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Anesthésie locale, locorégionale et générale

  • Argumenter les indications, les modalités, les contre-indications et les risques d’une anesthésie locale, locorégionale ou générale
  • Connaître l’analgésie obstétricale
  • Préciser les obligations réglementaires à respecter avant une anesthésie.

Généralités

Epidémiologie

Population anesthésiée

  • Plus de 80 % des patients ont plus de 18 ANS en dehors des accouchements
  • 7,5% des anesthésies impliquent des actes en rapport avec un accouchement
  • 8% des anesthésies impliquent une population PÉDIATRIQUE

Gestes fréquents

  • Endoscopies digestives : 16 % des cas
  • Accouchements et césariennes : 8,3 % des cas
  • Interventions sur le cristallin : 8,1 % des cas

Mortalité

  • Environ 5 décès par million d’anesthésies en France (mortalité équivalente pour les anesthésies générales et les anesthésies locorégionales)
  • Réduction massive de la mortalité depuis 30 ans

Aspects réglementaires

Décret du 5 décembre 1994 : sont garanties dans le cadre d’une anesthésie

  • CONSULTATION pré-anesthésique (en cas d’intervention programmée)
  • Visite PRÉ-ANESTHÉSIQUE
  • MOYENS nécessaires à la réalisation de l’anesthésie
  • SURVEILLANCE CONTINUE après l’intervention
  • ORGANISATION permettant de faire face à tout moment à une complication

Consultation d’anesthésie

Organisation

  • Doit avoir lieu au moins 48 HEURES avant l’intervention
  • Conduite par un médecin anesthésiste-réanimateur (mais pas forcément par celui qui réalisera le geste)
  • Résultats consignés dans un DOCUMENT inséré dans le dossier médical du patient

Objectifs

Evaluation médicale du patient

  • Evaluation du risque anesthésique : score ASA (American Society of Anesthesiologists)
  • Evaluation du score de Mallampati
  • Gestion des traitements chroniques
  • Autres informations à recueillir
  • ASA I : patient en bonne santé
  • ASA II : affection peu grave sans limitation fonctionnelle
  • ASA III : affection sévère avec limitation fonctionnelle déterminée
  • ASA IV : affection sévère constituant une menace vitale permanente
  • ASA V : patient moribond avec espérance de vie de moins de 24 heures
  • Classe 1 : toute la luette et les loges amygdaliennes sont visibles
  • Classe 2 : la luette est partiellement visible
  • Classe 3 : le palais membraneux est visible
  • Classe 4 : seul le palais osseux est visible
  • Objectifs
  • Conduite à tenir : maintenir autant que possible les traitements chroniques
  • Ne pas interférer gravement avec les médicaments utilisés lors de l’anesthésie
  • Ne pas déstabiliser par leur arrêt les pathologies pour lesquelles ils sont prescrits
  • Evaluation du risque transfusionnel
  • Prescription si besoin des examens complémentaires (aucun n’est systématique)
  • Proposer une anxiolyse médicamenteuse

Information du patient

  • SUJETS ABORDÉS
  • A L’ISSUE DE L’INFORMATION : s’assurer que le patient A COMPRIS et laisser une TRACE de cette dernière dans le dossier d’anesthésie
  • Etat du patient et son évolution prévisible
  • Description et déroulement des examens et des interventions
  • Objectif et bénéfices attendus
  • Conséquences et inconvénients possibles
  • Complications et risques éventuels
  • Précautions générales et particulières recommandées au patient

Visite pré-anesthésique

Organisation

  • Se fait QUELQUES HEURES AVANT la procédure
  • Systématiquement réalisée par le MÉDECIN qui réalisera le geste
  • Systématique même en cas de CONSULTATION D’ANESTHÉSIE

Objectifs

  • Confirmation des DONNÉES DE LA CONSULTATION
  • Vérification de L’ABSENCE DE SURVENUE de nouvelle pathologie ou d’évènement notable
  • Vérification du STATUT DE JEÛNE
  • Vérification de la bonne GESTION DES TRAITEMENTS chroniques

