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Hépatites virales

  • Hépatite : tout processus inflammatoire du foie / Décelable par augmentation des transaminases++

ÉTIOLOGIES

Hépatite aigue (<6 mois)

Infections virales et médicaments++

  • Migration lithiasique
  • Xénobiotiques (médicaments)
  • Alcoolisation aigue
  • Hépatite A, B, C, +/- delta, E
  • Hépatites herpétiques (EBV, HSV, CMV, VZV)
  • Autres virus (adénovirus, coxsackie, Echovirus)
  • Syphilis, tuberculose, brucellose, fièvre Q, dengue, primo-infection VIH
  • Maladie de Wilson
  • Hépatite auto-immune
  • Thrombose vasculaire (porte ou sus-hépatique)
  • Insuffisance cardiaque

Hépatite chronique (>6 mois)

Virus des hépatites B & C++, alcool, syndrome métabolique

  • Stéato-hépatite alcoolique
  • Stéato-hépatite non alcoolique
  • Médicaments
  • Infection chronique par le virus B (sans ou avec delta), C ou E (immuno-déprimés++)
  • Maladie auto-immune du foie
  • Hémochromatose
  • Maladie de Wilson
  • Déficit en alpha-1-antitrypsine

Diagnostic différentiel : causes non hépatiques d’élévation des transaminases

  • Maladie cœliaque
  • Myopathie congénitale
  • Myopathie acquise
  • Efforts violents, sportifs de haut niveau

DIAGNOSTIC

Repose sur :

- Notion de contage

- Dosage des transaminases (cytolyse 10 x la normale en cas de forme aigue / 5N dans la forme chronique)

- Recherches sérologiques, amplification génome viral (=indentification étiologique)

  • Devant une hépatite aigue on suspecte en 1er lieu une hépatite A ou B+++
  • VHC et VHE seront évoqués en 2nd intention, ou en cas de FDR, ou de situation à risque
  • Puis si syndrome mononucléosique : EBV, CMV, VIH

CLINIQUE : FORMES AIGUES

La plupart du temps asymptomatiques (90% des cas) – diagnostic à posteriori par des sérologies

  • Selles claires / urines foncées
  • Asthénie, céphalées, anorexie
  • Nausées, douleurs abdominales, hépatalgie
  • Fièvre
  • Urticaire, arthralgies

Evolution favorable en 2 semaines

Ce sont des infections systémiques avec tropisme hépatique exclusif ou prédominant, responsables de

  • Lésions hépatiques en rapport avec :
  • Manifestations extra-hépatiques (VHB/VHC/VHE) dues à la réaction immune de l’hôte
  • Effet cytopathogène induit par l’infection de l’hépatocyte
  • La réaction immunitaire anti-virale de l’hôte

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

DOSAGE DES TRANSAMINASES

Souvent ALAT > ASAT

BILAN HEPATIQUE :

BILIRUBINE / GGT /PAL

SEROLOGIES

IGM ANTI-VHAInfection aigue par le VHA
ARN VHCInfection aigue par le VHC (recherche d’anticorps non suffisante)
AG HBS, IGM ANTI-HBC, ADN VHB, IGM ANTI-DELTA, ARN DELTAInfection aigue par le VHB Réactivation virale dans un contexte d’infection chronique par le VHB Surinfection par le virus delta
ADN CMV, EBV, HSV, VZVInfection à Herpesviridae (ADN plus sensible et spécifique les Ac)
ARN VHE (SANG)Infection aigue par le VHE (tests sérologiques plus se et sp que le génome)
  • ECHOGRAPHIE HEPATIQUE : migration lithiasique, recherche maladie chronique du foie, recherche de thrombose des veines hépatiques ou de la veine porte
  • CERULOPLASMINE, CUPRURIE : maladie de Wilson
  • AC ANTI-NUCLEAIRES, ANTI-MUSCLE LISSE, ANTI-LKM, ANTI-SLA, DOSAGE PONDERAL IGG : hépatite auto-immune

RECHERCHE SIGNES DE GRAVITE

TP : systématique & répété à la phase aigue+++ (2x/ semaine)

- Si <50% = hépatite aigue sévère = centre spécialisé

HEPATITE FULMINAIRE+++ : ENCEPHALOPATHIE (troubles du sommeil, somnolence, astérixis = signe d’insuffisance hépatocellulaire aigue) + SYNDROME HEMORRAGIQUE

- < 2 semaines : fulminante // 2 semaines – 3 mois : subfulminante

- Risque maximal lors de la 2nd semaine de l’ictère

- Hospitalisation en urgence dans service adapté à proximité d’un centre de transplantation hépatique

MESURES GENERALES A LA PHASE AIGUE

Pas de traitement spécifique

  • REPOS+++
  • CONTRE INDICATION DES MEDICAMENTS AGGRAVANTS : médicaments hépato-toxiques++++ (paracétamol) ou neurosédatifs (anti-émétiques, neuroleptiques, BZD)
  • MESURES D’HYGIENE : EVITER LA CONTAMINATION DE L’ENTOURAGE EN CAS D’HEPATITE A/E
  • ENQUETE
  • EVALUATION EN CENTRE DE TRANSPLANTATION HEPATIQUE : en cas d’hépatite fulminante ou subfulminante
  • TRAITEMENT ANTIVIRAL POSSIBLE (ENTECAVIR, TENOFOVIR) : en cas d’hépatite B fulminante ou subfulminante
  • Détermination de la source de contamination
  • Familiale : les personnes vivant sous le même toit doivent être vaccinées (VHA, VHB)

Surveillance biologique hebdomadaire : TRANSAMINASES, BILIRUBINE, TP : tant que la bilirubine reste élevée

VHA

CARACTERISTIQUES

  • Virus à ARN simple brin (polarité positive- 27nm diamètre) - Hepatovirus
  • Pas d’enveloppe

Non directement cytopathogène : lésions histologiques dues à la réponse immunitaire cellulaires vis à vis des hépatocytes infectés

Virémie faible et brève : élimination fécale pendant 10j++

ÉPIDÉMIOLOGIE

Cause fréquente++

  • TRANSMISSION FECO-ORALE : eau contaminée++ (pays en voie de développement)
  • TRANSMISSION SEXUELLE (entre hommes++ rapports oro-anaux)
  • TRANSMISSION PARENTERALE : possible

Pendant l’enfance (épidémies parfois dans collectivités) ou chez le jeune adulte

Amélioration de l’hygiène = sujets + âgés touchés

Incidence : 1,6/100 000 (principalement en cas de retour de zone d’endémie – Maghreb+++ ou si entourage infecté)

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation courte : 2-4 semaines (15-45j)

  • Asymptomatique et bénigne le plus souvent++ (parfois symptomatiques)
  • Phase d’invasion : syndrome pseudo-grippal (adulte) / aS chez l’enfant
  • Phase d’état : ictère fébrile, hépatalgie, asthénie
  • Formes prolongées cholestatiques exceptionnelles
  • Formes fulminantes exceptionnelles : 5/1000 (++si hépatopathie pré-existante)
  • Ictère possible++

AFFIRMATION DIAGNOSTIQUE :

  • IGM ANTI-VHA PRESENTS+++ (ELISA) – persistent quelques mois
  • ASAT/ALAT : 20-40 x Normale avec cholestase ictérique d’intensité variable

(Les IgG persistent plusieurs années : immunité à long terme)

Rechutes rares mais possibles

DECLARATION OBLIGATOIRE+++

PAS DE FORME CHRONIQUE

Guérison dans 100% des cas

  • ASAT/ALAT : normales
  • IGG ANTI-VHA : persistent quelques mois

VACCINATION

Prévention : règles d’hygiène et vaccination+++

Vaccin vivant atténué : très efficace - 2 injections à 6-12 mois d’intervalle (protection durable dans 95% des cas) – Sérologie préalable non nécessaire sauf cas particuliers

  • Personnes voyageant en zone d’endémie
  • Militaire
  • Sujets atteints d’hépatopathie chronique
  • Travailleurs : chaine alimentaire, crèche, institutions
  • Homosexuels hommes
  • Prévention autour d’un cas pour l’entourage familial : dans les 14j suivant apparition des signes

VHB

CARACTÉRISTIQUES

  • Virus à ADN circulaire double brin (brin long & court) (42nm) - Hepadnavirus
  • Enveloppe++

Virus peu cytopathogène

Réplication quantifiée par la mesure de l’ADN viral (=ADN VHB) dans le sérum

Réponse immune de 4 types

  • Réponse forte : élimination virus circulants + hépatocytes infectés : hépatite aigue / subaiguë avec nécrose hépatocellulaire massive (hépatite fulminante – 1%)
  • Réponse faible et adaptée : infection asymptomatique, évolution vers guérison
  • Réponse faible et inadaptée : tolérance partielle avec réplication persistante et atteinte hépatique chronique (hépatite chronique)
  • Réponse nulle : portage chronique asymptomatique avec réplication virale

4 gènes :

