Important
Douleur chez l'enfant : évaluation et traitements antalgiques
- Savoir évaluer la douleur de l’enfant par les outils d’évaluation adaptés
- Repérer, prévenir et traiter les manifestations douloureuses pouvant accompagner les pathologies de l’enfant
- Préciser les médicaments utilisables chez l’enfant selon l’âge, avec les modes d’administration, indications et contre-indications
- Connaître les moyens non médicamenteux utilisables chez l’enfant
Evaluation de la douleur chez l’enfant
Rappels sur le développement cognitif de l’enfant
De 0 à 2 ans
- Stade des réflexes (réponses dominées par des perceptions) › puis 1e habitudes motrices › puis développement intelligence sensorimotrice
- ENVAHISSEMENT rapide de la douleur (car pas de notion du temps ni de soulagement)
De 2 à 7 ans : pensée préopératoire
- Peu de différence entre ses propres pensées et celles des autres / maladie perçue comme un phénomène EXTÉRIEUR
- Douleur vécue comme une PUNITION / l’enfant tient les autres responsables de sa douleur et ne fait pas le lien entre le traitement et le soulagement de la douleur
De 7 à 12 ans : opérations concrètes
- L’enfant se DIFFÉRENCIE des autres : maladie perçue comme une contamination par les plus jeunes ou intériorisée par les plus âgés
- Douleur perçue comme une EXPÉRIENCE physique localisée dans le corps / rôle de chaque organe confus pour l’enfant (besoin de réassurance ++ car peur de la mort)
Après 12 ans : opérations formelles
- L’enfant appréhende le monde en TERMES ABSTRAITS / maladie et douleur peuvent être attribuées à des causes physiologiques ou psychologiques
- L’enfant cherche information sur sa maladie / il faut l’encourager à parler de ses angoisses
EXAMEN CLINIQUE
Si enfant âgé de moins de 2 ans : pas de verbalisation donc analyse comportementale
Mécanismes des douleurs
- Par excès de nociception / neuropathique / idiopathique
- MÉDIÉE PAR LE SYSTÈME NERVEUX AUTONOME : associée à des manifestations VASOMOTRICES (vasodilatation : œdèmes, rougeur, chaleur / vasoconstriction : froideur, marbrures) / sensation de douleur PROFONDE et troubles de la SENSIBILITÉ à rechercher (allodynie, hyperpathie)
- PSYCHOGÈNE : RARE chez l’enfant
Douleur aiguë = tableau d’agitation psychomotrice
- AGITATION : HYPERMOTRICITÉ / CRIS et pleurs
- EXPRESSION FACIALE: sourcils froncés/ yeux fortement fermés/ manque d’expressivité
- ATTITUDE : attitude ANTALGIQUE / impossibilité de réconfort / troubles du sommeil
- SIGNES NEURO-VÉGÉTATIFS : hypertension artérielle / tachycardie / baisse de la saturation en oxygène / pâleur-sueurs
- Parfois augmentée par état émotionnel (angoisse..), contexte familial, expériences
Douleur prolongée = tableau d’inertie / atonie psychomotrice
- Repli sur soi / PEU DE MANIFESTATIONS EXTÉRIEURES
- ACTIVITÉS DE BASE PERTURBÉES : dormir / manger / jouer
- Parfois modifiée ou générée par des facteurs psychologiques-COMPORTEMENTAUX (attitude de la famille, des soignants, changement d’école…)
Douleur récurrente = douleur aiguë répétitive + signes de douleur chronique
Exemples : douleur des enfants drépanocytaires, des migraines…
Abord de l’enfant douloureux
Relation thérapeutique de qualité avec l’enfant et sa famille : empathie, temps…
Rechercher les circonstances de survenue / mode évolutif / caractéristiques sémiologiques, intensité de la douleur / facteurs calmants ou aggravants, impact des traitements / répercussions de la douleur sur la vie de l’enfant, les éventuels bénéfices secondaires obtenus
