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Détresse respiratoire aigüe du nourrisson, de l'enfant et de l'adulte

GéNéRALITéS

Définitions

  • Détresse respiratoire aiguë : Ensemble des signes respiratoires témoignant de la gravité d’une affection de l’appareil respiratoire
  • +/- associé à des signes neurologiques et hémodynamiques › Eléments supplémentaires de gravité
  • Traduit inadéquation entre les charges imposées à l’appareil respiratoire et ses capacités

Devant une dyspnée aiguë › Existence d’une détresse respiratoire est un signe de gravité › Annonce la survenue prochaine d’une défaillance respiratoire (voire d’un arrêt cardio-respiratoire)

  • Insuffisance respiratoire aiguë = Hypoxie cellulaire

DIAGNOSTIC

éTAPE 1 : Poser le diagnostic de détresse respiratoire aiguë

Examen clinique

On retrouve des signes d’atteinte directe respiratoire (= cyanose) et de mécanismes de compensation (= mise en jeu anormale de muscles respiratoires). On peut les classer en 2 catégories :

Signes de lutte

  • Polypnée superficielle (= Accélération de la fréquence respiratoire). /!/ Si bradypnée ! C’est un signe de défaillance neurologique (et pas respiratoire) › Annonce un arrêt respiratoire imminent !!
  • Recrutement des muscles respiratoires accessoires et tirage =
  • Muscles expiratoires (› Expiration devient « active »)
  • Muscles inspiratoires extradiaphragmatiques (scalènes + SCM + intercostaux).

Fait redouter la survenue d’un arrêt respiratoire car la pompe enzymatique de ces muscles n’est pas adaptée à une contraction permanente et soutenue !!

  • Muscles dilatateurs des VAS : Repérable par un « battement des ailes du nez »

Signes de faillite

  • Respiration abdominale paradoxale › Faillite de pompe ventilatoire = Recul de la paroi abdominale à l’inspiration
  • Cyanose › Faillite de la pompe respiratoire = Coloration bleutée des téguments
  • Absence de participation du diaphragme à la respiration
  • Doit faire discuter la mise en place d’une ventilation assistée et redouter l’arrêt respiratoire
  • Apparaît lorsque c° Hb réduite excède 5g/dl de sang capillaire
  • Hypoxémie profonde (Sp02 de l’ordre de 80%)

Retentissement = recherche de signes de gravité

Neurologiques = Evocateurs de la présence d’une hypercapnie

  • Astérixis (ou flapping tremor) = Abolition transitoire du tonus postural
  • Altération du comportement et de la vigilance (désorientation temporo-spatiale / agitation…)
  • Suivi du score de Glasgow pour voir l’évolution du coma
  • Glasgow < 9 + DRA = fait envisager une intubation trachéale pour protéger les VA d’une inhalation digestive

Hémodynamiques

Devant une DRA ; rechercher 4 signes circulatoires systématiquement

  • Cœur pulmonaire aigu = Témoin d’une survenue brutale d’HTAP
  • Pouls paradoxal = Diminution du pouls à l’inspiration
  • Signes liés à l’hypercapnie
  • Insuffisance circulatoire = Hypo perfusion tissulaire (› Hypoxie de tous les organes)
  • Signes cliniques › TJ / RHJ / Hépatomégalie douloureuse / signe de Harzer (perception des battements du cœur dans la région épigastrique)
  • Etiologies › EP massive / PNO / AAG
  • Etiologies › Tamponnade / AAG
  • Céphalées, hypervascularisation des conjonctives : effet vasoD du dioxyde de carbone
  • Tremblements, sueurs, tachycardie, HTA : en lien avec la réaction adrénergique au « stress hypercapnique »
  • Peau froide, marbrures
  • Hypotension artérielle (PAS < 90 mmHg ou ayant chuté 50 mmHg)
  • FC > 120 / min - FR > 25 - 30 / min
  • Oligurie
  • Confusion, altération de la vigilance