  • S : « protéine majeure » enveloppe : porte l’Ag B
  • P : enzyme ADN polymérase (réplication ADN viral)
  • X : mal connu
  • C : poplypeptide portant les déterminants antigéniques Hbc et Hbe

3 formes cliniques :

  • Virus sauvage : Ag HBe positif, Ac HBe négatif
  • Virus mutant : Ag HBe négatif, Ac anti-HBe positifs

Transaminases élevées, CV élevée

  • Portage inactif : Ag HBe négatif, Ac anti-Hbe positifs

Transaminases normales, CV basse

Sauvage : AgHbe + (35%) // Mutant pré-C : AgHbe – (65%)

  • Ag Hbe = marqueur de réplication virale active (sauf en cas de mutation pré-C)
  • Ac anti-Hbe = marqueur d’arrêt de la réplication virale (sauf si mutation

ÉPIDÉMIOLOGIE

Problème de santé mondial++

  • 2milliards (1/3 pop mondiale) : sérologie montre infection (résolue ou non)
  • 350millions : VHB chronique
  • Pays forte et moyenne endémie : DROM-COM (DOM-TOM) – Asie – Afrique – Amérique du Sud – Europe de l’Est
  • Recherche infection chronique si
  • Prévalence 0,65% : France (infection chronique)
  • Incidence : 3,6/100 000
  • Originaire zone endémie
  • Entourage porteur VHB
  • Usager drogues IV / intra-nasale
  • VIH, VHC, IST + (en cours ou récente
  • TRANSMISSION PERINATALE (+++ dans les zones de forte endémie : Asie Sud Est, Afrique subsaharienne, Chine, Amazonie)
  • TRANSMISSION SEXUELLE
  • TRANSMISSION PAR CONTACT SANG, DERIVES SANG, TOXICOMANIE IV, TATOUAGES OU PIERCING
  • TRANSMISSION PAR CONTACTS FAMILIAUX, COLLECTIVITE (objets de toilette, lésions cutanées)

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation longue : 6 semaines – 4 mois (30-120j)

+/- sévère, voire fulminante (0,1 – 1% des cas symptomatiques)

Ictère possible++

DECLARATION OBLIGATOIRE++++++

0-4 ansHépatite asymptomatique Risque élevé chronicisation (90% NN, 30% à 4 ans)
>5 ansSymptomatique (30-50%) Risque faible chronicisation (5-10%)
Age élevé+ d’hépatite symptomatique - de passage vers la chronicité

DIAGNOSTIC

  • CONTAGE, GROUPE A RISQUE
  • AG HBS POSITIF: affirme le diagnostic++
  • IGM ANTI-HBC : si hépatites aigues ou réactivations
  • +/- ADN VHB PLASMATIQUE - PCR : réplication élevée
  • TRANSAMINASES : 5-20N
  • AUTRES SEROLOGIES : VIH, TPHA-VDRL, VHC, co-infection VHD
  • Phase d’invasion : asymptomatique
  • Phase d’état : le + svt asympto, mais ictère et asthénie

CHRONIQUE

  • AG HBS + > 6MOIS
  • AG HBE ET AC ANTI-HBE
  • ASAT/ALAT : hypertransminasémie persistante, d’intensité variable
  • PCR ADN VHB + DANS LE PLASMA : réplication virale d’intensité variable
  • IGG ANTI-HBC : apparaissent après la primo inf quel que soit l’évolution (guérison ou infection chronique) – Peuvent persister de manière isolée très longtemps
  • AC ANTI-HBS ISOLEE : témoin d’une vaccination (efficace si taux >10UI/L)
  • Passage à la chronicité dans 5-10% des cas (90% pour les nouveaux nés)
  • Asymptomatique en dehors d’une asthénie chronique (jusqu’au stade de la décompensation)
  • Cirrhose : dans 10-20% des cas (donc insuffisance hépatique terminale et CHC)
  • CHC : 3-5%/an (même en l’absence de cirrhose) – Responsable de 75% des CHC dans le monde
  • Découverte fortuite, ou au stade des complications

3 phases

« Tolérance immunitaire »

  • Forte réplication VHB sauvage
  • ADN VHB >8log UI/mL (++élevé)
  • Ag Hbe détectable
  • Ac anti-Hbe indétectable
  • Faible activité de l’hépatite (transaminases non élevées / activité histologique faible / absence de lésion du parenchyme hépatique)
  • Contagiosité+++
  • Caractérise patients infectés par voie maternofoetale ou dans petite enfance

10%/ an atteignent la 2nd phase…

« Clairance immunitaire »

Réaction immune responsable des lésions hépatiques (hépatite chro)

  • Réplication VHB sauvage
  • ADN VHB <8 log UI/mL
  • Ag Hbe détectable
  • Ac anti-Hbe indétectables
  • Forte activité de l’hépatite (transaminases élevées++ / activité histologique importante / fibrose)

Durée détermine degré de fibrose résiduel++

Caractérise patients infectés à l’âge adulte

10%/ an atteignent la 3ème phase…

« Non réplicative »

  • Faible réplication virus mutant
  • ADN VHB <2000 UI/mL
  • Ag Hbe indétectable
  • Ac anti-Hbe détectable
  • Pas d’activité de l’hépatite chronique (transaminases N / pas de lésions d’activité histologique)

Perte de l’Ag Hbs (1%/an) puis APPARITION D’AC ANTI-HBS = hépatite B résolue+++

Normalisation des transaminases

40% n’arrivent pas à résoudre l’infection : hépatite chronique à virus MUTANT

- ADN VHB >2000 UI/mL

- Ag Hbe indétectable

- Ac anti-Hbe détéctables

- Transaminases élevées

La prescription d’immunosuppresseurs expose au risque de réactivation virale, parfois mortelle (même cas hépatite B résolue)

SURVEILLANCE

Bilan biologique initial

  • NFS-PLAQUETTES
  • TRANSAMINASE, GAMMAGT, PHOSPHATASE ALCALINE, BILIRUBINEMIE, ALBUMINEMIE
  • TP (+Facteur V si TP <70%)
  • INR (si cirrhose) = calcul score MELD

Bilan DD ou recherche hépatopathies associées

  • BILAN FERRIQUE
  • BILAN D’AUTO-IMMUNITE
  • CUPREMIE / CUPRURIE
  • ALPHA1-ANTITRYPSINE
  • DEPISTAGE DES AUTRES HEPATITES
  • VIH

Evaluation atteinte histologique hépatique (dans infections chroniques uniquement)

  • PONCTION BIOPSIE HEPATIQUE : score METAVIR (voir plus bas)
  • IMAGERIE ABDOMINALE : tous les ans si cirrhose / tous les 2 ans chez les HBs+ sans cirrhose
  • FOGD : recherche varices œso ou cardiales en cas de cirrhose
  • ECHO ABDOMINALE : dépistage
  • IRM HEPATIQUE : confirmation

TRAITEMENT

  • ALD 100%
  • EVITER LES FACTEURS AGGRAVANTS (alcool, syndrome métabolique, mdc)
  • RECHERCHE CIRRHOSE+++ (FOGD, ttt préventif des hémorragies digestives, protocole dépistage CHC)
  • VACCINATION VHA / GRIPPE / PNEUMOCOQUE

BUT : ↓ REPLICATION VHB POUR DIMINUER ACTIVITE + PREVENIR EVOLUTION VERS COMPLICATIONS

BASE D’INTERFERON PEGYLES α2A ET α2B : par voie SC – 1x/semaine anti viral + immuno-modulateur (=réponse viro prolongée à l’arrêt du ttt)

  • Pas de risque de résistances
  • Tolérance médiocre (asthénie++, amaigrissement, syndrome pseudo-grippal dysthyroïdie, syndrome dépressif et risque suicidaire, cytopénie)

ANALOGUES NUCLEOSIDIQUES, NUCLEOTIDIQUES (ENTECAVIR, TENOFOVIR) : effet antiviral direct sans effet immuno-modulateur (=ttt de longue durée, à vie : virosupression stable dans le temps)

  • Nécessité de traitement prolongé jusqu’à 12 mois après obtention d’une séroconversion HBe voire jusqu’à obtention de la séroconversion HBs
  • Risque de résistance faible
  • Bonne tolérance (surveillance fonction rénale sous ténofovir – toxicité musculaire sous entécavir)

Eradication virale impossible

INDICATIONS

En fonction sévérité maladie hépatique+++ évaluée par :

  • Transaminases
  • Niveau réplication VHB
  • Atteinte hépatique (PBH++)

PAS DE TESTS NON INVASIFS (que pour VHC+++++)

Si TP<50% ou hépatite fulminante : indication de traitement antiviral +++ (entécavir ou ténofovir)

SCORE METAVIR : APPRECIATION ACTIVITE + FIBROSE

Activité (grade)A0 : aucune A1 : minime A2 : modérée A3 : sévère
Fibrose (stade)F0 : aucune F1 : portale sans septa F2 : portale + quelques septa F3 : septale sans cirrhose F4 : cirrhose

