- Maladies infectieuses
- UE 6
- Item 166
Important
Infections à VIH
PHYSIOPATHOLOGIE
- Membre de la famille des rétrovirusGrande variabilité génomique : VIH-1 (le plus répandu) & VIH-2 (Afrique de l’Ouest++)
- Infection virale chronique évoluant sur plusieurs années
- Cellules cibles du VIH : cellules porteuses de récepteurs membranaires nécessaires à l’entrée du virus = LT CD4 / monocytes-macrophages / cellules dendritiques / cellules de Langherans / cellules de la microglie cérébrale
Cycle de réplication
Premières éTAPES
- 1. Reconnaissance spécifique de la protéine d’enveloppe virale gp120 par le récepteur primaire CD4 de la cellule hôte
- 2. Modification conformationnelle de la gp120
- 3. Qui se fixe aux corécepteurs membranaires CXCR4 ou CCR5
- 4. Absorption et pénétration du virus dans la cellule cible
- 5. Rétrotranscription de l’ARN viral en ADN bicaténaire grâce à la transcriptase inverse virale (= nombreuses erreurs à l’origine de la variabilité génétique du VIH)
- 6. Intégration au sein du génome de la cellule cible grâce à l’intégrase virale
éTAPES SUIVANTES : PRODUCTION DE NOUVELLES PARTICULES VIRALES
- 7. Transcription de l’ADN proviral en ARN messager viral
- 8. Traduction des ARN messagers en protéines virales
- 9. Clivage, puis assemblage des protéines virales après intervention de la protéase virale
- 10. Formation de nouvelles particules virales libérées dans le secteur EC et pouvant infecter d’autres cellules
- 11. Mort de la cellule cible
Incubation : 2-3 semaines
Dès la contamination
- Réplication intense+++ du virus (production 1 à 10 milliards de virions / jour par une personne infectée non traitée) et diffusion dans l’organisme 4-11j après la contamination (=VIREMIE) avec établissement rapide de réservoir viraux (ganglions, tissu lymphoïde du tube digestif, SNC)
- Intégration du VIH dans le génome des cellules hôtes
- Induction de réponses immunes spécifiques humorales et cellulaire, entrainant dans un 1er temps réduction & contrôle de la production virale
Le malade est alors contaminant, avec une virémie très élevée et une sérologie négative
2nd temps
- Diminution progressive de la CV pour atteinte un plateau d’intensité variable
- Destruction progressive du système immunitaire : diminution progressive des LT CD4 (50 à 100/mm3/an) par infection directe et par l’activation des cellules immunitaires (créant une inflammation délétère pour l’organisme)
- Augmentation parallèle des LT CD8 cytotoxiques (avec diminution du rapport CD4/CD8)
Il faut 6 mois après la séro-conversion pour atteinte l’état d’équilibre immunovirologique
Conséquence
SYNDROME D’IMMUNODEFICIENCE ACQUISE ou SIDA
- Définit par la survenue d’infections opportunistes liées à une ID cellulaire avancée (LT CD4 <200/mm3)
- Médiane d’évolution de la primo-infection au stade SIDA d’environ 10 ans (mais grande variabilité inter-individuelle entre les progresseurs rapides = 2-3 ans et les non progresseurs)
On ne guérit pas du VIH à l’heure actuelle
GéNéRALITéS
épidémiologie
- 150 000 personnes infectées par le VIH en France ; 6200 nouvelles contaminations/an (Augmentation du nb d’hommes)
- Tranche d’âge de découverte : 25-49 ans ++++
- 60% sont liées à des rapports hétérosexuels, 1/3 par des rapports homosexuels
- 1/3 ont été diagnostiqué au stade Sida ou avec <200 CD4/mm3
Transmission du virus
3 liquides peuvent contenir de grandes quantités de virus : sang / sperme / sécrétions vaginales
Transmission sexuelle
Tout rapport avec une personne infectée est à risque (hétérosexuel, homosexuels, oro-génitaux) : 1 seul contact peut suffire
AUGMENTATION du risque :
- Rapport anal
- Lésion génitale
- Saignement
- Co-existence d’IST
- Quantité de virus importante (//charge virale plasmatique)
REDUCTION considérable du risque (de 92%) si l’infection du partenaire est contrôlée par un TTT ARV (risque infectieux corrélé à la charge virale)
ATTENTION : un patient reste contagieux même en cas de CV indétectable
Transmissions sang & dérivés
- Transplantation, transfusion sanguine : risque quasi-nul (sérologies obligatoires, tests moléculaires pour les dons de sang et organe)
- Partage de matériel d’injection contaminé par du sang : baisse++ suite aux mesures de prévention (mise à disposition de matériel à usage unique)
- Accident professionnel d’exposition au sang (AES) : risque faible mais variable selon le stade clinique de la personne source et de sa CV plasmatique, sévérité d’exposition, le port ou non de gants
Transmission mère-enfant (TME)
Période péri-natale+++ (accouchement, allaitement)Grossesse : en cas de primo-infection
Facteurs AUGMENTANT le risque :
- Infection stade Sida
- CV plasmatique élevée mère
PRéVENTION
Prévention combinée : méthodes de prévention comportementales + dépistage + traitement antirétroviral
Prévention comportementale
- Campagnes d’informations collectives, multiplication des sources d’information individuelle (internet, planning familial, centre de dépistage)
- Promotion de l’utilisation du préservatif féminin & masculin
- Mise à disposition et promotion de l’utilisation de matériel à usage unique et traitement de substitution des drogues opiacées chez les usagers de drogues IV y compris dans les lieux de privation de liberté (prison)
- Mesures de précaution universelle vis à vis du risque d’AES
- Limites : usage non systématique, mésusage, rupture, glissement
- Avantage : prévention des IST
Dépistage : situations justifiant la prescription d’une sérologie VIH
Permet un bénéfice personnel et de santé publique
Dépistage ciblant populations à risque
- Hommes homosexuels
- Migrants Afrique Subsaharienne
- Population des départements français d’Amérique et des autres Caraïbes
- Usagers de drogues IV
- Population en situation de précarité
- Prostitution
Dépistage ciblé selon circonstances
- Situation à risque, symptôme clinique ou biologique évocateur de PI ou infection avancée
- Suspicion ou diagnostic IST ou VHC
- Suspicion ou diagnostic Tuberculose
- Projet de grossesse ou grossesse
- IVG
- 1ere prescription contraception
- Viol
- Entrée en détention ou en cours d’incarcération
- Dons de sang ou d’organe
Dépistage dans un parcours de soins
Coordonné par le médecin référent ou à l’initiative du département dans un centre d’information et de dépistage anonyme et gratuit (CDAG)
Moyens préventifs à base d’anti-rétroviraux
Traitement des personnes atteintes
Permet de réduire le risque de transmission à leur partenaire (permet de rendre la CV indétectable)
Traitement post-exposition (TPE) pour réduire le risque d’infection par le VIH après risque significatif
Voir item 326…
DERMATO :
- Patient peut consulter dans les 48h suivant un rapport sexuel
- Sérologie VIH et syphilis en urgence
En fonction des risques de transmission (max++ si rapport anal réceptif avec partenaire positif, bcp plus faible si orogénital réceptif), entretien et examen clinique, un ttt antirétroviral prophylactique peut être proposé : IP + 2 INTI ou INNITI pendant 4 semaines
- A 4 semaines : contrôle de la sérologie VIH
- Si négative : recontrôle à 3 mois
Prévention TME
Réduction considérable du risque en cas d’indétectabilité de la CV lors du 3ème T
- Risque passe de 20-25% à 0,3% lors la CV est indétectable au moment de l’accouchement
- Proposer une sérologie VIH à toute femme enceinte au 1er T de grossesse et au 6ème mois en cas de prise de risque
- Prise en charge spécialisée obstétrical & infectieux
- Traitement prophylactique de l’enfant pendant les 4 premières semaines de vie
- Proscrire allaitement si possible
HISTOIRE NATURELLE
Évolution naturelle (en l’absence de traitement) selon 3 phases :
Primo-infection
- 10-15j après la contamination (5-30j)
- Symptomatique dans 50% des cas : grande variabilité de la présentation clinique++
- Durée médiane : 2 semaines
- Pendant phase de réplication INTENSE++
Syndrome rétroviral aigu
- Tableau d’allure grippale / mononucléosique (90%) avec fièvre (38 à 39,5°C), sueurs, asthénie malaise général, arthralgies, myalgies, céphalées, douleurs pharyngées (enanthème du palais osseux), douleurs rétro-orbitaires
- Polyadénopathie ferme et indolore, symétrique (75%)
- Parfois diarrhées ou toux (10%)
- Pneumopathie interstitielle
Tout tableau fébrile inexpliqué doit conduire à la proposition puis à la réalisation d’un dépistage du VIH++
Manifestations neurologiques (20%)
- Méningo-encéphalite, méningite lymphocytaire isolée
- Neuropathie périphérique
- Encéphalite aiguë
- Myélopathie : myélite aiguë rare
- Myopathie : à tous les stades++
- Polyradiculonévrite de type Guillain-Barré :
- Mononeuropathie ou mononeuropathies multiples (PFP++, ou nerf fibulaire commun, nerf tibial) : évolution favorable
- Polyradiculoneuropathies (queue de cheval) et myéloradiculopathies :
- Atteinte motrice bilatérale et symétrique, aréflexie,
- LCS : réaction inflammatoire (hypercytose + hyperprotéinorachie)
- Traitée par corticothérapie
- Paraplégie, hyporéflexie, troubles sensitifs et sphinctériens (parfois liés au CMV)
- TTT URGENT par ARV en raison du risque de nécrose des racines + moelle+++ (recherche systématique atteinte rétinienne CMV associée)
- Amaigrissement, polymyosite proximale avec faiblesse musculaire et douleur (plus rarement par difficultés à la marche occasionnant des chutes)
- Confirmé par augmentation des enzymes musculaires et EMG (syndrome myogène) et par la biopsie musculaire
- Peut être lié au VIH, aux ARV, infections, infiltration tumorale des muscles, vascularite ou s’intégrer dans le cadre d’une cachexie du Sida
Syndromes myathéniques ou de rhabdomyolyse sont parfois décrits
L’ensemble du système nerveux peut être touché à tout moment de l’évolution liées au VIH (à l’immunodépression), aux infections opportunistes, à un lymphome ou d’origine médicamenteuse (ARV à toujours évoquer+++)
Exanthème
Dans 60-70% des cas
- Erythème généralisé : éruption pendant 5-10J
- Autres formes rares : urticarienne, vésiculo- pustuleuse, topographie palmoplantaire
- Prurit rare et modéré
- Apparaît entre le 1er - 5ème jour des signes généraux
- Prédomine sur le tronc, racine des membres, cou, +/- visage (peut toucher paumes et plantes)
- Morbiliforme, fait de maculo-papules de qq milimètres à 1cm, arrondies ou ovalaires, bien limitées, non confluentes, non squameuses
Evoquer primo-infection VIH devant toute éruption fébrile et généralisée de l'adulte ++
Manifestations muqueuses
- Enanthème de la muqueuse buccale et/ou érosions muqueuses de 5-10mm de diamètre : douleurs à la déglutition+++
- Erosions ou ulcérations oesophagiennes, génitales (parfois étendues à la verge et au scrotum) et anales sont possibles
Signes biologiques :
- Antigénémie p24, ARN-VIH plasmatique
- Hémogramme :
- Bilan hépatique : cytolyse hépatique
- Leucopénie (50%) avec lymphopénie (CD4) ou syndrome mononucléosique (CD8) (hyperlymphocytose à grands lymphocytes hyperbasophiles et inversion formule leucocytaire)
- Thrombopénie (75%)
Primo-infection symptomatique est une indication de traitement antirétroviral (notamment avec manifestations neurologiques)
DD :
- Syphilis secondaire en présence d’un syndrome cutané et systémique
- Syndromes mononucléosiques, autres causes de fièvre
- Primo infection EBV, herpes, CMV, HHV6, parvovirus B19, rubéole, rougeole, toxoplasmose, fièvre boutonneuse méditérannéenne
- Toxidermie (infection VIH est un facteur d’induction de toxidermie)
- Pityriasis rosé de Gibert : ne s’accompagne pas de signes généraux
Phase chronique
- Peut durer plusieurs années
- Risque de contamination du ou des partenaire(s) car réplication virale active
- Evénements cliniques mineurs
- Manifestations cutanéo-muqueuses (dermite séborrhéique, prurigo, folliculite, zona, verrues, condylomes, molluscum contagiosum, candidose buccale ou génitale récidivante, leucoplasie chevelue de la langue)
- Manifestations générales : AEG, fébricule, sueurs nocturnes abondantes
- Diarrhée chronique
- Myopathie : à tous les stades++ (voir plus haut)
Signes biologiques inconstants
- Hémogramme :
- EPPS : hypergammaglobulinémie polyclonale
- Leucopénie-neutropénie
- Thrombopénie
- Anémie
Stade Sida
Ensemble des pathologies opportunistes majeures (infections et tumeurs) liées à l’ID induite par VIHD’autant plus fréquentes que les LT CD4 sont <200/mm3
La restauration du système immunitaire par un traitement antirétroviral efficace est fondamentale pour le contrôle de la maladie
Un patient qui a eu une infection opportuniste classant Sida : restera définitivement au stade Sida même si le taux de LT CD4 remonte car fonctions immunitaires de ces cellules sont définitivement altérées++
Manifestations neurologiques liées au VIH, ne sont pas des infections opportunistes...
