Retrouvez les fiches par Thématique ou par Unité d’enseignement Universitaire

Important

Seules les personnes ayant un compte et étant connectées peuvent proposer des modifications

Gale et pédiculose

  • Un impétigo de l’adulte doit faire suspecter une ectoparasitose

GALE ACARIENNE HUMAINE

Ectoparasitose humaine responsable d’une dermatose fq++ : maladie endémo-épidémique mondiale en recrudescence

PHYSIOPATHOLOGIE

Infection liée à la contamination de la peau par un acarien Sarcoptes scabei hominis

Transmission liée aux caractéristiques de l’acarien :

  • Homme = SEUL RESERVOIR
  • Acarien femelle responsable de la maladie, qui a une bonne mobilité à 25-30°C (peut se déplacer facilement à la surface de la peau, de plusieurs centimètres/h)

Meurt à 55°C / perd sa mobilité en dessous de 20°C et meurt en 12-24h

Incubation : 3 semaines (entre 5 jours et 1 mois) - plus courte si réinfestation

Cycle parasitaire : 20 jours – en général faible population parasitaire (10-20 femelles)

  • Femelle creuse un tunnel dans la couche cornée de la peau et y pond ses œufs
  • Prurit lié à une réaction urticarienne (risque de surinfection lié au grattage)

Contagiosité :

  • Inter-humaine DIRECTE et IMPORTANTE+++, surtout lors des contacts intimes et prolongés (mais un seul contact peut suffire)

Peut survenir par épidémies dans les collectivités médicalisées et foyers de personnes âgées, milieux défavorisés, dans une population immunodéprimée

  • Transmission indirecte très rare (vêtements, literie), sauf dans les formes profuses et hyperkératosiques
  • C’est une infection sexuellement transmissible+++

DIAGNOSTIC POSITIF

CLINIQUE

Diagnostic avant tout clinique+++ : repose sur l’anamnèse et éruption cutanée de topographie évocatrice

Les signes cliniques sont la conséquence : infestation parasitaire + réaction de l’organisme contre les sarcoptes et leurs déjections

Forme typique

PRURIT diffus++++++, épargnant le visage et le dos (parfois l’unique signe de la maladie) : très évocateur si

  • Notion de contage, conjugal, collectif, familial
  • A recrudescence nocturne

Lésions cutanées non spécifiques, fréquentes, correspondant à des LESIONS DE GRATTAGE, dont la topographie est évocatrice

  • Espaces interdigitaux, face antérieure des poignets
  • Coudes et emmanchures antérieures
  • Ombilic, fesses
  • Organes génitaux externes chez homme / mamelon et aréole mammaire chez la femme

Lésions plus rares, SPECIFIQUES, à rechercher systématiquement++

  • SILLONS SCABIEUX : lésions sinueuses, quelques millimètres de long, le plus souvent entre les doigts et sur la face antérieure des poignets
  • VESICULES PERLEES : petites élevures translucides reposant sur une base érythémateuse, dans les espaces interdigitaux++
  • NODULES SCABIEUX : papulo-nodules rouges ou violacés, prurigineux, parfois excoriés, sur organes génitaux externes mâles+++
  • Trajet de l’acarien femelle dans la couche cornée de l’épiderme, contenant les œufs pondus. Parfois à l’extrémité présence d’une discrète surrélévation correspondant à la position de l’acarien femelle (éminence acarienne)

Formes cliniques

Gale du nourrisson

  • Vésiculo-pustules palmaires et plantaires
  • Nodules scabieux péri-axillaires
  • Atteinte possible du visage

Gale disséminée inflammatoire, gale profuse

  • Caractère profus et étendu de l’éruption cutanée (y compris le dos++)
  • Souvent chez des personnes âgées, alitées
  • Causes possibles : diagnostic tardif / déficit immunitaire (VIH+++) / traitements inadaptés (corticothérapie locale ou générale)

Gale hyperkératosique (= norvégienne)