Traitement indiqué si

Conditions réunies :

- Transaminases élevées (>2N)

- Réplication active VHB (CV >2000 UI)

- A2/F2 (au moins)

Dans tous les cas :

- En cas de score F3-F4

- ATCD familial CHC

- Atteinte extra-hépatique

- Personnes traitées par immunosuppresseurs

VACCINATION

Prévention : rapports sexuels protégés / matériel à usage unique si usage de drogues IV / dépistage dons du sang

Vaccin+++

  • Nourrissons : bénéfice individuel & collectif (épidémie++)
  • Enfant/pré-ado
  • Risque++ d’exposition au VHB
  • Produits par génie génétique portant les déterminants d’Hbs ou Hbs (+) pré-S2
  • 3 doses : 2, 4 et 11 mois = efficace 95% des cas
  • Possible association avec : diphtérique, tétanique, coquelucheux, poliomyélite, Haemophilus influenzae
  • Programme temporaire, rattrapage vaccination : Vacciner les enfants ne l’étant pas = jusqu’à 15 ans (jusqu'à ce que les NN de la vaccination universelle soient pré-ado)
  • Chez l’adulte / enfant : 3 doses : J0, M1, M6
  • Chez l’ado possible traitement simplifié (sauf si risque d’infection élevé) : 2 doses à 6 mois d’intervalle
  • NN de femme séropositives pour le VHB (sérovaccination à la naissance)
  • Professionnel de santé (pour protéger patients et personnel (médical ou non, libéral ou hospitalier++)
  • Comportements à risque
  • Drogues IV/per nasal, tatouage, piercing, porteurs VIH/VHC, détenus, voyage zone endémique
  • VHB dans la famille : 3 doses J0, J7, J21 ou J0, M1, M2 suivi d’un rappel à 12 mois
  • Hémodialyse chronique, transfusés chroniques, candidats à une greffe
  • Patients – personnel pour handicapés mentaux
  • Hétéro/homo ayant partenaires multiples ou IST récente

Immunisation passive (=IgG anti-Hbs)

  • Contage accidentel chez un non vacciné (entourage, NN mère porteuse, inoculation accidentelle)

Séroprophylaxie

DEPISTAGE AG HBS OBLIGATOIRE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES AU 6EME MOIS DE GROSSESSE

- Si porteuse : Sérovaccination du NN à la naissance :

Ig anti-Hbs + vaccin à intégrer d’emblée : calendrier vaccinal

VHD

CARACTERISTIQUES

  • Virus défectif à ARN circulaire simple brin (polarité négative)
  • Enveloppe constituée d’Hbs++ (contenant l’Ag delta, l’ARN, la protéine delta)

Virus défectif qui dépend du virus B pour sa multiplication = pas d’infection VHD sans VHB

éPIDéMIOLOGIE

Relativement fréquente : bassin méditerranéen, Europe de l’Est, Afrique noire, Amérique du Sud

(France : toxico IV+++) - Incidence en diminution grâce à la vaccination

Toujours rechercher l’hépatite D lors d’un bilan initial chez patients porteurs du VHB

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation : 30-45j

  • Majoration risque d’hépatite fulminante+++ (x10-20)
  • Asymptomatique le plus souvent

Co-infection (les 2 en même temps)

  • Risque hépatite grave++ / guérison quasi-systématique

Surinfection (infection delta chez chronique du B)

  • Chronicisation delta habituelle

DIAGNOSTIC :

  • ANTICORPS IGM ET IGG ANTI-DELTA
  • ARN DELTA (PCR)
  • TRANSAMINASES : hypertransaminasémie (<10N) en cas de surinfection

CHRONIQUE

  • IGG ANTI-DELTA + PERSISTANCE VIRALE : détection d’ARN
  • IGM ANTI VHD : peuvent persister
  • TRANSAMINASES : hypertransaminasémie persistante variable

Risque : évolution vers la cirrhose avec risque de CHC // au VHB

TRAITEMENT

INTERFERON PEGYLE : seul traitement++ - Efficacité très faible

VACCINATION

  • Prévention : matériel d’injection à usage unique en cas d’utilisation de drogues IV
  • Vaccination VHB protège contre le VH

VHC

CARACTéRISTIQUES

  • Virus à ARN simple brin (polarité positive – 60nm diamètre) – Strictement humain - Flavivirus
  • Enveloppé++

Virus directement cytopathogène pour le foie

6 génotypes : France 1, 2, 3, 4++ : Pas de corrélation génotype, charge virale & gravité de la maladie+++

éPIDéMIOLOGIE

  • 3% population mondiale – 170 millions : infection chronique VHC
  • Dont 150-200 000 en France
  • Prévalence : 0,84% de VHC chronique
  • Incidence : 9/100 chez usagers de drogue - 5/100 chez les homo masculins VIH+

Zones d’endémie : Afrique-Asie – Europe Centrale-de l’Est-pourtour méd - Europe occidentale – Amérique du Nord

Grand réservoir de sujets+++ : évolution silencieuse, passage à la chronicité++

TRANSMISSION PAREENTERALE

  • Transfusion <1992
  • Drogues IV/nasale, tatouages, acupuncture
  • Soins hospi lourds (dialyse, transplantation)
  • Exposition au sang, rapports sexuels sanglants
  • Proche porteur VHC
  • Matériel médical recyclable (pays du Sud++)

SEXUELLE : augmenté si rapport traumatique / VIH / IST

MATERNO-FŒTALE : risque augmenté si VIH

Recherche infection chronique si

  • Originaire zone endémie
  • Personne ayant reçue produits sanguins / greffe tissu / cellules / organes <1992
  • Drogues IV, intra-nasale, VIH, homo hommes
  • Personnes hémodialysées

Survie 1ère décompensation : 50% à 5 ans

FDR d’évolution rapide vers cirrhose/complications

- Consommation d’alcool

- Syndrome métabolique

- Immuno-dépression

- Vieillissement

Manifestations extra-hépatiques possibles : Vascularite cryoglobulinémique, MAI, lymphome, syndrome sec, hépatite auto-immune, glomérulonéphrite membrano-proliférative, porphyrie cutanée tardive

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation : 7-8 semaines (jusqu’à 26 semaines) (15-90j)

  • Phase prodromique rare
  • Ictère dans une minorité de cas (20%)
  • Asymptomatique++++ (80%)
  • Ou signes aspécifiques pendant 2-12 semaines (fatigue, nausées, dl hypochondre D, urines foncées)

Diagnostic clinique difficile++

Hépatite aigue sévère exceptionnelle

TESTS SEROLOGIQUES

  • ARN VHC : dans sérum par PCR dès la 1ère semaine+++
  • AC IGG ANTI-VHC : 12 semaines après le contage
  • ASAT/ALAT = 10X N: à l’apparition symptômes

Guérison si :

- Transaminases normales

- ARN viral indétectable

- Anticorps anti-VHC : détectables pendant de nombreuses années

Spontanée dans 15-20% des cas

CHRONIQUE

Cas de la plupart des patients++ : 60-70%

  • Asymptomatique en dehors d’une asthénie chronique avant apparition des complications
  • Cirrhose : 10-20% des cas
  • CHC : 3-5%/ an

Sur-risque de complications si co-infection VIH, alcool, surpoids, âge et certains facteurs génétiques

DIAGNOSTIC :

  • AC ANTI VHC +
  • ARN VHC DETECTABLE >6 MOIS
  • GENOTYPAGE : si PCR + et indication de traitement
  • TRANSAMINASES NORMALES OU PEU ELEVEES

LESIONS HISTOLOGIQUES : inflammation + fibrose = quantification par le score Métavir

SURVEILLANCE

Bilan biologique initial

  • NFS-PLAQUETTES
  • TRANSAMINASES, GAMMAGT, PHOSPHATASE ALCALINE, BILIRUBINEMIE, ALBUMINEMIE
  • TP (+Facteur V si TP <70%)
  • INR (si cirrhose) = calcul score MELD

Bilan DD ou recherche hépatopathies associées

  • BILAN FERRIQUE
  • BILAN D’AUTO-IMMUNITE
  • CUPREMIE / CUPRURIE
  • ALPHA1-ANTITRYPSINE
  • DEPISTAGE DES AUTRES HEPATITES
  • VIH

Evaluation atteinte histologique hépatique (dans infections chroniques uniquement)

  • PONCTION BIOPSIE HEPATIQUE : formes intermédiaires ou coM ou maladie associée
  • BIOMARQUEURS NON INVASIFS (FibroTest, FibroMètre)
  • MESURE ELASTICITE HEPATIQUE : (FibroScan) : très performant pour cirrhose
  • IMAGERIE ABDOMINALE :
  • FOGD
  • ECHO ABDOMINALE : dépistage
  • IRM HEPATIQUE : confirmation

