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Céphalée aiguë et chronique chez l'adulte et l'enfant

  • DIAGNOSTIQUER une céphalée aiguë et une céphalée chronique
  • IDENTIFIER les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
  • ARGUMENTER l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient

Généralités

Définitions

Céphalées : douleurs de l’extrémité céphalique englobant la face

Classification selon l’ICHD

  • PRIMAIRES : elles sont FRÉQUENTES / elles sont dues à une dysfonction du système nerveux central avec activation des systèmes nociceptifs crâniens en l’absence d’autre affection causale
  • SECONDAIRES : causes TRÈS DIVERSES / liées à la lésion des structures crâniennes sensibles (notamment méninges, vaisseaux, sinus.. !! pas le parenchyme cérébral qui n’est pas en soi innervé)
  • Souvent par crises paroxystiques / rarement sur un mode continu et quotidien (céphalées chroniques quotidiennes)
  • Types : migraine / névralgies faciales essentielles / algie vasculaire de la face / céphalée de tension épisodique / migraine chronique
  • Diagnostic clinique / examens complémentaires normaux / traitement spécifique
  • Toute céphalée aiguë, récente, inhabituelle est une céphalée secondaire jusqu’à preuve du contraire !
  • Nécessitent une prise en charge urgente
  • Elles sont parfois chronicisées : reprendre l’interrogatoire depuis le 1e épisode aigu
  • Nécessitent le traitement de la douleur + un traitement étiologique

Diagnostic d’une céphalée primaire

Ecarter une céphalée secondaire

  • 2 QUESTIONS PRIMORDIALES à toujours poser :
  • DISTINGUE LES CÉPHALÉES « AIGUËS » récentes inhabituelles ou inaugurales des céphalées chroniques habituelles, évoluant depuis des mois voire des années
  • SUSPECTER UNE CÉPHALÉE SECONDAIRE si : 1e épisode de céphalées depuis DES JOURS-SEMAINES-MOIS ou antécédent de céphalée primaire mais cette fois DÉCRITE DE MANIÈRE NON HABITUELLE
  • Si même type de céphalée depuis des mois ou des années : évoque une céphalée PRIMAIRE ++ (mais ne jamais poser ce diagnostic lors d’un 1e épisode chez sujet n’en ayant jamais eu avant)
  • ÉLÉMENTS EN FAVEUR D’UNE CÉPHALÉE SECONDAIRE
  • Avez-vous déjà eu ce mal de tête ?
  • Depuis quand avez-vous ce mal de tête ?
  • Terrain et antécédents : âge de plus de 50 ans / absence de céphalée primaire préalable / présence d’une affection générale (néoplasie, maladie auto-immune, VIH, traitement immunosuppresseur…) / grossesse ou contexte de post-partum / apparition IIre à une prise médicamenteuse / obésité (hypertension intracrânienne idiopathique) / traumatisme crânien
  • Caractéristiques de la céphalée : de novo (brutale ou progressive) / céphalée chronique quotidienne évoluant depuis moins de 1 an / céphalée en coup de tonnerre (maximale en moins d’1 minute et intense) / provocation-majoration par la toux, l’effort physique, un Valsalva, le décubitus (céphalée matinale) / caractère orthostatique (évoque une hypotension intra-crânienne) / symptômes neurologies ou baisse d’acuité visuelle transitoire (éclipses, amaurose) ou progressive / confusion mentale, somnolence
  • Données de l’examen clinique : anomalies neurologiques / fièvre / nuque raide / douleur et induration des artères temporales / œdème papillaire au fond d’œil / tension artérielle très élevée

Type de céphalée primaire

  • PROFIL ÉVOLUTIF : caractère PERMANENT ou PAR CRISES
  • EXAMEN CLINIQUE : NORMAL par définition
  • Céphalées survenant MOINS 15 JOURS par mois, par crises : évoque la MIGRAINE et la céphalée de TENSION épisodique ++ (algie vasculaire de la face à crises peu fréquentes + rarement)
  • CÉPHALÉES FRÉQUENTES (plus de 15 jours/mois) ou QUOTIDIENNES (céphalées chroniques quotidiennes) : exclure céphalée IIre en cas de signes d’alerte
  • Céphalée chronique quotidienne de courte durée : crises de moins de 4h, tous les jours = évoque une algie vasculaire de la face, une hémicrânie paroxystique, une névralgie essentielle de la face
  • Céphalée chronique quotidienne de longue durée : migraine chronique, céphalée de tension chronique (avec ou sans abus médicamenteux pour les 2) / très rarement : hemicrania continua et céphalée chronique quotidienne de novo

Interrogatoire devant une céphalée chronique

  • Laisser le PATIENT S’EXPRIMER : symptômes prédominants, préoccupations principales
  • CARACTÉRISER LA CÉPHALÉE : durée et fréquence des crises, évolution dans le temps, topographie, intensité, type de douleur, facteurs aggravants ou calmants
  • IDENTIFIER DES SIGNES ACCOMPAGNATEURS : « migraineux » (nausées, vomissements...) / « trigémino-autonomique » (larmoiement, congestion nasale, ptosis…) / comportement lors des crises / symptômes focaux, élément postural
  • RESTITUER CONTEXTE DU PATIENT : antécédents, éléments déclencheurs, présence d’infections, travail, voyage, attentes du patient, croyances sur la maladie…
  • REVOIR L’HISTORIQUE DES TRAITEMENTS essayés et actuels : traitement de crise et de fond, durée de prise, dose, efficacité, effets secondaires, fréquence de la prise les 3 derniers mois (pour exclure l’abus médicamenteux)

CéPHALéES AIGUËS DE L’ADULTE

Orientation diagnostique

Examen clinique

Poursuite de l’interrogatoire initial

  • CARACTÉRISTIQUES DE LA CÉPHALÉE
  • TERRAIN
  • ANAMNÈSE
  • ÉLÉMENTS D'ORIENTATION : pathologies spécifiques à évoquer
  • Mode d’installation
  • Autres
  • En « coup de tonnerre » : intensité maximale sévère (échelle visuelle analogique supérieure à 7) en moins d’1 minute
  • Brutale : intensité maximale en moins d’1 heure
  • Progressive : intensité maximale atteinte jusqu’à plusieurs jours
  • Evolutivité / Intensité
  • Caractère postural ou pas / facteurs aggravants-améliorants
  • Facteurs de risque cardiovasculaire / contexte de néoplasie
  • Notion de traumatisme / prises toxiques ou médicamenteuses
  • Infection VIH non contrôlée : toxoplasmose cérébrale / méningite à cryptocoque
  • Néoplasie connue : méningite carcinomateuse / métastase
  • Post-partum : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible / éclampsie / thrombose veineuse cérébrale / hypotension intracrânienne (si péridurale)
  • Survenue brutale à l'effort ou orgasmique : hémorragie sous-arachnoïdienne / syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible
  • Survenue brutale lors des manœuvres de Valsalva : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible / hypertension intracrânienne aiguë
  • Survenue brutale lors des mictions, bain, douche : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible
  • Perte de connaissance : hémorragie sous-arachnoïdienne / tumeur intra-ventriculaire (kyste colloïde du 3e ventricule)

Examen physique

  • RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITÉ
  • EXAMEN GÉNÉRAL
  • EXAMEN NEUROLOGIQUE
  • EXAMEN LOCORÉGIONAL
  • Syndrome méningé
  • Syndrome d’hypertension intracrânienne
  • Remarque : dans le syndrome méningé comme dans l’hypertension intra-crânienne, le syndrome peut se manifester par une simple céphalée isolée surtout en début d’évolution
  • Eléments cliniques- Céphalées en casque / diffuses / intenses - Vomissements en jets / nausées - Photo-phonophobie / attitude en chien de fusil- Raideur de nuque
  • Etiologies à évoquer- Fébrile : méningite infectieuse- Non fébrile : hémorragie sous-arachnoïdienne
  • Céphalées- Progressives / matinales- Exagérées par la toux / le décubitus / l’effort - Résistantes aux antalgiques
  • Autres - Vomissements sans haut-le-cœur / soulageant temporairement les céphalées- Troubles de la vigilance - Diplopie horizontale (atteinte du VI)- Eclipses visuelles - Œdème papillaire bilatéral au fond d’œil
  • Prise des constantes (fièvre ?) / examen cutané (recherche d’un purpura)
  • Auscultation cardiaque (recherche d’un souffle)
  • Recherche de signes de focalisation
  • Examen du fond d’œil / pupilles
  • Acuité visuelle…
  • Palpation des artères temporales après 50 ans
  • Auscultation cervicale / examen des sinus
  • Palpation des muscles cervicaux

Examens complémentaires

Examens de première intention

  • IMAGERIE CÉRÉBRALE
  • En 1ère intention : IRM cérébrale (en séquences T1 FAT-SAT pour recherche de dissection / T2-FLAIR et T2* pour recherche de saignement...)
  • Si indisponible (fréquent) : faire une TDM non injectée

Mais une TDM normale n'élimine pas une cause lésionnelle : faux négatifs au scanner dans 5% des hémorragies sous-arachnoïdiennes / 30% des thromboses veineuses cérébrales / ≈ 100% des méningites & dissection cervicales

