Important
Formation tout au long de la vie
Déduire, de l'analyse d'une pratique, l'intérêt d'une actualisation des savoirs, de savoir valoriser une information scientifique en fonction de sa qualité méthodologique et de sa pertinence bioclinique.
Comment identifier les impacts potentiels d'un lien d'intérêt sur une information scientifique.
utilité de la déclaration des liens d'intérêt d'un expert.
Formation continue et développement professionnel continu
La formation médicale continue, ou FMC, est une stratégie de formation continue mise en place en France. Selon les études qui l’ont évaluée, l’efficacité de la FMC était modeste. Elle a été remplacée par le développement professionnel continu, ou DPC par la loi HPST de 2009.
Le DPC est une stratégie de maintien et d’amélioration des compétences, et pas uniquement des connaissances. Le DPC est une obligation du Code de déontologie. Il a pour objectif " l’évaluation des pratiques professionnelles, le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins " indique la loi HPST. Il intègre les savoir théoriques et pratiques, les enjeux sociétaux du champ professionnel et les pratiques individuelles dans un fonctionnement collectif. Les professionnels de santé satisfont à leur obligation de DPC en participant chaque année à un programme de DPC collectif.
L’article médical
Les revues médicales sont indexées, si ce n’est publiées sous format électronique, ce qui permet désormais la recherche d’article dans les moteurs de recherche (Medline notamment). La recherche se fait par mots clés répertoriés dans un thesaurus, avec des opérateurs booléens. Par exemple, dans PubMed, moteur de recherche de Medline, les mots clés en anglais sont répertoriés dans la MeSH Database et les opérateurs booléens sont And, Or et Not. Les limites permettent de filtrer la recherche. La recherche peut aussi se faire par auteur.
Les revues médicales ont chacune leurs propres recommandations aux auteurs, et les articles peuvent être soumis au peer-reviewing, c’est-à-dire à la revue par des pairs pour les revues à comité de lecture.
On distingue 7 principaux types d’articles:
- L’article original est un travail de recherche fondamentale, translationnelle ou clinique.
- Le cas clinique rapporte un cas précis, étudié pour sa rareté, son caractère inhabituel.
- L’éditorial est un article court rédigé par un expert du sujet.
- La lettre à la rédaction peut être un commentaire ou annoncer les résultats préliminaires d’une étude.
- La revue générale analyse un ensemble de travaux sur un thème donné.
- L’analyse commentée est un résumé d’article assorti d’un commentaire critique.
- L’article didactique a une visée pédagogique et s’adresse à un lecteur non spécialiste du sujet.
Un article original est toujours structuré de la même manière. Il comprend un titre court et informatif, des mots clés issus de la MeSH Database, la liste des auteurs, le premier auteur étant celui qui a réalisé l’essentiel du travail de recherche et de la rédaction. Le dernier auteur est la plupart du temps le directeur d’équipe. L’auteur correspondant est celui qui assure la correspondance. Son adresse est indiquée.
L’article comprend ensuite un résumé, qui doit être lisible indépendamment de l’article. Composé de 150 à 300 mots, il comprend une partie introduction, une partie matériel et méthodes, une partie résultats et une partie conclusion.
Puis vient le corps de l’article. Il débute par une introduction qui expose l’objectif du travail. La partie suivante, Matériel et méthode, décrit le type d’étude, la population, le schéma expérimental, les données recueillies et l’analyse statistique choisie. La partie suivante, Résultats, présente tous les résultats de l’étude, sans jugement. Vient ensuite la Discussion, qui analyse si le but de l’étude a été atteint, interprète les résultats et les compare aux résultats de la littérature. C’est l’espace de jugement critique du travail avec l’exposé de ses forces et de ses limites. La conclusion, pour finir, ouvre vers d’autres pistes de recherche.
Le corps de l’article est suivi des références citées dans le travail.
La lecture critique et la recherche documentaire
La lecture critique
Il existe 4000 journaux biomédicaux, et plus de 400 000 références par an. L’abondance de publications nécessite de savoir en avoir une lecture critique.
D’un point de vue méthodologique, il faut avant tout définir la question qui est posée.
Le type d’étude est-il en adéquation avec la question posée ? Et si non, en quoi cela impacte-t-il la présentation des résultats ? Quels sont les critères de jugement principal et secondaires ? Ces critères sont-ils facilement mesurables ? Sont-ils pertinents ?
