évaluer l'impact du travail sur la santé et rapporter une pathologie aux contraintes professionnelles.

Apprendre à évaluer l'impact d'une pathologie chronique sur les capacités de travail.

Aborder les conséquences médico-sociales d'une inaptitude au travail et les principes généraux de l'orientation et du reclassement

Impact sur la santé

Définitions

Cet impact peut s’exercer à la fois sur les domaines physique et psychique.

On distinguera également les impacts à court terme, à moyen terme, et à long terme.

Les maladies liées au travail peuvent être classées en 3 catégories :

• les maladies professionnelles ;
• les maladies à caractère professionnel ;
• les accidents du travail et les autres pathologies bénignes.

Outre les expositions aux solvants organiques, à l’amiante, au plomb, à la manutention et aux mouvements répétés, et aux bruits, qui seront détaillés dans l’item 179, nous allons ici nous attarder sur 2 éléments ayant un impact sur la santé : le stress et le travail posté.

stress

Le stress correspond à un état où l’individu ressent un déséquilibre entre la tache demandée et les ressources dont elle dispose.

Le stress, dans l’environnement professionnel, est intimement lié aux nouvelles organisations du travail, tels que les organisations en flux tendu ou les restructurations ; mais aussi à l’évolution de la société́ vers une moindre tolérance ou des injonctions contradictoires.

Ainsi un travailleur exposé à des horaires inadaptés, à des demandes imprécises, à un manque de reconnaissance, à des missions dépassant ses capacités, mais aussi à un manque de soutien de son équipe ou ses collègues, ou à un environnement de travail délétère avec du bruit, de la chaleur ou des espaces confinés, peut voir son niveau de stress augmenter.

Les conséquences de ce stress seront une élévation de la pression artérielle, une hyper-agrégabilité plaquettaire et une insulino-résistance.

Le stress peut être aigu, mais aussi aboutir à un état de stress chronique, correspondant à un épuisement.

pathologies secondaires

C’est le cas de certaines maladies cardio-vasculaires (avec l’hypertension artérielle, ou le syndrome métabolique), ou des pathologies psychiatriques, avec anxiété, dépression, et burn-out.

Aussi, on observe une une moindre résistance aux infections.

Le burn-out, ou épuisement professionnel, correspond à un état de fatigue émotionnel, mental et physique ; avec manque de performance ; et survenant après une période prolongée de surmenage.

le travail posté

Il s’agit de la succession d’équipes pour assurer une production continue 24 heures sur 24.

Ce type de travail est lié à une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, à une fatigue chronique, à des troubles digestifs par inadéquation avec le rythme circadien ; à une désocialisation ; et à des troubles du sommeil.

interrogatoire professionnel

Pour évaluer l’impact du travail sur la santé, l’interrogatoire professionnel est indispensable.

Cet interrogatoire va s’intéresser à 4 points.

• Le premier est la carrière professionnelle, pour retracer l’ensemble des entreprises dans lesquelles l’employé a travaillé. On identifiera ainsi les postes et les tâches réalisées.
• Le deuxième point est l’exposition aux nuisances, en dressant un inventaire des nuisances auxquelles le patient a été exposé ; et en identifiant les dangers et les mesures de protection collective.
• 3ème point : les facteurs extra- professionnels, qui devront être recherchés notamment pour identifier une possible potentialisation, ce qui est par exemple le cas de tabac et amiante.
• Enfin le 4ème point, dans l’interrogatoire concernant l’impact du travail sur la santé, est la rythmicité des signes. On recherchera ici un caractère rythmique des symptômes ; on identifiera la chronologie d’exposition et celle d’apparition des signes.

Quelle qu’en soit la cause, si le travail a un impact négatif sur la santé, il peut aboutir à une incapacité temporaire ou définitive.

Impact d’une pathologie chronique sur les capacités de travail

L’individu présentant une pathologie chronique présente deux fois plus de risque de se retrouver sans emploi.

Dans le cadre du travail en entreprise, une maladie chronique représente un possible obstacle à la progression professionnelle.

Il entraine de facto une incertitude inhérente à l’évolution de la maladie.

De la même façon que pour les maladies liées au travail, une maladie chronique préexistante chez un travailleur peut aboutir à une incapacité de travail, temporaire ou définitive.

Réorientation et reclassement professionnel

le médecin de travail est le seul médecin qui puisse juger de l’aptitude au travail.

L’aptitude est définie en confrontant l’état de santé du travailleur aux exigences du poste de travail. Cette aptitude est établie à l’embauche, puis lors de visites périodiques.

Elle doit également être réévaluée systématiquement après un arrêt de travail de plus de 8 jours pour accident du travail ; mais aussi après une maladie professionnelle ; après un congé maternité ; ou après une absence médicale de plus de 3 semaines. On parle, dans ces derniers cas, de visites de reprise.