- Neuropathies périphériques : quasi constantes au stade Sida (95%)
- Myopathie : à tous les stades++ (voir plus haut)
- Atteinte du SNC : arrivent dans un contexte de déficit immunitaire avancé (CD4 entre 249 et 200) ou sévère (CD4 <200)
- Mononeuropathies : évolution rapide et progressive
- Polyneuropathies axonales distales :
- Sensitives+++ - antirétroviraux pourraient être une option thérapeutique
- Toujours rechercher une cause médicamenteuse, surtout si le taux de CD4+ est élevé
A évoquer devant : céphalées, syndrome méningé, syndrome neurologique focal, tableau d’encéphalite, troubles de la marche, troubles cognitifs
En cas de céphalées inhabituelles chez patient VIH : faire IRM et analyse du LCS+++
- Méningite aseptique
- Myélopathie : myélite aigue rare
- Céphalées, fièvre, syndrome méningé modéré, parfois atteinte des nerfs crâniens (V, VI, VII)
- LCS : réaction lymphocytaire (20 à 800 éléments), hyperalbuminorachie modérée (0,5 à 1g/L)
- Evolution spontanée en quelques jours mais récidive possible : sa survenue témoigne d’un déclin des LT CD4 (à distinguer des méningites à cryptocoques et tuberculeuse qui nécessitent des traitements spécifiques)
- Forme chronique est la plus fréquente : myélopathie vacuolaire qui survient à un stade tardif de la maladie
- Dégénérescence vacuolaire de la substance blanche et des cordons médullaires postérieurs et latéraux prédominant au niveau de la moelle thoracique
- Isolée ou associée à une encéphalopathie à VIH
- Se manifeste par : déficit moteur des membres inférieurs évoluant vers un tableau de paraparésie spastique avec troubles sensitifs modérés et troubles sphinctériens
Faire le DD avec atteintes médullaires zostériennes, herpétiques et CMV (toxoplasmose et lymphome sont parfois incriminés)
- Encéphalopathie
- Peut survenir lors de la PI mais le plus souvent en l’absence de traitement ARV chez des patients ID (LT CD4 <200)7-9% des patients au stade Sida développent cette démence : en diminution depuis les ARV
- Invasion du parenchyme cérébral par des cellules mononuclées infectées en provenance du sang périphérique : le VIH relâché va infecter les cellules microgliales (macrophages du cerveau) et les astrocytes (neurones & oligodendrocytes ne sont pas directement infectés par le VIH)
- Réaction inflammatoire + mécanismes excitotociques (toxicité des protéines d’enveloppe du VIH) sont à l’origine de la perte neuronale
- Débute de manière insidieuse : syndrome dépressif, troubles de la mémoire, ralentissement idéomoteur, troubles de la concentration, de l’attention
- Stade plus avancé : syndrome démentiel type sous-cortical, troubles cognitif s’associant à des troubles comportementaux (apathie, indifférence, isolement)
- IRM : atrophie cérébrale, signes de démyélinisation avec atteinte sous-corticale de la substance blanche (hypersignaux T2 bilatéraux et symétriques, périventriculaires, prédominant dans les lobes frontaux et pariétaux)
- LCS : normal (dans 20% des cas on retrouve une pléiocytose mononucléaire <50GB/mm3 avec une légère augmentation des protéines <200mg/dL)
- Traitement : ARV qui diffusent à travers la barrière hémato-encéphalique
DéPISTAGE
- Le polymorphisme clinique des manifestations et leur absence de spécificité dans la plupart des cas doit conduire à rechercher très largement une infection VIH
- Diagnostic repose surtout sur la mise en évidence d’anticorps anti-VIH+++
- Sérologie se positive en 3-6 semaines (le plus souvent 1-2 semaines après le syndrome clinique de primo-infection)
Marqueurs virologiques plasmatiques
ARN-VIH = charge virale
- Mise en évidence du virus dans le plasma sanguin avec quantification de la virémie
- Détectable au bout de 10j après la contamination : positivité plus précoce que les sérologiques, valeur pronostique++ (mais persistance d’une « fenêtre virologique » où l’on ne détecte pas le virus)
- Par détection moléculaire par amplification génomique (PCR) – seuil de détection = 20-50 copies/mL
Antigène p24 du VIH-1
- Détectable 15j après la contamination (pendant la PI) puis se « négative » (mise en place de la réponse anticorps)Par test ELISA de dépistage
Anticorps anti-VIH
- Détectable 22-26j après la contamination
- Test de dépistage :
- Test sérologique de confirmation
- Par méthode immuno-enzymatique = ELISA (Ac anti VIH-1 & VIH-2)
- Par Test Rapide (Ac anti VIH-1 & VIH-2) – moins sensible que le test ELISA au cours de la PI (c’est un recours lors des situations d’urgence = AES, accident sexuel ou pour promouvoir de nouvelles stratégies de dépistage)
- Western-Blot : révélation par réaction immuno-enzymatique des Ac dirigés contre différentes protéines du VIH
Stratégie diagnostique (cas général de l’adulte)
Dépistage par un test ELISA à lecture objective de détection combinée
- Résultat NEGATIF : pas de séro-conversion vis à vis du VIH, absence d’infection par le VIH
- Résultat POSITIF : Test de confirmation Western Blot : à l’initiative du biologiste sur le même échantillon sanguin
- SAUF si exposition datant de moins de 6 semaines, dans ce cas répéter le test 6 semaines + tard
- Western-Blot POSITIF : obligatoire de valider la positivité du test sur 2nd prélèvement par méthode ELISA avant de poser le diagnostic d’infection à VIH (permet d’éliminer erreur d’identité)
- Western-Blot NEGATIF : diagnostic d’infection VIH exclu
Annonce des résultats d’une sérologie VIH
- Traumatisme pour le patient : toujours ressenti comme un choc, parfois aggravé par le sentiment de culpabilité
- Importance de l’information avant et après le test, avec écoute prolongée++
- Annonce faite par le médecin qui a prescrit le test
Consultation pré-test
- Motif de la demande : signes d’appel cliniques ou biologiques, FDR de contamination
- Signification d’une éventuelle séropositivité et ses conséquences : thérapeutiques, mesures prophylactiques pour les partenaires sexuels
- Dans un objectif de prévention+++ (si le test est négatif le patient n’aura pas eu l’information)
- Accord VERBAL du patient à recueillir systématiquement
- Sauf cas d’urgence (AES, exposition sexuelle, suspicion de pathologie opportuniste) ou patient ne pouvant pas donner son accord (coma)
Consultation post-test
- Rendu du résultat lors d’une consultation dédiée
- Test négatif doit idéalement faire l’objet d’un rendu médicalisé avec information sur la prévention++
- Test positif doit être annoncé sous réserve de sa vérification sur un deuxième prélèvement
- Aborder différentes questions
- Identifier les personnes ressources : médecin référent, spécialiste VIH, assistance sociale, psychologue, diétécien(ne), consultant en éducation thérapeutique
- Ne pas prétendre à l’exhaustivité en 1 temps mais proposer de revoir le patient autant que nécessaire
- Assurer la confidentialité
- Ne pas prescrire d’ARV tant que le patient n’y est pas préparé
- Permet d’éliminer les éventuelles erreurs
- Permet de revoir le patient après qq jours pour délivrer des messages personnalisés et répondre à ses questions
- Annonce franche & sincère sans brutalité ni «moralisme»
- Situation du patient, histoire de l’infection
- Suivi, perspectives de traitement, pronostic sous traitement
- Transmission, mesures de prévention
- Csq sur vie familiale, professionnelle, procréation
- Secret médical : tout faire pour convaincre le patient d’annoncer sa pathologie à son ou ses partenaire(s) afin d’organiser leur dépistage
- Dépistage de l’entourage
- ALD avec prise en charge à 100%
- o Déclaration obligatoire anonymisée : déclaration obligatoire d’infection par le VIH et de stade Sida
Manifestations dermatologiques devant faire proposer une sérologie VIH
- Dermatite séborrhéique (apparition récente, floride et/ou résistante au traitement)
- Psoriasis (d’apparition récente, floride et/ou résistant au traitement)
- Porphyrie cutanée tardive, surtout si association à une infection par le virus de l’hépatite C
- IST
- Zona de l’adulte jeune
- Candidoses et dermatophytoses florides et/ou multirécidivantes
- Maladie de Kaposi
BILAN INITIAL
Interrogatoire
- Contexte de vie : historique de la contamination, vie familiale & relationnelle, statut virologique partenaire(s), désir d’enfant, activité professionnelle, conditions de ressources et de logement, couverture sociale
- ATCD médicaux (liés au VIH++, IST), chirurgicaux
- FDRCV, alcool, substances illicites, traitements de substitution
- Statut vaccinal
Examen clinique complet
Poids, périmètre ombilical, tour de hanche, examen cutané et des muqueuses
Bilan biologique
évaluation du statut immuno-virologique
- Typage lymphocytaire CD4/CD8 (=reflet du capital immunitaire)
- ARN VIH plasmatique quantitatif (=charge virale, mesure de l’intensité de la réplication virale)
Dépister les co-infections IST
- Marqueurs de l’hépatite virale B : Ag HBs, Ac anti-HBs et Ac anti-HBc
- Sérologie de l’hépatite virale C
- Sérologie de l’hépatite virale A
- Sérologie de la syphilis (TPHA, VDRL)
- Consultation gynécologie avec réalisation frottis cervico-vaginal : en l’absence de bilan récent
- Examen proctologique : chez personnes ayant ATCD de condylomes ou de pratiques sexuelles anales
Diagnostiquer les infections opportunistes (IO)
Pour lesquelles il existe une prévention primaire :
- Sérologie toxoplasmose & CMV
Si ID profonde (CD4 <200/mm 3)
- Dépister ITL si ATCD tuberculose ou exposition tuberculeuse et/ou LT CD4 <200
- Radiographie thoracique
- Test IGRA
Bilan pré-thérapeutique
- Hémogramme, plaquettes
- Transaminases, GGT, PAL
- Créatininémie
- Glycémie à jeun
- Bilan lipidique à jeun : cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides
- Recherche d’une protéinurie (BU)
- ECG si FDRCV ou si âge >50 ans
- Génotypage VIH (mutations de résistance, sous-type viral)
- HLA B57*01
- Ostéodensitométrie si FDR ostéoporose
COMPLICATIONS
INFECTIEUSES
Infections « non opportunistes »
Peuvent survenir en l’absence d’immunodépression : infections communautaires classiques (mais plus fréquentes du fait de l’immuno-dépression)
Pneumonies bactériennes | |
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Agents infectieux | 1 = Streptococcus pneumoniae2 = Haemophilus influenzae |
Diagnostic | Cf Item 151 |
Prévention | Vaccin anti-pneumococcique |
Salmonella non typhiqueCampylobacter spp | |
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Agents infectieux | Salmonella non typhiqueCampylobacter spp |
Diagnostic | Cf Item 172 |
Prévention | Pas de prévention spécifique en dehors des règles d’hygiène alimentaire |
Grippe saisonnière | |
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Agents infectieux | — |
Diagnostic | Cf Item 162 - Manifestations cliniques prolongées- Risque accru de complications |
Prévention | - Vaccin anti-grippal- Traitement prophylactique post-exposition - Traitement curatif par inhibiteurs de la neuraminidase |
IST | |
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Agents infectieux | - Syphilis- Gonococcies- Lymphogranulomatose vénérienne rectale (Chlamydia trachomatis)- Condylomatoses anogénitales (HPV) |
Diagnostic | Cf Item 158 |
Prévention | - Utilisation préservatif- Dépistage après rapport à risque / annuelle si partenaires multiples ainsi que des partenaires- Vérification du statut vis à vis des autres IST : VHA / VHB / VHC- Vaccination anti-VHA et VHB chez les hommes homosexuels |
Co infection VHB/VHC | |
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Agents infectieux | VHB |
VHC | |
Diagnostic | 7% des patientsInfection VIH aggrave l’histoire naturelle et le pronostic hépatite B |
20% des patientsInfection VIH aggrave l’histoire naturelle et le pronostic hépatite C | |
