- Pneumologie
- UE 11
- Item 355
Important
Détresse respiratoire aigüe du nourrisson, de l'enfant et de l'adulte
GéNéRALITéS
Définitions
- Détresse respiratoire aiguë : Ensemble des signes respiratoires témoignant de la gravité d’une affection de l’appareil respiratoire
- +/- associé à des signes neurologiques et hémodynamiques › Eléments supplémentaires de gravité
- Traduit inadéquation entre les charges imposées à l’appareil respiratoire et ses capacités
Devant une dyspnée aiguë › Existence d’une détresse respiratoire est un signe de gravité › Annonce la survenue prochaine d’une défaillance respiratoire (voire d’un arrêt cardio-respiratoire)
- Insuffisance respiratoire aiguë = Hypoxie cellulaire
DIAGNOSTIC
éTAPE 1 : Poser le diagnostic de détresse respiratoire aiguë
Examen clinique
On retrouve des signes d’atteinte directe respiratoire (= cyanose) et de mécanismes de compensation (= mise en jeu anormale de muscles respiratoires). On peut les classer en 2 catégories :
Signes de lutte
- Polypnée superficielle (= Accélération de la fréquence respiratoire). /!/ Si bradypnée ! C’est un signe de défaillance neurologique (et pas respiratoire) › Annonce un arrêt respiratoire imminent !!
- Recrutement des muscles respiratoires accessoires et tirage =
- Muscles expiratoires (› Expiration devient « active »)
- Muscles inspiratoires extradiaphragmatiques (scalènes + SCM + intercostaux).
Fait redouter la survenue d’un arrêt respiratoire car la pompe enzymatique de ces muscles n’est pas adaptée à une contraction permanente et soutenue !!
- Muscles dilatateurs des VAS : Repérable par un « battement des ailes du nez »
Signes de faillite
- Respiration abdominale paradoxale › Faillite de pompe ventilatoire = Recul de la paroi abdominale à l’inspiration
- Cyanose › Faillite de la pompe respiratoire = Coloration bleutée des téguments
- Absence de participation du diaphragme à la respiration
- Doit faire discuter la mise en place d’une ventilation assistée et redouter l’arrêt respiratoire
- Apparaît lorsque c° Hb réduite excède 5g/dl de sang capillaire
- Hypoxémie profonde (Sp02 de l’ordre de 80%)
Retentissement = recherche de signes de gravité
Neurologiques = Evocateurs de la présence d’une hypercapnie
- Astérixis (ou flapping tremor) = Abolition transitoire du tonus postural
- Altération du comportement et de la vigilance (désorientation temporo-spatiale / agitation…)
- Suivi du score de Glasgow pour voir l’évolution du coma
- Glasgow < 9 + DRA = fait envisager une intubation trachéale pour protéger les VA d’une inhalation digestive
Hémodynamiques
Devant une DRA ; rechercher 4 signes circulatoires systématiquement
- Cœur pulmonaire aigu = Témoin d’une survenue brutale d’HTAP
- Pouls paradoxal = Diminution du pouls à l’inspiration
- Signes liés à l’hypercapnie
- Insuffisance circulatoire = Hypo perfusion tissulaire (› Hypoxie de tous les organes)
- Signes cliniques › TJ / RHJ / Hépatomégalie douloureuse / signe de Harzer (perception des battements du cœur dans la région épigastrique)
- Etiologies › EP massive / PNO / AAG
- Etiologies › Tamponnade / AAG
- Céphalées, hypervascularisation des conjonctives : effet vasoD du dioxyde de carbone
- Tremblements, sueurs, tachycardie, HTA : en lien avec la réaction adrénergique au « stress hypercapnique »
- Peau froide, marbrures
- Hypotension artérielle (PAS < 90 mmHg ou ayant chuté 50 mmHg)
- FC > 120 / min - FR > 25 - 30 / min
- Oligurie
- Confusion, altération de la vigilance
éTAPE 2 : Initier la prise en charge en urgence, y compris pré hospitalière
URGENCE thérapeutique
Allo SAMU si pas à l’hôpital
