Important
Diagnostic des cancers : signes d'appel et investigations para-cliniques
- Décrire les principes du raisonnement diagnostique en cancérologie
- Expliquer les bases des classifications qui ont une incidence pronostique
- Connaître les principaux marqueurs diagnostiques et prédictifs des cancers
Généralités
Termes utilisés dans les comptes-rendus de pathologie tumorale
Cancer : tumeur maligne
Différenciation : degré de ressemblance du tissu tumoral cancéreux avec le tissu reproduit dont il dérive
Dysplasie : altérations morphologiques témoignant de l'existence d'un processus néoplasique à un stade précoce, non invasif / = dysplasie épithéliale = néoplasie intra-épithéliale / terme seulement utilisé pour les épithéliums / délai très variable pour la transformation en cellules cancéreuses
- En histologie : retrouve des anomalies architecturales (retard de différenciation, désordre architectural..), anomalies cytologiques (mitoses, anomalies nucléaires), absence d'invasion (membrane basale intacte)
- Classées en bas grade ou haut grade / dysplasie sévère : très proche du cancer
Peut aussi désigner toute lésion résultant d'une anomalie de développement d'un tissu, d'un organe ou d'une partie de l'organisme / elle est alors constitutionnelle et non acquises (dysplasie rénale…)
Hamartome : formation tissulaire définie comme « un mélange anormal des cellules normalement présentes dans l'organe où elles se développent »
Hyperplasie : augmentation de la masse d'un organe ou d'une portion d'organe due à l'augmentation anormale du nombre des cellules qui le composent / contrôlée par des mécanismes de régulation de la prolifération cellulaire (il s'agit d'un processus réversible, non tumoral)
Métaplasie : anomalie tissulaire acquise résultant de transformation d'un tissu normal en autre tissu normal, de structure et de fonction différentes / souvent par mécanisme d'adaptation tissulaire / non tumorale mais pouvant le devenir (séquence métaplasie / dysplasie/ cancer)/ l'adjectif qualifiant la métaplasie correspondant au résultat de la transformation (métaplasie malpighienne..)
Néoplasie : prolifération cellulaire anormale autonome (qui échappe aux mécanismes de régulation de l'organisme), synonyme de tumeur. Attention : néoplasie est différent de « cancer » (il existe des tumeurs (= néoplasies) bénignes et malignes)
Néoplasie intra-épithéliale : prolifération cellulaire épithéliale anormale qui échappe aux mécanismes de régulation de l'organisme (néoplasie), mais n'envahit pas les tissus (pas de franchissement de la membrane basale) / correspond au terme de dysplasie épithéliale acquise
Polype : toute formation en saillie à la surface d'une muqueuse bordant un organe creux / ne préjuge pas de la nature de la lésion qui sera précisée par l'examen histologique
Principaux types de cancers
Adénome : tumeur épithéliale glandulaire bénigne
Carcinome : tumeur épithéliale maligne / l'adjectif peut préciser sa différenciation : adénocarcinome (épithéliale maligne glandulaire), hépatocellulaire, urothélial…
Carcinome in situ : prolifération de cellules épithéliales cancéreuses à un stade initial de son développement, ne franchit pas la membrane basale de l'épithélium et n'envahit pas le tissu conjonctif / = cancer intra-épithélial, cancer non invasif, au stade 0
- Préférer le terme de "dysplasie de haut grade" ou "néoplasie intraépithéliale de haut grade" plutôt que celui de carcinome in situ (on retrouve souvent les 2 termes indifféremment dans les comptes-rendus)
Carcinome invasif : carcinome ayant franchi la membrane basale et envahissant le tissu conjonctif
Mélanome : prolifération tumorale maligne de mélanocytes
Papillome : tumeur bénigne épithéliale développée au niveau de l'épithélium de revêtement malpighien ou urothélial (para-malpighien) et comportant, entre autres lésions élémentaires, une accentuation des papilles conjonctives
Sarcome : tumeur maligne conjonctive / le préfixe peut préciser la différenciation : angiosarcome = vasculaire, léiomyosarcome = musculaire lisse, ostéo-, chondro-…
Démarche diagnostique dans tout cancer
Circonstances de découverte
Asymptomatique
- Découverte fortuite : lors d'un examen d'imagerie pour une autre indication
- Dépistage : de masse (sein, colorectal..) ou individuel si patient avec facteurs de risque
Interrogatoire
- Recherche des facteurs de risque communs à tous les cancers
- [environnementaux / génétiques / infectieux / professionnels / iatrogéniques]
Syndromes oncologiques
Syndromes généraux : inflammation, cachexie (altération de l'état général : asthénie, anorexie, amaigrissement / fièvre prolongée, sueurs nocturnes) / syndrome de maladie thromboembolique veineuse (phlébite, embolie pulmonaire)
Syndrome tumoral
- Signes fonctionnels selon l'organe touché : douleur, dyspnée, dysurie, hémorragie (hématurie, méléna, hémoptysie…)
- Signes locaux : masse tumorale (mal limitée, hétérogène, adhérente au plan profond, bourgeonnante/végétante voire ulcérée, saignant au contact)
- Signes compressifs: organes de voisinage (par tumeur ou adénopathies: dysphagie, ictère…) / veineuse (syndrome cave supérieur, thrombose veineuse profonde) / lymphatique (lymphœdème)
Syndromes paranéoplasiques
- Cancer bronchique : hypercalcémie (sécrétion de PTHrp) / Cushing (sécrétion d'ACTH) / Scwartz-Bartter (syndrome de sécrétion inappropriée d'ADH) / hippocratisme digital, ostéoarthropathie hypertrophiante pneumique de Pierre Marie / syndrome myasthénique de Lambert-Eaton
- Cancer du rein : fièvre prolongée / polyglobulie / hypertension artérielle (sécrétion de rénine) / syndrome de Stauffer (hépatomégalie, cholestase) / hypercalcémie (sécrétion de PTHrp)
- CHC : polyglobulie (sécrétion d'EPO) / augmentation paradoxale du facteur V
- Estomac : acanthosis nigricans, thrombose veineuse profonde en territoire inhabituel (membre supérieur..)
