- Hépato-Gastro-Entérologie
- UE 11
- Item 351
Important
Hémorragie digestive
EPIDEMIOLOGIE
Les hémorragies digestives sont plus fréquentes chez les hommes, l’âge médian est de 70 ans.
Causes
Hémorragies digestives hautes (en amont de l’angle duodéno-jéjunal)
Les causes les plus fréquentes sont :
- Ulcérations gastro-duodénales
- Varices oesophagiennes ou cardio-tubérositaires, gastropathie d’hypertension portale
- Erosions gastro-duodénales
- Œsophagite
- Syndrome de Mallory-Weiss (lacération longitudinale de la muqueuse du bas œsophage lors de vomissements)
- Cancers du tractus digestif supérieur
Hémorragies digestives basses
Au niveau colo-rectal, les causes sont :
- Maladie diverticulaire
- Tumeur colique ou rectale
- Ectasies vasculaires coliques
- Colites
- MICI
- Rectites radiques
- Ulcérations rectales
- Hémorroïdes
- Fissure anale
Au niveau du grêle les causes possibles sont :
- Angiodysplasies
- Ulcérations favorisées par les AINS
- Diverticule de meckel
- Tumeurs
- Diverticules
- Maladie de Rendu-Osler
Facteurs de risque
Prises médicamenteuses
AINS et anti COX-2
Surtout si
- Age >65 ans
- Antécédent d’ulcère compliqué ou non
- Consommation excessive d’alcool
- Forte dose d’AINS
- Association à des corticoïdes
- Aspirine
- Autres anti-aggrégants plaquettaires ou anticoagulants
Antiagrégants plaquettaires et anticoagulants
Sérotoninergiques
Mortalité
Hémorragies digestives hautes : 3 à 10%
Hémorragies digestives basses : 2 à 8%, plus élevée chez des patients déjà hospitalisés (25%)
Mode de révélation clinique d’une hémorragie digestive
- Hémorragie macroscopique
- Hématémèse : signe une HD haute
- Méléna : émission par l’anus de sang noir digéré et fétide. En général origine en amont de l’angle colique droit
- Rectorragie : émission par l’anus de sang rouge vif non digéré. En général HD basse, mais si HD haute très abondante peut donner des rectorragies.
Prise en charge
Affirmer le diagnostic
Attention à différencier l’hématémèse d’une épistaxis postérieure déglutie et d’une hémoptysie.
Mesures à prendre en urgence
Hospitalisation (sauf rectorragies minimes)
Mise en place de 2 VVP de bon calibre
Oxygénation
- Evaluer la gravité immédiate de l’hémorragie : retentissement hémodynamique : meilleur critère de jugement, l’hémoglobine et l’hématocrite peuvent sous-estimer initialement l’abondance de l’hémorragie
- NFS, Pq, groupe, RAI, bilan d’hémostase, iono sanguin, créatininémie
- Commande et mise en réserve de culots
- Remplissage par macromolécules +/- transfusion avec objectifs suivants :
- Surveillance
- Correction éventuelle de troubles sévères de l’hémostase
- PAS 100
- FC<100
- Hb entre 7 et 9 g/dL,
- diurèse >30mL/h
démarche diagnostique
- Interrogatoire : rechercher les éléments d’orientation étiologique
- Examen clinique : rechercher des arguments en faveur d’une cirrhose si HD haute ou une masse abdominale ou perceptible au TR si HD basse
- Explorations complémentaires :
- Si HD haute : Endoscopie oeso-gastro-duodénale dans les 24 1ères heures, le plus rapidement possible après stabilisation hémodynamique. Discuter des mesures visant à optimiser la vacuité de l’estomac. Pour l’EOGD, attention à la protection des voies aériennes supérieures.
- Si hémorragie massive : Angio-scanner à réaliser en urgence , si positif, artériographie pour embolisation si échec du traitement endoscopique.
- Si rectorragies sans retentissement hémodynamique important : Coloscopie complète après préparation du côlon
- Si négativité des explorations endoscopiques initiales (saignement dit obscur) : vidéo-capsule endoscopique et/ou entéroscanner discutés.
Attention : aucune place pour le teste hemoccult
Mesures thérapeutiques spécifiques
Pour les ulcères gastro-duodénaux
- Traitement hémostatique lors de l’EOGD : thermo-coagulation +/- pose de clips +/- sérum adrénaliné.
- IPP : forte dose IVSE pendant 48 à 72h si signes de gravité puis relai par voie orale à pleine dose
- Traitement radiovasculaire (embolisation) ou chirurgical si pas de contrôle.
- En prévention secondaire :
- Pleine dose par voie orale d’emblée si pas de signe de gravité
- éviction des traitements gastro-toxiques
- Recherche et éradication d’H.pylori
- Discussion de la modification du traitement antiaggrégant/anticoagulant.
Hémorragies liées à l’hypertension portale
- Traitement hémostatique : vaso-actifs (analogues de la somatostatine, terlipressine) dans tous les cas
- Si rupture d’une varice : hémostase endoscopique en plus (ligature, sclérose ou injection de colle) ou exceptionnellement mécanique (sonde de tamponnement type Blakemore ou Linton)
- Antibioprophylaxie systématique pour prévenir la surinfection de l’ascite
- Laxatifs osmotiques à forte dose pour prévenir l’encéphalopathie hépatique
- Si récidive ou non contrôle, discuter la pose de TIPS
- Prévention secondaire : séances de ligature jusqu’à disparition des varices
Mise sous betabloquants
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EPIDEMIOLOGIE
Les hémorragies digestives sont plus fréquentes chez les hommes, l’âge médian est de 70 ans.
