Retrouvez les fiches par Thématique ou par Unité d’enseignement Universitaire

Important

Seules les personnes ayant un compte et étant connectées peuvent proposer des modifications

Élévation de la créatininémie

Objectifs

Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.

Diagnostic

Élévation isolée de la créatininémie

Créatininémie

  • Inversement lié au DFG,
  • Dépend de la production musculaire de créatinine, variable selon les individus,
  • Valeurs « normales » :
  • Femme : 50 à 90 µmol/L
  • Homme : 80 à 115 µmol/L

Cockcroft et Gault

Estimation de la clairance de la créatinine, valeur approchée du DFG

Cette formule s’écrit telle que la clairance de la créatinine est égale à 140 moins l’âge du patient, multiplié par le poids en kilogrammes, le tout multiplié par la constante k valant 1,23 chez l’homme et 1,04 chez la femme, et divisé par la créatininémie en micromoles par litre.

Le résultat obtenu est en millilitres par minute, et non indexé à la surface corporelle.

Moins performante chez les sujet âgé et en cas d’obésité,

MDRD – CKD-EPI

MDRD

DFG mL/min/1,73 m2 = 175 x [Créatininémie µmol/L) x 0,885]–1,154 x Âge–0,203 x (0,742 si femme) x 1,21 si afro-américain

CKD-EPI

CKD-EPI = 141 × min(Créatininémie x 0,885/κ, 1)α × max(Créatininémie x 0,885/κ, 1)–1,209 × 0,993Âge × 1,018 si femme x 1,159 si afro-américain

κ 0,7 pour les femmes et 0,9 pour les hommes,

α -0,329 pour les femmes et -0,411 pour les hommes,

min indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1,

max indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1

  • Indexation sur sexe, âge, créatininémie et ethnie
  • Performances supérieures au Cockcroft

Non utilisable : si

  • Enfant (formules spécifiques)
  • Dénutrition majeure,
  • Variation aiguë de la fonction rénale (pas d’état d’équilibre entre élimination rénale et production musculaire de créatinine)
  • Cirrhose hépatique décompensée,
  • Gabarit hors norme,
  • Amyotrophie importante (amputation, myopathie, para ou tétraplégie)
  • Grossesse

Méthodes de référence

  • Clairance urinaire de la créatinine sur les urines des 24h,
  • Mesure directe du DFG par calcul de la clairance de substances exogènes filtrées par le rein : Inuline, Iohexol, EDTA-Cr51
  • Si âge, taille ou IMC extrêmes,
  • Si myopathie, paraplégie, quadriplégie, amputation de membre,
  • En structures spécialisées,

Insuffisance rénale

DFG < 60 ml/min/1,73m2

DFG entre 60 et 90 ml/min/1,73m2 : tenir compte de la présence de marqueurs d’atteinte rénale > 3 mois qui évoquent l’existence d’une néphropathie sous-jacente.

Caractère ancien ou récent

Anamnèse

  • ATCD de maladie rénale,
  • Nature de la maladie rénale,
  • Antériorité de créatininémie élevée,
  • Présence ancienne d’une protéinurie ou d’anomalies du sédiment urinaire (hématurie, leucocyturie),

Morphologie : taille des reins

  • Grand axe ≤ 10 cm à l’échographie,
  • ≤ 3 vertèbres sur l’ASP,

Biologie

  • Anémie : normochrome normocytaire arégénérative (défaut EPO), parfois profonde, mais cliniquement bien tolérée,
  • Hypocalcémie : par carence en vitamine D active

Exceptions…

  • IRC avec gros rein ou de taille normale :
  • IRC sans hypocalcémie :
  • Diabète ++
  • Hydronéphrose bilatérale,
  • Polykystose rénale AD,
  • Amylose,
  • HIVAN,
  • Myélome
  • Sarcoïdose et autres granulomatose
  • IRA avec hypocalcémie :
  • IRA avec anémie :
  • Rhabdomyolyse,
  • Syndrome de lyse tumorale,
  • SHU,
  • Choc hémorragique,

