- Néphrologie
- UE 8
- Item 255
Important
Élévation de la créatininémie
Objectifs
Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
Diagnostic
Élévation isolée de la créatininémie
Créatininémie
- Inversement lié au DFG,
- Dépend de la production musculaire de créatinine, variable selon les individus,
- Valeurs « normales » :
- Femme : 50 à 90 µmol/L
- Homme : 80 à 115 µmol/L
Cockcroft et Gault
Estimation de la clairance de la créatinine, valeur approchée du DFG
Cette formule s’écrit telle que la clairance de la créatinine est égale à 140 moins l’âge du patient, multiplié par le poids en kilogrammes, le tout multiplié par la constante k valant 1,23 chez l’homme et 1,04 chez la femme, et divisé par la créatininémie en micromoles par litre.
Le résultat obtenu est en millilitres par minute, et non indexé à la surface corporelle.
Moins performante chez les sujet âgé et en cas d’obésité,
MDRD – CKD-EPI
MDRD
DFG mL/min/1,73 m2 = 175 x [Créatininémie µmol/L) x 0,885]–1,154 x Âge–0,203 x (0,742 si femme) x 1,21 si afro-américain
CKD-EPI
CKD-EPI = 141 × min(Créatininémie x 0,885/κ, 1)α × max(Créatininémie x 0,885/κ, 1)–1,209 × 0,993Âge × 1,018 si femme x 1,159 si afro-américain
κ 0,7 pour les femmes et 0,9 pour les hommes,
α -0,329 pour les femmes et -0,411 pour les hommes,
min indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1,
max indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1
- Indexation sur sexe, âge, créatininémie et ethnie
- Performances supérieures au Cockcroft
Non utilisable : si
- Enfant (formules spécifiques)
- Dénutrition majeure,
- Variation aiguë de la fonction rénale (pas d’état d’équilibre entre élimination rénale et production musculaire de créatinine)
- Cirrhose hépatique décompensée,
- Gabarit hors norme,
- Amyotrophie importante (amputation, myopathie, para ou tétraplégie)
- Grossesse
Méthodes de référence
- Clairance urinaire de la créatinine sur les urines des 24h,
- Mesure directe du DFG par calcul de la clairance de substances exogènes filtrées par le rein : Inuline, Iohexol, EDTA-Cr51
- Si âge, taille ou IMC extrêmes,
- Si myopathie, paraplégie, quadriplégie, amputation de membre,
- En structures spécialisées,
Insuffisance rénale
DFG < 60 ml/min/1,73m2
DFG entre 60 et 90 ml/min/1,73m2 : tenir compte de la présence de marqueurs d’atteinte rénale > 3 mois qui évoquent l’existence d’une néphropathie sous-jacente.
Caractère ancien ou récent
Anamnèse
- ATCD de maladie rénale,
- Nature de la maladie rénale,
- Antériorité de créatininémie élevée,
- Présence ancienne d’une protéinurie ou d’anomalies du sédiment urinaire (hématurie, leucocyturie),
Morphologie : taille des reins
- Grand axe ≤ 10 cm à l’échographie,
- ≤ 3 vertèbres sur l’ASP,
Biologie
- Anémie : normochrome normocytaire arégénérative (défaut EPO), parfois profonde, mais cliniquement bien tolérée,
- Hypocalcémie : par carence en vitamine D active
Exceptions…
- IRC avec gros rein ou de taille normale :
- IRC sans hypocalcémie :
- Diabète ++
- Hydronéphrose bilatérale,
- Polykystose rénale AD,
- Amylose,
- HIVAN,
- Myélome
- Sarcoïdose et autres granulomatose
- IRA avec hypocalcémie :
- IRA avec anémie :
- Rhabdomyolyse,
- Syndrome de lyse tumorale,
- SHU,
- Choc hémorragique,
Recherche d’une insuffisance rénale : dans certaines situations
- Diabète,
- HTA traitée ou non,
- Âge > 60 ans,
- Obésité : IMC > 30 kg/m2,
- Insuffisance cardiaque,
- Maladie de système ou auto-immune (lupus vascularites, PR)
- ATCD familiaux de maladie rénale,
- Affection urologique (uropathie obstructive, infections ou lithiases récidivantes)
- ATCD de néphropathie aiguë,
- Exposition à des toxiques professionnels (plomb, cadmium, mercure)
- Traitements néphrotoxiques antérieures (AINS, PCI, CT, RT…)
IR aiguë
Post-rénale : IR obstructive
Clinique
- Dysurie importante ou mictions par regorgement,
- Globe vésical à la percussion,
- Gros rein ou sensibilité des fosses lombaires,
Echographie rénale
Dilatation des cavités pyélocalicielles.