Prévention | Chez tous les patients : - Renforcer les messages de prévention - Rechercher systématiquement une infection VHB/VHC lors de la découverte d’une infection VIH - Maintenir une surveillance annuelle chez les sujets dont l’exposition au risque persiste - Vaccin antiVHA si sérologie négative - Vaccin antiVHB si sérologie négative (schéma renforcé double dose) - Recherche Ac antiDelta chez tous les porteurs de l’Ag Hbs |
Infections opportunistes
- En cas de prise en charge tardive ou en cas de rupture d’observance
- Les plus fréquentes : pneumocystose pulmonaire, tuberculose, infections à CMV, candidose oesophagienne, toxoplasmose cérébrale
Candidose œsophagienne | |
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Seuil CD4 à risque | <200/mm3 |
Agent responsable | Candida spp (champignon) |
Présentation clinique | Candidose orale + dysphagie +/- douleurs rétrosternales |
Diagnostic | Diagnostic clinique le plus souvent, si doute :- Prélèvements (oraux, œsophagiens)- Aspects endoscopiques évocateurs (dépôts blanchâtres, muqueuse érythémateuse) |
Prévention | Non recommandée |
Tuberculose | |
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Seuil CD4 à risque | Pas de seuil |
Agent responsable | Mycobactérium tuberculosis (bactérie) |
Présentation clinique | Atteinte extra-pulmonaire fq : ggl, pleurale, osseuse, méningée (++ si taux CD4 bas) MENINGITE TUBERCULEUSE : syndrome méningé d’apparition progressive - Atteinte fréquente des nerfs crâniens- Parfois seulement des manifestations psychiatriques- Hyponatrémie fréquente (Méningites due à la listériose et à la syphilis rencontrées également) |
Diagnostic | Mise en évidence du Bacille de Koch (expectorations, tubages gastriques, LBA, prélèvements tissulaires)› à l’examen microscopique (BAAR), en culture Examen anatomopathologique : granulomes épithélioïdes gigantocellulaires ++ évocateur si nécrose caséeuse è Radiographie thoracique : normale++ si CD4 bas |
Prévention | Primaire (uniquement)- Dépistage systématique de ITL : (IGRA+++)- Traitement des ITL le cas échéant |
Secondaire- Traitement tuberculeux : interaction RMP et IP- Prescription B6 (prévent° neuropathie périphérique INH) |
Toxoplasmose cérébrale | |
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Seuil CD4 à risque | <200/mm3 |
Agent responsable | Toxoplasma gondii (réactivation de kystes latents parasites) |
Présentation clinique | Inapparente dans la plupart des cas, habituellement bénigne sauf pendant la grossesse ou chez un patient immunodépriméC’est avec la pneumocystose la manifestation clinique inaugurale la plus fréquente de l’infection par le VIH méconnue (diagnostic à un stade avancé)- Déficit neurologique focal (50% des cas) : tout tableau central dans ce contexte doit faire évoquer le diagnostic- Céphalées (50-70%) - Crises convulsives (30%)- Fièvre inconstante (50%)- Rares formes extra-cérébrales : oculaires |
Diagnostic | TDM ou IRM cérébrale avec et sans injection PdC- Abcès cérébraux souvent multiples- Aspect typique en cocarde/nodulaire après injection, entouré d’un halo hypodense d’œdème (diagnostic présomptif)- Localisations les +fq: lobes frontaux, noyaux gris centraux A: Hyposignal T1 nodulaire sous-cortical frontal antérieur droit B: Réhaussement en cocarde après injection de gadolinium Sérologie toxoplasmique- Si négatif: diagnostic peu probable = très bonne VPN (94-97%)- Si positif : non contributif PCR dans LCS : peu sensible mais très spécifique Test thérapeutique : en l’absence d’amélioration clinico-biologique après 15j de ttt: biopsie cérébrale stéréotaxique (diag de certitude) |
Traitement | Pendant 3-6 semaines :- PYRIMETHAMINE 50-70mg (après une dose de charge de 100mg le 1er jour) + SULFADIAZINE 4-6g/j ou CLINDAMYCINE 2,4g/j-Associé à prise d’ACIDE FOLINIQUE 25mg/j - Effet évalué sur les données cliniques et radiologiques- Absence d’amélioration au bout de 2 semaines remet en cause le diagnostic (penser alors au lymphome cérébral) |
Prévention | PrimaireIgG anti-Toxoplasma positif / CD4 <100 = COTRIMOXAZOLE IgG anti-Toxoplasma : règles hygiénico- diététiques + contrôle annuel de la sérologie |
SecondaireMême molécules que le ttt curatif mais à demi-dose : COTRIMOXAZOLE, poursuivre jusqu’à un taux de CD4 >200 pendant ≥6 mois sous ARV efficaces |
Pneumocystose pulmonaire | |
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Seuil CD4 à risque | <200/mm3 |
Agent responsable | Pneumocystis jriovecii (champignon) |
Présentation clinique | Toux sèche, fièvre, dyspnée et anomalies auscultatoires (+sieurs sem) - Pas d’atteinte extra-pulmonaire- Souvent révélée comme une pneumopathie interstitielle ne répondant pas à une ATB classique Dissociation clinico-biologique : hypoxémie plus importante que ne laisse supposer le tableau clinique |
Diagnostic | - Prélèvements respiratoires (LBA, expectorations induites)- Radiographie thoracique : syndrome interstitiel ou alvéolo-interstitiel bilatéral diffus |
Prévention | PrimaireSi CD4 <200/mm3 (et/ou <15% des lymphocytes totaux) : COTRIMOXAZOLE |
SecondaireCOTRIMOXAZOLE jusqu’à :- CD4 >200/mm3 et >15% à 2 reprises et à au moins 3 mois d’intervalle- CV indétectable + ARV depuis plus de 3 mois + CD4 entre 100 et 200 |
Cryptococcose | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <100/mm3 |
Agent responsable | Cryptococcus neoformans (champignon) |
Présentation clinique | Méningite ou méningo-encéphalite, d’installation progressive Céphalées, fièvre inconstante (seuls symptômes dans 70% des cas), syndrome méningé (40%), syndrome HTIC Parfois symptomatologie frustre (20-50% des cas) : vertiges, irritabilité, ralentissement de l’idéation, crises comitiales, paralysie nerf crânien Parfois atteinte disséminée (pulmonaire, urinaire, cutanée) |
Diagnostic | LCS ++++- Cellularité faible (prédominance lymphocytaire), hyperprotéinorachie modérée (<1g/L) et hypoglycorachie inconstante- Coloration à l’encre de Chine (à demander spécifiquement++) pour mise en évidence du champignon à l’ED puis culture Antigène cryptococcique dans le sang et LCS ++++- Culture positive PROUVE TJRS la présence d’une infection active- Une infection active peut être présente chez des patients dont les ag sont positifs mais la culture négative IRM cérébrale : le plus souvent normale |
Traitement | MPHOTERICINE B + FLUOROCYTOSINE pendant 2 semaines Puis entretien par FLUCONAZOLE seul : récidive dans 60% des cas L’HTIC nécessite souvent des PL répétées |
Prévention | Secondaire (uniquement) FLUCONAZOLE PO durée prolongée |
Leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP) | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <100/mm3 |
Agent responsable | Polyomavirus : virus JC |
Présentation clinique | Affection démyélinisante de la SB : infiltration des oligodendrocytes Troubles neurologiques d’apparition progressive, selon les localisations cérébrales des lésions-Déficit moteur/sensitif, troubles comportement, troubles cognitifs- Syndrome cérébelleux- Pas de céphalées, pas d’HTIC, pas de fièvre |
Diagnostic | IRM cérébrale- Lésions multiples de la substance blanche : hypo-intense en T1 / HYPER-intenses en T2 ou FLAIR- Pas d’œdème, ni d’effet de masse, pas de prise de contraste Détection du virus JC par PCR dans le LCS Biopsie cérébrale si doute diagnostique |
Traitement | Pas de traitement spécifique : une amélioration clinique peut s’observer si la restauration immunitaire est obtenue par ARV Mais le pronostic est redoutable dans la majorité des cas |
Prévention | — |
Infections à CMV | |
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Seuil CD4 à risque | <50/mm3 |
Agent responsable | CMV (virus) |
Présentation clinique | RETINITE A CMV : nécrose hémorragique de la rétine - Troubles visuels dépendant de l’extension et de la localisation des lésions (cécité si atteinte macula) AUTRES LOCALISATIONS- Digestives : oesophagite, gastroduodénite, colite, cholangite- Neurologiques : encéphalite, ventriculite, myéloradiculite, névrite, méningite, syndrome de la queue de cheval ENCEPHALITE A CMV : installation brutale ou subaigue- Fièvre, troubles de la conscience, troubles du comportement, et parfois signes focaux |
Diagnostic | - PCR sanguine : mise en évidence réplication CMV (chez les patients avec sérologie CMV positive en IgG) FO +/- angiographie si doute diagnostique sur une rétinite Endoscopies : si lésions digestives = lésions inflammatoires ulcérées macroscopiquement, cellules à inclusions virales intra-nucléaires évocatrices de CMV en histologie Atteinte neurologique :-IRM : prise de contraste méningée périventriculaire (ventriculite) et parfois hydrocéphalie- CMV dans LCS en culture ou par PCR+++ |
Prévention | PrimaireSi sérologie CMV IgG + et CD4 <100/mm3 : surveillance PCR CMV régulièrement Si PCR CMV + : surveillance FO |
SecondaireRETINITE A CMV : maintien du VALGANCICLOVIR jusqu’à CD4 >100 pendant au moins 3 mois |
Mycobactérioses atypiques | |
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Seuil CD4 à risque | <50/mm3 |
Agent responsable | Mycobacterium avium intracellulaire (bactérie) |
Présentation clinique | Le plus souvent infection disséminée- Fièvre, AEG, sueurs nocturnes- Cytopénies- Localisations : ggl, moelle osseuse, hépatique, splénique, digestive, pulmonaire, cutanée |
Diagnostic | Isolement de la mycobactérie :- Hémocultures sur milieu spécifique (lyse-centrifugation)- Prélèvement biologique (moelle)- Examen anatomopathologique d’1 biopsie tissulaire : granulomatose |
Prévention | Primaire (uniquement)Surveillance clinique et ARV |
NON INFECTIEUSES
Cancers classant Sida
Maladie de Kaposi
DiagnosticHomosexuels masculins (population caucasienne) / hétérosexuels et enfants en AfriqueLié au pouvoir oncogène vasculaire du virus HHV-8
- Lésions cutanées infiltrées, violacées, nodulaires ou en plaques
- Extension cutanée et diffusion viscérale (poumon, TD) favorisée par le déficit immunitaire
- Diagnostic clinique et histologique : prolifération angiomateuse et fibroblastique
DépistageExamen clinique régulierPas de dépistage spécifique
Cancer du col de l’utérus
DiagnosticDysplasie du col fréquente chez les femmes ayant le VIH, qu’elles reçoivent ou non des ARV
DépistageFCU annuel Colposcopie à la moindre anomalie décelée
Lymphome malin non Hodgkiniens
DIAGNOSTIC
- Stade précoce de la maladie (CD4 >200)
- Stade avancé (CD4 <100)
- Type Burkitt et associé à l’EBV dans 30-40% des cas
- Principalement ganglionnaires
- Immunoblastiques
- Presque tjrs liés à l’EBV (infection des LB par l’EBV)
- Extra-ggl : TD / cerveau
AEG fébrile, syndrome tumoral
DépistageExamen clinique régulierPas de dépistage spécifique
Cancers non classant Sida (non exhaustif)
- Fréquence plus élevée que dans la population générale
- Présentation initiale plus agressive et évolution clinique plus péjorative
- Rôle des cofacteurs viraux et/ou d’exposition (HPV, tabac)
Cancer du canal anal
Examen proctologique annuel chez les
- Homosexuels homme
- Si ATCD condylomes anogénitaux
- Dysplasie ou cancer du col de l’utérus
Hépatocarcinome
DIAGNOSTICCo-infection VHC / VHBCirrhose
DépistageEchographie hépatique semestrielle + dosage alpha foetoprotéine
Maladie de Hodgkin
Lymphome primitif cérébral (non Hodgkinien le plus souvent apparemment…)
Installation insidieuseSignes de localisation neurologique apparaissent dans une seconde phase : céphalées, troubles mnésiques, confusion
Imagerie :
- Lésions multiples, bilatérales expansives, non spécifiques, bords mal limités, prise de contraste, faible effet de masse