éTAPE 2 : Initier la prise en charge en urgence, y compris pré hospitalière

URGENCE thérapeutique

Allo SAMU si pas à l’hôpital

Allo REANIMATION si à l’hôpital

  • Surveillance : FC – PA – FR – Saturation pulsée en O2
  • Oxygénothérapie = Au masque facial ; débit adapté pour avoir SpO2 > 90%
  • Pose VV de gros calibre
  • +/- Assistance ventilatoire (apport air + O2 sous pression positive lors de l’inspiration) à l’aide d’un ventilateur si :
  • +/- Ventilation invasive ou non
  • Hypoventilation aiguë menaçant le pronostic vital = Respiration paradoxale / troubles de la conscience / acidose respiratoire
  • Hypoxémie réfractaire à l’O2
  • VNI = intérêt de faire moins d’infections nosocomiales
  • VI
  • Défaillances respiratoires isolées avec patients coopérants = Décompensation de BPCO en acidose respiratoire / OAP cardiogéniques
  • Dès qu’il ne s’agit pas d’une défaillance respiratoire isolée (troubles de conscience, état de choc, polytrauma…) › En 1ère intention
  • Si échec VNI en 2nd intention
  • Radiographie du thorax au lit du patient (orientation diagnostique ++)
  • ECG
  • Prélèvements biologiques :
  • Gaz du sang (orientation diagnostique ++)
  • NFS-Plaquettes
  • Ionogramme sanguin – Urée – Créat (rééquilibration hydro-électrique) – Acide lactique
  • BNP ou NT-proBNP (si doute avec OAP cardiogénique)
  • Procalcitonine = PCT (si doute pneumonie infectieuse)
  • Hypoxémie avec PaO2 < 60 mmHg et/ou SaO2 < 90%
  • Rechercher d’un effet shunt = PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg (zones perfusées non ventilées)
  • SIGNES DE GRAVITE = PaO2 < 55 mmHg / PaCO2 > 45 mmHg / acidose respiratoire (pH < 7,35)

éTAPE 3 : Poser le dianostic étiologique

Orientation diagnostique repose sur :

- Radiographie du thorax- GDS +++

Etiologies pulmonaires

  • Décompensation de BPCO ou d’insuffisance respiratoire chronique
  • PAC
  • AAG
  • Pleurésie / pneumothorax compressif ++
  • EP

Etiologies extra-pulmonaires

  • ICG aiguë (OAP)
  • Pathologie neuro-musculaire : AVC / Guillain Barré / myasthénie

1. Diagnostic d’une obstruction des VAS

C’est en fait la 1ère étape car va conditionner toute la suite de la PEC

  • Signes cliniques :
  • Patient paniqué / Porte ses mains autour du cou
  • Dysphonie / Aphonie
  • Bradypnée inspiratoire
  • Auscultation = bruit de cornage / stridor
  • Principales causes d’obstruction des VAS :
  • Inhalation de CE chez le petit enfant (< 3 ans) / Sujet âgé avec anomalies de la déglutition ou dentition
  • Laryngite // Epiglottite
  • Œdème de Quincke
  • Sténoses trachéales
  • Tumeurs laryngées

2. Diagnostic d’une detresse respiratoire AVEC anomalies radiologiques

Trois principaux diagnostics :

  • Pneumonie infectieuse (› Rechercher de la fièvre ) pouvant éventuellement évoluer vers un tableau de SDRA
  • Œdème pulmonaire aigu (OAP) cardiogénique
  • Pneumothorax sous tension (++ si pathologie respiratoire sous jacente)
Pneumopathie infectieuseOAP cardiogénique
ATCDAucunImmunodépressionIC Facteurs de risque CV (HTA, tabac, diabète, dyslipidémie, sexe, âge…)
Mode de débutBrutalRapidement progressif
Signes générauxFièvre élevée, frissonsAucun
Signes fonctionnelsExpectorations purulentes Douleur thoracique d’allure pleuralesExpectorations mousseuses, saumonées Orthopnée
Examen physiqueFoyer de râles crépitantsRâles crépitants bilatéraux partie inférieure des champs pulmonaires OMI / TJ / RHJ
Signes radiologiquesOpacités alvéolaires souvent systématisées (mais pas toujours !)Opacités alvéolaires bilatérales, diffuses, péri-hilaires en « ailes de papillon »
Signes biologiquesSyndromeinflammatoire (augmentation CRP) Hyperleucocytose Antigénurie Légionelle et Pneumocoque Elévation de la PCTElévation du BNP ou du NT-proBNP
Examens complémentairesECG - ETT

