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Adénopathie superficielle de l'adulte et de l'enfant

  • Devant une ou des adénopathies superficielles, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents

Généralités

Définition

  • Adénopathie : hypertrophie pathologique d’un ganglion lymphatique
  • Remarque : adénomégalie = augmentation de taille pas nécessairement pathologique
  • Cliniquement : correspond à un ganglion palpable d’une taille supérieure à 1 cm

Aires superficielles et drainage

Cervicale

  • Peau de la face et du cuir chevelu
  • Sphère ORL
  • Thyroïde

Sus-claviculaire

  • Gauche (Troisier) : tube digestif / reins / testicules-pelvis / abdomen
  • Droite : poumons / médiastin

Axillaire

  • Sein
  • Membres supérieurs
  • Paroi thoracique

Epitrochléaire

  • Main
  • Avant-bras

Inguinale

  • Membres inférieurs
  • Organes génitaux externes (sauf le testicule)
  • Marge anale

Mécanismes de formation

Adénopathies infectieuses

  • Soit conséquence régionale d’une infection locale du fait d’une réaction immune dans le territoire de drainage
  • Soit conséquence générale d’une infection par un pathogène au tropisme lymphoïde

Adénopathies non infectieuses

  • Métastases
  • Hémopathies
  • ± maladies systémiques

étiologies

Adénopathies localisées

Cervicales

Inflammatoires

  • Aiguës
  • Subaiguës
  • Infections de la tête et du cou
  • Primo-infections : EBV / VIH / CMV / toxoplasmose
  • Causes + rares
  • Angine et ses complications
  • Infection de la face ou du cuir chevelu
  • Infection buccodentaire
  • Syphilis / tularémie / maladie des griffes du chat
  • Tuberculose
  • Particularités
  • Primo-infections et causes rares : les mêmes qu'en aigu (VIH…)
  • Adénopathie séquellaire d’une infection de voisinage
  • Sarcoïdose

Non inflammatoires

  • Région jugulocarotidienne
  • Région sous-mandibulaire
  • Régions spinales
  • Chez l’adulte d’âge moyen + alcoolo-tabac : carcinome ORL
  • Chez l’adulte jeune en bon état général : lymphome ± Hodgkinien
  • Chez le sujet âgé : leucémie lymphoïde chronique
  • Métastase d’un carcinome de la cavité buccale
  • Carcinomes du cavum
  • Carcinomes de l’oropharynx

Remarque : causes spécifiques des adénopathies occipitales

  • Pathologie infectieuse du cuir chevelu
  • EBV / syphilis / toxoplasmose / rubéole
  • Maladie de Kikuchi (nécrosante)
  • Métastases d'un cancer cutané régional

Causes très rares d'adénopathies superficielles

  • Lymphome T angio-immunoblastique
  • Maladie de Castelman (hyperplasie angiofolliculaire)
  • Maladie de Rosai-Dorfman (histiocytose sinusale massive)
  • Maladie de Kikuchi : lymphadénite nécrosante subaiguë
  • Maladie de Kimura (hyperplasie folliculaire, hyperéosinophilie)
  • Pseudotumeur inflammatoire (liée aux IgG4)

Sus-claviculaires

  • Gauches (Troisier) : cancers abdomino-pelviens
  • Droites : cancers thoraciques

Axillaires

  • Infectieuses
  • Néoplasiques : cancer du sein / métastases
  • Autres : BCGite / réaction inflammatoire sur prothèse mammaire (ou toute autre inflammation du sein)
  • Griffes du chat
  • Autre pathologie d’inoculation (tularémie, sodoku)

Épitrochléennes

  • Infectieuses
  • Néoplasiques : lymphome / leucémie
  • Inflammatoires : sarcoïdose
  • Causes locales : phlegmon / panaris / infections de l’avant-bras
  • Pathologies d’inoculation
  • Autres
  • Griffes du chat
  • Tularémie
  • Pasteurellose
  • Syphilis
  • Mycobactéries atypiques chez l’enfant

Inguinales

  • Néoplasies: du canal anal / des membres inférieurs
  • Infections sexuellement transmissibles : syphilis / chancre mou / lymphogranulomatose vénérienne

Polyadénopathies

Infectieuses

Bactériennes

  • Mycobactéries
  • Autres
  • Tuberculose majoritairement
  • Autres chez l’immunodéprimé
  • Syphilis / maladie de Whipple / brucellose / leptospirose
  • Très rares : morve (Pseudomonas mallei) / méloïdose (pseudomonas pseudomallei)

Virales

  • Primo-infections : VIH / EBV / CMV
  • Viroses éruptives
  • Rubéole / rougeole / adénovirus / varicelle / parvovirus B19
  • Autres : dengue / fièvre hémorragie virale africaine / virus de Hantaan

Parasitaires

  • Toxoplasmose / filariose lymphatique / leishmaniose viscérale
  • Trypanosomiase africaine (ou américaine: maladie de Chagas)