Allo REANIMATION si à l’hôpital
- Surveillance : FC – PA – FR – Saturation pulsée en O2
- Oxygénothérapie = Au masque facial ; débit adapté pour avoir SpO2 > 90%
- Pose VV de gros calibre
- +/- Assistance ventilatoire (apport air + O2 sous pression positive lors de l’inspiration) à l’aide d’un ventilateur si :
- +/- Ventilation invasive ou non
- Hypoventilation aiguë menaçant le pronostic vital = Respiration paradoxale / troubles de la conscience / acidose respiratoire
- Hypoxémie réfractaire à l’O2
- VNI = intérêt de faire moins d’infections nosocomiales
- VI
- Défaillances respiratoires isolées avec patients coopérants = Décompensation de BPCO en acidose respiratoire / OAP cardiogéniques
- Dès qu’il ne s’agit pas d’une défaillance respiratoire isolée (troubles de conscience, état de choc, polytrauma…) › En 1ère intention
- Si échec VNI en 2nd intention
- Radiographie du thorax au lit du patient (orientation diagnostique ++)
- ECG
- Prélèvements biologiques :
- Gaz du sang (orientation diagnostique ++)
- NFS-Plaquettes
- Ionogramme sanguin – Urée – Créat (rééquilibration hydro-électrique) – Acide lactique
- BNP ou NT-proBNP (si doute avec OAP cardiogénique)
- Procalcitonine = PCT (si doute pneumonie infectieuse)
- Hypoxémie avec PaO2 < 60 mmHg et/ou SaO2 < 90%
- Rechercher d’un effet shunt = PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg (zones perfusées non ventilées)
- SIGNES DE GRAVITE = PaO2 < 55 mmHg / PaCO2 > 45 mmHg / acidose respiratoire (pH < 7,35)
éTAPE 3 : Poser le dianostic étiologique
Orientation diagnostique repose sur :
- Radiographie du thorax- GDS +++
Etiologies pulmonaires
- Décompensation de BPCO ou d’insuffisance respiratoire chronique
- PAC
- AAG
- Pleurésie / pneumothorax compressif ++
- EP
Etiologies extra-pulmonaires
- ICG aiguë (OAP)
- Pathologie neuro-musculaire : AVC / Guillain Barré / myasthénie
1. Diagnostic d’une obstruction des VAS
C’est en fait la 1ère étape car va conditionner toute la suite de la PEC
- Signes cliniques :
- Patient paniqué / Porte ses mains autour du cou
- Dysphonie / Aphonie
- Bradypnée inspiratoire
- Auscultation = bruit de cornage / stridor
- Principales causes d’obstruction des VAS :
- Inhalation de CE chez le petit enfant (< 3 ans) / Sujet âgé avec anomalies de la déglutition ou dentition
- Laryngite // Epiglottite
- Œdème de Quincke
- Sténoses trachéales
- Tumeurs laryngées
2. Diagnostic d’une detresse respiratoire AVEC anomalies radiologiques
Trois principaux diagnostics :
- Pneumonie infectieuse (› Rechercher de la fièvre ) pouvant éventuellement évoluer vers un tableau de SDRA
- Œdème pulmonaire aigu (OAP) cardiogénique
- Pneumothorax sous tension (++ si pathologie respiratoire sous jacente)
Pneumopathie infectieuse | OAP cardiogénique | |
---|---|---|
ATCD | AucunImmunodépression | IC Facteurs de risque CV (HTA, tabac, diabète, dyslipidémie, sexe, âge…) |
Mode de début | Brutal | Rapidement progressif |
Signes généraux | Fièvre élevée, frissons | Aucun |
Signes fonctionnels | Expectorations purulentes Douleur thoracique d’allure pleurales | Expectorations mousseuses, saumonées Orthopnée |
Examen physique | Foyer de râles crépitants | Râles crépitants bilatéraux partie inférieure des champs pulmonaires OMI / TJ / RHJ |
Signes radiologiques | Opacités alvéolaires souvent systématisées (mais pas toujours !) | Opacités alvéolaires bilatérales, diffuses, péri-hilaires en « ailes de papillon » |
Signes biologiques | Syndromeinflammatoire (augmentation CRP) Hyperleucocytose Antigénurie Légionelle et Pneumocoque Elévation de la PCT | Elévation du BNP ou du NT-proBNP |