TRAITEMENT

  • ALD 100%
  • EVITER LES FACTEURS AGGRAVANTS (alcool, syndrome métabolique, mdc)
  • RECHERCHE CIRRHOSE+++ (FOGD, ttt préventif des hémorragies digestives, protocole dépistage CHC)
  • VACCINATION VHA / VHB / GRIPPE / PNEUMOCOQUE
  • TTT MEDICAMENTEUX : INTERFERON αPEGYLE + RIBAVIRINE + INHIBITEUR PROTEASE OU POLYMERASE VHC
  • Sauf génotype 2 : pas d’interféron (les 2 suffisent)
  • Réponse : 90% tous génotypes confondus - SI CI A L’INTERFERON : association +sieurs antiviraux
  • Maintenant : privilégie association d’antiviraux d’action directe (sans interféron) pour des durées courtes (8-24sem)

INDICATIONS

  • Fibrose hépatique significative ≥ F2 : mesurée de façon indirecte ++
  • Manifestation extra-hépatique du VHC
  • Avant/après greffe du foie

Eviter progression vers la cirrhose

  • Amélioration des lésions histologiques et diminution cirrhose et complications

TOLERANCE

NVX ANTIVIRAUX DIRECTS

  • Très efficaces et très bien tolérés

Ciblent les protéines virales, doivent être utilisés en association pour prévenir la sélection de résistance

INHIBITEURS PROTEASE NS3A : SIMEPREVIR

INHIBITEURS POLYMERASE NS5B : SOFOSBUVIR, DASABUVIR

INHIBITEURS DU COMPLEXE NS5A : DACLASTAVIR, OMBUTASVIR

INTERFERON PEGYLES α2A ET α2B

Voie SC : action immunomodulatrice

Mauvaise tolérance :

  • ES fq, peu graves & réversibles : syndrome pseudo-grippal++ (fièvre, céphalées, frissons, arthralgies)
  • Rare, graves : troubles psychiatriques (dépression dans 10% des cas)
  • Hypo/hyperthyroïdie
  • CI PENDANT LA GROSSESSE
  • CI SI CIRRHOSE CHILD B / C

RIBAVIRINE

Tolérance médiocre : anémie, sécheresse

  • CI GROSSESSE (CONTRACEPTION++)
  • CI SI CIRRHOSE CHILD B / C

SURVEILLANCE : EFFICACITE, TOLERANCE

Réponse virologique (disparition ARN viral) : pendant le traitement + 3 mois après l’arrêt

Si absence au bout de 3 mois : réponse virologique soutenue (RVS) = GUERISON

Obtenue dans 75-100% des cas

(contrôle CHC en cas de cirrhose quand même++)

Cirrhose peut régresser après RVS

  • Syndrome pseudo-grippal : PARACETAMOL contemporain injections
  • Troubles psy : AD à discuter

NFS + PLAQUETTES : 1x/mois à la recherche d’anémie, neutropénie, thrombopénie (possible prescrition EPO)

VACCINATION : PAS DE VACCIN+++

Prévention : rapports sexuels protégés / matériel à usage unique si usage de drogues IV / dépistage dons du sang

VHE

CARACTERISTIQUES

  • Virus à ARN monocaténaire linéaire (polarité positive – 33nm diamètre)
  • Pas d’enveloppe

ÉPIDÉMIOLOGIE

TRANSMISSION FECO-ORALE :

Séjour zone tropicale

  • Eau contaminée (pays en voie de développement)
  • Viande contaminée (porc, sanglier) = zoonose (pays développés)

Excrétion dans les selles++

TRANSMISSION PARENTERALE : possible

Réservoir entre contamination : environnement, humains asymptomatiques, animaux (porcs, sangliers, cervidés)

Hépatites aigues épidémiques ou sporadiques

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation : 15-75j (10-40j)

  • Ictère possible++
  • Préictérique 3-4j : syndrome pseudo grippal = douleurs abdominales, nausées, vomissements
  • Formes non ictériques fréquentes

Risque hépatite aigue sévère chez les femmes enceintes

DIAGNOSTIC

  • IGG ET IGM ANTI-VHE (positivation tardive, Se faible)
  • AMPLIFICATION PAR RT-PCR DE L’ARN VIRAL dans le sérum ou les selles
  • ASAT/ALAT : hypertransaminémie aigue d’intensité variable
  • Guérison sans séquelles au bout d’un mois
  • IgG persistent après hépatite aigue quelque soit l’évolution

CHRONIQUE

Virémie persistante, chez les immuno-déprimés++++ : avec risque hépatite grave d’évolution rapide

  • ASAT/ALAT : hypertransaminémie persistante
  • PCR ARN VHE + SANG / SELLES

Prévention : lutte contre le péril fécal, cuisson à cœur des aliments à base de porc ou de sanglier

CONDUITE A TENIR DEVANT ANOMALIES ISOLEES BIOLOGIE HEPATIQUE

Dans tous les cas, devant hypertransaminasémie : recherche hépatite B ou C chronique+++

ÉVALUATION D’UN SYNDROME DE CYTOLYSE SANS SIGNE DE GRAVITE

Transaminases >2 x normale

Situation la plus fréquente+++ :

  • Europe de l’Ouest consommation excessive d’alcool & syndrome métabolique (15% de cirrhose chez les patients hospitalisés pour problème d’alcool)
  • Europe du Nord : stéato-hépatite non alcoolique (50% chez des personnes ayant ALAT>N depuis + de 6 mois) ++risque de mortalité (CV++)

PRISE EN CHARGE AU DECOURS D’UNE INTOXICATION ALCOOLIQUE AIGUE

  • Lorsque les anomalies sont modérées (ALAT/ASAT <5 x Normale)
  • Sans signes de gravité, ni comorbidités

Revoir le patient à 3 mois avec de nouveaux tests hépatiques (pour différencier maladie aigue/chronique du foie)

  • ECHOGRAPHIE HEPATIQUE
  • 3 BIOMARQUEURS SENSIBLES : TP, ALBUMINEMIE, PLAQUETTES
  • EXAMEN CLINIQUE

Si retour à la normale :

Pas d’évaluations complémentaires nécessaires

Branche B : si stéato-hépatite non alcoolique, non compliquée, sans comorbidités = règle hygiénico-diététiques

Signes de maladie grave, ou comorbidités :

Evaluation immédiate++

Branche C : maladie du foie, cas atypique, comorbidités, transaminases non normalisées par RHD = HEPATOLOGUE

ÉVALUATION D’UN SYNDROME DE CYTOLYSE AVEC SIGNE(S) DE GRAVITE

  • Transaminases >5N
  • Ictère, syndrome septique, encéphalopathie hépatique, ascite, OMI avec ou sans signe de maladie chronique du foie

Grave++++, évaluation immédiate dans unité spécialisée

MALADIE SE DEVELOPPANT SUR FOIE SAIN

En l’absence de diagnostic = ponction biopsie hépatique (par voie transjugulaire si anomalies de la coagulation)

HEPATITE FULMINANTE

Evolution péjorative d’une hépatite aigue sur foie sain

Installation rapide (<2 semaines) d’une encéphalopathie hépatique +/- troubles de la coagulation (TP<50%, INR >1,5) après apparition de l’ictère

HEPATITE SUBFULMINANTE

Installation des signes en 2 semaines – 3 mois après le début de l’ictère

MALADIE DE DEVELOPPANT SUR FOND D’HEPATITE CHRONIQUE (STADE CIRRHOSE++)

Recherche étiologies « classiques » + causes de décompensation de cirrhose (sepsis, rupture de varices œsophagiennes, hépatite alcoolique aigue sévère)

Recherche étiologies « classiques » + causes de décompensation de cirrhose (sepsis, rupture de varices œsophagiennes, hépatite alcoolique aigue sévère)

  • Dès que la cirrhose passe d’un stade compensé à un stade décompensé : survie à 2 ans de 50% = penser si possible à la greffe hépatique++
  • Gravité estimé : Child-Pugh / MELD (transplantation+++)

MELD : fonction hépatique (INR + bilirubine) / fonction rénale (créatininémie)

Score de Maddrey : indication de traitement en cas d’HAA sévère = score pronostique = TP + bilirubine totale

  • >32 : caractère sévère de l’hépatite alcoolique aigue = ponction biopsie hépatique par voie transjugulaire pour confirmer le diagnostic et commencer la corticothérapie

ÉVALUATION D’UN SYNDROME DE CHOLESTASE

Peut être due à

Maladie de l’arbre biliaire

  • Obstruction biliaires chroniques partielles
  • Cirrhose biliaire primitive
  • Cholangite sclérosante
  • Ductopénies
  • Cholestases médicamenteuses (protéines, xénobiotiques = compétition avec le transport de la bilirubine conjuguée)

Infiltration du foie

  • Sarcoïdose
  • Autres granulomatoses
  • Métastases cancéreuses

ECHOGRAPHIE HEPATIQUE

RECHERCHE AC ANTI-MITOCHRONDRIES = cirrhose biliaire primitive++

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  • Hépatite : tout processus inflammatoire du foie / Décelable par augmentation des transaminases++