- Cancer du testicule : gynécomastie par sécrétion d'HCG
- Tumeurs neuroendocrines : syndrome carcinoïde (flush, diarrhée motrice par sécrétion de sérotonine)
- Autres syndromes paranéoplasiques : polyneuropathie sensitivo-motrice (syndrome de Denny-Brown) / dermatomyosite…
Signes d'extension et complications
Adénopathies ou métastases prévalentes
- Locorégionale : adénopathies métastatiques (selon la localisation primitive) / réaliser un schéma daté
- A distance : métastase prévalente (toucher rectal, douleur osseuse, examen neurologique…)
- Ganglionnaire (à distance): ganglion de Troisier (sus-claviculaire gauche)
- Hépatique : hépatomégalie douloureuse, ascite
- Pulmonaire : dyspnée, toux, épanchement pleural
- Cérébrales : signes focaux, crise convulsive, hypertension intracrânienne
- Osseuses : douleur, fracture pathologique, hypercalcémie
- Synchrones (découvertes lors du bilan d'extension / prévalentes si révélatrices du cancer, au 1e plan) ou métachrones (métastases à distance de la découverte du cancer primitif)
- Remarque : aires de drainage des cancers
- Poumon : ganglions hiliaires, médiastinaux, sous-carinaires, sus-claviculaires
- Digestif / sous-diaphragmatiques : ganglion de Troisier
- Cancer colorectal : mésentériques / mésocoliques / iliaques internes (cancer colique), mésorectaux / parectaux (cancer rectal), ganglion de Troisier
- Mélanome : selon zone de drainage de la lésion cutanée
- Sein : axillaires, mammaires internes, sus-claviculaires
- Prostate/vessie : ilio-obturateurs, ganglion de Troisier
- Testicule : lombo-aortiques, ganglion de Troisier
- Voies aéro-digestives supérieures/ORL : ganglions cervicaux jugulo-carotidiens, sous-mandibulaires, occipitaux
- Gynécologiques : iliaques externes, lombo-aortiques
Examens paracliniques
Examens de dépistage
- Suspicion devant signes cliniques / biologiques / radiologiques / endoscopiques
- Imagerie
- Endoscopie
- Radiographie thoracique/ mammographie
- Echographie (abdominale, rénale, vésicale, gynécologique)
- TDM cervico-thoraco-abdomino-pelvienne, cérébrale
- IRM abdomino-pelvienne, cérébrale
- Bronchique / coloscopie / digestive / ORL… permettent biopsies
Diagnostic positif
- Diagnostic de certitude histologique / soit sur biopsie tumorale soit sur pièce opératoire d'exérèse tumorale
- Biopsie tumorale
- Pièce opératoire
- Confirmation diagnostique du cancer, du type histologique et degré de différenciation de la tumeur
- Modalités : diffèrent selon les organes à biopsier / sous anesthésie locale (prostate, rein, foie) ou anesthésie générale (laryngée, os…) après bilan d'hémostase, information et consentement
- Permet classification pTNM entière
- Modalités: exérèse carcinologique avec curage ganglionnaire au bloc opératoire sous anesthésie générale
Bilan d'extension
Imagerie
- TDM thoraco-abdomino-pelvien sans et avec injection : recherche d'adénopathies profondes / métastases viscérales à distance, 2e cancer synchrone, envahissement des organes
- Echographie hépatique + radiographie thoracique (si TDM indisponible)
- IRM pelvienne : cancer gynécologique et du rectum
Biologie
- Marqueurs tumoraux pour suivi thérapeutique (pas d'intérêt diagnostique ++): réascencion du marqueur au cours du suivi peut être le 1e signe de récidive tumorale, CA125 (ovaire) / alpha-foeto protéine (carcinome hépatocellulaire, testicule) / HCG (testicule) / PSA (prostate) / calcitonine (carcinome médullaire de la thyroïde) / thyroglobuline (thyroïde) / CA15-3 (sein)
- Retentissement général : NFS / bilan hépatique complet / fonction rénale / calcémie
Endoscopie
- Coloscopie complète avec biopsies (cancer colorectal) : recherche de cancer synchrone, 2e localisation tumorale, lésions précancéreuses
- Echo-endoscopie (rectum, œsophage, pancréas) : statut ganglionnaire et degré d'envahissement de la paroi rectale
- Pan-endoscopie des voies aéro-digestives supérieures : cancer synchrone, bilan des lésions
Selon les points d'appel clinique
- Scintigraphie osseuse au 99Technétium : recherche de métastases osseuses lytiques ou ostéocondensantes
- TDM/IRM cérébrale : recherche métastases cérébrales et complications
- TEP-TDM : localisations métastatiques d'hyperfixation du 18FDG
Bilan pré-thérapeutique
Bilan du terrain