Examens complémentaires | — | ECG - ETT |
Dans un 2ème temps penser :
- SDRA = si existence d’une anamnèse et tableau clinique compatible avec une des étiologies du SDRA
- Exacerbations de PID = Demander au patient ses ATCD (pneumopathie en général connue)
3. Diagnostic d’une detresse respiratoire SANS anomalies radiologiques
GDS & la clinique vont orienter le diagnostic vers une pathologie respiratoire aiguë de « novo » / décompensation aiguë de pathologie chronique
Décompensation aiguë d’une pathologie respiratoire chronique
Eléments en faveur :
- Hypercapnie = PaCO2 > 45 mmHg avec pH anormal
- Elévation des bicarbonates (> 26 mmol)
Rappels sur les pathologies respiratoires chroniques
Physiopathologie des pathologies respiratoires chroniques
2 mécanismes (qui peuvent être associés) :
- Altérations des propriétés mécaniques du système = le rendent plus difficile à gonfler par augmentation des charges imposées à l’appareil respiratoire › Diminution de la compliance (fibrose +++) / Augmentation des résistances (maladies bronchiques) ou distension dynamique (asthme / BPCO)
- Diminution des capacités de l’appareil respiratoire à lutter contre les charges (déficit (neuro)-musculaire)
Etiologies des pathologies respiratoires chroniques
- BPCO = la plus fréquente des pathologies pouvant se compliquer par une DRA lors de décompensation
- Affections de la paroi thoracique = Obésité morbide (IMC > 40) / déformations thoraciques (cyphose, scoliose)
- Pathologies neuromusculaires
- Tabagisme
- Critères cliniques de bronchite chronique (toux productive > 3 mois sur 2 ans consécutifs)
- Signes de distension thoracique
- Muscles respiratoires accessoires hypertrophiés
- Râles sibilants ou ronchis à l’auscultation
- Atteintes supraspinales = TC / Lésion vasculaire du tronc cérébral / Tumorales
- Atteintes spinales = Traumatisme médullaire ++++ / Lésion vasculaire de la moelle épinière / Atteinte motoneurone alpha (SLA)
- Atteintes radiculaires bilatérales = Traumatismes du rachis / Inflammatoires (Guillain Barré)
- Atteintes nerveuses tronculaires bilatérales du nf. Phrénique = Neuropathie périphérique
- Jonction neuromusculaire = Myasthénie
- Muscles = Myopathies
Démarche devant une probable pathologie respiratoire chronique
- Rechercher des arguments en faveur BPCO- Rechercher déformation thoracique / obésité morbide- Réaliser un examen neurologique à la recherche d’une pathologie neuromusculaire
Rechercher des facteurs de décompensation aiguë
3 principaux :
- Infectieux = Bronchite / pneumonie
- EP
- Dysfonction cardiaque gauche
Autres :
- Pneumothorax
- Prise de traitement à visée sédative (BDZ) ou opiacés
- Chirurgie abdominale sus mésocolique
- Traumatisme thoracique ou chirurgie thoracique
Pathologie respiratoire aiguë de « novo »
3 étiologies :
- Embolie pulmonaire
- Pneumothorax compressif
- AAG
EP | Pneumo thorax | AAG | |
---|---|---|---|
ATCD | Immobilisation K Troubles de la coagulation | Sujet longiligne Tabagisme / cannabis Pathologie chronique respiratoire « à risque » (lésions bulleuses, kystiques) | Asthme connu |
Mode de début | Rapide voire brutal | Brutal, parfois déclenché par l’effort | Précédé d’un asthme instable ou exacerbations |
Signes généraux | Fébricule | Aucun | Aucun |
Signes fonctionnels | Douleur latéro-thoracique Toux non productive Crachats hémoptoïques | Douleur latéro-thoracique Toux non productive | Dyspnée expiratoire Toux productive purulente fréquente |
Examen physique | Foyer de râles crépitants | Abolition des VV et du MV Tympanisme à la percussion | Freinage Râles sibilants ou silence auscultatoire |