Attention aux biais de classification. Les biais peuvent être dus à la sélection de la population étudiée ou à des facteurs de confusion. Il peut aussi y avoir des biais sur la mesure des facteurs explicatifs.
Dans le cas d’une étude expérimentale : les patients ont-ils été randomisés ? Dans le cas d’une étude longitudinale, les sujets ont-ils terminé l’étude ? Dans le cas d’une étude cas-témoins, le choix des témoins est-il justifié ?
La lecture critique doit aussi porter sur le choix du test statistique et sur le nombre de sujets nécessaires à des statistiques fiables.
Quelle est enfin la validité externe de l’article ? Ses résultats sont-ils cliniquement significatifs ? Sont-ils applicables à la population de patients que l’on traite ?
une recherche documentaire
L’abondance de publications nécessite aussi de savoir mener une recherche documentaire.
La recherche documentaire est une démarche systématique d’identification, de récupération et de traitement bibliographique des données publiées ou non. Elle a pour but d’identifier une information médicale de qualité.
En pratique, on définit l’objectif de la recherche en formulant une question précise et complète. On définit ensuite les critères d’inclusion et d’exclusion des articles et les sources d’information à consulter. On sélectionne enfin les articles les plus pertinents.
En fonction de la question posée, la recherche documentaire interroge les bases de données scientifiques analytiques et bibliographiques, les sources d’information secondaire destinées aux professionnels, les recherches de la littérature grise, non indexées dans les circuits conventionnels et les sommaires des revues de moins de 6 mois.
- Les banques de données analytiques sont les bases numériques qui fournissent des revues systématiques réalisées par des groupes d’experts, notamment la Cochrane Library qui met à disposition des revues de la littérature réactualisées régulièrement.
- Les banques de données bibliographiques sont Medline, Embase ou Pascal.
- Les banques de données de littérature grise sont la Banque de données de santé publique (BDSP), la bibliothèque du CHU de Rouen (CIFMef), Sigle et HealthStar.
- Les banques de données économiques et industrielles.
La sélection des articles se fait en deux temps.
Une première sélection est faite sur le titre de l’article, le type de publication et la qualité de la revue, appréciée par son Impact Factor et la présence ou non d’un comité de lecture.
Après lecture des résumés, on fait une seconde sélection en fonction du type d’étude, de la méthodologie et de la population étudiée.
La recherche documentaire sur les maladies rares et les maladies orphelines est un cas particulier. Les maladies rares sont les maladies touchant moins de 1 cas sur 2000 habitants. Les maladies orphelines sont des maladies pour lesquelles il n’y a ni traitement ni recherche. Dans ce cadre, on s’appuiera sur Orphanet, moteur de recherche sur les maladies rares qui comprend un inventaire et une classification de ces maladies, une encyclopédie, un service d’aide au diagnostic, un répertoire des services spécialisés et un inventaire des médicaments orphelins.
Liens et conflits d’intérêt
Les liens d’intérêt sont les liens d’un expert pouvant conduire à porter une appréciation subjective sur un sujet. Ils recouvrent les activités présentes, mais aussi passées et futures de la personne. Les conflits d’intérêt correspondent à l’impact des liens d’intérêt. Il y a conflit d’intérêt quand il y a une interférence consciente ou non sur l’impartialité et l’objectivité de l’expert.
Lorsqu’un expert est sollicité, il remplit une déclaration de ses liens d’intérêts, qui est rendue publique et actualisée chaque année. Celle-ci doit être complète et sincère. La déclaration des liens d’intérêt doit être analysée en même temps que l’information scientifique donnée par l’expert.
La déclaration d’intérêt est standardisée, rendue publique avant toute mission d’expertise et conservée 5 ans après la fin de l’expertise. Cette politique de déclaration publique des liens d’intérêt permet une gestion transparente et maîtrisée des intérêts potentiellement conflictuels dans les institutions.
Recommandations médicales et professionnelles
Les recommandations médicales et professionnelles sont des propositions développées méthodiquement pour aider les praticiens et les patients à chercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques précises.
Il existe plusieurs méthodes pour les établir, dont les deux principales sont les conférences de consensus (CC) et les recommandations pour la pratique clinique (RPC).