- Carcinogenèse de champ : rechercher autres localisations pour même facteur de risque (tabac : ORL, œsophage, vessie, poumon)
- Alcoolisme chronique : cirrhose (échographie hépatique, bilan hépatique biologique) / complications neurologiques…
- Socioprofessionnel : à l'aide d'une assistance sociale
- Psychologique : dépistage précoce d'un syndrome dépressif, troubles du sommeil, trb anxieux..
- Dépistage familial : enquête familiale avec arbre généalogique & consultation d'oncogénétique si suspicion de cancer familial
Bilan d'opérabilité
- Consultation d'anesthésie / bilan nutritionnel : clinique (IMC, dénutrition..) et biologique (albumine, pré-albumine…)
- Bilan cardiaque : ECG-échographie trans-thoracique ± épreuve d'effort
- Bilan pulmonaire : radio thoracique / explorations fonctionnelles respiratoires / gaz du sang
Bilan pré-chimiothérapie
- Clinique : tolérance des cures précédents / état général (performans status) / syndrome infectieux / poids
- Paraclinique : NFS ++ (contre-indication à une nouvelle chimio si plaquettes < 100 G/L ou PNN < 1,5 G/L)
- Echographie transthoracique si anthracycline / explorations fonctionnelles respiratoires si bléomycine / créatinine si cisplatine…
Bilan pré-radiothérapie ORL
- Bilan stomatologique (clinique + panoramique dentaire) / remise en état buccodentaire / gouttières dentaires fluorées à vie à porter ≈ 5 min/jour
Diagnostic histologique
Le compte rendu anatomopathologique d'une pièce de résection précise
Identification du patient et médecin préleveur / date et siège du prélèvement / contexte clinique
Type histologique de la tumeur (selon classification OMS) / taille de la tumeur
Grade histopronostique (propre à chaque cancer)
- Aspects histologiques influençant le pronostic de la maladie (ex : présence d'un contingent non séminomateux pour testicule / carcinome peu différencié dans le côlon / score de Gleason pour la prostate / grade d'Elston et Ellis : sein…)
Index de prolifération (Ki67, index mitotique) / présence d'emboles vasculaires péritumoraux / statut ganglionnaire (envahissement, rupture)
Extension : en précisant les points nécessaires pour établir le stade d'extension suivant la classification pTNM
Stade pTNM : selon les données anatomopathologiques / préciser l'année d'édition du TNM appliqué
Qualités de l'exérèse chirurgicale: évaluée par l'état des limites de résection ± marge (distance minimale entre tumeur et limite de résection, exprimée en mm)
- R0 : absence de reliquat tumoral (exérèse complète, limites saines)
- R1 : présence d'un reliquat tumoral microscopique (exérèse au ras de la tumeur avec atteinte microscopique des limites)
- R2 : reliquat tumoral macroscopique (tumeur visible encore en place)
L'examen peut évaluer également :
- S'il existe du tissu non tumoral (présence de lésions tissulaires précancéreuses)
- Réponse à un traitement anti-tumoral préopératoire (néo-adjuvant) sous forme d'un grade de régression
- Facteurs prédictifs de réponse ou non-réponse aux traitements (aspect dit "theranostic")
- Thérapeutique ciblée si possible : recherche de récepteurs hormonaux, de mutation de gène… (dans le cancer du sein : recherche de récepteurs hormonaux, HER2 surexprimé…)
Double lecture systématisée par réseaux de référence anatomopathologiques pour :
Lymphomes / sarcomes / mésothéliomes / tumeurs neuroendocrines rares
Pronostic et annonce du diagnostic
Classifications pronostiques
Classification TNM
- T = envahissement local en profondeur / N = ganglion / M = métastase
- cTNM : après examens clinique-paraclinique / pTNM : après examen histologique / yTNM : après traitement néo-adjuvant / usTNM : après écho-endoscopie
Stade
- Selon la classification TNM : stades de I à IV
- I : cancer localisé, avec traitement local
- II : cancer localement étendu, traitement locorégional, curatif le + souvent
- III : extension locale très importante ou adénopathies régionales multiples / traitement pas toujours curatif, traitement systémique par chimiothérapie
- IV : métastatique, traitement palliatif avec chimiothérapie
Qualité de l'exérèse chirurgicale : R0 / R1 / R2
Facteurs pronostiques
- Liés à la tumeur : taille/ extension ganglionnaire / métastase / complication révélatrice du cancer (occlusion..)