Parfois douleur surévaluée dans un environnement anxiogène / sous-évaluée si douleur chronique, intense, sur maladies sévères, en situations de handicap
Expérience des parents : connaissent les manières de faire face à la douleur (coping) / aide du doudou, du jeu pour faciliter le dialogue
ECHELLES D’EVALUATION
Elle doit être: adaptée à l’âge / au type de douleur / validée
Chez l’enfant de moins de 4 ans = hétéro-évaluation (comportementale)
Douleur aiguë
- Echelle DAN (Douleur Aigue Nouveau-né) : enfant de MOINS DE 3 MOIS
- Echelle NFCS (Neonatal Facial Coding System) : enfant de 0 À 18 MOIS
- Echelle EVENDOL (Evaluation Enfant Douleur) : enfant de 0-6 ans / en contexte d’URGENCES
- Echelle DESS (douleur enfant San Salvadour) : chez l’enfant polyhandicapé
Douleur prolongée (cancer notamment)
- AVANT 24 MOIS = EDIN (Echelle de Douleur et Inconfort du Nouveau-né): 5 items sur 3 points chacun
- APRÈS 24 MOIS = DEGR +++ (Douleur Enfant Gustave Roussy) : seuil décisionnel = 10/40 ou HEDEN (Hétéro-évaluation Douleur enfant)
Douleur en postopératoire
- Echelle d’AMIEL-TISON INVERSÉE : ENFANT DE 1 À 7 MOIS / Seuil décisionnel : >5/20 = intervenir
- Echelle FLACC (Face, Legs, Activity, Cry, Consolability) : enfant 4-18 ANS / CHEZ L’ENFANT HANDICAPÉ : échelle FLACC spécifique pour enfant handicapé
- Echelle OPS (Objective Pain Scale) : ENFANT DE 6 MOIS À 13 ANS / Seuil: >3/10
- Echelle CHEOPS : ENFANT DE 1 À 6 ANS/ Seuil décisionnel : >9/13
Chez l’enfant entre 4 et 6 ans = auto ± hétéro-évaluation
En 1ère intention : auto-évaluation
- UTILISER 2 ÉCHELLES
- Si les scores obtenus sur les 2 échelles divergent : évaluation NON FIABLE
- Echelle visuelle analogique (verticale) : seuil décisionnel : > 3
- Echelle des 6 visages : seuil décisionnel : > 4
En 2nde intention : hétéro-évaluation
- SI DISCORDANCE : L’HÉTÉRO-ÉVALUATION l’emporte (cf supra)
- + possibilité d’utiliser le dessin pour l’évaluation de la douleur à partir de 4-5 ans
Chez l’enfant de plus de 6 ans = auto-évaluation
Référence = échelle visuelle analogique verticale
- ECHELLE visuelle analogique classique mais verticale (0 en bas)
- Autres: échelle de VISAGES)/ questionnaire de douleur St Antoine…
- Report des douleurs sur un schéma / localiser la douleur, préciser l’intensité…
Si échelle visuelle analogique non comprise : utiliser échelle « poker chips » avec 4 jetons, échelle des visages…
Douleurs neuropathiques chez l’enfant
Diagnostic difficile à faire chez l’enfant
- Sensations désagréables spontanées & provoquées par le TOUCHER
- Rechercher: topographie /chronologie /signes D’ÉVITEMENT (vêtements...) / gestes de CONTRE-STIMULATION (frottement, soulagement par chaud-froid..)
- Examen neurologique: évalue la topographique, évaluation d’un déficit neurologique, recherche des douleurs provoquées
Outils d’aide au diagnostic: questionnaire DN4 (adaptable chez l’enfant)
Prescription des antalgiques chez l’enfant
Principes généraux
- Antalgique D’EMBLÉE ADAPTÉ à la douleur (et palier III directement si besoin)
- Jamais de prescription « À LA DEMANDE » : schéma continu précis
- Eviter les injections : FORME ORALE à toujours privilégier
- Réévaluer systématiquement : augmenter les doses ou niveau supérieur si inefficace
- Prévoir d’emblée sur prescription : adaptation posologique ou autre antalgique
- Seuils d’intervention thérapeutique : EVA > 3 (6 visages > 4 ou DEGR > 10)
- Objectif de prise en charge : ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE ≤ 3/10 et reprise des activités habituelles (dormir, jouer..)