  • Survient chez immunodéprimés ou sujets âgés en collectivité traités par des mdcs immunosuppresseurs locaux ou généraux (corticothérapie++)
  • Contagiosité majeure car prolifération parasitaire intense
  • Prurit discret voire absent
  • Aspect particulier : atteinte de l’ensemble du corps (y compris visage, cuir chevelu, ongle) voire érythrodermie avec zones hyperkératosiques

Gale des « gens propres »

  • Trompeuse car pauci-lésionnelle : y penser devant tout prurit diffus persistant
  • Diagnostic sur : anamnèse et recherche de lésions spécifiques

Formes compliquées

  • Surinfection
  • Eczématisation
  • Nodules post-scabieux
  • Impétiginisation des lésions : tout impétigo de l’adulte doit faire rechercher une gale++
  • Dans les pays en voie de développement : cause majeure de rhumatisme articulaire aigu et de glomérulonéphrite post-streptococcique (maladie tropicale négligée par l’OMS)
  • Surinfection streptococcique ou staphylococcique
  • Secondaire à la gale ou au traitement
  • Lésions papulo-nodulaires prurigineuses rouges ou cuivrées pouvant persister plusieurs semaines après un ttt efficace
  • Ne contienne pas de sarcopte, origine immuno-allergique++
  • Ubiquitaire – traitement par corticoïdes locaux

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

NFS : hyperéosinophilie modérée (pas de signe biologique spécifique)

Examen parasitologique : mise en évidence de l’acarien difficile en dehors des formes profuses et hyperkératosiques

  • Grattage des lésions cutanées (les sillons) avec un vaccinostyle : en recueillir le matériel en prélevant si possible l’éminence acarienne
  • Microscope : permet de voir les œufs ou l’acarien adulte femelle
  • Dermoscope (technique complémentaire) : montre un aspect caractéristique et visualise le parasite. Permet de guider l’examen parasitologique. A réaliser sur plusieurs sites si possibles.

NPO de faire un bilan biologique des autres infections sexuellement transmissibles en cas de transmission sexuelle++++

TRAITEMENT

Traitement général

IVERMECTINE++ (Stromectol) : 20μ/kg per os en prise unique (remboursé par SS) – En 1ère intention

A répéter systématiquement à 7-14 jours (mauvaise action sur les œufs)

  • AMM chez l’adulte et l’enfant >2ans / >15kg

Traitements locaux

Dénomination

  • Ascabiol : lotion pour application locale
  • Sprégal : lotion en flacon pressurisé
  • Topiscab : crème 5%

Principe actif

  • Benzoate de benzyle
  • Sulfiram
  • Esdépalléthrine (pyréthrinoïde) (disponible uniquement en spray en France)
  • Butoxyde de pipéronyle
  • Perméthrine (application 8-12h à renouveler 7-14 jours plus tard)

Indication, CI

  • Précaution enfant <2 ans et femme enceinte
  • CI chez les sujets asthmatiques et nourrissons
  • Utilisation dans la majorité des pays occidentaux

BENZOATE DE BENZYLE

  • Le plus utilisé en France : précaution enfant <2 ans et femme enceinte

Utilisation

  • Douche tiède au savon puis appliquer le produit sur la totalité du corps y compris zones génitales / cuir chevelu / visage si doute sur leur atteinte
  • Laisser sécher quelques minutes et mettre sous-vêtements propres préalablement repassés au fer chaud
  • Ne pas se laver pendant 24h – Chez l’enfant et la femme enceinte, réduire à 12h
  • Puis prendre une douche à l’eau et au savon – Prescrire un soin émollients car la peau peu être sèche et prurigineuse à ce moment là

A répéter 7-14 jours plus tard (mauvaise action sur les œufs)

Indications

Traiter le sujet parasité + toute personne ayant eu un contact intime avec le malade (famille)

Gale commune (à domicile)

  • Traitement local : peut suffire si correctement réalisé
  • Traitement général : si nombre de personne important, difficultés de réalisation du traitement local

Gales profuses et hyperkératosiques

  • Hospitalisation++ (précaution contact si hospitalisation) – isoler le malade++
  • Traitement général + local
  • Antibiothérapie si impétiginisation des lésions
  • Avoir une définition large des sujets contact+++