Étiologie : obstacle ++
- Sous-vésical : adénome de prostate, maladie du col,
- Sus-vésical :
- Cancer de la prostate, du col de l’utérus,
- Lithiase bilatérale,
- Carcinose ou fibrose rétropéritonéale,
- Syndrome de la jonction.
Pré-rénale : IR fonctionnelle › hypovolémie vraie ou efficace
Clinique
- Hypovolémie vraie :
- Hypovolémie efficace :
- Hypotension : déshydratation extracellulaire (perte de poids, pli cutané) ou globale, hémorragie,
- Hypotension orthostatique ++
- Œdèmes majeurs : si hypoprotidémies (SN, IHC, dénutrition), cirrhoses décompensée, IC globale ou droite,
- Chocs septique, anaphylactique ou cardiogénique à leurs phases initiales,
- Médicaments : AINS, IEC, ARAII,
Biologie
- Urée (mmol/L × 1000) / créatinine (µmol/L) sanguine > 100
- Indices de concentration urinaire élevés :
- Na+ urinaire < 20 mmol/L,
- Fraction d’excrétion du Na+ < 1% (en dehors de l’instauration d’un traitement DIU)
- Fraction excrétée d’urée basse < 35% (réabsorption tubulaire)
- Inversion du rapport Na/K urinaire (hyperaldostéronisme secondaire)
- U/P osmolaire > 2
- U/P urée > 10
- U/P créatinine > 30
Parenchymateuse : IR organique
Type d’IRA | Diagnostic positif | Étiologies |
Nécrose tubulaire aiguë | Cause la plus fréquente d’IRA. Contexte évocateur (voir ci-contre). Arguments biologiques : | |
IRA glomérulaire (Glomérulonéphrite = GN) | ||
Néphrites tubulo- interstitielles aiguës | ||
Néphropathies vasculaires aiguës |
IR chronique : recherche étiologique systématique ++
Interrogatoire
- ATCD familiaux de néphropathie,
- ATCD personnels :
- Médicaments néphrotoxiques : AINS, antalgiques, lithium, anti-calcineurines (ciclosporine, tacrolimus), sels d’or, D-pénicillamine, certaines chimiothérapies, certains ARV…
- Toxiques professionnels : plomb, cadmium,
- Diabète, HTA, maladie athéromateuse,
- Infections urinaires hautes récidivantes, uropathie, lithiase,
- Maladie systémique ou auto-immune,
- Goutte,
- Protéinurie, hématurie,
Examen clinique
- HTA, souffle vasculaire, disparition de pouls périphériques,
- Œdèmes,
- Reins palpables, obstacle urologique (globe vésical ± touchers pelviens)
- Signes extra-rénaux de maladie systémique ou génétique (peau, articulations, yeux, audition…)
- BU : hématurie, protéinurie, leucocyturie, nitrites,
Biologie
- Sang :
- Urines :
- EPS,
- GAJ : diabète évoqué si > 1,26g/L
- Protéinurie des 24h ou rapport PCR sur échantillon,
- Cytologie urinaire quantitative sur urines fraîches : hématurie, leucocyturie
Imagerie
- Echographie rénale : taille des reins, asymétries, contours bosselés, reins polykystiques, néphrocalcinose, calculs, hydronéphrose,
- Echographie vésicale : pathologie bas appareil urinaire, résidu postmictionnel
- ASP : calculs ou calcifications artérielles,
Orientation étiologique
Nécrose tubulaire aiguë | Arguments cliniques | Arguments paracliniques |
Néphropathie tubulo-interstitielle | ||
Atteinte vasculaire parenchymateuse | ||
Atteinte réno-vasculaire |
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Objectifs
Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
Diagnostic
Élévation isolée de la créatininémie
Créatininémie
- Inversement lié au DFG,
- Dépend de la production musculaire de créatinine, variable selon les individus,
- Valeurs « normales » :
- Femme : 50 à 90 µmol/L
- Homme : 80 à 115 µmol/L
Cockcroft et Gault
Estimation de la clairance de la créatinine, valeur approchée du DFG
Cette formule s’écrit telle que la clairance de la créatinine est égale à 140 moins l’âge du patient, multiplié par le poids en kilogrammes, le tout multiplié par la constante k valant 1,23 chez l’homme et 1,04 chez la femme, et divisé par la créatininémie en micromoles par litre.