- Remarque : il existe souvent un EFFET PLACEBO IMPORTANT pour tous les traitements antalgiques chez l’enfant
Antalgiques de palier I
Paracétamol +++ (doliprane sirop)
- Antalgique de 1E INTENTION / AMM y compris chez le NOUVEAU-NÉ / délai d’action de 30 minutes
- Posologie chez l’enfant : 15MG/KG/6H (60mg/kg/j en 4 prises) en voie orale
- Voie d’administration : ORALE ++ (sirop) / rectale / IV (à éviter tant que possible)
- Effets secondaires : RARES (réactions cutanées, thrombopénies)
- Contre-indications : insuffisance hépatocellulaire sévère / hypersensibilité au paracétamol
- IV : 7,5 mg/kg/6h si < 1 an et/ou < 10 kg / 15 mg/kg/6h sinon / délai d’action : 20 minutes
- Rectale : à éviter car biodisponibilité faible et imprévisible
AINS ++
- IBUPROFÈNE (Advil® / après 3 mois) 10MG/KG TOUTES LES 8 HEURES (30mg/kg/j en 3-4 prises)/ délai d’action : 1h
- TRÈS EFFICACES MAIS EFFETS SECONDAIRES (DIGESTIFS ET RÉNAUX) : en 1e intention pour les douleurs aiguës MODÉRÉES À INTENSES (parfois + efficace que palier 2 ou 3)
- CONTRE-INDICATIONS: ulcère gastroduodénal évolutif/ insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, insuffisance hépatocellulaire sévères / hémorragie évolutive / antécédent d’hémorragie sous AINS
- REMARQUE : effets non prouvés pour les autres AINS
- Effets secondaires rares si posologie 20-30 mg/kg/j et durée de traitement de moins de 48-72 heures
- Précautions ++ en cas de : varicelle qui est une contre-indication absolue / infection pulmonaire ou ORL sévère, bactérienne sévère, cutanées ou des tissus mous / risque hémorragique, troubles de la coagulation, risque de déshydratation (qui est à prévenir ou à corriger avant administration)
- Diclofenac suppositoire : AMM après l’âge de 4 ans
- Ketoprofène IV (Profenid®) : AMM à partir de 15ans / délai : 20 minutes
Si le paracétamol ou l’ibuprofène seul est inefficace : les associer (et non les alterner)
Aspirine
- A ÉVITER LE PLUS POSSIBLE (car effets secondaires: digestifs, hémorragies syndrome de Reye...)
- POSOLOGIE CHEZ L’ENFANT : 25 À 50MG/KG/JOUR en 4 prises orales / à partir de 1 mois
Antalgiques de palier II
Codéine ++
- SEULE (Codenfan® sirop) ou avec PARACÉTAMOL +++ (Codoliprane®)
- AMM APRÈS L’ÂGE DE 12 ANS
- Posologie : 2-4MG/KG/JOUR en 4 prises ORALES (jamais intraveineux : inutile)
- Métabolisée par les cytochromes P450 de type CYP2D6 : risque d’effets secondaires majeurs si patients métaboliseurs rapides de ce cytochrome (jusqu’au décès par insuffisance respiratoire)
Recommandations ANSM 2013 : ne plus utiliser ce produit chez l’enfant de moins < 12 ans/ ne l’utiliser qu’après échec du paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens/ pas après une amygdalectomie
- ± étude génotypique à proposer chez patient à risque de douleurs récurrentes (drépanocytose) mais pas de stricte concordance génotype-phénotype
- Association préférable avec paracétamol / EFFETS SECONDAIRES : constipation, nausées, somnolence..