Traiter à nouveau

  • Sujets avec signes cliniques spécifiques et/ou examen parasitologique positif 8-15 jours après le traitement (les nodules post-scabieux ne sont pas une indication)
  • Certaines gales profuses

Si prurit persistant (8-15 jours après le traitement), penser à :

- Irritation par le traitement

- Eczéma de contact

- Parasitophobie

- Autres causes de prurit

- Echec du traitement de la gale : si lésions cliniques évocatrices et/ou examen parasitologique positif

Mesures associées

Niveau environnemental

Laver les vêtements, draps, serviettes à 60°C en machine (cycle long) (ou sinon enfermer le linge dans un sac plastique pendant au moins 72h à température ambiante = en infectio)

Pas de désinfection de l’environnement

Décontamination des lieux de vie si gale profuse

Niveau de la collectivité

  • Prise en charge en concertation avec les autorités sanitaires
  • Prévenir les familles

Qui traiter ?

Traiter EN MEME TEMPS

  • Cas contact proches (même ttt que le cas index, ivermectine privilégiée) personnes vivants sous le même toit, partenaires sexuels (même si asymptomatiques)
  • Si épidémie en collectivité (ivermectine, plus d’observance) – fréquent++ : TOUS les membres de la collectivité, y compris les soignants (même les personnes asymptomatiques)

Et traiter l’environnement pour éviter les recontaminations (même si transmission indirecte rare)

Eviction scolaire

  • Gale commune : éviction jusqu’à 3 jours après le début du traitement
  • Gale profuse et hyperkératosique : jusqu’à négativation de l’examen parasitologique

PEDICULOSE

Ectoparasitose strictement HUMAINE ubiquitaire

  • Infestation par le pou de tête : Pediculus humanus capitis
  • Transmission interhumaine DIRECTE (contact des têtes) ou INDIRECTE (plus rare, par bonnets, peignes, brosses)
  • Transmission dans les collectivités d’enfants, sujets en précarité (mais tous les milieux sociaux peuvent être touchés+++)
  • Poux adulte : hématophage
  • Femme pond 10-20 œufs/jour, à proximité de l’émergence des cheveux. Eclosion rapide en 1 semaine.
  • En raison de la pousse des cheveux : les lentes à plus d’1cm de l’émergence des cheveux des considérée comme non viable

Pediculose du cuir chevelu

PRURIT du cuir chevelu diurne et nocturne (du au piqures et aux fécès) : diffus ou à prédominance rétro-auriculaire pouvant s’étendre à la nuque

LESIONS DE GRATTAGE du cuir chevelu, nuque

Lésions croûteuses surinfectées +/- adénopathies cervicales : tout impétigo de la nuque ou du cuir chevelu doit faire rechercher une pédiculose+++

Diagnostic de certitude : découverte de poux vivants (visibles à l’œil nu et très mobiles)

  • La présence de lentes vivantes oriente seulement le diagnostic (œufs visibles à l’œil nu, collés aux cheveux et ne coulissant pas le long de la tige pilaire)

Faciles à mettre en évidence dans les régions rétro-auriculaires

Traitement

Individuel

  • Traiter rapidement le sujet parasité par un produit pédiculicide
  • Lotions à base de MALATHION (Prioderm) plutôt que Pyréthrines - 1ère intention
  • Préférer les solutions, lotions+++ aux crèmes (shampoings et poudres beaucoup moins efficaces, à ne plus utiliser)
  • Pas de traitement présomptif+++ (notamment par shampoing) : aucun intérêt, les shampoings ne sont jamais curatifs et pourraient favoriser l’émergence de résistances
  • Si examen de contrôle positif (poux vivants à J2 ou J12) = RETRAITER
  • Poux présents à J2 : changer de classe pharmacologique (résistance probable des poux aux insecticides)
  • Poux présents à J12 : produit initial (mauvais effet lenticide)

A refaire 7-10 jours plus tard (mauvais effet lenticide : tuer les poux qui auraient éclos dans l’intervalle)

  • Application raie/raie maintenue pendant 12h, puis shampoing non traitant +/- rinçage à l’eau vinaigrée et peignage soigneux