Dans un 2ème temps penser :

  • SDRA = si existence d’une anamnèse et tableau clinique compatible avec une des étiologies du SDRA
  • Exacerbations de PID = Demander au patient ses ATCD (pneumopathie en général connue)

3. Diagnostic d’une detresse respiratoire SANS anomalies radiologiques

GDS & la clinique vont orienter le diagnostic vers une pathologie respiratoire aiguë de « novo » / décompensation aiguë de pathologie chronique

Décompensation aiguë d’une pathologie respiratoire chronique

Eléments en faveur :

  • Hypercapnie = PaCO2 > 45 mmHg avec pH anormal
  • Elévation des bicarbonates (> 26 mmol)

Rappels sur les pathologies respiratoires chroniques

Physiopathologie des pathologies respiratoires chroniques

2 mécanismes (qui peuvent être associés) :

  • Altérations des propriétés mécaniques du système = le rendent plus difficile à gonfler par augmentation des charges imposées à l’appareil respiratoire › Diminution de la compliance (fibrose +++) / Augmentation des résistances (maladies bronchiques) ou distension dynamique (asthme / BPCO)
  • Diminution des capacités de l’appareil respiratoire à lutter contre les charges (déficit (neuro)-musculaire)

Etiologies des pathologies respiratoires chroniques

  • BPCO = la plus fréquente des pathologies pouvant se compliquer par une DRA lors de décompensation
  • Affections de la paroi thoracique = Obésité morbide (IMC > 40) / déformations thoraciques (cyphose, scoliose)
  • Pathologies neuromusculaires
  • Tabagisme
  • Critères cliniques de bronchite chronique (toux productive > 3 mois sur 2 ans consécutifs)
  • Signes de distension thoracique
  • Muscles respiratoires accessoires hypertrophiés
  • Râles sibilants ou ronchis à l’auscultation
  • Atteintes supraspinales = TC / Lésion vasculaire du tronc cérébral / Tumorales
  • Atteintes spinales = Traumatisme médullaire ++++ / Lésion vasculaire de la moelle épinière / Atteinte motoneurone alpha (SLA)
  • Atteintes radiculaires bilatérales = Traumatismes du rachis / Inflammatoires (Guillain Barré)
  • Atteintes nerveuses tronculaires bilatérales du nf. Phrénique = Neuropathie périphérique
  • Jonction neuromusculaire = Myasthénie
  • Muscles = Myopathies

Démarche devant une probable pathologie respiratoire chronique

- Rechercher des arguments en faveur BPCO- Rechercher déformation thoracique / obésité morbide- Réaliser un examen neurologique à la recherche d’une pathologie neuromusculaire

Rechercher des facteurs de décompensation aiguë

3 principaux :

  • Infectieux = Bronchite / pneumonie
  • EP
  • Dysfonction cardiaque gauche

Autres :

  • Pneumothorax
  • Prise de traitement à visée sédative (BDZ) ou opiacés
  • Chirurgie abdominale sus mésocolique
  • Traumatisme thoracique ou chirurgie thoracique

Pathologie respiratoire aiguë de « novo »

3 étiologies :

  • Embolie pulmonaire
  • Pneumothorax compressif
  • AAG
EPPneumo thoraxAAG
ATCDImmobilisation K Troubles de la coagulationSujet longiligne Tabagisme / cannabis Pathologie chronique respiratoire « à risque » (lésions bulleuses, kystiques)Asthme connu
Mode de débutRapide voire brutalBrutal, parfois déclenché par l’effortPrécédé d’un asthme instable ou exacerbations
Signes générauxFébriculeAucunAucun
Signes fonctionnelsDouleur latéro-thoracique Toux non productive Crachats hémoptoïquesDouleur latéro-thoracique Toux non productiveDyspnée expiratoire Toux productive purulente fréquente
Examen physiqueFoyer de râles crépitantsAbolition des VV et du MV Tympanisme à la percussionFreinage Râles sibilants ou silence auscultatoire
Signes radiologiquesRadio normale Ascension coupole Atélectasie en bande Opacité périphérique à base triangulaire (infarctus) Epanchement pleuralHyperclarté pulmonaire délimitée par la ligne pleuraleDistension thoracique