La consultation comporte un examen médical, une étude du poste de travail, et de la compatibilité de l’état de santé avec le poste de travail.

Le médecin du travail, à l’issue de la consultation, va déclarer soit l’aptitude ; soit l’aptitude avec restriction ; soit l’inaptitude.

• En cas d’aptitude, le travailleur peut prendre ou reprendre son poste.
• Le reclassement est également envisagé d’emblée quand le médecin du travail conclut à une inaptitude.

• En cas d’aptitude restrictive, c’est-à-dire, en cas d’aptitude incluant une restriction en raison d’une nuisance du poste ou d’un poste dans sa globalité, il faut envisager une reprise du travail avec un aménagement du temps, ou du poste de travail. Il peut être nécessaire de faire suivre au travailleur une nouvelle formation.
• Si la reprise du travail avec les aménagements sont satisfaisants, les aménagements deviennent définitifs et le travailleur est déclaré apte.
• Si l’aménagement n’est pas possible, ou non concluant, il faut procéder à un reclassement.

Le reclassement correspond donc à l’impossibilité́ d’effectuer sans risque le poste anciennement occupé.

Dans l’entreprise, il peut se réaliser par adaptation du poste de travail, ou par mutation.

Lorsque le reclassement dans l’entreprise est impossible, il peut se faire hors de l’entreprise. Un licenciement pour inaptitude médicale peut être prononcé.

Une retraite anticipée ou une reconnaissance de travailleur handicapé sont également possibles.

La réorientation professionnelle survient lorsque l’emploi est supprimé pour restructuration et que la réaffectation à un emploi équivalent est impossible. Il y a alors réalisation d’un projet personnalisé d’évolution professionnelle, avec un accès prioritaire aux formations.

Enfin la reconversion correspond à un changement volontaire de travail. Elle comprend la réalisation d’un bilan de compétences, puis la programmation d’un parcours de formation professionnelle.

L'impact du travail sur la santé est réel, mais l’impact de la santé sur le travail l’est tout autant. Quand santé et travail ne peuvent coïncider, on peut déclarer une incapacité temporaire ou définitive.

La définition de l’aptitude, de l’aptitude restrictive ou de l’inaptitude est effectuée par le médecin du travail. Le reclassement professionnel est proposé en cas d’inaptitude ou d’aptitude restrictive.

La réorientation est envisagée en cas de suppression d’emploi.

évaluer l'impact du travail sur la santé et rapporter une pathologie aux contraintes professionnelles.

Apprendre à évaluer l'impact d'une pathologie chronique sur les capacités de travail.

Aborder les conséquences médico-sociales d'une inaptitude au travail et les principes généraux de l'orientation et du reclassement

Impact sur la santé

Définitions

Cet impact peut s’exercer à la fois sur les domaines physique et psychique.

On distinguera également les impacts à court terme, à moyen terme, et à long terme.

Les maladies liées au travail peuvent être classées en 3 catégories :

• les maladies professionnelles ;
• les maladies à caractère professionnel ;
• les accidents du travail et les autres pathologies bénignes.

Outre les expositions aux solvants organiques, à l’amiante, au plomb, à la manutention et aux mouvements répétés, et aux bruits, qui seront détaillés dans l’item 179, nous allons ici nous attarder sur 2 éléments ayant un impact sur la santé : le stress et le travail posté.

stress

Le stress correspond à un état où l’individu ressent un déséquilibre entre la tache demandée et les ressources dont elle dispose.

Le stress, dans l’environnement professionnel, est intimement lié aux nouvelles organisations du travail, tels que les organisations en flux tendu ou les restructurations ; mais aussi à l’évolution de la société́ vers une moindre tolérance ou des injonctions contradictoires.

Ainsi un travailleur exposé à des horaires inadaptés, à des demandes imprécises, à un manque de reconnaissance, à des missions dépassant ses capacités, mais aussi à un manque de soutien de son équipe ou ses collègues, ou à un environnement de travail délétère avec du bruit, de la chaleur ou des espaces confinés, peut voir son niveau de stress augmenter.

Les conséquences de ce stress seront une élévation de la pression artérielle, une hyper-agrégabilité plaquettaire et une insulino-résistance.

Le stress peut être aigu, mais aussi aboutir à un état de stress chronique, correspondant à un épuisement.

pathologies secondaires

C’est le cas de certaines maladies cardio-vasculaires (avec l’hypertension artérielle, ou le syndrome métabolique), ou des pathologies psychiatriques, avec anxiété, dépression, et burn-out.

Aussi, on observe une une moindre résistance aux infections.

Le burn-out, ou épuisement professionnel, correspond à un état de fatigue émotionnel, mental et physique ; avec manque de performance ; et survenant après une période prolongée de surmenage.

le travail posté

Il s’agit de la succession d’équipes pour assurer une production continue 24 heures sur 24.