En cas d’échec d’un traitement local bien conduit (au moins 2 insecticides différents) : IVERMECTINE 400μg/kg en prise unique (>2ans, >15kg) répétée à 7 jours

Mais pas d’AMM dans cette indication

  • Techniques physiques : Diméticone, peignage répété = moins toxique mais moins efficace

Environnemental

  • Traiter les vêtements, literie, oreillers, peluches, bonnets par lavage à 60°C (cycle long en machine) ou utilisation d’un aérosol (A-par)
  • Désinfection des locaux inutile

Collectivité d’enfants

  • Examen du groupe par une personne formée
  • Prévenir les parents par écrit (examen des membres de la famille, parents compris) : traitement des personnes parasitées
  • Eviction scolaire non systématique

Causes d’échec du traitement

- Incompréhension, ignorance, négligence, coût

- Réinfestation (à partir de l’environnement), acquisition de résistance des poux++++

- Durée, fréquente d’utilisation, application insuffisante du produit, forme galénique inappropriée

  • Infestation par le pou de corps : Pediculus humanus corporis (plus rare que la pédiculose cuir chevelu)
  • Touche avec prédilection les sujets en état de précarité (c’est un marqueur de précarité++)
  • Contagiosité importante+++ : transmission interhumaine DIRECTE OU INDIRECTE liée aux vêtements, au manque d’hygiène et au froid (camps de réfugiés, prisons, SDF)

Le pou de corps circule sur le corps le temps de se nourrir

Il se réfugie ensuite dans les vêtements et pond ses œufs sur les fibres

Responsables de la transmission de maladies infectieuses :

  • Fièvre récurrente cosmopolite
  • Typhus exanthématique
  • Fièvre des tranchées (Bartonella quintana)+++ recrudescence dans les populations à conditions de vie précaires (alcooliques++) dans les grandes métropoles urbaines

Risque septicémie et endocardite

Pédiculose corporelle

Clinique stéréotypée :

  • PRURIT intense
  • Excoriations, éruption maculopapuleuse du dos et du thorax (prédominant sur les épaules++) : localisation très différente par rapport à la gale
  • LESIONS DE GRATTAGE disséminées sur tronc et racine des membres : peuvent être hémorragiques ou se surinfecter
  • Recherche des signes d’impétiginisation++
  • Leucomélanodermie : infestation chronique

Diagnostic de certitude : découverte de poux sur le corps lors du déshabillage (rarement visibles), ou sur les vêtements (coutures+++)

Traitement

  • Hygiène corporelle, douche avec savons, changement de vêtements+++
  • Décontamination du linge et de la literie, lavage à 60°C (en machine, cycle long) ou sac plastiquependant 7 jours (tuer les lentes) : le plus souvent suffisante
  • INFECTIO : Pédiculicides (pyréthrinoïdes) au niveau des zones poilues (barbe, cheveux, pubis)

Pas d’ivermectine car inefficace en raison des réinfestations liées au mode de vie

Phtiriase (poux de pubis = morpions)

Ectoparasitose due à Phtirius inguinalis

C’est une infection sexuellement transmissible+++++ : rechercher systématiquement des signes cliniques d’une autre IST associée

  • Poux adultes sous forme d’une petite tache grise près de l’orifice des poils : NON mobiles (contrairement aux autres), passe sa vie accroché aux poils de la région génitale près de leur émergence
  • Pond ses œufs sur la pilosité génitale : lentes à la limite de la visibilité sous forme d’une petite masse arrondie, collée au poil
  • Poils des régions péri-anale, axillaire et pectorale peuvent être touchés. Colonisation des cils possible.
  • PRURIT pubien
  • LESIONS DE GRATTAGE du pubis, hypogastre
  • Peuvent être impétiginisées et s’accompagner d’adénopathies inguinales

Traitement

  • INFECTIO : 1 pulvérisation de pyréthrinoïde de synthèse, suivi d’un savonnage 30 minutes après (utilisation d’un shampoing possible après)

Renouveler le traitement à 7-10 jours (inactif sur les lentes)

  • Dépistage des partenaires sexuels et traitement+++ (traitement que si infesté)

Renforcez votre apprentissage au quotidien avec les ressources audio de l’application ECNA.