Le résultat obtenu est en millilitres par minute, et non indexé à la surface corporelle.
Moins performante chez les sujet âgé et en cas d’obésité,
MDRD – CKD-EPI
MDRD
DFG mL/min/1,73 m2 = 175 x [Créatininémie µmol/L) x 0,885]–1,154 x Âge–0,203 x (0,742 si femme) x 1,21 si afro-américain
CKD-EPI
CKD-EPI = 141 × min(Créatininémie x 0,885/κ, 1)α × max(Créatininémie x 0,885/κ, 1)–1,209 × 0,993Âge × 1,018 si femme x 1,159 si afro-américain
κ 0,7 pour les femmes et 0,9 pour les hommes,
α -0,329 pour les femmes et -0,411 pour les hommes,
min indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1,
max indique la valeur minimale de Créatininémie x 0,885/κ ou 1
- Indexation sur sexe, âge, créatininémie et ethnie
- Performances supérieures au Cockcroft
Non utilisable : si
- Enfant (formules spécifiques)
- Dénutrition majeure,
- Variation aiguë de la fonction rénale (pas d’état d’équilibre entre élimination rénale et production musculaire de créatinine)
- Cirrhose hépatique décompensée,
- Gabarit hors norme,
- Amyotrophie importante (amputation, myopathie, para ou tétraplégie)
- Grossesse
Méthodes de référence
- Clairance urinaire de la créatinine sur les urines des 24h,
- Mesure directe du DFG par calcul de la clairance de substances exogènes filtrées par le rein : Inuline, Iohexol, EDTA-Cr51
- Si âge, taille ou IMC extrêmes,
- Si myopathie, paraplégie, quadriplégie, amputation de membre,
- En structures spécialisées,
Insuffisance rénale
DFG < 60 ml/min/1,73m2
DFG entre 60 et 90 ml/min/1,73m2 : tenir compte de la présence de marqueurs d’atteinte rénale > 3 mois qui évoquent l’existence d’une néphropathie sous-jacente.
Caractère ancien ou récent
Anamnèse
- ATCD de maladie rénale,
- Nature de la maladie rénale,
- Antériorité de créatininémie élevée,
- Présence ancienne d’une protéinurie ou d’anomalies du sédiment urinaire (hématurie, leucocyturie),
Morphologie : taille des reins
- Grand axe ≤ 10 cm à l’échographie,
- ≤ 3 vertèbres sur l’ASP,
Biologie
- Anémie : normochrome normocytaire arégénérative (défaut EPO), parfois profonde, mais cliniquement bien tolérée,
- Hypocalcémie : par carence en vitamine D active
Exceptions…
- IRC avec gros rein ou de taille normale :
- IRC sans hypocalcémie :
- Diabète ++
- Hydronéphrose bilatérale,
- Polykystose rénale AD,
- Amylose,
- HIVAN,
- Myélome
- Sarcoïdose et autres granulomatose
- IRA avec hypocalcémie :
- IRA avec anémie :
- Rhabdomyolyse,
- Syndrome de lyse tumorale,
- SHU,
- Choc hémorragique,
Recherche d’une insuffisance rénale : dans certaines situations
- Diabète,
- HTA traitée ou non,
- Âge > 60 ans,
- Obésité : IMC > 30 kg/m2,
- Insuffisance cardiaque,
- Maladie de système ou auto-immune (lupus vascularites, PR)
- ATCD familiaux de maladie rénale,
- Affection urologique (uropathie obstructive, infections ou lithiases récidivantes)
- ATCD de néphropathie aiguë,
- Exposition à des toxiques professionnels (plomb, cadmium, mercure)
- Traitements néphrotoxiques antérieures (AINS, PCI, CT, RT…)
IR aiguë
Post-rénale : IR obstructive
Clinique
- Dysurie importante ou mictions par regorgement,
- Globe vésical à la percussion,
- Gros rein ou sensibilité des fosses lombaires,
Echographie rénale
Dilatation des cavités pyélocalicielles.
