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Dopage

  • Connaître les PRINCIPALES SUBSTANCES UTILISÉES à des fins de dopage dans la pratique du sport
  • CONNAÎTRE les CIRCONSTANCES DU DÉPISTAGE, la prise en charge médicale de l’utilisateur et les principes de la lutte contre le dopage dans le sport.

Généralités

Définition du dopage

  • «Usage d’une substance ou d’une méthode potentiellement dangereuse pour la santé des athlètes et/ou susceptible d’améliorer leur performance» (définition du Comité International Olympique)
  • «La présence dans l’organisme de l’athlète d’une SUBSTANCE ou la CONSTATATION de l’application d’une méthode qui figure sur la liste annexée au présent code»
  • «Substance utilisée dans le but de SURMONTER UN OBSTACLe, que celui-ci soit réel ou supposé, à des fins de performance qui constitue le motif principal du dopage» (définition de l’Institut National de la Pratique Sportive)

épidémiologie

  • Environ 4% DES CONTRÔLES antidopages sont positifs
  • PLUS DE 11000 CONTRÔLES ANTIDOPAGES EN FRANCE ont été réalisés par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage en 2013
  • ASPECTS LÉGISLATIFS
  • Certaines substances sont interdites en permanence, d’autres uniquement pendant les périodes de compétition
  • Exception : Autorisation d’Usage à des fins Thérapeutiques (AUT)
  • Elle permet à un sportif d’avoir recours à des traitements interdits dans le cadre d’un problème de santé aigu ou chronique

Substances utilisées dans le cadre du dopage

Cannabinoïdes

  • Concerne 1 CONTRÔLE POSITIF SUR 3
  • Molécules : delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) / cannabis naturel et cannabinoïdes de synthèse
  • Effet attendu : amélioration du relâchement musculaire / diminution de l’anxiété / amélioration du sommeil

Glucocorticoïdes

  • Concerne 1 contrôle positif sur 4
  • Molécules : cortisol, cortisone (formes naturelles) / prednisone, prednisolone (formes synthétiques) / ACTH (stimule la production endogène de cortisol)
  • Effet attendu : psychostimulant / augmentation de la performance en endurance et de la tolérance à la douleur
  • Pathologies associées : HYPERTENSION ARTÉRIELLE / à fortes doses : rétention hydrosodée, rupture ligamenteuse ou tendineuse / insuffisance surrénalienne aiguë en cas D’ARRÊT BRUTAL (au moment de la compétition pour éviter un contrôle positif) avec mise en jeu du pronostic vital / au long cours : insuffisance corticotrope