Fongiques : histoplasmose

Non infectieuses

  • Hémopathies malignes
  • Maladies inflammatoires
  • Médicamenteuses
  • Lymphomes
  • Leucémie lymphoïde chronique
  • Lupus
  • Polyarthrite rhumatoïde
  • Maladie de Still
  • Sarcoïdose
  • Adénite nécrosante de Kikuchi-Fujimoto
  • Mécanismes
  • Molécules incriminées
  • Diagnostic
  • Liées à une réaction d’hypersensibilité retardée
  • Surviennent à 9-15 jours de la prise
  • Antibiotiques (β-lactamines)
  • Antiépileptiques (phénytoïne, carbamazépine) / allopurinol
  • AINS
  • Clinique : syndrome pseudo-grippal / rash
  • Biologie : syndrome inflammatoire / hyperéosinophilie / syndrome mononucléosique

Orientation diagnostique

Examen clinique

Interrogatoire

  • Antécédents
  • Toxiques : médicaments / intoxication alcoolo-tabagique
  • Anamnèse
  • Signes fonctionnels à rechercher
  • Antécédent de cancer
  • Statut VIH
  • Facteurs de risque d’infections sexuellement transmissibles
  • Possession d’animaux
  • Apparition et évolution
  • Notion de contage
  • Voyage récent
  • Signes généraux évocateurs de cancer
  • Compression médiastinale si adénopathie cervicale
  • Porte d'entrée / tout signe fonctionnel…

Examen physique

  • Caractériser l’adénopathie
  • Orientation étiologique : recherche
  • Infectieuse : rouge / chaude / douloureuse / mobile
  • Métastatique : dure / fixée / irrégulière / indolore
  • Lymphome : ferme / mobile / régulière / indolore
  • Fistulisation / consistance / taille / mobilité….
  • Remarque : abcès ou fistulisation, quasi-pathognomonique d'origine infectieuse
  • Porte d’entrée infectieuse dans le territoire de drainage
  • Hépatosplénomégalie (syndrome tumoral)
  • Cancer primitif de toute sorte

Examens complémentaires

Indications

  • Adénopathie de plus de 2 cm
  • Altération de l’état général
  • Persistance sans régression de taille plus de 1 mois
  • Absence d’étiologie au terme de l’examen clinique

Analyse directe

Cytoponction à l’aiguille fine

  • Intérêts
  • Limites
  • Analyses
  • Faisabilité
  • Rapidité d’interprétation
  • Capacité d’orientation rapide
  • Haute rentabilité en cas de métastase de cancer épithélial ou de collection purulente
  • Absence d’étude du tissu
  • Difficultés de l’analyse cytologique en microscopie optique
  • Souvent négative même dans le cadre d’une pathologie maligne
  • Systématiquement : examen cytologique / examen direct / cultures sur milieux appropriés
  • Selon le contexte : PCR / hybridation in situ

Exérèse chirurgicale

  • Sites à privilégier si polyadénopathie (dans l’ordre)
  • Modalités
  • Analyses
  • Autre technique : micro-biopsie échoguidée / moins invasive, sous anesthésie locale / bonne rentabilité (lymphome ++)
  • Sus-claviculaire
  • Cervicale
  • Epitrochléenne
  • Axillaire (risque de lymphœdème)
  • Inguinale (pourvoyeur de lymphœdème / moins rentable)
  • Exérèse chirurgicale puis découpage selon le grand axe
  • Envoi d’une partie en anatomopathologie à l'état frais ++ / et d’une autre partie en bactériologie
  • Congélation systématique d’une partie du ganglion
  • Examen extemporané : se fait uniquement si son résultat modifie dans l'immédiat le geste opératoire
  • Bactériologie : examen direct au Gram / recherche de BAAR / cultures standard et mycobactéries / ± PCR
  • Autres analyses systématiques : histologique / cytologique / immunologique
  • Si suspicion de lymphome : on fera toujours :
  • Selon le contexte : fongique / parasitaire / virologique
  • Congélation (cryo-préservation)
  • Fixation dans formol pour examen morphologique et immuno-histochimie
  • Etude cytologique (appositions cytologiques)

+ examens biologiques et d'imagerie selon la localisation

Diagnostics différentiels devant une adénopathie cervicale

Adénopathie latéro-cervicale

  • Tumeurs congénitales latéro-cervicales
  • Masses battantes : anévrisme carotidien / fistule jugulo-carotidienne / para-gangliome du glomus carotidien
  • Tumeurs nerveuses : neurinome du X
  • Kyste amygdaloïde : par persistance du sinus cervical / enfant et jeune adulte / traitement chirurgical
  • Lymphangiome kystique : dès la naissance

Adénopathie sous-mandibulaire

  • Submandibulite chronique lithiasique
  • Tumeur de la submandibulaire
  • Actinomycose cervicale : cellulite lentement progressive / traitement antibiotique prolongé nécessaire (infection à Actinomyces)

Adénopathie sus-claviculaire

  • Schwannome du plexus brachial
  • Tumeur de l'apex pulmonaire (syndrome de Pancost-Tobias)

Adénopathie spinale

  • Schwannome du XI ou plexus cervical superficiel
  • Lésion parotidienne (spinale haute)