Signes radiologiques | Radio normale Ascension coupole Atélectasie en bande Opacité périphérique à base triangulaire (infarctus) Epanchement pleural | Hyperclarté pulmonaire délimitée par la ligne pleurale | Distension thoracique |
En pratique, signes de détresse respiratoire aiguë
Cliniques- SpO2 < 90% - FR > 30 / min- Cyanose (hypoxémie) – Sueurs (hypercapnie) – signes de lutte- Hémodynamique (PAS – marbrures) / Neurologique (confusion)
Paracliniques- PaO2 < 60 mmHg ; PaCO2 > 45 mmHg ; SaO2 < 92%
Syndrome de détresse respiratoire aiguë : SDRA = œdème lésionnel du poumon (OAP non cardiogénique)
Définition
- Détresse respiratoire d’évolution aiguë < 7 jours
- Anomalies radiologiques bien définies : opacités alvéolaires / bilatérales / diffuses / non complètement expliquées par un épanchement, une atélectasie
- Sans défaillance cardiaque, ni surcharge volémique
Classification | |
---|---|
SDRA léger | PaO2/FiO2 = 200 – 300 mmHg avec PEP ou CPAP ≥ 5 cm H2O |
SDRA modéré | PaO2/FiO2 = 100 – 200 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O |
SDRA sévère | PaO2/FiO2 ≤ 100 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O |
- Mécanisme : Accumulation de fluide dans les espaces interstitiels / alvéoles / tissus vasculaire
- Conséquences :
- SANS augmentation de la p° hydrostatique
- Avec augmentation de la perméabilité de la barrière endothéliale pulmonaire
- ET avec des lésions anatomopathologiques de dommages alvéolaires diffus
- Altération de la ventilation / perfusion du poumon de façon hétérogène
- Diminution de la compliance pulmonaire (›Expansion du parenchyme + difficile)
étiologies
Agression exogène « épithéliale »
- Infectieuse = Pneumonie bactérienne / virale / parasitaire ou fungique
- Toxique = Inhalation de fumée toxique / inhalation de liquide gastrique (Syndrome de Mendelson) / Noyade
Agression endogène « endothéliale »
Toute pathologie entrainant une réponse inflammatoire systémique
- Sepsis sévère
- Pancréatite aiguë
- Embolie amniotique
- Circulation extra corporelle
- Transfusions massives
- Polytraumatisme
- Brûlures étendues
Examens complémentaires
Radio du thorax = opacités alvéolaires bilatérales diffuses
GéNéRALITéS
Définitions
- Détresse respiratoire aiguë : Ensemble des signes respiratoires témoignant de la gravité d’une affection de l’appareil respiratoire
- +/- associé à des signes neurologiques et hémodynamiques › Eléments supplémentaires de gravité
- Traduit inadéquation entre les charges imposées à l’appareil respiratoire et ses capacités
Devant une dyspnée aiguë › Existence d’une détresse respiratoire est un signe de gravité › Annonce la survenue prochaine d’une défaillance respiratoire (voire d’un arrêt cardio-respiratoire)
- Insuffisance respiratoire aiguë = Hypoxie cellulaire
DIAGNOSTIC
éTAPE 1 : Poser le diagnostic de détresse respiratoire aiguë
Examen clinique
On retrouve des signes d’atteinte directe respiratoire (= cyanose) et de mécanismes de compensation (= mise en jeu anormale de muscles respiratoires). On peut les classer en 2 catégories :
Signes de lutte
- Polypnée superficielle (= Accélération de la fréquence respiratoire). /!/ Si bradypnée ! C’est un signe de défaillance neurologique (et pas respiratoire) › Annonce un arrêt respiratoire imminent !!
- Recrutement des muscles respiratoires accessoires et tirage =
- Muscles expiratoires (› Expiration devient « active »)
- Muscles inspiratoires extradiaphragmatiques (scalènes + SCM + intercostaux).
Fait redouter la survenue d’un arrêt respiratoire car la pompe enzymatique de ces muscles n’est pas adaptée à une contraction permanente et soutenue !!