En pratique, signes de détresse respiratoire aiguë

Cliniques- SpO2 < 90% - FR > 30 / min- Cyanose (hypoxémie) – Sueurs (hypercapnie) – signes de lutte- Hémodynamique (PAS – marbrures) / Neurologique (confusion)

Paracliniques- PaO2 < 60 mmHg ; PaCO2 > 45 mmHg ; SaO2 < 92%

Syndrome de détresse respiratoire aiguë : SDRA = œdème lésionnel du poumon (OAP non cardiogénique)

Définition

  • Détresse respiratoire d’évolution aiguë < 7 jours
  • Anomalies radiologiques bien définies : opacités alvéolaires / bilatérales / diffuses / non complètement expliquées par un épanchement, une atélectasie
  • Sans défaillance cardiaque, ni surcharge volémique
Classification
SDRA légerPaO2/FiO2 = 200 – 300 mmHg avec PEP ou CPAP ≥ 5 cm H2O
SDRA modéréPaO2/FiO2 = 100 – 200 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O
SDRA sévèrePaO2/FiO2 ≤ 100 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O
  • Mécanisme : Accumulation de fluide dans les espaces interstitiels / alvéoles / tissus vasculaire
  • Conséquences :
  • SANS augmentation de la p° hydrostatique
  • Avec augmentation de la perméabilité de la barrière endothéliale pulmonaire
  • ET avec des lésions anatomopathologiques de dommages alvéolaires diffus
  • Altération de la ventilation / perfusion du poumon de façon hétérogène
  • Diminution de la compliance pulmonaire (›Expansion du parenchyme + difficile)

étiologies

Agression exogène « épithéliale »

  • Infectieuse = Pneumonie bactérienne / virale / parasitaire ou fungique
  • Toxique = Inhalation de fumée toxique / inhalation de liquide gastrique (Syndrome de Mendelson) / Noyade

Agression endogène « endothéliale »

Toute pathologie entrainant une réponse inflammatoire systémique

  • Sepsis sévère
  • Pancréatite aiguë
  • Embolie amniotique
  • Circulation extra corporelle
  • Transfusions massives
  • Polytraumatisme
  • Brûlures étendues

Examens complémentaires

Radio du thorax = opacités alvéolaires bilatérales diffuses

GéNéRALITéS

Définitions

  • Détresse respiratoire aiguë : Ensemble des signes respiratoires témoignant de la gravité d’une affection de l’appareil respiratoire
  • +/- associé à des signes neurologiques et hémodynamiques › Eléments supplémentaires de gravité
  • Traduit inadéquation entre les charges imposées à l’appareil respiratoire et ses capacités

Devant une dyspnée aiguë › Existence d’une détresse respiratoire est un signe de gravité › Annonce la survenue prochaine d’une défaillance respiratoire (voire d’un arrêt cardio-respiratoire)

  • Insuffisance respiratoire aiguë = Hypoxie cellulaire

DIAGNOSTIC

éTAPE 1 : Poser le diagnostic de détresse respiratoire aiguë

Examen clinique

On retrouve des signes d’atteinte directe respiratoire (= cyanose) et de mécanismes de compensation (= mise en jeu anormale de muscles respiratoires). On peut les classer en 2 catégories :

Signes de lutte

  • Polypnée superficielle (= Accélération de la fréquence respiratoire). /!/ Si bradypnée ! C’est un signe de défaillance neurologique (et pas respiratoire) › Annonce un arrêt respiratoire imminent !!
  • Recrutement des muscles respiratoires accessoires et tirage =
  • Muscles expiratoires (› Expiration devient « active »)
  • Muscles inspiratoires extradiaphragmatiques (scalènes + SCM + intercostaux).

Fait redouter la survenue d’un arrêt respiratoire car la pompe enzymatique de ces muscles n’est pas adaptée à une contraction permanente et soutenue !!