ÉTIOLOGIES

Hépatite aigue (<6 mois)

Infections virales et médicaments++

  • Migration lithiasique
  • Xénobiotiques (médicaments)
  • Alcoolisation aigue
  • Hépatite A, B, C, +/- delta, E
  • Hépatites herpétiques (EBV, HSV, CMV, VZV)
  • Autres virus (adénovirus, coxsackie, Echovirus)
  • Syphilis, tuberculose, brucellose, fièvre Q, dengue, primo-infection VIH
  • Maladie de Wilson
  • Hépatite auto-immune
  • Thrombose vasculaire (porte ou sus-hépatique)
  • Insuffisance cardiaque

Hépatite chronique (>6 mois)

Virus des hépatites B & C++, alcool, syndrome métabolique

  • Stéato-hépatite alcoolique
  • Stéato-hépatite non alcoolique
  • Médicaments
  • Infection chronique par le virus B (sans ou avec delta), C ou E (immuno-déprimés++)
  • Maladie auto-immune du foie
  • Hémochromatose
  • Maladie de Wilson
  • Déficit en alpha-1-antitrypsine

Diagnostic différentiel : causes non hépatiques d’élévation des transaminases

  • Maladie cœliaque
  • Myopathie congénitale
  • Myopathie acquise
  • Efforts violents, sportifs de haut niveau

DIAGNOSTIC

Repose sur :

- Notion de contage

- Dosage des transaminases (cytolyse 10 x la normale en cas de forme aigue / 5N dans la forme chronique)

- Recherches sérologiques, amplification génome viral (=indentification étiologique)

  • Devant une hépatite aigue on suspecte en 1er lieu une hépatite A ou B+++
  • VHC et VHE seront évoqués en 2nd intention, ou en cas de FDR, ou de situation à risque
  • Puis si syndrome mononucléosique : EBV, CMV, VIH

CLINIQUE : FORMES AIGUES

La plupart du temps asymptomatiques (90% des cas) – diagnostic à posteriori par des sérologies

  • Selles claires / urines foncées
  • Asthénie, céphalées, anorexie
  • Nausées, douleurs abdominales, hépatalgie
  • Fièvre
  • Urticaire, arthralgies

Evolution favorable en 2 semaines

Ce sont des infections systémiques avec tropisme hépatique exclusif ou prédominant, responsables de

  • Lésions hépatiques en rapport avec :
  • Manifestations extra-hépatiques (VHB/VHC/VHE) dues à la réaction immune de l’hôte
  • Effet cytopathogène induit par l’infection de l’hépatocyte
  • La réaction immunitaire anti-virale de l’hôte

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

DOSAGE DES TRANSAMINASES

Souvent ALAT > ASAT

BILAN HEPATIQUE :

BILIRUBINE / GGT /PAL

SEROLOGIES

IGM ANTI-VHAInfection aigue par le VHA
ARN VHCInfection aigue par le VHC (recherche d’anticorps non suffisante)
AG HBS, IGM ANTI-HBC, ADN VHB, IGM ANTI-DELTA, ARN DELTAInfection aigue par le VHB Réactivation virale dans un contexte d’infection chronique par le VHB Surinfection par le virus delta
ADN CMV, EBV, HSV, VZVInfection à Herpesviridae (ADN plus sensible et spécifique les Ac)
ARN VHE (SANG)Infection aigue par le VHE (tests sérologiques plus se et sp que le génome)
  • ECHOGRAPHIE HEPATIQUE : migration lithiasique, recherche maladie chronique du foie, recherche de thrombose des veines hépatiques ou de la veine porte
  • CERULOPLASMINE, CUPRURIE : maladie de Wilson
  • AC ANTI-NUCLEAIRES, ANTI-MUSCLE LISSE, ANTI-LKM, ANTI-SLA, DOSAGE PONDERAL IGG : hépatite auto-immune

RECHERCHE SIGNES DE GRAVITE

TP : systématique & répété à la phase aigue+++ (2x/ semaine)

- Si <50% = hépatite aigue sévère = centre spécialisé

HEPATITE FULMINAIRE+++ : ENCEPHALOPATHIE (troubles du sommeil, somnolence, astérixis = signe d’insuffisance hépatocellulaire aigue) + SYNDROME HEMORRAGIQUE

- < 2 semaines : fulminante // 2 semaines – 3 mois : subfulminante

- Risque maximal lors de la 2nd semaine de l’ictère

- Hospitalisation en urgence dans service adapté à proximité d’un centre de transplantation hépatique

MESURES GENERALES A LA PHASE AIGUE

Pas de traitement spécifique

  • REPOS+++
  • CONTRE INDICATION DES MEDICAMENTS AGGRAVANTS : médicaments hépato-toxiques++++ (paracétamol) ou neurosédatifs (anti-émétiques, neuroleptiques, BZD)
  • MESURES D’HYGIENE : EVITER LA CONTAMINATION DE L’ENTOURAGE EN CAS D’HEPATITE A/E
  • ENQUETE
  • EVALUATION EN CENTRE DE TRANSPLANTATION HEPATIQUE : en cas d’hépatite fulminante ou subfulminante
  • TRAITEMENT ANTIVIRAL POSSIBLE (ENTECAVIR, TENOFOVIR) : en cas d’hépatite B fulminante ou subfulminante
  • Détermination de la source de contamination
  • Familiale : les personnes vivant sous le même toit doivent être vaccinées (VHA, VHB)

Surveillance biologique hebdomadaire : TRANSAMINASES, BILIRUBINE, TP : tant que la bilirubine reste élevée

VHA

CARACTERISTIQUES

  • Virus à ARN simple brin (polarité positive- 27nm diamètre) - Hepatovirus
  • Pas d’enveloppe

Non directement cytopathogène : lésions histologiques dues à la réponse immunitaire cellulaires vis à vis des hépatocytes infectés

Virémie faible et brève : élimination fécale pendant 10j++

ÉPIDÉMIOLOGIE

Cause fréquente++

  • TRANSMISSION FECO-ORALE : eau contaminée++ (pays en voie de développement)
  • TRANSMISSION SEXUELLE (entre hommes++ rapports oro-anaux)
  • TRANSMISSION PARENTERALE : possible

Pendant l’enfance (épidémies parfois dans collectivités) ou chez le jeune adulte

Amélioration de l’hygiène = sujets + âgés touchés

Incidence : 1,6/100 000 (principalement en cas de retour de zone d’endémie – Maghreb+++ ou si entourage infecté)

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation courte : 2-4 semaines (15-45j)

  • Asymptomatique et bénigne le plus souvent++ (parfois symptomatiques)
  • Phase d’invasion : syndrome pseudo-grippal (adulte) / aS chez l’enfant
  • Phase d’état : ictère fébrile, hépatalgie, asthénie
  • Formes prolongées cholestatiques exceptionnelles
  • Formes fulminantes exceptionnelles : 5/1000 (++si hépatopathie pré-existante)
  • Ictère possible++

AFFIRMATION DIAGNOSTIQUE :

  • IGM ANTI-VHA PRESENTS+++ (ELISA) – persistent quelques mois
  • ASAT/ALAT : 20-40 x Normale avec cholestase ictérique d’intensité variable

(Les IgG persistent plusieurs années : immunité à long terme)

Rechutes rares mais possibles

DECLARATION OBLIGATOIRE+++

PAS DE FORME CHRONIQUE

Guérison dans 100% des cas

  • ASAT/ALAT : normales
  • IGG ANTI-VHA : persistent quelques mois

VACCINATION

Prévention : règles d’hygiène et vaccination+++

Vaccin vivant atténué : très efficace - 2 injections à 6-12 mois d’intervalle (protection durable dans 95% des cas) – Sérologie préalable non nécessaire sauf cas particuliers

  • Personnes voyageant en zone d’endémie
  • Militaire
  • Sujets atteints d’hépatopathie chronique
  • Travailleurs : chaine alimentaire, crèche, institutions
  • Homosexuels hommes
  • Prévention autour d’un cas pour l’entourage familial : dans les 14j suivant apparition des signes

VHB

CARACTÉRISTIQUES

  • Virus à ADN circulaire double brin (brin long & court) (42nm) - Hepadnavirus
  • Enveloppe++

Virus peu cytopathogène

Réplication quantifiée par la mesure de l’ADN viral (=ADN VHB) dans le sérum

Réponse immune de 4 types

  • Réponse forte : élimination virus circulants + hépatocytes infectés : hépatite aigue / subaiguë avec nécrose hépatocellulaire massive (hépatite fulminante – 1%)
  • Réponse faible et adaptée : infection asymptomatique, évolution vers guérison
  • Réponse faible et inadaptée : tolérance partielle avec réplication persistante et atteinte hépatique chronique (hépatite chronique)
  • Réponse nulle : portage chronique asymptomatique avec réplication virale

4 gènes :