- CONTRE-INDICATIONS : crise d’asthme, Insuffisance Respiratoire aiguë, insuffisance hépatocellulaire / INTERACTIONS : nalbuphine, autres opiacés, benzodiazépines
Nalbuphine (Nubain®)
- Morphinique AGONISTE-ANTAGONISTE / très utilisé chez l’enfant
- Voie IV : 0.2-0.3MG/KG TOUTES LES 4-6H injections en IVL sur 20 minutes 4 à 6 fois par jour / délai d’action : 20 minutes
- Autres voies: rectale (0.4mg/kg/prise), délai : 30 minutes pas d’AMM / et IL N’EXISTE PAS DE VOIE ORALE
- Effets secondaires : somnolence, vertiges, nausées, sécheresse buccale, céphalées
- Contre-indications : hypersensibilités / interactions avec les morphinomimétiques
- AMM APRÈS 18 MOIS (même s’il n’existe pas de vraie étude d’efficacité chez l’enfant)
Autres paliers II
- Tramadol possible (AMM APRÈS 3ANS pour la forme en gouttes / 12 ans pour les comprimés à libération prolongée, 15 ans pour les comprimés à libération immédiate) / posologie: 1-2MG/KG/6HEURES (400MG/JOUR MAX)
- En cas de douleur intense d’emblée ou échec paracétamol-AINS / risque d’effets secondaires ++
- Forme à libération prolongée (Monoalgic®) : 1 prise par jour en fin de journée (chez l’enfant âgé d’au moins 12 ans)
- Association avec paracétamol (Ixprim®) : 37,5 mg de tramadol / chez l’enfant de plus de 12 ans
Antalgiques de palier III
Morphine +++
Généralités
- En cas de douleurs intenses ou échec d’antalgiques moins puissants
- Possible DÈS 6 MOIS EN FORME ORALE OU EN INTRAVEINEUSE (utilisée dès la naissance en pratique) / pas de dose maximale / INITIATION HOSPITALIÈRE
- AUTRES VOIES : sous-cutanée seulement si IV indisponible / intra-musculaire = à proscrire chez l’enfant
- Pousse-seringue ou PCA (Patient Controlled Analgesia) utilisable à partir de 5 ans
- MÊME PRINCIPES DE PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE QUE POUR L’ADULTE
- CONTRE-INDICATIONS : insuffisance respiratoire décompensée / insuffisance hépatocellulaire sévère
- EFFETS SECONDAIRES : SOMNOLENCE, bradypnée sont des signes de surdosage / constipation / prurit / nausées / rétention urinaire
- EN CAS DE SURDOSAGE: arrêt du traitement + NALOXONE 2 à 5 µg/kg intraveineuse toutes les 3 minutes + stimulation et oxygénation
- Prévention systématique de la CONSTIPATION par laxatif de type macrogol (Forlax®)
- SURVEILLANCE ++ chez les enfants DE MOINS D’1 AN
Voie intraveineuse : pour les douleurs aiguës
- TITRATION INITIALE : 0.1MG/KG PUIS 0.025MG/KG toutes les 5 MINUTES tant que l’échelle visuelle analogique dépasse > 3/ Ne pas dépasser 6mg
- ENTRETIEN : 0.025MG/KG À 0,040MG/KG en PCA (dès 5 ans ++) avec période réfractaire de 5 minutes ou morphine IV continue à 1MG/KG/JOUR
- SURVEILLANCE: monitorage, fréquence respiratoire, sédation
Voie orale : pour les douleurs prolongées
Formes galéniques
- ACTION IMMÉDIATE : Actiskénan®/ Sévrédol®/ Oramorph® (délai d’aciton de 30 minutes)
- LIBÉRATION PROLONGÉE : Skénan® à libération prolongée (plus de 6 mois) / Moscotin® à libération prolongée (plus de 6ans)
Posologies
- TITRATION ORALE (MAX 20 MG)
- TRAITEMENT DE FOND : 1MG/KG/JOUR de forme à libération prolongée ± interdoses 1/10ème de forme à libération immédiate
- Dose de charge : 0,2 à 0,5 mg/kg puis répartir 1 mg/kg/j en 6 prises / interdoses : ½ de la dose reçue sur 4 heures (avec maximum 2 inter-doses par 4h)
- Réévaluation à 2 heures :
- Si succès : dose courante (1 à 2 mg/kg/j)
- Si échec : Morphine intraveineuse
Autres paliers III
- Essentiellement utilisés dans les DOULEURS LIÉES AU CANCER
- Fentanyl® : possible en transdermique / AMM DÈS LA NAISSANCE
- HYDROMORPHONE : en voie orale + forme à libération prolongée / AMM APRÈS 7 ANS
- OXYCODONE: en voie orale à libération immédiate et à libération prolongée / AMM après 18 ans
- En alternative à la codéine / pas d’AMM pédiatrique en France
Prévention des manifestations douloureuses liées aux soins
Solutions sucrées orales
- Avant l’âge de 7 MOIS / saccharose 24% ou glucose G30% (1-2 mL) sur la tétine