Agents anabolisants

  • Concerne 1 CONTRÔLE POSITIF SUR 6
  • HORMONE DE CROISSANCE (GH)
  • IGF-1 : molécule produite par le foie sous l’effet de la GH / dopage de découverte récente, bien moins répandu que celui à la GH / objectif : mimer les effets ANABOLIQUES DE LA GH
  • STÉROÏDES : testostérone et analogues
  • Effet attendu : amélioration de la masse musculaire et de la résistance à la fatigue (mais effets non retrouvés dans de nombreuses études)
  • A doses élevées la GH peut modifier l’architecture du squelette (élargissement des pieds et des mains…) et ± être responsables de tous les signes d’acromégalie
  • Détection difficile car forte ressemblance entre les formes endogène et recombinante de la GH / les mesures de concentration sérique de la GH chez un individu ne sont pas utilisables dans le cadre d’un test antidopage du fait de la sécrétion pulsatile et de la variabilité interindividuelle très importante de la GH endogène
  • Détection du dopage à la GH :
  • Par combinaison de plusieurs paramètres spécifiques de la cascade biologique affectée par la GH (approche indirecte)
  • Par mesure de différentes formes circulantes de l’hormone par un test immunologique qui compare la quantité globale à celle correspondant à la GH recombinante (approche directe)
  • Effet attendu : augmentation de la masse musculaire et de la performance de manière directe pour les exercices de force et de manière indirecte pour les exercices d’endurance / effets sur la confiance en soi et la combativité
  • Pathologies associées à la prise de stéroïdes : polyglobulie (& risque thrombotique) / ruptures musculo-tendineuses / troubles de la personnalité / pathologies hépatiques (jusqu’à apparition de tumeurs, surtout pour les formes orales) / troubles de la libido, impuissance, atrophie gonadique, infertilité chez les hommes / risque d’adénome ou de cancer prostatique si utilisation chronique
  • Testostérone
  • Dihydrotestostérone (DHT)
  • Anabolisants
  • hCG
  • Anti-œstrogènes, inhibiteurs de l’aromatase
  • Chez le garçon pré-pubère : risque de puberté précoce avec accélération puis blocage de la croissance, développement précoce des caractères sexuels masculins (pilosité, voix rauque)
  • Chez les femmes : masculinisation-virilisation (hypertrophie musculaire, golfes frontaux, involution mammaire) / hirsutisme / acné / aménorrhée ou oligoménorrhée / infertilité par anovulation / hypertrophie clitoridienne / libido exacerbée
  • Voies d’administration : percutanée / orale / injectable
  • Détectée en tant que telle ou le plus souvent par mise en évidence de ses métabolites (par analyse métabolomique des urines par techniques de chromatographie couplées à la spectrométrie de masse très sensibles et spécifiques)
  • Métabolite actif puissant de la testostérone après 5-alpha-réduction
  • Utilisé en thérapeutique dans le traitement des gynécomasties sous forme de gel (prescrit comme médicament d’exception)
  • Même action que la testostérone naturelle (augmentation des tissus cellulaires notamment musculaires)
  • Molécules concernées : stanazolol, danazol, nandrolone, noréthandrolone, anadrol…
  • Effets secondaires : troubles du comportement / rétention hydrosodée / hypertension artérielle / risque de cardiomyopathie hypertrophique, d’infarctus du myocarde / hépatite, tumeurs du foie
  • Objectif : stimulation des cellules de Leydig testiculaires pour augmenter la production endogène de testostérone (avec obtention d’un rapport épitestostérone/testostérone physiologique / ce rapport augmente en cas d’apport de testostérone exogène)
  • Risque de gynécomastie / s’administre par voie intramusculaire ou sous-cutanée / peut être détectée dans le sang ou les urines
  • Molécules : clomifène, nolvadex…
  • Objectif : inhiber le rétrocontrôle de l’œstradiol sur les gonadotrophines hypophysaires (permet donc d’augmenter leurs concentrations pour stimuler la production testiculaire de stéroïdes)

Stimulants

  • Concerne 1 contrôle positif sur 10
  • Molécules : AMPHÉTAMINES, cocaïne, nouveaux produits de synthèse
  • Effet attendu : réduction de la sensation de FATIGUE / amélioration du temps de réaction / augmentation de l’attention et de la concentration

Diurétiques, agents masquants

  • Concerne 8% des contrôles positifs
  • Effet attendu : aide à la PERTE DE POIDS / MASQUAGE d’autres produits dopants

Bêta-2 agonistes

  • Concerne 5% des contrôles positifs
  • Tous interdits sauf 3 formes inhalées (salbutamol, formétérol, salmétérol) / on définit des seuils urinaires préétablis permettant de définir un usage thérapeutique intentionnel / possibilité de réaliser une étude de pharmacocinétique contrôlée pour confirmer un usage thérapeutique
  • Effet attendu : amélioration de la FONCTION RESPIRATOIRE / augmentation de la capacité d’effort et de résistance

Hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées

  • MOLÉCULES : ÉRYTHROPOÏÉTINE (EPO) (parfois la prise est associée à la manipulation de sang)
  • EFFET ATTENDU : augmentation de L’ÉRYTHROPOÏÈSE qui accroît la capacité de transport de l’oxygène et améliore l’endurance

Narcotiques

  • MOLÉCULES : ANALGÉSIQUES DÉRIVÉS DES OPIACÉS
  • EFFET ATTENDU : diminution de la sensation de DOULEUR / effet SÉDATIF / effet EUPHORISANT