- Muscles dilatateurs des VAS : Repérable par un « battement des ailes du nez »
Signes de faillite
- Respiration abdominale paradoxale › Faillite de pompe ventilatoire = Recul de la paroi abdominale à l’inspiration
- Cyanose › Faillite de la pompe respiratoire = Coloration bleutée des téguments
- Absence de participation du diaphragme à la respiration
- Doit faire discuter la mise en place d’une ventilation assistée et redouter l’arrêt respiratoire
- Apparaît lorsque c° Hb réduite excède 5g/dl de sang capillaire
- Hypoxémie profonde (Sp02 de l’ordre de 80%)
Retentissement = recherche de signes de gravité
Neurologiques = Evocateurs de la présence d’une hypercapnie
- Astérixis (ou flapping tremor) = Abolition transitoire du tonus postural
- Altération du comportement et de la vigilance (désorientation temporo-spatiale / agitation…)
- Suivi du score de Glasgow pour voir l’évolution du coma
- Glasgow < 9 + DRA = fait envisager une intubation trachéale pour protéger les VA d’une inhalation digestive
Hémodynamiques
Devant une DRA ; rechercher 4 signes circulatoires systématiquement
- Cœur pulmonaire aigu = Témoin d’une survenue brutale d’HTAP
- Pouls paradoxal = Diminution du pouls à l’inspiration
- Signes liés à l’hypercapnie
- Insuffisance circulatoire = Hypo perfusion tissulaire (› Hypoxie de tous les organes)
- Signes cliniques › TJ / RHJ / Hépatomégalie douloureuse / signe de Harzer (perception des battements du cœur dans la région épigastrique)
- Etiologies › EP massive / PNO / AAG
- Etiologies › Tamponnade / AAG
- Céphalées, hypervascularisation des conjonctives : effet vasoD du dioxyde de carbone
- Tremblements, sueurs, tachycardie, HTA : en lien avec la réaction adrénergique au « stress hypercapnique »
- Peau froide, marbrures
- Hypotension artérielle (PAS < 90 mmHg ou ayant chuté 50 mmHg)
- FC > 120 / min - FR > 25 - 30 / min
- Oligurie
- Confusion, altération de la vigilance
éTAPE 2 : Initier la prise en charge en urgence, y compris pré hospitalière
URGENCE thérapeutique
Allo SAMU si pas à l’hôpital
Allo REANIMATION si à l’hôpital
- Surveillance : FC – PA – FR – Saturation pulsée en O2
- Oxygénothérapie = Au masque facial ; débit adapté pour avoir SpO2 > 90%
- Pose VV de gros calibre
- +/- Assistance ventilatoire (apport air + O2 sous pression positive lors de l’inspiration) à l’aide d’un ventilateur si :
- +/- Ventilation invasive ou non
- Hypoventilation aiguë menaçant le pronostic vital = Respiration paradoxale / troubles de la conscience / acidose respiratoire
- Hypoxémie réfractaire à l’O2
- VNI = intérêt de faire moins d’infections nosocomiales
- VI
- Défaillances respiratoires isolées avec patients coopérants = Décompensation de BPCO en acidose respiratoire / OAP cardiogéniques
- Dès qu’il ne s’agit pas d’une défaillance respiratoire isolée (troubles de conscience, état de choc, polytrauma…) › En 1ère intention
- Si échec VNI en 2nd intention
- Radiographie du thorax au lit du patient (orientation diagnostique ++)
- ECG
- Prélèvements biologiques :
- Gaz du sang (orientation diagnostique ++)
- NFS-Plaquettes
- Ionogramme sanguin – Urée – Créat (rééquilibration hydro-électrique) – Acide lactique
- BNP ou NT-proBNP (si doute avec OAP cardiogénique)
- Procalcitonine = PCT (si doute pneumonie infectieuse)
- Hypoxémie avec PaO2 < 60 mmHg et/ou SaO2 < 90%
- Rechercher d’un effet shunt = PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg (zones perfusées non ventilées)
- SIGNES DE GRAVITE = PaO2 < 55 mmHg / PaCO2 > 45 mmHg / acidose respiratoire (pH < 7,35)
éTAPE 3 : Poser le dianostic étiologique
Orientation diagnostique repose sur :
- Radiographie du thorax- GDS +++
étiologies pulmonaires
- Décompensation de BPCO ou d’insuffisance respiratoire chronique
- PAC
- AAG
- Pleurésie / pneumothorax compressif ++
- EP