- Diminue la douleur liée aux ponctions veineuses / délai d’action de 2 minutes, dure 5-7 min
- L’ALLAITEMENT MATERNEl est aussi une alternative efficace
MEOPA : mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote (Kalinox®, Entonox®)
- Permet une analgésie de surface et une anxiolyse (différent d’une anesthésie générale car n’entraîne pas d’altération de la vigilance)
- Administration : par inhalation au moins 3 minutes, poursuivie moins de 30 minutes / chez l’adulte ou l’enfant / pour durée courte
- Effets secondaires rares (nausées-vomissement / dysphorie)
- Contre-indications rares : HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE/ pneumothorax / troubles de conscience / oxygéno-dépendance / traumatisme cranio-facial
Crème EMLA : mélange lidocaïne-prilocaïne
- Anesthésie locale topique cutanée (ou muqueuse)
- Indiquée avant toute EFFRACTION CUTANÉE chez les enfants de moins de 11 ans / utilisable dès 37 semaines d’aménorrhée
- MODALITÉS D’UTILISATION
- Couche épaisse sur peau saine / avec pansement occlusif dessus (Tégarderm®)
- Temps d’application : 1h30 à 4h / durée d’anesthésie après retrait: 1-2h
Autres stratégies antalgiques (notamment douleur provoquée par les soins +++)
Anesthésie locale par infiltration: sutures, ponctions osseuses / Xylocaïne non adrénalinée
En 2e intention (échelle visuelle analogique de plus de 3 après traitement, angoisse majeure) : sédation (kétamine faible dose) voire anesthésie générale + toujours recourir aux techniques non médicamenteuses
En cas de sédation puissante, respecter les conditions de sécurité (équipement de réanimation, modalités de surveillance) avec présence de l’anesthésiste si possible
Midazolam (Hypnovel®)
- Benzodiazépine de 1/2 vie courte pour la SÉDATION consciente de l’enfant
- En prémédication de gestes douloureux pour diminuer l’anxiété
Antispasmodiques (Phloroglucinol, Tiémonium, Trimébutine)
Douleurs liées aux troubles digestifs, urinaires, gynécologiques / forme orale ou intraveineuse
Corticoïdes : peu utilisés en pédiatrie / intéressant pour les pathologies inflammatoires ou cancéreuses
Traitement des douleurs neuropathiques chez l’enfant
- ANTIDÉPRESSEURS : AMITRIPTYLLINE (Laroxyl®) 0.3-1.5 mg/kg/jour par voie orale ± en 1ÈRE INTENTION / clomipramine à 1 mg/kg/jour
- Anti-épileptiques : clonazépam (Rivotril®) 0.03-0.1 mg/kg/j par voie orale (prescription par le pédiatre ou le neurologue) / GABAPENTINE & PRÉGABALINE (AMM à partir de 12 ans, avec augmentation progressive des doses)
- Associations souvent nécessaires / pas de consensus sur le choix des traitements
- VOIE LOCALE : mélange topique lidocaïne-prilocaïne (crème EMLA®)
Thérapeutiques antalgiques non médicamenteuses +++
Méthodes physiques
- EXERCICE: pour les douleurs RÉCURRENTES ++ / réduit le stress, redonne confiance
- KINÉSITHÉRAPIE & massage: pour les douleurs musculaires
- Neurostimulation TRANSCUTANÉE: douleurs neuropathiques, du membre fantôme
- Toucher, «holding» : toucher affectueux (manquant souvent à l’hôpital)
- Traitements locaux: chaud, froid
- ACUPUNCTURE: peu utilisée chez l’enfant
Méthodes comportementales
- CONDITIONNEMENT OPÉRANT: prise en charge cognitivo-comportementale / diminue les conduites mal adaptées et renforce les comportements adaptés de «coping»
- RELAXATION, yoga, méditation: diminue ANXIÉTÉ, stress, douleur
- Biofeedback: ordinateur + électrodes sur le corps (aident à comprendre sa physiologie / exemple : tachycardie entraînée par la douleur ou le stress et baisse de la fréquence cardiaque par la relaxation)
- Modelling: observer un autre enfant faire face à une situation anxiogène
- Désensibilisation: enfant confronté à la situation ANXIOGÈNE
Méthodes psychologiques cognitives
- DISTRACTION ET ATTENTION ++: DIMINUE LE VÉCU de la douleur
- IMAGERIE MENTALE: l’enfant se concentre sur son imaginaire (± associée à MEOPA)
- HYPNOSE: bonne efficacité chez les enfants, les douleurs liées aux soins, les douleurs chroniques..