Les conférences de consensus s’intéressent plutôt à un thème limité, disposant d’une littérature qui est également limitée tandis que les RPC s’intéressent plutôt à un thème vaste, impliquant des questions nombreuses et disposant d’une littérature abondante. La CC s’intéresse à des sujets ouverts à la controverse, ce qui est moins le cas de la RPC.
Les conférences de consensus mettent en œuvre une conférence publique au cours de laquelle des rapports d’experts sont présentés. Puis un jury rédige des recommandations à huis clos. Le promoteur de la conférence de consensus choisit le thème, fournit les moyens financiers à sa mise en place et désigne les personnes qui formeront le comité d’organisation. Celles-ci sont indépendantes du promoteur. Le comité d’organisation désigne son président, organise les réunions, délimite le thème à traiter, choisit les experts, le groupe bibliographique et les membres du jury et établit la stratégie de recherche et les modalités de diffusion du texte final. Le groupe bibliographique apporte une analyse de la littérature brute, sans interprétation des résultats. Les experts doivent être représentatifs de la diversité des opinions sur le sujet. Ils interprètent les données de la littérature au regard de leur expérience.
Le jury est composé de 8 à 16 membres issus de différentes disciplines. Il ne doit pas exister de conflit d’intérêt entre les membres. A l’issue de la conférence de consensus, le jury rédige les conclusions et les recommandations qui apportent une réponse à la question posée.
Une conférence de consensus se déroule en 4 phases : une phase de préparation d’un an environ, la conférence publique, le huis clos du jury puis la diffusion des recommandations, qui est suivie par une étude d’impact pour constater l’influence de ces recommandations sur les pratiques.
Venons-en aux recommandations pour la pratique clinique, ou RPC. C’est une analyse d’un sujet vaste, disposant d’une littérature abondante, par un groupe de travail qui rédige ensuite des recommandations. Le promoteur choisit le thème, assure le financement et précise le délai d’élaboration des recommandations. Le groupe de travail est composé d’un ou plusieurs chefs de projet.
Une RPC se déroule en 4 phases : une phase de revue systématique et de synthèse de la littérature, une phase de rédaction d’une version initiale des recommandations, une phase de lecture puis une phase de finalisation et de diffusion des recommandations.
Déduire, de l'analyse d'une pratique, l'intérêt d'une actualisation des savoirs, de savoir valoriser une information scientifique en fonction de sa qualité méthodologique et de sa pertinence bioclinique.
Comment identifier les impacts potentiels d'un lien d'intérêt sur une information scientifique.
utilité de la déclaration des liens d'intérêt d'un expert.
Formation continue et développement professionnel continu
La formation médicale continue, ou FMC, est une stratégie de formation continue mise en place en France. Selon les études qui l’ont évaluée, l’efficacité de la FMC était modeste. Elle a été remplacée par le développement professionnel continu, ou DPC par la loi HPST de 2009.
Le DPC est une stratégie de maintien et d’amélioration des compétences, et pas uniquement des connaissances. Le DPC est une obligation du Code de déontologie. Il a pour objectif " l’évaluation des pratiques professionnelles, le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins " indique la loi HPST. Il intègre les savoir théoriques et pratiques, les enjeux sociétaux du champ professionnel et les pratiques individuelles dans un fonctionnement collectif. Les professionnels de santé satisfont à leur obligation de DPC en participant chaque année à un programme de DPC collectif.
L’article médical
Les revues médicales sont indexées, si ce n’est publiées sous format électronique, ce qui permet désormais la recherche d’article dans les moteurs de recherche (Medline notamment). La recherche se fait par mots clés répertoriés dans un thesaurus, avec des opérateurs booléens. Par exemple, dans PubMed, moteur de recherche de Medline, les mots clés en anglais sont répertoriés dans la MeSH Database et les opérateurs booléens sont And, Or et Not. Les limites permettent de filtrer la recherche. La recherche peut aussi se faire par auteur.
Les revues médicales ont chacune leurs propres recommandations aux auteurs, et les articles peuvent être soumis au peer-reviewing, c’est-à-dire à la revue par des pairs pour les revues à comité de lecture.
On distingue 7 principaux types d’articles:
- L’article original est un travail de recherche fondamentale, translationnelle ou clinique.
- Le cas clinique rapporte un cas précis, étudié pour sa rareté, son caractère inhabituel.