  • Muscles dilatateurs des VAS : Repérable par un « battement des ailes du nez »

Signes de faillite

  • Respiration abdominale paradoxale › Faillite de pompe ventilatoire = Recul de la paroi abdominale à l’inspiration
  • Cyanose › Faillite de la pompe respiratoire = Coloration bleutée des téguments
  • Absence de participation du diaphragme à la respiration
  • Doit faire discuter la mise en place d’une ventilation assistée et redouter l’arrêt respiratoire
  • Apparaît lorsque c° Hb réduite excède 5g/dl de sang capillaire
  • Hypoxémie profonde (Sp02 de l’ordre de 80%)

Retentissement = recherche de signes de gravité

Neurologiques = Evocateurs de la présence d’une hypercapnie

  • Astérixis (ou flapping tremor) = Abolition transitoire du tonus postural
  • Altération du comportement et de la vigilance (désorientation temporo-spatiale / agitation…)
  • Suivi du score de Glasgow pour voir l’évolution du coma
  • Glasgow < 9 + DRA = fait envisager une intubation trachéale pour protéger les VA d’une inhalation digestive

Hémodynamiques

Devant une DRA ; rechercher 4 signes circulatoires systématiquement

  • Cœur pulmonaire aigu = Témoin d’une survenue brutale d’HTAP
  • Pouls paradoxal = Diminution du pouls à l’inspiration
  • Signes liés à l’hypercapnie
  • Insuffisance circulatoire = Hypo perfusion tissulaire (› Hypoxie de tous les organes)
  • Signes cliniques › TJ / RHJ / Hépatomégalie douloureuse / signe de Harzer (perception des battements du cœur dans la région épigastrique)
  • Etiologies › EP massive / PNO / AAG
  • Etiologies › Tamponnade / AAG
  • Céphalées, hypervascularisation des conjonctives : effet vasoD du dioxyde de carbone
  • Tremblements, sueurs, tachycardie, HTA : en lien avec la réaction adrénergique au « stress hypercapnique »
  • Peau froide, marbrures
  • Hypotension artérielle (PAS < 90 mmHg ou ayant chuté 50 mmHg)
  • FC > 120 / min - FR > 25 - 30 / min
  • Oligurie
  • Confusion, altération de la vigilance

éTAPE 2 : Initier la prise en charge en urgence, y compris pré hospitalière

URGENCE thérapeutique

Allo SAMU si pas à l’hôpital

Allo REANIMATION si à l’hôpital

  • Surveillance : FC – PA – FR – Saturation pulsée en O2
  • Oxygénothérapie = Au masque facial ; débit adapté pour avoir SpO2 > 90%
  • Pose VV de gros calibre
  • +/- Assistance ventilatoire (apport air + O2 sous pression positive lors de l’inspiration) à l’aide d’un ventilateur si :
  • +/- Ventilation invasive ou non
  • Hypoventilation aiguë menaçant le pronostic vital = Respiration paradoxale / troubles de la conscience / acidose respiratoire
  • Hypoxémie réfractaire à l’O2
  • VNI = intérêt de faire moins d’infections nosocomiales
  • VI
  • Défaillances respiratoires isolées avec patients coopérants = Décompensation de BPCO en acidose respiratoire / OAP cardiogéniques
  • Dès qu’il ne s’agit pas d’une défaillance respiratoire isolée (troubles de conscience, état de choc, polytrauma…) › En 1ère intention
  • Si échec VNI en 2nd intention
  • Radiographie du thorax au lit du patient (orientation diagnostique ++)
  • ECG
  • Prélèvements biologiques :
  • Gaz du sang (orientation diagnostique ++)
  • NFS-Plaquettes
  • Ionogramme sanguin – Urée – Créat (rééquilibration hydro-électrique) – Acide lactique
  • BNP ou NT-proBNP (si doute avec OAP cardiogénique)
  • Procalcitonine = PCT (si doute pneumonie infectieuse)
  • Hypoxémie avec PaO2 < 60 mmHg et/ou SaO2 < 90%
  • Rechercher d’un effet shunt = PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg (zones perfusées non ventilées)
  • SIGNES DE GRAVITE = PaO2 < 55 mmHg / PaCO2 > 45 mmHg / acidose respiratoire (pH < 7,35)

éTAPE 3 : Poser le dianostic étiologique

Orientation diagnostique repose sur :

- Radiographie du thorax- GDS +++

étiologies pulmonaires

  • Décompensation de BPCO ou d’insuffisance respiratoire chronique
  • PAC
  • AAG
  • Pleurésie / pneumothorax compressif ++
  • EP

étiologies extra-pulmonaires

  • ICG aiguë (OAP)
  • Pathologie neuro-musculaire : AVC / Guillain Barré / myasthénie