Recherche d’une insuffisance rénale : dans certaines situations

  • Diabète,
  • HTA traitée ou non,
  • Âge > 60 ans,
  • Obésité : IMC > 30 kg/m2,
  • Insuffisance cardiaque,
  • Maladie de système ou auto-immune (lupus vascularites, PR)
  • ATCD familiaux de maladie rénale,
  • Affection urologique (uropathie obstructive, infections ou lithiases récidivantes)
  • ATCD de néphropathie aiguë,
  • Exposition à des toxiques professionnels (plomb, cadmium, mercure)
  • Traitements néphrotoxiques antérieures (AINS, PCI, CT, RT…)

IR aiguë

Post-rénale : IR obstructive

Clinique

  • Dysurie importante ou mictions par regorgement,
  • Globe vésical à la percussion,
  • Gros rein ou sensibilité des fosses lombaires,

Echographie rénale

Dilatation des cavités pyélocalicielles.

Étiologie : obstacle ++

  • Sous-vésical : adénome de prostate, maladie du col,
  • Sus-vésical :
  • Cancer de la prostate, du col de l’utérus,
  • Lithiase bilatérale,
  • Carcinose ou fibrose rétropéritonéale,
  • Syndrome de la jonction.

Pré-rénale : IR fonctionnelle › hypovolémie vraie ou efficace

Clinique

  • Hypovolémie vraie :
  • Hypovolémie efficace :
  • Hypotension : déshydratation extracellulaire (perte de poids, pli cutané) ou globale, hémorragie,
  • Hypotension orthostatique ++
  • Œdèmes majeurs : si hypoprotidémies (SN, IHC, dénutrition), cirrhoses décompensée, IC globale ou droite,
  • Chocs septique, anaphylactique ou cardiogénique à leurs phases initiales,
  • Médicaments : AINS, IEC, ARAII,

Biologie

  • Urée (mmol/L × 1000) / créatinine (µmol/L) sanguine > 100
  • Indices de concentration urinaire élevés :
  • Na+ urinaire < 20 mmol/L,
  • Fraction d’excrétion du Na+ < 1% (en dehors de l’instauration d’un traitement DIU)
  • Fraction excrétée d’urée basse < 35% (réabsorption tubulaire)
  • Inversion du rapport Na/K urinaire (hyperaldostéronisme secondaire)
  • U/P osmolaire > 2
  • U/P urée > 10
  • U/P créatinine > 30

Parenchymateuse : IR organique

Type d’IRADiagnostic positifÉtiologies
Nécrose tubulaire aiguëCause la plus fréquente d’IRA. Contexte évocateur (voir ci-contre). Arguments biologiques :
IRA glomérulaire (Glomérulonéphrite = GN)
Néphrites tubulo- interstitielles aiguës
Néphropathies vasculaires aiguës

IR chronique : recherche étiologique systématique ++

Interrogatoire

  • ATCD familiaux de néphropathie,
  • ATCD personnels :
  • Médicaments néphrotoxiques : AINS, antalgiques, lithium, anti-calcineurines (ciclosporine, tacrolimus), sels d’or, D-pénicillamine, certaines chimiothérapies, certains ARV…
  • Toxiques professionnels : plomb, cadmium,
  • Diabète, HTA, maladie athéromateuse,
  • Infections urinaires hautes récidivantes, uropathie, lithiase,
  • Maladie systémique ou auto-immune,
  • Goutte,
  • Protéinurie, hématurie,

Examen clinique

  • HTA, souffle vasculaire, disparition de pouls périphériques,
  • Œdèmes,
  • Reins palpables, obstacle urologique (globe vésical ± touchers pelviens)
  • Signes extra-rénaux de maladie systémique ou génétique (peau, articulations, yeux, audition…)
  • BU : hématurie, protéinurie, leucocyturie, nitrites,

Biologie

  • Sang :
  • Urines :
  • EPS,
  • GAJ : diabète évoqué si > 1,26g/L
  • Protéinurie des 24h ou rapport PCR sur échantillon,
  • Cytologie urinaire quantitative sur urines fraîches : hématurie, leucocyturie

Imagerie

  • Echographie rénale : taille des reins, asymétries, contours bosselés, reins polykystiques, néphrocalcinose, calculs, hydronéphrose,
  • Echographie vésicale : pathologie bas appareil urinaire, résidu postmictionnel
  • ASP : calculs ou calcifications artérielles,

Orientation étiologique

Nécrose tubulaire aiguëArguments cliniquesArguments paracliniques
Néphropathie tubulo-interstitielle
Atteinte vasculaire parenchymateuse
Atteinte réno-vasculaire

Renforcez votre apprentissage au quotidien avec les ressources audio de l’application ECNA.