  • PONCTION LOMBAIRE
  • Indications
  • Contre-indications
  • Mesure de pression du LCS
  • En 1ère intention : devant un syndrome méningé fébrile (hors troubles de la conscience ou signes de focalisation)
  • En 2ème intention : après une imagerie cérébrale normale
  • Troubles sévères de l’hémostase
  • Hypertension intracrânienne avec risque d’engagement
  • Modalités - Patient en décubitus latéral gauche - Aiguille branchée sur un manomètre ou une tubulure verticale
  • Résultats - Pression normale : entre 10 et 20 cm d’eau - Hypertension intracrânienne : plus de 25 cm d’eau chez l’adulte / plus de 28 cm d’eau chez l’enfant

Examens en fonction du contexte

  • IMAGERIE
  • BIOLOGIE
  • Angio-IRM ou TDM : systématique si pas de cause retrouvée à l’imagerie et à la ponction lombaire
  • Echographie-Doppler cervical : si suspicion de dissection des artères cervicales
  • Imagerie ORL : si suspicion de pathologie ORL
  • VS-CRP : recherche un syndrome inflammatoire (Horton / infection)
  • HbCO : si suspicion d’intoxication au monoxyde de carbone

Cas particuliers

  • Céphalée secondaire bénigne manifeste (syndrome grippal) : traitement à domicile / consulter en cas d’aggravation ou d’apparition de nouveaux symptômes
  • Patient migraineux avec des céphalées : si le patient reconnait "sa" crise habituelle ne pas faire d'examens complémentaires / prescrire un traitement symptomatique

Orientation étiologique

Notes préalables

  • Toute cause de céphalée brutale peut se révéler selon le mode progressif et inversement
  • 30 À 70 % des céphalées restent sans diagnostic

Céphalées à début brutal

Par définition c’est une céphalée qui culmine en quelques secondes ou minutes / en pratique correspond à toute céphalée maximale en moins d’une heure

Syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible

Diagnostic

  • EXAMEN CLINIQUE
  • EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
  • Signes d’appel anamnestiques
  • Céphalées
  • Signes associés (inconstants)
  • Post-partum (50 %)
  • Prise de substances vasoactives
  • Hypertension artérielle
  • Mode d’apparition : en coup de tonnerre / céphalées isolées dans 75% des cas
  • Durée : 5 minutes à plusieurs heures
  • Facteurs déclenchants : effort / manœuvre de Valsalva / coït
  • Fréquence : répétition des crises sur 1 à 3 semaines
  • Crises comitiales
  • Déficits focaux
  • TDM / IRM : normales hors complication ischémique ou hémorragique
  • Angio-TDM ou IRM : sténoses artérielles segmentaires diffuses

Evolution

  • Réversible en 3 mois par définition

Dissection d’une artère cervicale

Examen clinique

  • DISSECTION CAROTIDIENNE
  • DISSECTION VERTÉBRALE
  • Signes typiques
  • Signes associés (inconstants)
  • Cervicalgie
  • Céphalée homolatérale frontale et temporale
  • Claude Bernard-Horner homolatéral
  • Acouphènes pulsatiles
  • Paralysie des derniers nerfs crâniens (XII)
  • Torticolis
  • Céphalée postérieure

Examens complémentaires

  • CAS GÉNÉRAL
  • Si DISSECTION VERTÉBRALE INTRACRÂNIENNE
  • IRM cervicale : hématome de la paroi en hypersignal T1 FAT-SAT
  • Angio-TDM cervical : sténose artérielle
  • Echographie-Doppler cervical : utile en cas d’indisponibilité des examens précédents
  • Imagerie cérébrale / ponction lombaire : recherche d’une hémorragie sous-arachnoïdienne associée

Autres causes traitées ailleurs

Vasculaires

  • Hémorragie SOUS-ARACHNOÏDIENNE ++ (1e étiologie à évoquer) : 10-30% des CÉPHALÉES BRUTALES
  • AVC ISCHÉMIQUE / hémorragie intraventriculaire / hématome sous-dural aigu / hématome extradural
  • THROMBOSE VEINEUSE cérébrale
  • ENCÉPHALOPATHIE HYPERTENSIVE / éclampsie
  • NÉCROSE PITUITAIRE : céphalée brutale ou progressive / troubles visuels
  • MALADIE DE HORTON
  • Céphalée avant les signes d'encéphalopathies
  • Œdème papillaire au fond d’œil
  • En IRM : présence d’hypersignaux FLAIR et T2 symétriques

nfectieuses

  • MÉNINGITE (1e étiologie à évoquer en cas de fièvre / 2% de présentation par une céphalée brutale isolée)
  • SINUSITE SPHÉNOÏDALE aiguë

Douleurs projetées

  • Syndrome coronarien aigu / dissection aortique

Autres

  • Tumeurs CÉRÉBRALES
  • HYDROCÉPHALIE
  • HYPOTENSION INTRACRÂNIENNE
  • Douleur cardiovasculaires projetées (exceptionnelles : infarctus du myocarde, dissection aortique)

Céphalées à début progressif

Syndrome d’hypertension intracrânienne

Hypertension intracrânienne symptomatique

  • ETIOLOGIES
  • CONDUITE À TENIR
  • A éliminer en urgence
  • Autres
  • Processus expansif intracrânien (présence de déficits focaux)
  • Thrombose veineuse cérébrale (signes focaux bilatéraux à bascule ± associés à des signes d'infarctus veineux)
  • Fistule durale
  • Tumeur médullaire
  • 1ère intention : imagerie cérébrale
  • Si imagerie normale : ponction lombaire pour diagnostic positif (prise de pression)
  • Si toujours pas de diagnostic : recherche + poussée des autres causes

Hypertension intracrânienne idiopathique

  • DIAGNOSTIC
  • COMPLICATION : ATROPHIE OPTIQUE ± cécité
  • Il s’agit d’un diagnostic d’élimination !
  • Terrain
  • Clinique
  • Paraclinique
  • Jeunes femmes obèses +++
  • Affections endocriniennes
  • Certains médicaments (vitamine A)
  • Syndrome d’hypertension intracrânienne classique
  • Œdèmes papillaires bilatéraux
  • Imagerie cérébrale : normale
  • Ponction lombaire : hyperpression du liquide cérébro-spinal / de composition normale

Syndrome d’hypotension intracrânienne

Hypotension intracrânienne idiopathique

  • ÉTIOLOGIES
  • DIAGNOSTIC
  • COMPLICATIONS
  • Fuite durale spontanée
  • Traumatisme rachidien mineur
  • Clinique
  • Paraclinique : IRM cérébrale
  • Céphalée - Survenue progressive (85 %) ou brutale (15 %) - Posturale
  • Signes associés (inconstants) - Cervicalgies - Acouphènes / hypoacousie- Nausées - Diplopie par atteinte du VI
  • Rehaussement intense des méninges au gadolinium
  • Déplacement cranio-caudal des structures encéphaliques
  • ± ventricules collabés
  • Hématome sous-dural
  • Thrombose veineuse cérébrale

Syndrome post-ponction durale

  • ÉTIOLOGIES
  • DIAGNOSTIC
  • Ponction lombaire / anesthésie péridurale
  • Rachianesthésie / infiltration épidurale
  • Neurochirurgie
  • Céphalée
  • Paraclinique : IRM cérébrale
  • Mode d’apparition : progressive ou soudaine
  • Facteur déclenchant : passage en position debout ou assise
  • Evolution : disparaît en moins de 15 minutes en décubitus
  • Même aspect que pour l’hypotension intracrânienne idiopathique

Céphalée post-traumatique aiguë

  • DÉFINITION
  • DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS À ÉLIMINER
  • Céphalée apparaissant dans les 7 jours après un traumatisme crânien
  • Dissection artérielle
  • Hématome sous-dural
  • Hypotension intracrânienne

Affections rhumatologiques

  • ÉTIOLOGIES
  • CLINIQUE
  • Arthrose cervicale sévère / conflit disco-radiculaire
  • Séquelles de fracture ou luxation d’une vertèbre cervicale
  • Luxation altoïdo-axoïdienne
  • Céphalées postérieures
  • Contractures para-vertébrales associées

Causes diverses de céphalées

  • INFECTIEUSES
  • AUTRES
  • Méningites et méningo-encéphalites
  • Sinusites
  • Glaucome aigu par fermeture de l’angle : douleur périorbitaire sévère
  • Intoxication au monoxyde de carbone : 90% de présentation par céphalée isolée / céphalée nocturne / taux d'HbCO augmenté
  • Névralgies symptomatiques / maladie de Horton

Traitement

Mise en condition

  • HOSPITALISATION : systématique si tABLEAU ÉVOCATEUR d’une cause grave
  • AMBULATOIRE : si CÉPHALÉE SECONDAIRE à une pathologie bénigne (syndrome PSEUDO-GRIPPAL par exemple)

Traitement symptomatique

Antalgiques

  • MOLÉCULES
  • VOIE D’ADMINISTRATION
  • 1ère intention : paracétamol ou néfopam
  • A éviter : aspirine ou AINS (peuvent aggraver une hémorragie) / sédatifs (masquent des troubles de la conscience)
  • 1ère intention : per os
  • Si intolérance digestive : voie intraveineuse