Étiologie : obstacle ++
- Sous-vésical : adénome de prostate, maladie du col,
- Sus-vésical :
- Cancer de la prostate, du col de l’utérus,
- Lithiase bilatérale,
- Carcinose ou fibrose rétropéritonéale,
- Syndrome de la jonction.
Pré-rénale : IR fonctionnelle › hypovolémie vraie ou efficace
Clinique
- Hypovolémie vraie :
- Hypovolémie efficace :
- Hypotension : déshydratation extracellulaire (perte de poids, pli cutané) ou globale, hémorragie,
- Hypotension orthostatique ++
- Œdèmes majeurs : si hypoprotidémies (SN, IHC, dénutrition), cirrhoses décompensée, IC globale ou droite,
- Chocs septique, anaphylactique ou cardiogénique à leurs phases initiales,
- Médicaments : AINS, IEC, ARAII,
Biologie
- Urée (mmol/L × 1000) / créatinine (µmol/L) sanguine > 100
- Indices de concentration urinaire élevés :
- Na+ urinaire < 20 mmol/L,
- Fraction d’excrétion du Na+ < 1% (en dehors de l’instauration d’un traitement DIU)
- Fraction excrétée d’urée basse < 35% (réabsorption tubulaire)
- Inversion du rapport Na/K urinaire (hyperaldostéronisme secondaire)
- U/P osmolaire > 2
- U/P urée > 10
- U/P créatinine > 30
Parenchymateuse : IR organique
Type d’IRA | Diagnostic positif | Étiologies |
Nécrose tubulaire aiguë | Cause la plus fréquente d’IRA. Contexte évocateur (voir ci-contre). Arguments biologiques : | |
IRA glomérulaire (Glomérulonéphrite = GN) | ||
Néphrites tubulo- interstitielles aiguës | ||
Néphropathies vasculaires aiguës |
IR chronique : recherche étiologique systématique ++
Interrogatoire
- ATCD familiaux de néphropathie,
- ATCD personnels :
- Médicaments néphrotoxiques : AINS, antalgiques, lithium, anti-calcineurines (ciclosporine, tacrolimus), sels d’or, D-pénicillamine, certaines chimiothérapies, certains ARV…
- Toxiques professionnels : plomb, cadmium,
- Diabète, HTA, maladie athéromateuse,
- Infections urinaires hautes récidivantes, uropathie, lithiase,
- Maladie systémique ou auto-immune,
- Goutte,
- Protéinurie, hématurie,
Examen clinique
- HTA, souffle vasculaire, disparition de pouls périphériques,
- Œdèmes,
- Reins palpables, obstacle urologique (globe vésical ± touchers pelviens)
- Signes extra-rénaux de maladie systémique ou génétique (peau, articulations, yeux, audition…)
- BU : hématurie, protéinurie, leucocyturie, nitrites,
Biologie
- Sang :
- Urines :
- EPS,
- GAJ : diabète évoqué si > 1,26g/L
- Protéinurie des 24h ou rapport PCR sur échantillon,
- Cytologie urinaire quantitative sur urines fraîches : hématurie, leucocyturie
Imagerie
- Echographie rénale : taille des reins, asymétries, contours bosselés, reins polykystiques, néphrocalcinose, calculs, hydronéphrose,
- Echographie vésicale : pathologie bas appareil urinaire, résidu postmictionnel
- ASP : calculs ou calcifications artérielles,
Orientation étiologique
Nécrose tubulaire aiguë | Arguments cliniques | Arguments paracliniques |
Néphropathie tubulo-interstitielle | ||
Atteinte vasculaire parenchymateuse | ||
Atteinte réno-vasculaire |