  • Un impétigo de l’adulte doit faire suspecter une ectoparasitose

GALE ACARIENNE HUMAINE

Ectoparasitose humaine responsable d’une dermatose fq++ : maladie endémo-épidémique mondiale en recrudescence

PHYSIOPATHOLOGIE

Infection liée à la contamination de la peau par un acarien Sarcoptes scabei hominis

Transmission liée aux caractéristiques de l’acarien :

  • Homme = SEUL RESERVOIR
  • Acarien femelle responsable de la maladie, qui a une bonne mobilité à 25-30°C (peut se déplacer facilement à la surface de la peau, de plusieurs centimètres/h)

Meurt à 55°C / perd sa mobilité en dessous de 20°C et meurt en 12-24h

Incubation : 3 semaines (entre 5 jours et 1 mois) - plus courte si réinfestation

Cycle parasitaire : 20 jours – en général faible population parasitaire (10-20 femelles)

  • Femelle creuse un tunnel dans la couche cornée de la peau et y pond ses œufs
  • Prurit lié à une réaction urticarienne (risque de surinfection lié au grattage)

Contagiosité :

  • Inter-humaine DIRECTE et IMPORTANTE+++, surtout lors des contacts intimes et prolongés (mais un seul contact peut suffire)

Peut survenir par épidémies dans les collectivités médicalisées et foyers de personnes âgées, milieux défavorisés, dans une population immunodéprimée

  • Transmission indirecte très rare (vêtements, literie), sauf dans les formes profuses et hyperkératosiques
  • C’est une infection sexuellement transmissible+++

DIAGNOSTIC POSITIF

CLINIQUE

Diagnostic avant tout clinique+++ : repose sur l’anamnèse et éruption cutanée de topographie évocatrice

Les signes cliniques sont la conséquence : infestation parasitaire + réaction de l’organisme contre les sarcoptes et leurs déjections

Forme typique

PRURIT diffus++++++, épargnant le visage et le dos (parfois l’unique signe de la maladie) : très évocateur si

  • Notion de contage, conjugal, collectif, familial
  • A recrudescence nocturne

Lésions cutanées non spécifiques, fréquentes, correspondant à des LESIONS DE GRATTAGE, dont la topographie est évocatrice

  • Espaces interdigitaux, face antérieure des poignets
  • Coudes et emmanchures antérieures
  • Ombilic, fesses
  • Organes génitaux externes chez homme / mamelon et aréole mammaire chez la femme

Lésions plus rares, SPECIFIQUES, à rechercher systématiquement++

  • SILLONS SCABIEUX : lésions sinueuses, quelques millimètres de long, le plus souvent entre les doigts et sur la face antérieure des poignets
  • VESICULES PERLEES : petites élevures translucides reposant sur une base érythémateuse, dans les espaces interdigitaux++
  • NODULES SCABIEUX : papulo-nodules rouges ou violacés, prurigineux, parfois excoriés, sur organes génitaux externes mâles+++
  • Trajet de l’acarien femelle dans la couche cornée de l’épiderme, contenant les œufs pondus. Parfois à l’extrémité présence d’une discrète surrélévation correspondant à la position de l’acarien femelle (éminence acarienne)

Formes cliniques

Gale du nourrisson

  • Vésiculo-pustules palmaires et plantaires
  • Nodules scabieux péri-axillaires
  • Atteinte possible du visage

Gale disséminée inflammatoire, gale profuse

  • Caractère profus et étendu de l’éruption cutanée (y compris le dos++)
  • Souvent chez des personnes âgées, alitées
  • Causes possibles : diagnostic tardif / déficit immunitaire (VIH+++) / traitements inadaptés (corticothérapie locale ou générale)

Gale hyperkératosique (= norvégienne)

  • Survient chez immunodéprimés ou sujets âgés en collectivité traités par des mdcs immunosuppresseurs locaux ou généraux (corticothérapie++)
  • Contagiosité majeure car prolifération parasitaire intense
  • Prurit discret voire absent
  • Aspect particulier : atteinte de l’ensemble du corps (y compris visage, cuir chevelu, ongle) voire érythrodermie avec zones hyperkératosiques