  • S : « protéine majeure » enveloppe : porte l’Ag B
  • P : enzyme ADN polymérase (réplication ADN viral)
  • X : mal connu
  • C : poplypeptide portant les déterminants antigéniques Hbc et Hbe

3 formes cliniques :

  • Virus sauvage : Ag HBe positif, Ac HBe négatif
  • Virus mutant : Ag HBe négatif, Ac anti-HBe positifs

Transaminases élevées, CV élevée

  • Portage inactif : Ag HBe négatif, Ac anti-Hbe positifs

Transaminases normales, CV basse

Sauvage : AgHbe + (35%) // Mutant pré-C : AgHbe – (65%)

  • Ag Hbe = marqueur de réplication virale active (sauf en cas de mutation pré-C)
  • Ac anti-Hbe = marqueur d’arrêt de la réplication virale (sauf si mutation

ÉPIDÉMIOLOGIE

Problème de santé mondial++

  • 2milliards (1/3 pop mondiale) : sérologie montre infection (résolue ou non)
  • 350millions : VHB chronique
  • Pays forte et moyenne endémie : DROM-COM (DOM-TOM) – Asie – Afrique – Amérique du Sud – Europe de l’Est
  • Recherche infection chronique si
  • Prévalence 0,65% : France (infection chronique)
  • Incidence : 3,6/100 000
  • Originaire zone endémie
  • Entourage porteur VHB
  • Usager drogues IV / intra-nasale
  • VIH, VHC, IST + (en cours ou récente
  • TRANSMISSION PERINATALE (+++ dans les zones de forte endémie : Asie Sud Est, Afrique subsaharienne, Chine, Amazonie)
  • TRANSMISSION SEXUELLE
  • TRANSMISSION PAR CONTACT SANG, DERIVES SANG, TOXICOMANIE IV, TATOUAGES OU PIERCING
  • TRANSMISSION PAR CONTACTS FAMILIAUX, COLLECTIVITE (objets de toilette, lésions cutanées)

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation longue : 6 semaines – 4 mois (30-120j)

+/- sévère, voire fulminante (0,1 – 1% des cas symptomatiques)

Ictère possible++

DECLARATION OBLIGATOIRE++++++

0-4 ansHépatite asymptomatique Risque élevé chronicisation (90% NN, 30% à 4 ans)
>5 ansSymptomatique (30-50%) Risque faible chronicisation (5-10%)
Age élevé+ d’hépatite symptomatique - de passage vers la chronicité

DIAGNOSTIC

  • CONTAGE, GROUPE A RISQUE
  • AG HBS POSITIF: affirme le diagnostic++
  • IGM ANTI-HBC : si hépatites aigues ou réactivations
  • +/- ADN VHB PLASMATIQUE - PCR : réplication élevée
  • TRANSAMINASES : 5-20N
  • AUTRES SEROLOGIES : VIH, TPHA-VDRL, VHC, co-infection VHD
  • Phase d’invasion : asymptomatique
  • Phase d’état : le + svt asympto, mais ictère et asthénie

CHRONIQUE

  • AG HBS + > 6MOIS
  • AG HBE ET AC ANTI-HBE
  • ASAT/ALAT : hypertransminasémie persistante, d’intensité variable
  • PCR ADN VHB + DANS LE PLASMA : réplication virale d’intensité variable
  • IGG ANTI-HBC : apparaissent après la primo inf quel que soit l’évolution (guérison ou infection chronique) – Peuvent persister de manière isolée très longtemps
  • AC ANTI-HBS ISOLEE : témoin d’une vaccination (efficace si taux >10UI/L)
  • Passage à la chronicité dans 5-10% des cas (90% pour les nouveaux nés)
  • Asymptomatique en dehors d’une asthénie chronique (jusqu’au stade de la décompensation)
  • Cirrhose : dans 10-20% des cas (donc insuffisance hépatique terminale et CHC)
  • CHC : 3-5%/an (même en l’absence de cirrhose) – Responsable de 75% des CHC dans le monde
  • Découverte fortuite, ou au stade des complications

3 phases

« Tolérance immunitaire »

  • Forte réplication VHB sauvage
  • ADN VHB >8log UI/mL (++élevé)
  • Ag Hbe détectable
  • Ac anti-Hbe indétectable
  • Faible activité de l’hépatite (transaminases non élevées / activité histologique faible / absence de lésion du parenchyme hépatique)
  • Contagiosité+++
  • Caractérise patients infectés par voie maternofoetale ou dans petite enfance

10%/ an atteignent la 2nd phase…

« Clairance immunitaire »

Réaction immune responsable des lésions hépatiques (hépatite chro)

  • Réplication VHB sauvage
  • ADN VHB <8 log UI/mL
  • Ag Hbe détectable
  • Ac anti-Hbe indétectables
  • Forte activité de l’hépatite (transaminases élevées++ / activité histologique importante / fibrose)

Durée détermine degré de fibrose résiduel++

Caractérise patients infectés à l’âge adulte

10%/ an atteignent la 3ème phase…

« Non réplicative »

  • Faible réplication virus mutant
  • ADN VHB <2000 UI/mL
  • Ag Hbe indétectable
  • Ac anti-Hbe détectable
  • Pas d’activité de l’hépatite chronique (transaminases N / pas de lésions d’activité histologique)

Perte de l’Ag Hbs (1%/an) puis APPARITION D’AC ANTI-HBS = hépatite B résolue+++

Normalisation des transaminases

40% n’arrivent pas à résoudre l’infection : hépatite chronique à virus MUTANT

- ADN VHB >2000 UI/mL

- Ag Hbe indétectable

- Ac anti-Hbe détéctables

- Transaminases élevées

La prescription d’immunosuppresseurs expose au risque de réactivation virale, parfois mortelle (même cas hépatite B résolue)

SURVEILLANCE

Bilan biologique initial

  • NFS-PLAQUETTES
  • TRANSAMINASE, GAMMAGT, PHOSPHATASE ALCALINE, BILIRUBINEMIE, ALBUMINEMIE
  • TP (+Facteur V si TP <70%)
  • INR (si cirrhose) = calcul score MELD

Bilan DD ou recherche hépatopathies associées

  • BILAN FERRIQUE
  • BILAN D’AUTO-IMMUNITE
  • CUPREMIE / CUPRURIE
  • ALPHA1-ANTITRYPSINE
  • DEPISTAGE DES AUTRES HEPATITES
  • VIH

Evaluation atteinte histologique hépatique (dans infections chroniques uniquement)

  • PONCTION BIOPSIE HEPATIQUE : score METAVIR (voir plus bas)
  • IMAGERIE ABDOMINALE : tous les ans si cirrhose / tous les 2 ans chez les HBs+ sans cirrhose
  • FOGD : recherche varices œso ou cardiales en cas de cirrhose
  • ECHO ABDOMINALE : dépistage
  • IRM HEPATIQUE : confirmation

TRAITEMENT

  • ALD 100%
  • EVITER LES FACTEURS AGGRAVANTS (alcool, syndrome métabolique, mdc)
  • RECHERCHE CIRRHOSE+++ (FOGD, ttt préventif des hémorragies digestives, protocole dépistage CHC)
  • VACCINATION VHA / GRIPPE / PNEUMOCOQUE

BUT : ↓ REPLICATION VHB POUR DIMINUER ACTIVITE + PREVENIR EVOLUTION VERS COMPLICATIONS

BASE D’INTERFERON PEGYLES α2A ET α2B : par voie SC – 1x/semaine anti viral + immuno-modulateur (=réponse viro prolongée à l’arrêt du ttt)

  • Pas de risque de résistances
  • Tolérance médiocre (asthénie++, amaigrissement, syndrome pseudo-grippal dysthyroïdie, syndrome dépressif et risque suicidaire, cytopénie)

ANALOGUES NUCLEOSIDIQUES, NUCLEOTIDIQUES (ENTECAVIR, TENOFOVIR) : effet antiviral direct sans effet immuno-modulateur (=ttt de longue durée, à vie : virosupression stable dans le temps)

  • Nécessité de traitement prolongé jusqu’à 12 mois après obtention d’une séroconversion HBe voire jusqu’à obtention de la séroconversion HBs
  • Risque de résistance faible
  • Bonne tolérance (surveillance fonction rénale sous ténofovir – toxicité musculaire sous entécavir)

Eradication virale impossible

INDICATIONS

En fonction sévérité maladie hépatique+++ évaluée par :

  • Transaminases
  • Niveau réplication VHB
  • Atteinte hépatique (PBH++)

PAS DE TESTS NON INVASIFS (que pour VHC+++++)

Si TP<50% ou hépatite fulminante : indication de traitement antiviral +++ (entécavir ou ténofovir)

SCORE METAVIR : APPRECIATION ACTIVITE + FIBROSE

Activité (grade)A0 : aucune A1 : minime A2 : modérée A3 : sévère
Fibrose (stade)F0 : aucune F1 : portale sans septa F2 : portale + quelques septa F3 : septale sans cirrhose F4 : cirrhose