Adénopathie sous-mentale

  • Kyste dermoïde du plancher buccal
  • Cellulite chronique d’origine dentaire

Démarche diagnostique paraclinique

Adénopathies localisées

Cervicales

  • Pas de bilan si cause identifiée à l'examen clinique : dentaire, angine, infection cutanée…
  • Simple surveillance possible si peu symptomatique / bilan si altération de l'état général ou si persiste sans régression de taille pendant > 1 mois (Pilly)
  • En 1ère intention
  • En l’absence d’orientation
  • Systématiquement
  • Selon le contexte
  • Biologie : NFS / VS-CRP
  • Imagerie : échographie cervicale et thyroïdienne / ± TDM cervico-thoracique d’emblée
  • Bilan infectieux : intradermoréaction à la tuberculine / sérologies VIH, EBV, CMV, toxoplasmose
  • Contact avec un chat : Bartonella
  • Exposition sexuelle : TPHA-VDRL
  • Suspicion d’hémopathie : myélogramme
  • Origine thyroïdienne : T4 / TSH / calcitonine
  • Suspicion de tumeur vasculaire : angio-IRM voire artériographie
  • Si terrain alcoolo-tabagique : panendoscopie ORL
  • Cervicotomie exploratrice avec adénomectomie

Sus-claviculaires

  • En 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie : cytoponction ± biopsie
  • Biologie : NFS-plaquettes
  • Imagerie : TDM ou radiographie thoracique / imagerie abdominale

Axillaires

  • 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie : cytoponction ± biopsie
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP
  • Sérologies : Bartonella / tularémie / sodoku (Spirillum minus)
  • Imagerie : mammographie

Épitrochléennes

  • 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP
  • Sérologies : Bartonella / tularémie / ± autres pathologies d’inoculation en fonction du contexte
  • Si risque sexuel : TPHA-VDRL
  • Imagerie thoracique : recherche d’une sarcoïdose
  • Cytoponction ± biopsie : recherche de mycobactéries chez l’enfant

Inguinales

  • 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie : cytoponction ± biopsie
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP
  • Sérologies : des infections sexuellement transmissibles selon le contexte

Polyadénopathies

Bilan de première intention

  • Biologie : NFS-plaquettes avec frottis / CRP / électrophorèse des protides sériques / LDH / bilan hépatique
  • Sérologies : VIH / EBV / CMV / toxoplasmose
  • Imagerie
  • Radiographie thoracique
  • ± TDM thoraco-abdomino-pelvienne
  • Remarque : aspects d'imagerie évocateurs de malignité
  • Hypodensité centrale voire aspect nécrotique central
  • Contours du ganglion irréguliers / infiltration de la graisse adjacente

Bilan de seconde intention en l’absence d'étiologie retrouvée

  • Biologie
  • Autres
  • TPHA-VDRL
  • Anticorps antinucléaires
  • Sérologies selon l’orientation
  • Cytoponction ± biopsie chirurgicale
  • ± myélogramme et/ou biopsie ostéomédullaire

Si métastases ganglionnaires cervicales sans primitif retrouvé

  • TDM-cervico-thoracique pour recherche de lésions néoplasiques
  • Puis IRM cervicale / TEP-TDM (retrouve le primitif dans 30% des cas)

Adénopathies chez l'enfant

Démarche clinique

Généralités

  • Intumescences ganglionnaires banales : extrêmement fréquentes ++
  • Adénopathies superficielles = hypertrophie pathologie d'un ou plusieurs ganglions accessible à la palpation et diamètre > 1 cm / justifient examen clinique poussé ± paraclinique
  • Rares situations d'urgence (syndromes compressifs) ou de sévérité clinique

Principales étiologies

  • Infectieuses
  • Tumorales
  • Inflammatoires : Kawasaki / Still / lupus / sarcoïdose / histiocytose / maladies auto-inflammatoires (fièvre périodique..) / maladie de surcharge (lysosomales…)
  • Médicamenteuses : carbamazépine, phénytoïne, captopril, antibiotiques (sulfamides, pénicillines..)
  • Locale :
  • Générales : virales++ (EBV, CMV, VIH, rubéole, VZV, HSV..) / fièvre typhoïde, brucellose / toxoplasmose, leishmaniose / histoplasmose…
  • Adénite à pyogènes (Streptococcus pyogenes, Staph. aureus)
  • Tuberculose, mycobactéries atypiques (surtout chez les enfants < 5 ans)
  • Inoculation (griffes du chat, tularémie, pasteurellose..)
  • Hémopathies malignes : leucémie aiguë lymphoblastique ++ / leucémie aiguë myéloblastique, lymphomes (Burkitt, B à grandes cellules, lymphoblastique T, anaplasique à grandes cellules)
  • Métastases : sarcomes (rhabdomyosarcome..) / neuroblastome / carcinome indifférencié du nasopharynx…