Antagonistes et modulateurs hormonaux

Autres substances

  • ALCOOL : INTERDIT POUR CERTAINS SPORTS (aéronautique, automobile, karaté, moto, tir à l’arc) / détection via éthylomètre et/ou analyse sanguine (seuil de violation : concentration sanguine d’alcool supérieure à 0,10 g/L)
  • BÊTABLOQUANTS : INTERDITS DANS CERTAINS SPORTS (automobile, billard, fléchettes, golf, ski, tir, tir à l’arc)
  • Bupropion, caféine, nicotine, synéphrine : ne sont pas interdits

Classe SO

  • Concerne des SUBSTANCES NON APPROUVÉES mais non incluses dans les 9 autres catégories et non approuvées pour un usage thérapeutique chez l’homme (médicaments en développement…)

Méthodes utilisées en dopage

  • MANIPULATION DU SANG
  • MANIPULATIONS PHYSICO-CHIMIQUES
  • DOPAGE GÉNÉTIQUE
  • Transfusion de prélèvements sanguins réinjectés avant l’épreuve
  • Effet recherché : diminution de la fréquence cardiaque en situation d’hypoxie
  • En cas de transfusions autologues : aucun test direct de détection n’est possible
  • Risques : cardiovasculaires (augmentation de l’hématocrite, hypertension artérielle) / risque lié à la transfusion (infectieux…)
  • Objectif : modifier l’intégrité et la validité des échantillons utilisées lors des contrôles de dopage (par cathétérisation, substitution, altération des échantillons, perfusions intraveineuses, injections…)
  • Défini par l’Agence Mondiale Antidopage comme le «transfert d’acides nucléiques ou de séquences d’acides nucléiques» et «l’utilisation de cellules normales ou génétiquement modifiées)

Prise en charge et lutte contre le dopage

Circonstances de dépistage

Mesure directe : contrôles antidopage

  • MISE EN PLACE DU CONTRÔLE ANTIDOPAGE
  • NOTIFICATION DU SPORTIF
  • DÉROULEMENT DU CONTRÔLE
  • LIMITES DE CETTE MÉTHODE : problème des usages de produits dopants de façon intermittente, à faibles doses ou de molécules inconnues qui ne seraient donc pas dépistés dans ce cadre
  • Peut concerner tout sportif participant à une compétition ou manifestation de fédération sportive / qu’il soit professionnel ou amateur
  • Peuvent avoir lieu lors des compétitions / lors des entraînements
  • Sont gérés par l’Agence Française de Lutte Antidopage
  • Réception par le sportif d’une notification individuelle à signer
  • Dispose à partir de ce moment d’une heure pour se présenter au poste de contrôle muni d’une pièce d’identité / il peut se présenter seul ou accompagné
  • Il ne peut se soustraire au contrôle / si refus ou abstention : sanctionné comme s’il était contrôlé positif au test antidopage
  • Effectué par une personne habilitée munie d’un ordre de mission accompagné d’un délégué de la fédération sportive
  • Dans un lieu spécialement aménagé / échantillons recueillis sous la surveillance du médecin (prélèvements urinaires ± sanguins selon les cas, répartis en 2 flacons)
  • Analyse réalisée dans les laboratoires de l’Agence Française de Lutte Antidopage
  • Résultat de l’analyse transmis à la fédération dont le sportif dépend qui notifie le sportif
  • Si le contrôle est positif : le résultat est transmis à l’Agence Mondiale Antidopage, à l’Agence Française de Lutte Antidopage et à la fédération sportive internationale

Mesure indirecte : utilisation du Passeport biologique de l’athlète

  • Basé sur le SUIVI au fil du temps de variables biologiques sélectionnées (mise en évidence indirecte du dopage par ses effets sur l’organisme)
  • NE DÉPISTE PAS LA TOTALITÉ des situations de dopage (seulement avec des marqueurs particuliers : suivi de la numération formule sanguine pour dépister des transfusions autologues…)
  • 2 PARTIES
  • Hématologique : pour le dépistage des méthodes d’amélioration du transport de l’oxygène
  • Endocrinien : pour détecter certains stéroïdes anabolisants androgènes endogènes
  • Paramètres mesurés : hématocrite / hémoglobine / numération des globules rouges / numération et pourcentage des réticulocytes / volume globulaire moyen / teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) / concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH)
  • Paramètres mesurés : mesure des concentrations urinaires de testostérone, d’épitestostérone, d’androstérone, d’étiochalanolone, de 5-αAdiol et de 5-ßAdiol