Traitement indiqué si

Conditions réunies :

- Transaminases élevées (>2N)

- Réplication active VHB (CV >2000 UI)

- A2/F2 (au moins)

Dans tous les cas :

- En cas de score F3-F4

- ATCD familial CHC

- Atteinte extra-hépatique

- Personnes traitées par immunosuppresseurs

VACCINATION

Prévention : rapports sexuels protégés / matériel à usage unique si usage de drogues IV / dépistage dons du sang

Vaccin+++

  • Nourrissons : bénéfice individuel & collectif (épidémie++)
  • Enfant/pré-ado
  • Risque++ d’exposition au VHB
  • Produits par génie génétique portant les déterminants d’Hbs ou Hbs (+) pré-S2
  • 3 doses : 2, 4 et 11 mois = efficace 95% des cas
  • Possible association avec : diphtérique, tétanique, coquelucheux, poliomyélite, Haemophilus influenzae
  • Programme temporaire, rattrapage vaccination : Vacciner les enfants ne l’étant pas = jusqu’à 15 ans (jusqu'à ce que les NN de la vaccination universelle soient pré-ado)
  • Chez l’adulte / enfant : 3 doses : J0, M1, M6
  • Chez l’ado possible traitement simplifié (sauf si risque d’infection élevé) : 2 doses à 6 mois d’intervalle
  • NN de femme séropositives pour le VHB (sérovaccination à la naissance)
  • Professionnel de santé (pour protéger patients et personnel (médical ou non, libéral ou hospitalier++)
  • Comportements à risque
  • Drogues IV/per nasal, tatouage, piercing, porteurs VIH/VHC, détenus, voyage zone endémique
  • VHB dans la famille : 3 doses J0, J7, J21 ou J0, M1, M2 suivi d’un rappel à 12 mois
  • Hémodialyse chronique, transfusés chroniques, candidats à une greffe
  • Patients – personnel pour handicapés mentaux
  • Hétéro/homo ayant partenaires multiples ou IST récente

Immunisation passive (=IgG anti-Hbs)

  • Contage accidentel chez un non vacciné (entourage, NN mère porteuse, inoculation accidentelle)

Séroprophylaxie

DEPISTAGE AG HBS OBLIGATOIRE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES AU 6EME MOIS DE GROSSESSE

- Si porteuse : Sérovaccination du NN à la naissance :

Ig anti-Hbs + vaccin à intégrer d’emblée : calendrier vaccinal

VHD

CARACTERISTIQUES

  • Virus défectif à ARN circulaire simple brin (polarité négative)
  • Enveloppe constituée d’Hbs++ (contenant l’Ag delta, l’ARN, la protéine delta)

Virus défectif qui dépend du virus B pour sa multiplication = pas d’infection VHD sans VHB

éPIDéMIOLOGIE

Relativement fréquente : bassin méditerranéen, Europe de l’Est, Afrique noire, Amérique du Sud

(France : toxico IV+++) - Incidence en diminution grâce à la vaccination

Toujours rechercher l’hépatite D lors d’un bilan initial chez patients porteurs du VHB

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation : 30-45j

  • Majoration risque d’hépatite fulminante+++ (x10-20)
  • Asymptomatique le plus souvent

Co-infection (les 2 en même temps)

  • Risque hépatite grave++ / guérison quasi-systématique

Surinfection (infection delta chez chronique du B)

  • Chronicisation delta habituelle

DIAGNOSTIC :

  • ANTICORPS IGM ET IGG ANTI-DELTA
  • ARN DELTA (PCR)
  • TRANSAMINASES : hypertransaminasémie (<10N) en cas de surinfection

CHRONIQUE

  • IGG ANTI-DELTA + PERSISTANCE VIRALE : détection d’ARN
  • IGM ANTI VHD : peuvent persister
  • TRANSAMINASES : hypertransaminasémie persistante variable

Risque : évolution vers la cirrhose avec risque de CHC // au VHB

TRAITEMENT

INTERFERON PEGYLE : seul traitement++ - Efficacité très faible

VACCINATION

  • Prévention : matériel d’injection à usage unique en cas d’utilisation de drogues IV
  • Vaccination VHB protège contre le VH

VHC

CARACTéRISTIQUES

  • Virus à ARN simple brin (polarité positive – 60nm diamètre) – Strictement humain - Flavivirus
  • Enveloppé++

Virus directement cytopathogène pour le foie

6 génotypes : France 1, 2, 3, 4++ : Pas de corrélation génotype, charge virale & gravité de la maladie+++

éPIDéMIOLOGIE

  • 3% population mondiale – 170 millions : infection chronique VHC
  • Dont 150-200 000 en France
  • Prévalence : 0,84% de VHC chronique
  • Incidence : 9/100 chez usagers de drogue - 5/100 chez les homo masculins VIH+

Zones d’endémie : Afrique-Asie – Europe Centrale-de l’Est-pourtour méd - Europe occidentale – Amérique du Nord

Grand réservoir de sujets+++ : évolution silencieuse, passage à la chronicité++

TRANSMISSION PAREENTERALE

  • Transfusion <1992
  • Drogues IV/nasale, tatouages, acupuncture
  • Soins hospi lourds (dialyse, transplantation)
  • Exposition au sang, rapports sexuels sanglants
  • Proche porteur VHC
  • Matériel médical recyclable (pays du Sud++)

SEXUELLE : augmenté si rapport traumatique / VIH / IST

MATERNO-FŒTALE : risque augmenté si VIH

Recherche infection chronique si

  • Originaire zone endémie
  • Personne ayant reçue produits sanguins / greffe tissu / cellules / organes <1992
  • Drogues IV, intra-nasale, VIH, homo hommes
  • Personnes hémodialysées

Survie 1ère décompensation : 50% à 5 ans

FDR d’évolution rapide vers cirrhose/complications

- Consommation d’alcool

- Syndrome métabolique

- Immuno-dépression

- Vieillissement

Manifestations extra-hépatiques possibles : Vascularite cryoglobulinémique, MAI, lymphome, syndrome sec, hépatite auto-immune, glomérulonéphrite membrano-proliférative, porphyrie cutanée tardive

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation : 7-8 semaines (jusqu’à 26 semaines) (15-90j)

  • Phase prodromique rare
  • Ictère dans une minorité de cas (20%)
  • Asymptomatique++++ (80%)
  • Ou signes aspécifiques pendant 2-12 semaines (fatigue, nausées, dl hypochondre D, urines foncées)

Diagnostic clinique difficile++

Hépatite aigue sévère exceptionnelle

TESTS SEROLOGIQUES

  • ARN VHC : dans sérum par PCR dès la 1ère semaine+++
  • AC IGG ANTI-VHC : 12 semaines après le contage
  • ASAT/ALAT = 10X N: à l’apparition symptômes

Guérison si :

- Transaminases normales

- ARN viral indétectable

- Anticorps anti-VHC : détectables pendant de nombreuses années

Spontanée dans 15-20% des cas

CHRONIQUE

Cas de la plupart des patients++ : 60-70%

  • Asymptomatique en dehors d’une asthénie chronique avant apparition des complications
  • Cirrhose : 10-20% des cas
  • CHC : 3-5%/ an

Sur-risque de complications si co-infection VIH, alcool, surpoids, âge et certains facteurs génétiques

DIAGNOSTIC :

  • AC ANTI VHC +
  • ARN VHC DETECTABLE >6 MOIS
  • GENOTYPAGE : si PCR + et indication de traitement
  • TRANSAMINASES NORMALES OU PEU ELEVEES

LESIONS HISTOLOGIQUES : inflammation + fibrose = quantification par le score Métavir

SURVEILLANCE

Bilan biologique initial

  • NFS-PLAQUETTES
  • TRANSAMINASES, GAMMAGT, PHOSPHATASE ALCALINE, BILIRUBINEMIE, ALBUMINEMIE
  • TP (+Facteur V si TP <70%)
  • INR (si cirrhose) = calcul score MELD

Bilan DD ou recherche hépatopathies associées

  • BILAN FERRIQUE
  • BILAN D’AUTO-IMMUNITE
  • CUPREMIE / CUPRURIE
  • ALPHA1-ANTITRYPSINE
  • DEPISTAGE DES AUTRES HEPATITES
  • VIH

Evaluation atteinte histologique hépatique (dans infections chroniques uniquement)

  • PONCTION BIOPSIE HEPATIQUE : formes intermédiaires ou coM ou maladie associée
  • BIOMARQUEURS NON INVASIFS (FibroTest, FibroMètre)
  • MESURE ELASTICITE HEPATIQUE : (FibroScan) : très performant pour cirrhose
  • IMAGERIE ABDOMINALE :
  • FOGD
  • ECHO ABDOMINALE : dépistage
  • IRM HEPATIQUE : confirmation