- Liés au patient : état général : performans status, état nutritionnel / comorbidités (antécédents de cancer, alcoolisme chronique, risque d'immunodépression, tabac…) / âge > 70 ans / situation socioprofessionnelle (précarité, défaut d'observance…) / état psychologique (syndrome dépressif, troubles anxieux)
- Liés au traitement : prise en charge précoce, réponse à chimiothérapie = meilleur pronostic
- Liés à l'histologie : stade pTNM / stade FIGO (utérus, ovaire) / autres facteurs :
- Type histologique / taille de la tumeur / degré de différenciation tumorale (peu différenciées = + mauvais pronostic : scores pour certains cancers type Gleason, Scarff Bloom Richardson) / index de prolifération tumorale (Ki67)
- Présence d'emboles vasculaires péri-tumoraux/ statut ganglionnaire (envahissement, rupture capsulaire)
- Présence de facteurs prédictifs de réponse au traitement (récepteurs hormonaux…)
- Qualité de l'exérèse chirurgicale : R0 de meilleur pronostic que R1-R2
Performance status OMS
- PS 0 : asymptomatique / aucune restriction
- PS 1 : symptomatique mais ambulatoire / travail léger possible / patient restreint pour des efforts importants
- PS 2 : symptomatique ambulatoire / alité < 50% de la journée/ travail impossible/ autonome
- PS 3 : symptomatique / alité > 50% de la journée
- PS 4 : alité en permanence (grabataire) / totalement dépendant / PS 5 : décédé
Consultation d’annonce d’un cancer
Modalités pratiques
- Certitude diagnostique : pas d’annonce tant que diagnostic pas certain
- Consultation dédiée : programmée / avec médecin senior référent du dossier
- Environnement et disponibilité : lieu calme / fermé
- Information loyale : dire le diagnostic / pas d’ambiguïté sur le pronostic
- Personne de confiance : présente si c’est le souhait du patient
- Empathie et écoute : « face à face » / écouter le patient
- Langage adapté : simple et compréhensible / respect des croyances…
- Progressive : toujours en plusieurs consultations / respecter les silences
- Planifier / projet : calendrier thérapeutique / date de prochaine consultation rapide (< 1 semaine / ne pas laisser le patient sans plan précis et rapide)
- Vérifier : la bonne compréhension de l’information donnée
- Soutien psychologique : à proposer +++ / lien avec le médecin traitant de ville
- Notifier : par écrit dans le dossier l’annonce et les informations
Informer le patient sur (4)
- Diagnostic : dire « cancer » / consultation d’annonce après la réunion de concertation pluridisciplinaire
- Traitement :
- Pronostic : évolution naturelle / chiffres mais éviter de donner une survie
- Suivi : modalités de surveillance / au cours du traitement puis au décours
- Balance bénéfice-risque : bénéfices attendus / risques et effets secondaires
- Modalités : curatif ou palliatif / programme personnalisé de soins (PPS) ++
En pratique, déroulement en 5 étapes
- Déterminer ce que le patient sait déjà (« qu’avez vous retenu des consultations précédentes ?)