Prise en charge du sujet dopé

  • Elle est variable selon le produit / les conséquences de l’utilisation / le niveau d’utilisation
  • ANTENNES MÉDICALES DE PRÉVENTION CONTRE LE DOPAGE (AMPD) : ce sont des centres ressources dans la lutte antidopage / donnent un avis spécialisé et autorisé pour le suivi médical des sportifs
  • Implantées au sein des structures hospitalières (liées aux unités de médecine de sport ou d’addictologie)
  • Objectifs et rôles :
  • Consultations anonymes pour les sujets ayant eu recours au dopage
  • Mise en place d’un suivi ou d’une prise en charge médicale spécifique (obligation pour un sportif contrôlé positif d’être suivi par l’AMPD, avec remise d’un certificat nominatif au sportif par le médecin responsable de l’antenne pour assurer de la prise en charge)
  • Coordination de la prise en charge multidisciplinaire des sportifs contrôlés positivement (selon le contexte : addictologie, psychiatrique, hématologie…)
  • Enseignement, prévention et information sur les pratiques dopantes
  • Recherche autour des conduites dopantes
  • Recueil de données épidémiologiques
  • Veille sanitaire

Principes de la lutte antidopage

  • INSTANCES IMPLIQUÉES
  • ASPECTS LÉGISLATIFS
  • Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD)
  • Agence Mondiale Antidopage (AMA)
  • Fédérations sportives
  • Antennes Médicales de Prévention contre le Dopage
  • Autorité publique indépendante créée en 2006
  • Chargée de définir et mettre en œuvre des actions de lutte contre le dopage sur le territoire national, à l’égard des sportifs et également des animaux participant à des compétitions sportives
  • Elabore un programme national annuel des contrôles (définit des compétitions et entraînements ciblés), effectués avec l’aide des Directions Régionales et Départementales de la Jeunesse et des Sports (DRDJS)
  • Elle peut aussi se substituer aux fédérations sportives chargées de sanctionner les sportifs en infraction (pour réformer des sanctions jugées trop lourdes ou au contraire rallonger la suspension d’un sportif)
  • Elle est chargée également d’instruire les demandes d’AUT (autorisations d’usage à des fins thérapeutiques) avec le concours d’experts médicaux
  • Impliquée dans la prévention et la recherche (des méthodes de détection des substances notamment)
  • Publie annuellement une liste de substances et méthodes interdites
  • Réalise des tests chez des sportifs désignés dans un groupe «cible»
  • Missions de surveillance médicale des sportifs / peuvent exercer des sanctions envers les sportifs
  • Le dopage est régi notamment par la loi du 5 avril 2006, comprenant 2 parties :
  • Rôle du médecin : tout médecin amené à déceler des signes évoquant une pratique de dopage est tenu de refuser la délivrance de certificats médicaux habituels, doit informer son patient des risques et lui proposer une consultation à l’Antenne Médicale de Prévention contre le Dopage pour bénéficier de soins
  • En cas de contrôle antidopage positif, il peut en découler :
  • Volet répressif : liste de substances et procédés interdits / tous les athlètes doivent s’assurer que tout médicament ou produit qu’ils utilisent ne contient pas de molécule interdite
  • Volet préventif : instauration d’un suivi médical longitudinal (pour les sportifs de haut niveau) dont un suivi médical
  • Doit informer son patient de l’obligation de transmissions des données recueillies dans ce cadre au médecin responsable de l’Antenne Médicale de Prévention contre le Dopage (dans le cadre du secret médical, avec respect de l’anonymat du sportif)
  • Un médecin peut être sanctionné au cas où il n’aurait pas signalé un cas de dopage à l’Antenne Médicale de Prévention contre le Dopage
  • Des sanctions sportives (de la suspension temporaire jusqu’à la radiation à vie)
  • Des sanctions pénales (en cas d’obstruction au contrôle, de destruction-falsfication de données liées au contrôle antidopage ou si le sportif a distribué un produit dopant à d’autres sportifs)
  • Des sanctions possibles également concernant l’entourage ou le soignant du sportif (s’ils ont facilité l’usage de produits dopants, incité à l’usage du dopage…)

  • Connaître les PRINCIPALES SUBSTANCES UTILISÉES à des fins de dopage dans la pratique du sport
  • CONNAÎTRE les CIRCONSTANCES DU DÉPISTAGE, la prise en charge médicale de l’utilisateur et les principes de la lutte contre le dopage dans le sport.