Antiémétique

  • MÉTOCLOPRAMIDE selon les mêmes modalités que les antalgiques

Traitement étiologique

  • Syndrome de VASOCONSTRICTION CÉRÉBRALE RÉVERSIBLE
  • DISSECTION D’UNE ARTÈRE CERVICALE
  • HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE IDIOPATHIQUE
  • SYNDROMES D’HYPOTENSION INTRACRÂNIENNE
  • Mesures générales
  • Traitement spécifique : nimodipine per os
  • Arrêt des substances vasoactives / repos
  • Anticoagulation en urgence en prévention d’un AVC
  • Traitement symptomatique
  • Mesures hygiéno-diététiques
  • Ponctions lombaires soustractives
  • Acétazolamide
  • Perte de poids
  • Arrêt d’un éventuel médicament favorisant
  • Indication : si persistance au bout de quelques jours
  • Modalités : injection péridurale de sang autologue (blood-patch)

CéPHALéES CHRONIQUES DE L’ADULTE

Orientation diagnostique

Examen clinique

Caractériser la céphalée

  • MODE ÉVOLUTIF
  • AUTRES
  • Céphalées chroniques paroxystiques
  • Céphalées chroniques quotidiennes
  • Moins de 15 jours par mois
  • Evolution par crises
  • Plus de 15 jours par mois
  • Distinguer les céphalées chroniques quotidiennes de longue et de courte durée (< 4 heures)
  • Facteurs déclenchants / signes associés / siège…

évaluation du terrain

  • CONTEXTE : antécédents / situation psychiatrique / répercussions fonctionnelles…
  • TRAITEMENTS : rechercher un ABUS / efficacité d’un éventuel traitement de fond

Orientation étiologique

Céphalée de tension

Généralités

  • EPIDÉMIOLOGIE
  • PHYSIOPATHOLOGIE
  • Sex ratio : concerne autant les hommes que les femmes
  • Prévalence : 30 à 80 % de la population générale pour la céphalée de tension épisodique
  • Facteurs myogènes
  • Facteurs neurologiques
  • Crispation et augmentation de la sensibilité des muscles péri-crâniens (facteur essentiel dans forme épisodique)
  • Mauvaise posture de la tête et du cou…
  • Dysfonction des systèmes de contrôle de la douleur

Diagnostic

EXAMEN CLINIQUE

  • INTERROGATOIRE
  • EXAMEN PHYSIQUE
  • SITUATIONS PARTICULIÈRES
  • Céphalées
  • Signes négatifs
  • Siège : bilatéral / antérieur ou postérieur
  • Type : serrement / étau / pression / brûlure / fourmillement / écoulement liquidien…
  • Intensité : légère à modérée / rarement forte l’activité reste possible)
  • Facteurs déclenchants : stress physique ou psychologique
  • Facteurs calmants : détente / activité physique / occupation à une tâche
  • Durée : variable
  • Pas de signes digestifs
  • Pas de photo-phonophobie
  • Généralement normal
  • ± tension des muscles faciaux ou cervicaux
  • Sujet anxieux : céphalée volontiers associée à des palpitations / nosophobie de la tumeur cérébrale/ patient en demande d'examens
  • Sujet dépressif : peut masquer d'autres symptômes / parfois la céphalée chronique peut faire partie d'un trouble de conversion

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

  • IMAGERIE CÉRÉBRALE
  • SELON LE CONTEXTE
  • Indications
  • Modalités
  • Résultats
  • Céphalée inhabituelle
  • Anomalie à l’examen clinique
  • Début après 50 ans
  • 1ère intention : TDM non injectée en 1ère intention
  • Si normale : IRM et angio-IRM cérébrales
  • Parfaitement normale hors pathologie associée
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP / ionogramme
  • Ponction lombaire : en cas de suspicion d’une hypertension intracrânienne chronique

FORMES ÉVOLUTIVES

  • CÉPHALÉE DE TENSION ÉPISODIQUE
  • CÉPHALÉE DE TENSION CHRONIQUE
  • Définition : survient moins de 15 jours par mois
  • Définition : survient au moins 15 jours par mois depuis au moins 3 mois
  • Facteurs favorisants : stress psychologiques répétés / contraintes physiques chroniques

Traitement

  • TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
  • MESURES NON MÉDICAMENTEUSES
  • Traitement de la crise
  • Traitement de fond (tous hors AMM)
  • Paracétamol ou AINS
  • Pas plus de 8 à 10 jours par mois
  • En 1ère intention : amitriptyline
  • Alternatives : venlafaxine / gabapentine / duloxétine
  • Thérapie cognitivo-comportementale / physiothérapie…
  • Mesures hygiéno-diététiques aspécifiques / éducation thérapeutique (la céphalée est favorisée par une tension musculaire excessive…)

Autres céphalées primaires (voir item 97)

  • MIGRAINE avec ou sans aura
  • ALGIES VASCULAIRES de la face
  • NÉVRALGIES essentielles

Céphalée chronique quotidienne

Généralités

  • ÉPIDÉMIOLOGIE
  • FACTEURS FAVORISANTS
  • Prévalence : concerne 3 % de la population générale
  • Sex ratio : prédominance féminine / âge moyen : entre 40 et 50 ans
  • Abus médicamenteux / anxiété généralisée
  • Trouble dépressif / troubles ventilatoires du sommeil / obésité

Diagnostic positif

  • EXAMEN CLINIQUE : recherche de signes d’alerte évocateurs d’une céphalée secondaire ( notamment hypotension intracrânienne, hypertension intracrânienne…)
  • EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
  • Terrain et antécédents
  • Caractéristiques de la céphalée
  • Examen physique
  • Age de plus de 50 ans
  • Absence de céphalée primaire préalable
  • Affection générale / grossesse ou post-partum
  • Apparition consécutive à une prise médicamenteuse
  • Obésité / traumatisme crânien
  • Céphalée de novo
  • Céphalée chronique quotidienne depuis moins de 1 an
  • Céphalée en coup de tonnerre
  • Céphalée posturale
  • Anomalies de l’examen neurologique
  • Confusion mentale ou somnolence
  • Syndrome méningé
  • Hypertension artérielle
  • Œdème papillaire au fond d’œil
  • Indiqués en présence des signes d’alerte supra
  • Orientés en fonction

Diagnostic étiologique

  • MIGRAINE CHRONIQUE
  • CÉPHALÉE PAR ABUS MÉDICAMENTEUX
  • AUTRES CAUSES + RARES (voir item 97)
  • Définition : au moins 15 jours de céphalées par mois dont au moins 8 jours de céphalée migraineuse
  • Définition
  • Critères temporels selon les molécules
  • Céphalée secondaire à la prise en excès d’un traitement de crise depuis plus de 3 mois
  • Typiquement chez un sujet anxieux ou déprimé / prend des traitements de + en + fréquemment voire préventivement
  • Triptans et opiacés : si prise au moins 10 jours par mois
  • AINS et antalgiques simples : si prise au moins 15 jours par mois
  • Intérêt d'un agenda des céphalées avec les traitements pris à chaque fois pour le diagnostic positif
  • Céphalée chronique quotidienne de courte durée (< 4h)
  • Céphalée chronique quotidienne de longue durée
  • Algie vasculaire de la face (à expression quotidienne)
  • Hémicrânie paroxystique
  • Névralgies essentielles
  • Céphalée de tension chronique
  • Céphalée chronique quotidienne de novo (le patient peut donner précisément le jour et l’heure de début)
  • Hemicrania continua

Traitement

Céphalée chronique paroxystique par abus médicamenteux

  • TRAITEMENT SPÉCIFIQUE : sevrage total en traitement de crise
  • PRÉVENTION
  • Modalités
  • Au décours
  • Mise en condition : prise en charge ambulatoire ou lors d’une hospitalisation programmée
  • Principe : couvrir le sevrage par de l’amitriptyline ou du topiramate
  • Reprise possible du traitement de crise avec une meilleure éducation du patient
  • Instaurer des traitements au long cours efficaces chez les patients céphalalgiques chroniques

Migraine chronique

  • Se traduit par L’ABSENCE D’AMÉLIORATION après la tentative de sevrage / trouble très INVALIDANT ++ / il n’existe pas de traitement spécifique
  • Injections de TOXINE BOTULIQUE possible mais réalisée hors AMM en France

CéPHALéES CHEZ L'ENFANT

Généralités

Caractère des céphalées

  • Plainte FRÉQUENTE chez l'enfant / le + souvent céphalées brèves et intermittentes sans gravité
  • Chez le nourrisson ou le petit enfant : tableau clinique ATYPIQUE
  • Signes retrouvés : accès d'agitation / tête roulée en tous les sens, cris stridents / hostilité / mobilisation algique de la tête / attitude prostrée antalgique

Etiologies

  • CÉPHALÉES AIGUËS INHABITUELLES
  • CÉPHALÉES D'INSTALLATION PROGRESSIVE : tumeur cérébrale, hypertension intracrânienne idiopathique
  • CÉPHALÉES RÉCURRENTES : MIGRAINES ++
  • CÉPHALÉES CHRONIQUES : causes ophtalmologiques, céphalées de tension
  • Fébriles : méningite aiguë / maladie virale ou infection ORL (fréquent ++)
  • Non fébriles : céphalées consécutives à un trauma crânien, une intoxication au monoxyde de carbone…