MODALITES DES DIFFERENTES ANESTHESIES

Anesthésie générale

Généralités

Indications

  • Tout acte diagnostique ou thérapeutique douloureux
  • A toujours pondérer selon la balance bénéfice-risques

Contre-indications : techniquement aucune

  • REFUS du patient
  • NON-RESPECT DU JEÛNE préopératoire si programmée

Drogues utilisées

Hypnotiques

  • MOLÉCULES UTILISÉES
  • MODE D’ACTION
  • Voie intraveineuse
  • Voie inhalée : halogénés
  • Propofol / thiopental / étomidate / kétamine
  • Isoflurane / desflurane / sevoflurane
  • Kétamine : antagoniste des récepteurs NMDA du glutamate
  • Tous les autres : agonistes des récepteurs GABA-A

Analgésiques : médicaments opioïdes par voie intraveineuse

  • Sufentanil / fentanyl
  • Alfentanil / rémifentanil

Curares

  • MOLÉCULES
  • MODE D’ACTION
  • Succinylcholine (le seul curare dépolarisant : à risque d’hyperkaliémie)
  • Vécuronium / rocuronium / atracurium / cistracurium (curares non dépolarisants)
  • Non dépolarisants : bloquent les récepteurs nicotiniques sensibles à l’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire
  • Succinylcholine : induit une contraction musculaire avant de bloquer la plaque (curare dépolarisant)

Déroulement : en trois phases

Phase d’induction

Premières mesures

  • MONITORAGE MULTIPARAMÉTRIQUE
  • AUTRES
  • Systématiquement : fréquence cardiaque / pression artérielle non invasive / saturation en oxygène / concentration en O2 et CO2 des gaz inspirés et expirés
  • Eventuellement
  • Profondeur de l’anesthésie (par une sorte d’EEG simplifiée)
  • Curarisation
  • Pose d’une voie veineuse périphérique
  • Réchauffement externe pour prévenir l’hypothermie induite par l’anesthésie
  • Check-list

Pré-oxygénation

  • GÉNÉRALITÉS
  • MODALITÉS
  • Objectif : saturer les réserves en oxygène de l’organisme (notamment la capacité résiduelle fonctionnelle)
  • Intérêt : permet d’assurer une apnée de sécurité la plus longue possible en cas de difficulté d’accès aux voies aériennes
  • Application d’un masque facial étanche sur le visage du patient avec une fraction inspirée en oxygène à 100 %
  • Pendant au moins 3 minutes ou jusqu’à obtention d’une fraction expirée en oxygène supérieure à 90 %

Utilisation de drogues

  • SYSTÉMATIQUEMENT
  • EVENTUELLEMENT : CURARES
  • Analgésique
  • Hypnotique
  • Indication : si intubation orotrachéale prévue
  • Intérêts : facilite le geste / réduit le risque de complications (traumatiques notamment)

Prise en charge respiratoire

  • PHYSIOLOGIE
  • MODALITÉS : PLUSIEURS POSSIBILITÉS
  • La bradypnée puis l’apnée sont systématiques à l’issue de la perte de conscience
  • Cela est dû à l’effet puissamment dépresseur respiratoire des agents d’anesthésie
  • Intubation oro-trachéale
  • Masque laryngé (ou tout autre dispositif laryngé)

Phase d’entretien

Utilisation de drogues

  • Administration continue ou discontinue de l’hypnotique pour assurer en permanence la perte de conscience
  • Poursuite des analgésiques voire des curares si initialement prescrits

Objectifs

  • Maintien de l’homéostasie
  • Evaluation de la PROFONDEUR DE L’ANESTHÉSIE
  • Préserver l’hémodynamique et la volémie
  • Normo-thermie
  • Equilibre métabolique
  • Réactivité aux stimulations
  • Réactivité hémodynamique et végétative
  • PROPHYLAXIE
  • Douleur postopératoire
  • Nausées et vomissements : à prévenir en cas de facteurs de risque parmi :
  • Anticipée dès la fin de l’intervention
  • Association d’antalgiques de différents niveaux selon l’intensité attendue
  • Mal des transports
  • Sexe féminin
  • Absence de tabagisme
  • Administration peropératoire de morphiniques