Examen clinique

Interrogatoire

  • Terrain : âge / carnet de santé, vaccins / pathologies chroniques / antécédents familiaux
  • Prises : médicamenteuses
  • Anamnèse : épisode infectieux récent / contact avec des animaux / date de survenue, topographie initiale et évolutivité
  • Signes fonctionnels
  • Signes généraux +++ : fièvre/ asthénie/ perte appétit / amaigrissement
  • Douleurs pharyngées, abdo, articulaires, thoraciques / odynophagie / prurit / dyspnée…

Examen physique

  • Prise des constantes : température / poids / PA-FC / FR-SpO2
  • Examen des aires ganglionnaires
  • Localisé ou généralisé
  • Caractéristiques : taille/ consistance/ sensibilité/ mobilité (adhérence aux plans superficiel ou profond) / aspect de la peau en regard (inflammation)
  • Réaliser schéma daté si possible (pour suivi)

Ganglion sus-claviculaire présent = toujours pathologique (faire des examens spécifiques directement)

  • Examen régional et général
  • Recherche de lésion infectieuse ou tumorale en regard des adénopathies : cervicales, axillaires, inguinales et rétro-crurales
  • Autres organes lymphoïdes : amygdales / foie / rate
  • Examen général : syndrome compressif / masse abdominale / signes neurologiques…

Situations d'urgence : rares

  • Phénomènes compressifs
  • Signes systémiques de sévérité
  • Masses cervicales obstructives : compression des voies aériennes supérieures / dysphagie
  • Masses médiastinales : compression des voies aériennes supérieures (toux prolongée, orthopnée, dyspnée) / syndrome cave supérieur / épanchement pleural ou péricardique
  • Masses abdomino-pelviennes : œdèmes des membres inférieurs (rétro-péritonéales) / anurie (obstacle des voies urinaires) / invagination intestinale aiguë (mésentériques)
  • Fièvre mal tolérée, anormalement rebelle/ douleurs (dont osseuse ++)
  • Signes neurologiques centraux / pâleur, syndrome hémorragique, hépatosplénomégalie

Diagnostics différentiels

  • Tous territoires : neurinome, fibrome, lipome
  • Cervical : glandes salivaires, kyste du tractus thyréoglosse, lymphangiome kystique, kyste dermoïde, nodules thyroïdiens
  • Inguinal : hernies (inguinale, ovaire..) / kyste cordon spermatique / ectopie
  • Echo des parties molles en cas de doute sur nature de la tuméfaction

Démarche étiologique

En cas d'adénopathie localisée et inflammatoire

  • Étiologie infectieuse de proximité ++ : ORL, dentaire, cutanée…
  • Prélèvement bactériologie local / NFS-CRP : confirme infection
  • Avis ORL spécialisé si pas de cause évidente / si ponction ganglionnaire possible : peut permettre un examen cytobactériologique
  • Antibiothérapie initiale probabiliste (streptocoque, staphylocoque, pasteurelles ± anaérobies) : par Augmentin® ++
  • Si échec de l'ABT probabiliste : biopsie-exérèse (› infection résistante (mycobactéries) ou lymphome : lymphome hodgkinien, anaplasique à grandes cellules ++)

Contre-indication de toute corticothérapie à l'aveugle

En cas d'adénopathie localisée et non inflammatoire

  • Sans signe de gravité
  • En cas de signe de gravité
  • Paraclinique : NFS-CRP / radio thorax + écho abdominale / sérologies (EBV, toxoplasmose, griffe du chat, rubéole), Tubertest® ou Quantiféron®
  • Si adénopathie persistant > 3 semaines sans diagnostic de certitude : consultation spécialisée ± cytoponction ou biopsie ganglionnaire
  • Signes de gravité à rechercher : ganglion sus-claviculaire (ou jugulo-carotidien bas situé) / caractères cliniques péjoratifs (volumineux, dur, fixé) / évolution prolongée de l'ADP sans caractère régressif (> 3 semaines) / association à des signes généraux durables
  • Biopsie-exérèse ganglionnaire systématique (recherche lymphome ou mycobactéries atypiques): examens histologique, microbiologique ± immuno-histochimique, cytogénétique, biologie moléculaire
  • + paraclinique usuelle : NFS-CRP / radio thorax + écho abdominales (recherche d'adénopathies profondes)/ sérologies (EBV, toxoplasmose, griffe du chat, rubéole), Tubertest® ou Quantiféron®

Pas d'utilité de la ponction à l'aiguille fine (pas d'architecture tissulaire)

En cas d'ADP diffuses

Examens complémentaires : NFS + frottis sanguin puis

  • Si syndrome mononucléosique
  • Si cytopénie ou cellules anormales au frottis
  • Hémogramme normal
  • Sérologies EBV / CMV / toxoplasmose ± selon contexte VIH, parvovirus B19, rougeole, rubéole, adénovirus, brucellose
  • Très rarement étiologie médicamenteuse (DRESS)
  • Myélogramme : recherche d'une hémopathie maligne (leucémie aiguë lymphoblastique ++)
  • En l'absence d'autre signe d'orientation (maladie systémique, inflammatoire) : cyto-ponction à l'aiguille fine ou biopsie-exérèse d'un ganglion devant toute adénopathie persistante