étiologies extra-pulmonaires
- ICG aiguë (OAP)
- Pathologie neuro-musculaire : AVC / Guillain Barré / myasthénie
1. Diagnostic d’une obstruction des VAS
C’est en fait la 1ère étape car va conditionner toute la suite de la PEC
- Signes cliniques :
- Patient paniqué / Porte ses mains autour du cou
- Dysphonie / Aphonie
- Bradypnée inspiratoire
- Auscultation = bruit de cornage / stridor
- Principales causes d’obstruction des VAS :
- Inhalation de CE chez le petit enfant (< 3 ans) / Sujet âgé avec anomalies de la déglutition ou dentition
- Laryngite // Epiglottite
- Œdème de Quincke
- Sténoses trachéales
- Tumeurs laryngées
2. Diagnostic d’une detresse respiratoire AVEC anomalies radiologiques
Trois principaux diagnostics :
- Pneumonie infectieuse (› Rechercher de la fièvre ) pouvant éventuellement évoluer vers un tableau de SDRA
- Œdème pulmonaire aigu (OAP) cardiogénique
- Pneumothorax sous tension (++ si pathologie respiratoire sous jacente)
Pneumopathie infectieuse | OAP cardiogénique | |
---|---|---|
ATCD | AucunImmunodépression | IC Facteurs de risque CV (HTA, tabac, diabète, dyslipidémie, sexe, âge…) |
Mode de début | Brutal | Rapidement progressif |
Signes généraux | Fièvre élevée, frissons | Aucun |
Signes fonctionnels | Expectorations purulentes Douleur thoracique d’allure pleurales | Expectorations mousseuses, saumonées Orthopnée |
Examen physique | Foyer de râles crépitants | Râles crépitants bilatéraux partie inférieure des champs pulmonaires OMI / TJ / RHJ |
Signes radiologiques | Opacités alvéolaires souvent systématisées (mais pas toujours !) | Opacités alvéolaires bilatérales, diffuses, péri-hilaires en « ailes de papillon » |
Signes biologiques | Syndromeinflammatoire (augmentation CRP) Hyperleucocytose Antigénurie Légionelle et Pneumocoque Elévation de la PCT | Elévation du BNP ou du NT-proBNP |
Examens complémentaires | — | ECG - ETT |
Dans un 2ème temps penser :
- SDRA = si existence d’une anamnèse et tableau clinique compatible avec une des étiologies du SDRA
- Exacerbations de PID = Demander au patient ses ATCD (pneumopathie en général connue)
3. Diagnostic d’une detresse respiratoire SANS anomalies radiologiques
GDS & la clinique vont orienter le diagnostic vers une pathologie respiratoire aiguë de « novo » / décompensation aiguë de pathologie chronique
Décompensation aiguë d’une pathologie respiratoire chronique
Eléments en faveur :
- Hypercapnie = PaCO2 > 45 mmHg avec pH anormal
- Elévation des bicarbonates (> 26 mmol)
Rappels sur les pathologies respiratoires chroniques
Physiopathologie des pathologies respiratoires chroniques
2 mécanismes (qui peuvent être associés) :
- Altérations des propriétés mécaniques du système = le rendent plus difficile à gonfler par augmentation des charges imposées à l’appareil respiratoire › Diminution de la compliance (fibrose +++) / Augmentation des résistances (maladies bronchiques) ou distension dynamique (asthme / BPCO)
- Diminution des capacités de l’appareil respiratoire à lutter contre les charges (déficit (neuro)-musculaire)
Etiologies des pathologies respiratoires chroniques
- BPCO = la plus fréquente des pathologies pouvant se compliquer par une DRA lors de décompensation
- Affections de la paroi thoracique = Obésité morbide (IMC > 40) / déformations thoraciques (cyphose, scoliose)
- Pathologies neuromusculaires
- Tabagisme
- Critères cliniques de bronchite chronique (toux productive > 3 mois sur 2 ans consécutifs)
- Signes de distension thoracique
- Muscles respiratoires accessoires hypertrophiés
- Râles sibilants ou ronchis à l’auscultation
- Atteintes supraspinales = TC / Lésion vasculaire du tronc cérébral / Tumorales
- Atteintes spinales = Traumatisme médullaire ++++ / Lésion vasculaire de la moelle épinière / Atteinte motoneurone alpha (SLA)