Exemple d’une séquence rapide d’anesthésie pour intubation en urgence

  • Induction : drogues utilisées
  • Entretien : drogues utilisées
  • Etomidate (contre-indications : insuffisance surrénale aiguë, épilepsie, porphyrie)
  • Succinylcholine (contre-indications: allergie, hyperkaliémie, hyperthermie maligne, myopathie, plaie du globe)
  • Midazolam (contre-indication : myasthénie)
  • Sufentanil (contre-indication: traitement par inhibiteur de la mono-amine oxydase)

Phase de réveil : en salle de surveillance post-interventionnelle

  • OBJECTIFS
  • Sortie de salle de surveillance
  • Prévenir les complications graves (dépression respiratoire…)
  • Gérer la douleur et les nausées-vomissements
  • Cas général
  • Aucune durée de surveillance recommandée
  • Orientation par des critères objectifs assurant de la stabilité des grandes fonctions vitales (score d’Aldrete)
  • En cas de titration de morphiniques : nécessite au moins 1 heure de surveillance après le dernier bolus

Complications

Respiratoires

  • ACCÈS DIFFICILE voire impossible aux voies aériennes supérieures
  • INHALATION BRONCHIQUE de liquide gastrique chez un patient non à jeun

Hémodynamiques

  • CHOC ANAPHYLACTIQUE lié aux curares
  • HYPOTENSION sévère par surdosage en médicament anesthésique
  • CHOC HYPOVOLÉMIQUE en cas de chirurgie compliquée

Hyperthermie maligne

  • PRODUITS IMPLIQUÉS
  • CONDUITE À TENIR
  • Halogénés
  • Curares (rarement)
  • En urgence
  • A distance : confirmation
  • Administration de dantrolène rapidement et jusqu’à résolution de la crise
  • Biopsie musculaire avec exposition à l’halothane
  • Recherche de la mutation génétique généralement impliquée

Anesthésie locorégionale

Généralités

Réglementation : comme pour l’anesthésie générale

  • CONSULTATION D’ANESTHÉSIE obligatoire
  • Passage en SALLE DE SURVEILLANCE post-interventionnelle également

Drogues utilisées

  • MOLÉCULES
  • MODE D’ACTION
  • Bupivacaïne / ropivacaïne
  • Mépivacaïne / lidocaïne
  • Bloquent les canaux sodiques voltage-dépendants et influent ainsi sur la conduction nerveuse

Anesthésie locorégionale péri-médullaire

Généralités

  • INDICATIONS
  • CONTRE-INDICATIONS
  • Cas général : possible pour toute la chirurgie sous-ombilicale
  • Pour la péridurale : possible aussi à l’étage thoracique
  • Refus du patient
  • Infection au site de ponction ou infection systémique
  • Troubles de l’hémostase
  • Cardiopathie très évoluée
  • Hypertension intracrânienne

Modalités : deux techniques possibles

  • Rachianesthésie : injection directement dans le LIQUIDE CÉRÉBROSPINAL
  • Anesthésie PÉRIDURALE : injection dans L’ESPACE PÉRIDURAL
  • En amont
  • Réalisation du geste
  • Au décours
  • Patient assis ou en décubitus latéral
  • Respect des règles usuelles d’asepsie
  • Utilisation d’aiguilles de petit diamètre
  • Injection lente de liquide après avoir perçu le reflux de liquide cérébrospinal confirmant le bon positionnement
  • Anesthésie de tout l’hémicorps inférieur obtenue en quelques minutes
  • Anesthésie durant de 60 à 90 minutes selon la dose d’anesthésique utilisée
  • En amont
  • Réalisation du geste
  • Au décours
  • Patient assis ou en décubitus latéral
  • Respect des règles d’asepsie avec en plus le port d’une casaque stérile
  • Utilisation d’une aiguille de gros calibre (16 ou 18G) dite de Tuohy
  • Repérage de l’espace péridural grâce à la technique du mandrin liquide puis mise en place d’un cathéter
  • Anesthésie d’installation plus lente que sous rachianesthésie
  • Blocage métamérique des territoires innervés par les racines nerveuses du dessous et du dessus de la ponction
  • Possibilité d’administrer d’autres doses d’anesthésiques via le cathéter en place