Diagnostic

EXAMEN CLINIQUE

Interrogatoire

  • TERRAIN : ANTÉCÉDENTs familiaux (migraine, malformation artério-veineuse, tumeur cérébrale…) / âge / croissance staturo-pondérale, sommeil / performances scolaires / pathologies chroniques (diabète de type 1...)
  • PRISES : médicamenteuses / toxiques
  • ANAMNÈSE : notion de traumatisme crânien / contage / voyage / facteur déclenchant identifié / conflit familial, situation à risque de maltraitance
  • SIGNES FONCTIONNELS
  • Caractéristiques de la céphalée
  • Rechercher des signes associés +++
  • Mode d’installation : brutal ou progressif / aura
  • Siège / irradiation / intensité (sur l’échelle visuelle analogique)
  • Horaire : soir, nuit, matin au réveil…
  • Type : striction, pulsatile, brûlures…
  • Evolution : durée, fluctuantes, progressives, accès…
  • Facteurs modifiants : aggravant ou soulageant (photophobie)
  • Efficacité des traitements entrepris
  • Retentissement socioprofessionnel / sommeil
  • Fièvre / myalgies / obstruction nasale
  • Asthénie / pâleur / vomissements / nausées / douleurs abdominales
  • Signes visuels / signes neurologiques / cervicalgies ou torticolis

Examen physique

  • Prise des CONSTANTES
  • EXAMEN NEUROLOGIE ET GÉNÉRAL
  • Pression artérielle / température / glycémie capillaire
  • Etat de conscience : score de Glasgow / coloration
  • Syndrome méningé +++
  • Syndrome d’hypertension intracrânienne
  • Signes de localisation +++
  • Recherche de signes généraux
  • Raideur de nuque / photophobie / purpura si fièvre
  • Bombement de la fontanelle
  • Augmentation du périmètre crânien
  • Céphalées / nausées-vomissement
  • Baisse d’acuité visuelle-diplopie / troubles de la conscience
  • Déficit sensitivomoteur / paresthésies / réflexes ostéo-tendineux modifiés
  • Examen photomoteur (anisocorie) / paires crâniennes
  • ORL : douleurs à la palpation des sinus / adénopathies cervicales
  • Recherche d'un toxi-syndrome / état d'hydratation

EXAMENS COMPLéMENTAIRES

Aucun examen n'est systématique chez l'enfant / discuter :

  • GLYCÉMIE CAPILLAIRE : si signes neuroglucopéniques (chez l’enfant diabétique ++)
  • EXAMEN DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN / dosage du monoxyde de carbone : selon les données cliniques
  • IMAGERIE CÉRÉBRALE : IRM +++ / TDM sinon (+ irradiant et – précis) / indications :
  • Si céphalées aiguës inhabituelles avec : brutalité d'apparition / augmentation du périmètre crânien ou bombement de la fontanelle / troubles de la conscience, signes de focalisation, convulsions / signes d'alerte dans les suites d'un traumatisme crânien / œdème papillaire au fond d’œil (contexte maltraitance)
  • Si céphalées d'installation progressive avec : signes d’hypertension intra-crâniennes typiques / syndrome cérébelleux, anomalies du comportement
  • Si céphalées récurrentes ou chroniques, à discuter devant : un 1e accès migraine de l’enfant de moins de 6 ans, une crise migraineuse atypique / doute sur des anomalies de l'examen neurologique

Orientation étiologique

Céphalées aiguës brutales

  • CÉPHALÉES FÉBRILES
  • CÉPHALÉES NON FÉBRILES
  • Infection neuro-méningée: faire la ponction lombaire + traitement anti-infectieux probabiliste dès la suspicion clinique
  • Pathologie virale / infection ORL : grippe, syndrome pseudo-grippal, virose ORL avec ou sans obstruction des voies aériennes supérieures = causes les + fréquentes (rarement liées à sinusites maxillaires)
  • Traumatismes crâniens: céphalées suivent le traumatisme crânien classiquement / nécessitent une surveillance rapprochée
  • Hypoglycémie : chez l’enfant diabétique insulinodépendant avec syndrome neuroglucopénique essentiellement
  • Intoxication au monoxyde de carbone : si contexte à risque (hiver, chauffage au gaz..)
  • Crise hypertensive : en cas d’hypertension artérielle sévère chronique (très rare)
  • Hémorragie méningée: syndrome méningé très brutal avec altération de la conscience (mais très rare chez l’enfant)
  • 1e crise migraineuse : retenue si les autres causes sont éliminées (+ présence des critères IHS)

Céphalées d'installation progressive

  • SIGNES D'ALARME : céphalées à prédominance MATINALE ou en 2e partie de nuit (réveils nocturnes) / augmentées à l'effort ou en position couchée / résistance aux antalgiques / accompagnées de VOMISSEMENTS soulageant temporairement la céphalée / présence de diplopie & d’éclipses visuelles / CHANGEMENT DE COMPORTEMENT ou baisse du rendement scolaire associé sont des signes évocateurs ++
  • Réaliser une IMAGERIE CÉRÉBRALE EN URGENCE
  • AU FOND D’ŒIL : peut retrouver un œdème papillaire bilatéral
  • TUMEUR POSTÉRIEURE
  • HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE IDIOPATHIQUE
  • Localisée en fosse postérieure surtout
  • L’examen peut retrouver des signes de localisation neurologique, un syndrome cérébelleux, une cassure de la courbe staturo-pondérale
  • Si imagerie normale / peut être liée à l’obésité, une vascularite, des médicaments…
  • !! Le pronostic visuel peut être mis en jeu en cas d’œdème papillaire chronique

Céphalées récurrentes : migraines ++

  • Migraine : 1E CAUSE de céphalée récurrente de l'enfant
  • Prévalence pédiatrique : de 3 À 10%
  • Pronostic TRÈS BON / retentissement parfois important (absentéisme scolaire par exemple)
  • CLINIQUE
  • PARACLINIQUE
  • TRAITEMENT
  • Contexte familial de migraine
  • Facteurs déclenchants : stimulations sensorielles (chaleur, lumière ou bruit intense), stress (disputes..), efforts physiques, manque de sommeil, fièvre, hypoglycémie…
  • Différences avec l'adulte : crises + courtes (1-48h) / localisation antérieure et bilatérale des céphalées majoritaire / troubles digestifs prédominants et pâleur inaugurale fréquente
  • Critères IHS-II de migraine chez l’enfant
  • Migraine avec aura : trouble neurologique focal sensoriel ou sensitivomotrice précédant la migraine / parfois accompagnant la migraine (de diagnostic difficile)
  • Tableaux spécifiques : migraine hémiplégiante (maladie génétique par mutation des canaux calciques le + souvent) / phénomènes périodiques de l’enfant (migraine abdominale, torticolis paroxystique, vomissements cycliques, vertige paroxystique, migraine confusionnelle)
  • Durée des crises : 1h à 48h
  • ≥ 2 critères parmi : céphalée unilatérale ou bilatérale fronto-temporale/ pulsatile/ d’intensité modérée à sévère/ aggravée à l’effort
  • ≥ 1 signe d’accompagnement parmi : nausée-vomissement/ photophobie-phonophobie
  • Récurrence : au moins 5 crises ayant les critères 1 et 3
  • En intercritique : examen clinique normal entre les crises (± exame paraclinique normal si possible mais non obligatoire)
  • Imagerie indiquée devant signes neurologiques atypiques/ crise inhabituelle (mêmes critères que chez l'adulte) / parfois réalisée + systématiquement pour les enfants de moins de 6 ans (l’interrogatoire étant peu contributif)
  • Traitement de la crise
  • Traitement de fond
  • Ibuprofène : 10 mg/kg par voie orale (sans dépasser 25-50 mg/kg/j) + paracétamol 15 mg/kg oral (sans dépasser 60 mg/kg/j) (voie intraveineuse si vomissements)
  • Triptan : spray nasal ou oral chez l’enfant de plus de 30 kg ou l’adolescent
  • Eviter les antalgiques plus de 3 fois par semaine pendant plusieurs mois (sinon induit une céphalée chronique quotidienne par abus médicamenteux)
  • Mesures générales : repos au calme dans l'obscurité, éviction d'un éventuel facteur déclenchant
  • Identification et éviction d'éventuels facteurs déclenchants
  • Méthodes de relaxation / thérapies cognitivo-comportementales : en 1e intention / très efficace chez l'enfant
  • Traitement médicamenteux : indiqué en 2e intention, s’il existe au moins 1 crise invalidante par semaine malgré un traitement de crise bien conduit, et après une consultation spécialisée

Modalités : propranolol / flunarizine (Sibélium®) / pizotifène (Sanmigran®)…

Céphalées chroniques quotidiennes

  • Céphalées persistant AU MOINS 3 MOIS avec un caractère ± continu
  • Troubles de la RÉFRACTION (hypermétropie essentiellement) : à évoquer devant une LOCALISATION RÉTRO-ORBITAIRE avec une gêne oculaire majorée à la LECTURE PROLONGÉE
  • CÉPHALÉES DE TENSION : survenant à l'ADOLESCENCE ++
  • !! Donc toujours demander un avis ophtalmologique devant des céphalées prolongées de l’enfant
  • Chez des enfants exposés à des conflits intra-familiaux ou difficultés scolaires
  • Localisation occipitale + striction le long des muscles du cou (déclenchée par la position incorrecte du sujet à son bureau) / généralement isolées
  • N'empêche pas l’activité / jamais de nausées, mais parfois photo-phonophobie présente