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  • Devant une ou des adénopathies superficielles, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents

Généralités

Définition

  • Adénopathie : hypertrophie pathologique d’un ganglion lymphatique
  • Remarque : adénomégalie = augmentation de taille pas nécessairement pathologique
  • Cliniquement : correspond à un ganglion palpable d’une taille supérieure à 1 cm

Aires superficielles et drainage

Cervicale

  • Peau de la face et du cuir chevelu
  • Sphère ORL
  • Thyroïde

Sus-claviculaire

  • Gauche (Troisier) : tube digestif / reins / testicules-pelvis / abdomen
  • Droite : poumons / médiastin

Axillaire

  • Sein
  • Membres supérieurs
  • Paroi thoracique

Epitrochléaire

  • Main
  • Avant-bras

Inguinale

  • Membres inférieurs
  • Organes génitaux externes (sauf le testicule)
  • Marge anale

Mécanismes de formation

Adénopathies infectieuses

  • Soit conséquence régionale d’une infection locale du fait d’une réaction immune dans le territoire de drainage
  • Soit conséquence générale d’une infection par un pathogène au tropisme lymphoïde

Adénopathies non infectieuses

  • Métastases
  • Hémopathies
  • ± maladies systémiques

étiologies

Adénopathies localisées

Cervicales

Inflammatoires

  • Aiguës
  • Subaiguës
  • Infections de la tête et du cou
  • Primo-infections : EBV / VIH / CMV / toxoplasmose
  • Causes + rares
  • Angine et ses complications
  • Infection de la face ou du cuir chevelu
  • Infection buccodentaire
  • Syphilis / tularémie / maladie des griffes du chat
  • Tuberculose
  • Particularités
  • Primo-infections et causes rares : les mêmes qu'en aigu (VIH…)
  • Adénopathie séquellaire d’une infection de voisinage
  • Sarcoïdose

Non inflammatoires

  • Région jugulocarotidienne
  • Région sous-mandibulaire
  • Régions spinales
  • Chez l’adulte d’âge moyen + alcoolo-tabac : carcinome ORL
  • Chez l’adulte jeune en bon état général : lymphome ± Hodgkinien
  • Chez le sujet âgé : leucémie lymphoïde chronique
  • Métastase d’un carcinome de la cavité buccale
  • Carcinomes du cavum
  • Carcinomes de l’oropharynx

Remarque : causes spécifiques des adénopathies occipitales

  • Pathologie infectieuse du cuir chevelu
  • EBV / syphilis / toxoplasmose / rubéole
  • Maladie de Kikuchi (nécrosante)
  • Métastases d'un cancer cutané régional

Causes très rares d'adénopathies superficielles

  • Lymphome T angio-immunoblastique
  • Maladie de Castelman (hyperplasie angiofolliculaire)
  • Maladie de Rosai-Dorfman (histiocytose sinusale massive)
  • Maladie de Kikuchi : lymphadénite nécrosante subaiguë
  • Maladie de Kimura (hyperplasie folliculaire, hyperéosinophilie)
  • Pseudotumeur inflammatoire (liée aux IgG4)

Sus-claviculaires

  • Gauches (Troisier) : cancers abdomino-pelviens
  • Droites : cancers thoraciques

Axillaires

  • Infectieuses
  • Néoplasiques : cancer du sein / métastases
  • Autres : BCGite / réaction inflammatoire sur prothèse mammaire (ou toute autre inflammation du sein)
  • Griffes du chat
  • Autre pathologie d’inoculation (tularémie, sodoku)

Épitrochléennes

  • Infectieuses
  • Néoplasiques : lymphome / leucémie
  • Inflammatoires : sarcoïdose
  • Causes locales : phlegmon / panaris / infections de l’avant-bras
  • Pathologies d’inoculation
  • Autres
  • Griffes du chat
  • Tularémie
  • Pasteurellose
  • Syphilis
  • Mycobactéries atypiques chez l’enfant

Inguinales

  • Néoplasies: du canal anal / des membres inférieurs
  • Infections sexuellement transmissibles : syphilis / chancre mou / lymphogranulomatose vénérienne

Polyadénopathies

Infectieuses

Bactériennes

  • Mycobactéries
  • Autres
  • Tuberculose majoritairement
  • Autres chez l’immunodéprimé
  • Syphilis / maladie de Whipple / brucellose / leptospirose
  • Très rares : morve (Pseudomonas mallei) / méloïdose (pseudomonas pseudomallei)

Virales

  • Primo-infections : VIH / EBV / CMV
  • Viroses éruptives
  • Rubéole / rougeole / adénovirus / varicelle / parvovirus B19
  • Autres : dengue / fièvre hémorragie virale africaine / virus de Hantaan

Parasitaires

  • Toxoplasmose / filariose lymphatique / leishmaniose viscérale
  • Trypanosomiase africaine (ou américaine: maladie de Chagas)