- L’éditorial est un article court rédigé par un expert du sujet.
- La lettre à la rédaction peut être un commentaire ou annoncer les résultats préliminaires d’une étude.
- La revue générale analyse un ensemble de travaux sur un thème donné.
- L’analyse commentée est un résumé d’article assorti d’un commentaire critique.
- L’article didactique a une visée pédagogique et s’adresse à un lecteur non spécialiste du sujet.
Un article original est toujours structuré de la même manière. Il comprend un titre court et informatif, des mots clés issus de la MeSH Database, la liste des auteurs, le premier auteur étant celui qui a réalisé l’essentiel du travail de recherche et de la rédaction. Le dernier auteur est la plupart du temps le directeur d’équipe. L’auteur correspondant est celui qui assure la correspondance. Son adresse est indiquée.
L’article comprend ensuite un résumé, qui doit être lisible indépendamment de l’article. Composé de 150 à 300 mots, il comprend une partie introduction, une partie matériel et méthodes, une partie résultats et une partie conclusion.
Puis vient le corps de l’article. Il débute par une introduction qui expose l’objectif du travail. La partie suivante, Matériel et méthode, décrit le type d’étude, la population, le schéma expérimental, les données recueillies et l’analyse statistique choisie. La partie suivante, Résultats, présente tous les résultats de l’étude, sans jugement. Vient ensuite la Discussion, qui analyse si le but de l’étude a été atteint, interprète les résultats et les compare aux résultats de la littérature. C’est l’espace de jugement critique du travail avec l’exposé de ses forces et de ses limites. La conclusion, pour finir, ouvre vers d’autres pistes de recherche.
Le corps de l’article est suivi des références citées dans le travail.
La lecture critique et la recherche documentaire
La lecture critique
Il existe 4000 journaux biomédicaux, et plus de 400 000 références par an. L’abondance de publications nécessite de savoir en avoir une lecture critique.
D’un point de vue méthodologique, il faut avant tout définir la question qui est posée.
Le type d’étude est-il en adéquation avec la question posée ? Et si non, en quoi cela impacte-t-il la présentation des résultats ? Quels sont les critères de jugement principal et secondaires ? Ces critères sont-ils facilement mesurables ? Sont-ils pertinents ?
Attention aux biais de classification. Les biais peuvent être dus à la sélection de la population étudiée ou à des facteurs de confusion. Il peut aussi y avoir des biais sur la mesure des facteurs explicatifs.
Dans le cas d’une étude expérimentale : les patients ont-ils été randomisés ? Dans le cas d’une étude longitudinale, les sujets ont-ils terminé l’étude ? Dans le cas d’une étude cas-témoins, le choix des témoins est-il justifié ?
La lecture critique doit aussi porter sur le choix du test statistique et sur le nombre de sujets nécessaires à des statistiques fiables.
Quelle est enfin la validité externe de l’article ? Ses résultats sont-ils cliniquement significatifs ? Sont-ils applicables à la population de patients que l’on traite ?
une recherche documentaire
L’abondance de publications nécessite aussi de savoir mener une recherche documentaire.
La recherche documentaire est une démarche systématique d’identification, de récupération et de traitement bibliographique des données publiées ou non. Elle a pour but d’identifier une information médicale de qualité.
En pratique, on définit l’objectif de la recherche en formulant une question précise et complète. On définit ensuite les critères d’inclusion et d’exclusion des articles et les sources d’information à consulter. On sélectionne enfin les articles les plus pertinents.
En fonction de la question posée, la recherche documentaire interroge les bases de données scientifiques analytiques et bibliographiques, les sources d’information secondaire destinées aux professionnels, les recherches de la littérature grise, non indexées dans les circuits conventionnels et les sommaires des revues de moins de 6 mois.
- Les banques de données analytiques sont les bases numériques qui fournissent des revues systématiques réalisées par des groupes d’experts, notamment la Cochrane Library qui met à disposition des revues de la littérature réactualisées régulièrement.
- Les banques de données bibliographiques sont Medline, Embase ou Pascal.
- Les banques de données de littérature grise sont la Banque de données de santé publique (BDSP), la bibliothèque du CHU de Rouen (CIFMef), Sigle et HealthStar.
- Les banques de données économiques et industrielles.
La sélection des articles se fait en deux temps.