- Siégeant préférentiellement : corps calleux, noyaux gris centraux, thalamus, régions péri-ventriculaires et le cervelet
Biopsie stéréotaxique : confirme le diagnostic (mais histologie ininterprétable en cas de corticothérapie)
Traitement : chimiothérapie et restauration immunitaire
étiologies à évoquer en fonction du tableau neurologique
Céphalée – syndrome méningé
- Cyptococcose
- Tuberculose
- Méningite aseptique liée au VIH (élimination)
Syndrome neurologique focal
- Toxoplasmose cérébrale
- Lymphome primitif SNC
- LEMP
+/- abcès tuberculeux, encéphalite à CMV ou herpes
TDM ou IRM en urgence++Aspect des lésions et mode d’installation sont décisifs pour établir le diagnostic
Encéphalite
- Encéphalite à VIH
- Encéphalite à CMV
- LEMP
Trouble de la marche
- Neuropathie
- Polymyosite
- Myélopathie vasculaire
Troubles cognitifs progressifs
Encéphalopathie à VIH
TRAITEMENT
Objectif
Restaurer et maintenir un taux de LT CD4 >500/mm3 en rendant la CV indétectable (<50 copies/mL)
- Diminution de la morbi-mortalité (fréquence des infections opportunistes)
- Permet d’avoir une espérance de vie s’approchant de la population générale
- Le traitement ne permet pas d’éradiquer le VIH ! (tout arrêt du traitement conduit à la reprise de la réplication virale et à la baisse parfois rapide du taux de LT CD4)
Prise en Charge globale
- Relation de confiance facilitant le suivi ultérieur et l’adhésion aux proposition thérapeutiques
- Prendre en compte problèmes d’insertion, couverture sociale, psychologiques : soutien & d’accompagnement
- Evaluation du statut immuno-virologique de l’infection VIH : dosage LT CD4 + mesure CV plasmatique
- Rechercher coM, complications pouvant nécessiter un traitement
- Donner un traitement préventif des infections opportunistes le cas échéant
Indications
- Préparation de la mise en place du traitement pour optimiser l’adhérence au traitement : rôle de l’équipe multidisciplinaire d’éducation thérapeutique et d’éducation à la santé (médecins, pharmaciens, infirmières, consultation d’éducation thérapeutique et d’aide à l’observance, travailleurs sociaux, psychologue, entourage familial, association de patients)
- Traitement doit être bien compris et accepté du patient
- Pas d’urgence à traiter !! Si mauvaise prise risque de sélection de virus résistants
Tous les patients vivant avec le VIH ont une indication de traitement antirétroviral quelque soit le taux de LT CD4++
Selon l’évaluation clinique, immunologique et virologique, plusieurs traitement peuvent être proposés par ordre d’URGENCE
1. Traitement curatif des infections opportunistes : en cas d’infection évolutive opportuniste
2. Traitement préventif/prophylactique primaire des infections opportunistes : en cas de risque réel
3. Traitement anti-rétroviral
Comment ?
- 5 classes différentes d’ARV, pour 4 cibles
- Nécessité de réaliser un test génotypique de résistance lors du diagnostic de l’infection par le VIH : recherche de mutations au niveau du gène de la transcriptase inverse ou de la protéase ou de l’intégrase
- Trithérapie à vie++++ : combinaison de 3 ARV permettent d’obtenir une efficacité antirétrovirale durable et limitent le risque de sélection de résistance (la plupart des médicaments sont disponibles en pharmacie de ville)
- Seul moyen de contrôler la CV : mesure de jugement de l’efficacité (indirectement la restauration immunitaire)
- Importance++ : respect des posologies, horaires prise / aux repas : assurer concentrations sériques optimales
- Attention aux interactions médicamenteuses
Prescription initiale par un médecin hospitalier, puis suivi conjoint par le spécialiste et le généraliste
Molécules
- En 1ère intention : trithérapie simple en 1 prise/j comportant
- 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) – TENOFOVIR + EMTRICITABINE ou ABACAVIR + LAMIVUDINE +
- 1 inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI)
- 1 inhibiteur de protéase (IP) boosté par du RITONAVIR
- 1 inhibiteur d’intégrase (II)
Il existe des formes combinées favorisant l’observance
Inhibiteurs de la transcriptase inverse
Inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI)
Molécules
- Zidovudine : Risque de cytopénie (surveillance de l’hémogramme)
- Lamivudine ou Emtricitabine : Adaptation de la posologie à la fonction rénale
- Abacavir : Syndrome d’hypersensibilité associée à l’allèle HLA- B*5701
- Ténofovir : Néphrotoxicité (IR et/ou tubulopathie proximale)
- Dépistage avant toute prescription
- CI définitive chez les patients présentant ce groupe tissulaire
- Surveillance : protéinurie, clairance de la créatinine, phosphorémie (à l’instauration du traitement puis régulièrement)
ES court terme
Troubles digestifsIntéractions médicamenteusesPas d’interaction médicamenteuse spécifique
Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI)
Molécules
- Névirapine : Risque hépatite cytolytique médicamenteuse
- Efavirenz : Troubles neuro-psychologiques plus marqués à l’initiation : syndrome confusionnel, crises convulsivesCI chez la femme enceinte au 1er T de la grossesse
- Etavirine
- Rilpivirine : A prendre au cours du repasInteraction avec les IPP qui sont CI avec ce traitement
- Surveillance transaminases : 2x/semaines pendant 2 mois, puis 1 fois à 3 mois, puis régulièrement
ES court terme
- Rash cutané +/- sévère dans les 6 premières semaines de traitement (++ avec la Névirapine)
- Si signes de sévérité : fièvre élevée, atteinte des muqueuses, atteinte cutanée extensive = arrêt et traitement définitivement CI
Interactions médicamenteuses
Ce sont des inducteurs ou inhibiteurs du cytochrome P450 : interaction avec rifampicine, oestroprogestatifs, inhibiteurs de protéase
Inhibiteurs de la protéase
Molécules
- Atazanavir / ritonavir : Hyperbilirubinémie libre, réversible à l’arrêt du traitementLithiase rénaleInteraction avec les IPP qui sont CI avec ce traitement
- Darunavir / ritonavir : Rash cutané
- Lopinavir / ritonavir : potentialiseur pharmacologique, en inhibant le cytochrome P450 permet d’obtenir des concentrations suffisante d’IP au site de l’infectioPeut entrainer : céphalées, vertiges, paresthésies
ES court terme
- Troubles digestifs (douleurs abdominales, accélération du transit)
- Troubles métaboliques, lipidiques+++
- Hépatite médicamenteuse
Interactions médicamenteuses
Induction ou inhibition enzymatique (CYP P450 en particulier CYP 3A4) : interactions médicamenteuses++++ (rifampicine, oestroprogestatifs)
Inhibiteurs de l’intégrase
Molécules
- Raltégravir / Dolutégravir Pas de précautions d’emploi
- Elvitégravir comprimé unique associant ténofovir + emtricitabine + cobicistat
ES court terme
- Troubles digestifs
- Excellente tolérance métabolique
Interactions médicamenteuses
Faible métabolisme hépatique donc peu d’interactions Parfois interactions avec molécules inductrices comme la rifampicine
Inhibiteurs du co-récepteur CCR5
Molécules
- Maraviroc : Nécessite une détermination préalable du tropisme de la souche virale pour le co-récepteur CCR5 (génotropisme)
ES court terme
Bonne tolérance
Interactions médicamenteuses
Faible métabolisme hépatique donc peu d’interactions Parfois interactions avec molécules inductrices comme la rifampicine
Toxicité à long terme des ARV à moyen et long terme
- Lipodystrophie – cytopathie mitochondriale
- Toxicité cardiovasculaire
- Toxicité rénale
- Toxicité osseuse (ostéoporose)
- Toxicité métabolique
SUIVI AU LONG COURS du PATIENT VIH
- Le spécialiste et le généraliste assurent conjointement le suivi : en cas de problème ou de modification thérapeutique, le généraliste contactera le spécialiste
- Synthèse annuelle hospitalière par le spécialiste recommandée
Prise en charge régulière
- Maintien l’efficacité virologique
- Observance thérapeutique
- Dépistage IST et co-infections le cas échéant
- Prévention des IO, ou arrêt de prévention en fonction du taux de CD4
- Prévention de la transmission du VIH
- Prévention des complications (mesures hygiénico-diététiques)
- Luttes contre les addictions et le tabagisme
Clinique :
J15 / M1 +/- M2 / M3 puis tous les 3 à 6 mois
- Tolérance du traitement
- Observance
- Détection manifestations cliniques VIH et syndrome de reconstitution immunitaire
- Recherche ES selon les molécules
Biologie :
Efficacité
Contrôle immunologique et virologique
- Indétectabilité de la CV : une fois acquise, elle se maintient aussi longtemps que le traitement est pris correctement, en l’absence d’interactions
- Si réplication persistante ou rebond virologique: avis spécialisé auprès du médecin référent dans un court délais
Tous les 3-4 mois, tous les 6 mois si LT CD4 >500
- Charge virale : (= objectif : CV inférieure au seuil de détection à M6)
- LT CD4 : M3 / M6, puis selon l’évolution
Observance
Élément déterminant du succès thérapeutique++
Tolérance
court & moyen terme
- NFS plaquettes : à chaque bilan
- Transaminases : à chaque bilan
- Créatinine / clairance : à chaque bilan
- Lipase / CPK / phosphorémie / lactates : selon antériorité / traitement en cours
- EAL / glycémie : 1 fois par an au moins
Dépistage des IST
- Syphilis : VDRL / TPHA : +/- selon le contexte
- VHA / VHB / VHC : si antérieurement négatif / seulement si exposition au risque persistante (drogue+++)
- Frottis cervico-vaginal
- Anuscopie / cytologie anale : 1 fois/ an si homosexuels ou bisexuels masculins
- Si antérieurement normal : 1 fois/an
- Si antérieurement anormal ou CD4 <200 : bi-annuel + colposcopie
Vaccinations
- Diminution de l’immunogénicité des vaccins liée à l’immunodépression
- Vacciner de préférence lorsque la CV est indétectable et si possible quand les CD4 >200/mm3
- BCG CI quelque soit le statut immunitaire
Tous les vaccins vivants atténués sont CI si CD4 <200/mm3
- Vaccination antitétanique et antidiphtérique : chez tous les patients selon le calendrier vaccinal
- Vaccination anti hépatite B : chez tous les patients sans marqueur sérologique d’infection par le VHB (le plus souvent schéma d’action renforcé)
- Vaccination anti hépatite A :
- Vaccination anti-pneumococcique : chez tous les patients (1 dose du Prevenar13 et au moins 2 mois plus tard, 1 dose du Pneumo23)
- Vaccination annuelle contre le grippe saisonnière : chez tous les patients
- Vaccination anti amarile (fièvre jaune) : chez les patients voyageant en zone d’endémie, si CD4 >200 et >15% des lymphocytes (vaccin vivant atténué CI si <200)
- Chez les patients à risque d’exposition au VHA (homosexuels masculins, usagers de drogues IV, voyage en zone d’endémie)
- En cas de co-infectés par VHB ou VHC
- En cas d’hépatopathie chronique
PHYSIOPATHOLOGIE
- Membre de la famille des rétrovirusGrande variabilité génomique : VIH-1 (le plus répandu) & VIH-2 (Afrique de l’Ouest++)
- Infection virale chronique évoluant sur plusieurs années
- Cellules cibles du VIH : cellules porteuses de récepteurs membranaires nécessaires à l’entrée du virus = LT CD4 / monocytes-macrophages / cellules dendritiques / cellules de Langherans / cellules de la microglie cérébrale
Cycle de réplication
Premières éTAPES
- 1. Reconnaissance spécifique de la protéine d’enveloppe virale gp120 par le récepteur primaire CD4 de la cellule hôte
- 2. Modification conformationnelle de la gp120
- 3. Qui se fixe aux corécepteurs membranaires CXCR4 ou CCR5
- 4. Absorption et pénétration du virus dans la cellule cible
- 5. Rétrotranscription de l’ARN viral en ADN bicaténaire grâce à la transcriptase inverse virale (= nombreuses erreurs à l’origine de la variabilité génétique du VIH)
- 6. Intégration au sein du génome de la cellule cible grâce à l’intégrase virale
éTAPES SUIVANTES : PRODUCTION DE NOUVELLES PARTICULES VIRALES