Ce type de travail est lié à une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, à une fatigue chronique, à des troubles digestifs par inadéquation avec le rythme circadien ; à une désocialisation ; et à des troubles du sommeil.

interrogatoire professionnel

Pour évaluer l’impact du travail sur la santé, l’interrogatoire professionnel est indispensable.

Cet interrogatoire va s’intéresser à 4 points.

• Le premier est la carrière professionnelle, pour retracer l’ensemble des entreprises dans lesquelles l’employé a travaillé. On identifiera ainsi les postes et les tâches réalisées.
• Le deuxième point est l’exposition aux nuisances, en dressant un inventaire des nuisances auxquelles le patient a été exposé ; et en identifiant les dangers et les mesures de protection collective.
• 3ème point : les facteurs extra- professionnels, qui devront être recherchés notamment pour identifier une possible potentialisation, ce qui est par exemple le cas de tabac et amiante.
• Enfin le 4ème point, dans l’interrogatoire concernant l’impact du travail sur la santé, est la rythmicité des signes. On recherchera ici un caractère rythmique des symptômes ; on identifiera la chronologie d’exposition et celle d’apparition des signes.

Quelle qu’en soit la cause, si le travail a un impact négatif sur la santé, il peut aboutir à une incapacité temporaire ou définitive.

Impact d’une pathologie chronique sur les capacités de travail

L’individu présentant une pathologie chronique présente deux fois plus de risque de se retrouver sans emploi.

Dans le cadre du travail en entreprise, une maladie chronique représente un possible obstacle à la progression professionnelle.

Il entraine de facto une incertitude inhérente à l’évolution de la maladie.

De la même façon que pour les maladies liées au travail, une maladie chronique préexistante chez un travailleur peut aboutir à une incapacité de travail, temporaire ou définitive.

Réorientation et reclassement professionnel

le médecin de travail est le seul médecin qui puisse juger de l’aptitude au travail.

L’aptitude est définie en confrontant l’état de santé du travailleur aux exigences du poste de travail. Cette aptitude est établie à l’embauche, puis lors de visites périodiques.

Elle doit également être réévaluée systématiquement après un arrêt de travail de plus de 8 jours pour accident du travail ; mais aussi après une maladie professionnelle ; après un congé maternité ; ou après une absence médicale de plus de 3 semaines. On parle, dans ces derniers cas, de visites de reprise.

La consultation comporte un examen médical, une étude du poste de travail, et de la compatibilité de l’état de santé avec le poste de travail.

Le médecin du travail, à l’issue de la consultation, va déclarer soit l’aptitude ; soit l’aptitude avec restriction ; soit l’inaptitude.

• En cas d’aptitude, le travailleur peut prendre ou reprendre son poste.
• Le reclassement est également envisagé d’emblée quand le médecin du travail conclut à une inaptitude.

• En cas d’aptitude restrictive, c’est-à-dire, en cas d’aptitude incluant une restriction en raison d’une nuisance du poste ou d’un poste dans sa globalité, il faut envisager une reprise du travail avec un aménagement du temps, ou du poste de travail. Il peut être nécessaire de faire suivre au travailleur une nouvelle formation.
• Si la reprise du travail avec les aménagements sont satisfaisants, les aménagements deviennent définitifs et le travailleur est déclaré apte.
• Si l’aménagement n’est pas possible, ou non concluant, il faut procéder à un reclassement.

Le reclassement correspond donc à l’impossibilité́ d’effectuer sans risque le poste anciennement occupé.

Dans l’entreprise, il peut se réaliser par adaptation du poste de travail, ou par mutation.

Lorsque le reclassement dans l’entreprise est impossible, il peut se faire hors de l’entreprise. Un licenciement pour inaptitude médicale peut être prononcé.

Une retraite anticipée ou une reconnaissance de travailleur handicapé sont également possibles.

La réorientation professionnelle survient lorsque l’emploi est supprimé pour restructuration et que la réaffectation à un emploi équivalent est impossible. Il y a alors réalisation d’un projet personnalisé d’évolution professionnelle, avec un accès prioritaire aux formations.

Enfin la reconversion correspond à un changement volontaire de travail. Elle comprend la réalisation d’un bilan de compétences, puis la programmation d’un parcours de formation professionnelle.

L'impact du travail sur la santé est réel, mais l’impact de la santé sur le travail l’est tout autant. Quand santé et travail ne peuvent coïncider, on peut déclarer une incapacité temporaire ou définitive.

La définition de l’aptitude, de l’aptitude restrictive ou de l’inaptitude est effectuée par le médecin du travail. Le reclassement professionnel est proposé en cas d’inaptitude ou d’aptitude restrictive.

La réorientation est envisagée en cas de suppression d’emploi.