- Déterminer ce que le patient veut savoir (« avez-vous déjà envisagé le diagnostic ? »)
- Délivrer l’information (diagnostic : dire « cancer »)
- Proposition et suivi (bilan d’extension / options thérapeutique)
- Récapituler et proposer un calendrier (prochaine consultation)
Dispositif d’annonce dans le cadre du PLAN CANCER
Temps médical initial
- Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)
- Consultation d’annonce dédiée avec médecin référent
- Remise du programme personnalisé de soins (PPS)
Temps d’accompagnement soignant
- Consultation paramédicale d’écoute, d’information, de soutien
- Coordination avec les autres acteurs de la prise en charge (associations)
- Permet de reformuler et de répondre aux questions
Accès aux soins de support
- Equipe de soins palliatifs / diététiciens / kinésithérapie
- Accompagnement social et psychologique
Articulation avec la médecine de ville
- Implication essentielle du médecin traitant
- Privilégier les hospitalisations à domicile (HAD)
- Décrire les principes du raisonnement diagnostique en cancérologie
- Expliquer les bases des classifications qui ont une incidence pronostique
- Connaître les principaux marqueurs diagnostiques et prédictifs des cancers
Généralités
Termes utilisés dans les comptes-rendus de pathologie tumorale
Cancer : tumeur maligne
Différenciation : degré de ressemblance du tissu tumoral cancéreux avec le tissu reproduit dont il dérive
Dysplasie : altérations morphologiques témoignant de l'existence d'un processus néoplasique à un stade précoce, non invasif / = dysplasie épithéliale = néoplasie intra-épithéliale / terme seulement utilisé pour les épithéliums / délai très variable pour la transformation en cellules cancéreuses
- En histologie : retrouve des anomalies architecturales (retard de différenciation, désordre architectural..), anomalies cytologiques (mitoses, anomalies nucléaires), absence d'invasion (membrane basale intacte)
- Classées en bas grade ou haut grade / dysplasie sévère : très proche du cancer
Peut aussi désigner toute lésion résultant d'une anomalie de développement d'un tissu, d'un organe ou d'une partie de l'organisme / elle est alors constitutionnelle et non acquises (dysplasie rénale…)
Hamartome : formation tissulaire définie comme « un mélange anormal des cellules normalement présentes dans l'organe où elles se développent»
Hyperplasie : augmentation de la masse d'un organe ou d'une portion d'organe due à l'augmentation anormale du nombre des cellules qui le composent / contrôlée par des mécanismes de régulation de la prolifération cellulaire (il s'agit d'un processus réversible, non tumoral)
Métaplasie : anomalie tissulaire acquise résultant de transformation d'un tissu normal en autre tissu normal, de structure et de fonction différentes / souvent par mécanisme d'adaptation tissulaire / non tumorale mais pouvant le devenir (séquence métaplasie / dysplasie/ cancer)/ l'adjectif qualifiant la métaplasie correspondant au résultat de la transformation (métaplasie malpighienne..)
Néoplasie : prolifération cellulaire anormale autonome (qui échappe aux mécanismes de régulation de l'organisme), synonyme de tumeur. Attention : néoplasie est différent de « cancer » (il existe des tumeurs (= néoplasies) bénignes et malignes)
Néoplasie intra-épithéliale : prolifération cellulaire épithéliale anormale qui échappe aux mécanismes de régulation de l'organisme (néoplasie), mais n'envahit pas les tissus (pas de franchissement de la membrane basale) / correspond au terme de dysplasie épithéliale acquise
Polype : toute formation en saillie à la surface d'une muqueuse bordant un organe creux / ne préjuge pas de la nature de la lésion qui sera précisée par l'examen histologique
Principaux types de cancers
Adénome : tumeur épithéliale glandulaire bénigne
Carcinome : tumeur épithéliale maligne / l'adjectif peut préciser sa différenciation : adénocarcinome (épithéliale maligne glandulaire), hépatocellulaire, urothélial…
Carcinome in situ : prolifération de cellules épithéliales cancéreuses à un stade initial de son développement, ne franchit pas la membrane basale de l'épithélium et n'envahit pas le tissu conjonctif / = cancer intra-épithélial, cancer non invasif, au stade 0
- Préférer le terme de "dysplasie de haut grade" ou "néoplasie intraépithéliale de haut grade" plutôt que celui de carcinome in situ (on retrouve souvent les 2 termes indifféremment dans les comptes-rendus)
Carcinome invasif : carcinome ayant franchi la membrane basale et envahissant le tissu conjonctif
Mélanome : prolifération tumorale maligne de mélanocytes
Papillome : tumeur bénigne épithéliale développée au niveau de l'épithélium de revêtement malpighien ou urothélial (para-malpighien) et comportant, entre autres lésions élémentaires, une accentuation des papilles conjonctives
Sarcome : tumeur maligne conjonctive / le préfixe peut préciser la différenciation : angiosarcome = vasculaire, léiomyosarcome = musculaire lisse, ostéo-, chondro-…
Démarche diagnostique dans tout cancer
Circonstances de découverte
Asymptomatique
- Découverte fortuite : lors d'un examen d'imagerie pour une autre indication
- Dépistage : de masse (sein, colorectal..) ou individuel si patient avec facteurs de risque
Interrogatoire
- Recherche des facteurs de risque communs à tous les cancers
- [environnementaux / génétiques / infectieux / professionnels / iatrogéniques]
Syndromes oncologiques
Syndromes généraux : inflammation, cachexie (altération de l'état général : asthénie, anorexie, amaigrissement / fièvre prolongée, sueurs nocturnes) / syndrome de maladie thromboembolique veineuse (phlébite, embolie pulmonaire)
Syndrome tumoral
- Signes fonctionnels selon l'organe touché : douleur, dyspnée, dysurie, hémorragie (hématurie, méléna, hémoptysie…)
- Signes locaux : masse tumorale (mal limitée, hétérogène, adhérente au plan profond, bourgeonnante/végétante voire ulcérée, saignant au contact)
- Signes compressifs: organes de voisinage (par tumeur ou adénopathies: dysphagie, ictère…) / veineuse (syndrome cave supérieur, thrombose veineuse profonde) / lymphatique (lymphœdème)
Syndromes paranéoplasiques
- Cancer bronchique : hypercalcémie (sécrétion de PTHrp) / Cushing (sécrétion d'ACTH) / Scwartz-Bartter (syndrome de sécrétion inappropriée d'ADH) / hippocratisme digital, ostéoarthropathie hypertrophiante pneumique de Pierre Marie / syndrome myasthénique de Lambert-Eaton
- Cancer du rein : fièvre prolongée / polyglobulie / hypertension artérielle (sécrétion de rénine) / syndrome de Stauffer (hépatomégalie, cholestase) / hypercalcémie (sécrétion de PTHrp)
- CHC : polyglobulie (sécrétion d'EPO) / augmentation paradoxale du facteur V
- Estomac : acanthosis nigricans, thrombose veineuse profonde en territoire inhabituel (membre supérieur..)