Fongiques : histoplasmose

Non infectieuses

  • Hémopathies malignes
  • Maladies inflammatoires
  • Médicamenteuses
  • Lymphomes
  • Leucémie lymphoïde chronique
  • Lupus
  • Polyarthrite rhumatoïde
  • Maladie de Still
  • Sarcoïdose
  • Adénite nécrosante de Kikuchi-Fujimoto
  • Mécanismes
  • Molécules incriminées
  • Diagnostic
  • Liées à une réaction d’hypersensibilité retardée
  • Surviennent à 9-15 jours de la prise
  • Antibiotiques (β-lactamines)
  • Antiépileptiques (phénytoïne, carbamazépine) / allopurinol
  • AINS
  • Clinique : syndrome pseudo-grippal / rash
  • Biologie : syndrome inflammatoire / hyperéosinophilie / syndrome mononucléosique

Orientation diagnostique

Examen clinique

Interrogatoire

  • Antécédents
  • Toxiques : médicaments / intoxication alcoolo-tabagique
  • Anamnèse
  • Signes fonctionnels à rechercher
  • Antécédent de cancer
  • Statut VIH
  • Facteurs de risque d’infections sexuellement transmissibles
  • Possession d’animaux
  • Apparition et évolution
  • Notion de contage
  • Voyage récent
  • Signes généraux évocateurs de cancer
  • Compression médiastinale si adénopathie cervicale
  • Porte d'entrée / tout signe fonctionnel…

Examen physique

  • Caractériser l’adénopathie
  • Orientation étiologique : recherche
  • Infectieuse : rouge / chaude / douloureuse / mobile
  • Métastatique : dure / fixée / irrégulière / indolore
  • Lymphome : ferme / mobile / régulière / indolore
  • Fistulisation / consistance / taille / mobilité….
  • Remarque : abcès ou fistulisation, quasi-pathognomonique d'origine infectieuse
  • Porte d’entrée infectieuse dans le territoire de drainage
  • Hépatosplénomégalie (syndrome tumoral)
  • Cancer primitif de toute sorte

Examens complémentaires

Indications

  • Adénopathie de plus de 2 cm
  • Altération de l’état général
  • Persistance sans régression de taille plus de 1 mois
  • Absence d’étiologie au terme de l’examen clinique

Analyse directe

Cytoponction à l’aiguille fine

  • Intérêts
  • Limites
  • Analyses
  • Faisabilité
  • Rapidité d’interprétation
  • Capacité d’orientation rapide
  • Haute rentabilité en cas de métastase de cancer épithélial ou de collection purulente
  • Absence d’étude du tissu
  • Difficultés de l’analyse cytologique en microscopie optique
  • Souvent négative même dans le cadre d’une pathologie maligne
  • Systématiquement : examen cytologique / examen direct / cultures sur milieux appropriés
  • Selon le contexte : PCR / hybridation in situ

Exérèse chirurgicale

  • Sites à privilégier si polyadénopathie (dans l’ordre)
  • Modalités
  • Analyses
  • Autre technique : micro-biopsie échoguidée / moins invasive, sous anesthésie locale / bonne rentabilité (lymphome ++)
  • Sus-claviculaire
  • Cervicale
  • Epitrochléenne
  • Axillaire (risque de lymphœdème)
  • Inguinale (pourvoyeur de lymphœdème / moins rentable)
  • Exérèse chirurgicale puis découpage selon le grand axe
  • Envoi d’une partie en anatomopathologie à l'état frais ++ / et d’une autre partie en bactériologie
  • Congélation systématique d’une partie du ganglion
  • Examen extemporané : se fait uniquement si son résultat modifie dans l'immédiat le geste opératoire
  • Bactériologie : examen direct au Gram / recherche de BAAR / cultures standard et mycobactéries / ± PCR
  • Autres analyses systématiques : histologique / cytologique / immunologique
  • Si suspicion de lymphome : on fera toujours :
  • Selon le contexte : fongique / parasitaire / virologique
  • Congélation (cryo-préservation)
  • Fixation dans formol pour examen morphologique et immuno-histochimie
  • Etude cytologique (appositions cytologiques)

+ examens biologiques et d'imagerie selon la localisation

Diagnostics différentiels devant une adénopathie cervicale

Adénopathie latéro-cervicale

  • Tumeurs congénitales latéro-cervicales
  • Masses battantes : anévrisme carotidien / fistule jugulo-carotidienne / para-gangliome du glomus carotidien
  • Tumeurs nerveuses : neurinome du X
  • Kyste amygdaloïde : par persistance du sinus cervical / enfant et jeune adulte / traitement chirurgical
  • Lymphangiome kystique : dès la naissance

Adénopathie sous-mandibulaire

  • Submandibulite chronique lithiasique
  • Tumeur de la submandibulaire
  • Actinomycose cervicale : cellulite lentement progressive / traitement antibiotique prolongé nécessaire (infection à Actinomyces)

Adénopathie sus-claviculaire

  • Schwannome du plexus brachial
  • Tumeur de l'apex pulmonaire (syndrome de Pancost-Tobias)

Adénopathie spinale

  • Schwannome du XI ou plexus cervical superficiel
  • Lésion parotidienne (spinale haute)