  • DIAGNOSTIQUER une céphalée aiguë et une céphalée chronique
  • IDENTIFIER les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
  • ARGUMENTER l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient

Généralités

Définitions

Céphalées : douleurs de l’extrémité céphalique englobant la face

Classification selon l’ICHD

  • PRIMAIRES : elles sont FRÉQUENTES / elles sont dues à une dysfonction du système nerveux central avec activation des systèmes nociceptifs crâniens en l’absence d’autre affection causale
  • SECONDAIRES : causes TRÈS DIVERSES / liées à la lésion des structures crâniennes sensibles (notamment méninges, vaisseaux, sinus.. !! pas le parenchyme cérébral qui n’est pas en soi innervé)
  • Souvent par crises paroxystiques / rarement sur un mode continu et quotidien (céphalées chroniques quotidiennes)
  • Types : migraine / névralgies faciales essentielles / algie vasculaire de la face / céphalée de tension épisodique / migraine chronique
  • Diagnostic clinique / examens complémentaires normaux / traitement spécifique
  • Toute céphalée aiguë, récente, inhabituelle est une céphalée secondaire jusqu’à preuve du contraire !
  • Nécessitent une prise en charge urgente
  • Elles sont parfois chronicisées : reprendre l’interrogatoire depuis le 1e épisode aigu
  • Nécessitent le traitement de la douleur + un traitement étiologique

Diagnostic d’une céphalée primaire

Ecarter une céphalée secondaire

  • 2 QUESTIONS PRIMORDIALES à toujours poser :
  • DISTINGUE LES CÉPHALÉES « AIGUËS » récentes inhabituelles ou inaugurales des céphalées chroniques habituelles, évoluant depuis des mois voire des années
  • SUSPECTER UNE CÉPHALÉE SECONDAIRE si : 1e épisode de céphalées depuis DES JOURS-SEMAINES-MOIS ou antécédent de céphalée primaire mais cette fois DÉCRITE DE MANIÈRE NON HABITUELLE
  • Si même type de céphalée depuis des mois ou des années : évoque une céphalée PRIMAIRE ++ (mais ne jamais poser ce diagnostic lors d’un 1e épisode chez sujet n’en ayant jamais eu avant)
  • ÉLÉMENTS EN FAVEUR D’UNE CÉPHALÉE SECONDAIRE
  • Avez-vous déjà eu ce mal de tête ?
  • Depuis quand avez-vous ce mal de tête ?
  • Terrain et antécédents : âge de plus de 50 ans / absence de céphalée primaire préalable / présence d’une affection générale (néoplasie, maladie auto-immune, VIH, traitement immunosuppresseur…) / grossesse ou contexte de post-partum / apparition IIre à une prise médicamenteuse / obésité (hypertension intracrânienne idiopathique) / traumatisme crânien
  • Caractéristiques de la céphalée : de novo (brutale ou progressive) / céphalée chronique quotidienne évoluant depuis moins de 1 an / céphalée en coup de tonnerre (maximale en moins d’1 minute et intense) / provocation-majoration par la toux, l’effort physique, un Valsalva, le décubitus (céphalée matinale) / caractère orthostatique (évoque une hypotension intra-crânienne) / symptômes neurologies ou baisse d’acuité visuelle transitoire (éclipses, amaurose) ou progressive / confusion mentale, somnolence
  • Données de l’examen clinique : anomalies neurologiques / fièvre / nuque raide / douleur et induration des artères temporales / œdème papillaire au fond d’œil / tension artérielle très élevée

Type de céphalée primaire

  • PROFIL ÉVOLUTIF : caractère PERMANENT ou PAR CRISES
  • EXAMEN CLINIQUE : NORMAL par définition
  • Céphalées survenant MOINS 15 JOURS par mois, par crises : évoque la MIGRAINE et la céphalée de TENSION épisodique ++ (algie vasculaire de la face à crises peu fréquentes + rarement)
  • CÉPHALÉES FRÉQUENTES (plus de 15 jours/mois) ou QUOTIDIENNES (céphalées chroniques quotidiennes) : exclure céphalée IIre en cas de signes d’alerte
  • Céphalée chronique quotidienne de courte durée : crises de moins de 4h, tous les jours = évoque une algie vasculaire de la face, une hémicrânie paroxystique, une névralgie essentielle de la face
  • Céphalée chronique quotidienne de longue durée : migraine chronique, céphalée de tension chronique (avec ou sans abus médicamenteux pour les 2) / très rarement : hemicrania continua et céphalée chronique quotidienne de novo

Interrogatoire devant une céphalée chronique

  • Laisser le PATIENT S’EXPRIMER : symptômes prédominants, préoccupations principales
  • CARACTÉRISER LA CÉPHALÉE : durée et fréquence des crises, évolution dans le temps, topographie, intensité, type de douleur, facteurs aggravants ou calmants
  • IDENTIFIER DES SIGNES ACCOMPAGNATEURS : « migraineux » (nausées, vomissements...) / « trigémino-autonomique » (larmoiement, congestion nasale, ptosis…) / comportement lors des crises / symptômes focaux, élément postural
  • RESTITUER CONTEXTE DU PATIENT : antécédents, éléments déclencheurs, présence d’infections, travail, voyage, attentes du patient, croyances sur la maladie…
  • REVOIR L’HISTORIQUE DES TRAITEMENTS essayés et actuels : traitement de crise et de fond, durée de prise, dose, efficacité, effets secondaires, fréquence de la prise les 3 derniers mois (pour exclure l’abus médicamenteux)

CéPHALéES AIGUËS DE L’ADULTE

Orientation diagnostique

Examen clinique

Poursuite de l’interrogatoire initial

  • CARACTÉRISTIQUES DE LA CÉPHALÉE
  • TERRAIN
  • ANAMNÈSE
  • ÉLÉMENTS D'ORIENTATION : pathologies spécifiques à évoquer
  • Mode d’installation
  • Autres
  • En « coup de tonnerre » : intensité maximale sévère (échelle visuelle analogique supérieure à 7) en moins d’1 minute
  • Brutale : intensité maximale en moins d’1 heure
  • Progressive : intensité maximale atteinte jusqu’à plusieurs jours
  • Evolutivité / Intensité
  • Caractère postural ou pas / facteurs aggravants-améliorants
  • Facteurs de risque cardiovasculaire / contexte de néoplasie
  • Notion de traumatisme / prises toxiques ou médicamenteuses
  • Infection VIH non contrôlée : toxoplasmose cérébrale / méningite à cryptocoque
  • Néoplasie connue : méningite carcinomateuse / métastase
  • Post-partum : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible / éclampsie / thrombose veineuse cérébrale / hypotension intracrânienne (si péridurale)
  • Survenue brutale à l'effort ou orgasmique : hémorragie sous-arachnoïdienne / syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible
  • Survenue brutale lors des manœuvres de Valsalva : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible / hypertension intracrânienne aiguë
  • Survenue brutale lors des mictions, bain, douche : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible
  • Perte de connaissance : hémorragie sous-arachnoïdienne / tumeur intra-ventriculaire (kyste colloïde du 3e ventricule)

Examen physique

  • RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITÉ
  • EXAMEN GÉNÉRAL
  • EXAMEN NEUROLOGIQUE
  • EXAMEN LOCORÉGIONAL
  • Syndrome méningé
  • Syndrome d’hypertension intracrânienne
  • Remarque : dans le syndrome méningé comme dans l’hypertension intra-crânienne, le syndrome peut se manifester par une simple céphalée isolée surtout en début d’évolution
  • Eléments cliniques- Céphalées en casque / diffuses / intenses - Vomissements en jets / nausées - Photo-phonophobie / attitude en chien de fusil- Raideur de nuque
  • Etiologies à évoquer- Fébrile : méningite infectieuse- Non fébrile : hémorragie sous-arachnoïdienne
  • Céphalées- Progressives / matinales- Exagérées par la toux / le décubitus / l’effort - Résistantes aux antalgiques
  • Autres - Vomissements sans haut-le-cœur / soulageant temporairement les céphalées- Troubles de la vigilance - Diplopie horizontale (atteinte du VI)- Eclipses visuelles - Œdème papillaire bilatéral au fond d’œil
  • Prise des constantes (fièvre ?) / examen cutané (recherche d’un purpura)
  • Auscultation cardiaque (recherche d’un souffle)
  • Recherche de signes de focalisation
  • Examen du fond d’œil / pupilles
  • Acuité visuelle…
  • Palpation des artères temporales après 50 ans
  • Auscultation cervicale / examen des sinus
  • Palpation des muscles cervicaux

Examens complémentaires

Examens de première intention

  • IMAGERIE CÉRÉBRALE
  • En 1ère intention : IRM cérébrale (en séquences T1 FAT-SAT pour recherche de dissection / T2-FLAIR et T2* pour recherche de saignement...)
  • Si indisponible (fréquent) : faire une TDM non injectée

Mais une TDM normale n'élimine pas une cause lésionnelle : faux négatifs au scanner dans 5% des hémorragies sous-arachnoïdiennes / 30% des thromboses veineuses cérébrales / ≈ 100% des méningites & dissection cervicales