Généralités

Définition du dopage

  • «Usage d’une substance ou d’une méthode potentiellement dangereuse pour la santé des athlètes et/ou susceptible d’améliorer leur performance» (définition du Comité International Olympique)
  • «La présence dans l’organisme de l’athlète d’une SUBSTANCE ou la CONSTATATION de l’application d’une méthode qui figure sur la liste annexée au présent code»
  • «Substance utilisée dans le but de SURMONTER UN OBSTACLe, que celui-ci soit réel ou supposé, à des fins de performance qui constitue le motif principal du dopage» (définition de l’Institut National de la Pratique Sportive)

épidémiologie

  • Environ 4% DES CONTRÔLES antidopages sont positifs
  • PLUS DE 11000 CONTRÔLES ANTIDOPAGES EN FRANCE ont été réalisés par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage en 2013
  • ASPECTS LÉGISLATIFS
  • Certaines substances sont interdites en permanence, d’autres uniquement pendant les périodes de compétition
  • Exception : Autorisation d’Usage à des fins Thérapeutiques (AUT)
  • Elle permet à un sportif d’avoir recours à des traitements interdits dans le cadre d’un problème de santé aigu ou chronique

Substances utilisées dans le cadre du dopage

Cannabinoïdes

  • Concerne 1 CONTRÔLE POSITIF SUR 3
  • Molécules : delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) / cannabis naturel et cannabinoïdes de synthèse
  • Effet attendu : amélioration du relâchement musculaire / diminution de l’anxiété / amélioration du sommeil

Glucocorticoïdes

  • Concerne 1 contrôle positif sur 4
  • Molécules : cortisol, cortisone (formes naturelles) / prednisone, prednisolone (formes synthétiques) / ACTH (stimule la production endogène de cortisol)
  • Effet attendu : psychostimulant / augmentation de la performance en endurance et de la tolérance à la douleur
  • Pathologies associées : HYPERTENSION ARTÉRIELLE / à fortes doses : rétention hydrosodée, rupture ligamenteuse ou tendineuse / insuffisance surrénalienne aiguë en cas D’ARRÊT BRUTAL (au moment de la compétition pour éviter un contrôle positif) avec mise en jeu du pronostic vital / au long cours : insuffisance corticotrope

