconazole | Gyno-Pevaryl Myleugyn | Ovules | 1/j › 3j |
Fenticonazole | Lomexin, Terlomexin | Capsules | 1/j › 3j |
Isoconazole | Fazol | Ovules | 1/j › 3j |
Isiconazole | Fazol | Cr, ému | 1/j › 3j |
Miconazole | Gyno-Daktarin | Capsules | 2/j › 7j ou 1/j›14j |
Omoconazole | Fongarex | Ovules | 1 |
Sertaconazole | Monazole | Ovules | 1 |
Tioconazole | Gyno-Trosyd | Ovules | 1 |
Les indications cutanées et muqueuses varient d'un produit à l'autre : se rapporter au Dictionnaire Vidal. (Cr: crème, emu : émulsion, gel : gel, pou : Poudre, sol : Solution) à titre informatif.
3 familles :
- imidazolés
- pyridones : ciclopiroxolamine
- allylamines : terbiafine
Anti-fongiques généraux
Aucun autorisé chez la femme enceinte
FLUCONAZOLETriflucan ®Per os : candidose oro-pharyngée, oesophagienne chez les immunodéprimésIV : candidoses systémiques (disséminées ou profondes)
POLYENESIndication :
- prophylactique : prévention des candidoses chez immunodéprimé
- TTT : en association pour les candidoses vaginales ou cutanées
Amphotéricine B (Fungizone® = forme buvale pr candidose digestive / Ambisome©) : TTT des mycoses systémiques.Toxicité rénale et hématologique
Nsytatine (Mycoster®) : TTT local des candidoses buccales et digestives (Ø absorption systémique, comme Fungizone orale)
TERBIAFINEEfficacité moindre sur le candida que sur les dermato-phytes
AUTRESInfections systémiques et chez les immnodéprimés :
- itraconazole
- flucytosine
Indications
Candidose buccales
Immunocompétents | Immunodéprimés | |
---|---|---|
TTT antifongiques | TTT locaux ++ : Nystatine (Mycoster®) : 4-8 cp/j à sucer ampho B (Fungizone®) : 4 cu à café en 2 prises/j miconazole (Daktarin®) : 2 cu x4/j | TTT local idem à l’immunocompétent + TTT général (surtout si atteinte oesphagienne) Fluconazole (Triflucan®) Itraconazole (Sporanox®) |
Modalités | Contact avec la muqueuse = plusieurs minutesA distance des repas | |
Durée | 1-3 semaines | 10 à 15jCures courtes et discontinues pour éviter l’émergence de souches résistantes. |
TTT adjuvants | Bains de bouche aux antiseptiques ou au bicarbonates de soude ( pH buccal) | |
Cas particuliers | Chez l’enfant :Fungizone® suspension : 50 mg/kg/jDaktarin gel buccal® : 1 cuillère x4/j |
Daktarin® (miconazole) : CI avec AVK ou sulfamide hypoglycémiant
inducteurs enzymatiques | Inhibiteurs enzymatiques |
---|---|
Griséofulvine Hydan (di-) ® : phénitoine = anti-épilpetique Tégrétol ® : carbamazépine = anti-épileptique Barbiturique (phénobarbital) Gardenal® = anti-épileptique Alcool Rifampicine › G HT un BAR (« j’ai acheté un bar ») | Jus de pamplemousse Anti-protéase : ritonavir antiretroviraux) Macrolides Azolés : métronidazol, kétoconazol IPP Calcique (inhibiteur) : vérapamil, nicardipine › JAMAICa |
Candidose génitale : TTT locaux ++
Vulvo-vaginite simple | Vulvo-vaginite récidivante | Balanite |
---|---|---|
Imidazolés : 1 ovule pdt 1 à 3 j (à mettre le soir) Ex. Gyno-pévaryl® + toilette intime avec savon alcalin pdt 2-4 semaines | TTT prophylactique : 1 ovule LP 1/mois (≈20° jour du cycle) Avant antibiotiques : 1 ovule 150mg LP en préventif si ATCD vulvo-vaginite ; Rechercher et traiter une candidose chez partenaire | Crème antifongique (1-2 x/j) pdt 2-3 semaines Toilette avec savon alcalin Rechercher candidose chez partenaire |
Candidoses des plis
- Antifongiques locaux :
- Molécules : imidazolés , ciclopiroxolamines
- Durée : 2-4 semaines
- Eradication :
- Facteurs favorisants : macération, hygiène, pH
- Réservoirs : muqueuse buccale, digestive, vaginale
Candidose unguéale
TTT spécifique antifongique | Mesures associées |
---|---|
Antifongiques locaux :- Solution filmogène, crème sous occlusion ex. Ciclopiroxolamine (Mycoster®) 1/j- Efficace seulement si atteinte modérée et distale Antifongiques généraux :- Prérequis : identification mycologique- indications : échec des topiques, atteintes plusieurs doigts- TTT : fluconazole 150-300 mg/j pdt 6 semaines à 3 mois | Lutte contre facteurs locaux (macération, humidité) Lutte contre surinfection : bains antiseptiques de plusieurs minutes |
Candida = levure saprophyte devenant pathogène sous l‘effet de facteurs locaux et généraux favorisants › à rechercher et à traiter.