  • PONCTION LOMBAIRE
  • Indications
  • Contre-indications
  • Mesure de pression du LCS
  • En 1ère intention : devant un syndrome méningé fébrile (hors troubles de la conscience ou signes de focalisation)
  • En 2ème intention : après une imagerie cérébrale normale
  • Troubles sévères de l’hémostase
  • Hypertension intracrânienne avec risque d’engagement
  • Modalités - Patient en décubitus latéral gauche - Aiguille branchée sur un manomètre ou une tubulure verticale
  • Résultats - Pression normale : entre 10 et 20 cm d’eau - Hypertension intracrânienne : plus de 25 cm d’eau chez l’adulte / plus de 28 cm d’eau chez l’enfant

Examens en fonction du contexte

  • IMAGERIE
  • BIOLOGIE
  • Angio-IRM ou TDM : systématique si pas de cause retrouvée à l’imagerie et à la ponction lombaire
  • Echographie-Doppler cervical : si suspicion de dissection des artères cervicales
  • Imagerie ORL : si suspicion de pathologie ORL
  • VS-CRP : recherche un syndrome inflammatoire (Horton / infection)
  • HbCO : si suspicion d’intoxication au monoxyde de carbone

Cas particuliers

  • Céphalée secondaire bénigne manifeste (syndrome grippal) : traitement à domicile / consulter en cas d’aggravation ou d’apparition de nouveaux symptômes
  • Patient migraineux avec des céphalées : si le patient reconnait "sa" crise habituelle ne pas faire d'examens complémentaires / prescrire un traitement symptomatique

Orientation étiologique

Notes préalables

  • Toute cause de céphalée brutale peut se révéler selon le mode progressif et inversement
  • 30 À 70 % des céphalées restent sans diagnostic

Céphalées à début brutal

Par définition c’est une céphalée qui culmine en quelques secondes ou minutes / en pratique correspond à toute céphalée maximale en moins d’une heure

Syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible

Diagnostic

  • EXAMEN CLINIQUE
  • EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
  • Signes d’appel anamnestiques
  • Céphalées
  • Signes associés (inconstants)
  • Post-partum (50 %)
  • Prise de substances vasoactives
  • Hypertension artérielle
  • Mode d’apparition : en coup de tonnerre / céphalées isolées dans 75% des cas
  • Durée : 5 minutes à plusieurs heures
  • Facteurs déclenchants : effort / manœuvre de Valsalva / coït
  • Fréquence : répétition des crises sur 1 à 3 semaines
  • Crises comitiales
  • Déficits focaux
  • TDM / IRM : normales hors complication ischémique ou hémorragique
  • Angio-TDM ou IRM : sténoses artérielles segmentaires diffuses

Evolution

  • Réversible en 3 mois par définition

Dissection d’une artère cervicale

Examen clinique

  • DISSECTION CAROTIDIENNE
  • DISSECTION VERTÉBRALE
  • Signes typiques
  • Signes associés (inconstants)
  • Cervicalgie
  • Céphalée homolatérale frontale et temporale
  • Claude Bernard-Horner homolatéral
  • Acouphènes pulsatiles
  • Paralysie des derniers nerfs crâniens (XII)
  • Torticolis
  • Céphalée postérieure

Examens complémentaires

  • CAS GÉNÉRAL
  • Si DISSECTION VERTÉBRALE INTRACRÂNIENNE
  • IRM cervicale : hématome de la paroi en hypersignal T1 FAT-SAT
  • Angio-TDM cervical : sténose artérielle
  • Echographie-Doppler cervical : utile en cas d’indisponibilité des examens précédents
  • Imagerie cérébrale / ponction lombaire : recherche d’une hémorragie sous-arachnoïdienne associée

Autres causes traitées ailleurs

Vasculaires

  • Hémorragie SOUS-ARACHNOÏDIENNE ++ (1e étiologie à évoquer) : 10-30% des CÉPHALÉES BRUTALES
  • AVC ISCHÉMIQUE / hémorragie intraventriculaire / hématome sous-dural aigu / hématome extradural
  • THROMBOSE VEINEUSE cérébrale
  • ENCÉPHALOPATHIE HYPERTENSIVE / éclampsie
  • NÉCROSE PITUITAIRE : céphalée brutale ou progressive / troubles visuels
  • MALADIE DE HORTON
  • Céphalée avant les signes d'encéphalopathies
  • Œdème papillaire au fond d’œil
  • En IRM : présence d’hypersignaux FLAIR et T2 symétriques

nfectieuses

  • MÉNINGITE (1e étiologie à évoquer en cas de fièvre / 2% de présentation par une céphalée brutale isolée)
  • SINUSITE SPHÉNOÏDALE aiguë

Douleurs projetées

  • Syndrome coronarien aigu / dissection aortique

Autres

  • Tumeurs CÉRÉBRALES
  • HYDROCÉPHALIE
  • HYPOTENSION INTRACRÂNIENNE
  • Douleur cardiovasculaires projetées (exceptionnelles : infarctus du myocarde, dissection aortique)

Céphalées à début progressif

Syndrome d’hypertension intracrânienne

Hypertension intracrânienne symptomatique

  • ETIOLOGIES
  • CONDUITE À TENIR
  • A éliminer en urgence
  • Autres
  • Processus expansif intracrânien (présence de déficits focaux)
  • Thrombose veineuse cérébrale (signes focaux bilatéraux à bascule ± associés à des signes d'infarctus veineux)
  • Fistule durale
  • Tumeur médullaire
  • 1ère intention : imagerie cérébrale
  • Si imagerie normale : ponction lombaire pour diagnostic positif (prise de pression)
  • Si toujours pas de diagnostic : recherche + poussée des autres causes

Hypertension intracrânienne idiopathique

  • DIAGNOSTIC
  • COMPLICATION : ATROPHIE OPTIQUE ± cécité
  • Il s’agit d’un diagnostic d’élimination !
  • Terrain
  • Clinique
  • Paraclinique
  • Jeunes femmes obèses +++
  • Affections endocriniennes
  • Certains médicaments (vitamine A)
  • Syndrome d’hypertension intracrânienne classique
  • Œdèmes papillaires bilatéraux
  • Imagerie cérébrale : normale
  • Ponction lombaire : hyperpression du liquide cérébro-spinal / de composition normale

Syndrome d’hypotension intracrânienne

Hypotension intracrânienne idiopathique

  • ÉTIOLOGIES
  • DIAGNOSTIC
  • COMPLICATIONS
  • Fuite durale spontanée
  • Traumatisme rachidien mineur
  • Clinique
  • Paraclinique : IRM cérébrale
  • Céphalée - Survenue progressive (85 %) ou brutale (15 %) - Posturale
  • Signes associés (inconstants) - Cervicalgies - Acouphènes / hypoacousie- Nausées - Diplopie par atteinte du VI
  • Rehaussement intense des méninges au gadolinium
  • Déplacement cranio-caudal des structures encéphaliques
  • ± ventricules collabés
  • Hématome sous-dural
  • Thrombose veineuse cérébrale

Syndrome post-ponction durale

  • ÉTIOLOGIES
  • DIAGNOSTIC
  • Ponction lombaire / anesthésie péridurale
  • Rachianesthésie / infiltration épidurale
  • Neurochirurgie
  • Céphalée
  • Paraclinique : IRM cérébrale
  • Mode d’apparition : progressive ou soudaine
  • Facteur déclenchant : passage en position debout ou assise
  • Evolution : disparaît en moins de 15 minutes en décubitus
  • Même aspect que pour l’hypotension intracrânienne idiopathique

Céphalée post-traumatique aiguë

  • DÉFINITION
  • DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS À ÉLIMINER
  • Céphalée apparaissant dans les 7 jours après un traumatisme crânien
  • Dissection artérielle
  • Hématome sous-dural
  • Hypotension intracrânienne

Affections rhumatologiques

  • ÉTIOLOGIES
  • CLINIQUE
  • Arthrose cervicale sévère / conflit disco-radiculaire
  • Séquelles de fracture ou luxation d’une vertèbre cervicale
  • Luxation altoïdo-axoïdienne
  • Céphalées postérieures
  • Contractures para-vertébrales associées

Causes diverses de céphalées

  • INFECTIEUSES
  • AUTRES
  • Méningites et méningo-encéphalites
  • Sinusites
  • Glaucome aigu par fermeture de l’angle : douleur périorbitaire sévère
  • Intoxication au monoxyde de carbone : 90% de présentation par céphalée isolée / céphalée nocturne / taux d'HbCO augmenté
  • Névralgies symptomatiques / maladie de Horton

Traitement

Mise en condition

  • HOSPITALISATION : systématique si tABLEAU ÉVOCATEUR d’une cause grave
  • AMBULATOIRE : si CÉPHALÉE SECONDAIRE à une pathologie bénigne (syndrome PSEUDO-GRIPPAL par exemple)

Traitement symptomatique

Antalgiques

  • MOLÉCULES
  • VOIE D’ADMINISTRATION
  • 1ère intention : paracétamol ou néfopam
  • A éviter : aspirine ou AINS (peuvent aggraver une hémorragie) / sédatifs (masquent des troubles de la conscience)
  • 1ère intention : per os
  • Si intolérance digestive : voie intraveineuse