Une première sélection est faite sur le titre de l’article, le type de publication et la qualité de la revue, appréciée par son Impact Factor et la présence ou non d’un comité de lecture.
Après lecture des résumés, on fait une seconde sélection en fonction du type d’étude, de la méthodologie et de la population étudiée.
La recherche documentaire sur les maladies rares et les maladies orphelines est un cas particulier. Les maladies rares sont les maladies touchant moins de 1 cas sur 2000 habitants. Les maladies orphelines sont des maladies pour lesquelles il n’y a ni traitement ni recherche. Dans ce cadre, on s’appuiera sur Orphanet, moteur de recherche sur les maladies rares qui comprend un inventaire et une classification de ces maladies, une encyclopédie, un service d’aide au diagnostic, un répertoire des services spécialisés et un inventaire des médicaments orphelins.
Liens et conflits d’intérêt
Les liens d’intérêt sont les liens d’un expert pouvant conduire à porter une appréciation subjective sur un sujet. Ils recouvrent les activités présentes, mais aussi passées et futures de la personne. Les conflits d’intérêt correspondent à l’impact des liens d’intérêt. Il y a conflit d’intérêt quand il y a une interférence consciente ou non sur l’impartialité et l’objectivité de l’expert.
Lorsqu’un expert est sollicité, il remplit une déclaration de ses liens d’intérêts, qui est rendue publique et actualisée chaque année. Celle-ci doit être complète et sincère. La déclaration des liens d’intérêt doit être analysée en même temps que l’information scientifique donnée par l’expert.
La déclaration d’intérêt est standardisée, rendue publique avant toute mission d’expertise et conservée 5 ans après la fin de l’expertise. Cette politique de déclaration publique des liens d’intérêt permet une gestion transparente et maîtrisée des intérêts potentiellement conflictuels dans les institutions.
Recommandations médicales et professionnelles
Les recommandations médicales et professionnelles sont des propositions développées méthodiquement pour aider les praticiens et les patients à chercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques précises.
Il existe plusieurs méthodes pour les établir, dont les deux principales sont les conférences de consensus (CC) et les recommandations pour la pratique clinique (RPC).
Les conférences de consensus s’intéressent plutôt à un thème limité, disposant d’une littérature qui est également limitée tandis que les RPC s’intéressent plutôt à un thème vaste, impliquant des questions nombreuses et disposant d’une littérature abondante. La CC s’intéresse à des sujets ouverts à la controverse, ce qui est moins le cas de la RPC.
Les conférences de consensus mettent en œuvre une conférence publique au cours de laquelle des rapports d’experts sont présentés. Puis un jury rédige des recommandations à huis clos. Le promoteur de la conférence de consensus choisit le thème, fournit les moyens financiers à sa mise en place et désigne les personnes qui formeront le comité d’organisation. Celles-ci sont indépendantes du promoteur. Le comité d’organisation désigne son président, organise les réunions, délimite le thème à traiter, choisit les experts, le groupe bibliographique et les membres du jury et établit la stratégie de recherche et les modalités de diffusion du texte final. Le groupe bibliographique apporte une analyse de la littérature brute, sans interprétation des résultats. Les experts doivent être représentatifs de la diversité des opinions sur le sujet. Ils interprètent les données de la littérature au regard de leur expérience.
Le jury est composé de 8 à 16 membres issus de différentes disciplines. Il ne doit pas exister de conflit d’intérêt entre les membres. A l’issue de la conférence de consensus, le jury rédige les conclusions et les recommandations qui apportent une réponse à la question posée.
Une conférence de consensus se déroule en 4 phases : une phase de préparation d’un an environ, la conférence publique, le huis clos du jury puis la diffusion des recommandations, qui est suivie par une étude d’impact pour constater l’influence de ces recommandations sur les pratiques.
Venons-en aux recommandations pour la pratique clinique, ou RPC. C’est une analyse d’un sujet vaste, disposant d’une littérature abondante, par un groupe de travail qui rédige ensuite des recommandations. Le promoteur choisit le thème, assure le financement et précise le délai d’élaboration des recommandations. Le groupe de travail est composé d’un ou plusieurs chefs de projet.
Une RPC se déroule en 4 phases : une phase de revue systématique et de synthèse de la littérature, une phase de rédaction d’une version initiale des recommandations, une phase de lecture puis une phase de finalisation et de diffusion des recommandations.