1. Diagnostic d’une obstruction des VAS

C’est en fait la 1ère étape car va conditionner toute la suite de la PEC

  • Signes cliniques :
  • Patient paniqué / Porte ses mains autour du cou
  • Dysphonie / Aphonie
  • Bradypnée inspiratoire
  • Auscultation = bruit de cornage / stridor
  • Principales causes d’obstruction des VAS :
  • Inhalation de CE chez le petit enfant (< 3 ans) / Sujet âgé avec anomalies de la déglutition ou dentition
  • Laryngite // Epiglottite
  • Œdème de Quincke
  • Sténoses trachéales
  • Tumeurs laryngées

2. Diagnostic d’une detresse respiratoire AVEC anomalies radiologiques

Trois principaux diagnostics :

  • Pneumonie infectieuse (› Rechercher de la fièvre ) pouvant éventuellement évoluer vers un tableau de SDRA
  • Œdème pulmonaire aigu (OAP) cardiogénique
  • Pneumothorax sous tension (++ si pathologie respiratoire sous jacente)
Pneumopathie infectieuseOAP cardiogénique
ATCDAucunImmunodépressionIC Facteurs de risque CV (HTA, tabac, diabète, dyslipidémie, sexe, âge…)
Mode de débutBrutalRapidement progressif
Signes générauxFièvre élevée, frissonsAucun
Signes fonctionnelsExpectorations purulentes Douleur thoracique d’allure pleuralesExpectorations mousseuses, saumonées Orthopnée
Examen physiqueFoyer de râles crépitantsRâles crépitants bilatéraux partie inférieure des champs pulmonaires OMI / TJ / RHJ
Signes radiologiquesOpacités alvéolaires souvent systématisées (mais pas toujours !)Opacités alvéolaires bilatérales, diffuses, péri-hilaires en « ailes de papillon »
Signes biologiquesSyndromeinflammatoire (augmentation CRP) Hyperleucocytose Antigénurie Légionelle et Pneumocoque Elévation de la PCTElévation du BNP ou du NT-proBNP
Examens complémentairesECG - ETT

Dans un 2ème temps penser :

  • SDRA = si existence d’une anamnèse et tableau clinique compatible avec une des étiologies du SDRA
  • Exacerbations de PID = Demander au patient ses ATCD (pneumopathie en général connue)

3. Diagnostic d’une detresse respiratoire SANS anomalies radiologiques

GDS & la clinique vont orienter le diagnostic vers une pathologie respiratoire aiguë de « novo » / décompensation aiguë de pathologie chronique

Décompensation aiguë d’une pathologie respiratoire chronique

Eléments en faveur :

  • Hypercapnie = PaCO2 > 45 mmHg avec pH anormal
  • Elévation des bicarbonates (> 26 mmol)

Rappels sur les pathologies respiratoires chroniques

Physiopathologie des pathologies respiratoires chroniques

2 mécanismes (qui peuvent être associés) :

  • Altérations des propriétés mécaniques du système = le rendent plus difficile à gonfler par augmentation des charges imposées à l’appareil respiratoire › Diminution de la compliance (fibrose +++) / Augmentation des résistances (maladies bronchiques) ou distension dynamique (asthme / BPCO)
  • Diminution des capacités de l’appareil respiratoire à lutter contre les charges (déficit (neuro)-musculaire)

Etiologies des pathologies respiratoires chroniques

  • BPCO = la plus fréquente des pathologies pouvant se compliquer par une DRA lors de décompensation
  • Affections de la paroi thoracique = Obésité morbide (IMC > 40) / déformations thoraciques (cyphose, scoliose)
  • Pathologies neuromusculaires
  • Tabagisme
  • Critères cliniques de bronchite chronique (toux productive > 3 mois sur 2 ans consécutifs)
  • Signes de distension thoracique
  • Muscles respiratoires accessoires hypertrophiés
  • Râles sibilants ou ronchis à l’auscultation
  • Atteintes supraspinales = TC / Lésion vasculaire du tronc cérébral / Tumorales
  • Atteintes spinales = Traumatisme médullaire ++++ / Lésion vasculaire de la moelle épinière / Atteinte motoneurone alpha (SLA)
  • Atteintes radiculaires bilatérales = Traumatismes du rachis / Inflammatoires (Guillain Barré)
  • Atteintes nerveuses tronculaires bilatérales du nf. Phrénique = Neuropathie périphérique
  • Jonction neuromusculaire = Myasthénie
  • Muscles = Myopathies