Antiémétique

  • MÉTOCLOPRAMIDE selon les mêmes modalités que les antalgiques

Traitement étiologique

  • Syndrome de VASOCONSTRICTION CÉRÉBRALE RÉVERSIBLE
  • DISSECTION D’UNE ARTÈRE CERVICALE
  • HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE IDIOPATHIQUE
  • SYNDROMES D’HYPOTENSION INTRACRÂNIENNE
  • Mesures générales
  • Traitement spécifique : nimodipine per os
  • Arrêt des substances vasoactives / repos
  • Anticoagulation en urgence en prévention d’un AVC
  • Traitement symptomatique
  • Mesures hygiéno-diététiques
  • Ponctions lombaires soustractives
  • Acétazolamide
  • Perte de poids
  • Arrêt d’un éventuel médicament favorisant
  • Indication : si persistance au bout de quelques jours
  • Modalités : injection péridurale de sang autologue (blood-patch)

CéPHALéES CHRONIQUES DE L’ADULTE

Orientation diagnostique

Examen clinique

Caractériser la céphalée

  • MODE ÉVOLUTIF
  • AUTRES
  • Céphalées chroniques paroxystiques
  • Céphalées chroniques quotidiennes
  • Moins de 15 jours par mois
  • Evolution par crises
  • Plus de 15 jours par mois
  • Distinguer les céphalées chroniques quotidiennes de longue et de courte durée (< 4 heures)
  • Facteurs déclenchants / signes associés / siège…

évaluation du terrain

  • CONTEXTE : antécédents / situation psychiatrique / répercussions fonctionnelles…
  • TRAITEMENTS : rechercher un ABUS / efficacité d’un éventuel traitement de fond

Orientation étiologique

Céphalée de tension

Généralités

  • EPIDÉMIOLOGIE
  • PHYSIOPATHOLOGIE
  • Sex ratio : concerne autant les hommes que les femmes
  • Prévalence : 30 à 80 % de la population générale pour la céphalée de tension épisodique
  • Facteurs myogènes
  • Facteurs neurologiques
  • Crispation et augmentation de la sensibilité des muscles péri-crâniens (facteur essentiel dans forme épisodique)
  • Mauvaise posture de la tête et du cou…
  • Dysfonction des systèmes de contrôle de la douleur

Diagnostic

EXAMEN CLINIQUE

  • INTERROGATOIRE
  • EXAMEN PHYSIQUE
  • SITUATIONS PARTICULIÈRES
  • Céphalées
  • Signes négatifs
  • Siège : bilatéral / antérieur ou postérieur
  • Type : serrement / étau / pression / brûlure / fourmillement / écoulement liquidien…
  • Intensité : légère à modérée / rarement forte l’activité reste possible)
  • Facteurs déclenchants : stress physique ou psychologique
  • Facteurs calmants : détente / activité physique / occupation à une tâche
  • Durée : variable
  • Pas de signes digestifs
  • Pas de photo-phonophobie
  • Généralement normal
  • ± tension des muscles faciaux ou cervicaux
  • Sujet anxieux : céphalée volontiers associée à des palpitations / nosophobie de la tumeur cérébrale/ patient en demande d'examens
  • Sujet dépressif : peut masquer d'autres symptômes / parfois la céphalée chronique peut faire partie d'un trouble de conversion

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

  • IMAGERIE CÉRÉBRALE
  • SELON LE CONTEXTE
  • Indications
  • Modalités
  • Résultats
  • Céphalée inhabituelle
  • Anomalie à l’examen clinique
  • Début après 50 ans
  • 1ère intention : TDM non injectée en 1ère intention
  • Si normale : IRM et angio-IRM cérébrales
  • Parfaitement normale hors pathologie associée
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP / ionogramme
  • Ponction lombaire : en cas de suspicion d’une hypertension intracrânienne chronique

FORMES ÉVOLUTIVES

  • CÉPHALÉE DE TENSION ÉPISODIQUE
  • CÉPHALÉE DE TENSION CHRONIQUE
  • Définition : survient moins de 15 jours par mois
  • Définition : survient au moins 15 jours par mois depuis au moins 3 mois
  • Facteurs favorisants : stress psychologiques répétés / contraintes physiques chroniques

Traitement

  • TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
  • MESURES NON MÉDICAMENTEUSES
  • Traitement de la crise
  • Traitement de fond (tous hors AMM)
  • Paracétamol ou AINS
  • Pas plus de 8 à 10 jours par mois
  • En 1ère intention : amitriptyline
  • Alternatives : venlafaxine / gabapentine / duloxétine
  • Thérapie cognitivo-comportementale / physiothérapie…
  • Mesures hygiéno-diététiques aspécifiques / éducation thérapeutique (la céphalée est favorisée par une tension musculaire excessive…)

Autres céphalées primaires (voir item 97)

  • MIGRAINE avec ou sans aura
  • ALGIES VASCULAIRES de la face
  • NÉVRALGIES essentielles

Céphalée chronique quotidienne

Généralités

  • ÉPIDÉMIOLOGIE
  • FACTEURS FAVORISANTS
  • Prévalence : concerne 3 % de la population générale
  • Sex ratio : prédominance féminine / âge moyen : entre 40 et 50 ans
  • Abus médicamenteux / anxiété généralisée
  • Trouble dépressif / troubles ventilatoires du sommeil / obésité

Diagnostic positif

  • EXAMEN CLINIQUE : recherche de signes d’alerte évocateurs d’une céphalée secondaire ( notamment hypotension intracrânienne, hypertension intracrânienne…)
  • EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
  • Terrain et antécédents
  • Caractéristiques de la céphalée
  • Examen physique
  • Age de plus de 50 ans
  • Absence de céphalée primaire préalable
  • Affection générale / grossesse ou post-partum
  • Apparition consécutive à une prise médicamenteuse
  • Obésité / traumatisme crânien
  • Céphalée de novo
  • Céphalée chronique quotidienne depuis moins de 1 an
  • Céphalée en coup de tonnerre
  • Céphalée posturale
  • Anomalies de l’examen neurologique
  • Confusion mentale ou somnolence
  • Syndrome méningé
  • Hypertension artérielle
  • Œdème papillaire au fond d’œil
  • Indiqués en présence des signes d’alerte supra
  • Orientés en fonction

Diagnostic étiologique

  • MIGRAINE CHRONIQUE
  • CÉPHALÉE PAR ABUS MÉDICAMENTEUX
  • AUTRES CAUSES + RARES (voir item 97)
  • Définition : au moins 15 jours de céphalées par mois dont au moins 8 jours de céphalée migraineuse
  • Définition
  • Critères temporels selon les molécules
  • Céphalée secondaire à la prise en excès d’un traitement de crise depuis plus de 3 mois
  • Typiquement chez un sujet anxieux ou déprimé / prend des traitements de + en + fréquemment voire préventivement
  • Triptans et opiacés : si prise au moins 10 jours par mois
  • AINS et antalgiques simples : si prise au moins 15 jours par mois
  • Intérêt d'un agenda des céphalées avec les traitements pris à chaque fois pour le diagnostic positif
  • Céphalée chronique quotidienne de courte durée (< 4h)
  • Céphalée chronique quotidienne de longue durée
  • Algie vasculaire de la face (à expression quotidienne)
  • Hémicrânie paroxystique
  • Névralgies essentielles
  • Céphalée de tension chronique
  • Céphalée chronique quotidienne de novo (le patient peut donner précisément le jour et l’heure de début)
  • Hemicrania continua

Traitement

Céphalée chronique paroxystique par abus médicamenteux

  • TRAITEMENT SPÉCIFIQUE : sevrage total en traitement de crise
  • PRÉVENTION
  • Modalités
  • Au décours
  • Mise en condition : prise en charge ambulatoire ou lors d’une hospitalisation programmée
  • Principe : couvrir le sevrage par de l’amitriptyline ou du topiramate
  • Reprise possible du traitement de crise avec une meilleure éducation du patient
  • Instaurer des traitements au long cours efficaces chez les patients céphalalgiques chroniques

Migraine chronique

  • Se traduit par L’ABSENCE D’AMÉLIORATION après la tentative de sevrage / trouble très INVALIDANT ++ / il n’existe pas de traitement spécifique
  • Injections de TOXINE BOTULIQUE possible mais réalisée hors AMM en France

CéPHALéES CHEZ L'ENFANT

Généralités

Caractère des céphalées

  • Plainte FRÉQUENTE chez l'enfant / le + souvent céphalées brèves et intermittentes sans gravité
  • Chez le nourrisson ou le petit enfant : tableau clinique ATYPIQUE
  • Signes retrouvés : accès d'agitation / tête roulée en tous les sens, cris stridents / hostilité / mobilisation algique de la tête / attitude prostrée antalgique

Etiologies

  • CÉPHALÉES AIGUËS INHABITUELLES
  • CÉPHALÉES D'INSTALLATION PROGRESSIVE : tumeur cérébrale, hypertension intracrânienne idiopathique
  • CÉPHALÉES RÉCURRENTES : MIGRAINES ++
  • CÉPHALÉES CHRONIQUES : causes ophtalmologiques, céphalées de tension
  • Fébriles : méningite aiguë / maladie virale ou infection ORL (fréquent ++)
  • Non fébriles : céphalées consécutives à un trauma crânien, une intoxication au monoxyde de carbone…