Diagnostic avant tout clinique › TTT d’épreuve par antifongique local
Diagnostic mycologique indispensable :
- avant TTT par voie générale
- en cas de doute diagnostic ou si atteinte étendue
- en fonction du terrain : immunodéprimé
Infections à dermatophytes de la peau glabre, des plis et des phanères
Physiopathologie
Dermatophytes | Tropisme | Transmission |
---|---|---|
Champignons filamenteux (mycoses superficielles) 3 genres chez l’homme :- épidermophyton- microsporum- trichophyton | TOUJOURS pathogènes Se nourrissent de kératine :- couche cornée de la peau- phanères (poils,ongle) >> JAMAIS les muqueuses(Ø kératine) | Contact direct ou indirect par poils / squames contaminés Origines :- interhumaines = espèces anthropophiles- animales = espèces zoophiles- telluriques = espèces géophiles Facteur favorisant : altération épdermique |
Diagnostic clinique
Dermatophytoses des plis
3 dermatophytes anthropophiles :
- Trichophyton rubrum
- Trichophyton interdigitale
- épidermophyton floccosum
Intertrigo inter-orteils | Intertrigo des grands plis |
---|---|
Terrain : adulte > enfant Topographie : 3e et 4e espaces inter orteils (« pied d’athlète ») Clinique : - Desquamation sèche ou suintante- +/- Fissuraire ou vésiculo-bulleuse- Parfois prurit Complications :- porte d’entrée d’un érysipèle bactérien- diffusion au reste du pied ou dans une autre région du corps- contamination pieds-main >> T. rubrum ++ | Topographie : plis inguinaux ++ > autres grands plis Clinique : - Placard d’extension centrifuge avec guérison centrale- Bordure érythémato-squameuse bien limitée- Atteinte unilatérale- Fond du pli : non érythémateux, non fissuraire « eczéma marginé de Hébra » |
Formes cliniques | Tropisme | Transmission |
---|---|---|
Intertrigo inter-orteils | T. rubrum (75%)T. interdigitale (15-20%)E. Flocossom (5%)T. Mentagrophytes | Eczéma de contactIntertrigo candidosique ou à pyocyaniquePsoriasis des plisAutres moisissures |
Intertrigo des grands plis | T. rubrum E. FlocossomT. interdigitale | Intertrigo candidosiqueErythrasma (corynébactérie)Eczéma de contactPsoriasis des plisDermite caustiquePemphigus familial |
Atteinte de la peau glabre | T. rubrum E. FlocossomT. interdigitale | Eczéma mummulairePsoriasisEczéma de contactPityariasis rosé de GibertLupus subaiguMycosis fongoide |
L'identification des espèces se fait sur plusieurs critères : Aspect des colonies et pigments sécrétés, caractéristiques microscopiques.