Objectifs

Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.

Diagnostic

Élévation isolée de la créatininémie

Créatininémie

  • Inversement lié au DFG,
  • Dépend de la production musculaire de créatinine, variable selon les individus,
  • Valeurs « normales » :
  • Femme : 50 à 90 µmol/L
  • Homme : 80 à 115 µmol/L

Cockcroft et Gault

Estimation de la clairance de la créatinine, valeur approchée du DFG

Cette formule s’écrit telle que la clairance de la créatinine est égale à 140 moins l’âge du patient, multiplié par le poids en kilogrammes, le tout multiplié par la constante k valant 1,23 chez l’homme et 1,04 chez la femme, et divisé par la créatininémie en micromoles par litre.

Le résultat obtenu est en millilitres par minute, et non indexé à la surface corporelle.

Moins performante chez les sujet âgé et en cas d’obésité,

MDRD – CKD-EPI

MDRD

DFG mL/min/1,73 m2 = 175 x [Créatininémie µmol/L) x 0,885]–1,154 x Âge–0,203 x (0,742 si femme) x 1,21 si afro-américain

CKD-EPI

CKD-EPI = 141 × min(Créatininémie x 0,885/κ, 1)α × max(Créatininémie x 0,885/κ, 1)–1,209 × 0,993Âge × 1,018 si femme x 1,159 si afro-américain

κ 0,7 pour les femmes et 0,9 pour les hommes,

α -0,329 pour les femmes et -0,411 pour les hommes,

min indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1,

max indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1

  • Indexation sur sexe, âge, créatininémie et ethnie
  • Performances supérieures au Cockcroft

Non utilisable : si

  • Enfant (formules spécifiques)
  • Dénutrition majeure,
  • Variation aiguë de la fonction rénale (pas d’état d’équilibre entre élimination rénale et production musculaire de créatinine)
  • Cirrhose hépatique décompensée,
  • Gabarit hors norme,
  • Amyotrophie importante (amputation, myopathie, para ou tétraplégie)
  • Grossesse

Méthodes de référence

  • Clairance urinaire de la créatinine sur les urines des 24h,
  • Mesure directe du DFG par calcul de la clairance de substances exogènes filtrées par le rein : Inuline, Iohexol, EDTA-Cr51
  • Si âge, taille ou IMC extrêmes,
  • Si myopathie, paraplégie, quadriplégie, amputation de membre,
  • En structures spécialisées,

Insuffisance rénale

DFG < 60 ml/min/1,73m2

DFG entre 60 et 90 ml/min/1,73m2 : tenir compte de la présence de marqueurs d’atteinte rénale > 3 mois qui évoquent l’existence d’une néphropathie sous-jacente.

Caractère ancien ou récent

Anamnèse

  • ATCD de maladie rénale,
  • Nature de la maladie rénale,
  • Antériorité de créatininémie élevée,
  • Présence ancienne d’une protéinurie ou d’anomalies du sédiment urinaire (hématurie, leucocyturie),

Morphologie : taille des reins

  • Grand axe ≤ 10 cm à l’échographie,
  • ≤ 3 vertèbres sur l’ASP,

Biologie

  • Anémie : normochrome normocytaire arégénérative (défaut EPO), parfois profonde, mais cliniquement bien tolérée,
  • Hypocalcémie : par carence en vitamine D active

Exceptions…

  • IRC avec gros rein ou de taille normale :
  • IRC sans hypocalcémie :
  • Diabète ++
  • Hydronéphrose bilatérale,
  • Polykystose rénale AD,
  • Amylose,
  • HIVAN,
  • Myélome
  • Sarcoïdose et autres granulomatose
  • IRA avec hypocalcémie :
  • IRA avec anémie :
  • Rhabdomyolyse,
  • Syndrome de lyse tumorale,
  • SHU,
  • Choc hémorragique,

Recherche d’une insuffisance rénale : dans certaines situations

  • Diabète,
  • HTA traitée ou non,
  • Âge > 60 ans,
  • Obésité : IMC > 30 kg/m2,
  • Insuffisance cardiaque,
  • Maladie de système ou auto-immune (lupus vascularites, PR)
  • ATCD familiaux de maladie rénale,
  • Affection urologique (uropathie obstructive, infections ou lithiases récidivantes)
  • ATCD de néphropathie aiguë,
  • Exposition à des toxiques professionnels (plomb, cadmium, mercure)
  • Traitements néphrotoxiques antérieures (AINS, PCI, CT, RT…)

IR aiguë

Post-rénale : IR obstructive

Clinique

  • Dysurie importante ou mictions par regorgement,
  • Globe vésical à la percussion,
  • Gros rein ou sensibilité des fosses lombaires,

Echographie rénale

Dilatation des cavités pyélocalicielles.