Agents anabolisants

  • Concerne 1 CONTRÔLE POSITIF SUR 6
  • HORMONE DE CROISSANCE (GH)
  • IGF-1 : molécule produite par le foie sous l’effet de la GH / dopage de découverte récente, bien moins répandu que celui à la GH / objectif : mimer les effets ANABOLIQUES DE LA GH
  • STÉROÏDES : testostérone et analogues
  • Effet attendu : amélioration de la masse musculaire et de la résistance à la fatigue (mais effets non retrouvés dans de nombreuses études)
  • A doses élevées la GH peut modifier l’architecture du squelette (élargissement des pieds et des mains…) et ± être responsables de tous les signes d’acromégalie
  • Détection difficile car forte ressemblance entre les formes endogène et recombinante de la GH / les mesures de concentration sérique de la GH chez un individu ne sont pas utilisables dans le cadre d’un test antidopage du fait de la sécrétion pulsatile et de la variabilité interindividuelle très importante de la GH endogène
  • Détection du dopage à la GH :
  • Par combinaison de plusieurs paramètres spécifiques de la cascade biologique affectée par la GH (approche indirecte)
  • Par mesure de différentes formes circulantes de l’hormone par un test immunologique qui compare la quantité globale à celle correspondant à la GH recombinante (approche directe)
  • Effet attendu : augmentation de la masse musculaire et de la performance de manière directe pour les exercices de force et de manière indirecte pour les exercices d’endurance / effets sur la confiance en soi et la combativité
  • Pathologies associées à la prise de stéroïdes : polyglobulie (& risque thrombotique) / ruptures musculo-tendineuses / troubles de la personnalité / pathologies hépatiques (jusqu’à apparition de tumeurs, surtout pour les formes orales) / troubles de la libido, impuissance, atrophie gonadique, infertilité chez les hommes / risque d’adénome ou de cancer prostatique si utilisation chronique
  • Testostérone
  • Dihydrotestostérone (DHT)
  • Anabolisants
  • hCG
  • Anti-œstrogènes, inhibiteurs de l’aromatase
  • Chez le garçon pré-pubère : risque de puberté précoce avec accélération puis blocage de la croissance, développement précoce des caractères sexuels masculins (pilosité, voix rauque)
  • Chez les femmes : masculinisation-virilisation (hypertrophie musculaire, golfes frontaux, involution mammaire) / hirsutisme / acné / aménorrhée ou oligoménorrhée / infertilité par anovulation / hypertrophie clitoridienne / libido exacerbée
  • Voies d’administration : percutanée / orale / injectable
  • Détectée en tant que telle ou le plus souvent par mise en évidence de ses métabolites (par analyse métabolomique des urines par techniques de chromatographie couplées à la spectrométrie de masse très sensibles et spécifiques)
  • Métabolite actif puissant de la testostérone après 5-alpha-réduction
  • Utilisé en thérapeutique dans le traitement des gynécomasties sous forme de gel (prescrit comme médicament d’exception)
  • Même action que la testostérone naturelle (augmentation des tissus cellulaires notamment musculaires)
  • Molécules concernées : stanazolol, danazol, nandrolone, noréthandrolone, anadrol…
  • Effets secondaires : troubles du comportement / rétention hydrosodée / hypertension artérielle / risque de cardiomyopathie hypertrophique, d’infarctus du myocarde / hépatite, tumeurs du foie
  • Objectif : stimulation des cellules de Leydig testiculaires pour augmenter la production endogène de testostérone (avec obtention d’un rapport épitestostérone/testostérone physiologique / ce rapport augmente en cas d’apport de testostérone exogène)
  • Risque de gynécomastie / s’administre par voie intramusculaire ou sous-cutanée / peut être détectée dans le sang ou les urines
  • Molécules : clomifène, nolvadex…
  • Objectif : inhiber le rétrocontrôle de l’œstradiol sur les gonadotrophines hypophysaires (permet donc d’augmenter leurs concentrations pour stimuler la production testiculaire de stéroïdes)

Stimulants

  • Concerne 1 contrôle positif sur 10
  • Molécules : AMPHÉTAMINES, cocaïne, nouveaux produits de synthèse
  • Effet attendu : réduction de la sensation de FATIGUE / amélioration du temps de réaction / augmentation de l’attention et de la concentration

Diurétiques, agents masquants

  • Concerne 8% des contrôles positifs
  • Effet attendu : aide à la PERTE DE POIDS / MASQUAGE d’autres produits dopants

Bêta-2 agonistes

  • Concerne 5% des contrôles positifs
  • Tous interdits sauf 3 formes inhalées (salbutamol, formétérol, salmétérol) / on définit des seuils urinaires préétablis permettant de définir un usage thérapeutique intentionnel / possibilité de réaliser une étude de pharmacocinétique contrôlée pour confirmer un usage thérapeutique
  • Effet attendu : amélioration de la FONCTION RESPIRATOIRE / augmentation de la capacité d’effort et de résistance

Hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées

  • MOLÉCULES : ÉRYTHROPOÏÉTINE (EPO) (parfois la prise est associée à la manipulation de sang)
  • EFFET ATTENDU : augmentation de L’ÉRYTHROPOÏÈSE qui accroît la capacité de transport de l’oxygène et améliore l’endurance

Narcotiques

  • MOLÉCULES : ANALGÉSIQUES DÉRIVÉS DES OPIACÉS
  • EFFET ATTENDU : diminution de la sensation de DOULEUR / effet SÉDATIF / effet EUPHORISANT