Gale des « gens propres »

  • Trompeuse car pauci-lésionnelle : y penser devant tout prurit diffus persistant
  • Diagnostic sur : anamnèse et recherche de lésions spécifiques

Formes compliquées

  • Surinfection
  • Eczématisation
  • Nodules post-scabieux
  • Impétiginisation des lésions : tout impétigo de l’adulte doit faire rechercher une gale++
  • Dans les pays en voie de développement : cause majeure de rhumatisme articulaire aigu et de glomérulonéphrite post-streptococcique (maladie tropicale négligée par l’OMS)
  • Surinfection streptococcique ou staphylococcique
  • Secondaire à la gale ou au traitement
  • Lésions papulo-nodulaires prurigineuses rouges ou cuivrées pouvant persister plusieurs semaines après un ttt efficace
  • Ne contienne pas de sarcopte, origine immuno-allergique++
  • Ubiquitaire – traitement par corticoïdes locaux

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

NFS : hyperéosinophilie modérée (pas de signe biologique spécifique)

Examen parasitologique : mise en évidence de l’acarien difficile en dehors des formes profuses et hyperkératosiques

  • Grattage des lésions cutanées (les sillons) avec un vaccinostyle : en recueillir le matériel en prélevant si possible l’éminence acarienne
  • Microscope : permet de voir les œufs ou l’acarien adulte femelle
  • Dermoscope (technique complémentaire) : montre un aspect caractéristique et visualise le parasite. Permet de guider l’examen parasitologique. A réaliser sur plusieurs sites si possibles.

NPO de faire un bilan biologique des autres infections sexuellement transmissibles en cas de transmission sexuelle++++

TRAITEMENT

Traitement général

IVERMECTINE++ (Stromectol) : 20μ/kg per os en prise unique (remboursé par SS) – En 1ère intention

A répéter systématiquement à 7-14 jours (mauvaise action sur les œufs)

  • AMM chez l’adulte et l’enfant >2ans / >15kg

Traitements locaux

Dénomination

  • Ascabiol : lotion pour application locale
  • Sprégal : lotion en flacon pressurisé
  • Topiscab : crème 5%

Principe actif

  • Benzoate de benzyle
  • Sulfiram
  • Esdépalléthrine (pyréthrinoïde) (disponible uniquement en spray en France)
  • Butoxyde de pipéronyle
  • Perméthrine (application 8-12h à renouveler 7-14 jours plus tard)

Indication, CI

  • Précaution enfant <2 ans et femme enceinte
  • CI chez les sujets asthmatiques et nourrissons
  • Utilisation dans la majorité des pays occidentaux

BENZOATE DE BENZYLE

  • Le plus utilisé en France : précaution enfant <2 ans et femme enceinte

Utilisation

  • Douche tiède au savon puis appliquer le produit sur la totalité du corps y compris zones génitales / cuir chevelu / visage si doute sur leur atteinte
  • Laisser sécher quelques minutes et mettre sous-vêtements propres préalablement repassés au fer chaud
  • Ne pas se laver pendant 24h – Chez l’enfant et la femme enceinte, réduire à 12h
  • Puis prendre une douche à l’eau et au savon – Prescrire un soin émollients car la peau peu être sèche et prurigineuse à ce moment là

A répéter 7-14 jours plus tard (mauvaise action sur les œufs)

Indications

Traiter le sujet parasité + toute personne ayant eu un contact intime avec le malade (famille)

Gale commune (à domicile)

  • Traitement local : peut suffire si correctement réalisé
  • Traitement général : si nombre de personne important, difficultés de réalisation du traitement local

Gales profuses et hyperkératosiques

  • Hospitalisation++ (précaution contact si hospitalisation) – isoler le malade++
  • Traitement général + local
  • Antibiothérapie si impétiginisation des lésions
  • Avoir une définition large des sujets contact+++