Étiologie : obstacle ++

  • Sous-vésical : adénome de prostate, maladie du col,
  • Sus-vésical :
  • Cancer de la prostate, du col de l’utérus,
  • Lithiase bilatérale,
  • Carcinose ou fibrose rétropéritonéale,
  • Syndrome de la jonction.

Pré-rénale : IR fonctionnelle › hypovolémie vraie ou efficace

Clinique

  • Hypovolémie vraie :
  • Hypovolémie efficace :
  • Hypotension : déshydratation extracellulaire (perte de poids, pli cutané) ou globale, hémorragie,
  • Hypotension orthostatique ++
  • Œdèmes majeurs : si hypoprotidémies (SN, IHC, dénutrition), cirrhoses décompensée, IC globale ou droite,
  • Chocs septique, anaphylactique ou cardiogénique à leurs phases initiales,
  • Médicaments : AINS, IEC, ARAII,

Biologie

  • Urée (mmol/L × 1000) / créatinine (µmol/L) sanguine > 100
  • Indices de concentration urinaire élevés :
  • Na+ urinaire < 20 mmol/L,
  • Fraction d’excrétion du Na+ < 1% (en dehors de l’instauration d’un traitement DIU)
  • Fraction excrétée d’urée basse < 35% (réabsorption tubulaire)
  • Inversion du rapport Na/K urinaire (hyperaldostéronisme secondaire)
  • U/P osmolaire > 2
  • U/P urée > 10
  • U/P créatinine > 30

Parenchymateuse : IR organique

Type d’IRADiagnostic positifÉtiologies
Nécrose tubulaire aiguëCause la plus fréquente d’IRA. Contexte évocateur (voir ci-contre). Arguments biologiques :
IRA glomérulaire (Glomérulonéphrite = GN)
Néphrites tubulo- interstitielles aiguës
Néphropathies vasculaires aiguës

IR chronique : recherche étiologique systématique ++

Interrogatoire

  • ATCD familiaux de néphropathie,
  • ATCD personnels :
  • Médicaments néphrotoxiques : AINS, antalgiques, lithium, anti-calcineurines (ciclosporine, tacrolimus), sels d’or, D-pénicillamine, certaines chimiothérapies, certains ARV…
  • Toxiques professionnels : plomb, cadmium,
  • Diabète, HTA, maladie athéromateuse,
  • Infections urinaires hautes récidivantes, uropathie, lithiase,
  • Maladie systémique ou auto-immune,
  • Goutte,
  • Protéinurie, hématurie,

Examen clinique

  • HTA, souffle vasculaire, disparition de pouls périphériques,
  • Œdèmes,
  • Reins palpables, obstacle urologique (globe vésical ± touchers pelviens)
  • Signes extra-rénaux de maladie systémique ou génétique (peau, articulations, yeux, audition…)
  • BU : hématurie, protéinurie, leucocyturie, nitrites,

Biologie

  • Sang :
  • Urines :
  • EPS,
  • GAJ : diabète évoqué si > 1,26g/L
  • Protéinurie des 24h ou rapport PCR sur échantillon,
  • Cytologie urinaire quantitative sur urines fraîches : hématurie, leucocyturie

Imagerie

  • Echographie rénale : taille des reins, asymétries, contours bosselés, reins polykystiques, néphrocalcinose, calculs, hydronéphrose,
  • Echographie vésicale : pathologie bas appareil urinaire, résidu postmictionnel
  • ASP : calculs ou calcifications artérielles,

Orientation étiologique

Nécrose tubulaire aiguëArguments cliniquesArguments paracliniques
Néphropathie tubulo-interstitielle
Atteinte vasculaire parenchymateuse
Atteinte réno-vasculaire