Diagnostics différentiels :
Intertrigo inter-orteil | |
Candidose | Rare aux pieds, atteinte du 1er espace |
Eczéma dysidrosique | Vésicules +/- bulles, bien individualisées, évoluant par pousée Prurit ++ |
Intertrigo à bacilles gram négatif | Lésions érosives, douloureusesAtteintes de plusieurs espaces inter-orteilsRésistance au TTT anti-fongiques |
Intertrigo des grands plis | |
Candidose | Placard rouge vernissé, fond du pli fissuraire, recouvert par enduit blanchâtreBordure de pustulettes périphériques |
Erythrasma | Corynebacterium minutissimumPlacard brun, Ø bordure activeLampe de Wood : fluorescence rouge corail |
Dermatite de contact | Irritation |
Eczéma de contact | Vésicules ou bulles suintantes |
Psoriasis inversé |
Dermotophytoses de la peau glabre
Pathogènes : contamination directe ou indirecte
- espèces anthropophiles : auto-inoculation (ex. Trichophyton rubrum d’un intertrigo des pieds)
- espèces zoophiles : animal parasité par Microsporum canis
Diagnostic clinique
Formes typiques : « herpès circiné »
- placards arrondis ou polycycliques
- prurit
- bordure érythémato-vésiculo-squameuse
- guérison centrale (évolution centrifuge)
Kérion : forme inflammatoire
- espèce non anthropophile déclenchant une intense réaction inflammatoire
- clinique : lésions nodulaire, pustuleuse
- parfois secondaire à CTC locaux ( prolifération mycosique)
Kératodermie palmo-plantaire
- tableau le + commun : association kératodermie palmaire unilatérale + plantaires bilatérales (« two feet, one hand » de T. rubrum)
- aspect clinique : hyperkératose (= épaississement de la peau) farineuse, blanchâtre, renforcées aux plis.
- Parfois accompagnée d’une atteinte unguéale
Forme de l’immunodéprimé
- terrain : SIDA, corticothérapie générale à haute dose, transplanté, diabète
- symptomatologie atypique :
- bordure active
- prurit
- Lésions profuses et d’extension rapide
Diagnostics différentiels
Devant lésions annulaires : éliminer
- eczéma nummulaire
- dermatite atopique
- psoriasis annulaire
- pityriasis rosé de Gilbert
- lupus subaigu
Teignes
Teignes : dermatophytose à parasitisme pilaire
Diagnostic et formes cliniques
Teignes du cuir chevelu :
Terrain : enfant pré-pubère
Transmission : inter-humaine ou parfois origine animale, indirecte
Teigne tondante microsporique | Teigne tondante trichophytique |
---|---|
- Grande plaque unique (ou peu nombreuses) - Alopéciante : cheveux cassés à qq mm - Squameuse - Lampe de Wood : fluo + | - Multiples petites plaques éparses - Alopéciante : cheveux cassés à ras - Squameuses, squamo-croûteuses voire pustuleuses - lampe de Wood : fluo - TOUJOURS ANTHROPOHILE |
Favus (teigne favique) | Kérion (teigne inflammaoire) |
---|---|
- terrain : immigrés (T. shönleini) - plaques alopéciantes - squamo-croûteusesdépression cupuliforme (godet favique) - évolution cicatricielle (alopécie définitive) | - Contexte : milieu rural (parasite zoophile ou tellurique) - Placard inflammatoire, peu squameux - évo en tuméfaction ponctuée par orifices pilaires dilatés (expulsant les cheveux) d’où coule du pus |
Teignes de la barbe : sycosis = folliculite aigue suppurée (plages papuleuses inflammatoires, pustuleuses)
Prélèvement mycologique pour éliminer une cause bactérienne (staphylocoque)
Aspects atypiques : modification de l’aspect habituel des teignes
- par l’application de topiques
- chez l’immunodéprimé : teignes simulant une dermatite séborrhéique ou un psoriasis
Diagnostics différentiels
- Psoriasis du cuir chevelu
- Dermatite séborrhéique
- Fausse teigne amiantacée (plaques non alopéciantes)
- Autres causes d’alopécies circonscrites non cicatricielles
Dermatophytoses unguéales
Topographie | Ongles des orteils ++ > ongles de mains |