Traiter à nouveau

  • Sujets avec signes cliniques spécifiques et/ou examen parasitologique positif 8-15 jours après le traitement (les nodules post-scabieux ne sont pas une indication)
  • Certaines gales profuses

Si prurit persistant (8-15 jours après le traitement), penser à :

- Irritation par le traitement

- Eczéma de contact

- Parasitophobie

- Autres causes de prurit

- Echec du traitement de la gale : si lésions cliniques évocatrices et/ou examen parasitologique positif

Mesures associées

Niveau environnemental

Laver les vêtements, draps, serviettes à 60°C en machine (cycle long) (ou sinon enfermer le linge dans un sac plastique pendant au moins 72h à température ambiante = en infectio)

Pas de désinfection de l’environnement

Décontamination des lieux de vie si gale profuse

Niveau de la collectivité

  • Prise en charge en concertation avec les autorités sanitaires
  • Prévenir les familles

Qui traiter ?

Traiter EN MEME TEMPS

  • Cas contact proches (même ttt que le cas index, ivermectine privilégiée) personnes vivants sous le même toit, partenaires sexuels (même si asymptomatiques)
  • Si épidémie en collectivité (ivermectine, plus d’observance) – fréquent++ : TOUS les membres de la collectivité, y compris les soignants (même les personnes asymptomatiques)

Et traiter l’environnement pour éviter les recontaminations (même si transmission indirecte rare)

Eviction scolaire

  • Gale commune : éviction jusqu’à 3 jours après le début du traitement
  • Gale profuse et hyperkératosique : jusqu’à négativation de l’examen parasitologique

PEDICULOSE

Ectoparasitose strictement HUMAINE ubiquitaire

  • Infestation par le pou de tête : Pediculus humanus capitis
  • Transmission interhumaine DIRECTE (contact des têtes) ou INDIRECTE (plus rare, par bonnets, peignes, brosses)
  • Transmission dans les collectivités d’enfants, sujets en précarité (mais tous les milieux sociaux peuvent être touchés+++)
  • Poux adulte : hématophage
  • Femme pond 10-20 œufs/jour, à proximité de l’émergence des cheveux. Eclosion rapide en 1 semaine.
  • En raison de la pousse des cheveux : les lentes à plus d’1cm de l’émergence des cheveux des considérée comme non viable

Pediculose du cuir chevelu

PRURIT du cuir chevelu diurne et nocturne (du au piqures et aux fécès) : diffus ou à prédominance rétro-auriculaire pouvant s’étendre à la nuque

LESIONS DE GRATTAGE du cuir chevelu, nuque

Lésions croûteuses surinfectées +/- adénopathies cervicales : tout impétigo de la nuque ou du cuir chevelu doit faire rechercher une pédiculose+++

Diagnostic de certitude : découverte de poux vivants (visibles à l’œil nu et très mobiles)

  • La présence de lentes vivantes oriente seulement le diagnostic (œufs visibles à l’œil nu, collés aux cheveux et ne coulissant pas le long de la tige pilaire)

Faciles à mettre en évidence dans les régions rétro-auriculaires

Traitement

Individuel

  • Traiter rapidement le sujet parasité par un produit pédiculicide
  • Lotions à base de MALATHION (Prioderm) plutôt que Pyréthrines - 1ère intention
  • Préférer les solutions, lotions+++ aux crèmes (shampoings et poudres beaucoup moins efficaces, à ne plus utiliser)
  • Pas de traitement présomptif+++ (notamment par shampoing) : aucun intérêt, les shampoings ne sont jamais curatifs et pourraient favoriser l’émergence de résistances
  • Si examen de contrôle positif (poux vivants à J2 ou J12) = RETRAITER
  • Poux présents à J2 : changer de classe pharmacologique (résistance probable des poux aux insecticides)
  • Poux présents à J12 : produit initial (mauvais effet lenticide)

A refaire 7-10 jours plus tard (mauvais effet lenticide : tuer les poux qui auraient éclos dans l’intervalle)

  • Application raie/raie maintenue pendant 12h, puis shampoing non traitant +/- rinçage à l’eau vinaigrée et peignage soigneux