Adénopathie sous-mentale

  • Kyste dermoïde du plancher buccal
  • Cellulite chronique d’origine dentaire

Démarche diagnostique paraclinique

Adénopathies localisées

Cervicales

  • Pas de bilan si cause identifiée à l'examen clinique : dentaire, angine, infection cutanée…
  • Simple surveillance possible si peu symptomatique / bilan si altération de l'état général ou si persiste sans régression de taille pendant > 1 mois (Pilly)
  • En 1ère intention
  • En l’absence d’orientation
  • Systématiquement
  • Selon le contexte
  • Biologie : NFS / VS-CRP
  • Imagerie : échographie cervicale et thyroïdienne / ± TDM cervico-thoracique d’emblée
  • Bilan infectieux : intradermoréaction à la tuberculine / sérologies VIH, EBV, CMV, toxoplasmose
  • Contact avec un chat : Bartonella
  • Exposition sexuelle : TPHA-VDRL
  • Suspicion d’hémopathie : myélogramme
  • Origine thyroïdienne : T4 / TSH / calcitonine
  • Suspicion de tumeur vasculaire : angio-IRM voire artériographie
  • Si terrain alcoolo-tabagique : panendoscopie ORL
  • Cervicotomie exploratrice avec adénomectomie

Sus-claviculaires

  • En 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie : cytoponction ± biopsie
  • Biologie : NFS-plaquettes
  • Imagerie : TDM ou radiographie thoracique / imagerie abdominale

Axillaires

  • 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie : cytoponction ± biopsie
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP
  • Sérologies : Bartonella / tularémie / sodoku (Spirillum minus)
  • Imagerie : mammographie

Épitrochléennes

  • 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP
  • Sérologies : Bartonella / tularémie / ± autres pathologies d’inoculation en fonction du contexte
  • Si risque sexuel : TPHA-VDRL
  • Imagerie thoracique : recherche d’une sarcoïdose
  • Cytoponction ± biopsie : recherche de mycobactéries chez l’enfant

Inguinales

  • 1ère intention
  • Si toujours pas d’étiologie : cytoponction ± biopsie
  • Biologie : NFS-plaquettes / CRP
  • Sérologies : des infections sexuellement transmissibles selon le contexte

Polyadénopathies

Bilan de première intention

  • Biologie : NFS-plaquettes avec frottis / CRP / électrophorèse des protides sériques / LDH / bilan hépatique
  • Sérologies : VIH / EBV / CMV / toxoplasmose
  • Imagerie
  • Radiographie thoracique
  • ± TDM thoraco-abdomino-pelvienne
  • Remarque : aspects d'imagerie évocateurs de malignité
  • Hypodensité centrale voire aspect nécrotique central
  • Contours du ganglion irréguliers / infiltration de la graisse adjacente

Bilan de seconde intention en l’absence d'étiologie retrouvée

  • Biologie
  • Autres
  • TPHA-VDRL
  • Anticorps antinucléaires
  • Sérologies selon l’orientation
  • Cytoponction ± biopsie chirurgicale
  • ± myélogramme et/ou biopsie ostéomédullaire

Si métastases ganglionnaires cervicales sans primitif retrouvé

  • TDM-cervico-thoracique pour recherche de lésions néoplasiques
  • Puis IRM cervicale / TEP-TDM (retrouve le primitif dans 30% des cas)

Adénopathies chez l'enfant

Démarche clinique

Généralités

  • Intumescences ganglionnaires banales : extrêmement fréquentes ++
  • Adénopathies superficielles = hypertrophie pathologie d'un ou plusieurs ganglions accessible à la palpation et diamètre > 1 cm / justifient examen clinique poussé ± paraclinique
  • Rares situations d'urgence (syndromes compressifs) ou de sévérité clinique

Principales étiologies

  • Infectieuses
  • Tumorales
  • Inflammatoires : Kawasaki / Still / lupus / sarcoïdose / histiocytose / maladies auto-inflammatoires (fièvre périodique..) / maladie de surcharge (lysosomales…)
  • Médicamenteuses : carbamazépine, phénytoïne, captopril, antibiotiques (sulfamides, pénicillines..)
  • Locale :
  • Générales : virales++ (EBV, CMV, VIH, rubéole, VZV, HSV..) / fièvre typhoïde, brucellose / toxoplasmose, leishmaniose / histoplasmose…
  • Adénite à pyogènes (Streptococcus pyogenes, Staph. aureus)
  • Tuberculose, mycobactéries atypiques (surtout chez les enfants < 5 ans)
  • Inoculation (griffes du chat, tularémie, pasteurellose..)
  • Hémopathies malignes : leucémie aiguë lymphoblastique ++ / leucémie aiguë myéloblastique, lymphomes (Burkitt, B à grandes cellules, lymphoblastique T, anaplasique à grandes cellules)
  • Métastases : sarcomes (rhabdomyosarcome..) / neuroblastome / carcinome indifférencié du nasopharynx…