Dermatophytes | T.rubrum 80%T.interdigitale 20% |
Clinique | - Début : leuconychie distale ou latérale de la tablette- Hyperkératose sous-unguéale- Onycholyse : décollement distal Association quasi-systématique à intertrigo ou kératodermie |
Diagnostic différentiel | - Onychopahie traumatiqueTout traumatisme favorise la greffe parasitaire (intrication) - Psoriasis |
Diagnostic mycologique
Contrairement aux infections candidosiques, le dg mycologique est INDISPENSABLE (sauf intertrigo interorteil) car :
- Examen clinique peu prédictif du diagnostic (lésion polymorphe)
- Enquête étiologique svt nécessaire : origine de la contamination (homme/animal)
- TTT longs et TTT de la source imposant certitude diagnostique
Lampe de Wood
Fluorescence jaune-verte | Microsporum |
Fluorescence rouge corail | Cornybactérium minutissimum (érythrasma) |
Ø fluorescence | Trichophyton |
Prélèvement : squames, ongles, cheveux
- Examen direct : filaments septés
- Culture sur milieu de Sabouraud :
- délai = 3-4 semaines (VS 48h pour candida)
- diagnostic de genre (ex. Trichophyton) et d’espèce (ex. Trichophyton rubrum)
Biopsie cutanée pour histologie :
En cas de doute avec autre dermatose inflammatoire : présence de filaments mycéliens après coloration au PAS.
TTT
Moyens thérapeutiques
Antifongiques locaux : idem aux candidoses
- imidazolés
- ciclopiroxolamine
- terbiafine
Modalités : 2 applications/j pdt 3-4 semaines
Antifongiques généraux : Jamais chez la femme enceinte !
GRISEOFULVINE | TERBIAFINE | |
---|---|---|
Action | Fongistatique | Fongicide |
Modalités d'emploi | Tjs associé a TTT local A prendre au cours d’un repas gras ( absorption) | Non adapté àl ’enfant |
Précautions | Photosensibilisant Nombreuses interactions (inducteur enzymatique) | Troubles digestifs, modification du goutToxidermieToxicité hépatiqueCytopénie Peu d’interaction |
Particularité | Seul antifongique PO avec AMM chez l’enfant | Aucune surveillance biologique |
Dermatophytoses des plis et de la peau glabre
TTT local
- Indication : atteinte isolée (plis ou peau glabre) › lésions limitées en nombre et en étendue
- durée : 2-3 semaines (ex. Ketoconazol x2/j)
TTT général : indications
- atteinte palmo-plantaire
- atteintes multiples de la peau glabre
- association à atteinte unguéale ou pilaire
Teignes
Principes de TTT
Durée minimale = 6 sem, jusqu’à guérison complète (clinique ET mycologique)
Association TTT locaux ET généraux systématique
TTT de la source :
- famille si champignon anthropophile
- animal si champignon zoophile
Eviction scolaire : sauf si certificat médical attestant de la mise sous TTT adpaté (+ contrôle des sujets contacts)
Ne jamais exciser un kérion.
Moyens de TTT
TTT local :
- Imidazolé ou ciclopiroxolamine
- Désinfection du linge en contact (antifongique en poudre)
- Coupe des cheveux infectés du pourtour
TTT général :
- 1ère intention : griséofulvine
- 2e intention : terbiafine
Contre-indiqué chez femme enceinte ou allaitante et chez enfant < 1 an
Dermatophytoses unguéales
- Prérequis : diagnostic mycologique avec identification du dermatophyte
- Durée très prolongée (main = 4-6 mois, pied = 9 à 12 mois), guérison établie qu’après repousse de l’ongle
- TTT
- Locaux : si atteinte modérée et distale (ex. Loceryl® x2/j)
- Généraux : si atteinte matricielle
Dermatophytes : champignon filamenteux kératinophiles
- toujours pathogène chez l’homme, origine humaine, animale ou tellurique
- jamais d’atteinte muqueuse
Clinique :
- peau glabre : lésion arrondie avec bordure érythémato-squameuse et guérison centrale
- paume et plante : hyperkératose
- cuir chevelu : état squameux, croûteux, pustuleux, alopéciant
Para-clinique : diagnostic mycologique indispensable sauf intertrigo interorteil