- 7. Transcription de l’ADN proviral en ARN messager viral
- 8. Traduction des ARN messagers en protéines virales
- 9. Clivage, puis assemblage des protéines virales après intervention de la protéase virale
- 10. Formation de nouvelles particules virales libérées dans le secteur EC et pouvant infecter d’autres cellules
- 11. Mort de la cellule cible
Incubation : 2-3 semaines
Dès la contamination
- Réplication intense+++ du virus (production 1 à 10 milliards de virions / jour par une personne infectée non traitée) et diffusion dans l’organisme 4-11j après la contamination (=VIREMIE) avec établissement rapide de réservoir viraux (ganglions, tissu lymphoïde du tube digestif, SNC)
- Intégration du VIH dans le génome des cellules hôtes
- Induction de réponses immunes spécifiques humorales et cellulaire, entrainant dans un 1er temps réduction & contrôle de la production virale
Le malade est alors contaminant, avec une virémie très élevée et une sérologie négative
2nd temps
- Diminution progressive de la CV pour atteinte un plateau d’intensité variable
- Destruction progressive du système immunitaire : diminution progressive des LT CD4 (50 à 100/mm3/an) par infection directe et par l’activation des cellules immunitaires (créant une inflammation délétère pour l’organisme)
- Augmentation parallèle des LT CD8 cytotoxiques (avec diminution du rapport CD4/CD8)
Il faut 6 mois après la séro-conversion pour atteinte l’état d’équilibre immunovirologique
Conséquence
SYNDROME D’IMMUNODEFICIENCE ACQUISE ou SIDA
- Définit par la survenue d’infections opportunistes liées à une ID cellulaire avancée (LT CD4 <200/mm3)
- Médiane d’évolution de la primo-infection au stade SIDA d’environ 10 ans (mais grande variabilité inter-individuelle entre les progresseurs rapides = 2-3 ans et les non progresseurs)
On ne guérit pas du VIH à l’heure actuelle
GéNéRALITéS
épidémiologie
- 150 000 personnes infectées par le VIH en France ; 6200 nouvelles contaminations/an (Augmentation du nb d’hommes)
- Tranche d’âge de découverte : 25-49 ans ++++
- 60% sont liées à des rapports hétérosexuels, 1/3 par des rapports homosexuels
- 1/3 ont été diagnostiqué au stade Sida ou avec <200 CD4/mm3
Transmission du virus
3 liquides peuvent contenir de grandes quantités de virus : sang / sperme / sécrétions vaginales
Transmission sexuelle
Tout rapport avec une personne infectée est à risque (hétérosexuel, homosexuels, oro-génitaux) : 1 seul contact peut suffire
AUGMENTATION du risque :
- Rapport anal
- Lésion génitale
- Saignement
- Co-existence d’IST
- Quantité de virus importante (//charge virale plasmatique)
REDUCTION considérable du risque (de 92%) si l’infection du partenaire est contrôlée par un TTT ARV (risque infectieux corrélé à la charge virale)
ATTENTION : un patient reste contagieux même en cas de CV indétectable
Transmissions sang & dérivés
- Transplantation, transfusion sanguine : risque quasi-nul (sérologies obligatoires, tests moléculaires pour les dons de sang et organe)
- Partage de matériel d’injection contaminé par du sang : baisse++ suite aux mesures de prévention (mise à disposition de matériel à usage unique)
- Accident professionnel d’exposition au sang (AES) : risque faible mais variable selon le stade clinique de la personne source et de sa CV plasmatique, sévérité d’exposition, le port ou non de gants
Transmission mère-enfant (TME)
Période péri-natale+++ (accouchement, allaitement)Grossesse : en cas de primo-infection
Facteurs AUGMENTANT le risque :
- Infection stade Sida
- CV plasmatique élevée mère
PRéVENTION
Prévention combinée : méthodes de prévention comportementales + dépistage + traitement antirétroviral
Prévention comportementale
- Campagnes d’informations collectives, multiplication des sources d’information individuelle (internet, planning familial, centre de dépistage)
- Promotion de l’utilisation du préservatif féminin & masculin
- Mise à disposition et promotion de l’utilisation de matériel à usage unique et traitement de substitution des drogues opiacées chez les usagers de drogues IV y compris dans les lieux de privation de liberté (prison)
- Mesures de précaution universelle vis à vis du risque d’AES
- Limites : usage non systématique, mésusage, rupture, glissement
- Avantage : prévention des IST
Dépistage : situations justifiant la prescription d’une sérologie VIH
Permet un bénéfice personnel et de santé publique
Dépistage ciblant populations à risque
- Hommes homosexuels
- Migrants Afrique Subsaharienne
- Population des départements français d’Amérique et des autres Caraïbes
- Usagers de drogues IV
- Population en situation de précarité
- Prostitution
Dépistage ciblé selon circonstances
- Situation à risque, symptôme clinique ou biologique évocateur de PI ou infection avancée
- Suspicion ou diagnostic IST ou VHC
- Suspicion ou diagnostic Tuberculose
- Projet de grossesse ou grossesse
- IVG
- 1ere prescription contraception
- Viol
- Entrée en détention ou en cours d’incarcération
- Dons de sang ou d’organe
Dépistage dans un parcours de soins
Coordonné par le médecin référent ou à l’initiative du département dans un centre d’information et de dépistage anonyme et gratuit (CDAG)
Moyens préventifs à base d’anti-rétroviraux
Traitement des personnes atteintes
Permet de réduire le risque de transmission à leur partenaire (permet de rendre la CV indétectable)
Traitement post-exposition (TPE) pour réduire le risque d’infection par le VIH après risque significatif
Voir item 326…
DERMATO :
- Patient peut consulter dans les 48h suivant un rapport sexuel
- Sérologie VIH et syphilis en urgence
En fonction des risques de transmission (max++ si rapport anal réceptif avec partenaire positif, bcp plus faible si orogénital réceptif), entretien et examen clinique, un ttt antirétroviral prophylactique peut être proposé : IP + 2 INTI ou INNITI pendant 4 semaines
- A 4 semaines : contrôle de la sérologie VIH
- Si négative : recontrôle à 3 mois
Prévention TME
Réduction considérable du risque en cas d’indétectabilité de la CV lors du 3ème T
- Risque passe de 20-25% à 0,3% lors la CV est indétectable au moment de l’accouchement
- Proposer une sérologie VIH à toute femme enceinte au 1er T de grossesse et au 6ème mois en cas de prise de risque
- Prise en charge spécialisée obstétrical & infectieux
- Traitement prophylactique de l’enfant pendant les 4 premières semaines de vie
- Proscrire allaitement si possible
HISTOIRE NATURELLE
Évolution naturelle (en l’absence de traitement) selon 3 phases :
Primo-infection
- 10-15j après la contamination (5-30j)
- Symptomatique dans 50% des cas : grande variabilité de la présentation clinique++
- Durée médiane : 2 semaines
- Pendant phase de réplication INTENSE++
Syndrome rétroviral aigu
- Tableau d’allure grippale / mononucléosique (90%) avec fièvre (38 à 39,5°C), sueurs, asthénie malaise général, arthralgies, myalgies, céphalées, douleurs pharyngées (enanthème du palais osseux), douleurs rétro-orbitaires
- Polyadénopathie ferme et indolore, symétrique (75%)
- Parfois diarrhées ou toux (10%)
- Pneumopathie interstitielle
Tout tableau fébrile inexpliqué doit conduire à la proposition puis à la réalisation d’un dépistage du VIH++
Manifestations neurologiques (20%)
- Méningo-encéphalite, méningite lymphocytaire isolée
- Neuropathie périphérique
- Encéphalite aiguë
- Myélopathie : myélite aiguë rare
- Myopathie : à tous les stades++
- Polyradiculonévrite de type Guillain-Barré :
- Mononeuropathie ou mononeuropathies multiples (PFP++, ou nerf fibulaire commun, nerf tibial) : évolution favorable
- Polyradiculoneuropathies (queue de cheval) et myéloradiculopathies :
- Atteinte motrice bilatérale et symétrique, aréflexie,
- LCS : réaction inflammatoire (hypercytose + hyperprotéinorachie)
- Traitée par corticothérapie
- Paraplégie, hyporéflexie, troubles sensitifs et sphinctériens (parfois liés au CMV)
- TTT URGENT par ARV en raison du risque de nécrose des racines + moelle+++ (recherche systématique atteinte rétinienne CMV associée)
- Amaigrissement, polymyosite proximale avec faiblesse musculaire et douleur (plus rarement par difficultés à la marche occasionnant des chutes)
- Confirmé par augmentation des enzymes musculaires et EMG (syndrome myogène) et par la biopsie musculaire
- Peut être lié au VIH, aux ARV, infections, infiltration tumorale des muscles, vascularite ou s’intégrer dans le cadre d’une cachexie du Sida
Syndromes myathéniques ou de rhabdomyolyse sont parfois décrits
L’ensemble du système nerveux peut être touché à tout moment de l’évolution liées au VIH (à l’immunodépression), aux infections opportunistes, à un lymphome ou d’origine médicamenteuse (ARV à toujours évoquer+++)
Exanthème
Dans 60-70% des cas
- Erythème généralisé : éruption pendant 5-10J
- Autres formes rares : urticarienne, vésiculo- pustuleuse, topographie palmoplantaire
- Prurit rare et modéré
- Apparaît entre le 1er - 5ème jour des signes généraux
- Prédomine sur le tronc, racine des membres, cou, +/- visage (peut toucher paumes et plantes)
- Morbiliforme, fait de maculo-papules de qq milimètres à 1cm, arrondies ou ovalaires, bien limitées, non confluentes, non squameuses
Evoquer primo-infection VIH devant toute éruption fébrile et généralisée de l'adulte ++
Manifestations muqueuses
- Enanthème de la muqueuse buccale et/ou érosions muqueuses de 5-10mm de diamètre : douleurs à la déglutition+++
- Erosions ou ulcérations oesophagiennes, génitales (parfois étendues à la verge et au scrotum) et anales sont possibles
Signes biologiques :
- Antigénémie p24, ARN-VIH plasmatique
- Hémogramme :
- Bilan hépatique : cytolyse hépatique
- Leucopénie (50%) avec lymphopénie (CD4) ou syndrome mononucléosique (CD8) (hyperlymphocytose à grands lymphocytes hyperbasophiles et inversion formule leucocytaire)
- Thrombopénie (75%)
Primo-infection symptomatique est une indication de traitement antirétroviral (notamment avec manifestations neurologiques)
DD :
- Syphilis secondaire en présence d’un syndrome cutané et systémique
- Syndromes mononucléosiques, autres causes de fièvre
- Primo infection EBV, herpes, CMV, HHV6, parvovirus B19, rubéole, rougeole, toxoplasmose, fièvre boutonneuse méditérannéenne
- Toxidermie (infection VIH est un facteur d’induction de toxidermie)
- Pityriasis rosé de Gibert : ne s’accompagne pas de signes généraux
Phase chronique
- Peut durer plusieurs années
- Risque de contamination du ou des partenaire(s) car réplication virale active
- Evénements cliniques mineurs
- Manifestations cutanéo-muqueuses (dermite séborrhéique, prurigo, folliculite, zona, verrues, condylomes, molluscum contagiosum, candidose buccale ou génitale récidivante, leucoplasie chevelue de la langue)
- Manifestations générales : AEG, fébricule, sueurs nocturnes abondantes
- Diarrhée chronique
- Myopathie : à tous les stades++ (voir plus haut)
Signes biologiques inconstants
- Hémogramme :
- EPPS : hypergammaglobulinémie polyclonale
- Leucopénie-neutropénie
- Thrombopénie
- Anémie
Stade Sida
Ensemble des pathologies opportunistes majeures (infections et tumeurs) liées à l’ID induite par VIHD’autant plus fréquentes que les LT CD4 sont <200/mm3
La restauration du système immunitaire par un traitement antirétroviral efficace est fondamentale pour le contrôle de la maladie
Un patient qui a eu une infection opportuniste classant Sida : restera définitivement au stade Sida même si le taux de LT CD4 remonte car fonctions immunitaires de ces cellules sont définitivement altérées++
Manifestations neurologiques liées au VIH, ne sont pas des infections opportunistes...