Causes
Hémorragies digestives hautes (en amont de l’angle duodéno-jéjunal)
Les causes les plus fréquentes sont :
- Ulcérations gastro-duodénales
- Varices oesophagiennes ou cardio-tubérositaires, gastropathie d’hypertension portale
- Erosions gastro-duodénales
- Œsophagite
- Syndrome de Mallory-Weiss (lacération longitudinale de la muqueuse du bas œsophage lors de vomissements)
- Cancers du tractus digestif supérieur
Hémorragies digestives basses
Au niveau colo-rectal, les causes sont :
- Maladie diverticulaire
- Tumeur colique ou rectale
- Ectasies vasculaires coliques
- Colites
- MICI
- Rectites radiques
- Ulcérations rectales
- Hémorroïdes
- Fissure anale
Au niveau du grêle les causes possibles sont :
- Angiodysplasies
- Ulcérations favorisées par les AINS
- Diverticule de meckel
- Tumeurs
- Diverticules
- Maladie de Rendu-Osler
Facteurs de risque
Prises médicamenteuses
AINS et anti COX-2
Surtout si
- Age >65 ans
- Antécédent d’ulcère compliqué ou non
- Consommation excessive d’alcool
- Forte dose d’AINS
- Association à des corticoïdes
- Aspirine
- Autres anti-aggrégants plaquettaires ou anticoagulants
Antiagrégants plaquettaires et anticoagulants
Sérotoninergiques
Mortalité
Hémorragies digestives hautes : 3 à 10%
Hémorragies digestives basses : 2 à 8%, plus élevée chez des patients déjà hospitalisés (25%)
Mode de révélation clinique d’une hémorragie digestive
- Hémorragie macroscopique
- Hématémèse : signe une HD haute
- Méléna : émission par l’anus de sang noir digéré et fétide. En général origine en amont de l’angle colique droit
- Rectorragie : émission par l’anus de sang rouge vif non digéré. En général HD basse, mais si HD haute très abondante peut donner des rectorragies.
Prise en charge
Affirmer le diagnostic
Attention à différencier l’hématémèse d’une épistaxis postérieure déglutie et d’une hémoptysie.
Mesures à prendre en urgence
Hospitalisation (sauf rectorragies minimes)
Mise en place de 2 VVP de bon calibre
Oxygénation
- Evaluer la gravité immédiate de l’hémorragie : retentissement hémodynamique : meilleur critère de jugement, l’hémoglobine et l’hématocrite peuvent sous-estimer initialement l’abondance de l’hémorragie
- NFS, Pq, groupe, RAI, bilan d’hémostase, iono sanguin, créatininémie
- Commande et mise en réserve de culots
- Remplissage par macromolécules +/- transfusion avec objectifs suivants :
- Surveillance
- Correction éventuelle de troubles sévères de l’hémostase
- PAS 100
- FC<100
- Hb entre 7 et 9 g/dL,
- diurèse >30mL/h
démarche diagnostique
- Interrogatoire : rechercher les éléments d’orientation étiologique
- Examen clinique : rechercher des arguments en faveur d’une cirrhose si HD haute ou une masse abdominale ou perceptible au TR si HD basse
- Explorations complémentaires :
- Si HD haute : Endoscopie oeso-gastro-duodénale dans les 24 1ères heures, le plus rapidement possible après stabilisation hémodynamique. Discuter des mesures visant à optimiser la vacuité de l’estomac. Pour l’EOGD, attention à la protection des voies aériennes supérieures.
- Si hémorragie massive : Angio-scanner à réaliser en urgence , si positif, artériographie pour embolisation si échec du traitement endoscopique.
- Si rectorragies sans retentissement hémodynamique important : Coloscopie complète après préparation du côlon
- Si négativité des explorations endoscopiques initiales (saignement dit obscur) : vidéo-capsule endoscopique et/ou entéroscanner discutés.
Attention : aucune place pour le teste hemoccult
Mesures thérapeutiques spécifiques
Pour les ulcères gastro-duodénaux
- Traitement hémostatique lors de l’EOGD : thermo-coagulation +/- pose de clips +/- sérum adrénaliné.
- IPP : forte dose IVSE pendant 48 à 72h si signes de gravité puis relai par voie orale à pleine dose
- Traitement radiovasculaire (embolisation) ou chirurgical si pas de contrôle.
- En prévention secondaire :
- Pleine dose par voie orale d’emblée si pas de signe de gravité
- éviction des traitements gastro-toxiques
- Recherche et éradication d’H.pylori
- Discussion de la modification du traitement antiaggrégant/anticoagulant.
Hémorragies liées à l’hypertension portale
- Traitement hémostatique : vaso-actifs (analogues de la somatostatine, terlipressine) dans tous les cas
- Si rupture d’une varice : hémostase endoscopique en plus (ligature, sclérose ou injection de colle) ou exceptionnellement mécanique (sonde de tamponnement type Blakemore ou Linton)
- Antibioprophylaxie systématique pour prévenir la surinfection de l’ascite
- Laxatifs osmotiques à forte dose pour prévenir l’encéphalopathie hépatique
- Si récidive ou non contrôle, discuter la pose de TIPS
- Prévention secondaire : séances de ligature jusqu’à disparition des varices
Mise sous betabloquants