Examen clinique

Interrogatoire

  • Terrain : âge / carnet de santé, vaccins / pathologies chroniques / antécédents familiaux
  • Prises : médicamenteuses
  • Anamnèse : épisode infectieux récent / contact avec des animaux / date de survenue, topographie initiale et évolutivité
  • Signes fonctionnels
  • Signes généraux +++ : fièvre/ asthénie/ perte appétit / amaigrissement
  • Douleurs pharyngées, abdo, articulaires, thoraciques / odynophagie / prurit / dyspnée…

Examen physique

  • Prise des constantes : température / poids / PA-FC / FR-SpO2
  • Examen des aires ganglionnaires
  • Localisé ou généralisé
  • Caractéristiques : taille/ consistance/ sensibilité/ mobilité (adhérence aux plans superficiel ou profond) / aspect de la peau en regard (inflammation)
  • Réaliser schéma daté si possible (pour suivi)

Ganglion sus-claviculaire présent = toujours pathologique (faire des examens spécifiques directement)

  • Examen régional et général
  • Recherche de lésion infectieuse ou tumorale en regard des adénopathies : cervicales, axillaires, inguinales et rétro-crurales
  • Autres organes lymphoïdes : amygdales / foie / rate
  • Examen général : syndrome compressif / masse abdominale / signes neurologiques…

Situations d'urgence : rares

  • Phénomènes compressifs
  • Signes systémiques de sévérité
  • Masses cervicales obstructives : compression des voies aériennes supérieures / dysphagie
  • Masses médiastinales : compression des voies aériennes supérieures (toux prolongée, orthopnée, dyspnée) / syndrome cave supérieur / épanchement pleural ou péricardique
  • Masses abdomino-pelviennes : œdèmes des membres inférieurs (rétro-péritonéales) / anurie (obstacle des voies urinaires) / invagination intestinale aiguë (mésentériques)
  • Fièvre mal tolérée, anormalement rebelle/ douleurs (dont osseuse ++)
  • Signes neurologiques centraux / pâleur, syndrome hémorragique, hépatosplénomégalie

Diagnostics différentiels

  • Tous territoires : neurinome, fibrome, lipome
  • Cervical : glandes salivaires, kyste du tractus thyréoglosse, lymphangiome kystique, kyste dermoïde, nodules thyroïdiens
  • Inguinal : hernies (inguinale, ovaire..) / kyste cordon spermatique / ectopie
  • Echo des parties molles en cas de doute sur nature de la tuméfaction

Démarche étiologique

En cas d'adénopathie localisée et inflammatoire

  • Étiologie infectieuse de proximité ++ : ORL, dentaire, cutanée…
  • Prélèvement bactériologie local / NFS-CRP : confirme infection
  • Avis ORL spécialisé si pas de cause évidente / si ponction ganglionnaire possible : peut permettre un examen cytobactériologique
  • Antibiothérapie initiale probabiliste (streptocoque, staphylocoque, pasteurelles ± anaérobies) : par Augmentin® ++
  • Si échec de l'ABT probabiliste : biopsie-exérèse (› infection résistante (mycobactéries) ou lymphome : lymphome hodgkinien, anaplasique à grandes cellules ++)

Contre-indication de toute corticothérapie à l'aveugle

En cas d'adénopathie localisée et non inflammatoire

  • Sans signe de gravité
  • En cas de signe de gravité
  • Paraclinique : NFS-CRP / radio thorax + écho abdominale / sérologies (EBV, toxoplasmose, griffe du chat, rubéole), Tubertest® ou Quantiféron®
  • Si adénopathie persistant > 3 semaines sans diagnostic de certitude : consultation spécialisée ± cytoponction ou biopsie ganglionnaire
  • Signes de gravité à rechercher : ganglion sus-claviculaire (ou jugulo-carotidien bas situé) / caractères cliniques péjoratifs (volumineux, dur, fixé) / évolution prolongée de l'ADP sans caractère régressif (> 3 semaines) / association à des signes généraux durables
  • Biopsie-exérèse ganglionnaire systématique (recherche lymphome ou mycobactéries atypiques): examens histologique, microbiologique ± immuno-histochimique, cytogénétique, biologie moléculaire
  • + paraclinique usuelle : NFS-CRP / radio thorax + écho abdominales (recherche d'adénopathies profondes)/ sérologies (EBV, toxoplasmose, griffe du chat, rubéole), Tubertest® ou Quantiféron®

Pas d'utilité de la ponction à l'aiguille fine (pas d'architecture tissulaire)

En cas d'ADP diffuses

Examens complémentaires : NFS + frottis sanguin puis

  • Si syndrome mononucléosique
  • Si cytopénie ou cellules anormales au frottis
  • Hémogramme normal
  • Sérologies EBV / CMV / toxoplasmose ± selon contexte VIH, parvovirus B19, rougeole, rubéole, adénovirus, brucellose
  • Très rarement étiologie médicamenteuse (DRESS)
  • Myélogramme : recherche d'une hémopathie maligne (leucémie aiguë lymphoblastique ++)
  • En l'absence d'autre signe d'orientation (maladie systémique, inflammatoire) : cyto-ponction à l'aiguille fine ou biopsie-exérèse d'un ganglion devant toute adénopathie persistante