- Neuropathies périphériques : quasi constantes au stade Sida (95%)
- Myopathie : à tous les stades++ (voir plus haut)
- Atteinte du SNC : arrivent dans un contexte de déficit immunitaire avancé (CD4 entre 249 et 200) ou sévère (CD4 <200)
- Mononeuropathies : évolution rapide et progressive
- Polyneuropathies axonales distales :
- Sensitives+++ - antirétroviraux pourraient être une option thérapeutique
- Toujours rechercher une cause médicamenteuse, surtout si le taux de CD4+ est élevé
A évoquer devant : céphalées, syndrome méningé, syndrome neurologique focal, tableau d’encéphalite, troubles de la marche, troubles cognitifs
En cas de céphalées inhabituelles chez patient VIH : faire IRM et analyse du LCS+++
- Méningite aseptique
- Myélopathie : myélite aigue rare
- Céphalées, fièvre, syndrome méningé modéré, parfois atteinte des nerfs crâniens (V, VI, VII)
- LCS : réaction lymphocytaire (20 à 800 éléments), hyperalbuminorachie modérée (0,5 à 1g/L)
- Evolution spontanée en quelques jours mais récidive possible : sa survenue témoigne d’un déclin des LT CD4 (à distinguer des méningites à cryptocoques et tuberculeuse qui nécessitent des traitements spécifiques)
- Forme chronique est la plus fréquente : myélopathie vacuolaire qui survient à un stade tardif de la maladie
- Dégénérescence vacuolaire de la substance blanche et des cordons médullaires postérieurs et latéraux prédominant au niveau de la moelle thoracique
- Isolée ou associée à une encéphalopathie à VIH
- Se manifeste par : déficit moteur des membres inférieurs évoluant vers un tableau de paraparésie spastique avec troubles sensitifs modérés et troubles sphinctériens
Faire le DD avec atteintes médullaires zostériennes, herpétiques et CMV (toxoplasmose et lymphome sont parfois incriminés)
- Encéphalopathie
- Peut survenir lors de la PI mais le plus souvent en l’absence de traitement ARV chez des patients ID (LT CD4 <200)7-9% des patients au stade Sida développent cette démence : en diminution depuis les ARV
- Invasion du parenchyme cérébral par des cellules mononuclées infectées en provenance du sang périphérique : le VIH relâché va infecter les cellules microgliales (macrophages du cerveau) et les astrocytes (neurones & oligodendrocytes ne sont pas directement infectés par le VIH)
- Réaction inflammatoire + mécanismes excitotociques (toxicité des protéines d’enveloppe du VIH) sont à l’origine de la perte neuronale
- Débute de manière insidieuse : syndrome dépressif, troubles de la mémoire, ralentissement idéomoteur, troubles de la concentration, de l’attention
- Stade plus avancé : syndrome démentiel type sous-cortical, troubles cognitif s’associant à des troubles comportementaux (apathie, indifférence, isolement)
- IRM : atrophie cérébrale, signes de démyélinisation avec atteinte sous-corticale de la substance blanche (hypersignaux T2 bilatéraux et symétriques, périventriculaires, prédominant dans les lobes frontaux et pariétaux)
- LCS : normal (dans 20% des cas on retrouve une pléiocytose mononucléaire <50GB/mm3 avec une légère augmentation des protéines <200mg/dL)
- Traitement : ARV qui diffusent à travers la barrière hémato-encéphalique
DéPISTAGE
- Le polymorphisme clinique des manifestations et leur absence de spécificité dans la plupart des cas doit conduire à rechercher très largement une infection VIH
- Diagnostic repose surtout sur la mise en évidence d’anticorps anti-VIH+++
- Sérologie se positive en 3-6 semaines (le plus souvent 1-2 semaines après le syndrome clinique de primo-infection)
Marqueurs virologiques plasmatiques
ARN-VIH = charge virale
- Mise en évidence du virus dans le plasma sanguin avec quantification de la virémie
- Détectable au bout de 10j après la contamination : positivité plus précoce que les sérologiques, valeur pronostique++ (mais persistance d’une « fenêtre virologique » où l’on ne détecte pas le virus)
- Par détection moléculaire par amplification génomique (PCR) – seuil de détection = 20-50 copies/mL
Antigène p24 du VIH-1
- Détectable 15j après la contamination (pendant la PI) puis se « négative » (mise en place de la réponse anticorps)Par test ELISA de dépistage
Anticorps anti-VIH
- Détectable 22-26j après la contamination
- Test de dépistage :
- Test sérologique de confirmation
- Par méthode immuno-enzymatique = ELISA (Ac anti VIH-1 & VIH-2)
- Par Test Rapide (Ac anti VIH-1 & VIH-2) – moins sensible que le test ELISA au cours de la PI (c’est un recours lors des situations d’urgence = AES, accident sexuel ou pour promouvoir de nouvelles stratégies de dépistage)
- Western-Blot : révélation par réaction immuno-enzymatique des Ac dirigés contre différentes protéines du VIH
Stratégie diagnostique (cas général de l’adulte)
Dépistage par un test ELISA à lecture objective de détection combinée
- Résultat NEGATIF : pas de séro-conversion vis à vis du VIH, absence d’infection par le VIH
- Résultat POSITIF : Test de confirmation Western Blot : à l’initiative du biologiste sur le même échantillon sanguin
- SAUF si exposition datant de moins de 6 semaines, dans ce cas répéter le test 6 semaines + tard
- Western-Blot POSITIF : obligatoire de valider la positivité du test sur 2nd prélèvement par méthode ELISA avant de poser le diagnostic d’infection à VIH (permet d’éliminer erreur d’identité)
- Western-Blot NEGATIF : diagnostic d’infection VIH exclu
Annonce des résultats d’une sérologie VIH
- Traumatisme pour le patient : toujours ressenti comme un choc, parfois aggravé par le sentiment de culpabilité
- Importance de l’information avant et après le test, avec écoute prolongée++
- Annonce faite par le médecin qui a prescrit le test
Consultation pré-test
- Motif de la demande : signes d’appel cliniques ou biologiques, FDR de contamination
- Signification d’une éventuelle séropositivité et ses conséquences : thérapeutiques, mesures prophylactiques pour les partenaires sexuels
- Dans un objectif de prévention+++ (si le test est négatif le patient n’aura pas eu l’information)
- Accord VERBAL du patient à recueillir systématiquement
- Sauf cas d’urgence (AES, exposition sexuelle, suspicion de pathologie opportuniste) ou patient ne pouvant pas donner son accord (coma)
Consultation post-test
- Rendu du résultat lors d’une consultation dédiée
- Test négatif doit idéalement faire l’objet d’un rendu médicalisé avec information sur la prévention++
- Test positif doit être annoncé sous réserve de sa vérification sur un deuxième prélèvement
- Permet d’éliminer les éventuelles erreurs
- Permet de revoir le patient après qq jours pour délivrer des messages personnalisés et répondre à ses questions
- Annonce franche & sincère sans brutalité ni «moralisme»
- Aborder différentes questions
- Situation du patient, histoire de l’infection
- Suivi, perspectives de traitement, pronostic sous traitement
- Transmission, mesures de prévention
- Csq sur vie familiale, professionnelle, procréation
- Secret médical : tout faire pour convaincre le patient d’annoncer sa pathologie à son ou ses partenaire(s) afin d’organiser leur dépistage
- Dépistage de l’entourage
- ALD avec prise en charge à 100%
- o Déclaration obligatoire anonymisée : déclaration obligatoire d’infection par le VIH et de stade Sida
- Identifier les personnes ressources : médecin référent, spécialiste VIH, assistance sociale, psychologue, diétécien(ne), consultant en éducation thérapeutique
- Ne pas prétendre à l’exhaustivité en 1 temps mais proposer de revoir le patient autant que nécessaire
- Assurer la confidentialité
- Ne pas prescrire d’ARV tant que le patient n’y est pas préparé
Manifestations dermatologiques devant faire proposer une sérologie VIH
- Dermatite séborrhéique (apparition récente, floride et/ou résistante au traitement)
- Psoriasis (d’apparition récente, floride et/ou résistant au traitement)
- Porphyrie cutanée tardive, surtout si association à une infection par le virus de l’hépatite C
- IST
- Zona de l’adulte jeune
- Candidoses et dermatophytoses florides et/ou multirécidivantes
- Maladie de Kaposi
BILAN INITIAL
Interrogatoire
- Contexte de vie : historique de la contamination, vie familiale & relationnelle, statut virologique partenaire(s), désir d’enfant, activité professionnelle, conditions de ressources et de logement, couverture sociale
- ATCD médicaux (liés au VIH++, IST), chirurgicaux
- FDRCV, alcool, substances illicites, traitements de substitution
- Statut vaccinal
Examen clinique complet
Poids, périmètre ombilical, tour de hanche, examen cutané et des muqueuses
Bilan biologique
évaluation du statut immuno-virologique
- Typage lymphocytaire CD4/CD8 (=reflet du capital immunitaire)
- ARN VIH plasmatique quantitatif (=charge virale, mesure de l’intensité de la réplication virale)
Dépister les co-infections IST
- Marqueurs de l’hépatite virale B : Ag HBs, Ac anti-HBs et Ac anti-HBc
- Sérologie de l’hépatite virale C
- Sérologie de l’hépatite virale A
- Sérologie de la syphilis (TPHA, VDRL)
- Consultation gynécologie avec réalisation frottis cervico-vaginal : en l’absence de bilan récent
- Examen proctologique : chez personnes ayant ATCD de condylomes ou de pratiques sexuelles anales
Diagnostiquer les infections opportunistes (IO)
Pour lesquelles il existe une prévention primaire :
- Sérologie toxoplasmose & CMV
Si ID profonde (CD4 <200/mm 3)
- Dépister ITL si ATCD tuberculose ou exposition tuberculeuse et/ou LT CD4 <200
- Radiographie thoracique
- Test IGRA
Bilan pré-thérapeutique
- Hémogramme, plaquettes
- Transaminases, GGT, PAL
- Créatininémie
- Glycémie à jeun
- Bilan lipidique à jeun : cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides
- Recherche d’une protéinurie (BU)
- ECG si FDRCV ou si âge >50 ans
- Génotypage VIH (mutations de résistance, sous-type viral)
- HLA B57*01
- Ostéodensitométrie si FDR ostéoporose
COMPLICATIONS
INFECTIEUSES
Infections « non opportunistes »
Peuvent survenir en l’absence d’immunodépression : infections communautaires classiques (mais plus fréquentes du fait de l’immuno-dépression)
Pneumonies bactériennes | |
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Agents infectieux | 1 = Streptococcus pneumoniae2 = Haemophilus influenzae |
Diagnostic | Cf Item 151 |
Prévention | Vaccin anti-pneumococcique |
Salmonella non typhiqueCampylobacter spp | |
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Agents infectieux | Salmonella non typhiqueCampylobacter spp |
Diagnostic | Cf Item 172 |
Prévention | Pas de prévention spécifique en dehors des règles d’hygiène alimentaire |
Grippe saisonnière | |
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Agents infectieux | — |
Diagnostic | Cf Item 162 - Manifestations cliniques prolongées- Risque accru de complications |
Prévention | - Vaccin anti-grippal- Traitement prophylactique post-exposition - Traitement curatif par inhibiteurs de la neuraminidase |
IST | |
---|---|
Agents infectieux | - Syphilis- Gonococcies- Lymphogranulomatose vénérienne rectale (Chlamydia trachomatis)- Condylomatoses anogénitales (HPV) |
Diagnostic | Cf Item 158 |
Prévention | - Utilisation préservatif- Dépistage après rapport à risque / annuelle si partenaires multiples ainsi que des partenaires- Vérification du statut vis à vis des autres IST : VHA / VHB / VHC- Vaccination anti-VHA et VHB chez les hommes homosexuels |