TRAITEMENT

  • ALD 100%
  • EVITER LES FACTEURS AGGRAVANTS (alcool, syndrome métabolique, mdc)
  • RECHERCHE CIRRHOSE+++ (FOGD, ttt préventif des hémorragies digestives, protocole dépistage CHC)
  • VACCINATION VHA / VHB / GRIPPE / PNEUMOCOQUE
  • TTT MEDICAMENTEUX : INTERFERON αPEGYLE + RIBAVIRINE + INHIBITEUR PROTEASE OU POLYMERASE VHC
  • Sauf génotype 2 : pas d’interféron (les 2 suffisent)
  • Réponse : 90% tous génotypes confondus - SI CI A L’INTERFERON : association +sieurs antiviraux
  • Maintenant : privilégie association d’antiviraux d’action directe (sans interféron) pour des durées courtes (8-24sem)

INDICATIONS

  • Fibrose hépatique significative ≥ F2 : mesurée de façon indirecte ++
  • Manifestation extra-hépatique du VHC
  • Avant/après greffe du foie

Eviter progression vers la cirrhose

  • Amélioration des lésions histologiques et diminution cirrhose et complications

TOLERANCE

NVX ANTIVIRAUX DIRECTS

  • Très efficaces et très bien tolérés

Ciblent les protéines virales, doivent être utilisés en association pour prévenir la sélection de résistance

INHIBITEURS PROTEASE NS3A : SIMEPREVIR

INHIBITEURS POLYMERASE NS5B : SOFOSBUVIR, DASABUVIR

INHIBITEURS DU COMPLEXE NS5A : DACLASTAVIR, OMBUTASVIR

INTERFERON PEGYLES α2A ET α2B

Voie SC : action immunomodulatrice

Mauvaise tolérance :

  • ES fq, peu graves & réversibles : syndrome pseudo-grippal++ (fièvre, céphalées, frissons, arthralgies)
  • Rare, graves : troubles psychiatriques (dépression dans 10% des cas)
  • Hypo/hyperthyroïdie
  • CI PENDANT LA GROSSESSE
  • CI SI CIRRHOSE CHILD B / C

RIBAVIRINE

Tolérance médiocre : anémie, sécheresse

  • CI GROSSESSE (CONTRACEPTION++)
  • CI SI CIRRHOSE CHILD B / C

SURVEILLANCE : EFFICACITE, TOLERANCE

Réponse virologique (disparition ARN viral) : pendant le traitement + 3 mois après l’arrêt

Si absence au bout de 3 mois : réponse virologique soutenue (RVS) = GUERISON

Obtenue dans 75-100% des cas

(contrôle CHC en cas de cirrhose quand même++)

Cirrhose peut régresser après RVS

  • Syndrome pseudo-grippal : PARACETAMOL contemporain injections
  • Troubles psy : AD à discuter

NFS + PLAQUETTES : 1x/mois à la recherche d’anémie, neutropénie, thrombopénie (possible prescrition EPO)

VACCINATION : PAS DE VACCIN+++

Prévention : rapports sexuels protégés / matériel à usage unique si usage de drogues IV / dépistage dons du sang

VHE

CARACTERISTIQUES

  • Virus à ARN monocaténaire linéaire (polarité positive – 33nm diamètre)
  • Pas d’enveloppe

ÉPIDÉMIOLOGIE

TRANSMISSION FECO-ORALE :

Séjour zone tropicale

  • Eau contaminée (pays en voie de développement)
  • Viande contaminée (porc, sanglier) = zoonose (pays développés)

Excrétion dans les selles++

TRANSMISSION PARENTERALE : possible

Réservoir entre contamination : environnement, humains asymptomatiques, animaux (porcs, sangliers, cervidés)

Hépatites aigues épidémiques ou sporadiques

HISTOIRE NATURELLE

AIGUE

Incubation : 15-75j (10-40j)

  • Ictère possible++
  • Préictérique 3-4j : syndrome pseudo grippal = douleurs abdominales, nausées, vomissements
  • Formes non ictériques fréquentes

Risque hépatite aigue sévère chez les femmes enceintes

DIAGNOSTIC

  • IGG ET IGM ANTI-VHE (positivation tardive, Se faible)
  • AMPLIFICATION PAR RT-PCR DE L’ARN VIRAL dans le sérum ou les selles
  • ASAT/ALAT : hypertransaminémie aigue d’intensité variable
  • Guérison sans séquelles au bout d’un mois
  • IgG persistent après hépatite aigue quelque soit l’évolution

CHRONIQUE

Virémie persistante, chez les immuno-déprimés++++ : avec risque hépatite grave d’évolution rapide

  • ASAT/ALAT : hypertransaminémie persistante
  • PCR ARN VHE + SANG / SELLES

Prévention : lutte contre le péril fécal, cuisson à cœur des aliments à base de porc ou de sanglier

CONDUITE A TENIR DEVANT ANOMALIES ISOLEES BIOLOGIE HEPATIQUE

Dans tous les cas, devant hypertransaminasémie : recherche hépatite B ou C chronique+++

ÉVALUATION D’UN SYNDROME DE CYTOLYSE SANS SIGNE DE GRAVITE

Transaminases >2 x normale

Situation la plus fréquente+++ :

  • Europe de l’Ouest consommation excessive d’alcool & syndrome métabolique (15% de cirrhose chez les patients hospitalisés pour problème d’alcool)
  • Europe du Nord : stéato-hépatite non alcoolique (50% chez des personnes ayant ALAT>N depuis + de 6 mois) ++risque de mortalité (CV++)

PRISE EN CHARGE AU DECOURS D’UNE INTOXICATION ALCOOLIQUE AIGUE

  • Lorsque les anomalies sont modérées (ALAT/ASAT <5 x Normale)
  • Sans signes de gravité, ni comorbidités

Revoir le patient à 3 mois avec de nouveaux tests hépatiques (pour différencier maladie aigue/chronique du foie)

  • ECHOGRAPHIE HEPATIQUE
  • 3 BIOMARQUEURS SENSIBLES : TP, ALBUMINEMIE, PLAQUETTES
  • EXAMEN CLINIQUE

Si retour à la normale :

Pas d’évaluations complémentaires nécessaires

Branche B : si stéato-hépatite non alcoolique, non compliquée, sans comorbidités = règle hygiénico-diététiques

Signes de maladie grave, ou comorbidités :

Evaluation immédiate++

Branche C : maladie du foie, cas atypique, comorbidités, transaminases non normalisées par RHD = HEPATOLOGUE

ÉVALUATION D’UN SYNDROME DE CYTOLYSE AVEC SIGNE(S) DE GRAVITE

  • Transaminases >5N
  • Ictère, syndrome septique, encéphalopathie hépatique, ascite, OMI avec ou sans signe de maladie chronique du foie

Grave++++, évaluation immédiate dans unité spécialisée

MALADIE SE DEVELOPPANT SUR FOIE SAIN

En l’absence de diagnostic = ponction biopsie hépatique (par voie transjugulaire si anomalies de la coagulation)

HEPATITE FULMINANTE

Evolution péjorative d’une hépatite aigue sur foie sain

Installation rapide (<2 semaines) d’une encéphalopathie hépatique +/- troubles de la coagulation (TP<50%, INR >1,5) après apparition de l’ictère

HEPATITE SUBFULMINANTE

Installation des signes en 2 semaines – 3 mois après le début de l’ictère

MALADIE DE DEVELOPPANT SUR FOND D’HEPATITE CHRONIQUE (STADE CIRRHOSE++)

Recherche étiologies « classiques » + causes de décompensation de cirrhose (sepsis, rupture de varices œsophagiennes, hépatite alcoolique aigue sévère)

Recherche étiologies « classiques » + causes de décompensation de cirrhose (sepsis, rupture de varices œsophagiennes, hépatite alcoolique aigue sévère)

  • Dès que la cirrhose passe d’un stade compensé à un stade décompensé : survie à 2 ans de 50% = penser si possible à la greffe hépatique++
  • Gravité estimé : Child-Pugh / MELD (transplantation+++)

MELD : fonction hépatique (INR + bilirubine) / fonction rénale (créatininémie)

Score de Maddrey : indication de traitement en cas d’HAA sévère = score pronostique = TP + bilirubine totale

  • >32 : caractère sévère de l’hépatite alcoolique aigue = ponction biopsie hépatique par voie transjugulaire pour confirmer le diagnostic et commencer la corticothérapie

ÉVALUATION D’UN SYNDROME DE CHOLESTASE

Peut être due à

Maladie de l’arbre biliaire

  • Obstruction biliaires chroniques partielles
  • Cirrhose biliaire primitive
  • Cholangite sclérosante
  • Ductopénies
  • Cholestases médicamenteuses (protéines, xénobiotiques = compétition avec le transport de la bilirubine conjuguée)

Infiltration du foie

  • Sarcoïdose
  • Autres granulomatoses
  • Métastases cancéreuses

ECHOGRAPHIE HEPATIQUE

RECHERCHE AC ANTI-MITOCHRONDRIES = cirrhose biliaire primitive++