- Cancer du testicule : gynécomastie par sécrétion d'HCG
- Tumeurs neuroendocrines : syndrome carcinoïde (flush, diarrhée motrice par sécrétion de sérotonine)
- Autres syndromes paranéoplasiques : polyneuropathie sensitivo-motrice (syndrome de Denny-Brown) / dermatomyosite…
Signes d'extension et complications
Adénopathies ou métastases prévalentes
- Locorégionale : adénopathies métastatiques (selon la localisation primitive) / réaliser un schéma daté
- A distance : métastase prévalente (toucher rectal, douleur osseuse, examen neurologique…)
- Remarque : aires de drainage des cancers
- Ganglionnaire (à distance): ganglion de Troisier (sus-claviculaire gauche)
- Hépatique : hépatomégalie douloureuse, ascite
- Pulmonaire : dyspnée, toux, épanchement pleural
- Cérébrales : signes focaux, crise convulsive, hypertension intracrânienne
- Osseuses : douleur, fracture pathologique, hypercalcémie
- Synchrones (découvertes lors du bilan d'extension / prévalentes si révélatrices du cancer, au 1e plan) ou métachrones (métastases à distance de la découverte du cancer primitif)
- Poumon : ganglions hiliaires, médiastinaux, sous-carinaires, sus-claviculaires
- Digestif / sous-diaphragmatiques : ganglion de Troisier
- Cancer colorectal : mésentériques / mésocoliques / iliaques internes (cancer colique), mésorectaux / parectaux (cancer rectal), ganglion de Troisier
- Mélanome : selon zone de drainage de la lésion cutanée
- Sein : axillaires, mammaires internes, sus-claviculaires
- Prostate/vessie : ilio-obturateurs, ganglion de Troisier
- Testicule : lombo-aortiques, ganglion de Troisier
- Voies aéro-digestives supérieures/ORL : ganglions cervicaux jugulo-carotidiens, sous-mandibulaires, occipitaux
- Gynécologiques : iliaques externes, lombo-aortiques
Examens paracliniques
Examens de dépistage
- Suspicion devant signes cliniques / biologiques / radiologiques / endoscopiques
- Imagerie
- Endoscopie
- Radiographie thoracique/ mammographie
- Echographie (abdominale, rénale, vésicale, gynécologique)
- TDM cervico-thoraco-abdomino-pelvienne, cérébrale
- IRM abdomino-pelvienne, cérébrale
- Bronchique / coloscopie / digestive / ORL… permettent biopsies
Diagnostic positif
- Diagnostic de certitude histologique / soit sur biopsie tumorale soit sur pièce opératoire d'exérèse tumorale
- Biopsie tumorale
- Pièce opératoire
- Confirmation diagnostique du cancer, du type histologique et degré de différenciation de la tumeur
- Modalités : diffèrent selon les organes à biopsier / sous anesthésie locale (prostate, rein, foie) ou anesthésie générale (laryngée, os…) après bilan d'hémostase, information et consentement
- Permet classification pTNM entière
- Modalités: exérèse carcinologique avec curage ganglionnaire au bloc opératoire sous anesthésie générale
Bilan d'extension
Imagerie
- TDM thoraco-abdomino-pelvien sans et avec injection : recherche d'adénopathies profondes / métastases viscérales à distance, 2e cancer synchrone, envahissement des organes
- Echographie hépatique + radiographie thoracique (si TDM indisponible)
- IRM pelvienne : cancer gynécologique et du rectum
Biologie
- Marqueurs tumoraux pour suivi thérapeutique (pas d'intérêt diagnostique ++): réascencion du marqueur au cours du suivi peut être le 1e signe de récidive tumorale, CA125 (ovaire) / alpha-foeto protéine (carcinome hépatocellulaire, testicule) / HCG (testicule) / PSA (prostate) / calcitonine (carcinome médullaire de la thyroïde) / thyroglobuline (thyroïde) / CA15-3 (sein)
- Retentissement général : NFS / bilan hépatique complet / fonction rénale / calcémie
Endoscopie
- Coloscopie complète avec biopsies (cancer colorectal) : recherche de cancer synchrone, 2e localisation tumorale, lésions précancéreuses
- Echo-endoscopie (rectum, œsophage, pancréas) : statut ganglionnaire et degré d'envahissement de la paroi rectale
- Pan-endoscopie des voies aéro-digestives supérieures : cancer synchrone, bilan des lésions
Selon les points d'appel clinique
- Scintigraphie osseuse au 99Technétium : recherche de métastases osseuses lytiques ou ostéocondensantes
- TDM/IRM cérébrale : recherche métastases cérébrales et complications
- TEP-TDM : localisations métastatiques d'hyperfixation du 18FDG
Bilan pré-thérapeutique
Bilan du terrain