Co infection VHB/VHC | |
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Agents infectieux | VHB |
VHC | |
Diagnostic | 7% des patientsInfection VIH aggrave l’histoire naturelle et le pronostic hépatite B |
20% des patientsInfection VIH aggrave l’histoire naturelle et le pronostic hépatite C | |
Prévention | Chez tous les patients : - Renforcer les messages de prévention - Rechercher systématiquement une infection VHB/VHC lors de la découverte d’une infection VIH - Maintenir une surveillance annuelle chez les sujets dont l’exposition au risque persiste - Vaccin antiVHA si sérologie négative - Vaccin antiVHB si sérologie négative (schéma renforcé double dose) - Recherche Ac antiDelta chez tous les porteurs de l’Ag Hbs |
Infections opportunistes
- En cas de prise en charge tardive ou en cas de rupture d’observance
- Les plus fréquentes : pneumocystose pulmonaire, tuberculose, infections à CMV, candidose oesophagienne, toxoplasmose cérébrale
Candidose œsophagienne | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <200/mm3 |
Agent responsable | Candida spp (champignon) |
Présentation clinique | Candidose orale + dysphagie +/- douleurs rétrosternales |
Diagnostic | Diagnostic clinique le plus souvent, si doute :- Prélèvements (oraux, œsophagiens)- Aspects endoscopiques évocateurs (dépôts blanchâtres, muqueuse érythémateuse) |
Prévention | Non recommandée |
Tuberculose | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | Pas de seuil |
Agent responsable | Mycobactérium tuberculosis (bactérie) |
Présentation clinique | Atteinte extra-pulmonaire fq : ggl, pleurale, osseuse, méningée (++ si taux CD4 bas) MENINGITE TUBERCULEUSE : syndrome méningé d’apparition progressive - Atteinte fréquente des nerfs crâniens- Parfois seulement des manifestations psychiatriques- Hyponatrémie fréquente (Méningites due à la listériose et à la syphilis rencontrées également) |
Diagnostic | Mise en évidence du Bacille de Koch (expectorations, tubages gastriques, LBA, prélèvements tissulaires)› à l’examen microscopique (BAAR), en culture Examen anatomopathologique : granulomes épithélioïdes gigantocellulaires ++ évocateur si nécrose caséeuse è Radiographie thoracique : normale++ si CD4 bas |
Prévention | Primaire (uniquement)- Dépistage systématique de ITL : (IGRA+++)- Traitement des ITL le cas échéant |
Secondaire- Traitement tuberculeux : interaction RMP et IP- Prescription B6 (prévent° neuropathie périphérique INH) |
Toxoplasmose cérébrale | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <200/mm3 |
Agent responsable | Toxoplasma gondii (réactivation de kystes latents parasites) |
Présentation clinique | Inapparente dans la plupart des cas, habituellement bénigne sauf pendant la grossesse ou chez un patient immunodépriméC’est avec la pneumocystose la manifestation clinique inaugurale la plus fréquente de l’infection par le VIH méconnue (diagnostic à un stade avancé)- Déficit neurologique focal (50% des cas) : tout tableau central dans ce contexte doit faire évoquer le diagnostic- Céphalées (50-70%) - Crises convulsives (30%)- Fièvre inconstante (50%)- Rares formes extra-cérébrales : oculaires |
Diagnostic | TDM ou IRM cérébrale avec et sans injection PdC- Abcès cérébraux souvent multiples- Aspect typique en cocarde/nodulaire après injection, entouré d’un halo hypodense d’œdème (diagnostic présomptif)- Localisations les +fq: lobes frontaux, noyaux gris centraux A: Hyposignal T1 nodulaire sous-cortical frontal antérieur droit B: Réhaussement en cocarde après injection de gadolinium Sérologie toxoplasmique- Si négatif: diagnostic peu probable = très bonne VPN (94-97%)- Si positif : non contributif PCR dans LCS : peu sensible mais très spécifique Test thérapeutique : en l’absence d’amélioration clinico-biologique après 15j de ttt: biopsie cérébrale stéréotaxique (diag de certitude) |
Traitement | Pendant 3-6 semaines :- PYRIMETHAMINE 50-70mg (après une dose de charge de 100mg le 1er jour) + SULFADIAZINE 4-6g/j ou CLINDAMYCINE 2,4g/j-Associé à prise d’ACIDE FOLINIQUE 25mg/j - Effet évalué sur les données cliniques et radiologiques- Absence d’amélioration au bout de 2 semaines remet en cause le diagnostic (penser alors au lymphome cérébral) |
Prévention | PrimaireIgG anti-Toxoplasma positif / CD4 <100 = COTRIMOXAZOLE IgG anti-Toxoplasma : règles hygiénico- diététiques + contrôle annuel de la sérologie |
SecondaireMême molécules que le ttt curatif mais à demi-dose : COTRIMOXAZOLE, poursuivre jusqu’à un taux de CD4 >200 pendant ≥6 mois sous ARV efficaces |
Pneumocystose pulmonaire | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <200/mm3 |
Agent responsable | Pneumocystis jriovecii (champignon) |
Présentation clinique | Toux sèche, fièvre, dyspnée et anomalies auscultatoires (+sieurs sem) - Pas d’atteinte extra-pulmonaire- Souvent révélée comme une pneumopathie interstitielle ne répondant pas à une ATB classique Dissociation clinico-biologique : hypoxémie plus importante que ne laisse supposer le tableau clinique |
Diagnostic | - Prélèvements respiratoires (LBA, expectorations induites)- Radiographie thoracique : syndrome interstitiel ou alvéolo-interstitiel bilatéral diffus |
Prévention | PrimaireSi CD4 <200/mm3 (et/ou <15% des lymphocytes totaux) : COTRIMOXAZOLE |
SecondaireCOTRIMOXAZOLE jusqu’à :- CD4 >200/mm3 et >15% à 2 reprises et à au moins 3 mois d’intervalle- CV indétectable + ARV depuis plus de 3 mois + CD4 entre 100 et 200 |
Cryptococcose | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <100/mm3 |
Agent responsable | Cryptococcus neoformans (champignon) |
Présentation clinique | Méningite ou méningo-encéphalite, d’installation progressive Céphalées, fièvre inconstante (seuls symptômes dans 70% des cas), syndrome méningé (40%), syndrome HTIC Parfois symptomatologie frustre (20-50% des cas) : vertiges, irritabilité, ralentissement de l’idéation, crises comitiales, paralysie nerf crânien Parfois atteinte disséminée (pulmonaire, urinaire, cutanée) |
Diagnostic | LCS ++++- Cellularité faible (prédominance lymphocytaire), hyperprotéinorachie modérée (<1g/L) et hypoglycorachie inconstante- Coloration à l’encre de Chine (à demander spécifiquement++) pour mise en évidence du champignon à l’ED puis culture Antigène cryptococcique dans le sang et LCS ++++- Culture positive PROUVE TJRS la présence d’une infection active- Une infection active peut être présente chez des patients dont les ag sont positifs mais la culture négative IRM cérébrale : le plus souvent normale |
Traitement | MPHOTERICINE B + FLUOROCYTOSINE pendant 2 semaines Puis entretien par FLUCONAZOLE seul : récidive dans 60% des cas L’HTIC nécessite souvent des PL répétées |
Prévention | Secondaire (uniquement) FLUCONAZOLE PO durée prolongée |
Leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP) | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <100/mm3 |
Agent responsable | Polyomavirus : virus JC |
Présentation clinique | Affection démyélinisante de la SB : infiltration des oligodendrocytes Troubles neurologiques d’apparition progressive, selon les localisations cérébrales des lésions-Déficit moteur/sensitif, troubles comportement, troubles cognitifs- Syndrome cérébelleux- Pas de céphalées, pas d’HTIC, pas de fièvre |
Diagnostic | IRM cérébrale- Lésions multiples de la substance blanche : hypo-intense en T1 / HYPER-intenses en T2 ou FLAIR- Pas d’œdème, ni d’effet de masse, pas de prise de contraste Détection du virus JC par PCR dans le LCS Biopsie cérébrale si doute diagnostique |
Traitement | Pas de traitement spécifique : une amélioration clinique peut s’observer si la restauration immunitaire est obtenue par ARV Mais le pronostic est redoutable dans la majorité des cas |
Prévention | — |
Infections à CMV | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <50/mm3 |
Agent responsable | CMV (virus) |
Présentation clinique | RETINITE A CMV : nécrose hémorragique de la rétine - Troubles visuels dépendant de l’extension et de la localisation des lésions (cécité si atteinte macula) AUTRES LOCALISATIONS- Digestives : oesophagite, gastroduodénite, colite, cholangite- Neurologiques : encéphalite, ventriculite, myéloradiculite, névrite, méningite, syndrome de la queue de cheval ENCEPHALITE A CMV : installation brutale ou subaigue- Fièvre, troubles de la conscience, troubles du comportement, et parfois signes focaux |
Diagnostic | - PCR sanguine : mise en évidence réplication CMV (chez les patients avec sérologie CMV positive en IgG) FO +/- angiographie si doute diagnostique sur une rétinite Endoscopies : si lésions digestives = lésions inflammatoires ulcérées macroscopiquement, cellules à inclusions virales intra-nucléaires évocatrices de CMV en histologie Atteinte neurologique :-IRM : prise de contraste méningée périventriculaire (ventriculite) et parfois hydrocéphalie- CMV dans LCS en culture ou par PCR+++ |
Prévention | PrimaireSi sérologie CMV IgG + et CD4 <100/mm3 : surveillance PCR CMV régulièrement Si PCR CMV + : surveillance FO |
SecondaireRETINITE A CMV : maintien du VALGANCICLOVIR jusqu’à CD4 >100 pendant au moins 3 mois |
Mycobactérioses atypiques | |
---|---|
Seuil CD4 à risque | <50/mm3 |
Agent responsable | Mycobacterium avium intracellulaire (bactérie) |
Présentation clinique | Le plus souvent infection disséminée- Fièvre, AEG, sueurs nocturnes- Cytopénies- Localisations : ggl, moelle osseuse, hépatique, splénique, digestive, pulmonaire, cutanée |
Diagnostic | Isolement de la mycobactérie :- Hémocultures sur milieu spécifique (lyse-centrifugation)- Prélèvement biologique (moelle)- Examen anatomopathologique d’1 biopsie tissulaire : granulomatose |
Prévention | Primaire (uniquement)Surveillance clinique et ARV |
NON INFECTIEUSES
Cancers classant Sida
Maladie de Kaposi
DiagnosticHomosexuels masculins (population caucasienne) / hétérosexuels et enfants en AfriqueLié au pouvoir oncogène vasculaire du virus HHV-8
- Lésions cutanées infiltrées, violacées, nodulaires ou en plaques
- Extension cutanée et diffusion viscérale (poumon, TD) favorisée par le déficit immunitaire
- Diagnostic clinique et histologique : prolifération angiomateuse et fibroblastique
DépistageExamen clinique régulierPas de dépistage spécifique
Cancer du col de l’utérus
DiagnosticDysplasie du col fréquente chez les femmes ayant le VIH, qu’elles reçoivent ou non des ARV
DépistageFCU annuel Colposcopie à la moindre anomalie décelée
Lymphome malin non Hodgkiniens
DIAGNOSTIC
- Stade précoce de la maladie (CD4 >200)
- Stade avancé (CD4 <100)
- Type Burkitt et associé à l’EBV dans 30-40% des cas
- Principalement ganglionnaires
- Immunoblastiques
- Presque tjrs liés à l’EBV (infection des LB par l’EBV)
- Extra-ggl : TD / cerveau
AEG fébrile, syndrome tumoral
DépistageExamen clinique régulierPas de dépistage spécifique
Cancers non classant Sida (non exhaustif)
- Fréquence plus élevée que dans la population générale
- Présentation initiale plus agressive et évolution clinique plus péjorative
- Rôle des cofacteurs viraux et/ou d’exposition (HPV, tabac)
Cancer du canal anal