Antagonistes et modulateurs hormonaux

Autres substances

  • ALCOOL : INTERDIT POUR CERTAINS SPORTS (aéronautique, automobile, karaté, moto, tir à l’arc) / détection via éthylomètre et/ou analyse sanguine (seuil de violation : concentration sanguine d’alcool supérieure à 0,10 g/L)
  • BÊTABLOQUANTS : INTERDITS DANS CERTAINS SPORTS (automobile, billard, fléchettes, golf, ski, tir, tir à l’arc)
  • Bupropion, caféine, nicotine, synéphrine : ne sont pas interdits

Classe SO

  • Concerne des SUBSTANCES NON APPROUVÉES mais non incluses dans les 9 autres catégories et non approuvées pour un usage thérapeutique chez l’homme (médicaments en développement…)

Méthodes utilisées en dopage

  • MANIPULATION DU SANG
  • MANIPULATIONS PHYSICO-CHIMIQUES
  • DOPAGE GÉNÉTIQUE
  • Transfusion de prélèvements sanguins réinjectés avant l’épreuve
  • Effet recherché : diminution de la fréquence cardiaque en situation d’hypoxie
  • En cas de transfusions autologues : aucun test direct de détection n’est possible
  • Risques : cardiovasculaires (augmentation de l’hématocrite, hypertension artérielle) / risque lié à la transfusion (infectieux…)
  • Objectif : modifier l’intégrité et la validité des échantillons utilisées lors des contrôles de dopage (par cathétérisation, substitution, altération des échantillons, perfusions intraveineuses, injections…)
  • Défini par l’Agence Mondiale Antidopage comme le «transfert d’acides nucléiques ou de séquences d’acides nucléiques» et «l’utilisation de cellules normales ou génétiquement modifiées)

Prise en charge et lutte contre le dopage

Circonstances de dépistage

Mesure directe : contrôles antidopage

  • MISE EN PLACE DU CONTRÔLE ANTIDOPAGE
  • NOTIFICATION DU SPORTIF
  • DÉROULEMENT DU CONTRÔLE
  • LIMITES DE CETTE MÉTHODE : problème des usages de produits dopants de façon intermittente, à faibles doses ou de molécules inconnues qui ne seraient donc pas dépistés dans ce cadre
  • Peut concerner tout sportif participant à une compétition ou manifestation de fédération sportive / qu’il soit professionnel ou amateur
  • Peuvent avoir lieu lors des compétitions / lors des entraînements
  • Sont gérés par l’Agence Française de Lutte Antidopage
  • Réception par le sportif d’une notification individuelle à signer
  • Dispose à partir de ce moment d’une heure pour se présenter au poste de contrôle muni d’une pièce d’identité / il peut se présenter seul ou accompagné
  • Il ne peut se soustraire au contrôle / si refus ou abstention : sanctionné comme s’il était contrôlé positif au test antidopage
  • Effectué par une personne habilitée munie d’un ordre de mission accompagné d’un délégué de la fédération sportive
  • Dans un lieu spécialement aménagé / échantillons recueillis sous la surveillance du médecin (prélèvements urinaires ± sanguins selon les cas, répartis en 2 flacons)
  • Analyse réalisée dans les laboratoires de l’Agence Française de Lutte Antidopage
  • Résultat de l’analyse transmis à la fédération dont le sportif dépend qui notifie le sportif
  • Si le contrôle est positif : le résultat est transmis à l’Agence Mondiale Antidopage, à l’Agence Française de Lutte Antidopage et à la fédération sportive internationale

Mesure indirecte : utilisation du Passeport biologique de l’athlète

  • Basé sur le SUIVI au fil du temps de variables biologiques sélectionnées (mise en évidence indirecte du dopage par ses effets sur l’organisme)
  • NE DÉPISTE PAS LA TOTALITÉ des situations de dopage (seulement avec des marqueurs particuliers : suivi de la numération formule sanguine pour dépister des transfusions autologues…)
  • 2 PARTIES
  • Hématologique : pour le dépistage des méthodes d’amélioration du transport de l’oxygène
  • Endocrinien : pour détecter certains stéroïdes anabolisants androgènes endogènes
  • Paramètres mesurés : hématocrite / hémoglobine / numération des globules rouges / numération et pourcentage des réticulocytes / volume globulaire moyen / teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH) / concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH)
  • Paramètres mesurés : mesure des concentrations urinaires de testostérone, d’épitestostérone, d’androstérone, d’étiochalanolone, de 5-αAdiol et de 5-ßAdiol