Diagnostic

EXAMEN CLINIQUE

Interrogatoire

  • TERRAIN : ANTÉCÉDENTs familiaux (migraine, malformation artério-veineuse, tumeur cérébrale…) / âge / croissance staturo-pondérale, sommeil / performances scolaires / pathologies chroniques (diabète de type 1...)
  • PRISES : médicamenteuses / toxiques
  • ANAMNÈSE : notion de traumatisme crânien / contage / voyage / facteur déclenchant identifié / conflit familial, situation à risque de maltraitance
  • SIGNES FONCTIONNELS
  • Caractéristiques de la céphalée
  • Rechercher des signes associés +++
  • Mode d’installation : brutal ou progressif / aura
  • Siège / irradiation / intensité (sur l’échelle visuelle analogique)
  • Horaire : soir, nuit, matin au réveil…
  • Type : striction, pulsatile, brûlures…
  • Evolution : durée, fluctuantes, progressives, accès…
  • Facteurs modifiants : aggravant ou soulageant (photophobie)
  • Efficacité des traitements entrepris
  • Retentissement socioprofessionnel / sommeil
  • Fièvre / myalgies / obstruction nasale
  • Asthénie / pâleur / vomissements / nausées / douleurs abdominales
  • Signes visuels / signes neurologiques / cervicalgies ou torticolis

Examen physique

  • Prise des CONSTANTES
  • EXAMEN NEUROLOGIE ET GÉNÉRAL
  • Pression artérielle / température / glycémie capillaire
  • Etat de conscience : score de Glasgow / coloration
  • Syndrome méningé +++
  • Syndrome d’hypertension intracrânienne
  • Signes de localisation +++
  • Recherche de signes généraux
  • Raideur de nuque / photophobie / purpura si fièvre
  • Bombement de la fontanelle
  • Augmentation du périmètre crânien
  • Céphalées / nausées-vomissement
  • Baisse d’acuité visuelle-diplopie / troubles de la conscience
  • Déficit sensitivomoteur / paresthésies / réflexes ostéo-tendineux modifiés
  • Examen photomoteur (anisocorie) / paires crâniennes
  • ORL : douleurs à la palpation des sinus / adénopathies cervicales
  • Recherche d'un toxi-syndrome / état d'hydratation

EXAMENS COMPLéMENTAIRES

Aucun examen n'est systématique chez l'enfant / discuter :

  • GLYCÉMIE CAPILLAIRE : si signes neuroglucopéniques (chez l’enfant diabétique ++)
  • EXAMEN DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN / dosage du monoxyde de carbone : selon les données cliniques
  • IMAGERIE CÉRÉBRALE : IRM +++ / TDM sinon (+ irradiant et – précis) / indications :
  • Si céphalées aiguës inhabituelles avec : brutalité d'apparition / augmentation du périmètre crânien ou bombement de la fontanelle / troubles de la conscience, signes de focalisation, convulsions / signes d'alerte dans les suites d'un traumatisme crânien / œdème papillaire au fond d’œil (contexte maltraitance)
  • Si céphalées d'installation progressive avec : signes d’hypertension intra-crâniennes typiques / syndrome cérébelleux, anomalies du comportement
  • Si céphalées récurrentes ou chroniques, à discuter devant : un 1e accès migraine de l’enfant de moins de 6 ans, une crise migraineuse atypique / doute sur des anomalies de l'examen neurologique

Orientation étiologique

Céphalées aiguës brutales

  • CÉPHALÉES FÉBRILES
  • CÉPHALÉES NON FÉBRILES
  • Infection neuro-méningée: faire la ponction lombaire + traitement anti-infectieux probabiliste dès la suspicion clinique
  • Pathologie virale / infection ORL : grippe, syndrome pseudo-grippal, virose ORL avec ou sans obstruction des voies aériennes supérieures = causes les + fréquentes (rarement liées à sinusites maxillaires)
  • Traumatismes crâniens: céphalées suivent le traumatisme crânien classiquement / nécessitent une surveillance rapprochée
  • Hypoglycémie : chez l’enfant diabétique insulinodépendant avec syndrome neuroglucopénique essentiellement
  • Intoxication au monoxyde de carbone : si contexte à risque (hiver, chauffage au gaz..)
  • Crise hypertensive : en cas d’hypertension artérielle sévère chronique (très rare)
  • Hémorragie méningée: syndrome méningé très brutal avec altération de la conscience (mais très rare chez l’enfant)
  • 1e crise migraineuse : retenue si les autres causes sont éliminées (+ présence des critères IHS)

Céphalées d'installation progressive

  • SIGNES D'ALARME : céphalées à prédominance MATINALE ou en 2e partie de nuit (réveils nocturnes) / augmentées à l'effort ou en position couchée / résistance aux antalgiques / accompagnées de VOMISSEMENTS soulageant temporairement la céphalée / présence de diplopie & d’éclipses visuelles / CHANGEMENT DE COMPORTEMENT ou baisse du rendement scolaire associé sont des signes évocateurs ++
  • Réaliser une IMAGERIE CÉRÉBRALE EN URGENCE
  • AU FOND D’ŒIL : peut retrouver un œdème papillaire bilatéral
  • TUMEUR POSTÉRIEURE
  • HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE IDIOPATHIQUE
  • Localisée en fosse postérieure surtout
  • L’examen peut retrouver des signes de localisation neurologique, un syndrome cérébelleux, une cassure de la courbe staturo-pondérale
  • Si imagerie normale / peut être liée à l’obésité, une vascularite, des médicaments…
  • !! Le pronostic visuel peut être mis en jeu en cas d’œdème papillaire chronique

Céphalées récurrentes : migraines ++

  • Migraine : 1E CAUSE de céphalée récurrente de l'enfant
  • Prévalence pédiatrique : de 3 À 10%
  • Pronostic TRÈS BON / retentissement parfois important (absentéisme scolaire par exemple)
  • CLINIQUE
  • PARACLINIQUE
  • TRAITEMENT
  • Contexte familial de migraine
  • Facteurs déclenchants : stimulations sensorielles (chaleur, lumière ou bruit intense), stress (disputes..), efforts physiques, manque de sommeil, fièvre, hypoglycémie…
  • Différences avec l'adulte : crises + courtes (1-48h) / localisation antérieure et bilatérale des céphalées majoritaire / troubles digestifs prédominants et pâleur inaugurale fréquente
  • Critères IHS-II de migraine chez l’enfant
  • Migraine avec aura : trouble neurologique focal sensoriel ou sensitivomotrice précédant la migraine / parfois accompagnant la migraine (de diagnostic difficile)
  • Tableaux spécifiques : migraine hémiplégiante (maladie génétique par mutation des canaux calciques le + souvent) / phénomènes périodiques de l’enfant (migraine abdominale, torticolis paroxystique, vomissements cycliques, vertige paroxystique, migraine confusionnelle)
  • Durée des crises : 1h à 48h
  • ≥ 2 critères parmi : céphalée unilatérale ou bilatérale fronto-temporale/ pulsatile/ d’intensité modérée à sévère/ aggravée à l’effort
  • ≥ 1 signe d’accompagnement parmi : nausée-vomissement/ photophobie-phonophobie
  • Récurrence : au moins 5 crises ayant les critères 1 et 3
  • En intercritique : examen clinique normal entre les crises (± exame paraclinique normal si possible mais non obligatoire)
  • Imagerie indiquée devant signes neurologiques atypiques/ crise inhabituelle (mêmes critères que chez l'adulte) / parfois réalisée + systématiquement pour les enfants de moins de 6 ans (l’interrogatoire étant peu contributif)
  • Traitement de la crise
  • Traitement de fond
  • Ibuprofène : 10 mg/kg par voie orale (sans dépasser 25-50 mg/kg/j) + paracétamol 15 mg/kg oral (sans dépasser 60 mg/kg/j) (voie intraveineuse si vomissements)
  • Triptan : spray nasal ou oral chez l’enfant de plus de 30 kg ou l’adolescent
  • Eviter les antalgiques plus de 3 fois par semaine pendant plusieurs mois (sinon induit une céphalée chronique quotidienne par abus médicamenteux)
  • Mesures générales : repos au calme dans l'obscurité, éviction d'un éventuel facteur déclenchant
  • Identification et éviction d'éventuels facteurs déclenchants
  • Méthodes de relaxation / thérapies cognitivo-comportementales : en 1e intention / très efficace chez l'enfant
  • Traitement médicamenteux : indiqué en 2e intention, s’il existe au moins 1 crise invalidante par semaine malgré un traitement de crise bien conduit, et après une consultation spécialisée

Modalités : propranolol / flunarizine (Sibélium®) / pizotifène (Sanmigran®)…

Céphalées chroniques quotidiennes

  • Céphalées persistant AU MOINS 3 MOIS avec un caractère ± continu
  • Troubles de la RÉFRACTION (hypermétropie essentiellement) : à évoquer devant une LOCALISATION RÉTRO-ORBITAIRE avec une gêne oculaire majorée à la LECTURE PROLONGÉE
  • CÉPHALÉES DE TENSION : survenant à l'ADOLESCENCE ++
  • !! Donc toujours demander un avis ophtalmologique devant des céphalées prolongées de l’enfant
  • Chez des enfants exposés à des conflits intra-familiaux ou difficultés scolaires
  • Localisation occipitale + striction le long des muscles du cou (déclenchée par la position incorrecte du sujet à son bureau) / généralement isolées
  • N'empêche pas l’activité / jamais de nausées, mais parfois photo-phonophobie présente