- Carcinogenèse de champ : rechercher autres localisations pour même facteur de risque (tabac : ORL, œsophage, vessie, poumon)
- Alcoolisme chronique : cirrhose (échographie hépatique, bilan hépatique biologique) / complications neurologiques…
- Socioprofessionnel : à l'aide d'une assistance sociale
- Psychologique : dépistage précoce d'un syndrome dépressif, troubles du sommeil, trb anxieux..
- Dépistage familial : enquête familiale avec arbre généalogique & consultation d'oncogénétique si suspicion de cancer familial
Bilan d'opérabilité
- Consultation d'anesthésie / bilan nutritionnel : clinique (IMC, dénutrition..) et biologique (albumine, pré-albumine…)
- Bilan cardiaque : ECG-échographie trans-thoracique ± épreuve d'effort
- Bilan pulmonaire : radio thoracique / explorations fonctionnelles respiratoires / gaz du sang
Bilan pré-chimiothérapie
- Clinique : tolérance des cures précédents / état général (performans status) / syndrome infectieux / poids
- Paraclinique : NFS ++ (contre-indication à une nouvelle chimio si plaquettes < 100 G/L ou PNN < 1,5 G/L)
- Echographie transthoracique si anthracycline / explorations fonctionnelles respiratoires si bléomycine / créatinine si cisplatine…
Bilan pré-radiothérapie ORL
- Bilan stomatologique (clinique + panoramique dentaire) / remise en état buccodentaire / gouttières dentaires fluorées à vie à porter ≈ 5 min/jour
Diagnostic histologique
Le compte rendu anatomopathologique d'une pièce de résection précise
Identification du patient et médecin préleveur / date et siège du prélèvement / contexte clinique
Type histologique de la tumeur (selon classification OMS) / taille de la tumeur
Grade histopronostique (propre à chaque cancer)
- Aspects histologiques influençant le pronostic de la maladie (ex : présence d'un contingent non séminomateux pour testicule / carcinome peu différencié dans le côlon / score de Gleason pour la prostate / grade d'Elston et Ellis : sein…)
Index de prolifération (Ki67, index mitotique) / présence d'emboles vasculaires péritumoraux / statut ganglionnaire (envahissement, rupture)
Extension : en précisant les points nécessaires pour établir le stade d'extension suivant la classification pTNM
Stade pTNM : selon les données anatomopathologiques / préciser l'année d'édition du TNM appliqué
Qualités de l'exérèse chirurgicale: évaluée par l'état des limites de résection ± marge (distance minimale entre tumeur et limite de résection, exprimée en mm)
- R0 : absence de reliquat tumoral (exérèse complète, limites saines)
- R1 : présence d'un reliquat tumoral microscopique (exérèse au ras de la tumeur avec atteinte microscopique des limites)
- R2 : reliquat tumoral macroscopique (tumeur visible encore en place)
L'examen peut évaluer également :
- S'il existe du tissu non tumoral (présence de lésions tissulaires précancéreuses)
- Réponse à un traitement anti-tumoral préopératoire (néo-adjuvant) sous forme d'un grade de régression
- Facteurs prédictifs de réponse ou non-réponse aux traitements (aspect dit "theranostic")
- Thérapeutique ciblée si possible : recherche de récepteurs hormonaux, de mutation de gène… (dans le cancer du sein : recherche de récepteurs hormonaux, HER2 surexprimé…)
Double lecture systématisée par réseaux de référence anatomopathologiques pour :
Lymphomes / sarcomes / mésothéliomes / tumeurs neuroendocrines rares
Pronostic et annonce du diagnostic
Classifications pronostiques
Classification TNM
- T = envahissement local en profondeur / N = ganglion / M = métastase
- cTNM : après examens clinique-paraclinique / pTNM : après examen histologique / yTNM : après traitement néo-adjuvant / usTNM : après écho-endoscopie
Stade
- Selon la classification TNM : stades de I à IV
- I : cancer localisé, avec traitement local
- II : cancer localement étendu, traitement locorégional, curatif le + souvent
- III : extension locale très importante ou adénopathies régionales multiples / traitement pas toujours curatif, traitement systémique par chimiothérapie
- IV : métastatique, traitement palliatif avec chimiothérapie
Qualité de l'exérèse chirurgicale : R0 / R1 / R2
Facteurs pronostiques
- Liés à la tumeur : taille/ extension ganglionnaire / métastase / complication révélatrice du cancer (occlusion..)