Complications

Toxicité de l’anesthésique

  • Situations concernées
  • Conséquences
  • Injection intravasculaire accidentelle
  • Dépassement des doses recommandées
  • Syndrome de surdosage
  • Signes neurologiques divers pouvant aller jusqu’à la crise convulsive généralisée
  • Goût métallique
  • Sensation ébrieuse
  • Autres
  • Atteinte cardiaque pouvant aller jusqu’à l’arrêt (seulement dans la péridurale car doses trop petites en rachianesthésie)
  • Allergies

Retentissement hémodynamique : par blocage sympathique

  • Bloc inférieur à T10 : RETENTISSEMENT MINEUR
  • Bloc supérieur à T10 : HYPOTENSION MAJEURE possible chez les patients à risque

Infections

  • MÉNINGITE
  • ABCÈS PÉRIDURAL

Autres

  • PARALYSIE respiratoire
  • HÉMATOME PÉRIDURAL (surtout en cas de coagulopathie)
  • Syndrome POST-PONCTION LOMBAIRE
  • RÉTENTION AIGUË D’URINES

Anesthésie locorégionale périphérique

Généralités

  • INDICATIONS
  • CONTRE-INDICATIONS
  • Tout acte chirurgical accessible à ce type de blocage
  • Refus du patient
  • Infection au site de ponction ou infection systémique
  • Troubles sévères de l’hémostase

Modalités : injection dans un plexus ou un tronc

  • SITES D’INJECTION
  • TECHNIQUES DE GUIDAGE
  • Au membre inférieur
  • Ailleurs
  • Plexus lombal
  • Plexus sacral
  • Au membre supérieur : plexus brachial
  • A la face : rameaux du trijumeau
  • Echographie
  • Neurostimulation

Complications

  • Neuropathies : deux mécanismes
  • Autres
  • Lésion directe mécanique
  • Toxicité d’un produit
  • Surdosage en anesthésique (mêmes symptômes que le surdosage en anesthésie locorégionale péri-médullaire)
  • Abcès au point de ponction

Anesthésie locale

Généralités

Peuvent être réalisées par tout médecin formé (et pas seulement les anesthésistes)

Modalités

  • Cas général : administration de l’anesthésique
  • Autres techniques
  • En intradermique
  • En sous-cutané
  • Infiltration dans un plan de diffusion (entre deux muscles par exemple)
  • Infiltration au niveau d’une cicatrice dans des plans plus profonds que le tissu sous-cutané

Complications

Surdosage dans les mêmes modalités que précédemment

Analgésie obstétricale

Douleurs durant le travail

Première phase : douleurs viscérales

  • ORIGINES
  • Cheminement de l’influx
  • Dilatation du col utérin
  • Contraction
  • Type de fibres vectrices de la douleur
  • Finalité
  • Contraction : fibres Aδ
  • Dilatation du col : fibres non myélinisées C
  • Relais au niveau de la corne postérieure de T10 à L1

Seconde phase : douleurs somatiques

  • Origines : DISTENSION
  • Cheminement de l’influx
  • Du plancher pelvien
  • Du vagin
  • Du périnée
  • Par les nerfs pudendaux issus des racines S2 à S4

Prise en charge : péridurale lombaire

Modalités

  • Initialement
  • Modalités pratiques
  • Objectifs : obtenir un bloc sensitif
  • Pose du cathéter dès le début du travail
  • Puis injection de la dose d’induction par le médecin anesthésiste réanimateur
  • Sans retentissement hémodynamique majeur (car la circulation utéro-placentaire corrélée à l’hémodynamique maternelle)
  • Sans engendrer de bloc moteur
  • SECONDAIREMENT
  • Entretien par auto-administration de bolus par la parturiente

Complications spécifiques

  • BLOC MOTEUR ± intense
  • HYPOTENSION MATERNELLE

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