Examen proctologique annuel chez les
- Homosexuels homme
- Si ATCD condylomes anogénitaux
- Dysplasie ou cancer du col de l’utérus
Hépatocarcinome
DIAGNOSTICCo-infection VHC / VHBCirrhose
DépistageEchographie hépatique semestrielle + dosage alpha foetoprotéine
Maladie de Hodgkin
Lymphome primitif cérébral (non Hodgkinien le plus souvent apparemment…)
Installation insidieuseSignes de localisation neurologique apparaissent dans une seconde phase : céphalées, troubles mnésiques, confusion
Imagerie :
- Lésions multiples, bilatérales expansives, non spécifiques, bords mal limités, prise de contraste, faible effet de masse
- Siégeant préférentiellement : corps calleux, noyaux gris centraux, thalamus, régions péri-ventriculaires et le cervelet
Biopsie stéréotaxique : confirme le diagnostic (mais histologie ininterprétable en cas de corticothérapie)
Traitement : chimiothérapie et restauration immunitaire
étiologies à évoquer en fonction du tableau neurologique
Céphalée – syndrome méningé
- Cyptococcose
- Tuberculose
- Méningite aseptique liée au VIH (élimination)
Syndrome neurologique focal
- Toxoplasmose cérébrale
- Lymphome primitif SNC
- LEMP
+/- abcès tuberculeux, encéphalite à CMV ou herpes
TDM ou IRM en urgence++Aspect des lésions et mode d’installation sont décisifs pour établir le diagnostic
Encéphalite
- Encéphalite à VIH
- Encéphalite à CMV
- LEMP
Trouble de la marche
- Neuropathie
- Polymyosite
- Myélopathie vasculaire
Troubles cognitifs progressifs
Encéphalopathie à VIH
TRAITEMENT
Objectif
Restaurer et maintenir un taux de LT CD4 >500/mm3 en rendant la CV indétectable (<50 copies/mL)
- Diminution de la morbi-mortalité (fréquence des infections opportunistes)
- Permet d’avoir une espérance de vie s’approchant de la population générale
- Le traitement ne permet pas d’éradiquer le VIH ! (tout arrêt du traitement conduit à la reprise de la réplication virale et à la baisse parfois rapide du taux de LT CD4)
Prise en Charge globale
- Relation de confiance facilitant le suivi ultérieur et l’adhésion aux proposition thérapeutiques
- Prendre en compte problèmes d’insertion, couverture sociale, psychologiques : soutien & d’accompagnement
- Evaluation du statut immuno-virologique de l’infection VIH : dosage LT CD4 + mesure CV plasmatique
- Rechercher coM, complications pouvant nécessiter un traitement
- Donner un traitement préventif des infections opportunistes le cas échéant
Indications
- Préparation de la mise en place du traitement pour optimiser l’adhérence au traitement : rôle de l’équipe multidisciplinaire d’éducation thérapeutique et d’éducation à la santé (médecins, pharmaciens, infirmières, consultation d’éducation thérapeutique et d’aide à l’observance, travailleurs sociaux, psychologue, entourage familial, association de patients)
- Traitement doit être bien compris et accepté du patient
- Pas d’urgence à traiter !! Si mauvaise prise risque de sélection de virus résistants
Tous les patients vivant avec le VIH ont une indication de traitement antirétroviral quelque soit le taux de LT CD4++
Selon l’évaluation clinique, immunologique et virologique, plusieurs traitement peuvent être proposés par ordre d’URGENCE
1. Traitement curatif des infections opportunistes : en cas d’infection évolutive opportuniste
2. Traitement préventif/prophylactique primaire des infections opportunistes : en cas de risque réel
3. Traitement anti-rétroviral
Comment ?
- 5 classes différentes d’ARV, pour 4 cibles
- Nécessité de réaliser un test génotypique de résistance lors du diagnostic de l’infection par le VIH : recherche de mutations au niveau du gène de la transcriptase inverse ou de la protéase ou de l’intégrase
- Trithérapie à vie++++ : combinaison de 3 ARV permettent d’obtenir une efficacité antirétrovirale durable et limitent le risque de sélection de résistance (la plupart des médicaments sont disponibles en pharmacie de ville)
- Seul moyen de contrôler la CV : mesure de jugement de l’efficacité (indirectement la restauration immunitaire)
- Importance++ : respect des posologies, horaires prise / aux repas : assurer concentrations sériques optimales
- Attention aux interactions médicamenteuses
Prescription initiale par un médecin hospitalier, puis suivi conjoint par le spécialiste et le généraliste
Molécules
- En 1ère intention : trithérapie simple en 1 prise/j comportant
- 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) – TENOFOVIR + EMTRICITABINE ou ABACAVIR + LAMIVUDINE +
- 1 inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI)
- 1 inhibiteur de protéase (IP) boosté par du RITONAVIR
- 1 inhibiteur d’intégrase (II)
Il existe des formes combinées favorisant l’observance
Inhibiteurs de la transcriptase inverse
Inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI)
Molécules
- Zidovudine : Risque de cytopénie (surveillance de l’hémogramme)
- Lamivudine ou Emtricitabine : Adaptation de la posologie à la fonction rénale
- Abacavir : Syndrome d’hypersensibilité associée à l’allèle HLA- B*5701
- Ténofovir : Néphrotoxicité (IR et/ou tubulopathie proximale)
- Dépistage avant toute prescription
- CI définitive chez les patients présentant ce groupe tissulaire
- Surveillance : protéinurie, clairance de la créatinine, phosphorémie (à l’instauration du traitement puis régulièrement)
ES court terme
Troubles digestifsIntéractions médicamenteusesPas d’interaction médicamenteuse spécifique
Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI)
Molécules
- Névirapine : Risque hépatite cytolytique médicamenteuse
- Efavirenz : Troubles neuro-psychologiques plus marqués à l’initiation : syndrome confusionnel, crises convulsivesCI chez la femme enceinte au 1er T de la grossesse
- Etavirine
- Rilpivirine : A prendre au cours du repasInteraction avec les IPP qui sont CI avec ce traitement
- Surveillance transaminases : 2x/semaines pendant 2 mois, puis 1 fois à 3 mois, puis régulièrement
ES court terme
- Rash cutané +/- sévère dans les 6 premières semaines de traitement (++ avec la Névirapine)
- Si signes de sévérité : fièvre élevée, atteinte des muqueuses, atteinte cutanée extensive = arrêt et traitement définitivement CI
Interactions médicamenteuses
Ce sont des inducteurs ou inhibiteurs du cytochrome P450 : interaction avec rifampicine, oestroprogestatifs, inhibiteurs de protéase
Inhibiteurs de la protéase
Molécules
- Atazanavir / ritonavir : Hyperbilirubinémie libre, réversible à l’arrêt du traitementLithiase rénaleInteraction avec les IPP qui sont CI avec ce traitement
- Darunavir / ritonavir : Rash cutané
- Lopinavir / ritonavir : potentialiseur pharmacologique, en inhibant le cytochrome P450 permet d’obtenir des concentrations suffisante d’IP au site de l’infectioPeut entrainer : céphalées, vertiges, paresthésies
ES court terme
- Troubles digestifs (douleurs abdominales, accélération du transit)
- Troubles métaboliques, lipidiques+++
- Hépatite médicamenteuse
Interactions médicamenteuses
Induction ou inhibition enzymatique (CYP P450 en particulier CYP 3A4) : interactions médicamenteuses++++ (rifampicine, oestroprogestatifs)
Inhibiteurs de l’intégrase
Molécules
- Raltégravir / Dolutégravir Pas de précautions d’emploi
- Elvitégravir comprimé unique associant ténofovir + emtricitabine + cobicistat
ES court terme
- Troubles digestifs
- Excellente tolérance métabolique
Interactions médicamenteuses
Faible métabolisme hépatique donc peu d’interactions Parfois interactions avec molécules inductrices comme la rifampicine
Inhibiteurs du co-récepteur CCR5
Molécules
- Maraviroc : Nécessite une détermination préalable du tropisme de la souche virale pour le co-récepteur CCR5 (génotropisme)
ES court terme
Bonne tolérance
Interactions médicamenteuses
Faible métabolisme hépatique donc peu d’interactions Parfois interactions avec molécules inductrices comme la rifampicine
Toxicité à long terme des ARV à moyen et long terme
- Lipodystrophie – cytopathie mitochondriale
- Toxicité cardiovasculaire
- Toxicité rénale
- Toxicité osseuse (ostéoporose)
- Toxicité métabolique
SUIVI AU LONG COURS du PATIENT VIH
- Le spécialiste et le généraliste assurent conjointement le suivi : en cas de problème ou de modification thérapeutique, le généraliste contactera le spécialiste
- Synthèse annuelle hospitalière par le spécialiste recommandée
Prise en charge régulière
- Maintien l’efficacité virologique
- Observance thérapeutique
- Dépistage IST et co-infections le cas échéant
- Prévention des IO, ou arrêt de prévention en fonction du taux de CD4
- Prévention de la transmission du VIH
- Prévention des complications (mesures hygiénico-diététiques)
- Luttes contre les addictions et le tabagisme
Clinique :
J15 / M1 +/- M2 / M3 puis tous les 3 à 6 mois
- Tolérance du traitement
- Observance
- Détection manifestations cliniques VIH et syndrome de reconstitution immunitaire
- Recherche ES selon les molécules
Biologie :
Efficacité
Contrôle immunologique et virologique
- Indétectabilité de la CV : une fois acquise, elle se maintient aussi longtemps que le traitement est pris correctement, en l’absence d’interactions
- Si réplication persistante ou rebond virologique: avis spécialisé auprès du médecin référent dans un court délais
Tous les 3-4 mois, tous les 6 mois si LT CD4 >500
- Charge virale : (= objectif : CV inférieure au seuil de détection à M6)
- LT CD4 : M3 / M6, puis selon l’évolution
Observance
Élément déterminant du succès thérapeutique++
Tolérance
court & moyen terme
- NFS plaquettes : à chaque bilan
- Transaminases : à chaque bilan
- Créatinine / clairance : à chaque bilan
- Lipase / CPK / phosphorémie / lactates : selon antériorité / traitement en cours
- EAL / glycémie : 1 fois par an au moins
Dépistage des IST
- Syphilis : VDRL / TPHA : +/- selon le contexte
- VHA / VHB / VHC : si antérieurement négatif / seulement si exposition au risque persistante (drogue+++)
- Frottis cervico-vaginal
- Anuscopie / cytologie anale : 1 fois/ an si homosexuels ou bisexuels masculins
- Si antérieurement normal : 1 fois/an
- Si antérieurement anormal ou CD4 <200 : bi-annuel + colposcopie
Vaccinations
- Diminution de l’immunogénicité des vaccins liée à l’immunodépression
- Vacciner de préférence lorsque la CV est indétectable et si possible quand les CD4 >200/mm3
- BCG CI quelque soit le statut immunitaire
Tous les vaccins vivants atténués sont CI si CD4 <200/mm3
- Vaccination antitétanique et antidiphtérique : chez tous les patients selon le calendrier vaccinal
- Vaccination anti hépatite B : chez tous les patients sans marqueur sérologique d’infection par le VHB (le plus souvent schéma d’action renforcé)
- Vaccination anti hépatite A :
- Vaccination anti-pneumococcique : chez tous les patients (1 dose du Prevenar13 et au moins 2 mois plus tard, 1 dose du Pneumo23)
- Vaccination annuelle contre le grippe saisonnière : chez tous les patients
- Vaccination anti amarile (fièvre jaune) : chez les patients voyageant en zone d’endémie, si CD4 >200 et >15% des lymphocytes (vaccin vivant atténué CI si <200)
- Chez les patients à risque d’exposition au VHA (homosexuels masculins, usagers de drogues IV, voyage en zone d’endémie)
- En cas de co-infectés par VHB ou VHC
- En cas d’hépatopathie chronique