- Liés au patient : état général : performans status, état nutritionnel / comorbidités (antécédents de cancer, alcoolisme chronique, risque d'immunodépression, tabac…) / âge > 70 ans / situation socioprofessionnelle (précarité, défaut d'observance…) / état psychologique (syndrome dépressif, troubles anxieux)
- Liés au traitement : prise en charge précoce, réponse à chimiothérapie = meilleur pronostic
- Liés à l'histologie : stade pTNM / stade FIGO (utérus, ovaire) / autres facteurs :
- Type histologique / taille de la tumeur / degré de différenciation tumorale (peu différenciées = + mauvais pronostic : scores pour certains cancers type Gleason, Scarff Bloom Richardson) / index de prolifération tumorale (Ki67)
- Présence d'emboles vasculaires péri-tumoraux/ statut ganglionnaire (envahissement, rupture capsulaire)
- Présence de facteurs prédictifs de réponse au traitement (récepteurs hormonaux…)
- Qualité de l'exérèse chirurgicale : R0 de meilleur pronostic que R1-R2
Performance status OMS
- PS 0 : asymptomatique / aucune restriction
- PS 1 : symptomatique mais ambulatoire / travail léger possible / patient restreint pour des efforts importants
- PS 2 : symptomatique ambulatoire / alité < 50% de la journée/ travail impossible/ autonome
- PS 3 : symptomatique / alité > 50% de la journée
- PS 4 : alité en permanence (grabataire) / totalement dépendant / PS 5 : décédé
Consultation d’annonce d’un cancer
Modalités pratiques
- Certitude diagnostique : pas d’annonce tant que diagnostic pas certain
- Consultation dédiée : programmée / avec médecin senior référent du dossier
- Environnement et disponibilité : lieu calme / fermé
- Information loyale : dire le diagnostic / pas d’ambiguïté sur le pronostic
- Personne de confiance : présente si c’est le souhait du patient
- Empathie et écoute : « face à face » / écouter le patient
- Langage adapté : simple et compréhensible / respect des croyances…
- Progressive : toujours en plusieurs consultations / respecter les silences
- Planifier / projet : calendrier thérapeutique / date de prochaine consultation rapide (< 1 semaine / ne pas laisser le patient sans plan précis et rapide)
- Vérifier : la bonne compréhension de l’information donnée
- Soutien psychologique : à proposer +++ / lien avec le médecin traitant de ville
- Notifier : par écrit dans le dossier l’annonce et les informations
Informer le patient sur (4)
- Diagnostic : dire « cancer » / consultation d’annonce après la réunion de concertation pluridisciplinaire
- Traitement :
- Pronostic : évolution naturelle / chiffres mais éviter de donner une survie
- Suivi : modalités de surveillance / au cours du traitement puis au décours
- Balance bénéfice-risque : bénéfices attendus / risques et effets secondaires
- Modalités : curatif ou palliatif / programme personnalisé de soins (PPS) ++
En pratique, déroulement en 5 étapes
- Déterminer ce que le patient sait déjà (« qu’avez vous retenu des consultations précédentes ?)
- Déterminer ce que le patient veut savoir (« avez-vous déjà envisagé le diagnostic ? »)
- Délivrer l’information (diagnostic : dire « cancer »)
- Proposition et suivi (bilan d’extension / options thérapeutique)
- Récapituler et proposer un calendrier (prochaine consultation)
Dispositif d’annonce dans le cadre du PLAN CANCER
Temps médical initial
- Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)
- Consultation d’annonce dédiée avec médecin référent
- Remise du programme personnalisé de soins (PPS)
Temps d’accompagnement soignant
- Consultation paramédicale d’écoute, d’information, de soutien
- Coordination avec les autres acteurs de la prise en charge (associations)
- Permet de reformuler et de répondre aux questions
Accès aux soins de support
- Equipe de soins palliatifs / diététiciens / kinésithérapie
- Accompagnement social et psychologique
Articulation avec la médecine de ville
- Implication essentielle du médecin traitant
- Privilégier les hospitalisations à domicile (HAD)