Démarche devant une probable pathologie respiratoire chronique

- Rechercher des arguments en faveur BPCO- Rechercher déformation thoracique / obésité morbide- Réaliser un examen neurologique à la recherche d’une pathologie neuromusculaire

Rechercher des facteurs de décompensation aiguë

3 principaux :

  • Infectieux = Bronchite / pneumonie
  • EP
  • Dysfonction cardiaque gauche

Autres :

  • Pneumothorax
  • Prise de traitement à visée sédative (BDZ) ou opiacés
  • Chirurgie abdominale sus mésocolique
  • Traumatisme thoracique ou chirurgie thoracique

Pathologie respiratoire aiguë de « novo »

3 étiologies :

  • Embolie pulmonaire
  • Pneumothorax compressif
  • AAG
EPPneumo thoraxAAG
ATCDImmobilisation K Troubles de la coagulationSujet longiligne Tabagisme / cannabis Pathologie chronique respiratoire « à risque » (lésions bulleuses, kystiques)Asthme connu
Mode de débutRapide voire brutalBrutal, parfois déclenché par l’effortPrécédé d’un asthme instable ou exacerbations
Signes générauxFébriculeAucunAucun
Signes fonctionnelsDouleur latéro-thoracique Toux non productive Crachats hémoptoïquesDouleur latéro-thoracique Toux non productiveDyspnée expiratoire Toux productive purulente fréquente
Examen physiqueFoyer de râles crépitantsAbolition des VV et du MV Tympanisme à la percussionFreinage Râles sibilants ou silence auscultatoire
Signes radiologiquesRadio normale Ascension coupole Atélectasie en bande Opacité périphérique à base triangulaire (infarctus) Epanchement pleuralHyperclarté pulmonaire délimitée par la ligne pleuraleDistension thoracique

En pratique, signes de détresse respiratoire aiguë

Cliniques- SpO2 < 90% - FR > 30 / min- Cyanose (hypoxémie) – Sueurs (hypercapnie) – signes de lutte- Hémodynamique (PAS – marbrures) / Neurologique (confusion)

Paracliniques- PaO2 < 60 mmHg ; PaCO2 > 45 mmHg ; SaO2 < 92%

Syndrome de détresse respiratoire aiguë : SDRA = œdème lésionnel du poumon (OAP non cardiogénique)

Définition

  • Détresse respiratoire d’évolution aiguë < 7 jours
  • Anomalies radiologiques bien définies : opacités alvéolaires / bilatérales / diffuses / non complètement expliquées par un épanchement, une atélectasie
  • Sans défaillance cardiaque, ni surcharge volémique
Classification
SDRA légerPaO2/FiO2 = 200 – 300 mmHg avec PEP ou CPAP ≥ 5 cm H2O
SDRA modéréPaO2/FiO2 = 100 – 200 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O
SDRA sévèrePaO2/FiO2 ≤ 100 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O
  • Mécanisme : Accumulation de fluide dans les espaces interstitiels / alvéoles / tissus vasculaire
  • Conséquences :
  • SANS augmentation de la p° hydrostatique
  • Avec augmentation de la perméabilité de la barrière endothéliale pulmonaire
  • ET avec des lésions anatomopathologiques de dommages alvéolaires diffus
  • Altération de la ventilation / perfusion du poumon de façon hétérogène
  • Diminution de la compliance pulmonaire (›Expansion du parenchyme + difficile)

étiologies

Agression exogène « épithéliale »

  • Infectieuse = Pneumonie bactérienne / virale / parasitaire ou fungique
  • Toxique = Inhalation de fumée toxique / inhalation de liquide gastrique (Syndrome de Mendelson) / Noyade

Agression endogène « endothéliale »

Toute pathologie entrainant une réponse inflammatoire systémique

  • Sepsis sévère
  • Pancréatite aiguë
  • Embolie amniotique
  • Circulation extra corporelle
  • Transfusions massives
  • Polytraumatisme
  • Brûlures étendues

Examens complémentaires

Radio du thorax = opacités alvéolaires bilatérales diffuses