Prise en charge du sujet dopé

  • Elle est variable selon le produit / les conséquences de l’utilisation / le niveau d’utilisation
  • ANTENNES MÉDICALES DE PRÉVENTION CONTRE LE DOPAGE (AMPD) : ce sont des centres ressources dans la lutte antidopage / donnent un avis spécialisé et autorisé pour le suivi médical des sportifs
  • Implantées au sein des structures hospitalières (liées aux unités de médecine de sport ou d’addictologie)
  • Objectifs et rôles :
  • Consultations anonymes pour les sujets ayant eu recours au dopage
  • Mise en place d’un suivi ou d’une prise en charge médicale spécifique (obligation pour un sportif contrôlé positif d’être suivi par l’AMPD, avec remise d’un certificat nominatif au sportif par le médecin responsable de l’antenne pour assurer de la prise en charge)
  • Coordination de la prise en charge multidisciplinaire des sportifs contrôlés positivement (selon le contexte : addictologie, psychiatrique, hématologie…)
  • Enseignement, prévention et information sur les pratiques dopantes
  • Recherche autour des conduites dopantes
  • Recueil de données épidémiologiques
  • Veille sanitaire

Principes de la lutte antidopage

  • INSTANCES IMPLIQUÉES
  • ASPECTS LÉGISLATIFS
  • Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD)
  • Agence Mondiale Antidopage (AMA)
  • Fédérations sportives
  • Antennes Médicales de Prévention contre le Dopage
  • Autorité publique indépendante créée en 2006
  • Chargée de définir et mettre en œuvre des actions de lutte contre le dopage sur le territoire national, à l’égard des sportifs et également des animaux participant à des compétitions sportives
  • Elabore un programme national annuel des contrôles (définit des compétitions et entraînements ciblés), effectués avec l’aide des Directions Régionales et Départementales de la Jeunesse et des Sports (DRDJS)
  • Elle peut aussi se substituer aux fédérations sportives chargées de sanctionner les sportifs en infraction (pour réformer des sanctions jugées trop lourdes ou au contraire rallonger la suspension d’un sportif)
  • Elle est chargée également d’instruire les demandes d’AUT (autorisations d’usage à des fins thérapeutiques) avec le concours d’experts médicaux
  • Impliquée dans la prévention et la recherche (des méthodes de détection des substances notamment)
  • Publie annuellement une liste de substances et méthodes interdites
  • Réalise des tests chez des sportifs désignés dans un groupe «cible»
  • Missions de surveillance médicale des sportifs / peuvent exercer des sanctions envers les sportifs
  • Le dopage est régi notamment par la loi du 5 avril 2006, comprenant 2 parties :
  • Rôle du médecin : tout médecin amené à déceler des signes évoquant une pratique de dopage est tenu de refuser la délivrance de certificats médicaux habituels, doit informer son patient des risques et lui proposer une consultation à l’Antenne Médicale de Prévention contre le Dopage pour bénéficier de soins
  • En cas de contrôle antidopage positif, il peut en découler :
  • Volet répressif : liste de substances et procédés interdits / tous les athlètes doivent s’assurer que tout médicament ou produit qu’ils utilisent ne contient pas de molécule interdite
  • Volet préventif : instauration d’un suivi médical longitudinal (pour les sportifs de haut niveau) dont un suivi médical
  • Doit informer son patient de l’obligation de transmissions des données recueillies dans ce cadre au médecin responsable de l’Antenne Médicale de Prévention contre le Dopage (dans le cadre du secret médical, avec respect de l’anonymat du sportif)
  • Un médecin peut être sanctionné au cas où il n’aurait pas signalé un cas de dopage à l’Antenne Médicale de Prévention contre le Dopage
  • Des sanctions sportives (de la suspension temporaire jusqu’à la radiation à vie)
  • Des sanctions pénales (en cas d’obstruction au contrôle, de destruction-falsfication de données liées au contrôle antidopage ou si le sportif a distribué un produit dopant à d’autres sportifs)
  • Des sanctions possibles également concernant l’entourage ou le soignant du sportif (s’ils ont facilité l’usage de produits dopants, incité à l’usage du dopage…)