En cas d’échec d’un traitement local bien conduit (au moins 2 insecticides différents) : IVERMECTINE 400μg/kg en prise unique (>2ans, >15kg) répétée à 7 jours

Mais pas d’AMM dans cette indication

  • Techniques physiques : Diméticone, peignage répété = moins toxique mais moins efficace

Environnemental

  • Traiter les vêtements, literie, oreillers, peluches, bonnets par lavage à 60°C (cycle long en machine) ou utilisation d’un aérosol (A-par)
  • Désinfection des locaux inutile

Collectivité d’enfants

  • Examen du groupe par une personne formée
  • Prévenir les parents par écrit (examen des membres de la famille, parents compris) : traitement des personnes parasitées
  • Eviction scolaire non systématique

Causes d’échec du traitement

- Incompréhension, ignorance, négligence, coût

- Réinfestation (à partir de l’environnement), acquisition de résistance des poux++++

- Durée, fréquente d’utilisation, application insuffisante du produit, forme galénique inappropriée

  • Infestation par le pou de corps : Pediculus humanus corporis (plus rare que la pédiculose cuir chevelu)
  • Touche avec prédilection les sujets en état de précarité (c’est un marqueur de précarité++)
  • Contagiosité importante+++ : transmission interhumaine DIRECTE OU INDIRECTE liée aux vêtements, au manque d’hygiène et au froid (camps de réfugiés, prisons, SDF)

Le pou de corps circule sur le corps le temps de se nourrir

Il se réfugie ensuite dans les vêtements et pond ses œufs sur les fibres

Responsables de la transmission de maladies infectieuses :

  • Fièvre récurrente cosmopolite
  • Typhus exanthématique
  • Fièvre des tranchées (Bartonella quintana)+++ recrudescence dans les populations à conditions de vie précaires (alcooliques++) dans les grandes métropoles urbaines

Risque septicémie et endocardite

Pédiculose corporelle

Clinique stéréotypée :

  • PRURIT intense
  • Excoriations, éruption maculopapuleuse du dos et du thorax (prédominant sur les épaules++) : localisation très différente par rapport à la gale
  • LESIONS DE GRATTAGE disséminées sur tronc et racine des membres : peuvent être hémorragiques ou se surinfecter
  • Recherche des signes d’impétiginisation++
  • Leucomélanodermie : infestation chronique

Diagnostic de certitude : découverte de poux sur le corps lors du déshabillage (rarement visibles), ou sur les vêtements (coutures+++)

Traitement

  • Hygiène corporelle, douche avec savons, changement de vêtements+++
  • Décontamination du linge et de la literie, lavage à 60°C (en machine, cycle long) ou sac plastiquependant 7 jours (tuer les lentes) : le plus souvent suffisante
  • INFECTIO : Pédiculicides (pyréthrinoïdes) au niveau des zones poilues (barbe, cheveux, pubis)

Pas d’ivermectine car inefficace en raison des réinfestations liées au mode de vie

Phtiriase (poux de pubis = morpions)

Ectoparasitose due à Phtirius inguinalis

C’est une infection sexuellement transmissible+++++ : rechercher systématiquement des signes cliniques d’une autre IST associée

  • Poux adultes sous forme d’une petite tache grise près de l’orifice des poils : NON mobiles (contrairement aux autres), passe sa vie accroché aux poils de la région génitale près de leur émergence
  • Pond ses œufs sur la pilosité génitale : lentes à la limite de la visibilité sous forme d’une petite masse arrondie, collée au poil
  • Poils des régions péri-anale, axillaire et pectorale peuvent être touchés. Colonisation des cils possible.
  • PRURIT pubien
  • LESIONS DE GRATTAGE du pubis, hypogastre
  • Peuvent être impétiginisées et s’accompagner d’adénopathies inguinales

Traitement

  • INFECTIO : 1 pulvérisation de pyréthrinoïde de synthèse, suivi d’un savonnage 30 minutes après (utilisation d’un shampoing possible après)

Renouveler le traitement à 7-10 jours (inactif sur les lentes)

  • Dépistage des partenaires sexuels et traitement+++ (traitement que si infesté)