- Atteintes radiculaires bilatérales = Traumatismes du rachis / Inflammatoires (Guillain Barré)
- Atteintes nerveuses tronculaires bilatérales du nf. Phrénique = Neuropathie périphérique
- Jonction neuromusculaire = Myasthénie
- Muscles = Myopathies
Démarche devant une probable pathologie respiratoire chronique
- Rechercher des arguments en faveur BPCO- Rechercher déformation thoracique / obésité morbide- Réaliser un examen neurologique à la recherche d’une pathologie neuromusculaire
Rechercher des facteurs de décompensation aiguë
3 principaux :
- Infectieux = Bronchite / pneumonie
- EP
- Dysfonction cardiaque gauche
Autres :
- Pneumothorax
- Prise de traitement à visée sédative (BDZ) ou opiacés
- Chirurgie abdominale sus mésocolique
- Traumatisme thoracique ou chirurgie thoracique
Pathologie respiratoire aiguë de « novo »
3 étiologies :
- Embolie pulmonaire
- Pneumothorax compressif
- AAG
EP | Pneumo thorax | AAG | |
---|---|---|---|
ATCD | Immobilisation K Troubles de la coagulation | Sujet longiligne Tabagisme / cannabis Pathologie chronique respiratoire « à risque » (lésions bulleuses, kystiques) | Asthme connu |
Mode de début | Rapide voire brutal | Brutal, parfois déclenché par l’effort | Précédé d’un asthme instable ou exacerbations |
Signes généraux | Fébricule | Aucun | Aucun |
Signes fonctionnels | Douleur latéro-thoracique Toux non productive Crachats hémoptoïques | Douleur latéro-thoracique Toux non productive | Dyspnée expiratoire Toux productive purulente fréquente |
Examen physique | Foyer de râles crépitants | Abolition des VV et du MV Tympanisme à la percussion | Freinage Râles sibilants ou silence auscultatoire |
Signes radiologiques | Radio normale Ascension coupole Atélectasie en bande Opacité périphérique à base triangulaire (infarctus) Epanchement pleural | Hyperclarté pulmonaire délimitée par la ligne pleurale | Distension thoracique |
En pratique, signes de détresse respiratoire aiguë
Cliniques- SpO2 < 90% - FR > 30 / min- Cyanose (hypoxémie) – Sueurs (hypercapnie) – signes de lutte- Hémodynamique (PAS – marbrures) / Neurologique (confusion)
Paracliniques- PaO2 < 60 mmHg ; PaCO2 > 45 mmHg ; SaO2 < 92%
Syndrome de détresse respiratoire aiguë : SDRA = œdème lésionnel du poumon (OAP non cardiogénique)
Définition
- Détresse respiratoire d’évolution aiguë < 7 jours
- Anomalies radiologiques bien définies : opacités alvéolaires / bilatérales / diffuses / non complètement expliquées par un épanchement, une atélectasie
- Sans défaillance cardiaque, ni surcharge volémique
Classification | |
---|---|
SDRA léger | PaO2/FiO2 = 200 – 300 mmHg avec PEP ou CPAP ≥ 5 cm H2O |
SDRA modéré | PaO2/FiO2 = 100 – 200 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O |
SDRA sévère | PaO2/FiO2 ≤ 100 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O |
- Mécanisme : Accumulation de fluide dans les espaces interstitiels / alvéoles / tissus vasculaire
- Conséquences :
- SANS augmentation de la p° hydrostatique
- Avec augmentation de la perméabilité de la barrière endothéliale pulmonaire
- ET avec des lésions anatomopathologiques de dommages alvéolaires diffus
- Altération de la ventilation / perfusion du poumon de façon hétérogène
- Diminution de la compliance pulmonaire (›Expansion du parenchyme + difficile)
étiologies
Agression exogène « épithéliale »
- Infectieuse = Pneumonie bactérienne / virale / parasitaire ou fungique
- Toxique = Inhalation de fumée toxique / inhalation de liquide gastrique (Syndrome de Mendelson) / Noyade
Agression endogène « endothéliale »
Toute pathologie entrainant une réponse inflammatoire systémique
- Sepsis sévère
- Pancréatite aiguë
- Embolie amniotique
- Circulation extra corporelle
- Transfusions massives
- Polytraumatisme
- Brûlures étendues
Examens complémentaires
Radio du thorax = opacités alvéolaires bilatérales diffuses