- Entraîne un état de conscience différent (état de veille paradoxal) proche du pré-endormissement / l’enfant lâche prise sur ses mécanismes de contrôle habituel = permet un état favorable à la suggestion analgésique / autohypnose également possible
Information des enfants et des parents sur l’acte de soin
- Education des parents concernant L’ORDONNANCE
- AUGMENTATION DES DOSES ET/OU CHANGEMENT DE PALIER : recherche des complications de l’affection causale ou existence d’un évènement intercurrent
Propositions en cas de douleur aiguë de l’enfant (HAS 2016) (accord d’experts)
Douleur postopératoire
Amygdalectomie
sans SAOS
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène
- Association paracétamol-ibuprofène + tramadol ou morphine orale
pour SAOS
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène
- Réévaluer avec hospitalisation éventuelle pour analgésie morphinique en surveillance continue
Hernie inguinale (a)
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Paracétamol
- Avis spécialisé car douleur intense inhabituelle
Orchidopexie (a)
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène pendant 48 h, puis à la demande
- Avis spécialisé car douleur intense inhabituelle
Chirurgie du prépuce
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène
- Réévaluer et si besoin tramadol ou morphine orale
Chirurgie orale et mise en place de dispositif orthodontique
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Ibuprofène
- Association paracétamol-ibuprofène (g)
Douleur aux urgences
Traumatologie (a) (fractures, entorses)
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Paracétamol ou ibuprofène ou association des 2
- Association ibuprofène-tramadol ou association ibuprofène-morphine orale
Douleurs suspectes d’un abdomen chirurgical
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Paracétamol
- Morphine IV
Brûlures non étendues et sans signes de gravité
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène (d)
- Tramadol ou morphinique orale
Infections ORL
Otite externe aiguë
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Traitement local (antibiotiques + anesthésique) (e)
- Traitement local (antibiotiques + anesthésique) (e) associé à du paracétamol et de l’ibuprofène (d)
Otite moyenne aiguë
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène (d)
- Réévaluer et si besoin tramadol ou morphine orale (f)
Pharyngite
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Paracétamol ou ibuprofène (d)
- Association paracétamol-ibuprofène (d, g)
Stomatites
Mucite en oncologie
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Tramadol ou morphinique orale
- Analgésie multimodale en hospitalisation
Gingivo-stomatite
- Douleur modérée
- Douleur intense
- Association paracétamol-ibuprofène (d)
- Tramadol ou morphinique orale (h)
(a) : importance de l’anesthésie loco-régionale
(b) : association paracétamol-corticoïde à proposer mais reste à être évaluée
(c) : hors nouveau-né
(d) : en prescription courte pdt 48-72h
(e) : en l’absence de perforation tympanique
(f) : discuter de l’indication de paracentèse
(g) : si odynophagie sévère, tramadol ou morphine (gouttes pour soulagement rapide)
(h) : hospitalisation en cas d’échec
Propositions en cas de douleur prolongée et/ou chronique de l’enfant (HAS 2016)
Douleur d’orgine cancéreuse
- Douleur modérée
- Douleur intense (b)
- Morphine (orale ou IV) et autres palier 3
- Morphine (orale ou IV) et autres palier 3
Douleur chronique non cancéreuse inexpliquée
- Douleur modérée
- Douleur intense (b)
- Consultation spécialisée pour prise en charge pluriprofessionelle. Pas d’indication de morphinique
- Consultation spécialisée pour prise en charge pluriprofessionelle. Pas d’indication de morphinique
Crise vaso-occlusives et douleurs aiguës récurrentes
- Douleur modérée
- Douleur intense (b)
- Paracétamol ou ibuprofène ou association des 2
- Tramadol ou morphine
Migraines, céphalées de tension et céphalées chroniques
- Douleur modérée
- Douleur intense (b)
- Pas d’indication de morphinique dans les migraines, ni dans les céphalées de tension, qu’elles soient aiguës ou chroniques. Consultation spécialisée à prévoir en cas de céphalées chroniques
- Pas d’indication de morphinique dans les migraines, ni dans les céphalées de tension, qu’elles soient aiguës ou chroniques. Consultation spécialisée à prévoir en cas de céphalées chroniques
(b) : prise en charge pluri-professionnelle
Renforcez votre apprentissage au quotidien avec les ressources audio de l’application ECNA.